Pas la semaine la plus longue de ta vie mais presque. Non. Non mais t’aimes bien t’occuper plus que d’ordinaire là. C’est donc sans réfléchir que quand Howie, un de tes potes, te dit qu’il fait une soirée chez lui, tu t’y rends. Tu ne l’as pas vu depuis la soirée années 80. Ca fait un petit temps maintenant. Vous avez déjà passé des mois sans vous voir mais tu sais pas, ces derniers temps, vous vous êtes vu plus que d’habitude. Il est aussi moins con que d’habitude, ça aide. Et Teddy a pécho une meuf qu’il ramène ce soir donc t’as envie de voir de quoi il en retourne. Peut être plus de la curiosité qu’autre chose au fond, mais t’aimes bien voir des gars que tu kiffes être heureux. Toi aussi t’as eu des bonnes rencontres ces derniers temps et t’es pas encore prêt à en parler à tes potes parce que tout est encore bien trop fragile.

Quand tu passes le pas de la porte de chez Howie, t’as un pack de bière dans les mains. Il a trop rien dit s’il fallait apporter quelque chose ou pas, alors t’as préféré venir avec quelque chose. T’es le gars le plus poli de la Terre quand c’est en retour de gens qui le mérite. T’es pas le premier à être là et quand tu fais un bonjour général, tu captes que Birdie fait parti de l’assemblée.

« Ooooh. Hey !» Ca y est t’as compris que y’a des couples qui se sont formés et que maintenant vous partagez un groupe de potes Birdie et toi. C’est tout naturellement que tu vas te faire une place à côté d’elle sur le canapé. Ton pack de bière toujours dans tes mains que tu poses devant toi. Tu défais le carton alors que tu prends la parole en même temps. « C’est cool de te voir. » Tu sors une bière pour toi, une autre en plus pour elle si elle veut. Sinon ce sera ta deuxième bières. Tu mates ton pote avec sa pote qui sont bien bien proche. « Imagine ça devient sérieux et ils se marient. On pourra dire que le jour où ils se sont rencontrés on a fait le porté de Dirty Dancing. Mythique. » Tu marques une brève pause. « Et puis ils vont nous détester d'avoir attirer toute l'attention sur nous le jour de leur mariage. » Et ça te fait rire.

@Birdie Cadburry

Ca a commencé par ‘y a un soirée’, ok.
Puis on lui a dit qu’y aurait un peu de monde, ok.
Enfin on lui a promis de la bonne ambiance, ok.

Birdie n’est pas du genre à dire non, surtout si on l’invite si gentiment. On pense à elle, c’est presque adorable, elle qui ne se rappelle pas qui est Teddy, Kelly, Tom, Arthur ou Claudia. Non, Claudia, elle s’en rappelle. Rien que le prénom pue la bimbo blonde américaine. Est–ce qu’elle a vu une bimbo blonde américaine récemment ? Birdie n’en sait rien parce que Birdie s’en fiche. Encore plus ce soir, où elle s’est pointée déjà sur sa planète à l’adresse qu’on lui avait envoyé. C’est presque un miracle qu’elle a réussi à conduire jusqu’ici mais hey ! c’est une fille qui a le goût du risque et on ne vit qu’une fois, n’est–ce pas ? C’est sûr y a pas de secondes chances derrière.

« Ooooh. Hey ! » Le regard qui s’illumine parce qu’y a cette voix et ces cheveux qui brillent encore plus que d’habitude et qui tapent la rétine et dont Birdie lève ses prunelles bleutées avec admiration. « C’est cool de te voir. » « Britneeeeeeeeeeeeeey ! » Oui, c’est cool de te voir aussi, qu’elle veut dire. Mais à la place, elle crie et elle passe ses bras autour de lui, le teddy bear qu’il est lui ayant visiblement trop manqué – lui au moins, elle se rappelle. Oh non, elle ne risque pas de l’oublier, Britney. Jordan. Jordney. Bridan. Birdie pouffe toute seule, l’expression ahurie mais rêveuse comme si maintenant, la soirée va vraiment pouvoir commencer. « Imagine ça devient sérieux et ils se marient. On pourra dire que le jour où ils se sont rencontrés on a fait le porté de Dirty Dancing. Mythique. Et puis ils vont nous détester d'avoir attiré toute l'attention sur nous le jour de leur mariage. » Okay, d’abord. « Tes cheveux, ils ont des paillettes, Jordyyyyyy. Et ça danse beaucoup sur ta tête. T’étais pas plus grand ? » Ou alors c’est juste parce que vous êtes assis, Birdie, que la taille parait obsolète ? Mais elle passe quand même une main sur ses cheveux, juste la paume sur les piques dressées et savamment brossées, n’osant pas perturber la chorégraphie sur la tête de Britney. « Tu crois que si on le refait, je vais finir par pouvoir voler vraiment ? » Puis Birdie éclate de rire une nouvelle fois. « Le mariage, c’est surfait. Pas besoin de se marier. C’est nul, le mariage. Et– Oooooooh, t’as du verniiiiis ? » Les yeux sur la main de Jordan qui tient sa bière, Cadburry penche sa tête pour presque coller son nez dessus. Evidemment qu’elle va repérer ce genre de détails.

« Britneeeeeeeeeeeeeey ! » Elle te fait sourire d’entré de jeu à t’appeler comme ça. T’avais presque oublié, mais elle non. Elle s’accroche à toi, se colle à ton corps. Oh ok. C’était inattendu ça aussi et tu ne lui rends pas vraiment. Tu te mets à côté d’elle te préoccupant de ta bière plus qu’autre chose mais plus tu l’écoutes… « Tes cheveux, ils ont des paillettes, Jordyyyyyy. Et ça danse beaucoup sur ta tête. T’étais pas plus grand ? » …plus tu captes qu’il y a quelque chose là dessous. « Tu crois que si on le refait, je vais finir par pouvoir voler vraiment ? » Elle te fait rire encore. Elle est extra ordinaire cette meuf. She also fucking high. Ouais. Elle était bien alcoolisé à l’autre soirée, mais tu n’as pas réfléchit plus que ça parce que ça s’y prêtait complètement. Ce soir, chez un pote, tu sais pas. Tu te demandes ce qu’elle a comme problème pour chercher autant d’échappatoire dans la drogue. Mais vous vous connaissez pas tellement. Tu n’oseras pas interférer dans sa vie comme ça. T’as assez de quoi faire dans ta vie pour t’occuper des autres, même si t’as envie de les aider. Faut savoir gérer ton temps. « Le mariage, c’est surfait. Pas besoin de se marier. C’est nul, le mariage. Et– Oooooooh, t’as du verniiiiis ? »

Tu la laisses observer tes ongles. Tu les as fait un peu plus tôt dans la journée chez une pote dont c'est le boulot. « T’as l’air d’avoir une longueur d’avance sur nous tous ce soir hmm ? » Elle est high et elle ne peut pas le nier. Tu connais ces comportements parce que tu te vois en elle. C’était toi à une époque ça. C’est encore toi de temps en temps mais le moins possible. Surtout pas en ce moment où t’es en mode je me fais une detox à la bière. Chacun ses techniques. « Qui t’a fait du mal pour que tu dises ça du mariage ? » Tu plaisantes, mais pas vraiment. Tu sais très bien qu’elle n’est pas du tout en état de répondre à quoi que ce soit correctement. T’as presque envie de passer ton bras autour de ses épaules pour la caler contre toi et l’encourager à se confier mais non. Tu ne feras rien de tout ça. Tu sais aussi que tout ce qui va sortir de sa bouche sera très certainement que des conneries. Ca fait du bien aussi de s’inventer des vies et des problèmes des fois. Ca aide à oublier les vrais.

Ses pupilles montrent que son état n'est pas normal et si on ne le remarquait pas en regardant, alors on peut aisément le deviner en l'écoutant. En l'entendant. Birdie n'est pas une personne dite calme en temps habituelle, c'est encore pire quand elle s'est autorisée un petit buvard savamment fourni par un gentil sourire et un doux regard. Ils ont toujours l'air protecteur et charmant mais Birdie ne rentre pas dans leur jeu. Elle achète, elle consomme, mais elle n'hésitera pas à leur tourner les testicule si y a besoin.

En exemple qui a marqué son esprit, il y a eu Joseph qui est passé par là. Celui qui avait fait croire à la lune, qu'elle avait cru, dans lequel elle avait (stupidement) eu confiance. Elle n'a récolté que les cratères de l'astre lunaire, elle s'est mordue les genoux dedans et la douleur continue à vriller jusqu'au plus profond d'elle même. Birdie n'a jamais connu pire trahison que l'apparente inertie de celui qu'elle voyait comme son salvateur, son protecteur, son ange gardien. Que rien ne pouvait arriver de mal avec lui dans les environs. Elle n'avait été qu'une poupée entre leurs mains, qu'un jouet dont ils n'ont pas eu la même notice. C’est quelque chose qui l’a marqué, qui l’a foudroyé et dont elle pensait s’être remise. Quelle idiote elle avait été. De croire que l’auto thérapie fonctionnait, que l’ignorance qui avait permis à cet ‘incident’ de parcours  de s’engouffrer dans les profondeurs d’une amnésie latente aurait été victorieuse. Mais ce n’a pas été le cas, évidemment. Revoir le visage de Joseph des années après, à un vulgaire et sordide speed dating, a été pire qu’une claque dans la gueule. Pire aussi qu’un cyclone qui souffle, un ouragan qui tourbillonne. Aucun évènement climatique ne peut être à la hauteur du retournement de boyaux qu’elle a pu avoir quand elle l’a revu. Pas étonnant qu’elle avait fini à plus d’une heure de marche à Elimbah, dans une cabane en haut d’un arbre élaborée par son voisin il y a encore longtemps encore que ça.

Ce soir est peut-être une énième tentative pour mettre cette épreuve de côté, une nouvelle pierre à son édifice déjà bien chargée de d’autres pierres chancelantes. « T’as l’air d’avoir une longueur d’avance sur nous tous ce soir hmm ? » Birdie glousse, Birdie lui rentre dedans avec son épaule (une vilaine habitude il faut croire), elle fait trinquer sa bière encore fermée contre celle de Jordan très ouverte. La couleur des ongles a zappé de sa tête et elle se redresse, essayant de reprendre un sérieux qu’elle n’aura jamais, une prestance qu’elle n’atteindra jamais et cela, malgré le fait qu’elle a déjà fréquenté ce qu’on appelle ‘la haute’. “Vois pas pourquoi tu dis ça. Tu sais pas quand je suis arrivée. T’es en retard, Jordyyyyyy, donc tu peux pas savoooooir.” Dans son esprit, ça n’a pas de sens, ce qu’il raconte. « Qui t’a fait du mal pour que tu dises ça du mariage ? » Birdie hausse les épaules en regardant sa bière toujours fermée avec dégagement. “J’aime pas le mariage, c’est tout. J’aime pas être en couple. C’est nul comme notion. La polygamie devrait être générale et libérale.” Quelle blague alors qu’elle est sûrement aussi une des plus jalouses. Mais ça, même high, elle ne l’avouera jamais. “Trop de blabla et on sait comment ça finit. Divorce, haine, bataille, procès….Jusqu’à la mort qui sépare, qu’ils disent. Pff.” A peu près. “Tu peux ouvrir, ste plait, Jordy? J’ai beau répéter ‘sésame ouvre toi’, ça veut pas s’ouvrir.” Birdie fait une moue triste à son interlocuteur parce que vraiment, elle a soif, son gosier est sec et la bière est juste la pire tentation à l’heure actuelle. Entre d’autres trucs.

Elle est complètement ailleurs et ça te fait sourire si au fond tu pensais pas que ça cachait quelque chose de bien plus sérieux que toutes ses vannes et ses sourires. Elle trinque sans boire, elle cherche beaucoup le contact avec toi on dirait. En tout cas ils se multiplient. “Vois pas pourquoi tu dis ça. Tu sais pas quand je suis arrivée. T’es en retard, Jordyyyyyy, donc tu peux pas savoooooir.” C’est bien pire que l’autre soir, c’est différent et pas dans le bon sens. Ca te fait chier de t’en faire à ce point là pour elle. T’as d’autres chats à fouetter mais quand même. Tes yeux sur elle, t’essaies de lire au travers de tout son délire, au plus profond de ses yeux. Tu gardes quand même un léger sourire aux lèvres parce qu’au fond, elle est juste en train de bien profité de la soirée. T’as juste toutes ces questions en plus dans un coin de ta tête que tu n’arrives pas à ignorer. T’essaies d’en savoir un peu plus sur ses vues du mariage, ça va peut être te donner des indices sur le fond du problème. “J’aime pas le mariage, c’est tout. J’aime pas être en couple. C’est nul comme notion. La polygamie devrait être générale et libérale.” Tu hoches la tête, tu comprends ce qu’elle veut dire par là. T’en connais d’autres des gens comme ça. “Trop de blabla et on sait comment ça finit. Divorce, haine, bataille, procès….Jusqu’à la mort qui sépare, qu’ils disent. Pff.” Elle est quand même drôle dans sa façon de dire ça. Même si t’es pas d’accord en ce qui te concerne, mais ses paroles sont vraies pour beaucoup d’autres qui se marient et se brisent aussitôt. “Tu peux ouvrir, ste plait, Jordy? J’ai beau répéter ‘sésame ouvre toi’, ça veut pas s’ouvrir.” Sa moue te fait sourire un peu plus encore.

« Pas la peine de faire cette tête, je vais te l’ouvrir. » Tu sors tes clés parce que t’as un ouvre bouteille en porte clé. Tu la lui ouvres, la lui donnes. « C’est gratuit, cadeau de la maison. » Tu bois la tienne en regardant vos potes qui vivent leur vie tranquille. Y’en a sur leurs téléphones, d’autres qui se bécotent, d’autres qui boivent. Certains sont même parti sur la terrasse pour fumer et prendre l’air. « Tu embêtais qui avant que j’arrive ? » Tu taquines doucement en tournant les yeux vers Birdie. « Dis moi que c’est Teddy, il mérite. J’ai encore des flash-back de son t-shirt qui me hantent. » Et puis tu te rends compte que Teddy est collé à sa meuf, alors tu ajoutes rapidement: « Ouais, nan, ça aurait été un exploit si t’avais réussi à le décoller de sa meuf. Comment elle s’appelle déjà ? » Elle doit savoir vu que c’est sa pote à elle. Tu crois. Tu sais plus.

« Pas la peine de faire cette tête, je vais te l’ouvrir. » Il est adorable, Jordan. Il n’est pas encore en train de partir en courant, en hurlant qu’elle est folle, qu’il ne veut pas d’elle dans cet état dans ses pattes. Il est juste là, il sourit à ses conneries, il hoche même la tête – est–ce qu’il est d’accord, est–ce qu’il désapprouve, le mystère reste entier parce qu’il ne dit rien et que Birdie ne pose pas de questions. Elle se satisfait pleinement qu’il semble quand même l’écouter, être attentif à ses mots et que ces derniers ont l’air assez cohérents pour qu’il les comprenne. La preuve, il lui décapsule sa bière et Cadburry voit cela comme le geste le plus noble et le plus altruiste qu’elle ait pu voir depuis des années, à en juger par ses prunelles bleues pétillants qu’elle lève vers Jordan en même temps que son sourire. « C’est gratuit, cadeau de la maison. » Son sourire fait même plisser son nez et elle lui embrasse furtivement la joue avec un enthousiaste « merciiiii ! » avant de boire une, deux, trois, six longues gorgées, de soupirer d’aise et de s’affaler sur le canapé comme la larve qu’il avait pu voir il y a quelques matins de cela. Autant dire, sûrement le même état et la même position dans lequel elle sera demain. « Tu embêtais qui avant que j’arrive ? » Ses yeux bleus regardent l’assemblée devant eux. « Dis moi que c’est Teddy, il mérite. J’ai encore des flash-back de son t-shirt qui me hantent. » Birdie lâche un rire parce que « j’ai des flashfowards de nous brûlant ce t–shirt. » qu’elle dit, amusée. « Ouais, nan, ça aurait été un exploit si t’avais réussi à le décoller de sa meuf. Comment elle s’appelle déjà ? »

« Vraiment, brûler le t–shirt, ça serait un sacrifice nécessaire pour le bien–être de la planète, tu crois pas ? Faudrait des groooosses pierres et des bougies et la nuit aussi, c’est important et– » Attends, il a parlé de la meuf de Teddy, non ? Birdie a son cerveau qui est réglé à l’heure d’été il faut croire, elle réagit bien dix minutes après et elle s’esclaffe encore plus de sa connerie. « Aaaah, ouais, nan, j’crois qu’il est en train de se perdre dans ses amygdales, ou alors c’est l’inverse, j’en sais rien. Sont p’t’être en train de faire de la lacrymophagie. Ils s’abreuvent des larmes de l’un et l’autre. Me regarde pas comme ça, ça existe pour de vrai en vérité vrai, j’te jures ! » Même le cerveau atrophié par l’éthanol et les petites merveilles, il n’empêche que sa science, aussi inutile soit–elle, reste développée. « C’est pas Claudia ? Franchement, je sais plus, personne m’a marqué à part toi, mon Britney. Toi, je t’oublierai pas. » Même si tu l’as déjà oublié une fois.

Elle te remercie avec un baiser sur la joue. Tu ne l’avais pas vu venir celle là. T’es tellement pas du genre à te coller aux gens et encore moins à les embrasser spontanément que ça te surprend toujours quand ils te le font. Tu reprends la conversation sans rien dire à ce niveau là.

« j’ai des flashfowards de nous brûlant ce t–shirt. »
« Faut trop qu’on le fasse. »

Tu te marres mais tu veux vraiment le faire. Genre. Vraiment. Tu trouveras ce t-shirt et tu lui fileras un allé simple en enfer à la première occasion. « Vraiment, brûler le t–shirt, ça serait un sacrifice nécessaire pour le bien–être de la planète, tu crois pas ? Faudrait des groooosses pierres et des bougies et la nuit aussi, c’est important et– » Et elle va encore plus loin. Tu hoches la tête, tu la suis dans son raisonnement. T’es grave sérieux même si les arguments sont sorti de nul part. Ca fait tout le sens du monde pour toi, pour elle aussi. « Aaaah, ouais, nan, j’crois qu’il est en train de se perdre dans ses amygdales… » Et tu te marres de la voir répondre avec tant de décalage. Mais elle s’est rappelé de ta question, c’est beau. Son cerveau fonctionne mais en différé.

« C’est pas Claudia ?»
« Quoi c’est pas une pote à toi ? »
« Franchement, je sais plus, personne m’a marqué à part toi, mon Britney. Toi, je t’oublierai pas. »
« Ton Britney. »

Elle te fait beaucoup rire. Tu bois une gorgée de ta bière en la regardant toujours. Tu reprends la parole peu après. « Moi non plus je t’oublierai pas. » Tu réalises que c’est chelou quand même de dire ça. « J’ai l’impression on est en train de se faire nos adieux. » Alors que concrètement vous avez un nouveau groupe de potes ensemble là. La fusion de vos deux groupes. Sauf que sa pote c’est pas celle qui embrasse Teddy c’est celle qui embrasse mini travolta. La soirée année 80 a rassemblé deux de vos cercles et franchement, tu te sens bien avec eux. Tu vas peut être remettre les notifs de la conversation avec Teddy au cas où il t’informe d’une soirée avec tout ce monde. T’as pas trop envie de louper ça.

« Faut trop qu’on le fasse. » Il est partant pour l’idée d’un joyeux feu de joie pour consumer le plus rapidement l’affreux t–shirt qui lui donne des cauchemars, à Jordan. Alors Birdie est ravie, elle faut qu’elle pense à élaborer le plan, la stratégie, les munitions, l’endroit, la façon de faire. Elle a son cerveau qui va à dix mille à l’heure, en même temps de mettre trois ans à la seconde, chercher la logique, trouver l’erreur, vous avez quatre heures. Le cerveau cadburien est déjà assez compliqué à comprendre et à analyser en temps normal, autant dire que la prise de substance extérieure en plus de l’alcool ne réussit pas à avoir les neurones encore plus connectés entre eux – même si elle, elle pense que oui, qu’elle est foutrement plus intelligente et qu’elle est sûrement la reine du monde quand il arrêtera de tourner sous ses pas. « Quoi c’est pas une pote à toi ? » Une pote à elle ? « Qui ? » Essaie de te recentrer, Birdie. Jordan a déjà assez de patience à vouloir tenter une conversation avec toi, il va vite t’envoyer chier si jamais tu ne remues pas assez tes connecteurs (il)logiques pour tenter de se rappeler de quoi vous parliez. « Oh. Claudia, right. » Une bonne chose de faite, elle se rappelle. Elle en sourit bêtement avant de se rappeler d’une deuxième chose ; Jordan qui attend une réponse. « Euh, ouais, nan, c’était une pote d’un pote. Je crois. Enfin je l’aime pas, donc c’est ma pote, forcément. Je suis pote avec les gens que j’aime bien. Donc pas beaucoup, en faites. J’ai pas beaucoup de potes. » Elle ne fait pas dans les ‘potes’, Birdie. Elle ne s’attache plus, elle butine, elle récolte et elle lâche. Elle coince ses prunelles sur Jordan. « Et toi, t’es pote avec elle ? » Ce qui n’est foncièrement pas logique mais hey ! peut–être qu’il l’est maintenant.

« Ton Britney. » Birdie hoche la tête en buvant quelques gorgées de sa bière – du frais, son gosier, ses papilles, son tube digestif semblent revivre ! C’est son Britney et celui à personne d’autre. « Yup, t’es le mien à moi. J’attends toujours mon concert privé. Sur un avioooooon, ooooooh. » Pourquoi elle a cette image ? Ne cherchez pas à comprendre, même elle n’y arrive pas. Mais le résultat est là ; l’illumination suivie d’un rire sans faille parce que même si c’est incohérent, c’est terriblement drôle.

« Moi non plus je t’oublierai pas. »
« Aaawwwww. » C’est mignon mais ça se perd dans les méandres de son cerveau englouti.
« J’ai l’impression on est en train de se faire nos adieux. »
« Ah non, hein. Bon, y a le risque d’une météorite qui nous tombe sur la tronche mais hey ! y a pas de Mme Comette, ici, ça va pas arriver de sitôt ! » Ils auraient plus de chance de mourir dans l’escalier que d’une météorite mais Birdie et les pronostics, ça n’a jamais été trop son truc.

« On fait quoi comme danse spéciale, ce soir ? Tu t’sens pour un truc ou pas ? » Parce qu’elle, oui. Enfin, c’est ce qu’elle pense. Mais une fois debout, ça sera sûrement une autre affaire. Chose que Birdie ne pense pas du tout alors qu’elle fait un sourire éclatant à Jordan. Innocente et enjouée.

Vu ses pupilles qui pétillent c’est tellement sûr que vous allez le faire le feu de joie. Vous en avez très envie tous les deux et t’es déjà en train de réfléchir quand tu vas pouvoir aller chez Teddy pour lui subtiliser discrètement ou pas. T’es convaincu que Teddy crush fort sur toi et que tu pourrais lui prendre ce que tu veux chez lui il te laissera faire et te donnerait même un chèque d’une valeur de 100$. Et puis y’a Birdie qui essaie de trouver dans sa mémoire qui est la meuf avec Teddy. Elle te sort un prénom. Claudia. T’en sais rien et tu poseras la question dès que possible mais tout le monde est occupé là. T’es bien dans ton coin, dans ta bulle, avec Birdie. T’as pas envie que d’autres vous interrompent. « Euh, ouais, nan, c’était une pote d’un pote. Je crois. Enfin je l’aime pas, donc c’est ma pote, forcément. Je suis pote avec les gens que j’aime bien. Donc pas beaucoup, en faites. J’ai pas beaucoup de potes. » Elle parle beaucoup Birdie. Tu as envie de la croire même si t’as aucune idée si la prise de substance sur son corps la fait se transformer en meuf qui a pris du veritaserum ou si elle mitonne comme elle respire. Les deux sont possibles. Mais t’as envie de penser qu’elle dit la vérité. T’as l’impression. Tu le vois dans ses yeux. Ou tu veux le voir dans ses yeux. « Je suis pas pote avec elle. Pas encore. » Parce que si la prochaine fois t’es installé à côté d’elle, tu vas forcément taper la discut’ avec elle. Mais tu aimes passer du temps avec Birdie, tu sais très bien que si elle est là aussi la prochaine fois, tu vas réussir à t’asseoir à côté d’elle avec ou sans utiliser la force. « Yup, t’es le mien à moi. J’attends toujours mon concert privé. Sur un avioooooon, ooooooh. » Un concert privé ? Elle a dû jeter un oeil sur ton Instagram pour avoir ce genre d’idée qui lui viennent aussi rapidement à ton propos.


« On a toujours pas fait le karaoké. » Et ça c’est la base. T’en as fait un y’a pas longtemps mais t’es pas dérangé d’y aller toutes les semaines. Ou tous les deux jours. « Aaawwwww. » Elle est tellement chou. T’as envie de la prendre dans tes bras et ça c’est rare avec le commun des mortels. Peu sont ceux qui ont droit à des hugs spontanés de ta part. « Ah non, hein. Bon, y a le risque d’une météorite qui nous tombe sur la tronche mais hey ! y a pas de Mme Comette, ici, ça va pas arriver de sitôt ! » Elle a tout autant que toi mis ces pseudos adieux sur l’éventualité de votre mort certaines. C’est pas juste que vous n’alliez pas vous revoir, non. Dans vos esprits c’est tout de suite associé à la mort. Y’a que la mort qui peut vous empêcher de vous revoir. T’es confiant que c’est loin d’être la dernière fois que vous passez une soirée ensemble. « Comète ça compte comme une étoile filante ? » T’es en train de voir si tu pourrais faire un voeux juste avant de mourir face à la comète. T’as pas pris de drogue mais t’es super doué pour les conversations existentielles (non) de la sorte. Tu kiffes beaucoup.  « On fait quoi comme danse spéciale, ce soir ? Tu t’sens pour un truc ou pas ? » Tu fais une moue pensive alors que tu considères réellement sa proposition. « Comment tu sens la Macarena ? Mais genre, pas sur la bonne chanson. » La musique change juste à ce moment là et c’est Everytime we touch de Cascada.

Win : La personne qui gère la musique lève le son parce qu'elle kiffe cette chanson
So close : Y'a quelqu'un qui râle et demande à changer de chanson
Fail : La personne qui gère le spotify reconnait la chanson au bout de 20 secondes et la coupe pour en mettre une autre

« Je suis pas pote avec elle. Pas encore. » Birdie pourrait lui conseiller de ne pas essayer. De ne pas tenter parce qu’elle n’n vaut pas la peine, Claudia. Ou alors elle confond avec Emma ? Tous ces prénoms en ‘a’, ‘aaaaaah’, il y en a beaucoup trop et son cerveau n’arrive plus à emmagasiner qui elle n’aime pas. Plus de gens qu’elle ne supporte pas que l’inverse, juste parce qu’ils respirent trop fort, trop prêt d’elle ou qu’ils sont dégoulinants de bonne volonté et ça, ça lui donne envie de chialer là maintenant tout de suite tellement que c’est d’une niaiserie absurde. Les bons sentiments, c’est surfait, c’est bien connu. Mais il est où, déjà, le thème de la conversation ? « On a toujours pas fait le karaoké. » Voilà qui l’enchante mieux, Birdie. Parler karaoké, c’est parler fun et Birdie, elle aime le fun. Elle aime l’action du fun, le délire du fun, la honte du fun. Elle n’a pas de scrupule à se foutre elle–même en pâture pour que l’on se moque d’elle – l’enfance, l’adolescence, enfin sa vie entière n’a été que cela – tant qu’on la voit. Tant qu’on ne l’oublie pas dans un coin, qu’on ne l’ignore pas, qu’on a conscience de son existence, Birdie est heureuse. Même si c’est par des gens qu’elle aura oublié demain, même si ce sont par des gens qui l’auront aussi oublié le surlendemain. Elle doit être ‘la meuf un peu bizarre qu’a fait un truc chelou’ dans la bouche de pas mal de récits de soirées, sans pour autant qu’on puisse reconnaitre qu’elle est la miss météo qui passe tous les jours à la télévision. Et tout ça, ça lui convient très bien, à Birdie.

Qui tape des mains – ou plutôt, sa main tape contre la bouteille, le bruit de ses bagues contre le verre attirant de brefs regards curieux – tout en exclamant un cri de joie. « C’est vraaaaai, ça ! Mais vais me taper la honte coz je chante comme un coq alors que toi, j’ai vu que t’es bien de ce côté–là. Enfin, je crois… J’ai vu une tof de toi torse poil devant un piano, avec plein de tattoos et tout ça, c’est bien toi, hein ? » Parce que ça, évidemment qu’elle va s’en rappeler. Ne la juger pas, elle a de jolies prunelles bleues qui sont présentes pour regarder, après tout.

« Comète ça compte comme une étoile filante ? » Elle a la moue songeuse, tout d’un coup. « P’tain, faudrait que je demande à mon frère. Donne moi ta main que je note pour y penser ! » Parce qu’elle songe à quoi, foutre la main de Jordan dans sa poche voire miniaturiser Jordan entier pour le mettre dans sa poche pour le trimbaler avec elle jusqu’à demain ? Dans l’état où elle est, tout est possible. Mais y a juste une contrainte, alors qu’elle a la main de Jordan ouverte dans la sienne « j’ai pas d’stylo. » Et voilà l’expression triste qui revient sur son visage. Décidément, y a rien qui se passe comme prévu, ce soir. « Comment tu sens la Macarena ? Mais genre, pas sur la bonne chanson. » Birdie pouffe de rire avant de se lever le bras en entendant la musique qui commence. Encore plus forte que les autres, les voisins vont adorer mais pas autant que Birdie qui boit deux gorgées avant de se lever un peu trop brutalement. « Ok, ok, je gère, challenged accepted une fois que la terre arrêtera de bouger. Y a un tremblement de terre, Jordy, ou c’est juste moi ? » Mais il n’y a pas à s’inquiéter, vraiment, malgré sa main sur son bras pour se retenir, pour se recentrer avant de se diriger vers la piste avec les mêmes gestes grossiers que Cascada dans le clip. La Macarena sur cette chanson, ça va être sportif. Et déjà que Birdie n’en est pas une grande au naturel, autant dire que ça relèvera du miracle si elle ne finit par à même le sol dans une minute. « Alleeeeez Jordyyyyyyy, dépèèèèèèches ! La chanson va pas t’attendre ! »

Elle est bruyante Birdie. Elle est pas discrète. Elle parle fort. Certains autour vous regarde mais t’en as bien rien à foutre. Vous êtes là pour passer une bonne soirée entre potes, pas pour rester à faire les enfants de choeur à vous tenir bien. « C’est vraaaaai, ça ! Mais vais me taper la honte coz je chante comme un coq alors que toi, j’ai vu que t’es bien de ce côté–là. Enfin, je crois… J’ai vu une tof de toi torse poil devant un piano, avec plein de tattoos et tout ça, c’est bien toi, hein ? » Alors là, tu l’avais pas vu venir celle là. Ca se voit sur ton visage que t’es surpris par ce qu’elle vient de lancer. Elle te fait vraiment rire. « Ouais ouais c’est bien moi. » Elle a envie de te mettre à poil une nouvelle fois ? Parce que tu te souviens bien de sa proposition l’autre soir alors que tu demandais innocemment juste à échanger vos fringues, sans aucune arrières pensées.

« P’tain, faudrait que je demande à mon frère. Donne moi ta main que je note pour y penser ! » T’étais sûr que ce serait une question de la plus grande importance pour elle aussi. Il va y avoir follow up sur cette affaire là. « j’ai pas d’stylo. » Et elle a l’air d’un chien battu de ce simple fait. Les gens sous l’influence sont 1000 fois pire qu’une femme enceinte niveau changement d’humeur. Tu tournes ta main pour que la sienne se lie à toi. « Je m’en souviendrais t’inquiète pas. » Tu lui en reparleras, c’est un sujet important.

Mais heureusement ta proposition de la Macarena la remet du meilleur humeur qu’il soit. Surtout que y’a la meilleur chanson qui se lance. Le son est levé en plus de tout. Y’a rien pour vous retenir dans votre connerie là. T’adores. Elle aussi, les bras en l’air, vos mains ne sont plus jointes. « Ok, ok, je gère, challenged accepted une fois que la terre arrêtera de bouger. Y a un tremblement de terre, Jordy, ou c’est juste moi ? » Elle se tient à toi et tu te marres en la regardant. Tu es prêt à la choper au vol si elle s’écroule, mais non. Pas besoin. Elle gère. « Alleeeeez Jordyyyyyyy, dépèèèèèèches ! La chanson va pas t’attendre ! » Et tu te lèves parce que tu lui as promis la Macarena et tu vas lui donner. Vous allez faire une belle prestation et tu kiffes de voir que y’a la meuf qui a levé le son plus fort qui se joint à vous pour la macarena. C’est la danse la plus simple au monde et t’es doué en rythme et coordination. Tu fais ça vraiment très bien et elle aussi. Quasi tout le monde s’est joint à vous. T’as un immense sourire aux lèvres. Tu passes tellement une bonne soirée avec toutes ces conneries. Ca fait un bien fou. Tout va bien en ce moment, les planètes sont alignés. Pourvu que ça dure. Sur la fin t’es tellement mort de rire que tu te laisses de nouveau t’écrouler sur le canapé. Tu renverses ta bière au passage parce que tes jambes sont trop grandes Jordan. « Merde ! » Tu vas ramasser ta bouteille en verre sur le sol. « La Macarena l’a tué. » Toi tu te marres et t’es content que le pote chez qui vous êtes n’est plus dans la pièce. Leur jeune amourette les a conduit bien vite dans une autre pièce. Aucun doute sur ce qu’ils font. « Mais c’est passé inaperçu je crois. » Que tu murmures à l’adresse de Birdie.

« Ouais ouais c’est bien moi. » Bizarrement, faut croire que même le petit buvard et l’éthanol ingurgités suffisent à lui faire oublier des images pareilles. Il faut dire qu’elle est fascinée. Pas par les torses nus, non, ça, elle a l’habitude. Mais les tatouages. Autan de tatouages, partout. Et puis Jordan est bien foutu, ça aide. Pour les dessins. Forcément. Tiens, il faudrait qu’elle se fasse un tatouage elle aussi un jour. Il faudrait qu’elle le note sur la main à Jordan mais toujours aucun stylo magique qui apparait entre ses doigts. Cela devient frustrant l’accumulation de frustration que l’univers lui offre. Mais de la frustration naquit une positivité certaine de Jordan qui lie sa main à la sienne en lui jurant « Je m’en souviendrais t’inquiète pas. » « Je compte sur toi » qu’elle lui rajoute, toute penaude, parce que sérieusement, c’est un sujet important. C’était quoi, déjà ? Qu’importe, si elle a jugé qu’il fallait en parler à Elwyn, c’est que c’est forcément un truc intéressant.

Il y aurait eu un flash mob organisé d’une Macarena sur du Cascada que ça n’aurait pas eu la même saveur qu’à l’instant précis où ils ont commencé. La terre a arrêté de trembler mais la chanson fait que la chorégraphie reste rythmée, beaucoup plus rythmée que l’originale et Birdie manque de se casser la figure plus d’une fois. Mais elle tient sur ses jambes, elle rigole encore plus fort et elle s’enjaille deux fois plus quand elle voit des gens se rajouter à leurs délires ; un avantage contrairement à la portée de Dirty Dancing. La décompression est totale, Birdie finit de nouveau les bras en l’air en tournant sur elle–même mais ça, ce n’est pas l’idée la plus brillante qu’elle est eue – il faut partir du principe que toutes ses idées soient foireuses de base, sur une échelle plus ou moins haute. « Merde ! » Il jure. « T'as dit un gros mooooooot ! » Elle le pointe du doigt en sautillant alors que Jordan ramasse sa bouteille, hilare. « La Macarena l’a tué. » Birdie suit son rire et suit ses fesses sur le canapé. « Mais c’est passé inaperçu je crois. » « Si, moi j’ai vu. J’ai tout vu et je vais tout répété à Teddybear. Même si Teddybear est sûrement trop occupé à se faire câliner pour l’instant. » La blonde sourit, prend sa propre bouteille, boit quelques gorgées et la tend à Jordan. « Mais j’peux partager, stu veux. J’ai un pète au casque mais pas de bactérie contagieuse, I swear ! » Puis ses yeux tombent sur sa boucle d’oreille, elle vient jouer avec du doigt en souriant. « C’est marrant. Tu mets du vernis et des boucles d’oreille. Et t’as des tattoos genre partout partout ? Ça a fait mal ? Je devrai m’en faire un. J’aimerai bien m’en faire un. Pourquoi j’en ai toujours pas fait un, d’ailleurs ? » La dernière question est plus pour elle–même, s’interrogeant sans pour autant trouver la réponse. C’est clair que ça, c’est pas Jordan qui va te la trouver, la réponse.

« Je compte sur toi » Ca te fait marrer comme elle insiste. Elle fait une fixation et tu sais que vous allez passer une soirée entière - ou une journée - sur Wikipédia à tout lire et débattre comme si vous étiez des scientifiques. « T'as dit un gros mooooooot ! » C’est pas d’avoir bouger vos culs sur Cascada qui l’aura fatigué parce que Birdie te reprend aussi vite que l’éclaire sur ton langage. « Oh please. » Parce que t’es sûr qu’elle est en train de s’outrer pour le plaisir de te faire chier. Elle doit en dire et voir des bien pires. Elle essaie de faire l’enfant de choeur. Ca te fait beaucoup rire. Elle t’affiche fort aussi. « Si, moi j’ai vu. J’ai tout vu et je vais tout répété à Teddybear. Même si Teddybear est sûrement trop occupé à se faire câliner pour l’instant. »
« Pfff comme tu m’affiches. »

Mais ça te fait beaucoup trop rire. T’as tellement l’impression que Birdie est une amie de longue date vu comment vous vous comportez depuis la première seconde où vous vous êtes rencontré à la soirée années 80. « Mais j’peux partager, stu veux. J’ai un pète au casque mais pas de bactérie contagieuse, I swear ! » Tu plisses les yeux en la regardant. T’as envie de la taquiner aussi. Tu vas pas prendre sa bière ou peut être que tu devrais, pour qu’elle arrête de boire, mais t’es pas un rabat joie. Tu peux crier fort si on te pique ta boisson. Oh ? Parce que t’as comme un flash d’un coup. Y’a 10 ans au moins. Birdie. Du champagne. Toi. La dépression. Non ? « C’est marrant. Tu mets du vernis et des boucles d’oreille. Et t’as des tattoos genre partout partout ? Ça a fait mal ? Je devrai m’en faire un. J’aimerai bien m’en faire un. Pourquoi j’en ai toujours pas fait un, d’ailleurs ? » Et elle parle beaucoup, t’écoutes mais t’es toujours en plein milieu de ta réalisation. Non ?

« J’ai des potes qui peuvent te tatouer si tu veux. » Toujours en train de ramener du business à tes potes toi. T’es comme ça. Tu veux les aider les soutenir. En plus ils sont doués donc vraiment tout le monde est gagnant. « J’en ai pas partout partout non. Mes parties sont saines et sauves, par contre mon cul… » Un sourire en coin se profil sur tes lèvres. Tu sais qu’elle va vouloir regarder. « Nah faut juste que tu l’imagines avec ton esprit. Tu sais bien le faire j’ai confiance en toi. »

« Oh please. » Birdie glousse parce qu’il réagit comme s’il sait qu’elle sait qu’elle en a connu pire. Qu’elle n’est pas à ça près. Qu’un juron parmi d’autres, ça ne lui fait rien, dans le fond, à Birdie. Elle a juste envie d’être chiante, d’assumer son état mental équivalant à un enfant de cinq ans (à peu près), de l’embêter, de faire comme si elle le connait depuis toujours. Birdie sourit, elle rit. « Pfff comme tu m’affiches. » Exactement. Elle affiche tout le monde avec de gros panneaux et des grosses lumières. Des spots multicolores pour que personne ne loupe l’annonce parce que c’est important. Y a pas de honte à fauter et encore moins à avoir honte. Au pire, personne ne s’en rappellera demain – Birdie la première. Et puis, il faut vraiment qu’elle sorte le discours typique ‘on a qu’une seule vie’ pour que les gens percutent qu’ils n’ont vraiment qu’une seule vie ? Oui, nan, pas ce soir. Ils le savent très bien, Jordan doit être au courant. Il est peut–être blond mais il est pas con, pas vrai ? « Yuuuuup, j’ose. Mais t’inquiètes, ça sera pas autant que Teddy quand sa meuf va couiner comme un petit porcinet de l’autre côté de la pièce. » Une phrase qui la fait éclater de rire. Encore une fois. Elle va finir par ne plus avoir de côte si elle continue à dire autant de conneries.

Au diable, les côtes. Tant que c’est drôle, on s’en fiche.

« J’ai des potes qui peuvent te tatouer si tu veux. » Oh. « Ca…….. C’est une supra méga bonne idée aussi. Décidément, faut vraiment que je songes à prendre papier et crayon ou mon carnet ou quelque chose parce qu’on a de trop bonnes idées. Mais je serai pas quoi me faire. Ni où d’ailleurs. J’ai jamais réfléchi. » Ou peut–être que si mais elle a oublié. Ce qui ne serait pas surprenant. Les idées viennent et partent sans qu’ils réussissent à se faire un long chemin dans sa tête. « J’en ai pas partout partout non. Mes parties sont saines et sauves, par contre mon cul… » Birdie fait un ‘o’ de surprise, se redressant de tout son tronc. On pourrait presque la comparer à un animal qui se fout sur ses deux pattes avec un intérêt à peine dissimulé. En général, sur la bouffe mais là, c’est juste Jordan qui évoque son cul avec un sourire de coin, l’air de rien mais qui est tout le contraire. « Nah faut juste que tu l’imagines avec ton esprit. Tu sais bien le faire j’ai confiance en toi. » Birdie secoue ses mains devant elle, en même temps que sa tête. « Tu peux pas balancer des trucs comme ça, Jordy, et attendre de moi que j’imagine. C’est cruel de faire ça. Vraiment. Même si ça veut dire que je peux m’imaginer ton cul autant que je le veux, c’est pas une raisooooon. J’ai une curiosité à étancher, Jordaaan, tu peux pas me laisser– En cliffhanger comme ça ! » Parce que là, clairement, il abuse. Et elle le fait bien sentir alors qu’elle a toujours cette expression affolée et outrée au visage en le regardant.