Elle était prête. Tout était ancré à sa ceinture, de ses armes à ses munitions. Ses cheveux étaient remontés en un chignon qui n'en avait que le nom, les mèches tombant ça et là autour de son visage marqué par les différentes bagarres et les frousses qui ne lui faisaient plus peur du tout désormais. Elle avait tout vu ou presque Ginny, son boulot la forçant à éternellement prendre pour acquis qu'aujourd'hui serait probablement la dernière journée à son compteur de vie.

Dehors c'est l'Apocalypse, encore. Elle n'est pas impressionnée des cadavres aux membres manquants jonchant le chemin entre la planque qu'elle a investie y'a quelques jours et sa destination de l'après-midi. Un bref coup d'oeil par-dessus son épaule lui confirme qu'elle est suivie, elle n'en fait pas un plat. Les pas qui errent dans son sillage ne sont pas accompagné des grognements caractéristiques des mangeurs de chair qui ont envahi la ville et le monde, il s'agit donc d'un humain qui la file.

L'australienne ne ralentit pas plus qu'elle ne se presse, préférant s'allumer une clope, petit plaisir qu'elle s'octroie quand tout le reste est proscrit. L'alcool a disparu, gobé pendant les premiers mois par tous ceux qui avaient besoin de relaxer sur une planète désormais aussi chaotique que fataliste. La drogue aussi se fait rare, les raclures de ruelle grattant des substances chimiques maintenant pour s'en faire un buzz. Ne reste que le tabac qui pousse en quantité incroyable sur des terres qui, ironiquement, sont devenues particulièrement fertiles tant les piles de corps pullulent à travers la ville.

« J'ai tué pour moins que ça. » qu'elle se moque, la brunette, quand elle finit au détour d'un coin de rue par attraper le regard de celui dans son angle, lui qui tentait d'être subtil, lui qu'au final elle connaît par coeur. Un fin sourire s'est dessiné sur ses lèvres, alors qu'elle lui tend, bonne joueuse, sa cigarette.

La hauteur que lui offrait le bâtiment lui permettait d’avoir une vue dégagée sur tout le quartier. De l’immeuble au nord en passant par le tunnel sois-terrain creusé récemment en contre-bas d’où il se trouvait, sans oublier la supérette infestée de morts-vivants depuis des années désormais - rien ne pouvait échapper à son regard et à son post de surveillance. Pas même les oiseaux qui osaient sortir de temps à autres de leur nid, pas même les chiens hurlant de douleur à la mort a la sortie de la ville. Même pas la demoiselle fumant sa cigarette, traversant la rue comme si le monde n’avait pas changé, marchant d’un pas qui lui semblait assuré. Un petit sourire en coin vint étirer ses lèvres.

L’instant d’après, il venait attraper la corde accroché à la poulie, en haut de la façade du bâtiment. Il vint se laisser glisser le long de cette dernière pour atteindre, à peine une poignée de secondes plus tard et plusieurs dizaines de mètres après, le sol poussiéreux de ce début d’après-midi. Il se pourrait même qu’il ait atterri les deux pieds sur les restes d’un zombie à peine mort une seconde fois - mais cela ne vint le déranger en rien, si ce n’était que l’amuser davantage. Le monde était apocalyptique et lui y trouvait son compte, son terrain de jeu. Là où avant il venait détonner, il se fondait désormais parfaitement dans le décor.

Pendant quelques mètres, quelques minutes, il vint prendre en filature la silhouette qu’il avait vu et reconnu depuis la haut, s’aidant de l’odeur de tabac asséché pour ne pas perdre la trace de la demoiselle. S’il savait parfaitement se faire discret tout le reste du temps, il ne forçait pas énormément en ce jour. Elle finit par s’apercevoir de sa présence et c’était tout aussi bien, le jeu étant plus intéressant que la discrétion réellement - s’il se tenait face à un rongeur de chair, son discours n’aurait assurément pas été le même.

« J’ai tué pour moins que ça. » Elle s’était arrêtée à l’angle de la rue pour le prendre en traître et pour stopper la traque, pour lui signaler sa présence et surtout lui montrer qu’elle s’en était aperçue. Laissant échapper un petit rire moqueur, attrapant la cigarette qu’elle lui tendait presque par automatisme - il serait venu lui chiper d’entre les doigts si elle ne l’avait pas fait -, il vint en tirer une bouffe de nicotine et une deuxième dans la foulée. « Y’en a qui se sont fait tuer pour mois que ça. » A ses mots vinrent s’ajouter des gestes, mettant la cigarette en avant et l’odeur particulière qui s’en dégageait. « Les anciens accro la sentent toujours, la fumée, tu sais. » Il avait testé plus d’une fois pour voir si elle attirait des troupes, la fumée - la réponse était étonnement positive; là où il les voyait comme uniquement un paquet de chair, quelques anciens réflexes subsistaient. « Joignons les faits pour montrer l’exemple. » Il avait à peine eu le temps de terminer sa phrase que déjà, il se devait de dégainer le pistolet de sa ceinture pour venir abattre d’une balle en pleine tête le zombie s’étant faufilé entre les murs du bâtiment devant lequel ils s’étaient arrêtés.

Le soleil venait à peine de se lever sur Brisbane et elle n’en avait absolument rien à faire. Ils étaient loin, les moments où elle grimpait à Kangaroo Point pour admirer la vue sur la ville du temps où la fin du monde ne s’était pas encore assez propagée pour l’effrayer. Elle n’avait pas plus peur aujourd’hui qu’à l’époque Ginny, pourtant elle constatait l’étendue des dégâts au fur et à mesure que ses pas s’éternisaient sur des dédales de rues fendues, cassées et malmenées par des attaques par milliers.

Elle se sait observée et suivie, elle s’assure simplement de suivre le pas de celui dans son sillage sans jamais vraiment s’y interposer. Son visage lui dit quelque chose, elle admire ses traits même ceux qui sont bafoués par les bagarres et par les cicatrices, certaines ecchymoses ne sont pas encore guéries apparemment.

« Y’en a qui se sont fait tuer pour moins que ça. » t’as envie d’essayer juste pour voir? que son regard flirtant de haut en bas semble suggérer. Elle s’amuse Ginny, elle n’a rien de mieux à faire de toute façon, et entre tuer des zombies ou se moquer des humains, la liste de ses hobbies est limitée. Il tombe dans son piège le plus volontairement du monde, la fumée qu’ils partagent ne fait qu’illuminer son regard un peu plus. « Les anciens accro la sentent toujours, la fumée, tu sais. Joignons les faits pour montrer l’exemple. » son sourcil se hausse, elle lui laisse l’entier bénéfice du doute, le laissant démontrer son point de vue en butant le premier zombie à proximité. Couvrant maintenant et instinctivement ses arrières à lui, elle dégaine elle-même son arme lorsqu’une silhouette désarticulée et puant la chair avariée jusqu’à eux se dégage de derrière le type à la clope au bec. Le coup est sec et vif, elle tire en plein centre, la cible au milieu du front comme on lui a bien appris.

« T’es seul ou avec d’autres? » elle n’a pas envie d’avoir personne dans ses baskets Ginny, elle préfère et de loin être solo la majorité du temps. S’il filait rejoindre son clan il a bien le droit, s’il préfère rester avec elle à lui piquer, avec son autorisation, ses clopes, il semble qu’elle lui en laisse le droit, qu’il y est presque invité. « Y’a un nid de zombies à dix rues d’ici. Si t’as envie de faire un peu de cardio, t’es le bienvenu. » la vérité, c’est qu’au fond elle s’ennuie. Il représente une bonne distraction cela dit.

Le sourire qu’il vint étirer lorsque la balle partit à vitesse folle se loger dans le crâne du zombie était carnassier, bien trop satisfait. Il mentirait s’il disait ne pas ressentir ce rush d’adrénaline à chaque fois qu’il réussissait à en buter un de plus. Sales bêtes de chair et de sang. Mais apparement, il n’était pas le seul à savoir viser et à s’en donner à cœur joie aujourd’hui. Apparemment, la gamine devant lui savait tout aussi bien manier l’arme et repérer le mort-vivant - il eut à peine le temps de le remarquer d’un autre venait tomber à la suite de bruit infime de la balle se délogeant de la chambre de son flingue à elle.

« T’es seul ou avec d’autres? » « J’ai une tête à traîner des boulets ? » S’il y avait bien quelque-chose qu’Ezra avait appris depuis que l’apocalypse leur était tombée dessus, à tous, c’était que l’humain était un fardeau. Il vous retiendrait en arrière pour des futilités tels que les sentiments, il vous retarderait pour une dépendance matériel - ne risquerait également pas systématiquement sa vie pour les personnes qu’il aurait pleuré la minute d’avant. Il s’était débarrassé de tout le monde dès le début. Il s’était dressé un cœur solide et évitait de côtoyer trop de monde pour ne pas retomber dans les pires travers du genre humain. « Les autres empêchent la survie. » Qu’il vint dire en recrachant sa fumée en plein sur son visage, à la gamine.

« Y’a un nid de zombies à dix rues d’ici. Si t’as envie de faire un peu de cardio, t’es le bienvenu. » Un sourcil se haussa sur son visage. Ça, c’était intéressant. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait de cardio - sa condition physique n’en requièrent guère - mais juste pour le fun et rien d’autre, l’idée était alléchante. « C’est quoi le piège ? » Il vint écraser le reste du tabac roulé contre le mur, n’ayant même pas laissé l’occasion à Ginny de venir tirer de nouveau sur une cigarette qui lui avait pourtant appartenu. « Les chasseurs comme toi et moi ont du mal d’habitude à partager ce genre d’information, et à partager le jeu qui s’en suivra. » S’approchant un bien davantage de la demoiselle, venant plisser ses yeux alors qu’il plongeait son regard dans le sien. « C’est quoi, le piège, là ? »

« J’ai une tête à traîner des boulets ? »
« T'as une tête à bien des trucs. »
« Les autres empêchent la survie. »
« Les autres font de bons appâts quand même, avoue. »

Son sourire à elle fait écho au sien à lui. Ils font partie de ceux qui ne se laissent pas impressionner et encore moins démonter par la nouvelle réalité dans laquelle ils ont tous été catapultés sans points de repères. La vie ici n'a plus rien à voir avec ce à quoi elle ressemblait y'a des années de ça, un passé suffisamment lointain pour qu'elle n'en ait que de brefs souvenirs. Ginny s'est trouvée une place rien qu'à elle, une utilité que les plus froussards ont complètement niée quand eux préfèrent se regrouper en camps de survie, attendre que la vie passe à côté. Elle avait des fourmis dans les jambes la McGrath, elle ne pensait qu'à ce qu'elle pouvait faire pour changer la donne. Devenir chasseur était l'évidence.

« C’est quoi le piège ? » il pue la clope volée et elle n'accorde absolument aucun regard ni à la fumée qui s'échappe ultimement de ses lèvres, ni à la cendre qu'il étouffe d'un geste un seul. « Les chasseurs comme toi et moi ont du mal d’habitude à partager ce genre d’information, et à partager le jeu qui s’en suivra. » comme toi et moi, fait inévitablement hausser un sourcil à la brune. Ils ont peut-être le même genre d'occupations au quotidien, dixit les armes à leur ceinture respective et le même sourire aux lèvres lorsqu'un mangeur de chair périt par leurs soins, mais ils n'ont rien de pareil. Elle y tient. « C’est quoi, le piège, là ? » « Il est tout autour de toi le piège. » ses questions se répètent et elle, elle se détache de sa proximité, esquisse un pas vers l'arrière, montrant l'étendue du champ de bataille qui est devenu leur vie au final. « Si j'avais voulu empêcher ta survie, ça ferait longtemps que ce serait fait. » juste en un coup d'oeil, elle les voit les zombies qui rôdent, qui attendent, qui ne menacent pas tant ils mettent un temps incroyablement long avant de s'avancer vers eux. Mais si elle avait voulu qu'il meure, qu'il sache qu'elle n'aurait pas aussi longtemps attendu.

« C'est plus cool d'avoir quelqu'un avec qui célébrer de les avoir butés, c'est tout. » et c'est la vérité. Elle s'ennuie, seule, aujourd'hui du moins. Demain, c'est une autre histoire. Ne jamais penser à demain de toute façon, toujours à maintenant. « Mais si t'as la trouille, tu peux toujours te contenter des miettes que je te laisserai avoir dans les ruelles avoisinantes. » il est encore plus grand et fier, son sourire de chieuse lorsqu'ils arrivent devant le gymnase d'une école lambda et complètement envahie. Là où apparemment le nid dont elle a entendu parler est (pas si bien que ça) planqué.

« Il est tout autour de toi le piège. Si j'avais voulu empêcher ta survie, ça ferait longtemps que ce serait fait. » Elle vint reculer, lui désigner des mains l’environnement autour d’eux, leur terrain de jeu commun et pourtant partagé. « Comme si c’était possible. » Qu’elle ne vienne ruiner sa survie, à lui. Il rôdait depuis presque autant de temps que les zombies dans la pénombre, il cherchait l’ennui lorsque la tranquillité lui tendait les bras avant même qu’elle ne vienne au monde sûrement.

« C'est plus cool d'avoir quelqu'un avec qui célébrer de les avoir butés, c'est tout. » Il vint hausser un sourcil, tout en laissant tout de même - savait-on jamais - ses pas suivirent ceux de la gamine. « Mais si t'as la trouille, tu peux toujours te contenter des miettes que je te laisserai avoir dans les ruelles avoisinantes. » Ce fut à ce moment là qu’il se fit le mieux entendre, son rire narquois, le plus vilain de son répertoire. « Je la mange au petit déjeuner la trouille, jeune fille. C’est pas une poignée de zombies à peine effrayants qui va m’arrêter. » Ses pas à lui devançaient désormais les siens à elle, alors qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où ils se rendaient.

Mais après quelques minutes de marche et de repérage - toujours savoir par où s’enfuir avant d’entrer dans un lieu -, ils arrivèrent devant un vieux gymnase abandonné. « Ce qui est bien, c’est qu’ils gardent pas leur bon sens en se transformant, ces sales bêtes. Un gymnase, quelle idée de se planquer là. » Il fit quelques pas de côté pour venir se percher sur une poubelle, lui offrant la possibilité de regarder à travers une fenêtre. « Plus évident, tu meurs - et c’est exactement ce qui va se passer pour eux. La seule chose dommage à mes yeux, c’est qu’il s’agit d’un gymnase de gymnastique et que c’est du gâchis qu’ils aient pris possession des lieux. Meilleur sport de l’univers ruiné par des mangeurs de cerveaux, mon cœur souffre. Surtout l’épreuve de la poutre. Je me rappelle que je passais des heures à regarder ça à la télé quand j’étais gosse, et je me rappelle que j’enviais les capacités des gymnastes à réussir cette épreuve - l’équilibre qu’ils avaient ! La grâce et la légèreté avec lesquelles ils effectuaient leurs enchaînements, époustouflant, j’en étais jaloux pour un pou - et à pouvoir porter des tenues qui semblaient si confortables pour l’époque. Après ça, ils ont inventé les leggings et cela a permis que je puisse avoir ma propre tenue acceptable et confortable chez moi. Même si, acceptable est un bien grand mot, étant donné que les gens avaient du mal à comprendre qu’un petit garçon puisse porter lui aussi des leggings alors que très honnêtement, vraiment hein, plus confortable que ça ça n’existait pas quand j’étais gamin. Je faisais des caprices déjà à cet âge là à ma mère pour qu’elle m’en achète - m’enfin, passons cette partie là de l’histoire. Après, on a été envahis par les zombies et les leggings étaient plus du tout adaptés pour les missions qu’on avait à effectuer. »

Pendant toute sa tirade, il avait en réalité pris des notes mentales sur la configuration de l’endroit qu’ils s’apprêtaient à prendre d’assaut, repéré le nombre de zombies visibles depuis la fenêtre par laquelle il observait, et préparé en conséquence son fusil pour être prêt à dégainer au bon moment. La demoiselle, elle, s’était contentée de le regarder avec un air ahuri et de l’écouter déblatérer un discours à la con - il s’amusait d’avance. « T’es prête ? » Parler, c’était bien mais les morts-vivants ne pouvaient pas être tués une seconde fois mais d’ennui a les écouter discuter. Il fallait qu’ils passent à l’action.

« Je la mange au petit déjeuner la trouille, jeune fille. C’est pas une poignée de zombies à peine effrayants qui va m’arrêter. » blablablabla. Elle le regarde qui fait le malin, notant dans sa tête tous les endroits où elle pourrait le blesser soit de ses poings, soit de son arme. Il serait du genre à jacasser pendant des heures pour prouver son point et laisser son ego prendre la place, pendant qu'elle, elle profiterait seulement d'une seconde de répit à travers ses longues tirades imbues pour lui arracher un oeil ou pour lui cisailler l'aorte. Chacun ses combats.

Le gymnase se dresse devant eux, elle esquisse un pas à droite puis un autre à gauche, fait état des points d'entrée comme de sortie. Le toit qui apparait comme un joli scénario de survie, lui qu'on peut atteindre et quitter par une échelle de fer forgé dans leur diagonale. Lui, il grimpe sur une poubelle pour scruter l'intérieur, son «[color:29e2=#cornflowerblue] Ce qui est bien, c’est qu’ils gardent pas leur bon sens en se transformant, ces sales bêtes. Un gymnase, quelle idée de se planquer là. » n'augurant absolument rien de bon sans qu'elle n'arrive à mettre le doigt sur le pourquoi. Drôle de mauvaise impression. Son monologue ne fait aucun sens, et c'est bien pour la stupidité de la chose qu'elle laisse échapper quelques rires entre ses airs de gamine ahurie, et non pas parce qu'elle est attendrie de l'imaginer en format gamin, scotché à la télé dans son legging de roi à encourager ses équipes de poutre préférées.

« T’es prête ? » « J'croyais que t'allais jamais le demander. » un rire de plus et elle arme son flingue, ramenant une mèche de cheveux rapidement derrière son oreille. « Tu dois faire un temps impeccable pour retenir ton souffle sous l'eau. » qu'elle nargue, laissant ensuite un coup de pied bien agressif dans les premiers carreaux à disposition lui préciser que oui, elle est bel et bien prête. Ils sont là pour se battre après tout, un peu de vacarme ne fera que précipiter les attaques, que presser l'inévitable.



WIN : les zombies sont endormis, il a quelques minutes pour aller s'adonner tranquillement à la poutre et retrouver son agilité d'enfance
SO CLOSE : les zombies sont réveillés mais ils ne sont pas aussi nombreux que prévu, tout devrait bien aller
FAIL : c'est la catastrophe, les zombies sont trop nombreux et très agressifs, et Ezra n'a même pas de legging pour être confortable pendant leur combat

« J'croyais que t'allais jamais le demander. » Qu’elle était insolante, la gamine, avec son air satisfait d’en être enfin arrivée à la fin de son beau discours. Lui qui pensait pouvoir la berner et la mener en bateau à divaguer sur d’autres sujets n’avait, en réalité, que réussi à perdre du temps. « Tu dois faire un temps impeccable pour retenir ton souffle sous l'eau. » Fuck - un soupire vint s’ajouter à tout le reste de son attitude, alors qu’il s’apprêtait déjà à râler davantage. « Who do you think you are ?! » Il leva les yeux au ciel, descendant de la poubelle, la regardant casser le carreau inférieur à sa position. C’était lui qui l’attendait et elle commençait les festivités sans l’attendre par la suite. Bravo, quel esprit d’équipe.

Il ne se fit cependant pas prie pour venir la suite à l’intérieur du bâtiment, pour venir se jeter dans la gueule du loup. Depuis la fenêtre supérieure, il avait pu voir que des zombies se tenaient dans la grande salle du gymnase, réveillés mais pas non plus aux aguets. Ils auraient pu s’amuser avec l’effet de surprise, si la gamine n’était pas venue faire du bruit avec le verre brisé. Désormais, les sales bêtes avaient leurs yeux ensanglantés tournés dans leur direction. Et s’il voulait râler plus qu’elle, Ezra, il ne pourrait plus le faire pendant bien longtemps. Un grand sourire était en train de doucement faire son chemin jusque ses lèvres, trahissant l’envie pressante de tuer du zombie qui bouillonnait en lui. « U can’t touch this. » Venant porter son regard sur Ginny, il fit quelques pas pour se retrouver face à elle mais dos au premier zombie qui s’aventurait en courant comme un dératé dans leur direction. « The boy is mine. » Et, un petit rire sinistre s’accordant parfaitement à l’ambiance se mettent en place au sein du gymnase, sans y jeter un coup œil avant tellement il était fort à ce jeu là, Ezra vint attraper la petite matraque attachée à sa ceinture pour venir faire un swing parfait avec cette dernière dans la mâchoire de la bête. Le bruit du crâne venant s’écraser et se détacher à la fois du reste du squelette de l’ex-humain résonna à travers tout l’endroit, résonnant sur tous les murs et le plafond à la fois. « I love it. » L’excitation visible dans le fond de son regard.

Je pensais pouvoir me mettre à l’abri dans ce hangar. Je pensais gagner un peu de temps pour me reposer, pour reprendre des forces. Je n’avais pas prévu de tomber sur une horde de zombies. La fatigue m’avait empêché de courir assez vite, je me suis perdu dans le dédale de couloirs et l’un d’entre eux m’a mordu à la cuisse avant que je n’aie le temps de refermer une porte derrière moi et de m’effondrer sur le sol. Ils ont tenté d’ouvrir la pièce, ont fini par échouer et sont repartis je ne sais où, me laissant là pour mort. Bientôt, je serais l’un des leurs.

C’est le bruit d’un carreau qui casse qui me réveille en sursaut. Des heures, des jours plus tard ? Je n’en sais rien. Mon corps tout entier semble comme ankyloser. Rien n’a su lénifier l’atmosphère, bien au contraire. La fièvre a pris possession de mon être m’envoyant dans un délire où la musique semble avoir pris le contrôle tout entier de mon esprit tant j’ai la sensation qu’une mélodie se joue sans cesse dans un coin de ma tête. C’est sans réfléchir que je me lève, ouvre la porte et descends les escaliers pour tomber sur deux humains et quelques zombies au loin. Mon regard croise celui de la jeune femme. « Si j’avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit. J’y mettrais tout mon cœur. » que je lui explique, pointant du doigt le responsable de tous mes malheurs. Cet affreux puant qui est venu me mordre la jambe. « Les gens me disent, "L'espoir fait vivre". Comment m'faire vivre, je suis un zombie. » Et je leur montre ma jambe, murmurant comme je peux, m’approchant d’eux, pour tenter de les sauver. Elle m’a l’air têtu la jeune femme, alors qu’elle attrape son arme. « What’s in your head ? Zombie, zombie, zombie-ie-ie. » Dans l’empressement, je lui montre la horde du doigt, mais c’est le délire qui me gagne. J’ai l’impression d’entendre des rires dans un coin de ma tête alors tout ce que je cherche, c’est de les prévenir du danger qui les attends. J’ai besoin de leur aide, qu’ils m’aident à en finir avec cet enfer. « Even if your heart can't take it, light me up in flames. »

Et alors qu’enfin, leurs regards tombent sur moi, c’est la fièvre et le délire qui prennent le dessus. Je sens mon corps entier trembler et cette chanson incessante qui me revient en tête, ce rire diabolique et cette danse qui dans un autre monde nous aurait fait rire tant elle colle parfaitement à l’instant présent. « You start to freeze as horror looks you right between the eyes. You're paralyzed. » Je me met à chanter sans même le réaliser, alors que mon corps effectue l’ultime danse. « cause this is thriller, thriller night. And no ones gonna save you from the beast about strike » Mon regard délirant se relève vers le couple en face de moi. « Tu vois gamin, c’est comme ça qu’il faut faire. » Mes hanches se balancent d’un côté puis de l’autre, mes bras avec. Je suis convaincu de leur donner un ultime conseil de survie quand en réalité… « Pour séduire ta demoiselle, il faut que tu te déhanches comme moi, l’air un peu mystérieux, l’œil luisant, le sourire en coin. Surtout le sourire en coin, pis la tête haute, les épaules bien droites. C’est ce qui plaît aux femmes, le King il connaissait tout, elles craquent toutes devant un mec qui sait danser ça. » Je tente une démonstration probablement macabre à leurs yeux, mais tout ce qu’il y a de plus sexy pour les miens. « Et surtout, SURTOUT, faut bien bouger tes hanches, tu vois, qu’elle est un aperçu pour plus tard, si tu vois ce que je veux dire. » Je tente si fort, mon esprit leur hurler de se sauver quand mon corps tout entier se donne en spectacle alors que mon cœur petit à petit s’arrête de battre. « Ça loupe jamais ça, elle sera convaincue, ça va se finir dans un lit mon gars. Surtout, tu n'oublies pas les hanches, et puis t’ajoute le Moonwalk et alors là t’es l’élément ultime de la séduction mon pote. » Et je lui adresse le pas de danse le plus célèbre de feu Jackson. « You know it's thriller, thriller night. You're fighting for your life inside a killer, thriller tonight » Un tour sur moi-même et je sens que je m’essoufle. « Soit sur de toi dans tes pas, c’est tout ce qui fait la séduction, pense que t’es irrésistible et tu vas pécho mon gars. » Je dois avoir l’air d’un malade. « Bien la main sur l’entrejambe et BIM. » Je lui offre mon plus beau déhancher alors que la jeune femme vient de tirer dans ma direction touchant d’abord mon épaule. Je relève les yeux vers elle. « Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue. » Je lance un clin d’œil au gars. « Oublie pas Thriller, c’est LA chanson pour les séduire, mais faut que tu danses. » Et la jeune femme tire. « Elle m’a touché, je suis foutu. »

Je m’étale sur le sol, une balle entre les deux yeux.

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Il râle qu'elle force l'entrée sans qu'ils ne se soient consultés, mais le sourire qui orne son visage à la seconde où il se faufile par le trou qu'elle a causé rachète tout. Rien dans ce nouveau monde aux portes de l'enfer n'est sain, pour personne. Ils sont tous à même de devenir fous, quotidiennement exposés au pire de la race humaine et au plus dégueulasse des mangeurs de chair du coin.  

Pourtant, là, c'est avec le regard flirtant entre le bonheur et la folie qu'ils se divisent l'état des choses. Au compteur, le nombre bien moindre que celui qu'elle avait en tête et la facilité qu'ils ont tous les deux à frapper bien plus qu'à recevoir un seul coup. Le spectacle doit être limite triste à voir de l'extérieur tant on en sait la finalité : ils vont gagner. Ginny qui en était à son troisième zombie à empaler d'une patte de chaise en bois cassée au préalable se voit coupée dans son élan par le blond qui lui vole sa cible. Un soupir de plus, un rire qui accompagne le reste. « Alors maintenant on choisit nos préférés? » c'est qu'elle aurait presque l'air de se plaindre de ne pas avoir l'embarras du choix.

Mais ça, c'était avant l'autre danseur/chanteur/jukebox/creep de service qui s'en donne à coeur joie dans une chorégraphie agitant ses membres pourrissant à vue d'oeil d'un sens comme de l'autre. « C'est celui-là le mien. » qu'elle annonce fièrement, redressant les épaules et dégainant son fusil d'un geste rapide, instinctif. « Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue. Oublie pas Thriller, c’est LA chanson pour les séduire, mais faut que tu danses. » il dit de la merde, elle achève ses souffrances d'une balle directe entre les deux yeux. « Elle m’a touché, je suis foutu. » « Quel sens de l'observation développé. » qu'elle pouffe, l'ingrate à la blague bien roulée, avant de constater d'un coup d'oeil circulaire que le nid n'est plus. « On fouille un peu question de voir si y'a d'autres surprises du genre? »


WIN : ils tombent sur la cafétéria où, par miracle, sont encore là des conserves pas périmées
SO CLOSE : ils tombent sur le bureau du directeur où le dit directeur les attend sagement, zombifiééééé
FAIL : ils tombent sur un autre nid de zombies dans la classe d'art plastique, et sont donc juste à temps pour le cours de nature morte LOL LOL AVOUE JULIA C'EST DRÔLE lol.

« Alors maintenant on choisit nos préférés? » Il vint dégainer son plus beau sourire de chasseur aussi vite qu’il venait décrocher le flingue de sa ceinture. Il venait siffler aussi fort que les balles qu’il délogeait de la chambre du canon. Le spectacle était beau à voir, les deux se partageant avec une facilité déconcertante le tas de zombies affamés se ruant sur eux. Comme s’ils avaient fait ça toute leur nouvelle vie - là où Ezra disait que les autres n’étaient forcément que des boulets.

« C'est celui-là le mien. » Qu’elle vint déclarer, la gamine, alors qu’un homme pas encore tout à fait transformé mais loin d’être encore frais s’approchait d’eux en chantant toutes vieilles musiques qui semblaient lui passer par la tête. « Volontiers. » Le regard dédaigneux allant de paire avec, alors qu’elle lui assénait rapidement une balle entre les deux yeux pour alléger et abréger ses souffrances.

« On fouille un peu question de voir si y'a d'autres surprises du genre? » Une poignée de minutes et une autre à la suite avait passé, leur laissant l’occasion de venir éliminer tous les morts-vivants se trouvant dans cette espace du complexe sportif. « T’as encore faim même après un festin comme ça ? » L’expression sur son visage était autant intriguée qu’amusée, avant qu’il ne vienne se mettre en marche vers une autre partie des lieux, rangeant son flingue à sa place, attrapant la batte de baseball traînant dans un coin. La matraque, c’était bien mais c’était petit.

Il se trouvait finalement que le gymnase était accolé à une école, et que cette dernière était un brin plus grand et étendue que ce qu’ils avaient prévu. « Si on fait comme tous ces idiots dans les anciens films d’horreur, on devrait séparer nos chemins maintenant - comme ça, je serais assuré d’être débarrassé de toi. » Le sourire était forcé sur son visage. Pas que la compagnie de la demoiselle était réellement désagréable, mais le commentaire était gratuit alors il ne s’en privait pas. Quelques minutes plus tard, après avoir parcouru une partie du premier bâtiment, Ezra se décida finalement à venir ouvrir la première porte qui se trouvait à portée de main - et s’il vint se stopper net dans son élan, ce ne fut pas par peur ou mauvaise surprise, mais bien parce-qu’il devait se retenir de ne pas sauter sur les zombies avant que la réciproque ne soit vraie. « Oooooh, mama, que ça va être bon. » Il avait beau se moquer de la gamine désirant encore tuer des natures mortes, il n’était pas mieux.

Et alors que l’orage se mettait à gronder fortement au dessus de leurs têtes - littéralement, le plafond de la salle de classe s’étant depuis longtemps dissipé sous l’effet des intempéries de ce type - et que l’eau se mettait à ruisseler à travers le trou béant quelques mètres au dessus d’eux, les idées fuseraient dans le cerveau d’Ezra. Toutes autant plus amusantes et divertissantes que les autres, certaines même lui donnant presque l’eau à la bouche. « Toi qui disais avoir encore faim de zombies tout à l’heure... » C’était cette idée et aucune autre à réaliser.

Venant se faufiler le long de la salle de classe, exterminant un ou deux êtres rampant dans sa direction de coups de pieds bien placés, Ezra arriva à venir attraper les seules plantes qui n’avaient pas encore pris l’eau. De sa poche, il vint en tirer un briquet dont il ne séparait jamais - règle des survie numéro un pour l’apocalypse: pouvoir faire du feu en tout temps. « Baby you’re a firework... » Le mec aux musiques semblait l’avoir contaminé - mais le principal étant que l’instant d’après, il avait allumé les longues tiges séchées, et que aussi rapidement à la suite, il les lançait sur les zombies qui se ruaient sur lui. Eux avant simplement vu de la lumière et s’étaient dit que la nourriture se trouvait sûrement au bout du tunnel.

Et ils prirent feu, les abrutis, tous autant qu’ils étaient, les flammes se répandant telle une traînée de poudre.  La lumière des flammes se reflétant dans les prunelles d’un Ezra ivre d’adrénaline, laissant désormais la pluie dégouliner sur lui à raison de grandes trombes d’eau. « Bon appétit bien sûr. » L’odeur émanant du festin flamboyant ressemblant drôlement encore à celle d’un cochon qu’on faisait griller. Et si jusque maintenant, il n’avait pas fait en sorte de prendre en compte la présence de la jeune femme, sa fierté se devait de vérifier qu’elle avait vu, qu’elle avait tout vu. Parce-qu’il était fier de sa réussite, même si certains récalcitrants réussissaient à sortir des flammes sans cesser leur pipe. Il lui laissait volontiers, ceux là, que le personnel s’amuse. Il se contentait de venir hausser les épaules, ne s’excusant pas pour le bordel qu’il était en train de créer. « J’aurais pu le deviner en même temps, mon horoscope me l’avait dit ce matin: même en étant le roi du monde vous ne pouvez pas tout contrôler. Il m’avait aussi dit de faire attention aux grosses chaleurs, alors... tout est de sa faute à lui » Il vint finalement oser faire un clin d’œil à Ginny, fier comme un paon, le sourire d’abruti imbu de lui-même décorant sa gueule d’ange.

« Si on fait comme tous ces idiots dans les anciens films d’horreur, on devrait séparer nos chemins maintenant - comme ça, je serais assuré d’être débarrassé de toi. » elle arrive à maîtriser l'art de rouler des yeux, de souffler et de soupirer en même temps comme personne Ginny, et apparemment surtout avec lui. Il semblerait qu'il a réussi à gratter exactement le nerf qu'il faut, à grands coups de sourires Colgate et de sourcils exagérément haussés. C'est qu'il est beau à regarder le con, encore plus quand il fait le con justement. « C'est à ce moment précis que je dois être offusquée et faire assez de bruit en te criant dessus pour rameuter tous nos nemesis de la journée? » qu'elle entre dans son jeu ne la fait rire que de plus belle, elle et sa voix faussement d'ingénue. En attendant, les pas de l'un ne quittent jamais ceux de l'autre.

Leurs pas donc, finissent par aboutir dans une salle de cours qui lui rappelle vaguement sa vie d'avant, à l'australienne. Les tubes de peinture ont depuis longtemps séché, les pinceaux font pitié. « Toi qui disais avoir encore faim de zombies tout à l’heure... » son introduction vient ensuite avec le plus gros feu de joie qu'elle a bien pu voir de sa carrière de chasseur. Elle en a fait des horreurs, elle en a décapité des gens, elle a laissé la colère de l'injustice d'être collée de force à ce monde de merde diriger bien des actes de violence qu'elle a pu cumuler au fil des mois Ginny. Et lorsqu'elle complimente ses attaques d'un « T'es complètement fou à lier. » ça a tout pour sonner comme un compliment aux oreilles du blond. C'en est un.

Pendant que l'un jubile, l'autre allume la clope qui lui restait dans son paquet sur l'une des flammes à proximité. Il a le regard aux teintes d'orangé, de rouge et de rage, elle laisse la cigarette au bord de ses lèvres crépiter à peine autant que les cadavres déjà décomposés qui brûlent autour d'eux comme du foin au soleil. « J’aurais pu le deviner en même temps, mon horoscope me l’avait dit ce matin: même en étant le roi du monde vous ne pouvez pas tout contrôler. Il m’avait aussi dit de faire attention aux grosses chaleurs, alors... tout est de sa faute à lui » elle pouffe de rire une seconde et attrape sa machette ancrée à sa ceinture la suivante, se chargeant de scalper l'un des zombies à ses pieds. Le bol de tête qu'elle lui lance comme s'il ne s'agissait que d'un ballon de foot a tout de glauque, a tout d'horrible. C'est dans ce genre de monde qu'ils vivent aujourd'hui. Autant s'y faire. « Tiens, ta couronne. » qu'il la porte fièrement, qu'il continue d'arborer son air de paon, qu'il se laisse embrasser aussi. On célèbre comme on peut. « Le spectacle est incroyable mais l'odeur est abominable. » et la voilà qui pouffe contre ses lèvres avant de se détacher, le plan de la journée qui ne fait que commencer.


WIN : ils passent à la salle de musique, et il décide de lui jouer la chanson thème de Resident Evil pour la charmer
SO CLOSE : elle s'investit de la nouvelle mission de trouver son horoscope à elle et de voir ce qui l'attend pour le reste de la journée
FAIL : la porte de la salle de classe est verrouillée de l'extérieur, il semblerait que le BBQ se continue avec eux deux pris au piège dedans