Si j'avance, avec toi, c'est que je me vois faire cette danse, dans tes bras. Des attentes, j'en ai pas. Tu me donnes tant d'amour, tant de force, que je ne peux plus, me passer d'toi. Si mes mots te blessent, c'est pas de ta faute. Mes blessures sont d'hier. Il y a des jours plus durs que d'autres. Si mes mots te pèsent. J'y suis pour rien. Mais, je t'aime. Je t'aime, du plus fort que je peux.
Savoir que Lucy et Lena réagissent particulièrement à mes caresses sur son ventre me pousse à me poser quelques questions. Je me demande si elles me reconnaissent si elles savent qui je suis pour elle, ou bien si c’est une simple coïncidence – ce que j’aurais plus tendance à croire – mais je sais que si je lui dis ça, ça ne lui plairait pas alors je le garde pour moi, me contentant simplement de lui demander si elle pense que nos filles me reconnaissent. Ça semble un peu improbable, d’ailleurs. J’ai du mal à voir comment elles pourraient me reconnaître puisqu’elles ne peuvent qu’entendre ma voix. « Tu sais qu'elles t'entendent alors je suis sûre qu'elles te reconnaissent, après je sais pas si elles savent qui tu es vraiment mais je sais qu'elles doivent savoir que tu es quelqu'un d'important pour elles. » J’hoche doucement la tête sans dire un mot de plus moyennement convaincu par sa réponse. En tout cas, attendre la naissance commence à être long pour moi alors je n’ose pas imaginer pour elle. J’ai envie que cette grossesse se termine, j’ai envie de pouvoir voir mes filles et c’est sûrement aussi parce qu’il me tarde de voir comment elles vont être, si elles vont avoir du caractère comme leur mère, si elles vont être calmes, de quelle couleur seront leurs yeux, leur cheveux. Enfin bref. Je me pose beaucoup de questions et l’excitation de l’attente de leur arrivée est même plus importante que l’appréhension et la peur que je peux ressentir. « Tu devrais essayer et les laisser pousser si tu veux. » Est-ce qu’elle est vraiment en train de me proposer de me laisser pousser les cheveux ? Je ne peux pas cacher ma surprise en entendant sa proposition mais je ne tarde pas à lui donner ma réponse en secouant la tête de gauche à droite. « Non, non ça va. Et puis c’est beaucoup d’entretien. » Même si moi, je ne serais pas contre les laisser pousser un peu au contraire. Mais tout ce que je veux c’est plaire à Alex et je sais qu’avec des cheveux un peu trop longs ça ne sera plus forcément le cas, je l’ai bien compris. C’est en partie pour cette raison que je préfère rester avec des cheveux plus courts et que je décide de ne pas alimenter la conversation, espérant qu’elle abandonne elle aussi de son côté.
Sentir mes filles bouger reste toujours une sensation incroyable dont je ne suis pas prêt de me lasser. C’est la même chose pour Alex, ses lèvres, ses baisers je les aime et je ne m’en lasse pas. J’aime l’embrasser, j’aime la sentir contre moi, j’aime la toucher et je ne m’en prive pas d’ailleurs. On s’embrasse d’une manière peut-être pas réellement adaptée au lieu dans lequel nous nous trouvons, je glisse mes mains sous ses fesses et je sens même que ce simple geste de la laisse pas indifférente. Honnêtement, j’ai envie de plus. J’ai envie d’elle, là, maintenant, tout de suite. J’ai envie de lui montrer à quel point, même en étant enceinte de jumelles de six mois j’ai envie d’elle, qu’elle me fait toujours énormément d’effet. Pour ça je l’embrasse, je la caresse et quand je la sens frissonner ça ne fait que me confirmer qu’elle ne reste pas indifférente au moment que nous sommes en train de passer et pour tout vous dire, si elle n’avait pas mis fin à ce baiser elle-même je serais encore en train de l’embrasser. Elle me le confirme en m’avouant avoir envie de moi et cette confession de sa part m’amuse presque autant qu’elle me fait aussi de l’effet. J’ai envie d’elle, elle a envie de moi alors pourquoi se priver ? Quand elle me demande comment mon cœur va, je comprends pourquoi elle a mis fin à ce moment et cette fois ça ne m’amuse pas du tout. J’ai vraiment envie d’aller plus loin, je lui fais comprendre mais elle reste complètement silencieuse et je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. J’essaie de me mettre autre chose en tête alors je préfère me concentrer sur la nourriture, à défaut de pouvoir me concentrer sur Alex et sur les pensées pas vraiment catholiques que j’aies là, maintenant, tout de suite. Je mange ma part de pizza, je bois mais je sens un regard insistant sur moi, je lui jette quelques coups d’œil mais sans vraiment m’y attarder. J’essaie vraiment de ne pas penser à tout ça. J’évite de tourner mes pensées sur ses lèvres, sur ses mains et l’effet incroyable qu’elles ont sur moi, je ne pense pas à la douceur de sa peau ni même à notre alchimie incroyable. Je me concentre sur ma part de pizza mais une fois terminée je finis par lui demander si elle préfère remonter ce à quoi elle répond. « Arrête de me regarder comme ça, j'essaye de me calmer et tes yeux m'aident pas, clairement pas. T'es beaucoup trop sexy, éloignes toi de moi et me touche pas. » Elle rit un peu, mais moi c’est en rigolant beaucoup que je réagis dans un premier temps. Je me pince les lèvres tout en secouant la tête de gauche à droite d’un air amusé. « Tu vois dans quel état tu me mets. » Je rigole de plus belle parce que la situation m’amuse vraiment beaucoup et Alex semble avoir beaucoup de mal à se ressaisir. Je me mords la lèvre inférieure tout en avançant mon visage vers le sien. « Je vois pas de quoi tu parles, j’ai rien fait. » Bien sûr que si je sais de quoi elle me parle. Mon baiser, mes mains, mes caresses. Je savais très bien que ça ne la laisserait pas de marbre et tant mieux puisque c’était le but. « Laisse moi quelques minutes pour retrouver mes esprits et après on remonte oui, même si toi et moi seuls dans une chambre, je suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Je me savais faible face à toi mais peut-être pas à ce point quand même, mes hormones sont en ébullitions à cause de toi. » Encore une fois elle me fait rire, et elle aussi rigole un peu et ça me fait craquer. Je me mords toujours la lèvre alors que je ne la quitte pas des yeux, cet air amusé toujours sur mes lèvres. « Et si je fais ça, tes hormones seront toujours en ébullition ? » Je lui murmure ces quelques mots avant de m’emparer de nouveau ses lèvres. Pour l’embrasser cette fois tout de suite avec beaucoup, beaucoup de désir, ma langue joue avec la sienne une de mes mains se pose sur sa joue et la deuxième se pose sur sa cuisse, glissant du bout des doigts vers l’intérieur de celles-ci. En la cherchant comme ça je tombe dans mon propre piège parce que moi aussi je suis très excité maintenant mais j’ose espérer qu’elle change d’avis. Ma main remonte doucement alors que mes lèvres s’approchent doucement de son oreille pour lui murmurer toujours quelques mots. « Si on avait été seuls je peux t’assurer que ma main serait déjà dans ta culotte. » Et ça m’amuse lui dire tout ça, bien que ça soit totalement vrai. Je l’embrasse encore, toujours avec passion, désir et envie. Oui, très clairement je la chauffe, j’ai envie de la faire changer d’avis et pour ça je sais comment m’y prendre – enfin je pense. – Ma main reste maintenant immobile mais toujours dans l’intérieur de ses cuisses mais je finis par me détacher de ses lèvres, l’embrassant rapidement sur la joue mettant fin à ce moment bien trop excitant. « Bon, on y va ? » Je me lève et lui tends la main pour l’aider à se lever. Est-ce que je le fais exprès pour la frustrer encore un peu ? Oui. Mais le problème c’est que moi aussi maintenant j’en meurs d’envie.
Si j'avance, avec toi, c'est que je me vois faire cette danse, dans tes bras. Des attentes, j'en ai pas. Tu me donnes tant d'amour, tant de force, que je ne peux plus, me passer d'toi. Si mes mots te blessent, c'est pas de ta faute. Mes blessures sont d'hier. Il y a des jours plus durs que d'autres. Si mes mots te pèsent. J'y suis pour rien. Mais, je t'aime. Je t'aime, du plus fort que je peux.
Et en sortant de la salle de bain c’est comme un dur retour à la réalité : l’hospitalisation, nous ne sommes pas chez nous mais je suis à l’hôpital pour je ne sais combien de temps. Pas longtemps normalement, quelques jours, une semaine grand maximum mais je ne compte pas rester trop longtemps. Instinctivement je me dis que j’ai un travail, un restaurant à gérer mais je me souviens tout de suite de la dispute encore récente de la veille. Je travaille trop. Je ne suis pas assez présent, elle se sent délaissée et même si j’étais persuadé d’être à la hauteur sur ce point-là, maintenant je ne suis plus sûr de rien alors j’empêche cette pensée d’arriver jusqu’à mon cerveau. Enfin du moins j’essaie, parce qu’au final je me demande quand même comment je vais devoir m’organiser si j’en viens à devoir être en arrêt pendant quelques jours ou quelques semaines. Je ne peux pas laisser le restaurant sans supervision, du moins pas sans la mienne. Et c’est donc avec toutes ces pensées envahissantes que je m’assois au bord de mon lit tout en me rongeant les ongles mais je me ressaisis rapidement. Parce que je ne veux pas qu’elle se rende compte de ma légère montée d’angoisse, elle me reprochera forcément de penser à mon travail alors je fais diversion. « Ce genre de moment me fait vraiment penser à nous, il y a dix ans. » Je lui dis tout en relevant le regard vers elle, un léger sourire aux lèvres. Quand on découvrait tous les deux le sexe, on laissait parler nos pulsions et nos envies sans vraiment se mettre des limites. Je plonge mon regard dans le sien, ma main frôle son visage alors que j’accompagne une de ses mèches de cheveux derrière l’oreille. Ses yeux dans les miens suffisent amplement à m’apaiser et calmer la petite angoisse que j’ai pu ressentir tout à l’heure en pensant à mon travail et à notre dispute de la veille. Tout ça n’a finalement pas vraiment d’importance tant que j’ai la possibilité de la regarder dans les yeux ainsi.
✧ Si j'avance, avec toi, c'est que je me vois faire cette danse, dans tes bras. Des attentes, j'en ai pas. Tu me donnes tant d'amour, tant de force, que je ne peux plus, me passer d'toi. Si mes mots te blessent, c'est pas de ta faute. Mes blessures sont d'hier. Il y a des jours plus durs que d'autres. Si mes mots te pèsent. J'y suis pour rien. Mais, je t'aime. Je t'aime, du plus fort que je peux.