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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyJeu 27 Aoû 2020 - 6:52

Après plusieurs semaines passées sur les routes Australiennes, le retour à la réalité avait été bien plus rude que prévu. C’était avec un certain soulagement que Colleen l’avait appréhendé, pourtant. Ravie de retrouver ses proches, ses repères, sa maison douillette, son poste à l’hôpital et même les petits malades du service pédiatrie, elle n’avait pas songé un seul instant qu’elle se réveillerait le lendemain de son retour à Brisbane dans un état pareil : le teint livide et les yeux rougis par le manque de sommeil, un goût métallique sur la langue et surtout la boule au ventre. Un nœud solide s’était enroulé au fond de sa gorge dès lors qu’elle avait entendu parler du retour de son ex-mari, et des heures plus tard elle n’avait toujours pas réussi à s’en défaire. Elle avait à peine fermé l’œil de la nuit après sa rencontre avec August, celle qui avait bousculé toutes ses certitudes et l’avait plongée dans un tel désarroi. En dépit des quelques explications apportées par celui qui avait partagé sa vie pendant près de vingt ans, elle ne parvenait toujours pas à lire clairement ses intentions. Tout ce qu’elle savait était qu’il n’avait pas prévu de retourner en Angleterre dans l’immédiat, et qu’il avait même pris un poste dans le même hôpital qu’elle. Or à la seule perspective de le croiser dans les couloirs de son lieu de travail, Colleen en avait la nausée. Elle ne pouvait pas avoir parcouru tout ce chemin pour être de nouveau confrontée à August et risquer de retomber dans ses vieux travers. Elle avait évolué, avait appris à se redécouvrir et se plaisait dans un quotidien dénué de contraintes, un quotidien dont elle seule pouvait se vanter d’en être le chef d’orchestre. Elle avait saisi au vol cette seconde chance que le destin lui avait accordée, mais avait conscience que l’équilibre demeurait précaire malgré tout et qu’elle se devait de rester vigilante pour ne pas tromper ses principes. C’était la raison pour laquelle elle s’était montrée si prudente à l’égard de Marius, la raison pour laquelle, en dépit de l’attirance inéluctable qu’elle ressentait pour lui, elle avait préféré prendre son temps et ne pas brûler les étapes, de peur de répéter le schéma de son histoire avec August et d’être privée de cette liberté si précieuse à ses yeux. Comme il était ironique de constater qu’à l’exact moment où elle avait décidé de faire fi de ces précautions et de redonner une nouvelle chance à l’amour, son ex-mari faisait de nouveau irruption dans sa vie. Le destin, qui avait été relativement clément avec elle ces derniers mois, l’avait trompée de la pire des manières. Parce que la vérité était qu’en dépit de ses efforts, elle portait encore les stigmates de l’échec de son mariage. Une entaille aussi profondément ancrée dans son âme et dans son cœur ne pouvait décemment pas guérir du jour au lendemain, ce serait se voiler la face que de prétendre que les cicatrices étaient refermées.

Les jours suivants avaient été pénibles. Colleen n’avait eu de cesse de rejouer dans sa tête la scène qui s’était déroulée à l’Emporium Hotel, et elle avait beau tourner le problème dans tous les sens l’issue continuait de lui échapper. Elle n’était parvenue à dissimuler sa détresse comme elle l’aurait souhaité, et Lou avait été suffisamment perspicace pour en comprendre les raisons. Aussi était-elle restée plus longtemps que prévu à Logan City, profitant des vacances d’hiver avant le début du deuxième semestre pour passer davantage de temps avec elle et ainsi rattraper celui qu’elles avaient perdu. Elles avaient partagé bon nombre de moments agréables, et l’Anglaise lui était reconnaissante d’avoir pris soin d’elle. Malgré tout, chaque fois qu’elle croisait le regard de sa fille elle ne pouvait s’empêcher de penser au père de cette dernière, et au bout du compte les seules fois où Colleen était véritablement parvenue à se détendre étaient toutes liées à ses échanges avec Marius, par téléphone ou par messages. Lui seul avait cette capacité à la faire penser à autre chose, à lui permettre de retrouver son optimisme et son sourire. Elle n’avait pu répondre immédiatement à son invitation à dîner, non pas par manque d’envie mais plutôt par manque d’opportunités – Lou insistant en permanence pour rester avec elle. Elle n’était parvenue à le relancer à ce sujet qu’une dizaine de jours après son retour, et ils avaient compensé le manque de contact visuel par des échanges réguliers par téléphone. Colleen avait pris l’habitude de consulter son téléphone dès le réveil, au cas où un message lui serait parvenu pendant la nuit. Au travail, elle se laissait tout aussi facilement distraire par les signaux sonores envoyés par son téléphone, et la vérité était qu’elle accueillait chacun des messages de Marius avec un soulagement palpable. Elle considérait ces échanges comme une parenthèse salvatrice, une lueur d’espoir, une bouffée d’oxygène.

A quelques heures de son rendez-vous chez le professeur d’histoire des arts néanmoins, la nervosité de la brune était à son apogée, à tel point qu’elle avait enchaîné les bourdes toute la journée. Elle l’avait commencée en faisant déborder sa tasse de thé d’eau bouillante, ce qui lui avait valu une superbe brûlure au niveau du coude. A l’heure du déjeuner elle avait tout bonnement oublié son plat dans le four, activant l’alarme du détecteur de fumée qui avait résonné dans toute la maison et qu’elle avait eu toutes les peines du monde à éteindre. Sa maladresse n’ayant visiblement pas de limites ce jour-là, elle s’était également pris le pied dans un tabouret quelques heures plus tard et avait évité de justesse un superbe vol plané qui l’aurait fait atterrir lourdement sur le carrelage de la cuisine. Penaude, elle décida finalement de se faire couler un bain chaud et même de se verser un verre de vin rouge, tout cela dans l’espoir d’apaiser son agitation grandissante. L’arrière de la tête appuyé contre l’oreiller de bain, paupières fermées, elle inspirait et expirait profondément, comptant sur les vapeurs qui se dégageaient de l’eau brûlante pour anesthésier son trouble. Elle fit le vide dans son esprit, si bien que l’espace d’un instant elle eut l’impression d’être de retour au spa de Bédourie, à profiter d’un week-end détente entre deux semaines de course pour se prélasser en toute tranquillité. Cependant l’illusion fut de courte durée, car l’image de Marius parvint sournoisement à se frayer un chemin dans son imaginaire, et la poitrine de la jeune femme de se soulever plus rapidement une seconde plus tard, tous ses efforts pour maîtriser sa respiration se voyant réduits à néant. Rouvrant les yeux, elle soupira et inclina le verre au-dessus de ses lèvres afin d’en reprendre une gorgée. Elle peinait à décrire avec précision la fièvre qui l’animait, tant les émotions qu’elle ressentait étaient multiples et complexes. Comme un mélange d’appréhension, d’excitation, d’anxiété, de curiosité, agrémenté d’une bonne dose d’impatience à l’approche de cette soirée. Colleen se méfiait encore de ses instincts quand elle se trouvait à proximité de Marius, or il ne faisait l’ombre d’un doute que rester à une distance raisonnable de ce dernier serait mission impossible. Elle ne pouvait nier le désir que faisait naître la perspective de ce moment passé rien que tous les deux, d’un autre côté elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur sa capacité à franchir cette étape-là. Elle n’avait partagé une telle intimité qu’avec un seul et même homme de toute sa vie, et redoutait ne pas être à la hauteur si l’occasion se présentait. Sa raison la poussait à ne pas vouloir aller trop vite tandis que son corps, lui, s’embrasait dès que l’idée lui effleurait l’esprit. Mais après avoir passé tant de temps à se manquer et à s’attendre, serait-elle vraiment capable de rester raisonnable ? Si l’intensité des baisers qu’ils avaient échangés deux mois plus tôt sur la plage de Gold Coast était d’une quelconque indication, alors tout portait à croire que sa raison ne tiendrait pas longtemps face à son désir. Et c’était précisément ce qui perturbait tant la jeune femme.

Quand l’eau du bain perdit quelques précieux degrés et qu’elle réalisa en portant de nouveau le verre à ses lèvres que ce dernier était résolument vide, Colleen consentit à contre-cœur à quitter la baignoire. Elle s’enveloppa dans un peignoir et commença alors sa petite routine devant le miroir de la salle de bain. Elle parvint assez facilement à dompter ses bouclettes en séchant ses cheveux qui, en deux semaines de temps seulement, avaient perdu de l’éclat gagné sur les routes Australiennes. Puis elle maquilla ses traits, soulignant un peu plus son regard bleu que d’ordinaire et offrant même à ses lèvres un trait de rose. Choisir une tenue ne fut pas une mince affaire, heureusement elle avait pris les devants et réglé ce problème avant même de profiter de son bain. Elle avait opté pour une robe à manches longues de couleur rouge resserrée au niveau de la taille et dont la longueur dissimulait entièrement ses jambes. Une fois prête, elle chaussa ses talons et enfila son fidèle trench par-dessus sa tenue, avant de récupérer son sac à main et de se diriger vers l’entrée. Elle s’apprêta à glisser la clé dans la serrure quand elle se souvint qu’elle avait oublié un détail, et non des moindres : la bouteille de vin – rouge, une fois n’était pas coutume – qu’elle avait achetée pour Marius spécialement pour l’occasion, ainsi qu’un autre cadeau, plus petit et emballé, qui se trouvait juste à côté de la bouteille sur le comptoir ; un souvenir qu’elle lui avait ramené de Perth et qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de lui donner. Elle glissa ce petit cadeau dans son sac à main qu’elle passa sur son épaule et saisit l’étui de la bouteille de vin avant de revenir sur ses pas et de fermer la porte de sa maison derrière elle. Le trajet jusqu’à Water Street ne prit guère plus d’une demi-heure, mais fut suffisamment long pour raviver toute sa nervosité. Et pour conclure cette journée de malchance en beauté, le ciel s’obscurcit brusquement alors qu’elle se trouvait dans le bus... Quelques minutes plus tard, une averse s’abattit sur Spring Hill pile au moment où elle en sortait. Contrainte de s’abriter sous l’abri, elle vit les minutes défiler sur l’écran de son téléphone portable, impuissante. Il ne lui restait plus que quatre cents mètres à parcourir à pied pour rejoindre le loft de Marius mais sous cette pluie dense et sans parapluie, elle peinait à se lancer. Au bout d’une bonne dizaine de minutes, elle prit néanmoins son courage à deux mains et sachant pertinemment que les efforts qu’elle avait fournis chez elle pour être présentable se verraient réduits à néant dès qu’elle quitterait l’abri, elle s’élança sur la route et marcha le plus vite possible en direction de Water Street, se couvrant le visage à l’aide de son sac à main, faute de mieux. Quand elle parvint enfin devant la porte du loft de Marius et put se réjouir d’être de nouveau abritée, elle leva une main tremblotante vers la sonnette qu’elle activa. Un simple coup d’œil à son reflet dans son miroir de poche lui aurait permis de constater que si son maquillage n’avait pas coulé, ses cheveux étaient quant à eux aussi trempés que son trench et ondulaient déjà, en traître, sous l’effet de l’humidité. Heureusement, elle n’eut pas le temps de s’attarder sur ces regrets car déjà la porte devant elle s’ouvrait sur le visage radieux de son hôte. « Bonsoir Marius » Fit-elle, son regard s’animant dès qu’il rencontra le sien. Elle désigna ses cheveux et sa tenue trempés et un sourire penaud vint étirer ses lèvres. « Je ne suis pas très présentable, je suis désolée, il se pourrait que j’aie légèrement sous-estimé la météo… Un comble pour une Anglaise ! ». Elle se tint devant lui sans trop savoir quoi faire de ses bras, sans trop savoir si elle devait l’étreindre ou l’embrasser. Ses joues prirent une teinte légèrement rosée que sa course en direction du loft aurait pu justifier mais qui, en vérité, n’était en rien liée à ces efforts.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyVen 28 Aoû 2020 - 4:15

Ces derniers temps, tu te réveillais avec un sourire sur le visage. Colleen était de retour à Brisbane, vous ouvriez les yeux dans la même ville. Ce détail ne changeait pas grand chose finalement car depuis que tu avais accueilli Colleen à l’aéroport une dizaine de jours plus tôt, tu ne l’avais pas revue. Ce n’était pas vraiment une surprise car tu avais anticipé que son retour allait être bien occupé. La seule chose qui changeait de ces six dernières semaines était que cette fois, Colleen n’était pas coupée du monde. Cette fois, tu pouvais lui envoyer ces messages que tu te retrouvais à taper avant de te rendre compte que même si tu les envoyais, elle ne les recevrait que bien trop tard. Non, cette fois, Colleen avait retrouvé son portable et tu n’avais pas hésité à lui envoyer des messages quotidiennement pour prendre de ses nouvelles et pour discuter de tout et de rien tout simplement. L’annonce du retour de son ex-mari que tu lui avais faite à l’aéroport l’avait chamboulée. Tu avais encore le souvenir de son visage surpris et légèrement effrayé. Tu n’avais pas osé demander à Colleen si elle l’avait revu ces derniers jours même si tu te doutais qu’elle avait dû aller le voir ou que lui avait fini par venir la voir. Tu n’avais pas envisagé l’arrivée d’August Wells à Brisbane comme une possibilité vu ce que t’avait raconté Colleen et surtout, tu t’étais dit que s’il débarquait, tu n’aurais aucune raison de le voir ou de le rencontrer. C’était sans compter sur Lou qui avait encore fait des siennes. Malgré tout le respect que tu avais pour sa mère, tu commençais légèrement à perdre patience avec sa fille car même si elle était très intelligente et avait un avenir prometteur, ses petits jeux étaient loin d’être anodins et pourraient avoir un impact désastreux sur ta carrière. Ta seule consolation était de savoir que tu ne l’aurais plus dans tes cours au semestre prochain, une faveur que tu avais demandée à Joanne et que cette dernière n’avait pas hésité à te rendre. Il avait fallu que tu t’ouvres un peu pus à ton ancienne élève, que tu te livres davantage sur ta relation avec Colleen pour qu’elle accepte de te rendre ce service. Mais Joanne étant une grande romantique, elle n’avait pas hésité longtemps quand elle avait compris que cela aurait un impact positif sur ta relation avec Colleen. Tu ne savais pas si la mère et la fille s’étaient expliquées sur les derniers mensonges de cette dernière et cela ne te regardait pas. S’il y avait un sujet que tu n’avais pas envie d’aborder ce soir, c’était bien celui-ci.

Les vacances d’hiver touchaient à leur fin et dans quelques jours, tu seras de retour devant tes élèves. Tu n’avais pas vraiment arrêté de travailler, préparant un nouveau projet et revoyant certains de tes cours. Cela t’avait occupé un peu puis tu avais visité quelques nouvelles galeries et nouvelles expositions. Tu redoutais les vacances en général mais cette fois, tu avais su les mettre à profit. Tu commençais légèrement à désespérer de pouvoir recevoir Colleen chez toi. Apparemment, sa fille avait décidé de ne pas la lâcher d’une semelle ces derniers jours. Même si cela faisait du bien à Colleen, tu avais cru comprendre qu’elle aurait préféré que Lou ait prévu autre chose pour sa pause hivernale. Mais finalement, Colleen t’avait envoyé un message pour te dire qu’elle serait libre aujourd’hui. En te réveillant ce matin, tu savais que la journée allait être intense. Tu mis dans ta chaîne hi-fi un CD de musique classique et après une première tasse de café, tu te mis au travail. Tu commençais par la salle de bain et ta chambre que tu nettoyais de fond en comble. Tu en profitais pour t’occuper de la chambre d’amis que tu n’avais pas touché depuis le départ de Moïra. Tu passais ensuite au salon et tu terminais par la cuisine. Quand tout fut nettoyé, l’après-midi avait déjà commencé. Tu allas prendre une douche avant de t’habiller rapidement et de te rendre à l’épicerie de Livia pour y acheter les ingrédients nécessaires au plat que tu avais prévu. Ayant parlé de cette soirée à venir avec Colleen à ton amie, elle comprit de suite que la date avait été fixée. Elle t’aida à acheter tout ce dont tu avais besoin et tu rentrais ensuite à ton loft où tu te retrouvais avec quelques heures de libre devant toi. Tu décidais de peindre un petit peu pour ne pas tourner en rond. Tu t’installais donc confortablement dans ton canapé et tu sortis ton matériel d’aquarelle. Alors que le pinceau rencontrait la feuille, tu ne pus t’empêcher de penser au fait que cette soirée était bien différente de toutes celles que tu avais vécu aux côtés de Colleen. C’était idiot parce que tu avais déjà passé la soirée chez elle auparavant mais cette soirée sera forcément différente. Parce que, même si vous n’en aviez pas reparlé, les baisers que vous aviez échangés sur la plage de Gold Coast avaient modifié votre relation, lui avait fait sauter un pas. Là aussi, vous ne mettiez pas de mots sur tout cela mais tu ne pouvais t’empêcher de laisser un peu d’anxiété se mêler au bonheur et à l’excitation de passer du temps avec la jolie brune. Parce que Colleen allait pénétrer dans ton intimité ce soir, dans ce loft où peu de personnes rentraient. Pour toi, y inviter Colleen c’était lui ouvrir une nouvelle porte de ton coeur, une porte qui était scellée depuis longtemps. Et une partie de toi était terrifié de prendre ce risque mais l’autre partie n’avait qu’une envie, que le temps passe plus vite.

Finalement, l’heure de te mettre aux fourneaux arriva. Tu rangeais ton matériel d’aquarelle avant de te diriger vers la cuisine. Tu avais décidé de préparer à Colleen des crevettes sauce curry accompagnées de riz. Et au dessert, tu allais préparer des mousses au chocolat et tu avais acheté quelques fraises pour les accompagner. Tu commençais donc à préparer les mousses au chocolat que tu mis ensuite au frigo avant de te concentrer sur les crevettes. Tu les décortiquais avant de les mettre dans la poêle avec de l’échalote. Une fois qu’elles eurent un peu rosi, tu versais du lait de coco et du curry dans la poêle. Une fois que tout fut cuit, tu coupais le feu et tu couvrais la préparation avant de faire partir le riz. C’est assez satisfait que tu réalisais que tout était prêt et que tu avais encore une trentaine de minutes avant que Colleen n’arrive. Tu mis donc la table, ajoutant quelques bougies ainsi que le bouquet que tu avais acheté au fleuriste à côté de l’épicerie de Livia. Satisfait du résultat, tu partis dans ta chambre pour te changer. Là, c’était plus difficile de te décider et tu hésitais plusieurs minutes avant de choisir un jean foncé et une chemise cintrée qui te donnait un look chic mais détendu à la fois. Tu décidais de ne pas mettre de chaussures et de rester pied-nus ce qui accentuais le côté détendu de ta tenue. Alors que l’heure tournait, tu sentais ton rythme cardiaque s’accélérer. Et si Colleen avait changé d’avis ? Et si elle n’aimait pas ce que tu avais préparé ? Et si le retour de son ex-mari la faisait décider de te laisser sur le côté ? C’est la sonnette de l’entrée qui te sortit de tes pensées te c’était sans doute pour le mieux car tu aurais pu continuer longtemps à imaginer le pire au lieu de penser au meilleur. Tu te dirigeais vers la porte d’entrée, remarquant enfin la pluie qui tombait drue derrière les fenêtres. Quand tu ouvris la porte, tu sentis tes yeux s’écarquiller alors que Colleen se tenait devant toi, toute trempée. « Bonsoir Marius. Je ne suis pas très présentable, je suis désolée, il se pourrait que j’aie légèrement sous-estimé la météo… Un comble pour une Anglaise ! » Les mots qu’elle prononçait mirent un peu de temps à s’imprimer dans ton esprit. Pas présentable ? Non, ce n’était pas les mots que tu aurais utilisés pour désigner la jolie brune. Ses joues rosies, ses cheveux qui bouclaient légèrement et son petit sourire penaud, à tes yeux, elle était magnifique. C’est en la voyant frissonner légèrement que tu repris tes esprits, te rendant compte que tu la fixais sans rien dire depuis quelques secondes. « Bonsoir Colleen. » Finis-tu par dire alors que tu te décalais de l’entrée de la porte. « Rentre tu seras bien mieux à l’intérieur. » Tu fermais la porte derrière elle, la laissant découvrir ce loft dans lequel tu vivais depuis que tu étais de retour de Paris. Un loft dégoté par Jacob mais ça, elle devait s’en douter. « Ne bouge pas, je reviens. » Lui dis-tu avant de te diriger vers la salle de bain où tu attrapais une serviette. Tu revins la trouver quelques minutes plus tard et elle n’avait en effet pas bougé. Posant la serviette sur le canapé à côté de vous, tu lui dis : « Laisse-moi prendre ton manteau, ça t’aidera à te réchauffer. Tu peux enlever tes chaussures aussi si tu veux. » Elles devaient elles aussi avoir fait les frais de cette pluie battante. Tu aidais Colleen à enlever son manteau que tu allais pendre au porte-manteau en espérant qu’il sèche un peu. Revenant près de la jeune femme, tu attrapais la serviette et tu l’ouvris avant de la poser sur ses épaules. La robe de ton invitée semblait avoir survécu à sa bataille avec la météo, le manteau ayant pris le plus gros des dégâts. Et encore une fois, tu fus frappé par la beauté de la femme qui se tenait en face de toi. Attrapant une mèche de cheveux bouclée qui lui tombait sur les yeux, tu la ramenais derrière son oreille avant de lui dire : « Crois-moi, tu es plus que présentable, tu es magnifique. » Tu avais encore du mal à croire que Colleen était là, près de toi. C’était idiot vraiment mais tu avais appris à ne plus rien prend pour acquis. « Bienvenue chez moi. » Te surpris-tu à lui dire, ton visage à quelques centimètres du sien. Tu avais terriblement envie de l’embrasser mais quelque chose te faisait hésiter. Cette voix qui t’avait accompagnée avant qu’elle n’arrive revenait alors tu ne bougeais pas, laissant ton pouce caresser la joue de la jeune femme, la laissant maître de sa prochaine action.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyMer 16 Sep 2020 - 12:56

Water Street. La rue de Marius avait rarement aussi bien porté son nom ; dégoulinant sur le pas de porte, Colleen songeait amèrement à tous les efforts qu’elle avait fournis une heure plus tôt dans sa salle de bain dans l’espoir de plaire à son hôte – ces efforts que la météo venait traîtreusement d’anéantir. Devait-elle considérer cette énième malchance dans sa journée comme un mauvais présage pour la soirée à venir, ou plutôt y voir un clin d’œil à ses origines ? De nature optimiste, en d’autres circonstances la jeune femme aurait plutôt penché pour la seconde option, mais sa nervosité ayant pris le pas sur le reste elle ne savait trop quoi en penser. Elle avait rarement ressenti une agitation pareille, et pour cause : cette soirée serait décisive dans l’évolution de sa relation avec Marius. Elle avait conscience qu’elle prenait un risque. Or malgré les contraintes associées à son mariage, la vie de Colleen s’était toujours apparentée à un long fleuve tranquille, fondé sur des certitudes et un confort de vie incontestable. Elle n’avait jamais pris beaucoup de risques dans les choix qu’elle avait faits, épousant son petit-ami à seulement dix-neuf ans après l’annonce de sa grossesse et laissant son époux et sa belle-famille lui dicter sa conduite à de (trop) nombreuses reprises par la suite. Même lorsqu’elle avait décidé de reprendre ses études des années plus tard elle n’avait pas eu l’impression de prendre un pari risqué, demeurant assez confiante quant à sa capacité à allier vie de famille et formation professionnelle. Non, la prise de risque n’avait jamais fait partie intégrante de son quotidien. Du moins, jusqu’à son divorce avec August. Jusqu’à sa décision de le quitter pour s’envoler à l’autre bout du monde avec leur fille et refaire sa vie à des milliers de kilomètres de son influence. Consciente qu’elle avait perdu de précieuses années dans l’ombre de ce dernier, elle avait pris une décision radicale qui avait soulevé son lot de doutes et provoqué chez elle une anxiété sans précédent. Mais le pari, certes risqué, avait fini par porter ses fruits et aujourd’hui Colleen ne la regrettait pas un seul instant. Et puis, il y avait eu son aventure sur les routes Australiennes. Là encore, l’Anglaise avait pris un risque, se jetant à l’eau sans véritablement savoir à quoi s’attendre. Et après tout, n’était-ce pas là précisément l’objectif qu’elle s’était fixé en arrivant en Australie ? Tester ses limites, sortir de sa zone de confort ? Et si jusque-là elle s’en était toujours tirée admirablement bien, elle avait conscience qu’elle ne devait pas prendre ces réussites pour argent comptant, et que tout ce qu’elle avait construit pouvait s’effondrer du jour au lendemain. Or le risque qu’elle prenait en rejoignant Marius ce soir-là surpassait tous ceux qu’elle avait pris jusqu’à présent. Parce qu’un cœur brisé pouvait s’avérer bien plus douloureux qu’un mal du pays éventuel ou une participation ratée à une émission télé. Colleen en avait mis, du temps, à accepter ce qu’elle éprouvait pour le professeur d’histoire des arts. Elle en avait mis, du temps, à se libérer de ses nombreuses incertitudes pour leur donner une chance à tous les deux. Elle s’était longtemps arrêtée à la promesse qu’elle s’était faite après son divorce, celle de ne plus jamais s’engager avec quiconque. Elle n’avait peut-être vécu qu’une seule expérience amoureuse de toute sa vie, mais cette dernière avait tant annihilé ses ambitions et sa liberté qu’elle avait lutté avec détermination contre l’éventualité d’une nouvelle histoire. Voilà pourquoi se tenir ainsi devant de la porte du loft de Marius, le cœur débordant à nouveau d’espoir, était sans doute le plus grand des risques. Voilà pourquoi ses doigts avaient trembloté en atteignant la sonnette. Non pas à cause de la pluie, ou à cause du froid, mais bien parce qu’elle savait que si elle se jetait véritablement à l’eau ce soir-là, elle pourrait difficilement faire marche arrière par la suite. Et qu’un jour, elle le regretterait peut-être.

Quand la porte s’ouvrit sur le sourire de Marius, ses doutes s’envolèrent pourtant bien plus rapidement qu’ils ne s’étaient installés. Le revoir après toutes ces journées passées à communiquer avec lui sans avoir la possibilité d’un véritable contact visuel lui fit l’effet d’une bouffée d’oxygène, et la jeune femme sentit sa poitrine se gonfler de soulagement. Aussi le salua-t-elle de la même manière qu’elle l’avait toujours fait : avec une simplicité empreinte de formalité. Bien qu’elle restât les bras ballants devant lui, à prononcer des paroles insipides dans les seuls buts de masquer son embarras et de ne pas laisser le silence s’installer, elle ne résista pas à l’envie de le dévisager et de graver dans sa mémoire cette expression qu’elle ne parvenait pas tout à fait à déchiffrer. Les yeux écarquillés, il ne la quittait pas du regard et les joues de Colleen rosirent davantage en imaginant l’apparence qu’elle devait avoir. Lui était impeccable, bien sûr. Elégant sans trop en faire, il était vêtu d’un jean sombre et d’une chemise qui épousait parfaitement ses épaules et son torse. Elle remarqua qu’il était resté pieds nus, et l’envia alors qu’elle-même portait des talons dont elle rêvait de se débarrasser. Plantant de nouveau son regard dans le sien, elle esquissa un sourire et lorsqu’il lui proposa d’entrer elle hocha la tête. « Avec plaisir ! ». Colleen n’avait peut-être pas froid, mais elle était ravie de pouvoir enfin pénétrer à l’intérieur du loft, ne serait-ce que pour découvrir cet intérieur qu’elle avait si souvent imaginé. Elle frôla Marius en entrant et si l’électricité que suscita ce bref contact réveilla toute son attention, paradoxalement elle se laissa tout aussi facilement distraire par ce qu’elle aperçut à l’intérieur. Elle reconnut immédiatement le parfum si familier de Marius qui flottait dans l’air, et en gonfla ses poumons, ravie. Sa main agrippant toujours l’étui de la bouteille de vin, elle acquiesça distraitement quand son hôte lui demanda de ne pas bouger, perdue dans la contemplation des lieux. Colleen avait toujours aimé découvrir de nouveaux espaces, et était convaincue que l’intérieur d’un appartement reflétait la personnalité de son propriétaire. Chez Marius, l’espace était habilement délimité et la décoration épurée clairement d’inspiration industrielle, avec ce mur de briques et cette alliance du bois et du noir qui fonctionnait à merveille et lui donnait un charme certain. Il y régnait définitivement une atmosphère masculine, mais la décoration demeurait plutôt neutre dans son ensemble. Elle souleva le menton pour mieux apprécier la hauteur sous plafond et son regard parcourut les grandes verrières noires qui surplombaient la pièce et dissimulaient de toute évidence un second niveau. Un sourire étira ses lèvres quand elle découvrit la table dressée sur laquelle étaient disposés plusieurs bougies ainsi qu’un magnifique bouquet. Le tout associé à la lumière tamisée qui provenait du faible éclairage des lampes rendait l’ambiance assez romantique, et Colleen reconnut que Marius n’avait pas ménagé ses efforts. Trempée, elle préféra ne pas bouger mais l’envie d’aller sentir ce bouquet de fleurs de plus près restait extrêmement tentante. Marius ne lui laissa pas le temps de changer d’avis cependant, puisqu’il revint quelques secondes plus tard avec une serviette. Il la plaça sur le canapé et lui proposa de se mettre à l’aise en retirant son manteau. Elle posa son sac à main et l’étui de la bouteille qu’elle avait ramenée sur le parquet le temps de s’en défaire et de le lui tendre, puis elle se redressa. Elle constata non sans un certain soulagement que sa robe avait été épargnée par la pluie et remercia intérieurement l’imperméabilité de son trench de lui avoir évité un embarras supplémentaire.

Aussitôt revenu vers elle après avoir déposé le manteau plus loin, Marius enroula la serviette autour de ses épaules et quand elle capta son regard, elle lui offrit un sourire reconnaissant. « Merci. Je suis vraiment désolée… » Répéta-t-elle. Si elle avait souvent imaginé le scénario de cette soirée, jamais elle n’aurait pu anticiper celui-là – en une année passée en Australie, elle avait rarement connu une pluie aussi soudaine que celle-ci. « J’aurais dû être plus prudente et emmener un parapluie… ». Elle s’interrompit quand il saisit avec délicatesse une mèche bouclée pour la ramener derrière son oreille. Elle ne sut pas vraiment si c’était ce geste, leur proximité soudaine ou l’intensité de son regard qui provoqua instantanément un tel frisson, mais il lui rappela la force de son attirance pour lui. Et le compliment qu’il lui adressa une seconde plus tard, le regard planté dans le sien, ne fit qu’accentuer son trouble. Son rythme cardiaque s’emballa quand ses doigts caressèrent sa joue et elle en fut si désorientée qu’elle resta un instant figée. Ses yeux, qui n’avaient pas quitté les siens jusque-là, glissèrent automatiquement sur ses lèvres. A l’aéroport, elle n’avait pu céder à son envie de l’embrasser, l’arrivée imminente de Lou l’empêchant de considérer sérieusement cette option. Mais ici, à l’abri des regards, tout était différent. Seuls quelques centimètres les séparaient, ce n’était rien, et si elle le voulait elle pouvait… Pourtant, alors qu’elle approchait instinctivement ses lèvres des siennes, quelque chose la fit hésiter au dernier moment – sa raison ? La certitude que si elle commençait, elle ne saurait plus s’arrêter ? – et faute de mieux elle l’embrassa juste à côté de la bouche, avant de se redresser pour découvrir l’expression de ses yeux bleus. S’il était déçu, il n’en laissa rien paraître mais pour sa part Colleen regretta de ne pas avoir eu l’audace d’aller plus loin... Même si au fond d’elle, elle savait bien que la soirée ne faisait que commencer et que l’occasion se représenterait probablement. Aussi esquissa-t-elle un nouveau sourire puis posa délicatement son index sur son torse. « Tu n’es pas mal non plus… » Lui dit-elle en inclinant le visage et en faisant remonter sa main vers son épaule puis sa nuque. « … C’est même un euphémisme » Ajouta-t-elle. Sa main retomba finalement et elle se pencha pour récupérer la bouteille de vin qu’elle avait laissée sur le sol quelques minutes plus tôt. « Tiens, c’est pour toi ». Elle lui tendit l’étui. « Je ne sais pas ce que tu as prévu de bon, et j’espère ne pas être complètement à côté de la plaque avec du rouge… ». Elle plissa les yeux et pivotant la tête vers l’espace cuisine, elle inspira pour tenter de reconnaître l’odeur qui s’en dégageait et ainsi glaner de précieuses informations sur le menu du beau brun… En vain. Elle fronça le nez. « J’ai quand même un doute mais on verra bien… Et puis, au pire, tu peux toujours la garder pour notre prochaine soirée, mmh ? ». Elle avait dit ça sans réfléchir, sans songer à la promesse dissimulée derrière ces paroles, mais c’était désormais trop tard pour revenir sur ce qu’elle venait de dire et d’ailleurs, elle ne tenta même pas de se justifier. Elle hésita à lui donner l’autre cadeau qu’elle lui avait ramené, mais décida de le garder pour plus tard. « C’est très sympa chez toi… Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais je ne suis pas déçue ! ». Elle désigna la table à quelques mètres de là. « J’aime beaucoup la décoration de ta table, en particulier… ». Ses yeux devenus rieurs cherchèrent les siens et elle ne résista pas à l’envie de le taquiner un peu. « J’espère quand même que tu as un détecteur de fumée quelque part ? Non parce qu’avec ces bougies, un accident serait si vite arrivé… ». Elle rit légèrement et en profita pour saisir sa main qu’elle étreignit. « Je plaisante… Mais j’ai quand même le droit à un petit tour du propriétaire ? » Lui demanda-t-elle, l'implorant désormais du regard, plus curieuse que jamais de découvrir le reste de son loft.


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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyDim 20 Sep 2020 - 7:29

Alors que tu regardes ton loft, tu ne peux t’empêcher de remarquer que cela fait longtemps que tu ne l’as pas plongé dans une telle ambiance. Tu as conscience d’en faire peut-être trop mais tu as envie de bien faire les choses, de marquer le coup. Alors que tu as fini d’allumer les bougies, tu regardes le résultat un sourire satisfait sur les lèvres et tu as l’impression de remonter le temps pendant quelques secondes. Tu te revois à cette même place, observant Evelyn dans cette soirée tamisée qui aurait pu être un nouveau départ pour vous deux. Mais il n’en avait rien été. A la place, cela avait juste été le début de la fin de votre relation qui n’en avait jamais vraiment été une. Secouant la tête, tu revins dans le présent et tu te promis une chose. Ce soir, tu n’allais pas tout gâcher. Ce soir, tu allais tout faire pour que cette soirée soit un pas de plus dans la relation que tu avais commencée à tisser avec Colleen. Tu n’avais pas envie d’aller trop vite, tu n’étais plus l’adolescent que tu avais été et les blessures de ton parcours t’empêchait de t’emballer sans raison. C’était bien mieux ainsi, de prendre votre temps car tu sentais que Colleen aussi avait quelques doutes, quelques réserves. Tu n’avais nullement l’intention de la brusquer mais tu comptais bien profiter du temps qu’elle t’accordait à fond, surtout maintenant qu’elle était de retour à Brisbane. Ne pas la voir ces derniers jours alors que tu la savais si proche avait été une torture mais au moins, elle avait eu son téléphone portable qui vous avait permis de communiquer malgré tout. Tu avais hésité à passer la voir sur son lieu de travail mais ce n’était peut-être pas une bonne idée, tu ne voulais pas la mettre mal à l’aise alors tu t’étais retenu, prenant ton mal en patience jusqu’à ce que cette date soit arrêtée. Depuis, tu avais mis toute ton énergie à créer une ambiance apaisante et romantique. L’aventure Race of Australia avait dû être éprouvante pour Colleen et tu voulais qu’elle puisse mettre ses pieds sous la table sans se soucier de rien. Ce soir, tu avais envie de prendre soin d’elle et de lui faire oublier ce retour peut-être un peu brutal suite à l’arrivée de son ex-mari dans sa nouvelle vie. Tu n’avais pas du tout envie de parler d’August Wells ce soir mais tu savais qu’il faudra un jour que vous abordiez le sujet, très probablement.

Absorbé par tes pensées, tu n’avais pas vu qu’il pleuvait des trombes d’eau dehors et tu fus donc surpris d’ouvrir la porte sur une Colleen toute trempée. La surprise fut de courte durée et fut bientôt remplacée par l’admiration de son visage légèrement rosit par l’effort et de ses cheveux qui bouclaient. Tu avais toujours assumé que la jolie brune avait les cheveux raides naturellement mais cela ne devait pas être le cas. Découvrir de nouvelles choses sur Colleen, même quand cela était anecdotique, était le but de ces différentes rencontres et de ces moments partagés. Tu avais envie de tout savoir, de connaître la jeune femme sans artifice et sans qu’elle n’ait besoin de se cacher mais tu appréciais de ne pas tout apprendre d’un coup. Tu aimais ces petites découvertes que tu gardais ensuite dans ton esprit pour les utiliser plus tard. Tu la fis rentrer rapidement pour qu’elle puisse se mettre à l’abri. Ses yeux furent rapidement attirés par tout ce qui l’entourait et qu’elle découvrait pour la première fois. Alors que tu avais déjà été chez Colleen, dans son ancien appartement, c’était la première fois que tu l’invitais chez toi. Son regard curieux se posait partout, semblant absorber tout ce qu’il touchait. Tu profitais que son attention soit ailleurs pour l’admirer. Tes yeux n’arrivaient pas à la quitter. Perchée sur ses petits talons, le regard émerveillé, elle était magnifique et tu gravais son visage dans ton esprit, bien décidé à le coucher sur papier quand tu le pourras. Tu ne lui feras probablement pas justice mais tu essaieras de faire au mieux. Détachant ton regard de son visage, tu allais lui chercher une serviette pour qu’elle puisse se sécher un peu. Sa robe ne semblait pas avoir été atteinte par la pluie, seuls ses cheveux l’étaient et ses pieds également. Quand tu revins, elle semblait avoir arrêté son regard sur la table que tu avais dressée ce qui te fit sourire. Tu te retins de lui demander ce qu’elle en pensait pour la débarrasser de son manteau avant de poser la serviette sur ses épaules. « Merci. Je suis vraiment désolée… J’aurais dû être plus prudente et emmener un parapluie… » Un léger coup d’oeil vers l’extérieur te fit douter qu’un parapluie l’ait beaucoup aidé vu le déluge qui tombait et puis tu n’allais pas te plaindre. Colleen aurait pu arriver dans n’importe quelle tenue et n’importe quel état, tu étais à peu près certain que tu l’aurais trouvée très belle. Tu avais conscience que c’était les mots d’un homme totalement sous le charme mais ils n’en restaient pas moins vrais. Alors que tu remettais une mèche bouclée derrière son oreille, tu ne pus t’empêcher de lui répondre : « Sans cette pluie, je n’aurais jamais vu ces petites bouclettes, quel gâchis cela aurait été … » Tu la taquinais un peu mais tu le pensais réellement. Tout autant que tu pensais qu’elle était magnifique, dans sa belle robe, là au milieu de ton salon. Il ne fallut que quelques secondes pour que le temps s’arrête et qu’il n’y ait plus que vos regards et votre touché qui compte. Les yeux de Colleen qui vinrent se poser sur tes lèvres te firent frissonner d’anticipation. Tu n’avais pas goûté aux lèvres de la jeune femme depuis trop longtemps. A l’aéroport, il avait fallu être prudent. Rien que votre étreinte avait été un risque important car Marylou aurait pu arriver à tout moment. Mais ce soir, tu avais désespérément envie de t’en délecter de nouveau. Quand Colleen approcha son visage du tient, tu retins ta respiration mais ses lèvres vinrent se poser brièvement au coin de ta bouche. Ce n’est pas la déception qui t’envahit mais plutôt l’anticipation. Il était certainement plus sage d’attendre un peu mais ce soir, tu aurais préféré ne pas être sage. « Tu n’es pas mal non plus … C’est même un euphémisme » Tu attrapais sa main dans la tienne, brièvement répondant à son compliment avec un sourire. Tant mieux si cette tenue faisait son effet, c’était le but recherché après tout. Tu laissais sa main s’échapper pour attraper la bouteille qu’elle avait amenée : « Tiens, c’est pour toi. Je ne sais pas ce que tu as prévu de bon, et j’espère ne pas être complètement à côté de la plaque avec du rouge… J’ai quand même un doute mais on verra bien… Et puis, au pire, tu peux toujours la garder pour notre prochaine soirée, mmh ? » Désormais, tu ne doutais plus vraiment de l’envie de Colleen de passer du temps avec toi mais savoir qu’elle se projetait déjà dans une autre rencontre, peu importe ce qui se passait ce soir, c’était toujours bon signe et une réassurance dont tu avais besoin sans le savoir. Attrapant la bouteille, tu regardais le cépage qu’elle t’avait amené avec un sourire. Un vin blanc irait certainement mieux avec les crevettes mais un rouge pouvait passer également. Tu ne boiras pas beaucoup de toute manière, préférant te délecter de la vision de Colleen. Tu voulais être en pleine possession de tes moyens ce soir, pour graver chaque instant de cette soirée dans ton esprit. « Une prochaine soirée hum ? » Ne pus-tu t’empêcher de la taquiner avant d’ajouter : « C’est à toi de me dire ce que tu préfères boire avec des crevettes au curry et au lait de coco accompagné de riz et en dessert de la mousse au chocolat. J’ai du vin blanc au frigo mais le rouge peut très bien faire l’affaire. » Il faudra l’aérer un peu avant de manger mais vous n’allez peut-être pas vous mettre à table immédiatement non plus donc cela ne devrait pas poser de problème. Tu avais vu Colleen sentir les odeurs venant de la cuisine alors autant lui donner le menu de suite en espérant qu’elle aimerait ce que tu avais préparé. Voulant lui faire la surprise, tu n’avais pas vérifié avec elle si elle avait des allergies ou des préférences niveau alimentaire. Laissant son regard balayer la pièce, Colleen te dit : «  C’est très sympa chez toi… Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais je ne suis pas déçue ! J’aime beaucoup la décoration de ta table, en particulier… J’espère quand même que tu as un détecteur de fumée quelque part ? Non parce qu’avec ces bougies, un accident serait si vite arrivé… » Tu ris avec elle à cette remarque. Peut-être en avais-tu trop fait mais tu appréciais cette atmosphère romantique que tu avais su créée et tant pis si tu risquais un incendie même si au fond, tu en doutais. La main de Colleen qui se glissa dans la tienne te surprit mais tu n’hésitas pas une seule seconde à entremêler vos doigts. « Je plaisante… Mais j’ai quand même le droit à un petit tour du propriétaire ? » Tu n’aurais rien pu lui refuser en temps normal mais c’était encore plus le cas quand elle te suppliait ainsi du regard. Si tu l’avais invitée, ce n’était pas pour la priver de visiter ton loft. Posant la bouteille sur la table près de l’entrée, tu la débarrassais de la serviette sans lâcher sa main avant de rattraper la bouteille et de l’entraîner dans le salon, vers la cuisine. « Voici la pièce principale qui englobe mon salon et ma cuisine. Je n’ai aucun mérite, c’est ma soeur qui s’est occupée de la plupart de la décoration. » Il fallait rendre à Beth tout le crédit qu’elle méritait. Tu déposais sur le plan de travail de la cuisine la bouteille de vin avant d’entraîner Colleen vers le fond de la pièce où se trouvait un escalier. Tu l’entrainais à l’étage avant de lui dire : « Voici la chambre d’amis, c’est surtout celle de Moïra en vérité. Je me dis que si elle tient de mon frère pour son adolescence, il y a des chances qu’elle ait besoin de cette chambre régulièrement. » Un sourire amusé se dessina sur tes lèvres car tu préfèreras que Moïra se réfugie chez toi si besoin plutôt que chez tu ne savais qui avec qui elle sera amie à ce moment là. Et Tommy l’appréciera aussi même s’il ne l’avouera jamais. Redescendant, tu ouvris ensuite une première porte en disant : «  Voici la salle de bain. » Elle se composait d’une douche spacieuse à l’italienne et de deux lavabos. A côté, tu n’ouvris pas la deuxième porte mais tu dis à Colleen : « Les toilettes se trouve ici. » L’entraînant de nouveau de l’autre côté de la pièce, tu ouvris une porte vitrée qui donnait sur un escalier qui vous amena vers ta chambre. Cette dernière était illuminée par les fenêtres qui donnaient sur la pièce à vivre et une fois en haut des quelques marches, tu dis à Colleen : « Et voici ma chambre. » C’était tellement étrange d’avoir la jolie brune dans cet espace si intime. Ce serait mentir que de dire que tu n’avais pas imaginée sur ton lit, ses cheveux bruns étalés sur tes draps blanc avec son magnifique sourire mais ce n’était que ton imagination. Désormais elle était là, le regard émerveillé semblant graver chaque détail dans ton esprit. Ta main toujours dans la sienne, tu lui demandais : « Alors ? Quel est le verdict mademoiselle Sainsbury ? » Relevant vos mains jointes, tu déposais un baiser sur sa main, ton regard plongé dans le sien. Il fallait quitter cette chambre avant que tu ne fasses le pas de trop, celui que tu avais terriblement envie de faire mais qui vous empêcherait de déguster le repas que tu avais préparé. « On va manger ? » Lui proposas-tu en désignant l’escalier. Tu ne pouvais pas nier être légèrement troublé alors tu entrainais Colleen vers la pièce principale où tu eus l’impression de retrouver un peu tes esprits. Tu espérais que ce ne serait pas la seule fois ce soir où Colleen mettrait un pied dans ta chambre mais tu savais à quel point c’était présomptueux de penser ainsi alors tu verras bien ce que cette soirée vous réservera. « Comment se sont passées tes retrouvailles avec Lou ? Contente d’être rentrée ? » Vous n’aviez pas encore réellement parlé de l’aventure de Colleen, pas dans les détails alors tu lançais le sujet un peu de manière détournée alors que tu l’entrainais dans la cuisine où tu lâchais sa main pour te mettre à faire réchauffer le riz et les crevettes.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyMer 23 Sep 2020 - 11:00

Pénétrer dans l’intimité de Marius avait quelque chose de profondément déroutant et de familier à la fois. A l’exception du bureau qu’il occupait sur le campus de l’Université du Queensland, Colleen n’avait jamais eu l’occasion de découvrir son univers et c’était sans doute la raison pour laquelle le professeur d’histoire des arts lui était longtemps apparu comme quelqu’un d’assez mystérieux. Alors que lui avait eu l’opportunité d’entrer dans l’appartement loué à Redcliffe – et avait même obtenu l’adresse de sa nouvelle maison avant même qu’elle ne la lui donne – de son côté elle n’avait réussi à glaner que très peu d’informations sur son lieu d’habitation. Elle savait qu’il était locataire d’un loft dans le quartier de Spring Hill… Et c’était à peu près tout. Il lui avait aussi confié ne pas être intéressé par l’aménagement intérieur ou la décoration, ce qui expliquait pourquoi elle avait toujours imaginé son loft aussi impersonnel que son bureau, dans des coloris neutres et sans la moindre chaleur. Pourtant, le sentiment qui prédominait ce soir-là alors que son regard parcourait la pièce de vie du loft n’était pas la déception. Agréablement surprise, elle ne pouvait s’empêcher d’observer tout ce qui l’entourait avec un mélange de curiosité et de fascination, certaine que ces murs devaient renfermer bien plus de secrets et de renseignements sur Marius que tous ceux qu’elle avait obtenus jusque-là. Elle n’était pas déçue, elle était comme envoûtée. L’atmosphère était chaleureuse, familière, masculine sans être oppressante. Et puis, Marius avait veillé à la rendre encore plus particulière pour l’occasion en ajoutant bougies et fleurs sur la table à manger. Fidèle à l’image de gentleman qu’elle lui prêtait depuis qu’elle le connaissait, il n’avait pas ménagé ses efforts pour l’accueillir dans les règles de l’art et lui faire passer un agréable moment. Si Colleen avait encore eu des doutes quant à ses intentions, malgré leurs différents échanges et surtout cet après-midi mémorable passée à Gold Coast qui restait gravée dans son esprit, ces derniers étaient définitivement balayés par ces petites attentions romantiques à souhait. Il aurait pu la jouer casual, ne pas se donner tout ce mal et même lui proposer un repas en livraison qu’elle n’aurait pas cillé, car tout ce qui lui importait était en réalité de passer ce moment avec lui… Mais si tel avait été le cas, il ne s’appellerait pas Marius Warren. Depuis leur toute première rencontre, elle avait reconnu en lui un parfait gentleman. Enclin à lui rendre service alors qu’ils ne se connaissaient même pas, il n’avait pas hésité à remonter ses manches pour lui venir en aide. Et par la suite, elle avait réalisé qu’elle ne s’était pas trompée sur son compte car dès qu’il le pouvait, il se pliait en quatre pour elle. Comme la fois où il était venu l’aider à faire ses cartons, ou cette fameuse séance de surf sur la côte qui lui avait offerte pour son anniversaire. Colleen admettait volontiers que c’était l’une des facettes de sa personnalité qui lui plaisait le plus, et elle était ravie de constater que depuis son départ pour Race of Australia il n’avait rien perdu de ses bonnes manières.  

Quand il revint dans la pièce avec la serviette, son regard se détacha de la table pour venir s’ancrer au sien. Ces grands yeux clairs dans lesquels elle se perdait si facilement et qui lui avaient tant manqué en son absence. Elle ne se lassait pas de les observer, d’essayer de décrypter les émotions qu’ils laissaient transparaître et qui lui donnaient de précieuses indications sur ce qu’il ressentait. En cet instant elle fut frappée par leur intensité, comme si dans la lumière tamisée de la pièce ils lui apparaissaient avec encore plus de contraste sur son beau visage. Elle lui offrit un sourire et s’excusa une nouvelle fois de son apparence, consciente que son manteau et ses cheveux trempés perlaient sur le parquet. Si Colleen s’était enfin décidée à passer outre ses réticences et acheter une voiture elle n’aurait pas eu ce problème, mais force était de constater qu’une fois de plus sa résolution était tenace. Marius ne lui en tint pas rigueur cependant, arguant même que sans cette pluie il n’aurait jamais eu l’occasion de découvrir ses bouclettes. Elle ne savait pas s’il s’agissait là d’une tentative pour la rassurer ou s’il était sincère, et ses traits esquissèrent une grimace alors qu’elle imaginait la tête qu’elle devait avoir. Cette pensée fut néanmoins très vite reléguée au second plan quand il s’empara d’une mèche de ses cheveux pour la replacer derrière son oreille. Le temps lui parut suspendu, et les contours de son champ de vision s’estompèrent progressivement alors que son attention était exclusivement focalisée sur lui, puis sur ses lèvres en particulier. Depuis qu’elle l’avait quitté à regret, la veille de son anniversaire, elle rêvait de partager un nouveau moment privilégié avec lui. C’était en partie ce qui l’avait fait tenir toutes ces semaines sur le tournage de Race of Australia : la certitude que l’absence et le manque ressentis rendraient les retrouvailles encore plus intenses. Toutefois, elle hésita. Au dernier moment, alors que ses lèvres ne demandaient qu’à épouser les siennes, elle se dégonfla et ne déposa finalement qu’un furtif baiser au coin de sa bouche, un baiser chaste, à des années lumières de ceux qu’ils avaient échangés sur la plage. Même si elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue de son manque d’audace, elle savait aussi qu’elle serait incapable de garder ses distances toute la soirée et qu’il était probablement plus sage de commencer ainsi ; les effluves en provenance de la cuisine de Marius étaient beaucoup trop appétissants pour qu’ils se passent de ce repas qu’il leur avait préparé.

Non sans avoir complimenté la tenue de son hôte au préalable, Colleen finit par lui offrir la bouteille de vin. Elle émit quelques doutes quant à son choix, ne connaissant pas le menu du soir elle avait longuement hésité entre vin rouge ou vin blanc, avant que sa préférence pour le premier ne finisse par l’emporter. Sa remarque sur leur prochaine soirée n’échappa pas à la vigilance de Marius, et un sourire s’installa de nouveau sur les lèvres de la jeune femme quand il le souligna. Elle acquiesça d’un signe du menton sans tenter de se justifier – mieux valait agir ainsi plutôt que de risquer de s’enfoncer davantage en lui donnant des explications bancales… De toute façon, elle n’avait nullement l’intention de prétendre qu’elle n’espérait pas le revoir par la suite. Il lui dévoila ensuite son menu, cédant à ses tentatives peu subtiles de le découvrir, et elle pivota légèrement la tête sur le côté. Comme elle l’avait déjà deviné, il n’avait pas fait les choses à moitié. « Tu m’impressionnes » Fit-elle avec sincérité. « J’ai hâte de goûter ! Et pour le vin, je te fais confiance pour choisir ce qui est le mieux » Ajouta-t-elle avant de reporter son attention sur la table dressée avec goût. Elle ne résista pas à l’envie de le taquiner à ce sujet, curieuse de découvrir sa réaction et s’il assumait totalement ses choix… Visiblement oui, puisque bien loin de s’en vexer il rit avec elle de sa remarque. Elle choisit ce moment pour lui demander la possibilité de visiter le loft, bien trop intéressée par son appartement pour ne pas au moins essayer. Comme elle l’avait espéré – et sans doute un peu anticipé – il accepta sans rechigner. Après avoir retiré la serviette posée sur ses épaules, il l’entraîna vers la cuisine et lui confia que c’était sa sœur qui s’était occupée d’une bonne partie de la décoration. « Ta sœur… Beth, j’imagine ? ». Elle n’avait jamais eu l’opportunité de rencontrer ses deux sœurs, mais d’après ce que lui avait dit Marius, il était bien plus proche de Beth qu’il ne l’était de Scarlett. Ils empruntèrent ensuite l’escalier et parvinrent à un petit palier qui desservait la chambre d’amis, ou plutôt la chambre de Moïra quand cette dernière venait dormir chez lui. Une lueur espiègle se nicha au fond du regard de la brune quand il croisa le sien. « Alors c’est ici que je dormirai ce soir si je n’arrive pas à repartir chez moi en bus… La chambre d’amis ? » Glissa-t-elle avec une prétendue innocence, un sourire mutin étirant ses lèvres roses.

Ils redescendirent et Marius lui présenta la salle d’eau, plus spacieuse que ne laissaient présager les dimensions de la pièce vue de l’extérieur, et dotée d’une douche à l’italienne ainsi que d’une double vasque. Colleen hocha la tête sans faire de commentaire mais notant chaque détail dans un coin de son esprit. Marius lui désigna ensuite la porte des toilettes puis l’emmena jusqu’à l’autre bout de la pièce et un escalier dissimulé derrière une baie vitrée. La chambre principale de l’appartement se trouvait là-haut, sa chambre à lui. Son regard glissa d’une extrémité à l’autre de la pièce avant de s’arrêter sur son élément principal, le lit, et de détourner tout aussi rapidement les yeux pour les planter dans ceux de Marius. Elle eut l’impression que son corps se tendait à ses côtés, et pour cause : la tension s’intensifia brusquement autour d’eux alors que la même pensée effleurait sans aucun doute leurs esprits. Cette fois elle garda son humour pour elle et s’abstint de tout commentaire, bien trop troublée par l’électricité dans l’air pour s’y résoudre. Ce fut finalement Marius qui brisa le silence pour lui demander son verdict, sans rompre la connexion de leurs regards. « Mmh, oui, tu as un très bel appartement » Balbutia-t-elle avant de s’éclaircir la voix. « Et une belle chambre, aussi… Monsieur Warren. J’espère que c’est toi qui en as choisi la décoration ? » Ajouta-t-elle pour le taquiner. Il lui embrassa la main et lui proposa d’aller manger, et même si elle avait momentanément oublié le menu de la soirée elle accepta d’un signe de la tête, parce que rester plus longtemps dans cette chambre avec Marius n’était définitivement pas une bonne idée s’ils voulaient profiter du repas.

De retour dans le salon, il lui demanda comment s’étaient passé les retrouvailles avec Lou, ce qui eut l’avantage indéniable de lui faire oublier ses dernières préoccupations. Elle l’observa s’affairer aux fourneaux avec un sourire et s’adossa elle-même au plan de travail avant de lui répondre. « Bien, très bien même. On a passé de bons moments ensemble depuis mon retour, et on a enfin eu l’occasion de fêter son anniversaire. Elle est restée plus longtemps que prévu à la maison, je pense qu’elle s’en veut de ce qu’il s’est passé entre… Son père et toi, quand je n’étais pas là. Ça m’a fait du bien de l’avoir avec moi, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à encaisser la nouvelle quand j’ai appris qu’il était venu s’installer ici ». Ce qui était un euphémisme, bien sûr. Elle détourna le regard et se mordilla l’intérieur de la joue tout en chassant de son esprit l’image de son ex-mari. Elle n’avait aucune intention de laisser son ombre planer sur cette soirée et la gâcher. Mieux valait changer de sujet. Elle posa donc de nouveau son regard sur le beau brun et s’intéressa à la deuxième question qu’il avait formulée. « Et oui, contente d’être rentrée. C’était une aventure assez intense sur le plan physique et émotionnel, même si elle m’a beaucoup apportée. J’ai profité de chaque instant et je pense être parvenue à trouver la plupart des réponses que je cherchais… Je sais que j’ai eu beaucoup de chance de la vivre, mais je ne suis pas mécontente d’être de retour. J’étais beaucoup trop impatiente de retrouver certaines personnes pour vouloir m’attarder sur la côte Ouest à la fin du tournage… ». Elle lui coula un regard lourd de sens et haussa les sourcils. « Ne pense pas que je parle de toi, ce n’est pas du tout le cas ! » Fit-elle en souriant. Elle avait conscience de son manque de crédibilité, mais peu importait : elle ne se cachait plus. « Et toi, qu’est-ce que tu as fait toutes ces semaines ? Je sais que Moïra était là les deux premières mais je ne sais pas grand-chose de la suite des événements. Même si… J’ai peut-être une petite idée… ». Elle plissa les yeux un instant puis pour illustrer ses propos, posa délicatement ses doigts sur son bras tendu. « Un peu de musculation, peut-être ? » Suggéra-t-elle en faisant courir ses doigts sur la courbe de ses biceps et en inclinant légèrement le visage sur le côté, son sourire toujours fidèlement accroché aux lèvres. « J’ai l’impression que ta chemise est un peu serrée à ce niveau-là, non ? ».

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptySam 26 Sep 2020 - 11:38

Colleen était là, chez toi. Tu avais encore un peu du mal à le croire après ces longues semaines qu’elle avait passées loin de Brisbane. Tout cela était terminé. Et malgré la présence de sa fille, malgré le fait que son ex-mari se trouvait en ville, c’était bien chez toi qu’elle était ce soir, dans cette ambiance tamisée alors que la pluie s’abattait sans relâche contre les fenêtres. Tu avais un petit balcon sur lequel vous auriez sans doute passé une partie de la soirée s’il avait fait meilleur mais cela ne vous empêchera pas de passer une très bonne soirée. Ayant toujours fait attention aux détails, tu n’avais pas eu envie de laisser quoi que ce soit au hasard. Pas que tu avais déjà le déroulé de la soirée dans ton esprit, tu tenais simplement à recevoir Colleen comme il se devait et elle méritait bien toute cette attention. Malgré les nombreux reproches qu’aimaient te faire ton frère, tu savais être attentif et tu savais être à l’écoute des autres. Tu ne pensais pas qu’à toi et peut-être qu’il l’aurait compris s’il n’était pas parti du principe immuable que tu étais insupportable et que tu le regardais de haut. Ton loft était un endroit dans lequel très peu de personnes pénétraient. Tu n’étais pas ce genre de personne qui invite n’importe quelle connaissance chez lui pour une raison ou pour une autre. Pour pénétrer dans ton loft, il fallait occuper une place particulière dans ta vie car pénétrer dans ce loft c’était mettre un pied dans ton intimité. Colleen aurait pu y être invitée plus tôt mais les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi. Mieux que personne, elle avait réussi à faire tomber les murs que tu avais érigés autour de ton coeur alors la faire pénétrer dans ton lieu de vie n’était que la suite logique des choses. C’était aussi un moyen de ne l’avoir rien que pour toi, pendant plusieurs heures, loin des regards indiscrets et des oreilles qui trainaient. Parce que ton téléphone était en silencieux tu ne savais même pas où et qu’il était le cadet de tes soucis. L’absence de Colleen dans ta vie pendant plusieurs semaines t’avait obligé à regarder la réalité en face. Contre toute attente et sans vraiment t’en rendre compte, tu avais commencé à tomber amoureux de la jeune anglaise. Son charme, sa simplicité, son sourire, elle avait su t’ensorceler sans que tu ne t’en aperçoives. Et alors que tu pensais que cette réalisation te terrifierait, c’est un sourire qui était apparu sur tes lèvres. Oh les doutes et les incertitudes étaient nombreuses. Entre tes blessures et les siennes, cela ne sera pas toujours évident mais pour la première fois depuis des années, tu as envie d’essayer, tu as envie de voir si au bout du chemin, ce n’est pas le bonheur qui t’attend plutôt que la solitude. Colleen est là, devant toi, ruisselante de pluie. Avant toute chose, tu l’aides à se débarrasser de son manteau et tu vas lui chercher une serviette. Tu remarques son regard qui se pose sur chaque millimètre de surface qui s’offre à ses yeux et cela t’amuse. Tu as bien conscience de paraître parfois très mystérieux alors mettre un pied chez toi, c’était comme faire tomber une nouvelle porte. Tu ne savais pas ce qu’elle s’était imaginée, tu espérais seulement qu’elle ne serait pas déçue. De ton loft, du repas que tu avais préparé, de cette soirée en général. L’avoir près de toi, si près, te donnaient envie de retrouver la proximité à laquelle tu avais goûtée trop brièvement sur la plage de Gold Coast mais que depuis tu n’avais pu savourer. Envouté par la beauté de la jolie brune qui se tenait devant toi, tu ne comprenais pas comment elle pouvait douter de cette beauté alors que des bouclettes avaient fait leur apparition dans ses cheveux. Colleen fut celle qui se montra raisonnable, t’embrassant au coin des lèvres avant d’attirer ton attention sur la bouteille de vin qu’elle avait amenée. Ce n’est peut-être pas la meilleure bouteille pour aller avec le dîner que tu as préparé mais ce n’est pas grave, comme Colleen te le fait remarquer, des soirées il y en aura d’autre … C’est une perspective nouvelle pour toi, de te dire que ton temps n’est pas compté, que chaque minute qui s’écoule ne sera pas la dernière. «  Tu m’impressionnes. J’ai hâte de goûter ! Et pour le vin, je te fais confiance pour choisir ce qui est le mieux  » Tu ne vois pas réellement ce qu’il y a d’impressionnant dans le dîner que tu as préparé à la jeune femme. Certes, tu ne t’es pas contenté de commander un repas tout prêt dans un restaurant mais tu es loin d’être un chef étoilé et tu ne voudrais pas qu’elle soit déçue. Souvent considéré comme égoïste, tu voulais prouver que tu ne l’étais pas à travers ce dîner qui permettrait à Colleen de manger de la bonne nourriture (tu l’espérais …) en se mettant simplement les pieds sous la table. « Je pouvais bien te faire ça après tous les repas peu appétissants que tu as dû manger pendant ton aventure. » Ce n’était qu’une extrapolation, tu n’avais aucune idée de ce qui s’était passé dans l’aventure pour Colleen. Car même si les week-ends étaient plus calmes, la production n’avait pas dû les installer dans des hôtels proposant des repas étoilés. Entrainant Colleen vers la cuisine, tu y déposais la bouteille qu’elle avait emmenée avant de commencer la visite de ton loft. Cette visite n’allait pas être très longue mais tu comptais bien profiter de ces quelques minutes où les doigts de la jeune femme étaient entremêlés aux tiens. « Ta sœur… Beth, j’imagine ? » Un sourire amusé se dessina sur ton visage à cette question car cela voulait dire que Colleen avait intégré l’arbre généalogique des Warren. Et surtout, elle savait que les chances que Scarlett se soit occupée de la décoration de ton habitation étaient minimes voire inexistantes. « En effet, c’est Elizabeth qui en a fait beaucoup. Il faudra que tu la rencontres, vous devriez bien vous entendre. » Laissas-tu glisser dans la conversation. Tu le pensais vraiment. Ta soeur sera tellement heureuse que tu ailles de l’avant qu’elle aurait accueilli n’importe qui à bras ouverts mais Colleen n’était pas n’importe qui et ta soeur s’en rendra bien vite compte. Et puis tu aurais aimé que ce soit la première de la famille à rencontrer Colleen, tu avais du mal à te dire que c’était Tommy qui l’avait rencontrée en premier quand c’était bien la dernière personne que tu avais envie de lui présenter. Mais cela avait été hors de ton contrôle, Beth te le pardonnera … Tu l’espères. Continuant la visite, c’est vers la chambre d’amis que tu entraînes Colleen qui te dit en te taquinant : « Alors c’est ici que je dormirai ce soir si je n’arrive pas à repartir chez moi en bus… La chambre d’amis ? » L’innocence feinte de la jeune femme te fit comprendre qu’elle aussi avait pensé à ce qui pourrait se passer ce soir. Une possibilité que vous n’aviez fait que toucher du bout des doigts mais qui était bien réelle. Même si le lit de cette chambre était fait et était prêt à accueillir quelqu’un, ce n’était pas là que tu espérais que Colleen passerait la nuit. Mais il était peut-être présomptueux de ta part de penser le contraire, tu avais assisté à assez d’interventions sur le consentement ces dernières années à l’université pour avoir compris que rien n’était joué d’avance. « Ce sera à toi de choisir où tu veux passer la nuit. » Lui dis-tu avec un sourire amusé. Après tout, il y avait aussi le canapé du salon qui pouvait se transformer en lit et tu pouvais lui laisser le tient. Mais même si tous ces scénarios étaient possibles, celui où Colleen passerait la nuit dans tes bras était de loin ton préféré. Redescendant dans la pièce principale, tu enchaînais avec la salle de bain puis tu terminais en remontant quelques marches pour arriver dans ta chambre. Il aurait été étrange de ne pas y passer lors de la visite mais l’électricité entre vous ne fit que s’intensifier dans cette pièce pour l’instant innocente mais qui ne le restera peut-être pas longtemps. Colleen pose ses yeux sur tous les recoins de la pièce alors que tu ne regardes qu’elle. Tu ne penses pas pouvoir être un jour lassé de la regarder. Parce qu’il faut faire baisser un peu la tension avant que vous n’y succombiez, tu lui demandes ce qu’elle pense du loft et elle semble surprise, comme sortie de ses pensées. « Mmh, oui, tu as un très bel appartement. Et une belle chambre, aussi… Monsieur Warren. J’espère que c’est toi qui en as choisi la décoration ?  » Tu laisses échapper un petit rire amusé à ces paroles avant d’hocher la tête. En effet, c’est toi qui t’es occupé de ta chambre, au fur et à mesure des mois où tu y as habité. Elle est restée longtemps bien vide mais aujourd’hui, elle ne l’est plus. « C’est bien moi en effet. Ravi que cela te plaise. » Lui confias-tu avant de déposer tes lèvres sur sa main et de l’entrainer vers la cuisine pour que vous puissiez manger. Pas que l’envie de passer le reste de la soirée dans ta chambre ne soit pas tentante mais vous pouviez d’abord profiter du repas que tu avais préparé.

De retour dans la pièce à vivre, tu lâches à regret la main de Colleen pour te remettre en cuisine. Tu commences par rallumer les plaques chauffantes pour faire réchauffer ton plat avant de te diriger vers le frigo pour en sortir la bouteille de vin blanc qui accompagnera les crevettes. Tu en profites pour prendre des nouvelles de Colleen et notamment de ses retrouvailles avec Lou, des retrouvailles dont la mère comme la fille avaient besoin. « Bien, très bien même. On a passé de bons moments ensemble depuis mon retour, et on a enfin eu l’occasion de fêter son anniversaire. Elle est restée plus longtemps que prévu à la maison, je pense qu’elle s’en veut de ce qu’il s’est passé entre… Son père et toi, quand je n’étais pas là. Ça m’a fait du bien de l’avoir avec moi, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à encaisser la nouvelle quand j’ai appris qu’il était venu s’installer ici » Lou s’était en effet fait toute petite ces derniers temps quand tu l’avais croisée. Tu n’avais pas abordé le sujet qui fâche avec elle, tu n’avais pas envie de mettre le feu aux poudres. Si elle avait conscience de la portée de ses accusations, alors elle ne recommencerait pas. Tu l’espérais en tout cas. Tu pouvais lire sur les traits de Colleen le bonheur qu’elle avait eu d’avoir sa fille près d’elle ces derniers jours alors c’était le plus important. « Et oui, contente d’être rentrée. C’était une aventure assez intense sur le plan physique et émotionnel, même si elle m’a beaucoup apportée. J’ai profité de chaque instant et je pense être parvenue à trouver la plupart des réponses que je cherchais… Je sais que j’ai eu beaucoup de chance de la vivre, mais je ne suis pas mécontente d’être de retour. J’étais beaucoup trop impatiente de retrouver certaines personnes pour vouloir m’attarder sur la côte Ouest à la fin du tournage… Ne pense pas que je parle de toi, ce n’est pas du tout le cas ! » Un grand sourire s’étira sur tes lèvres à ces paroles car même si ce n’était pas toi ou plutôt pas que toi, tu savais que Colleen n’en aurait pas parlé si tu ne faisais pas parti des raisons pour lesquelles elle ne s’était pas éternisée près de Perth. Tu servis deux verres de vin, en tendant un à Colleen avant de lui dire : « Avoue que tu parles un peu de moi ! » Lui dis-tu pour la taquiner avant d’ajouter : « J’étais moi aussi impatient de te retrouver. » Lui confias-tu en plongeant ton regard dans le sien. Tu allais ensuite remuer les crevettes et tu attrapais un petit récipient qui te permit de faire deux petits dômes de riz avant que Colleen ne te demande : « Et toi, qu’est-ce que tu as fait toutes ces semaines ? Je sais que Moïra était là les deux premières mais je ne sais pas grand-chose de la suite des événements. Même si… J’ai peut-être une petite idée… » De nouveau près de la demoiselle, tu fronçais les sourcils avant de sentir ses doigts sur ton bras. Tu frissonnais légèrement, laissant Colleen te toucher comme bon lui semblait alors qu’elle te disait : « Un peu de musculation, peut-être ? J’ai l’impression que ta chemise est un peu serrée à ce niveau-là, non ? » Sous le regard rempli de sous-entendu de la jolie brune, tu laissais échapper un petit rire. Tu détestais la musculation avec une force surpuissante. Mais depuis que Jacob t’avait récupéré en piteux état, il avait insisté pour que tu l’accompagnes à son club de sport où il s’était mis en tête de t’apprendre à boxer. Tu l’avouais, c’était bien moins pire que ce que tu imaginais mais malgré tout, c’était loin d’être une passion pour toi. « Après plus de trente-cinq ans d’amitié, Jacob a décidé que c’était le moment de m’apprendre à boxer. C’est lui qu’il faudra remercier pour les muscles, je ne suis pas un grand sportif. » Enfin, en dehors du surf bien entendu. Mais tu connaissais assez Jacob pour savoir que si tu ne le suivais pas dans son club, il allait devenir insupportable. Attrapant la main de Colleen dans la tienne, tu caressais la paume de sa main avant de dire : « J’ai pas mal travaillé pendant ton absence. Une de mes anciennes élèves qui est aujourd’hui une collaboratrice a eu sa bourse de thèse pour un projet fabuleux et je lui ai promis d’être là si besoin. J’ai surfé aussi, vu Beth et des amis, ce n’était pas aussi excitant que ton aventure j’en ai bien peur. » Finis-tu par dire avant de t’éloigner de nouveau pour éteindre les plaques et servir des crevettes dans les deux assiettes. Tu finis l’assaisonnement et tu viens ensuite les déposer sur la table. « Le repas est servi mademoiselle Sainsbury. » Dis-tu le regard pétillant d’impatience. Il te tardait de savoir si cela lui plairait ou pas. Tu la laissais attraper son verre de vin et pris la peine de lui reculer un peu la chaise pour lui permettre de s’asseoir. Tu allais ensuite récupérer ton verre et tu pris place en face d’elle. Levant ton verre, tu lui dis : « A ce repas qui, je l’espère, sera bon. Merci d’avoir accepté l’invitation. » Parce qu’une partie de toi avait encore du mal à te dire que Colleen voulait réellement passer du temps à tes côtés. Prenant une gorgée de ton verre, tu n’arrivais pas à la quitter des yeux. « Qu’est-ce que tu as préféré dans cette aventure ? » Lui demandas-tu alors que vous commenciez à manger.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyJeu 1 Oct 2020 - 13:20

Colleen peinait à réaliser qu’elle se tenait bien dans l’appartement de Marius et que la soirée qu’elle avait si longtemps attendue et espérée était finalement arrivée. Il était étrange de constater que si à bien des égards les six semaines de tournage étaient passées à une vitesse folle, d’une certaine manière elles lui avaient aussi semblé interminables. Consciente que le couperet pouvait tomber à n’importe quel moment du jeu sur son binôme et la renvoyer à Brisbane, elle avait appréhendé chaque élimination avec un mélange d’horreur et d’excitation. La veille de son départ elle avait avoué à Marius qu’elle était presque tentée de se faire éliminer dès la première semaine pour pouvoir le revoir au plus vite, et même si elle n’aurait jamais sabordé sa propre course de son plein gré – ne serait-ce que par égard pour Jack – elle ne pouvait nier que l’idée lui avait effleuré l’esprit à plus d’une occasion. Ce n’étaient pas tant les conditions laborieuses dans lesquelles elle avait évolué qui auraient pu la pousser à agir ainsi, ou les nombreuses épreuves plus tordues les unes que les autres concoctées par la production, mais bien la perspective de retrouver Marius. Son aventure lui avait ouvert les yeux sur la place qu’il avait pris dans son cœur. Au fil de leurs rencontres, ce qui n’avait été que de l’attirance au départ avait évolué en quelque chose de bien plus profond, bien plus complexe, quelque chose que Colleen ne pouvait se résoudre à définir mais qui l’avait métamorphosée et amenée à réviser à la fois ses résolutions et ses priorités. Elle ne pouvait plus continuer à se voiler la face, la vérité était là depuis bien plus longtemps qu’elle ne voulait l’admettre. Sur la plage de Gold Coast, elle avait compris que son obstination n’était rien face à la force de ses sentiments. Un regard à Marius et ses promesses s’effondraient. Un baiser, et l’espoir renaissait. Elle avait lutté contre tout cela et appréhendait toujours le futur avec méfiance, mais il était désormais grand temps de se faire une raison et d’essayer d’avancer plutôt que de s’enliser dans ses regrets passés. Elle avait encore beaucoup de choses à apprendre de Marius, et cette soirée était l’occasion rêvée de pouvoir continuer à le découvrir. Jusque-là, le loft et l’accueil que lui avait réservé Marius ne l’avaient pas laissée indifférente. De toute évidence le professeur d’histoire des arts voulait faire de cette invitation une occasion particulière, en attestait la présence des fleurs et des bougies sur la table ou le repas qu’il s’apprêtait à lui servir. Et pourtant, en dépit de toutes les distractions présentes ce soir-là, Colleen n’avait d’yeux que pour lui. Ancrer son regard au sien, graver dans son esprit l’expression de son visage, la teinte de ses yeux clairs, le tracé de ses lèvres, voilà ce qui retenait véritablement son attention. Elle n’avait pu s’empêcher de passer en revue les différents éléments de la pièce et de les noter dans un coin de son esprit, mais à peine était-il revenu dans celle-ci une serviette à la main qu’elle avait de nouveau plongé son regard dans le sien et profité de sa proximité pour retrouver toutes ces sensations devenues familières en sa présence. Et elle aurait pu aller plus loin. Elle aurait pu réduire l’écart, goûter de nouveau à ses lèvres, enrouler ses bras autour de sa nuque et l’attirer vers elle. Si elle en avait eu le courage et la certitude qu’elle serait capable de se dégager de son étreinte tout aussi rapidement, elle l’aurait probablement fait. Mais la vérité était qu’elle se méfiait de ses instincts, et qu’elle était à peu près certaine de ne pas avoir la maîtrise nécessaire pour se contrôler.

Humble, Marius se défendit en avançant qu’il avait mis les petits plats dans les grands pour rattraper les repas qu’elle avait pris sur le tournage de Race of Australia. « Là tu marques un point » Fit-elle en arquant un sourcil et en inclinant légèrement le visage sur le côté. Elle ne pouvait pas démentir après tout : l’hospitalité des Australiens lui avait souvent permis de manger correctement, mais sans toujours parvenir à combler son appétit. Elle avait régulièrement mis la main à la pâte et lorsqu’à plusieurs reprises Jack et elle n’avaient pas eu la chance de trouver un logis pour la nuit, ils avaient fait contre mauvaise fortune bon cœur en usant de leur imagination pour ne pas s’endormir le ventre vide. A ce jeu, Jack était assurément le plus doué. Son bagout – et son ukulélé – lui permettait de s’attirer la sympathie des locaux et en dépit du peu d’argent dont ils disposaient, il était rarement revenu les mains vides. Néanmoins, cela faisait longtemps que l’on n’avait pas pris soin d’elle comme le faisait Marius. Elle appréciait le geste, et espérait avoir la chance de lui rendre la pareille prochainement. La main dans la sienne, elle le suivit jusqu’à la cuisine où il déposa la bouteille de vin rouge. Quand elle le complimenta sur son loft, il prétendit qu’il n’y était pas pour beaucoup, sa sœur étant à l’origine de l’aménagement et de la décoration de son intérieur. Colleen pensa immédiatement à Beth, qu’elle n’avait pourtant jamais rencontrée – pas plus que Scarlett, d’ailleurs. Elle avait plus ou moins cerné le profil de la famille depuis que Marius lui en parlait, il lui semblait donc logique que Beth, dont il était visiblement le plus proche, soit celle qui ait pris les devants dans cette situation. Elle n’aurait su dire d’où lui venait cette impression, mais elle avait la sensation que si c’était à Scarlett qu’était revenue cette mission, l’intérieur aurait été bien différent. Dans son imaginaire, la benjamine des Warren avait un côté rebelle qui ne collait pas vraiment avec ce qu’elle découvrait du loft. Quoiqu’il en soit, le moins que l’on puisse dire était que Colleen ne s’attendait pas à la proposition de Marius quand ce dernier avança qu’elle devrait rencontrer Beth. S’il était vrai qu’elle avait déjà eu la possibilité d’échanger avec Tommy, les circonstances avaient été particulières et elle n’était pas sans savoir que s’il avait eu son mot à dire, le beau brun aurait tout fait pour éviter cette situation. Qu’il lui propose de rencontrer Beth en disait long sur le sérieux de la situation, et Colleen en fut soudain aussi troublée qu’intimidée. « Avec plaisir » Souffla-t-elle en ponctuant sa phrase d’un sourire, tout en gravissant les marches de l’escalier menant au premier étage.

Là-haut, elle se laissa distraire par la découverte de la chambre d’amis et retrouva ses esprits, au point d’oser évoquer la fin de la soirée avec une pointe d’humour et d’audace. Marius ne se laissa pas déstabiliser par sa prétendue innocence cependant, et elle admira même sa répartie, aussi mesurée que raisonnable. « C’est toujours bon à savoir… » Murmura-t-elle à son attention, amusée. Alors qu’ils quittaient la chambre, Colleen lui jeta un coup d’œil à la dérobée. Elle ne savait pas d’où lui venait cette maîtrise de soi, mais à ce jeu il était résolument beaucoup plus doué qu’elle. Elle l’avait piqué, curieuse de découvrir comment il réagirait, et il n’avait même pas tiqué. La visite se poursuivit jusqu’à la salle de bain sans qu’elle ne fasse d’autre commentaire, puis jusqu’à la chambre principale, celle qu’occupait Marius à l’autre extrémité de l’appartement. Colleen ne resta pas longtemps de marbre dans cette pièce, et sentit l’électricité dans l’air lui piquer la peau. Marius se tenait à côté d’elle et alors que son propre regard parcourait la chambre, elle sentait le poids du sien sur sa nuque et son visage. Elle n’osait esquisser le moindre geste ou formuler la moindre phrase, soudain paralysée par la tension. Ce fut Marius qui brisa le silence le premier et absorbée par ses pensées, elle en aurait presque sursauté. Puisqu’il lui posa la question, elle ne manqua pas de le complimenter sur la suite et fin de cette visite, et fut rassurée de l’entendre dire que c’était bien lui qui s’était occupé de l’ameublement de sa chambre. Non sans jeter un dernier regard à la pièce qu’il était préférable de quitter dans les plus brefs délais, Colleen suivit Marius jusqu’au rez-de-chaussée. Alors qu’elle restait légèrement ébranlée par ce qu’elle venait de ressentir, lui semblait bien plus à l’aise qu’elle et de nouveau elle fut frappée par sa capacité à se maîtriser. Adossée au plan de travail, elle l’observa s’affairer derrière la plaque chauffante tout en répondant à ses questions. Elle évoqua Lou en premier avant de revenir brièvement sur son aventure sur les routes australiennes. Elle le vit sourire quand elle évoqua son envie de revenir sans trop s’attarder à Perth – envie étroitement liée à son impatience de le retrouver. Tout en servant deux verres de vin blanc, il la taquina à son tour et elle secoua la tête. « D’accord, je parlais bien de toi » Concéda-t-elle en souriant de plus belle. Elle haussa les sourcils quand il lui fit part de son impatience également, puis pour changer de sujet elle l’interrogea sur ces six semaines. Elle avait eu l’occasion de s’étendre sur son expérience à l’aéroport et quand ils avaient échangé par SMS, mais en savait peu finalement sur ce qu’il avait vécu pendant tout ce temps, à Brisbane. Bien sûr il lui avait parlé de son altercation avec August, mais elle osait espérer que cet incident ne résumait pas à lui seul le mois et demi passé sur la côte Ouest sans elle. Parce qu’elle ne put s’en empêcher, elle posa délicatement ses doigts sur son bras et le taquina à propos des muscles qui se dessinaient nettement sous le tissu de sa chemise. Ce n’était pas grand-chose, et pourtant elle était suffisamment observatrice pour avoir l’impression de ne pas totalement se tromper quand elle évoquait la possibilité qu’il ait fait un peu de musculation en son absence. Elle connaissait pourtant son aversion pour le sport – le surf en était la seule exception – mais réalisa qu’elle ne s’était finalement pas trompée, Marius lui expliquant que Jacob l’avait entraîné à la salle de sport pour une initiation à la boxe. Elle n’en fut pas moins surprise pour autant, car si elle avait dû parier sur une activité sportive elle n’aurait sans doute pas pensé à celle-ci. « Mmh, je penserai à remercier Jacob si je le revois dans ce cas » Commenta-t-elle, pensive. Elle avait quelques difficultés à imaginer Marius avec des gants de boxe, probablement parce qu’elle associait inévitablement ce sport à la violence physique et qu’elle ne connaissait personne qui soit plus inoffensif que lui. Bien loin de retirer ses doigts de son bras cependant, elle les fit courir un peu plus longtemps sur le tissu. « Et tu sais pourquoi il a choisi ce moment en particulier pour t’emmener à la boxe ? » Demanda-t-elle, sourcils froncés, brusquement soucieuse à l’idée que la rencontre avec August soit à l’origine de cette initiative. Marius finit par lui prendre la main et quand il en caressa la paume, elle oublia tout aussi rapidement ses préoccupations. En quelques mots, il ajouta qu’il avait travaillé avec une collaboratrice sur un projet important, puis évoqua le surf et ses amis. Même s’il disait que son programme n’avait rien d’aussi excitant que Race of Australia, Colleen n’était pas tout à fait d’accord. « On verra si tu penses toujours que l’aventure était excitante quand tu en verras la diffusion ». Elle n’avait pas oublié que Marius n’était pas un adepte de ce genre d’émission, et elle était impatiente de découvrir sa réaction quand il la verrait sur petit écran.

Ayant achevé ses préparations, il l’invita à passer à table et en parfait gentleman il lui tira même la chaise pour qu’elle puisse s’y installer. Elle attrapa son verre au passage et s’assit docilement face à Marius. Elle regrettait ne pas être installée plus proche de lui, mais se dit qu’au moins elle ne serait pas tentée d’interrompre ce repas pour engager autre chose. Elle leva son verre à son tour et plongeant son regard dans le sien, elle le fit délicatement claquer contre le sien. « A ce repas, et à cette soirée » Lui répondit-elle en portant le verre à ses lèvres. Elle jeta un coup d’œil à la bouteille sur la table et se fit la promesse de ne pas abuser des bonnes choses ce soir-là, le souvenir de la soirée passée au Canvas lui ayant servi de leçon. Reposant le verre sur la table, elle planta ensuite sa fourchette dans une crevette au curry et entreprit de goûter ce qu’il lui avait préparé. Ravie, elle esquissa un sourire appréciateur et leva les yeux en direction de son hôte. « C’est très bon. Tu ne m’as pas menti la dernière fois quand tu m’as dit que tu te débrouillais « pas trop mal » en cuisine » Fit-elle en référence à la soirée passée chez elle plusieurs mois plus tôt. Satisfait, Marius l’interrogea ensuite sur son aventure et entre deux coups de fourchette, elle lui expliqua que ce qu’elle avait préféré était la dimension humaine de l’aventure, la rencontre avec les locaux. Elle qui au départ de la course ne vivait en Australie que depuis un an seulement avait pu pleinement apprécier la générosité et l’accueil de ces derniers. Elle lui parla également des paysages découverts, qui contrastaient avec ceux qu’elle avait toujours connus en Angleterre. L’Outback Australien aux grandes plaines désertiques et aux vieux massifs de grés rouge érodés avait su retenir son attention en particulier. Elle confia à Marius qu’elle regrettait ne pas avoir son talent pour l’art car elle aurait adoré pouvoir reproduire ces paysages tant ils lui avaient laissé un souvenir impérissable. Elle le taquina en évoquant la possibilité qu’il l’initie aux aquarelles – si toutefois il avait la patience nécessaire, n’étant guère douée pour le dessin ou toute représentation visuelle quelle qu’elle soit – puis illustra son discours d’anecdotes diverses. Le plus difficile pour elle fut de ne pas trop en dire sur les épreuves qu’elle avait rencontrées pendant l’émission, tenue par une clause de confidentialité dont elle ne minimisait pas les conséquences éventuelles. « J’ai vraiment hâte que tu découvres tout ça ! Je ne vais pas mentir : je suis beaucoup moins impatiente à l’idée de me voir sur le petit écran, mais si c’est le prix à payer pour connaître ton opinion sur l’émission, je le ferais volontiers » Fit-elle en reposant sa fourchette. Absorbée par son récit elle n’avait pas remarqué qu’elle avait vidé son premier verre de vin et qu’il l’avait resservi entre temps, aussi reprit-elle machinalement une gorgée. « C’était vraiment délicieux. Mais tu devrais faire attention : si je m’habitue trop à ce genre de repas je risque de ne plus vouloir déloger par la suite » Ajouta-t-elle en passant une main dans ses cheveux secs et ondulés. Elle l’observa un instant en souriant, puis décida qu’il était temps de lui offrir le petit cadeau qu’elle lui avait ramené de Perth. « J’ai quelque chose pour toi » Annonça-t-elle, les yeux plissés et l’air énigmatique. Elle repoussa précautionneusement l’assiette devant elle pour éviter de la faire tomber en se levant, et se dirigea vers son sac à main laissé à côté du canapé en début de soirée. Elle en extirpa le cadeau empaqueté – si petit qu’il tenait dans la paume de sa main – et retourna auprès de Marius. Impatiente de découvrir sa réaction, elle tendit le cadeau à Marius, le cœur battant à tout rompre contre sa poitrine. C’était dans un petit magasin artisanal qu’elle l’avait trouvé : un porte-clé en bois qui avait la forme d’une planche de surf et qui était orné de peinture aborigène sur le recto. Quant au verso, elle avait donné à l’artisan des instructions précises. Ainsi, c’étaient les mots « Gold Coast, 13.06.20 » qui y étaient gravés.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyLun 5 Oct 2020 - 2:04

Egoïste. C’était un mot qui était souvent sorti de la bouche de tes cadets pour te décrire. A leurs yeux, tu ne pensais qu’à toi. Pourtant, prendre soin des autres avait toujours été quelque chose que tu appréciais. Voir leurs sourires, voir le bonheur que cela pouvait leur prodiguer te plaisait. Le métier que tu exerçais te permettait de faire ce que tu n’avais peut-être pas toujours bien fait dans ta vie personnelle. Veiller à ce que tes élèves aient le parcours scolaire et les carrières qu’ils désiraient et surtout méritaient, c’était surtout ça l’important. Leur donner des connaissances aussi mais ce n’était pas suffisant contrairement à ce que beaucoup pensaient. Ce soir, Colleen te laissait la chance de pouvoir prendre soin d’elle. Tu n’étais pas un homme parfait, tu n’avais jamais prétendu l’être. En particulier avec Colleen à qui tu avais confié tes failles et ton histoire. Toutefois, ce soir, tu avais envie que les choses soient aussi parfaites que possibles. Etre aux petits soins pour la jolie brune te paraissait être une évidence, elle qui mettait les pieds chez toi pour la première fois. Tu ne savais pas si c’était impressionnant ou pas pour elle mais cela pouvait l’être car visiter le lieu d’habitation d’une personne permettait de découvrir de nouvelles choses. Et même si Colleen et toi vous aviez beaucoup échangé sur votre passé, sur certains sujets plus ou moins faciles, vous n’en étiez qu’aux balbutiements. Il y avait encore tellement de choses que tu devais découvrir sur la jeune femme mais cela demandait du temps et du temps, tu en avais à lui consacrer. Quand tu avais rencontré Colleen il y a un peu plus d’un an, jamais tu n’aurais imaginé que vous seriez ici, tous les deux, aujourd’hui. Cela te semblait complètement fou et pourtant, elle avait réussi ce qu’aucune femme n’avait réussi ces quinze dernières années. Colleen avait fait tomber tes défenses, les unes après les autres. Ce qui avait été d’abord une attirance et de la curiosité s’était vite transformé en autre chose, en quelque chose de plus profond que même aujourd’hui tu as du mal à nommer. Mais qu’importe de le nommer, tu le ressens et c’est ce qui compte à tes yeux. Colleen t’avait terriblement manquée pendant ces six semaines. Tu t’étais demandé à plusieurs reprises si c’était une bonne idée que de continuer sur cette pente glissante mais il suffisait de te rappeler de votre après-midi à Gold Coast pour que tu réalises que tant qu’elle te voudrait à ses côtés, tu n’avais pas envie de te priver de la douceur et des sourires de Colleen. Tu ne savais pas comment se passait la logistique d’une émission telle que Race of Australia mais tu pouvais imaginer que Colleen n’avait pas été chouchoutée tous les jours. « Là tu marques un point » C’est un sourire amusé qui lui servit de réponse. Tu espérais que toutes tes petites attentions ne la mettaient pas mal à l’aise, ce n’était pas le but recherché. Toi, ce que tu voulais c’était prendre soin d’elle avant tout, rien de plus. Et à tes yeux, elle le méritait. De ce qu’elle t’avait raconté sur son mariage, tu avais bien compris que son ex-mari pensait d’abord à lui et il était hors de question que tu suives le même chemin, surtout que cela ne te ressemblait pas. Alors qu’elle te complimentait sur le loft, tu rendis le crédit de cette décoration à ta soeur en glissant que tu organiserais une rencontre entre Beth et Colleen à l’occasion. Tu ne manquais pas le surprise sur le visage de la demoiselle et son regard légèrement apeuré. Etait-ce trop tôt ? La meilleure manière de le savoir était de voir la réaction de Colleen à cette proposition. Si elle désirait attendre un peu, ne pas rencontrer Beth tout de suite, tu seras un peu déçu mais tu comprendras. Après tout, l’essentiel était que vous avanciez à un rythme qui vous convenait à tous les deux. « Avec plaisir  » Un grand sourire illumina ton visage à ces paroles. Tu n’allais pas organiser une rencontre dès le lendemain mais tu allais y penser de manière plus concrète désormais et en parler avec Beth la prochaine fois que tu la verras. Il faudra pour cela que tu lui racontes comment Colleen était entrée dans ta vie mais cela ne sera pas si terrible. Vous continuiez la visite dans la chambre d’amis, une chambre où la sage-femme n’hésita pas à te taquiner et où ta réponse sembla la surprendre. «  C’est toujours bon à savoir… » Même si tu espérais qu’elle passerait la nuit dans ta chambre, tu n’avais aucune envie d’être présomptueux. Colleen aimait te taquiner en te disant que tu étais un gentleman, tu considérais que lui laisser ce choix faisait parti du personnage et surtout, lui montrait que tu respectais ces choix, quels qu’ils étaient. Certainement qu’elle aussi avait pensé au dénouement que pourrait avoir cette soirée, il faudra passer l’étape du repas pour découvrir ce qu’elle vous réserverait. L’électricité entre vous se chargea soudainement quand vous entriez dans ta chambre. Décorée par tes soins, il suffit d’un regard échangé avec Colleen pour savoir que vous pensiez la même chose. Mais en détournant ces lèvres des tiennes en arrivant, tu avais bien compris que le repas passerait en premier et cela ne te déplaisait pas pour autant. C’était agréable de jouer avec cette tension, de vous tenter avant de faire un pas en arrière. Tu avais terriblement envie qu’elle se transforme en autre chose, qu’elle puisse enfin éclater dans un endroit où il n’y avait personne pour vous épier. Mais la soirée ne faisait que commencer …

De retour dans la cuisine, tu en profitais pour lancer le sujet du retour de Colleen à Brisbane et tu fus soulagé de voir que vous pouviez toujours aborder toutes sortes de sujet avec un naturel et une simplicité plus qu’appréciable. « D’accord, je parlais bien de toi » Un air satisfait dû s’installer sur ton visage à ces paroles. Tu n’insistais pas quand elle mentionna brièvement l’arrivée de son ex-mari à Brisbane. Tu ne doutais pas que vous aborderiez ce sujet à un moment donné mais ce soir, tu n’avais pas envie qu’il soit une ombre au tableau. A son tour, elle te demanda ce que tu avais fait pendant ces six semaines, n’hésitant pas à venir relever les nouveaux muscles qui étaient apparus sur tes bras pendant son absence. Tu doutais qu’ils se soient énormément développés mais tu n’allais pas contredire Colleen, ni l’empêcher de laisser courir ses doigts sur ton bras. Tu lui confiais donc que Jacob était à l’origine de ces muscles, t’ayant convaincu de prendre quelques cours de boxe. « Mmh, je penserai à remercier Jacob si je le revois dans ce cas. Et tu sais pourquoi il a choisi ce moment en particulier pour t’emmener à la boxe ? » Les sourcils froncés de Colleen te firent comprendre qu’il fallait que tu fasses attention à ta réponse. Bien entendu que tu savais pourquoi Jacob avait fini par gagner cette discussion que vous aviez depuis des années mais tu n’étais pas certain d’avoir envie de raconter à Colleen ton aventure qui s’était terminée au poste de police. Tu n’étais pas très fier de ce qui s’était passé même si en vérité, tu avais essayé de défendre une jeune femme qui était en train de se faire agresser. C’est juste que c’est toi qui as terminé le plus mal en point dans l’histoire. « Cela fait des années qu’il veux que je m’y mette. J’ai toujours refusé mais j’ai fini par admettre qu’il avait peut-être raison. J’essaie au moins d’apprendre à me défendre car malheureusement, la violence ne peut pas toujours être évitée. » Tu doutais être celui qui un jour balancerait le premier coup, tu détestais la violence et cela n’avait pas changé depuis ton adolescence. Mais si savoir te défendre te permettait d’empêcher l’agression de jeunes femmes ou des agressions tout court, cela valait peut-être le coup de prendre quelques cours. Ce ne sera jamais une passion mais si c’était une nécessité, tu pouvais faire avec. Tu fis ensuite remarquer à la jeune femme que ton programme n’avait rien d’aussi excitant que le sien alors que ton pouce caressait la paume de sa main. « On verra si tu penses toujours que l’aventure était excitante quand tu en verras la diffusion  » Oh tu ne doutais pas que tu allais considérer cela comme une aventure. Peu importe ce que les monteurs avaient fait des images récoltées lors de cette émission, cela allait être une véritable aventure. « Il me tarde de voir ça. » Lui dis-tu en toute sincérité. Maintenant que Colleen avait participé à Race of Australia, c’était une partie de sa vie et de voir ses images te permettrait de comprendre ce qu’elle avait vécu ou du moins d’en avoir une idée. Et puis ce serait une bonne manière de lui faire raconter quelques anecdotes.

Le repas étant prêt et les assiettes dressées, tu ne perdis pas de temps et tu invitais Colleen à prendre place à table. Bien entendu, tu lui tirais la chaise pour qu’elle s’installe avant de déposer les assiettes devant vous et de prendre place en face d’elle. Tout comme toi, elle leva son verre et dit : « A ce repas, et à cette soirée » Après en avoir bu une gorgée, tu la laissais le repose pour goûter ton plat. Inconsciemment, tu retins ta respiration. Tu avais mis tout ton amour dans cette préparation mais tu avais appris que des fois cela ne suffisait pas. Toutefois, le visage de Colleen à cette première bouchée ne ressemblait pas du tout à une grimace, cela te rassura légèrement et tu repris une respiration normale, le moment de stress passé. « C’est très bon. Tu ne m’as pas menti la dernière fois quand tu m’as dit que tu te débrouillais « pas trop mal » en cuisine » Tu n’avais jamais aimé mentir, tu n’en voyais tout simplement pas l’intérêt. Tu avais donc dit ce que tu considérais être la vérité à la jolie brune lors de votre soirée chez elle. Prenant à ton tour une bouchée de ton plat, tu devais admettre que c’était assez réussit. Voir Colleen le manger avec appétit était toutefois la plus belle des récompenses. « Je suis ravi de combler tes papilles. » Lui dis-tu un petit sourire sur les lèvres avant de prendre une nouvelle bouchée. Vous pouvez désormais profiter pleinement de votre plat et tu lançais de nouveau Colleen sur son aventure. A ton plus grand plaisir, elle te raconta ce qui l’avait intéressée, les paysages qui l’avaient fascinés. Tu n’avais aucun mal à comprendre qu’elle en ait pris pleins les yeux si elle n’avait vu que Brisbane depuis son arrivée en Australie. Ce pays regorgeait de merveilles, nombreuses que même toi tu n’avais pas pris le temps de découvrir. Tu lui promis d’essayer de lui apprendre à dessiner ou à peindre si elle le désirait. Tu n’étais pas certain d’être un excellent professeur mais tu feras de ton mieux en tout cas. Colleen avait le don du récit, tu te laissais emporter dans ce qu’elle te racontait, finissant ton assiette bien avant elle. En hôte attentionné, tu remplis de nouveau son verre quand elle eut terminé le premier et qu’elle te dit : «  J’ai vraiment hâte que tu découvres tout ça ! Je ne vais pas mentir : je suis beaucoup moins impatiente à l’idée de me voir sur le petit écran, mais si c’est le prix à payer pour connaître ton opinion sur l’émission, je le ferais volontiers » Se voir à la télévision … Cela devait être une sensation étrange en effet. Tu avais souvent parlé de ce sujet avec May qui elle ne rêvait que de ça. De ton côté, cela ne te tentait pas du tout et tu savais que Colleen n’avait pas fait cette aventure pour passer à la télévision. Contrairement à elle, tu savais qu’elle serait magnifique. « Je suis persuadé que tu vas illuminer mon écran. Après tout ce que tu viens de me raconter, je suis encore plus impatient de découvrir ces images ! » Tu savais que ce que tu verrais à la télévision ne serait pas exactement ce qu’avait vécu Colleen et les autres parce que tout n’était pas montré mais malgré tout, tu auras au moins une idée de ce que c’était. Ayant fini son assiette, elle enchaîna : « C’était vraiment délicieux. Mais tu devrais faire attention : si je m’habitue trop à ce genre de repas je risque de ne plus vouloir déloger par la suite  » Prenant une gorgée de ton verre de vin, tu l’observais amusé. Tu avais le sentiment d’avoir devant toi Colleen au naturel avec ses cheveux ondulés et son sourire. Cela donnait à la soirée une forme d’intimité que tu n’avais pas eu la chance de rencontrer depuis longtemps. « C’est un prix que je suis prêt à payer. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Avant que tu ne puisses ajouter quoi que ce soit, elle te dit : « J’ai quelque chose pour toi  » Quelque chose pour toi ? Tu la regardais se lever intrigué, suivant chacun de ses mouvements. Tu ne pensais pas pouvoir te lasser d’observer Colleen. Tes yeux étaient toujours attirés par la jeune femme et tu réalisais que pour la première fois depuis longtemps, tu pourrais utiliser le mot ‘heureux’ pour définir ce moment. Alors qu’elle attrapait le cadeau dans son sac à main, tu débarrassais rapidement vos assiettes et tu étais de retour sur ta chaise quand elle te tendit son cadeau. Sa petite taille t’intrigua car tu n’avais aucune idée de ce qui pouvait se cacher derrière le paquet. « Merci. » Lui dis-tu instinctivement quand elle te le tendit. Tu décidais de ne pas la faire attendre plus longtemps alors que tu sentais son regard sur ton visage, comme si elle avait peur de ta réaction. Déchirant le papier, tu en sortis un porteclé en forme de planche de surf. Instinctivement, un sourire vint illuminer ton visage. Tu passais le doigt sur les peintures aborigènes avant de tourner le porteclé et là, tu sentis ton souffle se couper quelques secondes. C’est émerveillé que tu passais ton pouce sur ces mots et cette date. Relevant les yeux vers Colleen, tu espérais qu’elle pouvait lire à quel point cela te touchait. « Je … Il est parfait Colleen merci beaucoup. » Tu n’étais pas la personne la plus expressive ni la plus loquace dans ces occasions mais tu espérais qu’elle pouvait voir à quel point ce cadeau te faisait plaisir. Parce qu’il signifiait que cette journée avait représenté pour elle quelque chose d’important, un tournant que tu chérissais toi aussi déjà beaucoup. Posant le porte-clé sur la table, tu te levais et allais déposer un baiser sur les lèvres de Colleen. Tu ne pouvais pas t’en empêcher, tu ne pouvais pas résister plus longtemps. Quand tes lèvres se détachèrent des siennes, tu caressais sa joue avant de lui dire : « Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter d’avoir une femme si exceptionnelle dans mes bras mais je ne compte pas te laisser partir. » Lui dis-tu en plongeant ton regard dans le sien. Il restait le dessert à manger mais à cet instant précis, le dessert était bien loin de tes préoccupations. Tu laissais tes doigts caresser le cou de Colleen, ton autre main venant se poser sur sa hanche alors que tes lèvres retrouvaient les siennes avec passion. Tu avais passé ta vie à être raisonnable, il était peut-être temps de te laisser porter par tes envies pour une fois, si Colleen te le permettait.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyMer 14 Oct 2020 - 14:48

Ce serait mentir que d’affirmer qu’elle n’avait à aucun moment songé à la conclusion de cette soirée. Elle n’y avait pas seulement pensé : cela l’avait obsédée. Lorsqu’il l’avait invitée, elle avait habilement éludé la question de son retour chez elle après le repas ; elle ne lui avait ni demandé de la raccompagner en fin de soirée, n’ayant pas de voiture à sa disposition, ni cherché les horaires de bus dans le but d’en dénicher un susceptible de la ramener à Logan City à une heure avancée de la soirée. Elle avait tenté de chasser les hypothèses de son esprit, d’empêcher son imagination de vagabonder au gré de ses fantasmes, mais c’était peine perdue. Au plus elle essayait de penser à autre chose, au plus l’obsession gagnait en intensité. Elle avait été à ce point agacée par sa propre appréhension qu’elle en avait refermé dans un claquement sec la fiction à l’eau de rose qu’elle lisait deux jours plus tôt, au moment même où la romance entre les deux personnages principaux prenait un nouveau tournant – tournant qui n’était pas sans lui rappeler celui qu’elle-même anticipait. Elle avait conscience de s’être mise la pression avant la soirée, conscience aussi que c’était révélateur de son attachement à Marius. Elle avait passé des semaines à se languir de lui, à attendre leurs retrouvailles. Or lorsque ces dernières avaient enfin eu lieu, son plaisir avait teinté de frustration. Au milieu de l’aéroport, elle avait dû se retenir. Au milieu des autres candidats et dans l’attente de Lou, elle n’avait pu laisser libre cours à ses sentiments et l’avait simplement serré dans ses bras, maigre lot de consolation dont elle avait dû se contenter. Forcément qu’elle espérait plus de cette soirée. Elle avait dépassé le stade du déni, elle acceptait désormais à la fois son attirance pour Marius et les sentiments qui s’y mêlaient. Elle savait qu’il y avait de fortes chances pour que cette invitation confirme leur complicité et les mène à aller plus loin dans les découvertes. Toutefois, il ne fallait pas oublier qu’elle n’avait connu en tout et pour tout qu’un seul homme dans sa vie. Imaginer sauter le pas avec un autre homme, un homme auquel elle tenait de surcroît, constituait indubitablement une profonde source d’anxiété pour elle. Elle n’avait pas seulement peur de ne pas être à la hauteur, elle avait peur des dimensions que cette union pouvait prendre, peur de sacrifier son désir de liberté sur l’autel de la dépendance affective. Quand bien même Marius n’était pas August, cela signifiait-il pour autant qu’elle saurait faire la part des choses et ne pas répéter le seul schéma qu’elle avait connu ? C’était un risque qu’elle avait décidé de prendre quand elle avait réduit la distance entre Marius et elle sur la plage de Gold Coast, mais un risque qu’elle ne sous-estimait pas malgré tout et qui restait logé dans un coin de son esprit en permanence. Elle se raisonnait en se répétant qu’elle avait mûri, que sa nouvelle vie en Australie l’avait amenée à considérer les choses sous un nouvel angle et surtout, qu’elle avait appris de ses erreurs passées. Et puis si la peur n’évitait pas le danger, alors pourquoi se priver d’une chose dont elle avait tant envie ? Si elle franchissait un nouveau cap ce soir-là ce serait de son plein gré, ce serait parce que c’était quelque chose dont elle avait envie et aussi parce qu’au fond, elle se sentait capable d’en affronter les conséquences. Elle lui faisait confiance, et malgré ses inquiétudes, espérait se faire confiance aussi – suffisamment en tout cas pour ne pas laisser ses craintes gâcher un dénouement qu’elle espérait heureux.

Désormais, l’heure n’était certainement pas aux regrets. C’était en réalité tout le contraire : aux côtés de Marius elle se sentait plus à l’aise que jamais. Au plus les minutes défilaient au plus elle gagnait en assurance, au point d’oser le titiller au détour de la conversation. Si elle l’avait pu, elle aurait volontiers mis le temps sur pause, de telle sorte qu’il puisse s’éterniser et que la soirée ne se termine jamais. Malheureusement, elle ne possédait pas le pouvoir de Piper Halliwell et se contentait donc de profiter un maximum de chaque instant passé, de graver dans sa mémoire la moindre expression qui traversait son visage ou le moindre des mots qu’il prononçait. Comme hypnotisée, elle se perdait dans l’éclat de son regard, se noyait dans le bleu de ses yeux. Elle était fascinée par sa capacité à se maîtriser quand elle-même n’avait qu’une seule et même envie depuis qu’elle avait franchi la porte de son loft : laisser tomber le repas pour profiter de la chaleur de son étreinte. Néanmoins, elle devait bien l’admettre : l’attente ne faisait qu’accroître son envie d’y parvenir. Elle amplifiait son désir et la rendait plus fébrile au fil des minutes qui s’égrainaient. Elle avait lu un jour dans un de ses nombreux romans dégoulinant de rose et de vanille que l’attente brûlait sous le feu de l’impatience et du désir, et à force de se tourner autour depuis cette fameuse soirée au Canvas elle ne pouvait que valider l’idée qui se dégageait de cette expression. Aussi, quand il se réinstalla derrière les fourneaux, elle détailla son profil avec un mélange d’amusement et de curiosité. Puisqu’il était si enclin à rester raisonnable, elle décida qu’elle le serait elle aussi – pour le moment, du moins – et fit de son mieux pour chasser une nouvelle fois les préoccupations qui l’assaillaient pour se concentrer  sur les questions que lui posait son hôte. A savoir, son retour à Brisbane. Colleen fit le choix de ne pas trop entrer dans les détails et s’attarda surtout sur sa relation avec Lou et son impatience à l’idée de le retrouver lui, Marius. Sans prononcer le prénom de son ex-mari elle l’évoqua très brièvement, passant sous silence sa difficulté à accepter le retour de ce dernier dans sa vie. Elle n’avait pas la moindre envie de laisser son ombre planer sur cette soirée, quand elle la poursuivait déjà sans relâche dans son quotidien depuis près de deux semaines. Elle changea donc de sujet et tenta de le distraire en faisant courir ses doigts sur son bras, surprise de constater un imperceptible changement sous le tissu de sa chemise. Elle aurait pu imaginer tout un tas de scénarios susceptibles de justifier la présence de ces muscles, mais en toute honnêteté jamais elle n’aurait pu penser qu’il s’était converti à la boxe en son absence. Elle avait l’impression que cette pratique sportive ne collait pas tout à fait à sa perception de Marius, et son intuition lui soufflait que la décision de Jacob de l’entraîner était motivée par une raison qui lui échappait. Elle repensa naturellement à l’altercation entre August et Marius à l’université, et tenta subtilement d’en apprendre davantage auprès de ce dernier. Cependant sa question ne trouva pas la réponse escomptée, ou tout du moins Marius resta plutôt évasif en relevant davantage l’insistance de Jacob que ses motivations personnelles. Colleen hocha vaguement la tête, guère convaincue.

Quelques minutes plus tard, ils levèrent tous les deux leur verre de vin et trinquèrent au dîner qui les attendait. Elle sentit le poids du regard de Marius sur elle quand elle leva sa fourchette en direction de sa bouche, et ne manqua pas non plus le soulagement qui peignit ses traits dès qu’elle lui donna son approbation. Il semblait s’être réellement donné du mal pour elle, et une fois de plus elle fut frappée de constater l’attention qu’il lui portait. Elle n’était pas habituée à ce genre de traitement, mais risquait d’y prendre goût sans trop de difficultés s’il continuait ainsi. Tout en dégustant le plat, Colleen se lança dans le récit de son aventure vécue sur les routes australiennes. Jusqu’à présent elle avait rarement eu l’occasion de lui en parler de vive voix et il était agréable pour elle de partager cette expérience avec lui. Marius était bon auditeur, il l’écoutait avec attention et semblait réellement s’intéresser à ce qu’elle lui racontait. Lorsqu’elle fit de son mieux pour lui décrire les paysages découverts, elle en profita pour insinuer qu’elle adorerait être capable de les reproduire sur papier, et sans hésiter il lui promit d’essayer de lui transmettre son savoir. Avec un sourire, elle conclut en lui disant qu’elle appréhendait un peu la diffusion de l’émission, mais il la rassura en rétorquant qu’elle illuminerait son écran. Rien n’était moins sûr – selon Colleen du moins – mais elle accepta le compliment d’un hochement de la tête. « On pourra en découvrir certaines ensemble » Fit-elle en parlant des images. « Je crois que Kelly a prévu de faire un visionnage chez elle avec les autres candidats pour le premier épisode, mais si ça t’intéresse on pourra regarder le deuxième chez moi ». Elle savait d’ores et déjà qu’elle assumerait difficilement, mais faisait confiance à Marius néanmoins : il lui avait déjà promis à l’aéroport qu’il ne se moquerait pas d’elle de manière malveillante. Le repas terminé, elle reposa sa fourchette à côté de son assiette et reprit une gorgée de vin blanc. Elle ne put s’empêcher d’insister une deuxième fois sur la qualité du repas, et l’air de rien le mit en garde : s’il continuait ainsi, elle n’aurait plus la moindre envie de quitter ce loft par la suite. Une perspective qui, de toute évidence, ne déplaisait pas à Marius, ce dernier lui adressant un clin d’œil dans la foulée. Elle scruta son visage avec intérêt, son regard glissant jusqu’aux commissures de ses lèvres étirées en un sourire, avant de remonter vers le sien. A la lueur des bougies, ses cheveux semblaient plus clairs que d’habitude et elle découvrit même des reflets roux dans les poils de sa barbe. Elle résista à l’envie de tendre la main et le toucher. Elle aurait voulu frôler la fossette que son sourire creusait dans sa joue, glisser ses doigts dans sa barbe, caresser sa mâchoire et nicher sa main dans son cou. Effleurer ses lèvres du bout des doigts comme elle avait osé le faire au Canvas. Mais elle n’en fit rien et se rappelant soudain qu’elle s’était promis de rester raisonnable tant que lui le serait, elle profita d’avoir terminé le plat pour aller chercher le cadeau dans son sac.

Debout à côté de lui, elle sentit l’appréhension monter en elle quand elle lui tendit le petit paquet, craignant subitement d’en avoir trop fait. « Je l’ai trouvé à Perth » Déclara-t-elle avant qu’il ne l’ouvre, « et j’ai tout de suite pensé à toi ». Car le cadeau était loin d’être anodin, la signification qu’il portait était sans équivoque et son interprétation n’engendrait qu’une seule conclusion. Pourtant, elle ne pouvait prétendre qu’elle avait hésité en donnant ses instructions au commerçant qui avait gravé dans le bois les lettres et les chiffres qu’elle lui avait confiés : à ce moment-là, cela lui avait semblé être une évidence. Elle considérait ce cadeau comme le moyen idéal de communiquer à Marius ses sentiments et l’importance qu’il revêtait à ses yeux, sans être obligée de prononcer le moindre mot à voix haute. Quelque part, elle voulait qu’il réalise que ce qu’il s’était passé sur la plage de Gold Coast n’était pas banal pour elle, que le souvenir ne l’avait pas quittée à un seul instant malgré sa longue absence. Il était parvenu à percer sa carapace, à la faire douter de ses principes, et ce en l’espace de quelques semaines à peine. Aussi retint-elle son souffle quand il ouvrit le paquet, anxieuse de découvrir quelle serait sa réaction. Un sourire se dessina sur les lèvres du beau brun quand il découvrit le petit-porte clé et passa son doigt sur les peintures qui l’ornaient. C’était probablement bon signe, mais au-delà du symbole que représentait l’objet en forme de planche de surf, c’était surtout le verso du porte clé qui détenait le message principal qu’elle voulait lui transmettre. Un message qu’il ne tarda pas à découvrir. Elle vit la stupéfaction s’inscrire distinctement sur ses traits, et resta figée, le regard braqué sur lui. Quand il leva finalement les yeux vers elle, elle y décela un trouble qui ne la laissa pas indifférente. Il la remercia une nouvelle fois et soulagée, elle arrêta de se mordiller l’intérieur des joues. Le cadeau semblait avoir fonctionné, et surtout il ne l’avait pas fait fuir. Rassurée, elle lui sourit. « Je t’en prie, c’est avec plai– » Commença-t-elle avant de s’interrompre brusquement quand il se leva et s’approcha d’elle, le regard animé d’une détermination nouvelle. Sans préambule, ses lèvres s’emparèrent des siennes et Colleen haussa les sourcils, surprise. Bien loin de lui opposer la moindre résistance, elle répondit à ce baiser dans l’instant, machinalement, ravie qu’il ait renoncé à se maîtriser pour la remercier à sa manière. C’était elle qui avait fait le premier pas à Gold Coast, mais cette fois elle lui avait laissé le temps de venir à elle et ne le regrettait pas. Ses mains se posèrent sur ses épaules puis remontèrent jusqu’à sa nuque et lorsqu’il détacha ses lèvres des siennes, elle sonda son regard. Il lui dit qu’il ne savait pas ce qu’il avait fait pour mériter de l’avoir dans ses bras, mais qu’il ne comptait pas la laisser s’échapper. « Tant mieux, parce que je n’ai aucune intention de fuir » Murmura-t-elle contre ses lèvres. Parce qu’elle ne se déroberait pas. Elle ne renoncerait pas à ce qui était en train de se passer. Peu importait les craintes qu’elle nourrissait à cet égard, elle n’avait ni l’envie ni la force d’y mettre un terme. La pression que les doigts de Marius exercèrent dans son cou lui fit fermer les yeux, et quand il posa sa main sur sa hanche un frisson lui parcourut l’échine. L’instant suivant, ses lèvres se tendaient vers les siennes pour les goûter de nouveau. Leur baiser changea de nature, se fit plus urgent. Le corps de Colleen réagit instinctivement et se pressa contre le sien. Elle ne maîtrisa ni son empressement ni son ardeur, Marius faisant naître en elle des émotions qu’elle n’avait plus connues depuis longtemps. Après avoir passé tant de temps à se manquer et à s’attendre, à s’impatienter et à se désirer, son corps s’embrasa dès le premier contact. Ses doigts s’aventurèrent dans les mèches de ses cheveux puis dans les poils de sa barbe avant qu’une main ne se détache de l’autre pour caresser sa nuque. Ses lèvres poursuivirent leur exploration, brûlantes contre les siennes, tandis que son rythme cardiaque s’emballait et que son souffle se perdait. Elle sentit le bord de la table contre l’arrière de ses cuisses et fronça les sourcils mais ne brisa pas le contact pour autant. Le baiser se prolongea, s’éternisa, elle fut incapable de dire s’il dura trente secondes ou dix minutes, ayant perdu toute notion de temps. Quand elle éloigna enfin son visage de celui de Marius pour reprendre son souffle, elle posa ses lèvres gonflées dans son cou et soupira près de son oreille. « Je crois que tu as parlé de mousse au chocolat tout à l’heure… » Souffla-t-elle, la respiration haletante. Elle embrassa de nouveau la peau de son cou puis relevant le visage, posa son front contre le sien pour scruter son regard. « Mais je pense que je saurais me passer de dessert pour l’instant » Ajouta-t-elle en esquissant un sourire mutin. Son index tomba sur le premier bouton de sa chemise et s’y arrêta ; son regard plongé dans le sien semblait lui demander l’autorisation de poursuivre. En revanche, dans son dos, son autre main glissait déjà sous le tissu de sa chemise pour y caresser sa peau. « Si tu n’y vois pas d’inconvénient, je veux dire… » Conclut-elle en souriant de plus belle.


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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyDim 18 Oct 2020 - 3:39

Colleen et toi, vous n’étiez pas vieux mais vous n’étiez pas non plus tous jeunes. Vous aviez eu une autre vie avant de vous rencontrer, une vie sentimentale, une vie sexuelle dont vous n’aviez dessiné que les contours à l’autre. Une chose était sûre, vous étiez tous les deux marqués au fer rouge par vos expériences passées. Tous les deux marqués pour différentes raisons, par des peurs qui étaient différentes mais qui expliquaient qu’aujourd’hui, près d’un an après votre première rencontre, vous n’en soyez qu’à partager un dîner dans ton appartement. Il ne faisait aucun doute à tes yeux que le Marius d’avant Alice n’aurait pas hésité à flirter avec Colleen immédiatement, n’aurait pas pris toutes les précautions que tu prenais pour toi comme pour elle dans cette histoire que vous dessiniez sans réellement savoir où elle allait vous amener. Ce n’était pas la première fois que vous vous retrouviez tous les deux, dans l’intimité qu’offrait l’un de vos logements mais ce soir, c’était différent. La dernière fois, tu voulais apprendre à connaître Colleen, tu voulais continuer à te laisser porter par cette curiosité et cette attirance que tu n’arrivais pas à maîtriser. Mais sans aucune arrière pensée. Et cela avait été mieux ainsi car la soirée s’était avérée riche en émotions et parfaite telle qu’elle s’était terminée. Ce soir, c’était différent. Ce soir, tu ne pouvais pas nier avoir pensé à certains détails comme changer tes draps et sortir une serviette supplémentaire et propre dans la salle de bain. C’était ridicule et peut-être présomptueux de ta part mais tu avais fait les scouts, mieux vaut être prêt à toute éventualité que de se retrouver pris au dépourvu. Et tu étais plutôt content d’avoir prévu toutes les éventualités possibles parce que dès que Colleen avait passé la porte, toute trempée, une tension s’était installée dans chaque pièce dans laquelle vous vous déplaciez. Cette tension avait atteint son point culminant quand tu lui avais fait visiter ta chambre et tu aurais pu t’avancer, tu aurais pu déposer tes doigts sur sa joue, sur ses hanches mais tu avais préféré prendre ton temps encore une fois. A la fois parce que tu étais persuadé que le plaisir de céder à ce désir qui t’habitait depuis quelques temps n’en serait que plus intense mais aussi parce que tu avais peur de ne pas être à la hauteur. Peur d’adolescent pour certains mais tu n’avais jamais été capable de voir le sexe comme autre chose que le prolongement de sentiments déjà bien installés. Voilà pourquoi tu étais incapable de faire comme Gregory, de sauter de lit en lit en toute indifférence. Et voilà pourquoi tu n’avais pas senti le corps d’une femme contre le tient depuis longtemps, très longtemps. Cela ne t’avait pas manqué jusqu’ici mais avec Colleen si près de toi, Colleen et ses sourires en coin et sa robe qui épousait parfaitement ses formes, tu ne pouvais nier y penser fortement.

Après la visite du loft, vous passâtes au dîner. Ce repas, seule distraction face à la tentation que représentait Colleen. Tu faisais comme si de rien n’était, profitant de l’occasion pour aborder des sujets que vous n’aviez pas encore eu le temps d’aborder comme l’aventure Race of Australia qui s’était terminée il y a peu pour Colleen. Tu n’étais pas le plus grand supporter de ce genre de programmes télévisés mais tu avais refusé de laisser ton avis sur ces émissions gâcher le plaisir de la jolie brune. Non, elle méritait d’être soutenue dans les projets qu’elle entreprenait et vu comment elle parlait de cette aventure, il était évident qu’elle ne regrettait rien. C’était bien mieux ainsi, il aurait été dommage qu’elle regrette de s’être lancée. Tu l’avais déjà blessée sans le vouloir sur la plage de Gold Coast quand tu t’étais rendu compte qu’elle allait rencontrer ton frère, tu n’avais pas envie de recommencer. Voilà pourquoi tu espérais qu’elle n’apprendrait jamais ou alors bien plus tard l’accueil que tu avais réservé à ton frère quand il avait été éliminé. « On pourra en découvrir certaines ensemble. Je crois que Kelly a prévu de faire un visionnage chez elle avec les autres candidats pour le premier épisode, mais si ça t’intéresse on pourra regarder le deuxième chez moi  » Tu déduisis que Kelly était une participante à l’émission également ou peut-être quelqu’un de l’équipe technique. Tu étais à peu près sûr que la chaîne de télévision devait déjà diffuser le profil des candidats pour appâter les téléspectateurs mais tu n’avais pas pris le temps de regarder tout ça. Tu regarderas le moment venu. Un grand sourire se dessina sur ton visage à la proposition de Colleen. Regarder quelques uns de ces émissions avec elle, tu ne pouvais pas demander mieux. « Je ne vais pas dire non à une telle invitation. Ce sera un peu comme si je partageais un peu de cette aventure avec toi. » Ce n’était pas ton genre que de vouloir t’immiscer dans tous les aspects de la vie des autres. Cette aventure n’appartenait qu’à Colleen mais tu étais heureux de pouvoir la toucher du doigt, rien que pour mieux comprendre ses anecdotes et également comprendre à quel point cette aventure l’avait marquée. Et puis cela voulait dire plus de temps avec la jeune femme et ça, ce n’était pas toi qui allais cracher dessus. « Et puis il me semble que tu m’as promis de visiter ta maison. » Lui dis-tu sur un ton taquin. Tu pourrais décrire la façade de sa maison à Logan City très précisément mais tu n’avais pas encore eu l’occasion de rentrer à l’intérieur. Tu avais failli lors de votre après-midi à Gold Coast mais finalement, vous étiez rentrés trop tard en fin de journée. Colleen t’avait toutefois assurée que ce n’était que partie remise et tu comptais bien visiter son nouveau chez-elle dont elle te parlait depuis plusieurs mois. Colleen te rassura quand elle te confirma trouver ton plat très bon. Vu qu’elle semblait le manger sans retenue, tu en conclus qu’elle ne cherchait pas à te faire plaisir et tu lui demandais comment s’était passé son retour à Brisbane. Tu te retrouvais à parler également de tes semaines à toi et ce qui t’avait occupé. La jolie brune semblait avoir remarqué que tu avais pris du muscle, chose dont tu doutais pas mal mais tu lui confirmais avoir fait un peu de boxe pendant son absence, plus pour faire plaisir à Jacob qu’autre chose et aussi parce que savoir se défendre était peut-être une bonne idée.

Alors que vous aviez fini de manger le plat, Colleen se leva pour aller chercher un cadeau qu’elle te destinait. Tu étais étonné mais surtout très curieux de découvrir ce que c’était. Le cadeau était petit ce qui ne t’aidait pas à savoir ce que c’était. « Je l’ai trouvé à Perth et j’ai tout de suite pensé à toi » Ces paroles te faisaient plus plaisir que Colleen ne pouvait l’imaginer. Cela voulait dire qu’elle pensait à toi quand tu n’étais pas à ses côtés … C’était quelque chose que tu avais découvert pendant son absence. Le nombre de fois dans une journée où tu voyais quelque chose ou alors tu vivais quelque chose que tu voulais partager avec la jolie brune à tes côtés. C’était très troublant pour toi car tu n’étais pas quelqu’un qui faisait ce genre de choses habituellement. Ta soeur aimait dire qu’elle devait constamment te tirer les vers du nez. Sous le regard attentif de la jeune femme, tu ouvris doucement le paquet. Le porte-clé qui se trouvait à l’intérieur te fit d’abord sourire car il te rappelait votre après-midi à Gold Coast qui sera un souvenir gravé dans ton esprit à jamais, peu importe comment les choses évoluaient avec Colleen. Cette planche de surf te ramènerait ainsi à ces quelques heures comme suspendues hors du temps … Mais c’est en tournant la planche de surf et en découvrant la date gravée que la surprise fut la plus grande. Tu n’avais pas besoin de cette date pour te rappeler cette après-midi mais le fait qu’elle soit là, gravée dans ce porte-clé, cela avait une signification particulière. C’était un moyen pour Colleen de te faire comprendre à quel point cette journée avait compter pour elle et … Tu sentis les battements de ton coeur s’accélérer et tu peinais à trouver des mots assez forts pour décrire ce que tu ressentais à ce moment précis. Tu avais envie qu’elle comprenne qu’elle était tout aussi importante pour toi que ce qu’elle venait de t’affirmer avec ce porte-clé. Ayant été bien élevé, tu lui dis merci bien entendu et elle commença à te répondre : « Je t’en prie, c’est avec plai– » Mais les mots n’étaient plus suffisants désormais. Vous vous y étiez assez accrochés et tu en avais assez d’être raisonnable. Ne la laissant pas finir, tu déposais tes lèvres sur les siennes avec une ferveur que tu ne cherchais pas à contenir. Goûter de nouveau aux lèvres de Colleen après ces deux mois presque sans aucun contact, c’était avant tout un soulagement mais aussi un bonheur exquis. La surprise de la jolie brune à ton geste n’avait pas duré longtemps et elle t’avait rendu ton baiser, un baiser que tu interrompais pour que vous repreniez votre respiration mais également pour lui dire que tu ne comptais plus la laisser partir. « Tant mieux, parce que je n’ai aucune intention de fuir  » C’était exactement les mots que tu avais besoin d’entendre et tes lèvres retrouvèrent celles de Colleen pour les découvrir de nouveau. Vos mains se firent plus aventureuses, le besoin de découvrir chaque parcelle du corps de l’autre pour que ce lien entre vous, ces sentiments qui vous habitaient ne soient qu’amplifiés par cette nouvelle facette de votre relation. La baiser se fit plus urgent alors que le corps de Colleen vint se coller contre le tient. Le flot de sensations que ce simple rapprochement provoqua en toi manqua de te faire perdre l’équilibre. Tu n’étais plus habitué à ce désir ardent, à ce qu’il pouvait provoquer chez toi. Tu ne cherchais pas à le cacher ou à l’atténuer, ton seul objectif était de continuer à découvrir Colleen. Alors que vos lèvres dansaient ensemble, que les mains de la jeune femme se perdaient dans tes cheveux et sur ton visage, tu dessinais des cercles sur sa hanche, laissant ta main remonter plus haut de temps en temps. Ton autre main quitta son cou pour caresser sa joue puis redescendre. Tu avais perdu toute notion du temps et de l’espace voilà pourquoi, quand Colleen éloigna ses lèvres des tiennes, sa respiration aussi saccadée que la tienne pour te dire : « Je crois que tu as parlé de mousse au chocolat tout à l’heure… Mais je pense que je saurais me passer de dessert pour l’instant. Si tu n’y vois pas d’inconvénient, je veux dire… » Tu te rendis compte qu’elle était quasiment appuyée contre la table. Tu avais du mal à réfléchir alors que sa main jouait avec les premiers boutons de ta chemise et alors que son regard ne quittait pas le sien. Ses yeux te transperçaient alors que tu pouvais y lire sans mal le désir qui l’animait et tu savais que ton regard devait miroiter le sien. La mousse au chocolat ? Ah oui, le dessert … Manger était bien la dernière chose que tu avais en tête là tout de suite. Comment pouvais-tu te concentrer sur le dessert alors qu’une main de Colleen caressait ton dos, sous le tissu ? C’était encore un miracle que tu arrives à former des pensées cohérentes. « Je n’y vois aucun inconvénient. » Lui dis-tu d’une voix rauque. Attrapant sa main qui jouait avec les boutons de ta chemise, tu l’entrainais avec toi vers la chambre que vous aviez visitée et qui n’attendait que vous. La lumière qui venait de la pièce principale à travers des vitres permettait de donner à la pièce une ambiance tamisée. Une fois dans la pièce, tu ramenais Colleen vers toi et déposais de nouveau tes lèvres sur les siennes. Alors que tu les laissais descendre dans son cou, goûtant à sa peau si douce, tu trouvais dans son dos la fermeture éclair de cette robe magnifique mais que tu préférais voir sur le sol pour le moment. Tes baisers se déplacèrent sur son épaule dont tu avais fait tomber la manche mais tu détachais tes lèvres de sa peau pour croiser son regard avant de passer ta main sur son épaule toujours couverte pour faire tomber la deuxième manche. Quelques secondes plus tard, la robe était sur le sol et tu reculais de quelques centimètres pendant quelques secondes parce que tu avais besoin d’admirer Colleen, d’admirer la femme qui se trouvait devant toi et qui était déjà si importante à tes yeux. « Tu es magnifique. » Lui dis-tu dans un murmure avant de goûter de nouveau à ses lèvres. Tu laissais tes mains commencer à explorer son corps même si tu n’avais pas oublié dans ton impatience que c’était à ton tour. Les doigts de Colleen défirent tes boutons de chemise les uns après les autres et tu t’en débarrassais avant de faire la même chose avec ton pantalon. C’était grisant de te retrouver là avec Colleen, de répondre à ce désir qui bouillait en toi depuis un moment. « Je m’excuse par avance si je suis un peu rouillé, je … Ça fait longtemps. » Dis-tu avant de déposer tes lèvres sous son oreille gauche. Peut-être devrais-tu en avoir honte ? Tu n’en sais rien. Mais tu préfères prévenir Colleen alors que tes mains reprennent leur exploration.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyVen 23 Oct 2020 - 18:30

Un nouveau départ, voilà ce qu’elle était venue chercher à Brisbane. Loin de ses racines, loin de son ex-mari, loin de ses erreurs et de ses regrets. Elle aurait pu se contenter de déménager à l’autre bout de la capitale anglaise, chercher un nouveau travail et garder la plupart de ses habitudes. Mais cela n’aurait pas été suffisant. Parcourir ces milliers de kilomètres avait été sa thérapie, sa manière à elle de se persuader qu’elle pouvait tourner la page et repartir à zéro, à l’étranger, là où elle n’avait pas le moindre repère. Se retrouver, se reconstruire, se focaliser sur sa personne avant toute autre chose. D’une certaine manière elle y était parvenue, elle avait atteint ses objectifs. Cependant, si elle avait dessiné dans son esprit des plans bien définis de ce qu’elle attendait de cette nouvelle aventure, ses projets n’avaient jamais inclus la possibilité d’une nouvelle histoire. Ce besoin de liberté auquel elle aspirait l’empêchait d’y accorder ne serait-ce qu’un semblant d’intérêt. Et pourtant, un an seulement après son arrivée à Brisbane, elle passait la soirée en compagnie d’un homme dont elle tombait amoureuse. Il ne s’agissait même pas d’une simple attirance physique, comme elle avait bien voulu le croire au début. Consciente de la tension qui était née entre eux, elle avait espéré pouvoir faire la part des choses en se rapprochant physiquement d’un homme sans développer pour lui de sentiments quelconques. Si ses amies en étaient capables, alors pourquoi pas elle ? Izzie passait son temps à lui raconter ses aventures sans lendemain, à lui décrire des relations qui n’étaient promis à aucun avenir. Se détacher semblait facile, s’amuser sans rien attendre en retour, à la portée de n’importe qui. Il suffisait d’être honnête avec l’autre et avec soi-même, et le tour était joué. Izzie n’avait de cesse de le lui répéter : elle était trop jeune pour faire une croix sur le sexe, et si elle continuait à s’entêter de la sorte elle finirait tôt ou tard par le regretter. Alors pendant un temps, Colleen s’était bercée d’illusions. Elle avait essayé de songer à Marius de cette manière, d’assumer son désir sans les sentiments qui l’accompagnaient. Mais tout était allé trop vite, et les confessions qu’ils s’étaient faites l’un à l’autre avaient fait entrer leur relation dans une sphère bien plus profonde. Plus tard, quand leurs lèvres s’étaient rencontrées sur la plage de Gold Coast, elle en avait eu la certitude. Par la suite, son absence de Brisbane n’avait fait que la confirmer : quand elle pensait à Marius – en permanence, donc – ce n’était pas seulement pour imaginer de torrides retrouvailles. Privée de communications, elle s’était sentie impatiente de lui raconter son aventure, ses découvertes, de partager avec lui les anecdotes qui avaient rythmé son parcours. Et c’était sans compter l’anxiété qu’elle avait ressentie à l’idée de découvrir ce que lui avait vécu. Peut-être ne lui avait-elle pas manqué, à lui ? Peut-être qu’il était passé à autre chose, parce qu’après tout, ils ne s’étaient rien promis ? Avec du recul, elle avait compris que ces craintes ne pouvaient être fondées uniquement sur une simple attirance, et que l’impression ressentie à Gold Coast avait été la bonne.

Jusque-là, elle était parvenue à se tenir. Refusant de céder à ses envies et à son instinct elle ne lui avait pas sauté dessus à la première occasion, et quand quelques minutes après son arrivée au loft il s’était approché d’elle, elle avait eu suffisamment de retenue pour se contenter d’un chaste baisé déposé au coin de ses lèvres. Cependant, la distraction que constituait le repas préparé par Marius ne pouvait durer éternellement. Dans un premier temps, Colleen parvint à balayer ses préoccupations en s’attardant sur les diffusions à venir de l’émission à laquelle elle avait participé. Elle proposa à son hôte de venir en découvrir certaines chez elle – une proposition somme toute assez innocente, même si elle signifiait que cette soirée ne serait probablement pas la dernière qu’ils partageraient. L’idée sembla enthousiasmer Marius, qui se montra aussi intéressé par la perspective de partager ces moments avec elle que par celle de découvrir sa maison. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Il marquait un point : depuis le temps qu’elle lui parlait de sa nouvelle maison, il n’y avait encore jamais mis les pieds – ce qui était un comble dans la mesure où il avait passé de longues heures à la peindre. « Tu as raison, et je ne l’ai pas oublié d’ailleurs. Mais tu sais, on n’est pas obligés d’attendre le deuxième épisode de Race of Australia pour que tu viennes chez moi ». Parce qu’elle espérait le revoir avant. Bien avant. Après un mois et demi sans se voir il lui semblait difficilement concevable qu’elle puisse attendre encore deux voire trois semaines pour l’inviter. Bien sûr, elle devrait avant tout veiller à ce que Lou ne soit pas présente, car elle ne se sentait pas encore prête à lui expliquer ce qui se tramait entre son professeur d’histoire des arts et elle. Mais sa fille étant repartie vivre sur le campus universitaire, elle devrait avoir un peu de répit pour pouvoir envisager l’invitation sereinement.  

Se levant à la fin du repas, elle partit récupérer dans son sac à main le cadeau acheté dans un petit commerce à Perth lors de la dernière semaine de tournage de Race of Australia. Des cadeaux, elle aurait pu lui offrir bien plus car elle n’avait cessé de penser à lui pendant toute son aventure. Cependant, privée d’argent tout au long de la course, elle avait dû attendre son élimination pour lui dénicher un souvenir. Le porte-clé s’était alors imposé comme une évidence. Ce n’était pas grand-chose, une babiole en bois tout au plus. En apparence du moins. Car au-delà de la valeur de l’objet, c’était avant tout sa signification qui avait incité Colleen à l’acheter. En passant son doigt sur le porte-clé en forme de planche de surf, elle s’était rappelée une énième fois l’après-midi que Marius et elle avaient passé à Gold Coast avant son départ. Un moment qu’elle n’était pas près d’oublier, tant il l’avait marquée. Il y avait eu le cours de surf de Marius, celui qu’il avait décidé de lui offrir malgré ses réticences initiales. Puis le pique-nique préparé par des soins. La façon dont il avait tout organisé, avec minutie, sans jamais céder à ses tentatives désespérées de découvrir le programme de la journée. Et bien sûr, le point culminant de l’après-midi, le rapprochement qui s’était opéré entre eux derrière le rocher. L’envie qui avait pris le pas sur sa raison, sur ses peurs. Leurs lèvres qui s’étaient mêlées, leurs corps qui s’étaient attirés au point que les choses auraient pu déraper, dans d’autres circonstances. Colleen se souvenait de ce moment dans les moindres détails, elle avait chéri ce souvenir pendant six semaines. Et si sa frustration l’avait parfois amenée à penser que le timing n’aurait pas pu être pire, à la veille de son départ, elle avait fini par comprendre que c’était en réalité tout le contraire. Là où elle aurait pu aisément se jeter corps et âme dans les prémices de cette histoire, son départ l’avait forcée à attendre et à faire le point sur la situation. Ce n’était pas négligeable : presque deux mois plus tard, elle était sûre d’elle, sûre de ce qu’elle voulait. A savoir lui.

Le cadeau n’eut pas seulement l’effet escompté sur Marius – lui faire plaisir et lui prouver que même loin de lui elle ne l’avait pas oublié. Il sembla provoquer un déclic. Quand il se leva et s’approcha d’elle, Colleen ne lut pas immédiatement ses intentions. Elle ne décela pas tout de suite la flamme qui animait ses yeux clairs, la détermination qui perçait son regard. Aussi, quand il posa ses lèvres contre les siennes, elle haussa les sourcils sous l’effet de la surprise. Néanmoins la stupéfaction ne fut que de courte durée et bien loin d’en perdre ses moyens pour autant, elle s’empressa de lui répondre dans l’instant. Elle avait nourri une telle frustration à l’idée de ne pas pouvoir l’embrasser à l’aéroport, de ne pas pouvoir agir comme bon lui semblait, qu’elle ne se fit pas prier. Le baiser prit fin bien trop rapidement à son goût cependant, et quand Marius brisa le contact de leurs lèvres elle faillit protester. Mais c’était sans compter sur les paroles qu’il prononça par la suite. Lui donnant l’assurance nécessaire pour poursuivre, ses lèvres frôlèrent les siennes quand elle lui répondit, puis ils reprirent les choses là où ils les avaient laissées. Sans hésitation. Sans modération. Sans la moindre retenue. L’heure n’était plus ni aux confessions ni aux longs discours, parce que la vérité était que Colleen avait suffisamment parlé et qu’à présent son corps réclamait le sien. Ses mains furent partout à la fois, dans ses cheveux, sur sa barbe, sa peau. Le moindre contact lui semblait devenu aussi indispensable qu’une bouffée d’oxygène, et pourtant aucun d’entre eux ne parvenait véritablement à calmer son élan. Au contraire, ils l’alimentaient. Elle se retrouva appuyée contre la table en un rien de temps, les bras enroulés derrière la nuque de Marius, ses lèvres plus pressantes que jamais contre les siennes. Les mouvements qu’il dessina sur ses hanches ne firent qu’affoler davantage son rythme cardiaque, si bien qu’à bout de souffle, elle brisa temporairement le contact de leurs lèvres. Parce que le consentement devait être mutuel, elle avait besoin de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas la moindre envie de s’arrêter là. Que tout ce qu’elle désirait, en cet instant précis, c’était lui. Après avoir embrassé son cou, elle joua avec le premier bouton de sa chemise. Le regard plongé dans le sien, elle évoqua avec peu de subtilité son manque d’intérêt provisoire pour le dessert. Avant même qu’il ne prononce le moindre mot, elle lut sa réponse dans ses yeux bleus : il ne l’arrêterait pas. Son regard semblait s’être assombri, dévoré par le désir. C’était la première fois qu’elle le voyait ainsi et c’en était grisant. Elle esquissa un sourire quand il lui répondit, puis la main dans la sienne elle se laissa entraîner à l’étage.

Eclairée de manière indirecte par le salon en contrebas, la chambre était baignée d’une lumière tamisée qui conférait à l’espace une atmosphère naturellement plus intime. Cette fois Colleen ne perdit pas de temps à s’attarder sur les différents éléments de la pièce, son regard était rivé sur Marius, elle ne voyait que lui. Il réduisit la distance entre eux et le baiser reprit de plus belle. Mais il ne s’arrêta pas là. Ses lèvres roulèrent sur sa mâchoire et elle inclina son visage en arrière quand elles se dirigèrent vers son cou. Les baisers qu’il y déposa lui arrachèrent des frémissements de plaisir et elle ferma les yeux pour savourer la sensation. La bouche du beau brun s’attarda ensuite sur son épaule, et les mains de Colleen reprirent à leur tour leur exploration, se déplaçant de nouveau sous le tissu de sa chemise pour lui caresser la peau. Sa robe glissa sur le parquet quelques secondes plus tard et lorsque Marius s’écarta d’elle pour l’observer, elle ne flancha pas et soutint son regard. Parmi les choses qui auraient pu la mettre mal à l’aise, la nudité n’en faisait pas partie. Elle était à l’aise avec son corps, n’en avait pas honte. Elle était sage-femme : si elle était de nature pudique, elle ne se sentirait pas très légitime lorsqu’elle rappelait à ses patientes la nécessité d’être à l’aise avec son corps, de lui faire confiance. Cela ne signifiait pas qu’elle n’appréhendait pas la réaction de Marius, bien sûr qu’elle espérait lui plaire ; c’était la première fois qu’il la découvrait ainsi. Mais il ne sembla pas s’en plaindre, et d’une voix vibrante de sincérité il lui déclara qu’il la trouvait magnifique. Pour toute réponse, elle lui prit la main et l’attira à elle pour sentir de nouveau son corps contre le sien et l’embrasser. Elle frissonna sous ses caresses et ses doigts se hâtèrent de défaire les boutons de sa chemise pour qu’elle puisse véritablement sentir sa peau sur la sienne. Sans rompre le contact de leurs lèvres, elle laissa tomber le vêtement sur le sol sans cérémonie et celui-ci fut bientôt rejoint par son pantalon. Sentir Marius ainsi, presque nu contre elle, lui permit de prendre réellement conscience de la situation, mais au lieu de la freiner son corps réagit instinctivement en venant se presser contre le sien. Alors que ses doigts exploraient déjà son torse nu, elle interrompit leur baiser et en profita pour l’observer à son tour. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres, mais quand elle croisa le regard de Marius elle y lut une hésitation qu’il ne tarda pas à clarifier. Il avoua qu’il risquait d’être un peu rouillé, mais Colleen ne lui laissa pas le temps de continuer ; posant son doigt sur sa bouche, elle secoua la tête en signe de dénégation. « Shh, je m’en fiche » Murmura-t-elle. « Et puis, je pourrais dire la même chose… » Ajouta-t-elle, parce que s’il était honnête avec elle, elle se devait de l’être aussi. Avec un sourire, elle retira le doigt de sa bouche et s’empara de nouveau de ses lèvres. D’un coup de pied habile, elle envoya balader ses talons dans un coin de la pièce puis recula progressivement jusqu’à sentir le lit derrière elle. Avec un sourire mutin, elle contourna Marius pour échanger leurs positions et, posant ses mains sur ses épaules, elle le poussa délicatement à s’asseoir sur le lit. Elle s’installa sur ses genoux et enroula ses bras autour de son cou pour l’embrasser, ses lèvres se faisant de plus en plus insistantes alors qu’elles parcouraient les siennes, suivaient le tracé de sa mâchoire, se perdaient dans son cou et sur sa clavicule. Son cœur tambourinait contre sa poitrine, le sang affluait dans ses joues au point de leur donner une teinte rosée. Une infime partie d’elle craignait encore ce qui était en train de se produire, appréhendait le passage à l’acte et en redoutait les conséquences. Mais cette partie-là se laissait progressivement consumer par le feu qui l’animait, annihiler par le désir qui brûlait en elle. Elle qui avait pour habitude de réfléchir avant d’agir n’en était plus capable ; un brouillard épais enveloppait ses pensées, rendant vaine toute tentative de discernement. Alors elle ne pensa plus à rien, se laissant uniquement guider par son instinct. Ils basculèrent sur le matelas et leurs dernières réserves s'envolèrent en même temps que les derniers vêtements devenus des obstacles superflus à leur spontanéité.



Le corps dissimulé en partie par les draps qui le recouvraient, Colleen souffla pour dégager la mèche bouclée collée contre sa tempe qui lui barrait le visage. Lovée contre Marius, ses doigts saisirent délicatement sa mâchoire afin de faire pivoter son visage en direction du sien. Leurs regards se croisèrent et la moue sérieuse, elle chuchota dans la pénombre : « j’ai un aveu à te faire ». Elle se mordilla la lèvre inférieure, l’air grave, ses yeux scrutant les siens avec une rare intensité. « Je sais que ce n’est probablement pas le moment pour te dire ça… C’est peut-être même déplacé mais j’ai besoin que tu saches que… ». Prenant une profonde inspiration, elle prit appui sur son coude pour approcher sa bouche de son oreille. « … Je suis ravie que tu m’aies choisi pour te remettre en selle ». Un sourire étira les lèvres pleines de la jeune femme à l’évocation de cette expression particulière qui n’était pas sans lui rappeler des souvenirs. Son index s’aventura sur son torse. « Mais ne le crie pas sur tous les toits, je risquerais de faire des jalouses... » Ajouta-t-elle en riant et en posant de nouveau son visage sur son épaule.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyDim 25 Oct 2020 - 8:41

Avec Alice, tout avait été très vite. Tu étais cet étudiant australien perdu dans la capitale française. Tu étais tombé sous son charme immédiatement, sans te poser de questions et tu avais oublié en quelques secondes ce qu’était un monde où Alice n’en faisait pas parti. Et puis elle s’était ensuite enfuie avec ton frère et depuis, tu n’avais plus laissé personne toucher ton coeur de cette manière. Ce n’était pas difficile à faire, il y avait toujours une raison qui te poussait à blesser la femme que tu avais en face de toi. Car tu n’étais pas aveugle, tu pouvais lire dans leurs gestes, dans leurs paroles l’intérêt que les femmes qui croisaient ton chemin te témoignaient. Tu essayais de ne blesser personne mais c’était une illusion que de penser que ton désintérêt ne leur faisait pas de mal. Tu t’étais convaincu que tu serais bien mieux seul et que tu finirais certainement ta vie célibataire à regarder tes proches vivre la leur. Ce n’était pas ce que tu avais imaginé pour toi, ce n’était pas ce que tu espérais non plus mais c’était comme cela que les choses allaient se passer. Du moins, jusqu’à ce que tu rencontres Colleen. Le fait que votre relation n’ait pas commencé avec comme possibilité une quelconque relation amoureuse avait forcément joué en la faveur de la jeune femme. Mais elle aussi avait été aussi surprise que toi par la tournure qu’avait prise votre relation. Tu ne l’avais pas vu venir, tu n’avais pas imaginé qu’en quelques mois, Colleen pourrait prendre une telle importance dans ta vie. Qu’est-ce qui faisait qu’elle avait réussi à briser tes résolutions alors que tant d’autres avaient essayé ? Tu étais incapable de le dire. Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer la beauté naturelle de la jeune femme. Tu t’étais fait la réflexion lors de votre première rencontre mais sans trop t’y attarder non plus. Et puis ensuite, par une succession de hasards tu avais appris à la connaître et tu t’étais laissé charmer par son humour, par sa maladresse, par cette détermination dans cette nouvelle vie qu’elle reconstruisait peu à peu avec sa fille, à l’autre bout du monde. Parce que tu n’avais plus confiance en toi quand cela touchait ta vie amoureuse, tu ne pouvais t’empêcher de te demander ce que Colleen te trouvait pour s’attacher à toi et ne pas t’oublier pendant ces longues semaines qui vous avaient séparé lors du tournage de Race of Australia. Il y avait tellement de personnes plus intéressantes dans le monde, tu en étais persuadé … Pourtant, c’était dans ton appartement que se trouvait Colleen ce soir, c’était le repas que tu avais préparé que vous étiez en train de manger et, encore une fois avec la jeune femme, tu avais envie d’être optimiste. Cela ne t’arrivait vraiment pas souvent, presque jamais d’ailleurs et encore moins quand cela touchait des histoires de coeur mais tu t’étais fait une promesse, avec Colleen, tu essaierais vraiment et tu ne la laisserais pas te filer entre les doigts comme tu avais pu le faire avec Evelyn. Tes insécurités et tes peurs avaient pris le dessus et Evelyn s’était éloignée avant que vous ne puissiez être quoi que ce soit. Désormais, tu avais appris de toutes ces erreurs et tu espérais être ce dont Colleen avait besoin, cette personne qui partagerait sa vie sans la priver de la liberté de vivre la sienne. Tu n’avais pas eu tous les détails de sa vie avec son ex-mari mais tu en avais eu assez pour comprendre que ce que cherchait avant tout Colleen c’était d’être libre de faire ce qu’elle voulait.

Cela faisait des mois désormais que vous vous découvriez. Des mois que pour ne pas aller trop vite, vous jouiez la prudence et l’abstinence, gardant votre désir sous clé, ne le laissant faire que quelques petites apparitions. La dernière fois qu’il avait montré le bout de son nez, c’était sur la plage à Gold Coast, cette après-midi qui avait marqué vos derniers instants ensemble avant la séparation qu’avait représenté Race of Australia et qui avait laissé vos esprits échauffés. Ce soir, la tension qui existait dans votre relation depuis le début était à son comble. Parce qu’elle n’avait plus aucune raison d’être réprimée, parce que vous le saviez, vous le sentiez, vous étiez tous les deux prêts à aller plus loin. Tu n’étais pas de ces hommes qui courent le lit des femmes, tu avais besoin de connaître ta partenaire et avec Colleen, c’était bel et bien le cas et cela rendrait les choses plus spéciales. « Tu as raison, et je ne l’ai pas oublié d’ailleurs. Mais tu sais, on n’est pas obligés d’attendre le deuxième épisode de Race of Australia pour que tu viennes chez moi » Les paroles de la jolie brune te ramenèrent à la réalité et en effet, elle avait raison. Vous n’aviez désormais plus besoin de raisons spéciales pour vous voir. Du moins tu l’espérais. Parce que même si vous n’étiez certainement pas prêts à parader votre relation dans tout Brisbane, tu savais déjà que tu ne refuserais aucune invitation à passer du temps avec Colleen. Pour la première fois depuis des années, la perspective de quitter l’université juste après tes cours était alléchante. Si ton métier te permettait bien une chose c’était d’être flexible avec tes horaires en dehors de tes heures de cours et cela sera certainement utile pour coller à l’emploi du temps plus chaotique de Colleen en temps que sage-femme. « Je saurai me rendre disponible si je suis invité avant. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. C’était nouveau tout ça, de ne pas avoir d’occasion pour se voir, que potentiellement tout temps libre puisse être un temps partagé sans raison, juste parce que vous étiez heureux de passer du temps ensemble. Oh il y aura forcément des moments où vous aurez besoin d’être seuls mais vous arriverez à gérer les deux, du moins tu l’espères.

Une fois le repas terminé, Colleen était partie chercher un cadeau. Un petit quelque chose qu’elle t’avait ramené de sa grande aventure. Tu ne savais pas à quoi t’attendre mais tu pouvais honnêtement dire que tu ne t’attendais pas au porte-clé qu’elle te mit entre les mains. Ce n’était pas l’objet en temps que tel qui était important, c’était tout ce qui se cachait derrière. La petite planche de surf gravée de cette date que tu n’oublieras jamais, peu importe comment finissent par se passer les choses avec Colleen. C’était peut-être niais de le dire ainsi mais tu avais l’impression que la jolie brune venait de te mettre son coeur entre les mains. Quand ton égard croisa le sien, tu savais que tu n’étais pas loin de la vérité et c’est cette certitude qui te donna le courage de faire ce que tu rêvais de faire sans te l’autoriser jusqu’ici. Tu t’emparais des lèvres de Colleen avec fougue, ne laissant aucun doute à la jeune femme sur tes intentions. Des intentions qu’elle devait partager car une fois la surprise passée, elle s’investit autant que toi dans ce baiser, laissant votre désir prendre le dessus sur toute pensée rationnelle. A cet instant précis, le repas, le dessert, tout ça n’avait plus aucune importance, tu n’avais plus qu’une idée en tête, celle de découvrir Colleen toute entière, de ne faire qu’un avec elle pendant quelques minutes. Rien que de l’imaginer, tu te sentais perdre pied alors que son corps était lové contre le tient, que ses mains se baladaient sur ton visage, dans tes cheveux, alors que les tiennes trainaient sur sa hanche. Cela faisait longtemps, des années qu’un tel désir ne t’avait pas habité et tu étais à la fois excité de l’assouvir et à la fois anxieux de ne pas être à la hauteur. Les paroles de Colleen sur son envie de sauter le dessert pour l’instant te firent oublier tes craintes quelques instants et tu attrapais sa main pour la ramener dans cette chambre que vous aviez fui quelques heures plus tôt. Désormais il n’était plus question de s’échapper. Vous n’en aviez de toute manière pas envie. Ta chambre était bercée de cette lumière tamisée car venant de la pièce en dessous. Il n’était plus temps de se poser des questions, il était temps d’agir. Et c’est ce que tu fis, goûtant à la peau de Colleen comme un enfant déguste son premier bonbon. C’était grisant comme sensation et tu ne tardais pas à la débarrasser de sa robe, magnifique certes, mais de trop désormais. Colleen ne chercha pas à se cacher, au contraire même, elle soutint ton regard et tu lui dis la seule chose qui te passa par la tête à cet instant précis, qu’elle était magnifique. Bientôt, son corps presque nu se retrouva de nouveau contre le tient et si elle ne s’était pas attaquée à ta chemise, tu l’aurais fait toi-même car tu avais envie de retirer cette couche inutile qui t’empêchait de sentir le corps chaud de Colleen contre le tient. Il ne fallut que quelques minutes pour que ta chemise et ton pantalon n’aillent s’étaler sur le plancher et quand enfin, ta peau toucha celle de Colleen, quand tu la sentis tout contre toi, tu soupirais d’aise alors que ton corps répondait au sien comme si c’était une évidence, comme si elle était la mélodie que ton vieil instrument attendait. Malgré ton cerveau légèrement embué, tu ne pus t’empêcher de dire à la jolie brune que tu risquais d’être rouillé à l’exercice mais tu vais à peine fini ta phrase qu’elle te coupa en posant son doigt sur tes lèvres : « Shh, je m’en fiche. Et puis, je pourrais dire la même chose… » En vérité, c’était plus pour la prévenir que pour te rassurer car tu ne comptais pas faire un pas en arrière, tu comptais plutôt faire deux pas en avant. Les mots que tu aurais pu prononcer s’évaporèrent de ton esprit alors que Colleen déposait de nouveau ses lèvres sur les tiennes. A cet instant précis, plus rien n’avait d’importance à part elle, ses baisers, son corps qui te faisaient redécouvrir des sensations oubliées … Tu la laissais te manœuvrer de telle manière à ce que tu te retrouves assis sur ton lit, Colleen sur les genoux. Tes bras vinrent instinctivement s’enrouler autour de sa taille alors que tes mains se faisaient baladeuses. Il n’était plus temps de réfléchir, il était simplement temps de laisser vos désirs prendre le dessus. Il y avait certainement des dizaines de raisons qui pouvaient être trouvées pour tout arrêter mais tu n’en avais pas envie. Tu laissais la raison disparaître, laissant les sentiments prendre le dessus. Chaque soupir s’échappant des lèvres de Colleen n’était qu’une raison de plus de continuer. Bientôt, les derniers vêtements que vous portiez rejoignirent les premiers sur le sol et vous vous laissiez porter dans ce monde nouveau que vous ne faisiez que découvrir …

△ △ △ △ △

Allongé sur le dos, Colleen dans tes bras, tes yeux se perdaient sur le plafond alors qu’un profond sentiment de plénitude et de bien-être t’enveloppait. Cela faisait des années que tu ne t’étais pas senti aussi léger, aussi heureux pour une fois. Tes doigts dessinaient des formes indiscernables sur l’épaule de Colleen qui ne tarda pas à t’attraper la mâchoire pour que vos regards se croisent : « j’ai un aveu à te faire  » Tu lèves un sourcil, son air sérieux ne te disant rien qui vaille, tu sens ton rythme cardiaque s’accélérer légèrement. Mais tu ne dis rien, tu la laisses faire son aveu. « Je sais que ce n’est probablement pas le moment pour te dire ça… C’est peut-être même déplacé mais j’ai besoin que tu saches que… Je suis ravie que tu m’aies choisi pour te remettre en selle » Tu manques de t’étouffer quand elle prononce ces mots au creux de ton oreille. Déjà parce que tu t’attendais à une mauvaise nouvelle, oui le pessimisme ne peut pas complètement disparaître et ensuite parce qu’effectivement, cette expression à ce moment précis était bien choisie. Ton rire se mêla au sien quand ton cerveau compris que ce n’était pas une mauvaise chose. « Mais ne le crie pas sur tous les toits, je risquerais de faire des jalouses... » En guise de réponse, tu te tournais légèrement, te mettant sur le côté pour pouvoir déposer tes lèvres sur les siennes. « Je vais finir par croire que vous voulez ma mort mademoiselle Sainsbury … » Lui dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. Tes doigts vinrent chasser une mèche brune de son visage pour l’accompagner derrière son oreille. Tu étais à peu près certain de ne jamais te lasser de l’admirer. Encore plus quand elle était lovée dans tes bras, complètement nue sous tes draps. « Je ne pouvais pas rêver de meilleure partenaire pour me remettre en scelle. » Lui dis-tu le plus sérieusement du monde, tout à fait sincère. Tu avais utilisé cette expression au Canvas, sans t’en rendre compte mais tu savais déjà qu’elle allait te suivre un bon moment. « J’ai toujours du mal à croire que tout ceci n’est pas un rêve. » Ajoutas-tu dans un murmure tout en laissant tes doigts tracer les contours du visage de Colleen. Ce serait un rêve cruel si ça en était un car il aurait un goût de réel bien prononcé. Alors que le silence vous entourait de nouveau, tu entendis le ventre de Colleen grogner. Un sourire amusé se dessina sur ton visage et tu déposais un baiser sur ton nez avant de lui dire : « Ne bouge pas. » Tu te levais et enfilais rapidement ton boxer plus parce que tu savais qu’Allan passait son temps libre à épier ses voisins qu’autre chose. Tu te diriges dans la cuisine où tu attrapes les vermines de mousse au chocolat et tu remontes dans ta chambre avec deux cuillères. Tu poses le tout sur la table de nuit avant de te glisser de nouveau sous les draps où ton corps de nouveau nu se réchauffe suite à la fraicheur de ton loft. Attrapant une mousse au chocolat et une cuillère, tu la tendis à Colleen en disant pour la taquiner : « Avoue que tu ne voulais pas passer complètement à côté du dessert. » Il y avait quelque chose d’intime et de réconfortant dans cet échange car il te donnait la certitude que Colleen n’allait pas disparaître, pas avant un bout de temps dans tous les cas.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyLun 26 Oct 2020 - 8:06

On ne pouvait pas leur reprocher de ne pas avoir pris leur temps. Et du temps, c’était précisément tout ce dont avait eu besoin Colleen pour accepter l’idée qu’elle n’était peut-être pas vouée à rester célibataire, en fin de compte. Le processus qui l’avait menée à cette conclusion avait été aussi long que laborieux, l’obstination faisant indubitablement partie des défauts de la sage-femme. Car quand Colleen avait une idée en tête, l’en déloger relevait presque de la mission impossible. Or son divorce avec August l’avait tant marquée qu’elle avait été prête à prendre une décision radicale, une décision qu’elle avait pleinement assumée et dont elle avait balayé les conséquences non sans une certaine naïveté. Rester seule, pour une durée indéterminée. Et pour ce faire, elle avait compté sur tous ses autres projets, des projets qui n’impliquaient pas la présence d’un homme à ses côtés. Des projets qu’elle n’avait jamais pu réaliser en étant mariée à August. Retrouver un poste en tant que sage-femme, pour commencer, et s’investir à fond dans sa mission. Le fait de ne plus devoir compter ses heures en permanence était un réel soulagement pour elle, qui avait été privée de cette liberté-là par le passé. Elle pouvait désormais gérer son agenda comme bon lui semblait, commencer à l’heure qu’elle souhaitait et terminer sa journée dès lors qu’elle considérait son travail achevé. En agissant de la sorte, elle avait eu le sentiment de rattraper toutes les années perdues à jouer les femmes au foyer au détriment de ses compétences dans le domaine médical. La reprise du sport avait été son autre priorité. Si à Londres elle s’était contentée de son vélo d’appartement, sa nouvelle vie à Brisbane signifiait qu’elle pouvait enfin suivre des cours sans devoir obtenir une quelconque autorisation au préalable. Décision qu’elle n’avait pas regrettée, le suivi des cours de danse et de yoga ne lui ayant pas seulement permis de retrouver un précieux équilibre qu’elle jugeait indispensable, mais ayant aussi eu comme conséquence d’élargir son cercle de connaissances, voire de nouer de précieuses amitiés. Et puis d’autres projets avaient progressivement vu le jour : le bénévolat au service pédiatrie de l’hôpital, la recherche immobilière, et même sa participation à Race of Australia… Des projets sur lesquels elle n’avait pas comptés au début, mais qui s’étaient imposés dans son esprit comme une évidence. En définitif, la première année de Colleen à Brisbane avait été si rythmée qu’en théorie, suivre son plan initial n’aurait pas dû s’avérer si difficile. Et elle y était parvenue, un certain temps. Malgré les quelques opportunités qui s’étaient présentées à elle – son accent Anglais semblant remporter un franc succès auprès des Australiens – elle était toujours parvenue à suivre sa ligne de conduite sans faire trop d’efforts ni nourrir de remords. La liberté avait eu une saveur si particulière, si exquise, qu’aucun aspect de la vie de couple ne lui avait véritablement manqué. Pas même le sexe, n’en déplaise à sa collègue préférée Izzie. Depuis, pourtant, la donne avait changé. Avec Marius, elle s’était surprise à rêver d’une autre vie, à oser espérer. Elle ne l’avait pas vu venir, avec ses beaux yeux clairs et son sourire communicatif, sa faculté à l’apaiser et à la faire se sentir en sécurité. Elle avait reconnu en lui une âme généreuse, puis avait découvert le professeur charismatique et dévoué avant de tomber sous le charme de l’homme droit, attentionné, qui cachait malgré tout un lourd passé et des cicatrices encore profondément ancrées. A aucun moment elle n’aurait pu prédire ce qui allait se produire, néanmoins avec du recul elle ne pouvait prétendre qu’elle regrettait une seule de ces étapes qui l’avaient conduite à se retrouver là, ce soir-là, dans ses bras. Elles lui avaient permis d’ouvrir les yeux et de gagner en confiance.

Désormais, tout était à refaire, à réapprendre. Elle avait si longtemps suivi une routine de couple qu’elle en avait oublié les premiers émois et les premières découvertes. A tel point qu’elle avait presque l’impression d’être inexpérimentée. Parce qu’elle n’avait aucune envie d’établir un parallèle entre August et Marius – et encore moins dans cette situation en particulier – elle avait réellement le sentiment de repartir de zéro, vierge de toute expérience amoureuse significative. Et en réalité, elle n’était pas si éloignée de la vérité. Elle ne pouvait compter sur ce qu’elle avait connu par le passé pour la guider, car tout était différent. Elle était plus âgée, plus mature, que lors de sa première fois. Plus impatiente aussi, d’une certaine manière, et elle ne pouvait nier qu’elle avait également plus d’attentes, compte-tenu du temps qui s’était écoulé depuis qu’elle avait pris conscience de son attirance pour Marius. Et pour couronner le tout, qu’elle ait si souvent imaginé ce qui pourrait se produire une fois qu’elle se retrouverait seule avec lui ne l’aidait probablement pas non plus. Néanmoins, à la seconde où leurs lèvres se retrouvèrent, toutes ses craintes s’envolèrent instantanément. Dans les bras de Marius, elle se sentit à la fois sûre d’elle et en sécurité, comme si plus rien ne pouvait l’atteindre. Bien plus que le vin qu’elle avait bu tout au long du repas, l’anticipation et le désir l’enivrèrent. Ce fut comme si son cerveau ne répondait plus, comme si son corps avait subitement bloqué toute pensée rationnelle pour la faire profiter pleinement de l’instant. Incapable de s’arrêter, ses lèvres poursuivirent leur exploration, goûtant aux siennes puis à sa peau dès qu’elle en eut l’opportunité. Ses mains redécouvrirent son visage, en redessinèrent les contours, glissèrent sur son épiderme pour en reconnaître la moindre parcelle. Son corps était comme électrifié, le courant si puissant qu’elle avait l’impression de vibrer sous chacune de ses caresses. Les sensations étaient si intenses et exaltantes qu’elle aurait voulu que l’instant se prolonge éternellement, pour qu’elle ne quitte plus jamais ses bras et reste à jamais lovée contre lui, son regard dans le sien, ses lèvres sur les siennes, leurs corps unis et complices. Pourtant, en dépit de sa détermination, la tension fut telle que vint le moment fatidique où elle n’y tint plus et, soupirant de plaisir, s’abandonna complètement dans les bras de son amant.

Quand elle rouvrit les yeux dans la pénombre, ils brillaient. Une fois de plus elle aurait été bien en peine d’évaluer le temps qui s’était écoulé depuis qu’ils s’étaient retrouvés, mais n’en avait cure. Elle se sentait apaisée, sereine, comme si elle flottait sur un petit nuage et que rien ne pouvait plus l’atteindre. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire béat et sous les draps, elle se blottit instinctivement contre Marius. Sa main posée sur son torse, elle se laissa bercer un instant par les battements de son cœur et naturellement en vint à caler sa respiration sur la sienne. Le silence qui s’étirait entre eux n’avait rien d’intimidant et elle ne chercha pas à le combler. Les pensées, refoulées jusqu’à présent, revinrent finalement nourrir son esprit et les images se bousculèrent, se mêlant à ses perceptions. Elles ne laissaient place à aucun regret cependant. Colleen chérissait le moment qu’elle venait de passer et savait déjà qu’elle ne l’oublierait pas de sitôt. Nul ne pouvait prédire comment les choses évolueraient entre Marius et elle, mais elle lui faisait confiance et était prête à se laisser porter, sans trop réfléchir aux conséquences. Le cœur qu’elle sentait battre sous ses doigts lui semblait bien trop précieux pour qu’elle puisse être tentée de laisser ses craintes reprendre le dessus et pour la première fois depuis son arrivée en Australie, elle acceptait le fait de ne pas tout contrôle. Elle était en paix avec elle-même. Elle referma les yeux un instant et savoura la sensation des doigts de Marius sur son épaule nue, avant de céder à l’envie de briser le silence. Elle les rouvrit et sa main remonta en direction de son visage pour l’incliner délicatement vers elle et croiser son regard. Sa moue redevint sérieuse et elle plissa les yeux avant d’admettre qu’elle avait une confession à lui faire. Elle avait conscience qu’elle jouait un peu avec ses nerfs, et qu’après ce qui venait de se passer elle n’aurait pu trouver pire moment pour faire ce genre de trait d’humour, mais l’occasion était trop belle pour qu’elle puisse y résister. Alors elle fit durer le suspense, jouant volontairement avec les mots avant d’y mettre un terme et d’annoncer, un sourire au coin des lèvres, qu’elle était ravie qu’il l’ait choisie elle pour se remettre en selle. Le simple fait de prononcer cette expression ridicule à voix haute la fit perdre son air grave et son rire ponctua la dernière phrase sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour le réprimer. Il fallait dire que la réaction de Marius valait le détour et était à la hauteur de ses espérances. Colleen n’était pas peu fière de son petit effet et seules ses lèvres qui se posèrent sur les siennes parvinrent à la faire taire.

Quand sa voix répondit à la sienne et qu’il la soupçonna de vouloir sa mort, elle secoua doucement la tête en signe de dénégation. « Certainement pas, mort tu ne me serais plus d’aucune utilité… » Souffla-t-elle, joueuse, en arquant un sourcil et en faisant rouler ses doigts jusqu’à sa hanche. Elle frissonna quand il replaça une mèche derrière son oreille, et songea que ses cheveux devaient être dans un sacré désordre après ce qu’il s’était passé. Une fois de plus, elle ne chercha pas à se cacher cependant et au contraire, pressa un peu plus fort son corps contre celui de Marius alors que son regard ne quittait plus le sien. D’un air sérieux, il lui dit qu’il n’aurait pas pu rêver d’une meilleure partenaire et qu’il avait encore du mal à croire que justement, tout cela n’était pas qu’un rêve. Elle esquissa un sourire et pinça délicatement sa peau juste au-dessus de sa hanche. « Si c’était un rêve, je ne pourrais pas faire ça » Fit-elle, lucide. « Et je n’ai pas de quoi me plaindre non plus… Tu es sûr que tu étais vraiment rouillé ? » Ajouta-t-elle, dubitative, avant de tendre ses lèvres vers les siennes et de l’embrasser lentement, sans la moindre précipitation cette fois-ci. Elle n’était pas pressée : elle n’avait aucune intention de quitter la chaleur réconfortante de ce lit de toute façon, ou de le laisser s’échapper. Ce simple contact fit gonfler le désir en elle, mais c’était sans compter sur son estomac qui se rappela à elle quelques secondes plus tard et l’empêcha de poursuivre, car à la seconde où Marius s’en rendit compte il interrompit leur baiser. Il en déposa un dernier sur son nez puis lui demanda de ne pas bouger. « D’accord… » Fit-elle, résignée. Raisonnable, elle résista à l’envie d’agripper sa main et l’empêcher de partir, et se contenta plutôt de rouler sur le dos pour l’observer alors qu’il se levait et enfilait un boxer. Son regard inquisiteur glissa sur sa silhouette qui se découpait dans la lumière tamisée, et elle ne le lâcha des yeux que lorsqu’il disparut finalement de son champ de vision. Elle soupira alors et resserra l’étreinte des draps autour de son corps nu, l’absence soudaine de Marius lui donnant froid. Heureusement, ce dernier ne tarda pas à revenir, et en bonne compagnie de surcroît : il tenait dans ses mains deux verrines de mousse au chocolat et des cuillères. Le ventre de Colleen se remit à gronder et elle posa instinctivement sa main dessus pour le faire taire, alors que la frustration s’inscrivait distinctement sur ses traits. Marius la rejoignit sous les draps et quand il lui tendit une verrine et une cuillère, elle se redressa pour s’asseoir sur le matelas avant de les accepter. « Merci ». Elle plongea la cuillère dans la mousse au chocolat sans perdre de temps et la ramena à ses lèvres. Elle poussa alors un profond soupir de satisfaction et sourit quand Marius la taquina à propos du dessert. « Mmh, ce serait mal me connaître que de penser que je l’avais oublié, ce dessert… ». Elle reprit une bouchée de chocolat et tourna son visage vers Marius. « Et toi, avoue que tu as choisi de faire ce dessert uniquement parce qu’on dit que le chocolat est un aphrodisiaque… ? » Ajouta-t-elle, un sourire en coin et une lueur espiègle au fond du regard. Elle se décala légèrement sur le matelas pour se rapprocher de lui. « C’est vraiment super bon en tout cas. Tu sais, je ne plaisantais pas vraiment tout à l’heure quand je disais que si tu continuais comme ça, je n’aurais plus envie de repartir… D’ailleurs, je propose qu’on ne quitte plus jamais ce lit, mmh ? Qu’on oublie l’heure, l’extérieur, nos boulots… Est-ce que ce serait vraiment trop en demander ? » Demanda-t-elle, presque sérieuse, en glissant sa cuillère dans la verrine de Marius pour lui en piquer une bouchée. La sienne était encore à moitié pleine mais lorsqu’il croisa son regard, elle haussa les épaules, l’air innocent. « Je voulais juste voir s’il y avait une différence, au cas où tu essayerais de me droguer depuis le début de la soirée… » Se justifia-t-elle sans une once de crédibilité, son visage se fendant d’un énième sourire avant de lui voler un baiser et de reprendre son propre dessert.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyJeu 29 Oct 2020 - 17:08

C’était une nouvelle aventure qui commençait pour toi, avec Colleen. Tu avais fui pendant si longtemps toute relation amoureuse, tu réalisais aujourd’hui que tu ne savais pas vraiment ce que c’était que d’être un couple. Enfin si, tu en avais une idée préconçue mais tu n’avais plus créé cette entité si particulière depuis Alice, depuis ta jeunesse. Les années avaient passé et faire un couple à plus de quarante ans n’avait rien à voir avec ce que tu avais vécu à l’époque. Tout ça tu le savais, mais Colleen t’avait convaincu de te jeter dans le vide, de tenter cette expérience. Peut-être que tu ne t’étais finalement pas résigné à terminer ta vie tout seul, peut-être que sans t’en rendre compte tu avais continué à chercher cette personne qui te donnerait envie de prendre le risque. Et cette personne tu l’avais trouvée dans la belle brune que tu tenais dans tes bras. Cette belle anglaise dont l’accent n’avait pas encore disparu et qui t’avait fait tourner la tête quand d’autres s’y étaient essayées. Tu ne savais pas ce que vous réservait l’avenir, tu ne savais pas de quoi demain sera fait mais là tout de suite, Colleen blottie contre toi, tu avais rarement été aussi heureux. Tu te fichais que cela te fasse passer pour un idiot. L’histoire qui vous avait amenés dans ce lit était belle. Elle était douce, tranquille et sans accroche. Dans un parcours comme le tient, c’était assez rare pour le souligner. Tu avais bien veillé à tenir éloigné de Colleen ta famille ainsi que tes amis mais tu savais que cela ne seras pas toujours possible. Déjà parce que tu auras envie de partager ton bonheur et ensuite parce que vous ne pouviez pas vivre dans une bulle pour toujours. Ce n’était pas possible même si c’était très tentant … Ta peau contre celle de la jolie brune, ses cheveux sur ton épaule, tu n’avais pas envie de trop réfléchir. Il y aura un temps pour réfléchir mais pour l’instant, tu voulais tout simplement ressentir et surtout graver dans ta mémoire chaque moment de cette soirée. Tu savais déjà que le porte clé que t’avait offert Colleen et qui était resté sur la table à manger serait ajouté précieusement à tes clés pour que tu aies l’impression d’avoir toujours une partie de Colleen avec toi dans ton quotidien. Tu ne te faisais pas d’illusions, ce quotidien était déjà bien rempli par vos deux emplois du temps et la jeune femme à tes côtés avait des obligations de mère également mais cela n’empêchait pas que vous puissiez vous voir régulièrement et que vous continuiez à construire cette histoire de vos deux mains hésitantes mais décidées. Une chose te paraissait désormais évidente, il était hors de question de te priver de Colleen maintenant que tu l’avais retrouvée. Heureusement que vous aviez attendu qu’elle rentre de sa belle aventure, tu n’aurais jamais accepté de la laisser partir si tu avais goûté à ce bonheur si spécial qu’elle venait de te faire découvrir. C’était pleinement conscient que tu te lançais dans cette histoire, conscient que tu avais des choses à apprendre et aussi conscient que tu allais faire des erreurs. Tu étais loin d’être parfait et tu mettais les pieds sur un terrain que tu connaissais peu alors il fallait s’attendre à ce que tu dérapes de temps en temps. Mais ce goût de l’inconnu était loin de te dissuader de continuer à avancer, au contraire, il te donnait envie de persévérer.

Rouvrir les yeux avec Colleen lovée contre toi, pouvoir laisser tes doigts dessiner des formes sur son épaule, c’était tout aussi précieux que ce que vous aviez partagé plusieurs minutes plus tôt. Il y avait toujours eu une forme d’intimité particulière qui se créait après que des corps se soient découverts et aient commencé à s’apprivoiser. Cette intimité, c’était ça qui te manquait bien plus que le sexe pourrait jamais te manquer. Dans ces instants suivants, vous êtes tous les deux à nus, au sens propre comme au figuré, et vous ne pouvez pas vous cacher. Alors tu profites de ce silence pour laisser les images envahir ton esprit. Elles ne s’effaceront pas facilement, tu le sais et tu comptes bien les chérir pendant longtemps. Vos corps ne veulent plus se quitter et c’est Colleen qui rattrape ton attention en te tournant la tête pour te faire une confession. Toi, tu lui voles un baiser avant de te mettre à paniquer. Les choses ne pouvaient pas mal tourner aussi vite n’est-ce pas ? Le pessimiste qui était en toi tentait de reprendre le dessus mais les yeux pétillants de Colleen et le fait qu’elle soit toujours dans tes bras te rassura. C’est un rire qui s’échappa de tes lèvres à ses paroles, un rire franc qui faisait remonter d’autres souvenirs, bien plus sages … « Certainement pas, mort tu ne me serais plus d’aucune utilité… » Elle n’avait pas tord et tu ne comptais pas mourir de toute manière, pas littéralement en tout cas. Tu laissais échapper un petit soupir quand la main de Colleen se posa sur ta hanche. Tu ne lui répondis pas, te laissant bercer par les sensations qui t’habitaient. Parce que tu as vraiment du mal à croire que tout ceci n’est ps un rêve, tu confies cela à la demoiselle ce qui semble l’attendrir autant que l’amuser vu que tu réutilises sa nouvelle expression favorite : « Si c’était un rêve, je ne pourrais pas faire ça. Et je n’ai pas de quoi me plaindre non plus… Tu es sûr que tu étais vraiment rouillé ? » Effectivement, tu ressens très clairement le pincement de ta peau sous les doigts de la sage-femme. Mais malgré tout, une partie de toi reste toujours incapable de croire que tu as réussi à charmer une personne telle que Colleen. Face à tous les hommes de Brisbane, qu’avais-tu à lui proposer ? Ton amour et ton attention certes mais comme tant d’autres … Tu ne cherchais pas à ce que Colleen te complimente ou quoi que ce soit de ce genre mais tu avais juste du mal à comprendre. Pas que tu allais t’en plaindre, loin de là ! Vos lèvres se rencontrèrent de nouveau, à des années lumière de la ferveur qui vous avait habitée. Désormais, vous preniez votre temps, vous aviez encore tellement de choses à apprendre l’un de l’autre. Déposant un baiser sur le bout de son nez, tu te détachais légèrement de ton visage pour lui répondre : « Je suis heureux d’apprendre que ça ne s’est pas ressenti. » Et tu l’étais réellement. Car même si tu ne t’étais pas mis de pression particulière et que Colleen avait su faire voler en éclat tes appréhensions en quelques secondes, il n’en restait pas moins que ta performance aurait pu être moyenne voire médiocre. « Je n’ai jamais été intéressé par le sexe sans sentiment et ne m’attachant pas facilement, cela crée forcément de la rouille. » Ce n’était pas pour que Colleen se sente spéciale que tu lui disais cela, c’était la vérité. Elle était spéciale de toute manière, beaucoup plus que ce qu’elle ne devait le penser mais ce sera à toi de le lui montrer désormais, de le lui faire comprendre à travers des gestes et des attentions du quotidien, le temps qu’elle acceptera de le partager avec toi. En entendant son ventre grogner, tu repensais aux mousses au chocolat que tu avais préparées pour le dessert et tu brisais le baiser que tu partageais avec Colleen pour aller les chercher. Il serait bête de s’en priver si elle avait faim et puis, elle n’avait pas à quitter le lit pour les déguster. Tu pouvais sentir le regard de la jeune femme sur toi et tu aurais pu te retourner pour t’emparer de ses lèvres mais il y aura du temps pour cela, après la mousse au chocolat. Tu ne tardais pas à récupérer deux verrines que tu ramenais dans la chambre et de reprendre ta place dans le lit. Colleen se releva pour attraper la mousse que tu lui tendis et ne tarda pas à en prendre une bouchée : « Merci. Mmh, ce serait mal me connaître que de penser que je l’avais oublié, ce dessert... Et toi, avoue que tu as choisi de faire ce dessert uniquement parce qu’on dit que le chocolat est un aphrodisiaque… ?  » Tu laisses échapper un petit rire en secouant la tête quand elle prononce ces mots. C’est plutôt parce que tu sais qu’elle aime le chocolat que tu l’as choisi ce dessert et parce que tu étais à peu près certain de ne pas le louper. Mais tu aurais pu le choisir pour cette raison aussi … « Que veux-tu ? Je voulais mettre toutes les chances de mon côté. » Te surpris-tu à dire avant de lui faire un clin d’oeil. Très clairement, tu doutais que la mousse au chocolat aurait changé quelque chose mais si c’était le résultat que tu avais quand tu en préparais, tu allais te mettre aux fourneaux plus régulièrement avec cette recette. « C’est vraiment super bon en tout cas. Tu sais, je ne plaisantais pas vraiment tout à l’heure quand je disais que si tu continuais comme ça, je n’aurais plus envie de repartir… D’ailleurs, je propose qu’on ne quitte plus jamais ce lit, mmh ? Qu’on oublie l’heure, l’extérieur, nos boulots… Est-ce que ce serait vraiment trop en demander ?  » C’était impossible, vous le saviez tous les deux mais tout comme Colleen, tu n’avais nullement envie de retrouver le monde extérieur et ses contraintes. Tu avais envie de prolonger cette bulle, qu’elle puisse durer le plus longtemps possible. « Non, ce n’est pas trop demander, ce serait parfait. » Lui répondis-tu doucement. Parce que tu n’avais pas envie qu’elle parte. Elle était déjà partie pendant un mois et demi, loin de toi et tu n’avais pas envie que cela se reproduise. En même temps, tu ne comptais pas l’empêcher de faire quoi que ce soit non plus. « Et moi non plus je ne plaisantais pas quand je disais que tu pouvais rester le temps que tu voudras. » Ton regard plongé dans le sien, tu voulais qu’elle comprenne à quel point tu étais sérieux. Ce n’était pas toi qui allais la mettre dehors, bien au contraire ! Tu savais qu’elle devrait partir, pour son boulot, pour Lou et pour pleins d’autres raisons mais si tu pouvais la convaincre de venir passer la soirée chez toi quelques fois, tu n’allais pas t’en priver. Elle planta ensuite sa cuillère dans ta mousse au chocolat et tu levais un sourcil avant qu’elle ne s’explique : « Je voulais juste voir s’il y avait une différence, au cas où tu essayerais de me droguer depuis le début de la soirée… » Tu lui rendis son baiser un sourire aux lèvres avant de prendre une nouvelle bouchée de ta mousse. « Si ce n’est que ça, il suffisait de demander. » Lui dis-tu avant de prendre de la mousse sur ta cuillère et d’avancer cette dernière vers la bouche de Colleen. « Je n’ai pas drogué la mousse par contre, je pense alors découvert une nouvelle drogue. » Ajoutas-tu, le regard pétillant et brûlant alors que tes yeux profitaient du corps dénudé de Colleen. Une fois qu’elle eut mangé la mousse, tu trempais de nouveau la cuillère dans ta verrine et tu déposais son contenu doucement, sur la peau de la jeune femme. Un tracé chocolaté que tu ne tardais pas à chasser avec tes lèvres, te délectant des réactions de Colleen. « Hum … » Murmurais-tu contre sa peau : « Cette mousse est encore meilleure dégustée ainsi. » Ne pus-tu t’empêcher de dire avant de relever la tête, un grand sourire sur les lèvres.

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Message(#)You draw stars around my scars. (Malleen) EmptyVen 30 Oct 2020 - 11:20

En fermant les yeux un peu plus longtemps, Colleen aurait pu aisément céder à l’appel de Morphée. Car ce n’était guère l’excitation qui prédominait en cet instant, mais bien la quiétude. Blottie contre Marius, entourée de ses bras, elle se sentait sereine et apaisée, et en sécurité. Ce sentiment de sécurité, elle l’avait toujours ressenti à son contact, sans doute dès leur toute première rencontre. Il avait cette faculté à dégager une aura rassurante, à la faire se sentir parfaitement à l’aise et à l’abri de tout danger. Quand elle était près de lui, elle avait cette impression constante d’être armée d’un bouclier capable d’agir contre tout et n’importe quoi. Il n’émanait pourtant pas de lui une once de violence, c’était même tout le contraire. Elle le considérait comme une force tranquille, mais une force capable de la protéger néanmoins. Peut-être qu’au fond, c’était tout ce qu’elle avait toujours recherché chez un homme sans le réaliser. Dans un tout autre style, August lui avait également apporté cette sérénité pendant de longues années. Même s’il comportait également des travers, son tempérament de feu, déterminé, confiant et ambitieux lui avait toujours fait ressentir une certaine forme de sécurité. Comme si rien ne pourrait l’atteindre, tant qu’elle serait près de lui. C’était quelque chose qu’elle avait réalisé très tôt, et dont elle avait eu la confirmation quelques mois seulement après le début de leur relation. Quand elle était tombée enceinte, August ne l’avait pas laissée tomber, il lui avait donné l’assurance nécessaire pour mener à bien sa grossesse, tout en ne cessant de lui rappeler qu’il pourrait toujours compter sur lui, qu’il les protégerait envers et contre tout, elle et leur futur enfant. Là où de nombreux garçons auraient pu être terrorisés à la perspective de devenir père à vingt ans, lui ne s’était pas laissé démonter et avait toujours mis un point d’honneur à la rassurer et à la motiver. Même des années après, en dépit de ce qu’il s’était passé entre eux et de son amertume, elle ne pouvait le nier : il avait été là au moment le plus difficile de sa vie, quand tout avait basculé du jour au lendemain, que ses ambitions, ses rêves, avaient volé en éclats. Il lui avait apporté le soutien dont elle avait eu tant besoin, et pendant longtemps elle avait considéré celui dont elle avait été éperdument amoureuse – au point d’en être aveuglée – comme un bouclier vivant. Avec Marius, Colleen pressentait que les choses étaient différentes, que ce sentiment de sécurité n’était pas exactement de la même nature que celui qu’elle avait connu avec son ex-mari. Au-delà de la confiance qu’il lui permettait de retrouver en elle, de la quiétude qu’il dégageait, il y avait quelque chose de physique entre eux, une attraction qui s’exerçait naturellement et qui lui donnait cette sensation. Sa simple présence l’apaisait. Quand il se trouvait près d’elle, elle avait l’impression que rien ne pouvait lui arriver, et cette perception ne faisait que grandir dès qu’il se rapprochait d’elle. Aussi, lovée contre lui, entièrement nue et parfaitement consciente qu’elle venait de se dévoiler plus qu’elle ne l’avait jamais fait avec quiconque depuis August, elle n’éprouvait pas une once d’anxiété. Au contraire, elle se sentait enveloppée dans une bulle protectrice, une bulle de bien-être dont elle n’avait pas la moindre envie de s’échapper. Elle n’éprouvait pas l’ombre d’un regret.

Les doigts de Marius s’attardaient sur son épaule, et si elle fut tentée un instant de discerner les formes qu’il y dessinait, son attention se détacha rapidement de cette volonté quand un souvenir lui revint à l’esprit. Celui de leur soirée au Canvas. Si Colleen devait déterminer le moment où les choses avaient véritablement pris un nouveau tournant entre elle et lui, c’était sans doute celui-là. Elle y avait découvert une nouvelle facette de sa personnalité, une facette qu’elle n’avait alors jamais anticipée auparavant. Si sur l’instant elle avait agi sur un coup de tête en s’installant sur les genoux de Marius dans le prétexte de faire fuir Charlotte, son rendez-vous, ce rapprochement aussi instantané qu’impromptu avait révélé leur attraction. A partir de ce moment-là, galvanisée par l’alcool ingurgité mais aussi – et surtout – par ce qu’elle avait ressenti auprès de lui, elle était entrée dans un jeu dont elle pouvait assurément dire, encore aujourd’hui, qu’il ne l’avait pas laissée indemne. Ce soir-là, la perspective de rentrer avec Marius avait pour la toute première fois effleuré son esprit. Bien sûr, elle ne s’en sentait pas encore vraiment prête et cela aurait été une erreur que de céder à la tentation. Toutefois, il n’en demeurait pas moins que cette soirée avait été un tournant décisif dans leur relation et dans son futur développement. L’expression qu’avait utilisé Marius à l’attention de Charlotte lui revint également en tête, l’aveu qu’il lui avait fait en affirmant l’obsession de sa sœur Scarlett à vouloir le remettre en selle. Un sourire s’installa aussitôt sur les lèvres de la brune, qui y vit l’occasion rêvée de briser le silence qui s’était tranquillement installé entre Marius et elle depuis qu’ils avaient laissé leurs corps prendre le relais de leurs mots. Il aurait pu l’accuser de cruauté quand elle joua avec les mots – et ses nerfs – et fit durer le suspense de telle sorte qu’il puisse s’imaginer n’importe quel scénario justifiant ce besoin soudain de se confesser, mais il préféra s’en amuser. Le soulagement qui se peignit sur ses traits n’échappa pas à la vigilance de Colleen entre deux éclats de rire. Elle ne put résister à l’envie de le taquiner davantage par la suite, en soulignant qu’elle n’avait aucun intérêt à vouloir sa mort, bien au contraire. Ses doigts rejoignirent la hanche du beau brun sous le draps, et si l’envie de poursuivre cette excursion inopinée fut extrêmement tentante, elle se contenta de caresser sa peau à cet endroit-là uniquement. Elle esquissa un sourire quand il soupira, et ses lèvres s’étirèrent encore plus lorsqu’il la complimenta. Même si elle ne l’admettrait jamais – pas même sous la menace de la torture – ses paroles lui firent chaud au cœur. Elle avait passé tant de temps à craindre la conclusion de cette soirée avant même que celle-ci ne débute que le fait qu’il la rassure de la sorte lui mettait du baume au cœur. Dans cette situation précise, l’appréhension avait indubitablement été partagée. Lui parce qu’il avait craint d’être rouillé, elle parce qu’elle avait eu peur de ne pas savoir comment s’y prendre avec un autre homme qu’August. Force était de constater que ces inquiétudes ne les avaient pas ralentis pour autant, et dans le cas de Colleen, qu’elle était parvenue à les mettre sur off le temps de leur rapprochement.

Réagissant à la remarque qu’elle lui avait adressée, Marius lui fit part de son soulagement à l’idée que son manque d’expérience récent ne se soit pas fait ressentir. Colleen secoua doucement la tête contre son épaule sans ajouter quoique ce soit, ses doigts continuant de glisser sur sa peau nue. Toutefois, quand il admit que l’intimité ne l’intéressait que s’il éprouvait quelque chose pour la personne avec laquelle il la partageait, elle s’interrompit une seconde. Non pas parce qu’elle trouvait cela ridicule, ou vieux-jeu, mais parce qu’elle eut l’impression que, l’air de rien, il lui déclarait son attachement. Elle avait cru comprendre lors de la soirée au Canvas qu’il n’était pas le genre d’homme à enchaîner les conquêtes – à moins qu’il fût insensible à son charme pourtant manifeste, il n’aurait eu aucune difficulté à attirer Charlotte chez lui ce soir-là si tel avait été le cas. Néanmoins, elle peinait encore à réaliser qu’il puisse rester aussi indifférent à ce qui l’entourait, alors même que les propositions ne devaient pas manquer. Après tout, cela devait lui demander une grande ténacité dans la mesure où la plupart de ses étudiantes fantasmaient probablement sur leur professeur d’histoire des arts – à l’image de la propre fille de Colleen, malheureusement – et que, bel homme, il ne devait avoir aucune difficulté à captiver des femmes également plus mûres et plus en phase avec ses attentes. Comment expliquer, dans ce cas, qu’il ait accepté de se dévoiler avec elle ? Elle n’avait pas l’impression d’avoir fait quoi que ce soit de particulier pour mériter sa confiance, et pourtant il la lui avait progressivement confiée, c’était indéniable. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure pour réprimer le sourire qui menaçait de s’y installer quand elle réalisa l’importance que revêtait ce moment entre eux aux yeux de Marius. Elle aurait pu être tentée de le taquiner à nouveau, d’user de l’humour pour essayer de lui tirer les vers du nez pour qu’il mette davantage de mots sur ce qu’il entendait par « sans sentiment », mais l’idée ne lui traversa même pas l’esprit. Ses doigts se remirent à courir sur sa hanche, et elle inclina légèrement le visage vers lui pour sonder son regard. Des sentiments, elle en éprouvait également pour lui, mais elle n’était sans doute pas prête à les lui déclarer à voix haute, de manière officielle. « Personnellement, je suis ravie que tu aies attendu » murmura-t-elle, les yeux dans les siens. « Et je comprends ce que tu veux dire. En toute honnêteté… Ce qui vient de se passer, je ne l’ai vécu avec personne d’autre que mon ex-mari » Lui confia-t-elle avec sérieux, s’exposant encore un peu plus avec cette confession. Il n’était jamais facile d’admettre son manque d’expérience, ou du moins l’absence de partenaires différents dans sa vie, dans ce cas-là, mais elle lui devait son honnêteté.

Ses lèvres rejoignirent les siennes, et l’instant qui suivit se prolongea sans qu’elle ait le moindre désir de l’interrompre. Tout ce qui comptait était leur proximité, cette possibilité de laisser libre court à ses envies et à ses sentiments sans craindre que Marius y mette un terme. Même si, au bout d’un moment, c’est précisément ce qui se produisit quand il entendit son estomac gronder et que la promesse du dessert lui revint à l’esprit. A regret, Colleen détacha ses lèvres des siennes et le laissa quitter le cocon qu’ils s’étaient créé. Il se leva, et allongée sur le dos, elle laissa son regard parcourir son corps dont une partie fut bientôt dissimulée par le vêtement qu’il enfila. De nouveau, elle fut saisie par la force tranquille qui se dégageait de lui, et in sourire s’étira paisiblement sur ses lèvres. Elle pouvait affirmer sans l’ombre d’une hésitation qu’elle ne se lasserait jamais de l’observer ainsi, surtout quand il lui en laissait la possibilité aussi facilement. Il avait beau se défendre d’être un grand sportif, il avait les épaules carrées et une carrure plutôt athlétique malgré tout. Elle l’embrassa du regard jusqu’à ce qu’il quitte la chambre et patienta difficilement jusqu’à son retour, pourtant rapide. Dès qu’il revint dans la pièce, son butin sucré entre les mains, le sourire de Colleen réapparut et elle s’écarta légèrement pour lui laisser de la place à ses côtés. Sans perdre de temps elle prit une bouchée de la mousse au chocolat qu’il lui avait tendue et savoura le goût du dessert, à la hauteur de ses espérances. Elle ne résista pas longtemps aux taquineries de Marius et, entrant volontiers dans son jeu, le suspecta d’avoir choisi le chocolat parce que c’était considéré comme un aphrodisiaque. Il ne se laissa pas démonter pour autant et lui répondit du tac au tac en admettant qu’il avait voulu mettre toutes les chances de son côté. Cette remarque suivie de son clin d’œil la fit rire et elle secoua la tête en reprenant une nouvelle cuillère de dessert. Parce que c’était sincère, elle le complimenta sur cette mousse au chocolat réussie, avant de lui exprimer son désir de ne plus jamais quitter ce lit et d’y rester éternellement. Au fond elle ne se berçait pas d’illusions, elle savait que c’était utopique que de penser qu’elle pourrait rester là éternellement, mais il était agréable de rêver, parfois… Marius lui répondit que ce serait parfait, puis poursuivit en affirmant qu’elle pouvait rester autant de temps qu’elle le souhaiterait. « Tu es sûr que tu ne te lasserais pas de moi ? » Lui demanda-t-elle, un sourire mutin naissant à la commissure de ses lèvres. « Bien sûr, j’ai sans doute quelques arguments à faire valoir… ». Elle haussa un sourcil. « Mais peut-être que ce ne serait pas suffisant, et qu’au bout de quelques heures seulement tu en aurais marre de moi. Bon, ça ne veut pas dire que je suis prête à te rendre ta tranquillité tout de suite, cela dit… Je n’ai pas l’intention de partir dans l’immédiat, la nuit n’est pas terminée, et je n’ai même rien de prévu demain matin ». Sur ces paroles, elle plongea sa cuillère dans sa verrine à lui et en prit une bouchée généreuse pour tester sa réaction. Quand ses sourcils se levèrent, elle inclina le visage et l’expression faussement innocente, prétendit qu’elle voulait simplement vérifier qu’il ne l’avait pas droguée. Marius ne parut pas s’en offusquer et lui rendit son baiser, un baiser qui avait le goût de chocolat et qu’elle aurait bien prolongé si l’appel du sucre n’avait pas été aussi tentant. Lorsqu’il lui répondit qu’il suffisait de demander si elle voulait goûter sa verrine, elle opina du chef. « J’y penserai la prochaine fois ».

Elle fut tentée de le titiller de nouveau en reprenant une cuillère de son dessert à lui mais il ne lui en laissa pas le temps et lui proposa de son plein gré une cuillère qu’elle mangea avec gourmandise. Elle ne manqua pas la lueur qui anima son regard quand il lui parla d’une toute autre drogue et que ses yeux détaillèrent son corps avec intérêt. Ravie de constater qu’il n’était pas en reste niveau taquineries, elle se laissa faire quand il déposa du chocolat sur sa peau et se pencha pour la goûter avec appétit. Le rire qui remonta sa gorge n’eut pas le temps de s’exprimer, interrompu par un frémissement qui lui parcourut le corps entier lorsque les lèvres du beau brun et sa langue s’attardèrent sur son corps pour l’en débarrasser du chocolat. Sa main se crispa autour de la verrine et elle dut faire un effort surhumain pour rester parfaitement en place, alors que le désir s’emparait d’elle. Il brisa le contact de ses lèvres sur sa peau quand il eut terminé, et relevant la tête pour découvrir ses joues rosées et ses yeux brillants, lui assura que le dessert était encore meilleur dégusté de cette manière. Amusée, elle leva les yeux au ciel tandis qu’elle posait sa verrine à tâtons sur la tête de lit. « Vraiment ? » Lui demanda-t-elle sur un air de défi. Avec agilité, elle renversa leurs positions et se hissa sur lui, les jambes de chaque côté de ses hanches. « Qu’est-ce que c’est que cette manie de toujours vouloir me mettre du sucre partout, mmh ? » Fit-elle en se rappelant le glaçage du cupcake qui avait – malencontreusement ? – coulé dans son cou lors de leur pique-nique sur la plage de Gold Coast. « Je vais finir par croire que vous avez de drôles de fantasmes, Monsieur Warren ». Elle se pencha vers lui pour l’embrasser mais interrompit son geste alors que ses lèvres se trouvaient à quelques millimètres des siennes. Elle tendit alors la main vers la verrine au chocolat posée sur la tête de lit et plongea généreusement le doigt à l’intérieur. Elle déposa à son tour le chocolat sur la peau de Marius, juste en-dessous de son oreille, avant d’étirer le trait jusqu’au haut de son torse. « Cela dit, je suis curieuse de découvrir le goût que ça peut bien avoir... ». Frôlant sa bouche, elle écarta ses lèvres des siennes et entreprit de goûter le chocolat sur sa peau, suivant lentement le tracé qu’elle avait dessiné. Arrivée au bout de la ligne, elle souffla sur son épiderme chaud et s’en écarta enfin pour se redresser et jeter un coup d’œil à Marius. « C’est vrai que ce n’est pas une expérience inintéressante… » Affirma-t-elle en plissant des yeux d’un air conspirateur. Elle trempa une dernière fois son doigt dans la verrine et laissa son index en l’air, son regard glissant du visage de Marius jusqu’à son torse, comme à la recherche de sa prochaine destination. Elle mit fin au suspense en posant le doigt sur ses lèvres qu’elle redessina à l’aide du chocolat, les sourcils froncés, appliquée. Puis, posant ses mains de chaque côté de son visage, elle se pencha vers lui, ferma les yeux et l’embrassa, non sans en profiter au passage pour récupérer le chocolat du bout des lèvres.



Dernière édition par Colleen Sainsbury le Sam 7 Nov 2020 - 11:26, édité 4 fois
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