Back to the 50s - Sam&Jor

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A quel moment la situation avait changé d’orientation ? Samuel était incapable de le dire. Il était figé sur les rires de Jordan, ses maladresses et son regard. Oui, le bleu de ses yeux captivait l’ingénieur. Tout comme ses sous-entendus que Samuel pensait s’imaginer. Mais l’entendre dire qu’il se plaignait quand Sam admettait que cela aurait pu être son bas qui se serait retrouvé ouvert arracha un soupir d’étonnement de la part de l’ingénieur. Pourtant il s’évertuait à tenter de détourner ses idées de façon plus rationnelles. Mais c’était peine perdue. Celles de Jordan et les siennes se recoupaient en un point : leur attirance mutuelle. Chose qu’il confirmait définitivement en affirmant qu’il s’agissait bien d’un autre type de paiement dont il parlait. S’en était fini de la maîtrise de Samuel, ses joues s’empourprant rapidement. Plus moyen de détourner le sujet, la finalité. Et cela ne déplaisait pas à Samuel qui détestait avoir le choix en quelque sorte. Cela l’arrangeait même au milieu de tout ce florilège de paroles ridicules. Ses yeux descendaient le long de la chemise humide de Jordan au même moment où l’ingénieur était en train de se mordre l’intérieur de la joue pour tenter de chasser ces images qui venaient s’instaurer à son esprit. Avait-il oublié de respirer durant ce temps-là ? Possiblement, étant donné qu’il était en train d’inspirer longuement pour reprendre son souffle. Il n’en avait plus écouté le jeune homme à ce stade. Il avait simplement resserré ses mains sur le coin de la table, prêt à bondir au top départ comme un coureur dans les starting-blocks. Jordan finissait son verre et Samuel analysait chacun des mouvements du jeune homme. « Ou chez moi. Non plutôt chez toi, ce serait dommage que je me retrouve à bosser alors que je ramène quelqu’un chez moi… » admettait l’ingénieur en attrapant ses affaires, passant machinalement sa main dans ses propres cheveux pour décoiffer ce qui semblait être une coiffure spécialement effectuée pour cette soirée. Mais il allait quitter les murs de cette soirée et accompagné, alors adieu les codes imposés. Il s’avança en déposant les verres vides sur le comptoir du bar, traversant la pièce tandis qu’il sortait, respirant longuement l’air frais pour reprendre ses esprits tandis qu’il venait enfiler son trench, remontant son col avant de se frotter les mains, presque impatient. Il avait le regard porté vers la sortie, attendant d’apercevoir la silhouette de Jordan qui avait probablement prévenu ses amis ce que Samuel aurait lui parfaitement oublié. Il avait fui le jeu que Jordan avait voulu reprendre. Parce que les cartes étaient rabattues. Et qu’il fallait que Samuel garde un minimum de contenance. Pourtant il ne put pas s’empêcher de sourire en le voyant sortir et le rejoindre. « J’ai cru que j’allais attendre… Prendre un taxi… Que tu avais pris la sortie de secours pour t’enfuir… » ironisa Samuel maladroitement. « Chez toi. C’est loin ? Non parce que je n’aime pas marcher. » admettait l’ingénieur en glissant ses mains à l’intérieur de ses poches. « A moins que tu ne veuilles qu’on aille dans une ruelle sinon… » soupirait Sam en lui offrant un clin d’œil. « Je ne paies jamais pour ce genre de tâches… » ria-t-il en venant percuter son épaule de la sienne, se sentant électrifié par le moment. Depuis combien de temps cela ne lui était pas arrivé ? « Tu fais ça souvent aussi ? C’est ton protocole drague ? Emmener un pote déchanté, te tâcher, et ramener l’autre chez toi ? » demanda Samuel avant de rire légèrement. « En même temps tu as bien raison, ce serait dommage de se priver quand on a une tête d’ange comme la tienne… » souriait Samuel qui confirmait qu’il n’était pas resté indifférent du jeune homme. Il ne lui restait plus qu’à suivre ses pas. Et voir où cela le mènera.

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Ses joues sont plus rosées au fur et à mesure et tu le vois, mais tu veux pas le croire. Pas tout de suite. Tu veux pas croire qu’il soit véritablement gêné. Il est surtout en train de devenir de plus en plus chaud. Tout comme toi. Quand vos yeux se détachent, c’est pour mieux vous regarder sous toutes les coutures. Tu ne serais pas dérangé à juste aller t’amuser avec lui dans les toilettes les plus proches même si vous serez les moins discret de la terre, mais t’as une maison, pas loin en plus. Tu préfères le confort quand tu peux et là tu peux. « Ou chez moi. Non plutôt chez toi, ce serait dommage que je me retrouve à bosser alors que je ramène quelqu’un chez moi… » Et il a aussi un chez lui disponible. Il n’est pas chez ses parents, il n’a personne qui peut le déranger là bas, à part son boulot. Tu entends bien ses mots et t’as l’impression qu’il avoue à demi mot que ce n’est pas quelque chose qu’il fait souvent. Toi non plus. Vous êtes sur le départ. Tu fais un détour pour aller dire à tes potes que tu t’en vas. Tu restes vague mais Teddy n’est pas dupe. Il t’a vu. Il vous a vu. Y’a Sloane qui te pose plusieurs questions à propos d’un truc que vous avez pas encore vu ensemble. Un truc lié au boulot. Tu sors ton téléphone pour convenir d’un moment où vous pourrez vous voir à ce sujet.

« J’ai cru que j’allais attendre… Prendre un taxi… Que tu avais pris la sortie de secours pour t’enfuir… »
« Aucune chance. »

Et le sourire sur tes lèvres le prouve bien.

« Chez toi. C’est loin ? Non parce que je n’aime pas marcher. A moins que tu ne veuilles qu’on aille dans une ruelle sinon… » Tu mords ta lèvre encore plus fort en l’entendant. « Je ne paies jamais pour ce genre de tâches… » Il est encore en train de jouer. Peut être que c’est sa façon de faire passer son trac ? Il cherche le contact. Tu le laisses faire. Maintenant que tu sais, que tu veux, que tu attends que ça aussi… « Je pensais pas que tu étais de ceux qui craquait pour une ruelle… » Tu marches proche de lui, afin de pouvoir répéter le contact à la première occasion « par hasard ». « Tu fais ça souvent aussi ? C’est ton protocole drague ? Emmener un pote déchanté, te tâcher, et ramener l’autre chez toi ? » Il cherche des informations supplémentaires sur toi. Ca te fait beaucoup sourire toutes ces questions. Il te laisse même pas répondre qu’il est déjà en train de continuer. « En même temps tu as bien raison, ce serait dommage de se priver quand on a une tête d’ange comme la tienne… » Il fait exprès pour te déstabiliser. Parce que ça marche. T’es jamais habitué à ce genre de compliments envers ta personne. Tu mises tout sur ton costume qui a du lui faire un bel effet. Tu marches un peu plus près de lui pour que vos bras soient en contact.

« Tu me surestimes. Je suis plutôt du genre à dire direct ce que j’ai envie. J’aime pas perdre du temps. » T’es trop franc pour beaucoup. Tu mets mal à l’aise parfois. Surtout quand les gens posent des questions dont ils savent à l’avance qu’ils ne vont pas aimer la réponse. La vie est trop courte pour pas aller direct au bout des choses. « Y’en a pour une petite demi heure pour arriver chez moi à pied… Je peux nous commander un Uber. » Mais tu ne sors pas ton téléphone pour autant. Pas tout de suite. Tu veux lui faire comprendre que tu peux tout mettre en oeuvre pour que la finalité de cette soirée soit que vous soyez tous les deux chez toi. « Parce que si tu me plantes avant qu’on soit arrivé je vais être très très très frustré. Tu m’as mis beaucoup trop d’images en tête où je vais avoir besoin de ton aide pour les voir de mes propres yeux… » Lui et sa chemise enlevé en premier lieu. Et puis plein d’autres choses qu’il n’a pas dit mais que tu n’as pas attendu pour visualiser. « Ca nous fera gagner du temps aussi... » Voilà que tu sors finalement ton téléphone de ta poche. Tu trouves que c'est de l'argent gâché mais là tu ne penses plus avec ton cerveau. Ton entrejambe a pris le contrôle de la suite de la nuit.

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Samuel était incapable de se souvenir de la dernière fois où il n’était pas rentré seul d’une soirée. Peut-être parce qu’il n’allait pas à tant de soirées que cela. Ou bien parce qu’il en revenait toujours seul, avec l’envie de travailler plutôt que tuer son temps à autre chose. Pourtant avec Jordan, l’envie avait été présente. Etait-ce une substance glissée dans son verre malencontreusement pour le faire céder à la tentation. Tout s’expliquerait probablement… Ce serait tiré par les cheveux mais Samuel serait presque rassuré. Pourquoi presque ? Parce que pour être rassuré, il fallait s’inquiéter. Et inquiet, Samuel ne l’était pas. Sauf lorsque les minutes lui semblèrent une éternité à attendre le jeune homme devant la porte. Fort heureusement, il aperçut d’abord le sourire de Jordan avant que ce dernier ne le rejoigne. « Aucune chance. » Le sourire de Samuel s’étendit un peu plus et il se surprit à regarder un peu plus intensément les lèvres de Jordan. N’était-ce pas un signal fort qu’il essayait de lui lancer ? Ah. Il aurait dû lire l’encyclopédie d’analyse comportementale pour les nuls… Cela devait être au chapitre quinze alinéa huit… Il vérifierait si le temps le lui permet. S’il se plantait dans son analyse bien entendu.

Il soupira en entendant la remarque lancée par le jeune homme. Bien entendu qu’il l’avait mérité. « Je suis de meilleur goût. » conclut-il en roulant des yeux, commençant à marcher à proximité de Jordan. Ce n’était pas pour le déranger, n’avait-il pas déjà enclenché un contact physique avec ce dernier il y a quelques instants ? Plus ils avançaient, plus Samuel remarquait le sourire de Jordan qui semblait bien plus à l’aise que sous le regard de ses amis, à l’étroit dans cette soirée que Samuel était ravi de quitter. L’ingénieur tourna rapidement son regard vers celui qui se trouvait à ses côtés, l’observant rapidement. « Donc, tu en as envie. » conclut-il comme pour être persuadé de comprendre l’étendue des propos de ce dernier. « Une demi-heure ? Envisage d’investir dans une trottinette électrique, tu te déplaceras plus vite… » ironisa Samuel qui continuait à avancer. « Va pour le Uber, tu n’aimes pas perdre du temps, autant en gagner… » ironisa Samuel avant de rire aux éclats face à la franchise du jeune homme. « Parce que tu penses que je l’ai fait sciemment ? » lui demanda Samuel en se stoppant pendant que Jordan sortait son portable. « Pour avoir besoin de mon aide, il faut la mériter… » rajouta Samuel en s’adossant contre un lampadaire tandis que Jordan commandait leur taxi de fortune. « J’espère qu’on n’attendra pas trente minutes… Parce qu’à ce temps-là, on serait déjà arrivé chez toi… » admettait Samuel en observant les rues alentour dans l’espoir de voir leur véhicule débarquer. « Tu as de la chance, je suis patient quand je suis en bonne compagnie… » admettait Samuel en posant son regard sur Jordan. « Donc tu es du genre à être frustré ? Surprenant… Moi qui pensais que tu pouvais obtenir tout ce que tu désirais ! » repris Samuel en s’approchant d’un pas vers Jordan, une main attrapant le pan de sa chemise pour l’attirer à lui. Samuel n’était pas gêné par ce contact, aussi surprenant que cela pouvait être. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et l’ingénieur gardait ses prunelles dans celles de Jordan. « Tu as peut-être l’imagination débordante toi aussi… » continua Samuel tandis qu’il allait s’approcher un peu plus, bien décidé à clore cette conversation d’un baiser. Ce n’était sans compter les coups de klaxons du véhicule garé sur le trottoir d’en face qui vint rompre le moment, arrachant un soupir à Samuel qui relâcha automatiquement Jordan, lui indiquant d’un signe de tête leur nouvelle destination. « Après vous. C’est toi qui sais où l’on va ! » ironisa Samuel en suivant Jordan, rentrant après lui avant de refermer la porte. Il s’était assis au plus proche de Jordan, leurs jambes se touchant et se contenta d’observer la route défilée, sentant son pouls s’accélérait au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de leur destination.

Il avait passé le trajet silencieux, avait déposé un pourboire conséquent sur le fauteuil passager avant et été sorti bien trop rapidement, trahissant son impatience naissante. Il se tourna vers Jordan, les mains sur les hanches tandis qu’un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres. « Tu me fais visiter avant d’imager tes idées ? Ou tu as atteint le point ultime de frustration ? » demanda Samuel en riant légèrement. « Et dans ce cas-là, je te dirais bien que tu as perdu dans ce jeu que tu as voulu lancer… Mais je ne suis pas bien sûr qu’il y ait vraiment de perdant dans l’histoire. » admettait Samuel en écartant les bras, s’écartant de la porte d’entrée pour laisser le chemin à Jordan. Car après tout, il n’était plus en terrain conquis, et même si l’envie était de plus en plus présente, il restait ce type maladroit qui espérait silencieusement ne pas être tombé sur l’un de ces fous qui se voyait déjà vivre une vie à deux.

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« Donc, tu en as envie. » Tu hoches la tête en le regardant. Il a besoin de plus de confirmation encore ? Est-ce qu’il a peur que tu te barres ? Est-ce qu’il a peur que tout ça ne soit qu’une blague ? C’est loin d’être une blague. Il te plait physiquement et ça fait un moment que tu n’as pas eu l’occasion de coucher avec quelqu’un. Faut dire que t’as pas eu beaucoup de chance ces derniers temps avec les gens qui te plaisent. T’as pas mis les pieds sur Tinder parce que tu sais très bien vivre sans sexe. « Une demi-heure ? Envisage d’investir dans une trottinette électrique, tu te déplaceras plus vite… » Tu le ferais si le temps que tu prends pour marcher d’un point A à un point B n’était pas utilisé à bon escient. Tu commandes le Uber quand il confirme qu’il est ok. Il se marre et l’immense sourire sur tes lèvres montre bien que c’est communicatif.

« Pour avoir besoin de mon aide, il faut la mériter… »
« Tain comme tu teases !! »

Il va te tuer le gars. T’es en train de te dire qu’il peut être le genre qui se tire sur un coup de tête après avoir bien allumé. T’espères pas. « J’espère qu’on n’attendra pas trente minutes… Parce qu’à ce temps-là, on serait déjà arrivé chez toi… » Il est pressé. Parfait.

« Tu as de la chance, je suis patient quand je suis en bonne compagnie… » « Il est là dans deux minutes. » « Donc tu es du genre à être frustré ? Surprenant… Moi qui pensais que tu pouvais obtenir tout ce que tu désirais ! » Tu lèves un sourcil en l’entendant, il est curieux à imaginer ce genre de chose à ton propos sans même te connaître. Mais ton regard change quand il s’approche de toi, qu’il s’accroche à ta chemise.

« Tu as peut-être l’imagination débordante toi aussi… »
« Pas autant que toi. »

Parce que tu te demandes vraiment quelles idées il a à ton propos, mais t’as pas trop envie de discuter là. Tes yeux qui sont focalisés sur ses lèvres qui s’approchent des tiennes… Mais la voiture est là et le moment s’arrête mais l’air est électrique dans la voiture. Il est proche de toi, tu fais rien pour l’en empêcher. Au contraire. Tu crées du contact et tu trouves que bizarrement ce chauffeur roule pas assez vite…

Peut être bien que ton pas est pressé quand la voiture vous laisse devant chez toi. « Tu me fais visiter avant d’imager tes idées ? Ou tu as atteint le point ultime de frustration ? » Il est encore en train de jouer avec toi mais vous êtes chez toi. « Et dans ce cas-là, je te dirais bien que tu as perdu dans ce jeu que tu as voulu lancer… Mais je ne suis pas bien sûr qu’il y ait vraiment de perdant dans l’histoire. » Il te laisse l’espace afin que tu puisses ouvrir la porte mais même si t’as tes clés dans les mains, tu combles tout l'espace qu'il y a entre vous. Tu vas prendre ses lèvres pour toute réponses à ses questions et suppositions. La vitesse supérieur est enfin enclenchée. Tu peux commencer à te défrustrer de tout ses jeux. La fin de la soirée est plus que prometteuse.

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