Le rythme naturel de ses poumons essaie de reprendre le dessus alors que Birdie observe toutes les constallations que lui offre le visage de Dan. Elle ne l’aurait pas pensé aussi prévenant, aussi aguichant, mais certainement qu’il a son propre égo à flatter de pouvoir l’amener au ciel le plus en hauteur possible, n’est-ce pas ? Elle caresse ses lèvres, il vient les mordre ; elle se veut l’alcalmie pour une fois mais il souhaite continuer sur la tempête. Cela ne signifie rien. N’est-ce pas ? Trop de questions qui menacent de venir, de pointer son nez, de s’incruster ; des interrogations dont elle n’a pas les réponses et c’est bien pour cette raison qu’elle ne souhaite pas s’y pencher plus que ça. Être ignorante l’agace, être curieuse encore plus. Alors la seule curiosité qu’elle accepte, c’est celle de parcourir le corps de Dan, de laisser son échine et son épiderme se dresser sous le trajet de ses doigts aventureux. « Je te laisse tout explorer… » Birdie a le sourire qui s’agrandit, ne prenant pas encore conscience de la galère dans laquelle ils se sont mis tous les deux. Le début de la fin, d’une longue série d’incompréhension, d’incertitudes, de disputes et de manque de confiance.

Mais pour l’heure, Birdie se contente de trouver moyen de faire chavirer Dan sur le côté pour être à son tour au-dessus de lui et l’explorer.

Tant et si bien qu’ils finissent par s’endormir quand le chaos nocturne a laissé place à la douceur du lever des rayons qui, complices, viennent les caresser à travers les baies de la chambre. La jolie blonde a la tête coincée contre le torse de Dan, sa respiration reprenant vie en même temps qu’elle se réveille. La première à ouvrir les yeux, la première à entendre le bourdonnement dans sa tête ; elle n’a pourtant pas bu tant que ça. Ou alors c’est l’effet qu’a causé Dan. Toujours assoupi, toujours allongé, dont elle embrasse le torse gentiment, appréciant la quiétude de son ami - l’est-il toujours ? Oui. Ils n’ont pas d’attache à avoir. Ils ne sont pas faits de ça. Ils sont amis. Ils sont proches. Ils ont franchi une étape. Pas de quoi en faire un drame, n’est-ce pas ? Alors pourquoi Birdie ne peut pas se défaire de l’embrasser ? D’explorer de nouveau sa clavicule, son cou, son épaule de ses lippes ? Quitte à le réveiller ; peut-être que lui aura la force de les séparer. Birdie n’en a pour l’instant aucune volonté ; pire encore, elle coince une jambe entre les siennes. Quelque chose ne tourne clairement pas rond.

“Je suis pas désolée si jamais je t’ai réveillé.”

 « la règle du jeu était de ne rien changer »    birdie cadburry & dan buckley

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Il n’y a jamais eu de place pour les femmes dans sa vie. Et au plus lointain que ses souvenirs remontent, il n’imaginait pas que Birdie Cadburry pourrait devenir importante pour lui à ce point, pourrait être cette âme sœur qu’il a tant recherché. Elle n’était censé être que sa meilleure amie, sa confidente, celle chez qui il va se réfugier le soir de tempête et non celle qui pourrait déchaîner les tempêtes. Il va se réveiller, il finira bien par faire tout capoter comme à chaque fois. Mais la présence de Birdie l’apaise, et il prend conscience de l’importance qu’elle a dans sa vie et dans ses choix. Il ne sait pas pourquoi il n’a pas pu s’empêcher de poser ses lèvres sur son corps, pourquoi il a voulu plus qu’un autre jour ne faire qu’un avec elle, et alors que son corps ne souhaite réellement se détacher d’elle, Dan évite de songer de trop. Il se veut détacher de la situation du moins tente de l’être, même si le regard perçant et le sourire de Birdie lui font réaliser peu à peu la connerie qu’ils viennent de commettre. Elle était énervée contre lui, et dans ce jeu qu’ils pratiquent depuis de longues semaines – celui de former un faux couple pour la presse à scandale et sa famille. Ils finissent pourtant par s’endormir, et n’aura probablement jamais aussi bien dormi que cette nuit-là. Et si le jeu devenait plus oppressant ? Et si il perdait autant qu’elle dans ce dans quoi ils s’engageaient à présent, qu’elle ne veut plus le quitter. Il a encore ses yeux fermés mais sent la jeune femme pas loin de lui, elle lui caresse le torse, elle l’embrasse aussi. Tout ça est nouveau pour lui, et même si il y avait toujours cette tension entre eux, ce besoin vital de savoir l’autre à l’abri, pouvant surmonter des montagnes juste pour venir en aide l’un à l’autre, tout ça lui fait peur. Mais il connait assez Birdie pour se laisser piéger dans ce jeu. Alors que sa main emprunte la direction de son dos pour la rapprocher un peu plus de lui, comme si elle n’était pas déjà assez proche. « Je suis pas désolée si jamais je t’ai réveillé. » Ca l’fait sourire, est-ce qu’il attendait autre chose d’elle ? Et pendant qu’elle lui embrasse le torse, Dan récupère le téléphone d’une de ses mains pour appeler la réception et commander un petit dej. Et ce n’est au bout que de quelques longues minutes, lorsque le plateau roulant débarque dans la chambre que Dan se lève, le récupérant et l’emmenant jusqu’à la table extérieur, sur le balcon. Une vue imprenable sur la ville, du soleil, un petit dej de champion, et la Birdie internationale à côté, rien de mieux pour commencer la journée. Elle joue pourtant la flemmarde, caressant les draps du lit sans quitter le regard de Dan qui commence à installer la table. Il passe la tête à travers la baie vitrée « J’attends plus que toi… » Evidemment qu’elle, elle avait envie de profiter de lui, il arrive vers elle, pose ses genoux sur le lit, pour la récupérer, la portant dans les bras pour l’emmener jusqu’à la table, volant un baiser à la jeune femme au passage.

FIN