Elle babille dans son coin Ailis, alors que je prépare nos affaires pour la journée. La semaine a été compliquée au boulot et je n’avais qu’une hâte être en week-end pour profiter du temps avec ma fille. Il fait de plus en plus beau à Brisbane, j’ai pris mon vendredi après-midi et après une bonne sieste pour nous deux, on va pouvoir aller faire un tour à la plage. Avec un bébé, il faut juste tout prévoir, parce qu’on ne sait jamais. « Tu veux mettre la jolie robe que tonton Tom à acheter bébé ? » Elle lève les yeux vers moi la petite bouille d’amour et son sourire fait trois fois le tour de sa tête dès que je m’adresse à elle. C’est si touchant que des fois, je m’arrête complètement pour la regarder. Comme un idiot. Je pouffe dans mon coin et viens la prendre dans mes bras. « Oui, on va mettre la robe et on va pas oublier doudou. » Et déjà elle me colle son doudou sous le nez ce qui me fait rire à nouveau. « Oui ce doudou-là. » Pour affirmer son contentement, elle me crie dans les oreilles, Ailis. C’est vraiment son truc en ce moment, elle crie pour s’exprimer. Je la dévore de bisou tout en lui enfilant ses habits et on fait un peu les idiots. C’est mon téléphone qui me ramène sur terre. « Ah un message d’Oakley. » Elle babille à nouveau la petite tandis que j’ouvre le texte et que je perds mon envie de rire en lisant son contenu.

Une vingtaine de minutes plus tard, un bébé entre les bras, je toque à la porte de la jeune femme. Ce n’était pas au programme, mais je dois avouer que son message m’inquiète un peu, alors autant lui proposer de venir avec nous. Non ? On, c’est beaucoup rapprocher avec Oakley ces derniers temps et je dois dire que j’apprécie passer du temps avec elle. Puis j’aime pas vraiment savoir que David pourrait potentiellement lui tourner autour à nouveau. La porte s’ouvre sur la blondinette et j’allais crier surprise avec un énorme sourire, mais à cet instant précis Ailis se met à chouiner. « C’était pas ce que j’avais en tête. » que je pouffe légèrement. « Mais surprise… »

@oakley jensen

Cela m’a fait bizarre de revoir Kiara. Bien sûr, je sais que les chances de la croiser, de tomber sur elle en me baladant dans Brisbane étaient probablement, mais je n’y pensais pas vraiment. Me retrouver face à elle a pourtant fait remonter beaucoup de souvenirs, autant plaisant que douloureux. Kiara et moi nous sommes toujours bien entendu, depuis que je l’ai rencontré grâce à ma relation avec David nous avons bien accrochés et nous étions même devenu proches fut un temps. Mais les choses avaient doucement changé et depuis que son frère est en prison je ne l’avais pas revu. Je sais dans le fond qu’elle n’est pas son frère, qu’elle n’y est absolument en rien pour tout ce qu’il m’a fait, elle m’a même dit qu’elle ne lui parle plus, mais en la revoyant, je n’ai pu m’empêcher d’être nerveuse, anxieuse. Cela a fait remonter de mauvais souvenirs, a réveiller la peur de le voir sortir de prison et je sais que si je n’en parle pas à quelqu’un, je ne vais pas réussir à dormir ce soir. Sans vraiment réfléchir, je tape le message et l’envoie à Cian. Cian de qui je me suis beaucoup rapproché depuis le départ d’Eavan de sa vie, l’irlandais avec qui je passe de plus en plus de temps et de qui j’apprécie beaucoup la présence. Si lui aussi je l’ai rencontré grâce à David, j’ai cependant fini par oublier ce détail, heureusement. Une fois le message envoyé, je décide alors de me glisser sous une douche bien chaude.

J’en sors une vingtaine de minutes plus tard, me sèche et enfile un jogging avec un gros pull bien trop large pour moi avant d’aller me servir un verre de vin. Je ne bois pas vraiment, mais de temps en temps j’aime bien boire un petit verre de vin pour me détendre. Je me suis à peine servit que j’entends frapper à la porte. Je pose mon verre sur le comptoir de la cuisine et vais ouvrir la porte pour me retrouver face à mon irlandais préféré, et sa fille, qui chouine d’ailleurs à ce moment là. « C’était pas ce que j’avais en tête. Mais surprise… » Je lui adresse un immense sourire, parce qu’à vrai dire, l’idée de ne pas passer la soirée seule mais de la passer en présence de Cian et Ailis me rend le cœur un peu plus léger. « Je suis contente de vous voir. » J’avoue avant de venir rapidement le serrer dans mes bras. « Coucou princesse. » J’ajoute en venant déposer un baiser sur la joue de la petite fille. « Entre, entre. » Je me pousse de l’entrée pour le laissé passé. « Désolée, je suis en tenue cool, mais je m’attendais pas à avoir de la compagnie à vrai dire. Tu veux un verre de vin ? Je viens de m’en servir un. » Je lui adresse un nouveau sourire.

@Cían Atwood

L'idée était simple venir chercher Oakley pour lui changer un peu les idées. Elle ne m'as pas tout expliquer dans son message, mais j'ose imaginer qu'elle est en train de ressasser ce qui a bien pu se passer avec David. De ça aussi, je ne connais pas tous les détails et jamais je ne me permettrais de les demander. L'histoire qu'ils ont eux tous les deux est compliqué, je sais qu'Oakley en a beaucoup souffert et jamais je ne la forcerai à ressasser ce genre de moment. Au contraire, je préfère passer chez elle à l'improviste pour lui proposer de s'évader un peu. Ca ne fait jamais de mal après tout. Pourtant, il semblerait qu'Ailis ne soit pas réellement de cet avis. À peine la porte s'ouvre sur mon amie qu'elle se met à ronchonner et à sangloter, pas le meilleur des accueils qui soit. « Je suis contente de vous voir. » J'adresse un sourire à la jeune femme. « Coucou princesse. » Alors qu'elle vient embrasser la joue d'Ailis, elle la repousse de sa petite main en venant se cacher dans mon cou. « Eh je suis pas d'accord Ailis. » Elle chouine encore un peu, mais finit par doucement tourner la tête pour regarder Oakley du coin de l'oeil ce qui me fait doucement rire. « Désolé, je sais pas ce qu'elle as. » Pas trop envie de partager son papa d'un coup.

« Désolée, je suis en tenue cool, mais je m'attendais pas à avoir de la compagnie à vrai dire. Tu veux un verre de vin ? Je viens de m'en servir un. » Je la suis dans l'appartement, enlevant mes chaussures comme je peux avec un bébé grognon dans les bras. « En réalité, on allait à la plage avec Ailis et j'allais te proposer de venir avec nous. » Je redresse la petite fille dans mes bras qui commence à faire sa curieuse et a regarder partout, autour d'elle. « J'avais pas prévu qu'elle soit grognon d'un coup. » que je plaisante un peu alors que la petite vient se mettre à sucer son pouce. « Tu te souviens pas d'Oakley baby girl ? » Et voilà qu'elle l'observe de ses grands yeux bleus, un tout petit sourire qui se dessine lentement sur ses lèvres alors qu'elle semble doucement se souvenir du visage familier de la blonde. « Ah, je crois que ça va un peu mieux là. »

Depuis que je suis tombé sur Kiara à Kangaroo Point, j’ai l’esprit pas mal occupé. Cela a ramené beaucoup de souvenirs, de questions, de doutes et surtout de sentiments assez mixés. Si Kiara et moi avons toujours été amis, depuis l’arrestation de son frère je n’ai pas eu le courage de l’appeler, de lui parler ou même de lui envoyer un message. J’ai préféré ignorer tout ça complètement, et repousser tout ce qui me rappel David loin de moi. Enfin… Presque tout, parce que si il y a bien une personne qui a plutôt réussi à se faire une plus grande place dans ma vie c’est Cian. Tout comme David, Cian est plus âgé que moi, mais au contraire de mon petit ami, lui ne me le fait jamais ressentir. L’irlandais ne m’a jamais prise pour une gamine, ne m’a jamais traité comme une gamine d’une vingtaine d’années, même lorsque nous nous connaissions tout juste. Dans le fond, je suis bien contente que Cian ait réussi à se faire sa place dans ma vie parce que j’aime énormément l’avoir dans ma vie, avec sa fille Ailis. Avec eux les choses sont simples et je me sens toujours bien quand nous passons du temps ensemble. Je n’ai pas besoin de cacher quoi que ce soit. Lorsqu’ils débarquent tous les deux, alors que je suis un peu en train de ruminer, cela me donne tout de suite le sourire. Je me pousse pour les laisser entrer et viens embrasser la joue de Cian avant de trouver celle de la petite qui n’a pas vraiment l’air de cet avis. Elle me pousse doucement avec sa main et je me dis que peut être que je suis encore trop étrangère pour elle. « Eh je suis pas d'accord Ailis. » La rouspète un peu Cian. « Désolé, je sais pas ce qu'elle as. » Je secoue la tête et lui sourit. « C’est rien, t’en fait pas. »

Je propose alors un verre de vin à Cian, venant de m’en servir un moi-même. « En réalité, on allait à la plage avec Ailis et j'allais te proposer de venir avec nous. » « T’as prononcé le mot magique là. » La plage, my happy place. L’irlandais me connait bien assez pour savoir que la plage, la mer, ca fait parti de moi, c’est quelque chose d’essentiel dans ma vie. A vrai dire, il me faut ma dose d’océan et de sable dans la semaine sinon ca ne va pas. « J'avais pas prévu qu'elle soit grognon d'un coup. » Je lui adresse un sourire avant de poser mes yeux sur le bébé qui vient de mettre son pouce dans sa bouche. Comment est-ce que je peux résister à cette bouille ? Elle est bien trop mignon. « Tu te souviens pas d'Oakley baby girl ? » Et ces grand yeux bleus se posent sur moi. « Tu sais. Je sais que c’est techniquement pas possible mais… Elle a tes yeux. » Je sais que le châtain n’est pas son père biologique, mais pourtant elle a ce regarde, le même que son papa. Elle commence d’ailleurs aussi à avoir quelques expressions comme lui et cela me fait sourire à chaque fois que je le remarque. Et la petite semble d’ailleurs doucement me reconnaitre. « Ah, je crois que ça va un peu mieux là. » Je leur adresse un sourire et tends doucement les bras vers la petite. « Je peux avoir un petit calin ? » Je ne m’attend pas trop à ce qu’elle tende les bras vers moi, surement un peu trop timide pour vraiment me reconnaitre, mais je tente quand même.

@Cían Atwood

Soudainement, Ailis a décidé d'être un peu bougon. Ce n'est pas quelque chose de courant chez la petite fille, bien au contraire, elle est toujours très souriante même avec les gens qu'elle ne connaît pas vraiment. Je crois que le réveil de la sieste est juste un peu plus compliqué que certains autres jours et par conséquent, elle a décidé que laisser les gens approcher ce n'était pas pour de suite. Plus les jours passent, plus je réalise à quel point elle a déjà son petit caractère la demoiselle. Quand elle a décidé que quelque chose ne lui convient pas, elle sait parfaitement se faire entendre et ce petit geste de la main a repoussé Oakley de quelques centimètres. J'essaye de ne pas trop la gronder tout en lui faisant comprendre que ce n'était pas très gentil. Elle est encore petite, mais je sais qu'elle arrive parfaitement à discerner les moments où je suis sérieux avec elle et lorsque je lui explique quelque chose. Elle me regarde avec ses grands yeux avant d'enfourner son pouce dans sa bouche et de venir se blottir contre moi. Je viens embrasser son front avant de tourner mon attention vers mon amie a qui je propose, finalement, une virée à la plage. « T’as prononcé le mot magique là. » « Je me doutais. » que j'ajoute en pouffant un peu. Ailis nous voyant rire décide de se redresser un peu, pour mieux observer la jeune femme qui se trouve face à nous. « Tu sais. Je sais que c'est techniquement pas possible, mais… Elle a tes yeux. » Mon regard se pose sur la petite demoiselle dans mes bras et je souris quelque peu. « On s'en fiche du techniquement possible. » Si les gens pensent qu'elle me ressemblent alors je prendrais. Elle est ma fille et personne ne pourra plus jamais questionner cela. « Je peux avoir un petit câlin ? » À nouveau, Ailis l'observe avec attention, elle semble hésiter et relève son regard vers moi. « Si tu veux pas, c'est okay. » que je lui murmure doucement. Elle réfléchit encore un peu, puis d'un coup, toute fière d'elle, finit par tendre son doudou en direction d'Oakley. « Doudou, c'est déjà une bonne étape t'as raison. » que je plaisante en regardant à nouveau mon amie. « Donc Oakley on te confie doudou et maintenant t'as plus le choix que de venir avec nous. »

***

Une vingtaine de minutes plus tard, nous voilà sur la plage. On s'est isolé un peu de la ville pour aller dans un coin tranquille où il n'y aura pas de joggeurs et autre. « Elle a jamais vu l'Océan, j'ai honte. » Enfin, je ne crois pas qu'Eavan est déjà amené sa fille à la plage. « Fallait vraiment remédier à ça. » Parce que l'Océan, c'est toute ma vie et dès que mes pieds frôlent le sable, je me sens un peu mieux. L'air iodé nous frappe de plein fouet et semble avoir bien réveillé Ailis. « J'aimerais bien aller lui mettre les pieds dans l'eau. » Juste pour voir sa réaction, juste pour s'amuser un peu aussi. « Puis après, on se pose dans le sable ? J'ai amené une immense serviette. » Ailis ne fait pas encore de quatre pattes, mais ça ne saurait tarder au vu de ses progrès des derniers jours.

Je remarque qu’Ailis n’a pas l’air d’avoir très envie de me voir aujourd’hui alors qu’elle repousse doucement mon visage quand je viens déposer un baiser sur sa joue. Je ne peux pas lui en vouloir, elle ne me connaît pas tant que ca quand on y pense et puis elle n’a peut-être pas envie de partager son papa. Alors je me contente de lui adresser un grand sourire et de parler avec son père. Je suis contente qu’il soit là tous les deux, ils sont exactement ce dont j’ai besoin en ce moment et lorsque Cian me propose d’aller à la plage avec eux, il ne faut pas deux secondes pour leur répondre que je suis partante. « Je me doutais. » Ailis semble alors plus intéressé par la conversation et c’est à ce moment-là que je me rends compte à quel point elle me fait penser à Cian. Elle commence à avoir son petit caractère, mais je crois qu’elle le tient de Cian, tout comme ces grands yeux bleus, ce que je ne manque d’ailleurs pas de leur faire remarquer. « On s'en fiche du techniquement possible. » Je suis soulagé que Cian ne le prenne pas mal, après tout il aurait pu le prendre de travers alors que ce n’est en aucun cas ce que je veux. Je me tourne alors à nouveau vers la petite qu’il tend dans les bras alors qu’elle commence doucement à me sourire, me reconnaissant apparemment doucement. Je tend alors les bras, demandant si je peux recevoir un petit câlin, mais la petite ne semble pas encore trop de cet avis. « Si tu veux pas, c'est okay. » A la place de ses mains, c’est son doudou qu’elle me tend avec un grand sourire qui étire ses petites joues potelet. Je lui adresse un grand sourire en prenant le doudou. « Doudou, c'est déjà une bonne étape t'as raison. Donc Oakley on te confie doudou et maintenant t'as plus le choix que de venir avec nous. » « Oh merci princesse. J’en prends très soin, promis. » Je lui dis avant de rapidement disparaître pour aller me mettre dans une tenue un peu plus approprié pour sortir. J’enfile alors rapidement un short, et un pull à capuche. C’est encore l’hiver et malgré le beau temps il ne fait pas trop chaud.

*****

Arrivée près de la plage, je retire immédiatement mes chaussures pour enfouir mes pieds nus dans le sable. J’aime tellement cette sensation sur ma peau, et cet air marin sur le visage. Si il y a bien chose sur laquelle je sais que Cian et moi nous entendons à merveille c’est que nous adorons tous les deux la plage et l’océan et que nous pourrions y passer des heures. « Elle a jamais vu l'Océan, j'ai honte. » M’annonce la voix de mon ami et je tourne la tête vers lui. « Fallait vraiment remédier à ça. » Je lui adresse un sourire. « Oui, ca tu as bien raison. Je suis sûr qu’elle va adorer et qu’elle va devenir un bébé océan, comme toi. » Je lui réponds avant de déposer mes chaussures et mon sac dans le sable. Je ferme quelques secondes les yeux et prends une grande inspiration. « J'aimerais bien aller lui mettre les pieds dans l'eau. Puis après, on se pose dans le sable ? J'ai amené une immense serviette. » Je rouvre les yeux et hoche la tête. « Oui, c’est une excellente idée. » Il ne me faut pas plus que cela pour les suivre jusqu’à l’océan. Je suis la première à mettre les pieds dans l’eau un peu fraiche. J’avance un peu dans l’eau avant de me tourner pour me mettre face à l’irlandais et à Ailis. « Ca fait du bien. Exactement ce dont j’avais besoin. » J’avoue avec un sourire sur les lèvres. Je m’accroupis alors pour me mettre à la hauteur d’Ailis alors que Cian s’occupe de lui mettre doucement les pieds dans l’eau. « T’as vu, c’est bien ca. Hein baby girl ? » Je viens prendre de l’eau dans ma main pour la vider devant elle, mais sans lui faire peur.

@Cían Atwood

Durant tout le trajet en voiture, Ailis babille et rigole visiblement bien plus détendue que lorsque l'on a retrouvé Oakley. C'est vrai qu'en dehors de moi et des femmes qui s'occupent d'elle à la crèche, elle ne voit pas grand monde. Il faut croire qu'après un temps d'absence, elle a besoin d'un petit temps d'adaptation. Dans le fond, je ne m'inquiète pas vraiment, elle est encore petite et ne peut pas réellement se souvenir des visages qu'elle ne rencontre pas forcément de manière régulière. Elle reste une petite fille souriante et qui éclate d'un rire franc lorsque je viens la chatouiller avant de la sortir de son siège auto. On ne s'embête pas avec une poussette, je la garde dans mes bras et Oakley nous aide à transporter tout notre petit bordel. C'est un truc que j'ai découvert en devenant père, les enfants vous font transporter un nombre incroyable d'objets en tout genre, mais qui s'avère tous nécessaire à un moment donner. On est jamais trop prudent et j'apprends encore beaucoup en compagnie d'Ailis.

Une fois installer sur le sable, je prends le temps de respirer un bon coup ce qui semble faire rire la petite. « On va aller voir l'Océan. » Oh, j'en aurais des histoires à lui raconter sur les merveilles de cet endroit. Tout ce que mon grand-père pouvait me compter alors que je n'étais qu'un gamin. Les légendes irlandaises viendront se mêler à celle de son pays natale. Elle connaîtra tout cela, c'est certains. « Oui, ca tu as bien raison. Je suis sûr qu’elle va adorer et qu’elle va devenir un bébé océan, comme toi. » Je hoche la tête en souriant. « Elle aime déjà l'eau du bain. Je pensais l'emmener au bébé nageur. » Expérimenter pleinement ce rôle de père, créer du lien avec ma fille. C'est bien le genre de choses dont je me moquais auparavant, mais qui me semble essentiel désormais.

Pied nu dans le sable, bébé dans les bras, on descend jusqu'au rivage, là où les vagues viennent doucement nous lécher les pieds. L'eau est un peu fraîche, l'été est encore loin, mais l'air iodé rends l'expérience forcément parfaite. « Ca fait du bien. Exactement ce dont j’avais besoin. » Un sourire vient fendre son visage et je ne peux que lui retourner tendrement. « Tant mieux alors. » Lentement, on s'avance un peu plus dans l'eau et je finis par me baisser, Ailis toujours dans mes bras, pour que ses petits pieds viennent frôler l'eau. Par réflexe, elle remonte immédiatement ses jambes ce qui me fait éclater de rire. Son regard se lève vers moi, comme pour me demander quelque chose. « C'est comme l'eau du bain. Regarde... » Je la tiens fermement contre moi avec un bras et viens lui montrer que moi aussi, je touche l'eau avec mon autre main. En face de nous, Oakley fait la même chose en lui souriant. « Tu vois, tu peux toucher. » Elle est curieuse Ailis et doucement elle se penche en avant pour que ses petits doigts touchent l'eau. On fait un deuxième essai et cette fois ses pieds vont sous l'eau. Elle semble hésiter un moment, mais finit par bouger ses jambes en riant. « T’as vu, c’est bien ca. Hein baby girl ? » Je ris également. « Je crois qu'elle est conquise. »

On restera un moment au bord de l'eau, Ailis oscillant entre des pauses contre moi et des moments à tenter de toucher l'eau le plus possible en riant. Ne voulant pas que tout le monde prenne froid, on finit par remonter vers la serviette pour s'installer sur le sable. J'en profite pour enfiler un hoodie et assois la petite entre mes jambes, la laissant découvrir le sable mouillé sur ses pieds. Mon attention se tourne alors sur mon amie. « Tu veux parler un peu de ta rencontre avec Kiara ? »

Elle babille Ailis, pendant tout le trajet et moi je ne perds pas mon sourire un seul instant. Cian et Ailis ont cet effet sur moi, à chaque fois que je l’ai vu. Ils me donnent toujours le sourire, ils me font toujours me sentir bien, légèrement comme si je pouvais avoir tous les problèmes du monde mais qu’aucun n’auraient vraiment d’importance. Quand je suis avec eux j’ai presque cette impression que le reste du monde disparaît, qu’il n’y a plus qu’eux deux et moi. J’ai l’impression que je ne pourrais jamais m’arrêter de sourire et c’est vraiment un sentiment qui fait du bien. Alors, assise côté passager, je ferme les yeux quelques secondes et j’écoute la petite babiller comme si elle a des tonnes de choses à nous raconter à son père et moi. Une fois arrivé à la plage, je vais aider Cian à prendre tout ce qu’il nous faut dans le coffre de la voiture. Je suis surprise de voir qu’il nous faut autant de bordel. « On va aller voir l'Océan. » Je dépose le tout sur le sable, y laissant également mes chaussures. Il n’y a pas grand monde sur la plage, après tout nous ne sommes pas encore en été et il faut croire que les Australiens sont assez frileux. « Elle aime déjà l'eau du bain. Je pensais l'emmener au bébé nageur. » Je tourne le visage vers le brun. « C’est une super idée ca. » Je leur adresse un sourire.

Je suis Cian et Ailis jusqu’au bord de l’eau et suis la première à m’avancer dans l’eau. L’eau est fraiche mais cela est tellement agréable. Je crois que je pourrais me baigner par n’importe quel temps et je ne doute pas que Cian soit pareil. Avec origines irlandaises il ne doit sûrement pas être très frileux. Je finis alors par lui dire que c’est exactement ce qu’il me fallait. « Tant mieux alors. » Je lui adresse un sourire et me tourne complètement vers eu avant de m’accroupir un peu pour être à la hauteur d’Ailis. Cian lui fait tester l’eau une première fois, mais elle remonte d’un seul coup les jambes et cela ne manque pas de nous faire rire. Je me perds alors un peu dans mes pensées, à les regarder tous les deux. Il a l’air beaucoup plus à l’aise dans son rôle de papa de jour en jour et le voir interagir avec sa fille comme cela me fond le cœur. Ce n’est pas un homme qui va à la salle de sport tous les jours qui me fait craquer, mais un papa avec sa fille, cela a un côté tellement craquant. Il est craquant… « C'est comme l'eau du bain. Regarde... » La voix du brun me fait sortir de mes pensées et mon regard se baisse sur Ailis qui semble hésiter. Je viens alors jouer avec l’eau doucement pour ne pas effrayer la petite alors que son papa fait de même. « Tu vois, tu peux toucher. » Elle hésite encore un peu, mais cette fois-ci elle y met les pieds. Elle rit, de ce rire de bébé qui me fait rire moi aussi, mais qui me fait surtout fondre un peu plus. « Je crois qu'elle est conquise. » « Elle est beaucoup trop adorable. » Je lui avoue.

Nous restons un bon moment au bord de l’eau, je finis même par retirer mon short et mon pull pour m’assoir dans le sable près de la petite. Il ne fait pas bien chaud, mais on s’amuse tellement que je ne le ressens pas trop. Ce n’est qu’un moment plus tard que l’on retourne vers la serviette où j’enfile à nouveau mon pull à capuche pour me réchauffer un peu. Encore une fois, mon esprit s’évade, mon regard perdu dans le large de l’océan face à moi et c’est la voix de mon ami qui me ramène sur terre. « Tu veux parler un peu de ta rencontre avec Kiara ? » Kiara. J’en ai presque oublié que c’est à cause de mon message sur elle qu’il est venu me voir. « C’est juste… Ca m’a fait bizarre tu vois ? Ca a fait remonter des souvenirs qui sont pas forcément plaisant. » Me rappelait David n’a rien de plaisant, pourtant je sais bien que Kiara n’est pas son frère. « On a discuté un peu, elle est toujours aussi gentille mais ca m’a juste secouée un peu plus que je le pensais. » Je tourne la tête vers lui. « Mais ca va. Promis. » J’ajoute avant de regarder Ailis jouer avec ses pieds. « Et toi, ca se passe mieux à la maison ? Tu es un peu moins nerveux par rapport à tout ca ? Tu as l’air en tout cas. » Je lui souris.

@Cían Atwood

Je ne me souviens pas exactement de la première fois où je suis allé sur une plage de l'Océan. Je ne devais être qu'un gamin pas bien plus âgé qu'Ailis, à l'époque. On vivait à Cork, non loin de l'eau et il faut croire que c'est l'une des rare passion que l'on a réussi à se transmettre dans la famille. Je me souviens des après-midi passer au port avec mon grand-père tant il me racontait des histoires et des légendes qui faisait briller mes yeux de gamin. Je compte bien apprendre tout cela à Ailis. Lui parler de ce pays si loin, mais si cher à mon cœur. Un jour, quand elle sera en âge de comprendre, je l'emmènerai là-bas pour lui montrer la terre de ses ancêtres, pour lui parler de Leah aussi. En attendant, je lui présente pour la première fois l'Océan Australien. Tout y est différent de chez moi, mais la brume et l'iode on la même odeur, ce même sentiment rassurant. Sur une plage, je me sens bien, plus vivant que jamais. Je veux qu'elle puisse connaître cela à son tour. Et après un petit temps d'adaptation, c'est avec le sourire qu'elle me laisse lui tremper les pieds dans l'eau. Je vois dans son regard qu'un rien l'émerveille, qu'elle avait juste besoin de nous voir faire avant de nous imiter. « Elle est beaucoup trop adorable. » Je ne peux que valider les propos de mon amie d'un simple hochement de tête avant de revenir me concentrer pleinement sur ma fille.

Au fur et à mesure de l'après-midi, Ailis à pleinement découvert le sable, se transformant peu à peu en un petit poisson pané. Heureusement, j'avais pensé à prendre des lingettes pour lui nettoyer les mains et éviter qu'elle en mange de trop. Lorsque l'air frais me fait frissonner, je décide d'emmitoufler Ailis dans une serviette pour que l'on aille s'asseoir un peu plus à l'abri. Pour l'occuper, je lui donne un boudoir sur lequel elle commence immédiatement à baver. Je remets mon pull et finis par remarquer qu'Oakley semble bien perdue dans ses pensées. Je ne suis pas du genre à m'inquiéter pour un rien, mais je me souviens bien de ce qu'elle m'a dit tout à l'heure et préfère me rassurer malgré tout. Je vois bien que je la coupe dans son fil de pensée et définitivement lui demander de nous accompagner fut la meilleure des idées. « C'est juste… Ca m'a fait bizarre, tu vois ? Ca a fait remonter des souvenirs qui sont pas forcément plaisant. » Je hoche la tête doucement, m'assurant qu'Ailis est bien calée contre moi pour me concentrer pleinement sur mon amie. « Je comprends oui. » C'est du passé désormais tout cela. « Tu as bien fait de m'en parler. » Parce que je vais rester vigilant désormais, c'est certains. « On a discuté un peu, elle est toujours aussi gentille, mais ca m'a juste secouée un peu plus que je le pensais. Mais ca va. Promis. » Elle ne devrait plus vraiment avoir de contact avec la famille de ce mec, mais ce n'est pas à moi de prendre ce genre de décision pour la jeune femme. « Tu sais quoi, on parle plus de ça. Tu passes la soirée avec nous ? » Ce sera le mieux pour lui changer les idées, puis on est bien là, en cette fin d'après-midi sur cette plage. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer chez moi.

« Et toi, ca se passe mieux à la maison ? Tu es un peu moins nerveux par rapport à tout ça ? Tu as l'air en tout cas. » Je jette un coup d'œil à Ailis qui a abandonner son gâteau dans le sable pour mieux jouer avec les grains qu'elle vient additionner sur ma jambe. « Je m'inquiète toujours d'un rien, mais je pense que je gère un peu mieux. » Il m'a fallu un léger temps d'adaptation et pas mal de discussion avec mes proches. « Je vais aller voir un avocat pour me protéger si jamais Eavan avait l'idée de revenir. » Parce que je supporterais pas qu'elle reprenne ma fille, jamais. « Mais on va bien tous les deux, elle grandit de jour en jour. » Et voilà qu'elle récupère son gâteau la chipie. « Oh non c'est pas bon ça. » Elle me regarde et tend alors la bouillie mâchouillée. « Et comme tu peux le voir, je me dégoûte plus de bave de bébé. » que je plaisante un peu. Et elle ricane Ailis avant de repartir dans son jeu. « Elle s'éclate d'un rien, ça me fait halluciner des fois. »

Passer du temps avec Cian et Ailis est toujours apaisant. Elle babille, rigole et j’ai l’impression que cela rend mon cœur plus léger. Elle est absolument adorable, à battre des pieds dans l’eau à éclabousser tout le monde mais surtout à faire sourire son père. Je crois que je ne l’ai jamais vu autant sourire que quand il est avec sa fille. Je sais que la vie n’a pas toujours été simple pour l’irlandais, mais pourtant aujourd’hui il s’en sort, il prend son rôle de père très à cœur et je trouve qu’il s’en sort à merveille. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de le regarder quelques minutes, de me dire qu’il n’a vraiment besoin de personne pour s’en sortir avec la petite. J’ai l’impression de découvrir ce nouveau côté du châtain qui ne fait qu’améliorer l’image que j’ai de lui. Je me sens chanceuse de l’avoir dans ma vie, de pouvoir être son amie, de pouvoir partager la vie de sa fille. J’ai de la chance de pouvoir passer autant de temps avec eux, de pouvoir apprendre à les connaître mieux que je ne les connais déjà. Cian est tellement l’opposé de mon ex petit ami que des fois je me demande comment ils pouvaient être amis, comment quelqu’un d’aussi génial et adorable que Cian puisse être ami avec un homme comme David. C’est d’ailleurs de la sœur de ce dernier que nous parlons un peu. Kiara. Elle et moi avons toujours été plutôt proches, depuis des années, mais depuis l’arrestation de son frère je n’ai jamais vraiment cherché à la joindre, par peur, par crainte, par égoïsme peut-être, mais j’avais eu besoin de m’éloigner de sa famille. Alors j’avoue au châtain que de la revoir m’a fait bizarre, que cela a fait remonter de nombreux souvenirs, certains bons mais surtout des mauvais. « Je comprends oui. » Je lui adresse un léger sourire. Cian a toujours été compréhensif, ouvert et cela me fait vraiment du bien qu’il ne me juge jamais. « Tu as bien fait de m'en parler. » « J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi quand je t’ai envoyé le message, mais j’avais besoin de le dire à quelqu’un et… Voilà. » Nous passons pas mal de temps ensemble ces derniers temps, alors Cian est le premier qui m’est venu à l’esprit après cela. « Tu sais quoi, on parle plus de ça. Tu passes la soirée avec nous ? » Je lui adresse un sourire. « Oui, avec grand plaisir. » Je ne peux rêver mieux que de passer du temps avec eux.

C’est ensuite à mon tour de lui demander commence ca se passe chez lui. Il a l’air un peu plus relax que la fois ou je l’ai trouvé dans le supermarché sur le point de craquer, et il a définitivement l’air plus à l’aise dans son rôle de papa. « Je m'inquiète toujours d'un rien, mais je pense que je gère un peu mieux. » Je ris un peu. « Ca c’est normal, je crois que ca fait partir de la description du job. » Je lui adresse un sourire tendre. « Je vais aller voir un avocat pour me protéger si jamais Eavan avait l'idée de revenir. » J’hoche la tête. Je n’y aurais pas pensé, mais c’est effectivement une bonne idée, ne pas risquer de perdre sa fille alors qu’Eavan est parti en l’abandonnant. « C’est une bonne idée, et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, témoignage ou quoi, je suis là pour toi. » Jamais je n’abandonnerais Cian, surtout si c’est pour qu’il risque de perdre la garde d’Ailis. « Mais on va bien tous les deux, elle grandit de jour en jour. » Il est vrai qu’elle a l’air déjà bien plus grand que la dernière fois que je l’ai vu. « Oh non c'est pas bon ça. » Dis le châtain à sa fille qui lui tend alors un truc plein de bave. « Et comme tu peux le voir, je me dégoûte plus de bave de bébé. » Je ris légèrement. « Oui, je vois ca. » Et elle rit la petite, en regardant son père. Il a un tel amour dans ses yeux que cela me réchauffe le cœur. « Elle s'éclate d'un rien, ça me fait halluciner des fois. » « Elle a l’air d’être un bébé tellement heureuse. » Je souris. « Je comprends que tu craques complètement, elle va te mener par le bout du nez en grandissant. Enfin, d’ici quelques mois d’ailleurs, si c’est pas déjà le cas. » J’ajoute en souriant à la petite. « Hein princesse ? »

@Cían Atwood

« J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi quand je t’ai envoyé le message, mais j’avais besoin de le dire à quelqu’un et… Voilà. »
« Eh, tu as bien fait Oakley. »

Elle ne devrait même pas s’inquiéter de cela. On est ami tous les deux, elle sait parfaitement qu’elle peut m’écrire et que je répondrais toujours présent tant que possible. Je ne connais pas toute l’histoire, mais j’en sais assez pour savoir qu’elle garde des séquelles de sa relation avec David. Je m’efforce à ne plus jamais penser à celui qui fut mon ami durant de longue année. Jamais je ne l’aurais imaginé capable de faire du mal à une femme, à croire que l’on ne connaît jamais réellement les gens. Je ne sais pas. C’est quelque chose auquel je ne veux plus réellement penser, sinon, c’est la culpabilité qui prendrait le dessus. « Oui, avec grand plaisir. » On ne passera pas à cela. On va simplement se contenter de passer une bonne soirée tous ensemble. Sans prise de tête et en riant des actions d’Ailis qui adore se donner en spectacle. « Ça va te faire du bien. » que je la rassure alors que l’on s’installe à nouveau sur les serviettes étendues sur le sable. « En détente. » Ce sera très probablement le thème de notre soirée.

On en vient à parler de mon nouveau quotidien de papa et j’avoue à Oakley que tout va un peu mieux. Il m’aura fallu près de cinq mois pour prendre pleinement conscience de mon nouveau rôle et surtout pour me sentir pleinement légitime dans ce dernier. Je ne ressens plus ce syndrome de l’imposteur, mais enfin à ma place. Je suis son papa. Je lui explique également ce que j’aimerais me faire pour me protéger d’un éventuel retour d’Eavan. « C’est une bonne idée, et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, témoignage ou quoi, je suis là pour toi. » « Je verrais. » que je lui avoue en souriant un peu. « J’aimerais ne pas en arriver là, mais je vais vraiment y réfléchir. » J’oublie pas du tout ce que m’a raconté Amos, j’y pense constamment même. La dualité est intérieure tant, je me demande si j’ai envie de revoir Eavan ou non. C’est compliqué et je m’y perds parfois. « On va pas parler de ça, c’est juste des suppositions. » C’est idiot tant je suis persuadé que la jeune femme ne reviendra jamais.

Heureusement, Ailis est là pour faire l’animation. Elle ne cesse de sourire tout en me tendant un gâteau rempli de bave et de sable, avant de retourner plonger ses mains dans le sable humide. C’est vraiment quelque chose qui lui plaît et je me note de la ramener le plus souvent possible. « Elle a l’air d’être un bébé tellement heureuse. » J’espère réellement qu’elle l’est. C’est tout ce que je demande pour elle, petite fille qui n’as rien demander à personne. « Elle a toujours le sourire. » Et la blondinette nous le prouve encore une fois en nous offrant son plus beau sourire laissant apparaître ses deux petites dents du bas. « Je comprends que tu craques complètement, elle va te mener par le bout du nez en grandissant. Enfin, d’ici quelques mois d’ailleurs, si c’est pas déjà le cas. Hein princesse ? » Elle rit à nouveau Ailis avant de s’approcher d’Oakley pour venir se tenir à son tee-shirt et se mettre debout sur ses petites jambes. « Ah oui, c’est la nouveauté ça. » que j’annonce à mon amie alors qu’Ailis est si fière d’elle pour s’être mis debout. « Fait attention parce que des fois elle lâche les deux mains d’un coup et là c’est plus du tout stable. » Elle sait se tenir debout, mais il faut qu’elle se tienne, sinon elle tombe. Une petite main toujours bien accrochée au haut d’Oakley, Ailis tends son autre main libre et pleine de sable, vers le visage de la jeune femme. Et hop des petits doigts sale dans la bouche. J’éclate de rire, tendant déjà un bavoir propre à mon amie. « Oopsie. » Et pas le temps d’en dire plus qu’Ailis tente de se tourner pour me voir et tombe sur ses fesses. Une grimace se dessine sur son visage et je lui souris. « Elle va me donner des attaques avant même de marcher, j’en suis sûr. »

« Eh, tu as bien fait Oakley. » Me rassure l’irlandais et je ne peux pas m’empêcher de lui sourire. Des fois, je me demande vraiment comment je fais pour avoir la chance d’avoir Cian dans ma vie. Il est toujours présent quand j’ai besoin de quelque chose, toujours le premier à répondre à mes messages ou à mes appels, toujours celui près à changer ses plans pour pouvoir être là pour moi si j’en ai besoin et cela fait vraiment du bien. Et c’est en particulier dans des moments comme ceux-là, ou je suis un peu perdu dans mes émotions, dans ce que je ressens face à une situation que je suis contente de l’avoir. Il avait débarqué chez moi pour m’inviter à la plage et d’être là avec lui et Ailis me redonner tout de suite le sourire et me sors de mes pensées. J’accepte de passer la soirée avec eux, parce qu’à vrai dire je n’ai absolument rien de prévu de toute façon. « Ça va te faire du bien. » J’hoche la tête, persuadée que je me sentirais bien mieux rapidement oui. Je me pose sur la serviette auprès du châtain et de sa fille. « En détente. »

Je lui demande alors comment se passe la vie avec Ailis, si ils se sont créer leurs petites habitudes tous les deux et je vois bien qu’il a l’air plus apaisé. Il me fait pourtant part de ses doutes quand au fait de pouvoir perdre la garde d’Ailis si jamais Eavan revient. Je comprends que cela puisse l’inquiéter, qu’il n’est pas envie de perdre sa fille parce qu’il n’a aucun lien de sang avec elle. La vraie famille ne se défini pas toujours par le sang, ils en sont la preuve tous les deux et si jamais Cian a besoin d’aide, de témoignage, je serais la première à l’aider pour cela. « Je verrais. J’aimerais ne pas en arriver là, mais je vais vraiment y réfléchir. » J’hoche la tête. « Je comprends, mais tu as raison de vouloir te protéger. Elle est ta fille après tout. » C’est lui qui l’élève, qui bosse pour être sure qu’elle ne manque de rien, qui fait tout pour son bien-être et ca serait injuste qu’il puisse la perdre un jour juste parce qu’Eavan décide de pointer le bout de son nez. « On va pas parler de ça, c’est juste des suppositions. » J’hoche une nouvelle la tête. « Oui, passons une bonne soirée. »

Mon attention se tourne alors vers la petite qui joue dans le sable, qui redonne des bout de gâteaux mâchouiller à son père et qui ne cesse jamais de sourire. J’aime tellement les enfants, les bébés, mais Ailis, c’est quelque chose d’autre. Je me suis attachée à elle en si peu de temps, elle est tellement adorable et vraiment pas difficile à vivre, ce que Cian me confirme. « Elle a toujours le sourire. » « Un peu comme toi. » Je leur souris et observe la petite, me perdant quelques instants dans mes pensées. Dire que moi aussi j’aurais pu avoir un bébé, même un toddler à vrai dire si ma grossesse avait été jusqu’au bout. C’est Ailis qui me ramène à la réalité lorsqu’elle s’agrippe à mon t-shirt pour se hisser debout. Je dois avoir l’air surprise parce que visiblement ma tête la fait rire. « Ah oui, c’est la nouveauté ça. Fait attention parce que des fois elle lâche les deux mains d’un coup et là c’est plus du tout stable. » J’hoche la tête et viens mettre une main sous son aisselle pour la soutenir un tout petit peu. C’est cependant sa main pleine de sable qui vient se poser sur mon visage et je me mets à rire moi aussi. « C’est pas très bon le sable. » Je lache alors son aisselle pour récupérer le bavoir que me tend l’irlandais. « Oopsie. » C’est à ce moment-là que la petite décide de lâcher la seconde main et fini retomber sur sa couche. Cela me fait rire à nouveau un peu, sachant bien sur qu’elle ne c’est pas fait mal. Je m’essuie le visage avant de reposer le bavoir. « Elle va me donner des attaques avant même de marcher, j’en suis sûr. » Je relève le visage vers Cian, n’arrivant pas à arrêter de sourire moi aussi. « Ca fait parti de l’apprentissage. Elle va te faire prendre des rides. » Je lui réponds avec une pointe d’humour. Je m’approche alors de son visage, comme pour inspecter et point alors le coin de son œil. « Ah oui, y en a déjà un là ! » J’ajoute pour taquiner Cian qui n’a pas du tout l’air vieux. « Tu fais la misère à papa, baby girl ? » Et elle se tourne vers Cian, un immense sourire et se met à taper des mains. « Et je crois que lui plait de te faire la misère. » Je ris.

@Cían Atwood

Je n'ai pas pour habitude de parler de moi. C'est toujours fait dans la précipitation, sans jamais trop de donner de détails et surtout avec tout un tas de sujets différents comme échappatoire. Il est véritablement difficile de me faire parler de ma vie. Bien entendu, il y a des personnes a qui je vais pouvoir me confier un peu plus facilement, sans vraiment réfléchir, juste dans l'instinct et la confiance. Pourtant, la plupart du temps, je préfère ne pas m'attarder sur ma personne. Encore moins lorsqu'il s'agit d'invoquer mon ex compagne et son comportement. Je sais que je devrais en parler un peu plus, que je devrais extérioriser tout ce que je conserve dans un coin depuis plusieurs mois. Un jour, cela finira probablement par m'exploser à la gueule tant je contiens une rage indescriptible à son égard. Dire que je voulais lui pardonner... Aujourd'hui, je souhaite qu'elle reste loin de nous et surtout sans jamais la revoir. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais sur cette plage, je préfère ne pas évoquer la blonde. Oakley me connaît assez pour savoir que ce n'est pas la peine d'insister plus longuement, elle ne tirera rien de moi. Ma rage, je la nourris en silence, pour le reste, on verra.

Il est bien plus important de profiter du moment présent et d'Ailis qui s'émerveille d'un rien. Elle est si fière lorsqu'elle réussit à se hisser sur ses jambes, tout en s'accrochant avec force au tee-shirt de mon amie. Elle éclate de rire la gamine en venant étaler sa main pleine de sable sur la joue poudrée de la blonde. « C’est pas très bon le sable. » « Ca croque sous la dent au moins. » que je plaisante alors que je pars déjà à la recherche d'un lange pour lui nettoyer les mains. Dans trois minutes, elle aura de nouveau bavé sur ses doigts avant de les plonger dans le sable, mais c'est pour la bonne mesure. Mon bébé qui grandit si vite, malgré un déséquilibre qui lui fait bientôt se retrouver les fesses par terre. « Ça fait parti de l’apprentissage. Elle va te faire prendre des rides. » Je lève les yeux au ciel en riant alors qu'Oakley s'approche de moi, presque en louchant. « Ah oui, y en a déjà un là ! » « C'est dangereux ce que tu fais là ! » que je plaisante. Quarante ans et des rides. Tout ce que j'ai toujours refusé d'entendre, mais il paraît qu'un bébé ça maintient jeune, non ? « Tu fais la misère à papa, baby girl ? » A la simple entente du mot 'papa' Ailis se tourne vers moi. C'est toujours la même émotion lorsque je comprends qu'elle m'assimile à ce mot-là. Je suis son papa même quand elle se moque ouvertement de moi la petite chipie. Je la prends dans mes bras et viens la faire voler un instant au-dessus de ma tête, la laissant éclater de rire avant de la remettre debout sur ses jambes. « Tu sais dire Papa, Ailis ? » Elle me regarde avec de grands yeux, mais préfère finir par sautiller sur ses jambes. « Mouais, c'est pas gagné. »

Je commence à connaître Cian depuis quelques années. Nous nous sommes toujours bien entendu tous les deux, depuis que je l’ai rencontré alors qu’il était ami avec mon ex petit ami. Il est devenu mon ami, mais nous n’avions jamais vraiment partagés plus que de simples conversations, un peu bateaux d’ailleurs quand on y pense. C’est lorsque David a fini en prison que le châtain et moi avons commencé à vraiment devenir amis, à se connaître et depuis le temps, j’ai commencé à comprendre comme il fonctionne. Je sais qu’il n’aime pas parler de lui, et que le poussé à se confier n’apporte jamais de bon, alors je le laisse simplement me dire ce qu’il veut me dire sur Eavan. Lorsqu’il change de conversation, se concentrant sur sa fille, je n’insiste pas. Je les observe tous les deux et cela me donne le sourire.

La petite se déplace alors vers moi et se hisse debout, un immense sourire coller sur ses lèvres de bébés et visiblement très fière d’elle-même. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de réagir que sa main potelée vient déposer une dose de sable sur ma joue, ce qui ne manque pas de me faire rire et de faire rire la petite aussi. « Ca croque sous la dent au moins. » Je jette un coup d’œil à Cian, toujours un sourire collé aux lèvres alors qu’Ailis décide de lacher ses mains et se retrouve les fesses à nouveaux par terre. Heureusement que la couche amorti la chute. Je prends le bavoir que me tend le papa pour venir m’essuyer un peu la joue, surtout autour de la bouche, mais ce n’est que du sable après tout, ca partira sous la douche. Et puis il devient papa gâteaux mon ami, papa ours et pour me moquer de lui, je m’approche doucement de son visage, pointant alors une ride, pourtant inexistante. Je ris légèrement. « C'est dangereux ce que tu fais là ! » Je me rassois en arrière. « Ah oui ? Tu vas me faire quoi ? » Je lui demande en lui lançant un petit regard de défi. Et puis c’est à Ailis, qui me fixe avec ses grands yeux ronds, que je m’adresse ensuite. Au mot ‘papa’ la petite se tourne immédiatement vers Cian et pousse un cri, comme pour approuver. L’irlandais vient la prendre pour la faire voler quelques secondes au-dessus de sa tête, assez longtemps pour que j’ai le temps de prendre une photo. Ils sont beaux tous les deux, et ils ont l’air tellement heureux d’un coup. Je pourrais les observer interagir pendant des heures. « Tu sais dire Papa, Ailis ? » Visiblement la petite blonde en a décidé autrement et s’active sur les jambes de son papa. « Mouais, c'est pas gagné. » Je lui souris. « Ca viendra, elle peut pas tout faire en même temps. » Je suis tellement bien avec Cian et Ailis que j’en oublie Kiara, j’en oublie tout ce qu’il se passe dans le reste de ma vie et, à vrai dire, cela fait vraiment du bien. Je sors à nouveau mon téléphone alors qu’Ailis vient se blottir contre son père. « Tu me fais un sourire princesse ? » Je lui demande en levant le téléphone pour immortaliser à nouveau ce souvenir. C’est ce genre de moment que je veux me souvenir, qui me rende heureuse.

« Ah oui ? Tu vas me faire quoi ? »
« Hmm… Je sais pas encore. »

Le ton est sur la plaisanterie, jamais je ne m’amuserai à laisser planer un doute sur la violence en compagnie d’Oakley. Je connais, brièvement, son passé et ce n’est pas un sujet sur lequel je veux l’entraîner. Elle doit savoir qu’avec moi, tout ne sera que plaisanterie, que jamais je n’oserais ne serait-ce que hausser le ton sur elle. Un sourire sur dessine sur mes lèvres alors que je lui fais un clin d’œil. « Bouder, probablement. » Bouder, c’est bien. C’est rien de bien dangereux, juste une plaisanterie. C’est Ailis qui nous ramène sur terre, avec son petit cri, ses sourires et son agitation. Elle est pleine de vie et on n’a pas une minute pour nous lorsqu’elle est juste là. Elle veut tout découvrir, tout faire trop vite et en riant toujours plus. Je voudrais la faire parler un peu, mais elle semble bien plus décider à rester sur ses jambes pour tester son équilibre. C’est son nouveau jeu favori, se mettre debout et tout tenter. Elle n’a pas encore eu l’idée de mettre un pied devant l’autre, mais je crois que le déclic ne va plus trop tarder pour elle. « Ça viendra, elle peut pas tout faire en même temps. » Je hoche la tête, souriant à nouveau. « Elle rampe déjà dans tout l’appartement. » Je viens embrasser cette petite joue potelée et la laisse jouer à nouveau. « Dire qu’elle va bientôt avoir un an… » J’ai réellement du mal à réaliser qu’elle est entrée dans ma vie il y a un an. Ce tout petit bébé que j’ai pris dans mes bras alors qu’elle sortait tout juste du ventre de sa mère. Elle me sourit à nouveau la petite miss alors qu’Oakley brandit à nouveau son téléphone. « Tu me fais un sourire princesse ? » Je montre l’objectif à la petite, qui fait une drôle de tête avant de sourire un peu. « Attends viens, on va faire mieux. » Je prends le téléphone d’entre ses mains et fait signe à mon amie de nous rejoindre. Une selfie avec un bébé s'est un peu compliquée, mais on arrive tout de même à obtenir un joli cliché. « Tu me l’enverras ? »

Les heures ont continué à défiler et la fatigue a commencé à gagner Ailis. Fini les sourires bien vite remplacés par des ronchonnements et des pleurs. « On va rentrer, je crois. » Le temps de remballer les affaires, Ailis avait décider qu’en réalité la plage c’était pas si mal et c’est à quatre pattes qu’elle est partie dans le sable en direction du rivage. Je dois aller la chercher deux fois et quant à la troisième, je hausse un peu le ton, elle se met à pleurer encore plus fort en ne cessant de répéter "no no no". Je sais jamais réellement comment gérer les crises comme celle-ci, toujours effrayer à l’idée de lui dire non et d’être trop sévère. Je n’ai jamais su l’être quand je m’occupais de Charlie et c’est souvent elle que je vois lorsque je m’occupe d’Ailis. Blottis contre moi, en direction de la voiture, elle pleurs encore forts. « C’est rien ma puce, on va rentrer à la maison, retrouver tes jouets. » Je caresse son dos avant de l’installer dans son siège auto.

Les pleurs ne cessent pas tout le long du trajet et je soupire lorsque je me gare enfin devant chez moi. « Tu peux encore fuir si tu veux. » que je propose à Oakley en riant un peu. C’est pas l’idée que j’avais en tête lorsque je lui ai proposé de passer la soirée avec nous. « Elle est claquée… » ça ira mieux quand elle se sera endormie, mais je sais que ça va être long. « Vraiment, tu es pas obligé de rester. »