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 (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread

Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

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2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyVen 25 Sep 2020 - 12:31


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

Lorsqu’il a quitté le salon pour s’exiler dans sa chambre, après notre premier réveil sur le bateau en milieu d’après midi, en ne m’adressant que quelques mots acerbes, je me suis demandée comment nous en étions arrivés là. Quelques heures avant, alors que nous flanions dans Brisbane et profitions de ce que la foire au Vintage avait à nous offrir - me concernant j’ai surtout vu l’occasion de prendre l’air - j’ai cru avoir le droit d’espérer. J’ai cru qu’une telle complicité ne pouvait pas n’être que le résultat de nos souvenirs et d’une douce nostalgie. J’ai cru que je lui manquais, qu’il luttait pour retrouver son chemin vers moi et si de mon côté le chemin du pardon est semé d'embûches, j’ai cru avoir le droit de m’y engager sans risquer de ne rien recevoir en retour. C’est ce que je veux éviter à tout prix : d’accepter qu’il me manque, d’admettre que je souhaite un retour d’Amos dans ma vie et d’être confrontée à un mur en face. Un qui aura tourné la page, un qui ne ressentira pour moi plus que au pire du dégoût et du mépris et au mieux de l’indifférence ou une tendresse uniquement nostalgique. J’y ai cru encore plus lorsque le soir, après que nous ayons pu un ou plusieurs derniers verres, il est venu s’allonger à côté de moi plutôt que de dormir sur le canapé, lorsqu’il m’a rejointe pour la nuit. Nous ne nous sommes ni touchés ni effleuré mais j’ai le sentiment d’avoir dormi un peu mieux et, le matin, je me suis réveillée troublée mais gorgée d’espoir et incapable de les faire taire.

Tout a dérapé et je ne sais pourquoi. Il m’accuse certainement d’avoir contacté le dealer mais comment ? Je n’ai pas mon téléphone, j’ignore même s’il est resté au loft ou s’il l’a emmené avec lui sur le bateau. Que croit-il ? Que j’entretiens une liaison avec un type qui travaille pour moi depuis des mois et que je n’ai jamais vu de la sorte ? Que je l’aurais invité à venir pour profiter des plaisirs de la chair alors qu’il loge sous le même toit que moi et que quelques minutes avant nous nous réveillions dans le même lit ? J’ai mal de constater qu’il me pense si perfide et retorse. J’ai mal d’envisager qu’il ne voit plus en moi qu’une égoïste et une manipulatrice et j’ai mal de réaliser que j’ai mal lu les signaux de la veille : c’est sur ma guérison qu’il est focalisé, c’est pour elle qu’il est doux et tendre, pas pour nous, pas parce qu’il nourrit le même sentiment que moi :  celui que cela ne peut être terminé.

Alors quand il s’est enfermé dans sa chambre, j’étais en colère, je nourrissais un sentiment d'injustice profond et, à nouveau, celui d’avoir été trahie ou en tout cas induite en erreur. Je suis grimpée sur le pont pour me calmer et vider ma tête, j’ai observé le large pendant plusieurs heure assise au bout du catamaran les pieds dans le vide et lui, il n’a pas réapparu. Je me suis rendormie, quelques heures seulement après faute d’avoir autre chose à faire et la force d’y réfléchir, sans manger et la mort dans l’âme. Les trois jours suivants nous nous sommes à peine parlé - il me semble impénétrable - et ce n’est qu’au bout du quatrième que mon ennui profond m’a poussé à l’approcher. Reclus dans la  cabine il naviguait et, par curiosité, je me suis postée à la porte pour tenter d’observer de loin ses manoeuvre et manipulations. Cela m’a occupé quelques heures et le lendemain je me suis à nouveau postée en observation, à mi chemin entre la porte de la cabine et le gouvernail, pour m’en approcher encore plus le troisième jour. Celui là, il a brisé le silence pour entreprendre de m’expliquer ses manipulation et j’ai parcouru les derniers mètres nous séparant. Comme une élève attentive, j’ai écouté chaque information  donnée par mon professeur : je n’ai jamais réellement été attirée par la navigation mais entendre le son de sa voix m’a réchauffé le coeur et après quatre jours sans la moindre occupation j’ai accepté la distraction avec soulagement. Le lendemain, mais de cours mais lorsqu’est venue l’heure de préparer le repas du soir, il a sorti deux planches à découper et m’en a désignée une du bout du menton. J’ai compris que j’avais son assentiment pour l’aider et si je l’ai approché doucement, mon sourire s’est étiré et je me suis attelée à la tâche sans même envisager de me plaindre. Les journées sont longues sur le bateau et si pour tuer le temps et détourner mon esprit de son obsession - lui n’a pas oublié les promesses de la poudre blanche, elle l’attire - je m'astreins à des heures de yoga et d’étirements, j’ai du mal à m’occuper et, par conséquent, à m’empêcher de discuter avec mes sirènes. Elles me racontent que je suis prisonnière, que j’ai besoin de leur secours et certains matin, j’ai l’impression d’en sentir le manque jusque dans ma chair.

Ce matin, le huitième, c’est le cas et bien plus que tous les précédents. Ce matin je n’ai pas trouvé la force de me sortir du lit, je n’ai pas trouvé l’envie non plus. Les sirènes, et l’enfermement me pèse et les aide. Mon corps réagit, j’ai le sentiment que chacun des muscles de mon corps sont contractés et la douleur est telle que j’ai à peine dormi. Recroquevillée sur moi même, j’entends Amos s’agiter dans la pièce voisine. Il prépare peut-être déjà le déjeuner ou bien fait-il un peu de rangement. Parfois il s’assied de longues heures devant son ordinateur et pendant celles ci il m’échappe totalement, mais cette fois ci je n’ai même pas la force de mon poser la question. J’ai le sentiment d'étouffer, j’ai le sentiment que tout mon corps menace d’imploser, d’avoir une main qui se resserre autour de mon cou et lovée en position foetale, je n’arrive même pas à envisager de bouger. Mon souffle est court, ma respiration saccadée et si, dans mon état normal je prierais pour ne pas attirer l’attention du brun, je n’y pense même plus tant je suis concentrée sur mon corps en crise, tant je suis concentrée sur ma survie puisque mon poison, perfide et retors me convainc que je vais y rester, si je ne lui cède pas, si je ne mets pas la main sur une dose pour me libérer de mon manque et de cette torture. A un moment, je crois l’entendre approche mon ancien amant. Je crois l’entendre me parler, tenter de comprendre et il me semble que la seule chose que je suis capable d’articuler c’est que ”ce n’est pas grave”, à moins que m’échappe que ”j’ai peur.”






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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyDim 27 Sep 2020 - 19:27





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD

Rester enfermé dans une chambre où je n’ai aucun point de repère, ce n’est pas viable puisque l’alcool ne m’assomme plus autant qu’auparavant. Je bois beaucoup - sans doute trop - mais je veille à la parcimonie, si pas pour moi, pour Raelyn. Je l’entends encore m’appeler le premier soir, me supplier de rester près d’elle, de ne pas l’abandonner à son angoisse alors qu’elle affrontait une descente composée de désillusion, de promesses vaines et de déception. Le son de sa voix me hante, ses mots m’obsèdent et, bien souvent, malgré tous mes efforts pour étouffer mes sentiments sous mon oreiller, j’ai peur pour elle. J’ai peur qu’elle n’arrive pas à s’occuper pour repousser l’envie. J’ai peur que, confinés ensemble sur le bateau, mais jamais dans la même pièce, son aversion pour la solitude la plonge dans un océan de désarroi et d’anxiété. J’ai peur qu’elle subisse une attaque de panique qui accélérait les battements de son coeur et que je ne sois plus capable de l’apaiser d’une caresse ou d’un baiser sur le front. J’ai peur alors, quoique mon orgueil m’empêche d’en faire état, je veille à distance au détriment de mes propres besoin : je me préférerais la tête à l’envers. Evidemment, je ne colle pas mon oreille à ma porte comme un espion de bas étage. Je ne la laisse pas non plus entrouverte de crainte qu’elle l’interprète telle une invitation à la discussion. Je n’ai pas envie de discuter avec elle de mes tourments. Je peux échanger quelques mots anodins, quelques commentaires sur des détails de ce quotidien plutôt morne, mais je refuse de converser autour de ma jalousie par rapport à ses amants, de son culot d’être en colère. Le seul sujet important sur lequel je dérogerais, c’est la drogue. Aurait-elle besoin de soutien que je lui en distillerais dans la mesure de mes possibilités. Je tenterais même de la prendre dans mes bras si elle me tendait les siens. Je m’emploierai pour ce faire d’effacer les horribles tableaux que peignent mon imagination dès lors que je me rappelle Noah ou le gars trouvé dans le couloir de son appartement la nuit de son overdose. J’optimiserais mes sentiments en chassant mes hypothèses qui lui prêtent plus d’aventures que les dix doigts de mes mains ne puissent en compter. Je me ferai du mal, tout simplement, par dévouement parce qu’elle est ma raison de vivre, Raelyn. J’ai beau me cloîtrer dans cette cellule improvisée, me répéter la liste de ses défauts, dénombrer toutes ces fois où, sur peu de temps, elle m’aura déçu, je n’arrive pas à me l’ôter de l’esprit alors qu’elle est là, à quelques mètres de moi, et que l’odeur de son shampoing embaume la salle de bain. Aussi ai-je quitté ma tanière au terme de quelques jours d’inaction et d’apitoiement. J’ai montré le bout de mon nez et, à défaut de lui sourire, je l’ai saluée d’un signe de la tête un rien trop froid, mais qui a le mérite d’ouvrir entre nous une fenêtre.

Soucieux de m’occuper l’esprit, j’ai profité d’être sur mon terrain pour étudier les différentes fonctionnalités du catamaran. La bête est un bijou de technologie et je ne m’y étais jamais pensé, par manque de temps et parce que j’aime naviguer à l’ancienne. Néanmoins, cigarette au bec, emmitouflé dans une écharpe puisque le vent souffle fort en pleine mer, je teste, j’analyse, je découvre, les yeux brillants tant à cause du whisky que d’être tout bonnement fasciné par mes trouvailles. Elles me font du bien : c’est un onguent pour mon coeur, mais ce qui semble l’apaiser, c’est l’initiative de Raelyn. Elle est d’abord apparue sur le pont et m’a jeté quelques regards discrets, aussi légers qu’une plume. Si je les ai remarqués, c’est que les miens ont été immanquablement attirés par sa silhouette, si bien qu’ils finirent par se croiser. Un jour, parce qu’elle approchait de plus en plus, je l’ai encouragée d’un sourire chétif, un sourire qui n’a porté fruit que le lendemain, celui-là même où j’ai poussé mon paquet de cigarette dans sa direction et où j’ai ôté mes pieds de la banquette en face de la mienne. Plongé dans ma lecture, les premiers mots que j’ai fini par prononcer n’avait rien de romantique ou même de rassurant. Sans doute n’avait-il rien d’intéressant à ses yeux. Mais, partager ma passion, jouer les grands pédagogues, c’est plus facile et moins dangereux que de trancher dans la chair à vif de mes plaies pour régler nos problèmes. Un jour, j’y viendrai sans doute. N’en aurais-je pas envie qu’elle les brandira, son couteau et sa clé anglaise qui pour le premier nous blessera et le second nous réparera. En attendant, le soir du surlendemain, je glisse un de cuisine dans sa direction. Je ne dirai pas non à un peu d’aide et si l’exercice s’épure de banalités au profit d’instructions, au moins sommes-nous à nouveau capable d’éviter le cynisme né de la colère et le silence de l’indifférence. Le détachement m’est plus profitable cependant. C’est à regret que je prends lentement conscience que, ces moments estampillés par la simplicité, je les attends. Je m’endors en espérant que le lendemain, elle ne sera pas lassée de m’entendre babiller mécanique et machinerie, qu’elle sera à nouveau là, près de moi, à porter une attention particulière - ou à la feindre, mais qu’importe - à mes longs monologues. Je prie également pour que la préparation d’un repas donne lieu à quelques plaisanteries badine, que je fonde devant ses moues boudeuses. La nuit du septième jour, j’ai appréhendé qu’elle soit fatiguée plus que toutes les autres à cause d’un geste cavalier de ma part. Mes doigts ont glissé sur les siens, ils s’y sont attardés trop longuement et, bien que l’acte ait été fugace, il nourrit mes remords. L’ai-je mis mal à l’aise ? Elle n’a pas retiré sa main brusquement, mais moi, je me suis tellement convaincu que ses efforts sont égoïstes - elle s’assure que l’ambiance soit plus vivable non pas pour nous, mais pour elle, pour mieux supporter son éviction de la société -  que j’ai à peine fermé l’oeil de la nuit. Et, durant la matinée, la peur a comprimé mon estomac : elle n’est pas venue, à l’heure habituelle, s’installer en face de moi. Elle m’a privé du plaisir de la contempler discrètement lorsque ses yeux se perdaient dans le vide en fixant le large.

Que faire à présent ? Je n’ai pas à combattre la déception. Je suis attristé, mais surtout inquiet à l’idée qu’elle aille mal, qu’elle soit psychologiquement trop meurtrie pour quitter son lit. L’hypothèse s’est creusé une place de choix de mon coeur et, quoique anxieux d’être éconduit, j’ai abandonné ma paperasse au profit de sa chambre. J’ai frappé à sa porte une fois : pas de réponse. Ma main, suspendue au-dessus de la poignée, est aux aguets : un ordre de ma part et j’ouvre. Et, je me suis exécuté, la bouche pleine d’excuses. « Je suis désolé...Tu veux être seule peut-être. » ai-je balbutié tout de go, plus alarmé que pressant, et sans l’observer vraiment. Tout à ma honte de violer son intimité, je n’ai pas noté de suite qu’elle est recroquevillée sur elle-même, en position foetale, preuve qu’elle entreprend sans succès de se rassurer. Je ne l’intègre qu’au terme de quelques secondes longues à s’écouler et à l’aide d’une réponse soufflée sans vigueur. Elle lui échappe dans un souffle et je me demande aussitôt à quel part de moi elle s’adresse : à l’homme bilieux par rapport à son état ou celui qui l’est d’être trop oppressant. Comment convient-il d’agir sur l’instant ? Dois-je avancer vers elle ? Faire demi-tour ? Je m’enlise dans mes hésitations et elle les balaies de trois mots, Raelyn : elle a peur. Elle est terrifiée et mon coeur arrache les rênes des mains de mon orgueil. C’est lui m’a dicté ma conduite quand je me suis assis près d’elle, tout au bord du matelas, entre ses mains et ses genoux. D’instinct, j’ai rangé une mèche de ses cheveux derrière son oreille, j’ai caressé sa joue de mon pouce : elle a à peine réagi.   « Je sais. Je comprends.» Moi aussi, quand j’ai mal, quand je m’astreins à ne pas succomber à mes tentations, je suis épouvanté d’être diminué, de ne pas être à la hauteur. La différence, c’est que j’ai le choix de céder à la lâcheté et de me servir un verre. Elle, pas. J’ai décidé que c’était prohibé et j’en conclus que sur l’heure, elle doit me détester. « Qu’est-ce que je peux faire ? Pour t’aider ? » Elle a tourné vers moi de grands yeux apeurés et, machinalement, j’ai attrapé sa main dans la mienne. J’ai essayé de la tirer vers moi pour la conduire jusqu’à mes lèvres, mais elle est comme rouillée, Rae. Elle est tellement crispée que, si je la lâcherais, elle retrouverait sa position à la même vitesse qu’un ressort. Elle est contractée et, a priori, je ne connais qu’un moyen de détendre des muscles tétanisés : un peu d’alcool - fort de préférence - et un bain chaud. « Je vais sortir de la pièce, mais je vais revenir. Je ne t’abandonne pas.» Sauf si elle a besoin du contraire et qu’elle le réclame du peu de force qu’il lui reste… quoique je ne sois pas certain que je plierais à sa volonté. Quel genre d’homme amoureux serais-je ? Or, sans conteste, je le suis et, au grand damn de mes résolutions, chaque jour un peu plus.

Je me souviens qu’après avoir fait un crochet par la salle de bain pour remplir la baignoire, mes mains ont tremblés en lui remplissant le verre que j’ai glissé entre ses doigts. « Je peux le lâcher ? » me je pourtant enquis, le coeur empli d’une double culpabilité : cette enfermement n’était pas la solution et remplacer une addiction par une autre n’a rien d’intelligent. Je n’ai que ça malheureusement. Je ne suis pas armé différemment. « Bois le vite. ça va te faire du bien. Je te fais couler un bain, ça va t’aider à te détendre.» ai-je ponctué, me détestant d’être à court de mots doux et apaisants. Je n’ai que la douceur pour la soulager si bien que, l’oreille tendue vers la salle de bain, j’ai reproduit des gestes familiers, des gestes qui à force d’en user perdront en efficacité, mais je le répète : je n’ai que ça. Des baisers sur son front et sa joue et mes doigts qui forcent un passage pour s’entrelacer aux siens.


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Raelyn Blackwell
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyLun 28 Sep 2020 - 21:42


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

Hier soir lorsque j’ai fermé les yeux, rien ne présageait que le réveil serait si difficile ce matin. Je me suis noyée dans le plaisir de pouvoir approcher Amos, échanger quelques mots avec lui même s’ils ont été bien anodins, et lorsqu’il a effleuré ma main, involontairement certainement, mon coeur a trébuché dans ma poitrine. Je me demande quand un contact aussi sage qu’un effleurement est devenu jour à marquer d’une pierre blanche entre nous. Nous n’avons jamais eu froid au yeux et une chose est certain, nous nous vautrions dans la luxure ensemble bien plus que de raison. Je n’ai pas retiré ma main, malgré les avertissements soufflés par mon esprit, parce que j’en avais pas envie. J’ai choisi de les faire taire, ceux qui me souffle que mon ancien amant me faire vivre un vrai circuit de montagne russe depuis dix jours et que je vais souffrir. Mon cerveau dit à mon coeur qu’il a cru la dernière fois, après cette journée que nous avons passées dehors et à l’issue de laquelle il est venu se coucher à mes côtés et qu’il n’est pas sain de recommencer puisque, dès le lendemain il doutait de ma bonne foi et m’accusait d’un crime que je n’ai pas commis, sans me laisser la moindre chance de m’expliquer. S’il m’en avait laissé l’occasion, j’aurais pointé du doigt les erreurs qu’embarque sa théorie - comment l’aurais-je contacté Noah ? - mais à présent je suis trop fière pour revenir sur le sujet : il ne m’écouterait pas, j’en suis persuadée. Il l’a signifié en s’enfermant dans sa chambre notre premier soir sur le bateau alors que, pathétique et faible, je le suppliais de rester avec moi, de m’accompagner dans ma descente.

Je me suis laissée entraîner dans cette routine qui n’en est pas une, pas pour nour en tout cas, et à chaque fois que je surprends l’un de ses regards sur ma silhouette, je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’il y voit. Me voit-il moi, la femme avec laquelle il a partagé sept mois de relation complice et qu’il a aimée ? Voit-il la junkie qu’il a ramassée en train de convulser à même le sol ? La traîtresse, celle qu’il accuse de tous les maux, celle qu’il imagine capable d’appeler Noah pour qu’il me saute alors que nous venions de nous endormir l’un à côté de l’autre ? Je l’ignore mais, ce matin, la douleur efface tout ça. Les larmes me montent aux yeux mais je les ravale, je n’ose demander à l’aide, je n’ose l’appeler et le supplier de rester avec moi de peur que, cette fois aussi, il s’échappe et me laisse en proie à mes démons. Je préfère les affronter seule et sans la certitude qu’il m’aurait abandonnée.

Je n’envisage pas qu’il se fera du souci et qu’il poussera la porte de la chambre. Je n’y pense pas, non pas pour m’éviter une déconvenue, mais parce que j’ai si mal que je ne pense à rien d’autre. Je ne l’entends pas d’ailleurs, taper doucement à la porte, l’ouvrir et s’adresser à moi en s’excusant de troubler ma “tranquillité”. Recroquevillée dans le sens opposé à la porte, je ne réalise sa présence que lorsqu’il arrive à mon niveau et s’asseoit doucement à côté de moi. Le visage ravagé par la douleur, je lève un regard paniqué dans sa direction. J’ai peur, j’ai mal, j’ignore ce qui est réel et ce qu’il n’est qu’invention de mon esprit pour me convaincre que la cocaïne soignera tous mes maux, mais j’ai la sensation que tous mes muscles sont contractés et sur le point de se rompre. « Je sais. Je comprends. » Je respire mal, à cause de l’angoisse, à cause de la douleur, et j’ai l’impression de n’entendre que ça, le bruit de ma respiration haletante. Que comprend-t’il ? Je n’en sais rien, certainement rien mais sur le moment je m’y accroche : il comprend. « Qu’est-ce que je peux faire ? Pour t’aider ? » Il attrape ma main dans la sienne et, instantanément, mes doigts se referment autour de sa paume. S’il me restait plus de force je la lui broyerais et, lorsqu’il tente de tirer son mon bras pour approcher ses lèvres de mes doigts, mes muscles contractés l’en empêche. Cela m’aurait fait du bien pourtant, mais décoller le bras de ma poitrine me semble déjà être un effort surhumain. Je secoue à peine la tête, je lui réponds d’un regard angoissé que je n’en sais rien mais je serre un peu plus mes doigts pour qu’il ne me laisse pas, à présent qu’il est là. « Je vais sortir de la pièce, mais je vais revenir. Je ne t’abandonne pas. » Ses mots, je les comprends. Il les souffle pour me rassurer et si le premier réflexe de mon corps est de serrer sa main pour ne pas le laisser partir, je lâche ses doigts au terme d’un immense effort.

Il disparaît et mon rythme cardiaque s’accélère, comme s’il avait, pendant le court laps de temps qu’il a passé à mes côtés, eu un effet profondément anesthésiant sur mes blessures de l’âme. J’entends le son de l’eau qui coule, j’entends ses pas dans la cabine, il se hâte, mais j’entends tout ça comme s’il venaient d’ailleurs et comme si, moi j’évoluais dans une dimension différente. Dès qu’il revient sur ses pas mes yeux le cherchent pour ne plus le lâche, et lorsqu’il glisse un verre entre mes doigts, j’ai l’impression que je vais le broyer et le faire éclater de le serrer si fort. « Je peux le lâcher ? » Ma main tremble, mais ma prise et solide et je hoche la tête. « Tu peux. » Ma voix déjà naturellement grave est éraillée et si je ne pense à rien pour l’instant, j’aurais honte plus tard. « Bois le vite. ça va te faire du bien. Je te fais couler un bain, ça va t’aider à te détendre. » Ses doigts se forcent un passage entre les miens, il caresse le dos de ma main et, lorsqu'il se penche pour embrasser mon front et mes tempes, ses lèvres diffusent une chaleur rassurante qui se répand le long de ma colonne vertébrale. Elle est timide mais il me rassure - je ne suis pas seule - et il me donne un objectif : boire mon verre, atteindre la salle de bain et si après ça je vais mieux, je lui demanderais l’autorisation de m’allumer un joint. Lui me détendra et sur l’heure, je me dis qu’il est un bien moindre poison face à la cocaïne, un que je n’ai jamais arrêté. Je tente de me redresser, j’y parviens au terme de ce qui me semble être une lutte acharnée et, lorsque j’arrive à faire basculer mes jambes dans le vide, à m’asseoir au bord du lit à côté de lui, je suis en nage comme après avoir courru un marathon. Je me penche sur le verre plus que je le porte à mes lèvres et, si je m’en verse certainement un peu desssus, j’arrive à boire quelques gorgées avant que ma gorge ne se noue elle aussi comme la totalité des muscles de mon corps. Je le repose, à moitié vide, sur le draps dans oser le lâcher, et je me recroqueville sur moi même. « J’y arriverais pas. » A traîner ma carcasse jusqu’à la salle de bain. Je l’avoue, et j’ai honte. Mon cou s’enroule, ma colonne vertébrale se plie et de ma main libre, celle qui ne tient pas le verre, je passe ma main dans mes cheveux. Je les accroche, je gratte et je tire, j’ai envie d’arracher mon cerveau pour qu’il arrête de me torturer. Je me mords la joue, je tente de me redresser, j’abandonne le verre au risque que l’alcool se répande sur les draps, et j’accroche mes doigts aux bords du matelas pour tenter de me redresser. Je dois me rendre à l’évidence : je n’ai à la fois aucune force de le faire et je suis trop contractée pour réussir à me lever. Quant à marcher les quelques mètres qui nous séparent de la salle de bain, je ne peux même pas l’envisager. Humiliée, meurtrie, je relève mes yeux vers Amos et je les noie dans le bleu des siens. « Je peux pas. » Je n’y arriverai pas.







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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMar 29 Sep 2020 - 0:13





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


Je ne me suis pas précipité derrière la porte de l’ancienne chambre “conjugale” au terme de sa première heure absence. J’ai d’abord tenté de raisonner mes angoisses à l’aide d’explications irréfragables. Psychologiquement, son sevrage est assez éreintant pour qu’elle choisisse de se ressourcer dans une grasse matinée. La promesse de nos après-midis pédagogiques n’ayant rien de ludique, il est possible qu’elle s’en soit lassée. Peut-être a-t-elle déniché dans ma table de chevet un des livres prêtés par Lola - je ne l’ai jamais lu - et que l’activité lui a semblé utile à tuer le temps à défaut d’être passionnante. Je me suis également imaginé que son absence était l’enjeu d’une manipulation pour cultiver en moi le manque de nous et, si j’ai délogé cette idée saugrenue de mon esprit, elle ne m’était pas déplaisante. Elle aurait été vaine : je souffre déjà d’être interdit de gestes tendres et privés de ces parenthèses bénies durant lesquelles nous envahissions l’intimité de l’autre. Sauf qu’au plus l’horloge tourne, moins sont convaincantes mes hypothèses. D’aucunes ne l’emportent plus sur ma déception et sur mes inquiétudes. Ce silence n’est pas normal. Souhaiterait-elle prendre ses distances qu’elle serait sortie prendre l’air. Jouerait-elle au jeu du chat et de la souris qu’elle m’aurait adressé un signe de la main depuis le pont avant de s’éclipser en roulant ses hanches parfaites. Serait-elle vexée pour mon audace de la veille qu’elle aurait ôté sa main dans un geste brusque, éloquent, insultant, qui aurait toutefois jouit du mérite d’être édifiant. Or, rien ne présage qu’elle ne veuille plus de moi à ses côtés et, puisque rien ne sous-entend l’inverse, l’anxiété surpasse toutes mes présomptions rationnels. Je n’entends plus que ce pressentiment qui concède à la cocaïne bien trop de pouvoir sur ces décisions du genre, celui qui me supplie de vérifier que tout va bien, qu’elle n’est la proie de la détresse, étant donné que c’est le rôle que je me suis alloué, que j’ai déjà failli et que son ego ego bridera tout appel à l’aide. Je l’ai rejetée le premier soir. Je l’ai abandonnée à son sort après lui avoir juré un voyage et de brûlantes réconciliations. J’ai cédé à l’égoïsme, mais pas aujourd’hui… Pas maintenant.

Depuis combien de temps est-elle crispée au point que sa peau ait pris la teinte d’un lait écrémé ? Une heure ? Deux ? Plus ? A quel point a-t-elle mal d’être aussi tendue ? Que lui chante-t-elle en promesse, son ennemie ? Qu’elle est la solution ? Que je suis une entrave ? Qu’elle n’a par conséquent pas besoin de moi ? Cet amour débordant qui transpire de mes yeux bleus horrifié d’être impuissant, l’aidera-t-elle ? Diffusera-t-elle en elle assez de réconfort pour qu’elle recouvre des couleurs ? Que ses joues se teintent à nouveau du rose de la santé ? Malgré le doute, je m’assois auprès d’elle. Je prends sa main et, comme elle la serre avec une vigueur insoupçonnée, je me plie à d’autres certitudes : qu’importe que je sois ou non le bienvenu, qu’importe également que ses démons me désignent coupable d’être un frein à son bonheur, qu’importe que je sois son pis aller, ma place est près d’elle. A l’inverse, je ne me le pardonnerais pas. Au contraire, ce serait la médaille en chocolat d’un combat inutile entre un projet de toute façon voué à l’échec - je ne peux pas cesser de l’aimer d’un coup de baguette magique - et l’autorité de mon coeur de toute façon épris de cette femme fragilisée par ma vengeance, par les mensonges des Strange, par la vérité autour de la mort d’Aaron, ce fantôme qui plane au-dessus d’elle et par cette échappée loin de cet amant qui m’a remplacé et qui, je l’espère, lui sert de pansement. Alors, j’embrasse son front et sa joue. Je glisse mes lèvres sur la peau douce de son visage émacié, sauf que mon coeur se brise. Il saigne de la voir dans cet état et cette impuissance qui me pousse à lui poser la question la plus idiote qui soit - que puis-je faire ? - elle infecte mes plaies mal refermées. Elles n’ont même pas commencé à cicatriser et je me hâte - après annonce - à lui faire couler un bain et lui servir un verre de scotch tant je suis remué par la crainte . Je me dépêche malgré mes mains qui tremblent et mes nerfs qui menacent de lâcher. J’accélère encore le pas jusqu’à la chambre et, assis à nouveau auprès d’elle, je suis soulagé qu’elle se meuve seul pour l’attraper entre ses doigts et pour se redresser, qu’elle débusque en elle la force pour le conduire jusqu’à ses lèvres et qu’elle m’honore du son de sa voix. Nous en sommes là… je me réjouis d’un rien et non plus à cause de notre rupture, mais parce que j’ai peur pour elle, j’ai mal avec elle. J’ai l’impression que mes muscles se raidissent par imitation avec les siens, que mon coeur reconnaît les battements de ce complice et qu’ils calquent leur rythme, que je ne suis plus qu’une éponge destiné à absorber ses maux. Et, je ne suis pas contre. Je signerais à deux mains si ça l’en débarrassait pour de bon. Je ferais de ses tourments les miens pour l’en laver, qu’elles vivent une vie longue et heureuse, car elle promettait de l’être quand la mienne, sans elle, n’a plus grand sens.

Fragile de cette évidence - mon monde tourne autour de Raelyn - je lui chuchote que « ce n’est pas grave.» si ses chevilles sont des guimauves molles, parce que « Je suis là aujourd’hui.» J’ai renoncé il y a près d’une semaine, mais c’était une erreur monumentale, un building de bêtise parce que dans le taxi qui nous conduisait sur la Marina, j’ai déclamé mes vers avec la conviction des types amoureux et que si je garde ce secret jalousement, tout me trahit, absolument tout, en ce compris ce geste qu’est de glisser mon bras sous ses genoux et autour de son buste pour la porter jusqu’à la salle de bain. « C’est peut-être un peu chaud. Je ne peux pas vérifier. » me suis-je excusé tandis que je la maintiens en suspens par dessus la baignoire. Je veux pas qu’elle se brûle et d’un coup d’oeil, je m’assure que j’ai réglé le mitigeur à une température correcte. 37 degrés pour ce corps si froid d’être contracté, ça la surprendra, mais les effets seront immédiats. Du reste, elle pourra l’adapter à sa guise. Moi, je sortirai dès qu’elle ne sera plus couverte de cette nuisette avec laquelle je l’immerge dans l’eau mousseuse.   « Je me suis dit que ça te ferait du bien.» Le bain et le parfum du bain bulle : c’est elle qui l’avait choisi à l’époque. Peut-être contribuera-t-il à la détendre. Peut-être que je pourrai l’interroger sur ce que ses tics nerveux ont dévoilé. D’où lui vient-elle cette cicatrice sur le front ? Celle que l’adversité a mis en lumière ? Et cette longue estafilade sur son bras ? Celle que j’ai repéré en le caressant doucement pour attirer son attention ? A quelle inconséquence le doit-elle ? Le moment venu, j’essaierai d’en découvrir l’origine. Sur l’heure, je m’accroupis devant la baignoire et je la contemple. Ses pommettes se teintent déjà, mais ses traits sont toujours aussi tordus. Alors, n’écoutant que ma bienveillance et les sérénades musées par mon coeur battant la mesure de mes émotions, je me suis penché au-dessus d’elle, j’ai attrapé le pommeau de douche et, estimant la température acceptable, je l’ai laissé couler sur son visage à débit léger. L’eau n’est qu’une pluie fine qui perle sur le bout de son nez, qui s’accroche à ses cils et je me suis senti dégueulasse de la trouver magnifique malgré sa fébrilité, splendide quand elle me fait ces “yeux-là.” Je m’en veux avant de me rappeler que je ne suis pas de ces hommes qui s’élèvent à travers le mal être de leur partenaire. Je ne l’aime jamais plus que lorsqu’elle est pétillante, souriante et vivante, mon ex-amante. Toutefois, ce que je crois lire dans son regard tandis que je mouille ses cheveux et que je les rabats vers l’arrière, c’est moins de la gratitude que l’écho de mes nobles sentiments. Et c’est ce qui la rend si belle à mes yeux, aujourd’hui, c’est cet espoir qui supplante en moi toute envie de m’en détacher, qui range Noah au rang de sparadrap, bien que ça ne fasse pas moins mal pour autant… que du contraire.

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMar 29 Sep 2020 - 17:59


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

Assise sur le rebord du lit, le verre à peine coincé entre mes doigts que j’abandonne finalement au risque qu’il se renverse sur les draps, je contemple ma médiocrité et mon impuissance. Après mon esprit c’est mon corps qui ne m’obéit plus : mes jambes qui, semblables à du coton menacent de s’effondrer si je tente de faire reposer mon poids sur elle, mon corps qui me donne l’impression de n’être qu’un unique bloc de béton, ma gorge qui, comme tous les autres muscles de mon corps se contracte et m’empêche de bien respirer. La seule chose que je parviens à faire, si tant est qu’il s’agisse d’un exploit, c’est de ne pas pleurer, consciente que cela ne ferait qu’aggraver ma culpabilité. Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas être pathétique et regagner son affection en lui insufflant de la pitié. Je ne veux pas que ce soit cette loque humaine qu’il a sous les yeux qui lui rappelle à quel point nous étions fous l’un de l’autre et à quel point nous étions beaux. J’aurais voulu qu’il me croit moi quand j’ai trouvé la force claquer la porte au nez de Noah sans lui demander s’il n’avait pas quelque chose à me glisser discrètement, pour combattre le manque. Je ne veux pas qu’il parte, je ne veux pas qu’il me laisse seule mais une part de moi aurait souhaité qu’il ne me trouve pas dans cet état, qu’il n’ait pas à me contempler dans toute mon imperfection. Mais il est là et, si je baisse d’abord le menton, je ne peux m’empêcher de le relever pour me noyer dans ses yeux et m’y accrocher comme à une bouée alors qu’à son tour, il me répète ma litanie, celle que je lui ai chanté bien plus que de raison pour m’échapper, me cacher, pour nier l’évidence : je suis dans un sale état.

« Ce n’est pas grave. » Ce n’est pas grave. Bien sûr que c’est grave qu’il me disait il y a deux semaines de cela en me poussant face à mon miroir pour que je m’observe. Aujourd’hui, je ne suis pas sous l’emprise d’un quelconque poison et je le réalise : je suis loin d’être tirée d’affaire et je ne sais si cet épisode est inhérent au manque et s’il était inévitable ou si, au contraire, il a été encouragé par l’enfermement et ce sentiment de devenir folle, de tourner en rond sur le bateau et de ne savoir comment l’aborder, ma seule compagnie, autrement qu’en conversations futiles. « Je suis là aujourd’hui. » Docile - un mot qui ne me colle habituellement guère à la peau, je l’ai laissé passer son bras derrière mes genoux et, lorsqu’il m’a soulevée, j’ai enroulé les miens autour de sa nuque pour laisser reposer ma tempe contre son torse. Je l’ai certainement serré un peu trop fort, pas par peur qu’il me lâche mais à cause de mes muscles crispés et endoloris. J’ai fermé les yeux pendant les quelques secondes qu’a duré le trajet, et lorsque je les ai rouvert la luminosité de la salle de bain m’a éblouie. « C’est peut-être un peu chaud. Je ne peux pas vérifier. » Il se penche au dessus de la baignoire et, sans me dévêtir de ma nuisette, il me plonge doucement dans l’eau chaude. J’y trempe le dos de mon pieds avant qu’il ne m’immerge et, dès lors qu’il dégage ses bras pour me laisser assise dans l’eau, je sens la chaleur se répandre dans mon corps et commencer son oeuvre : déjà, j’ai le sentiment qu’elle enveloppe chacun de mes muscles, pourtant je ramène mes genoux contre moi pour les enrouler de mes bras. « Je me suis dit que ça te ferait du bien. » Je ferme les yeux et j’hume l’odeur du bain moussant que j’avais choisi, acheté et ramené moi même pour profiter ensemble d’instants de détente immergés dans la baignoire. «  Ça fait du bien. » Ce n’est pas magique : mon corps est encore contracté de douleurs, mais je la sens déjà anesthésiée là où je suis immergée. Je voudrais pouvoir me détendre assez pour m’allonger, plonger la tête sous l’eau mais je reste incapable de bouger, accrochée à ses yeux.

Accroupi, il se lève pour attraper le pommeau de douche et lorsqu’il cherche mon assentiment d’un regard, je hoche doucement la tête. Il mouille mes cheveux, il les rabat en arrière en les effleurant, il laisse l’eau couler sur mon visage et, sous la chaleur du jet et la douceur de ses doigts, je reprends des couleurs. Je parviens à lâcher mes jambes que je laisse se tendre. Mes genoux se déverrouillent et mes coudes aussi : j’accompagne ses mouvements pour tirer ma chevelure en arrière sans le lâcher lui des yeux. Je l’observe religieusement, sans oser briser le silence. J’accroche mes doigts au rebord de la baignoire et j’y dépose mon menton tandis qu’il laisse encore couler l’eau et, là, je m’autorise à battre des paupières pour fermer les yeux un instant, juste un instant, un peu plus détendue que les minutes précédentes. J’aimerais tendre une main vers la sienne mais il s’affaire toujours avec le pommeau à s’assurer que je trouve un semblant de paix. Je le laisse faire quelques minutes de plus avant de récupérer sa main au vol, celle qui caresse mes cheveux, toujours agrippée à la l’acrylique blanc de l’autre, et je serre ses doigts entre les miens. « Je suis désolée. » Que tu aies à gérer ça. « Je voulais pas. » Que tu me vois comme ça. Qu’il ait tout le loisir de constater ma médiocrité, de me voir plier face à l’addiction. « Je sais pas ce qu’il se passe. » Comme lui, je nage en plein doute et si certaines de mes réactions n’ont rien d'inédites et me rappellent certaines scènes de l’année 2006, la première fois que j’ai traversé un sevrage, je ne me souvenais pas avoir eu si mal. Je ne me souvenais pas m’être sentie si mal. Je serre un peu plus ses doigts entre les miens que, de mon autre mains, celle au bout d’un avant bras orné d’une fine mais longue estafilade, je récupère un peu d’eau mousseuse pour la passer dans mes cheveux, pour les tirer en arrière et m’y agripper. J’ai envie de lui dire qu’il a le droit de me laisser, que je n’ai pas à être un boulet à son pied, mais je me tais : c’est égoïste, mais je n’ai pas envie qu’il me laisse.







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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMar 29 Sep 2020 - 20:10





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


J’ai adoré la finesse de sa silhouette, sa petitesse et sa légèreté. J’ai aimé qu’elle disparaisse dans mes bras lorsque je l’ai enlacée, serrée contre moi, soulevée du sol pour la porter dans un lit, dans un divan, sous la douche ou dans la salle de bain. J’ai apprécié toutes ces bagatelles qui faisaient de nous un couple unique et d’elle une être particulier pour mon coeur et, pourtant, aujourd’hui, sa maigreur me fait peur. Et si, des suites de son overdose et trop sollicité par l'angoisse, son coeur pourrait-il lâché tant elle est faible ? Puis-je dormir tranquille quand elle n’est plus qu’une brindille contre moi et que je la maintiens par-dessus sans la baignoire sans difficulté ? J’aurai beau l’enclaver de toutes les attentions du monde, continuer à l’aimer douloureusement et en silence, je serai toujours impuisant devant sa détresse. Elle, elle me supplante et, soumis à la panique, ma respiration s’alourdit face à sa fragilité. Immergée dans l’eau chaude savonneuse, le tissu de sa nuisette lui colle à la peau, la soie épouse ses côtes bien trop saillantes, ses cernes lui dévorent la moitié du visage, sa mâchoire est serrée, crispée, autant que ses poings et ses jambes qu’elle n’entend pas. A nouveau, je joins mes lèvres à sa peau. J’opte pour l’inédite cicatrice qui lui barre le front alors que mon doigt redessine celle qui balafre son bras. Elles me posent question évidemment. Elles témoignent d’une aventure risquée, d’une blessure, d’un accident qui l’a fatalement meurtrie et où étais-je, moi, quand elle avait besoin de ma bienveillance pour lui éviter ce péril et pour prendre soin d’elle ? Où étais-je si ce n’est dans la vieille bicoque de mes parents à me morfondre quand j’aurais pourtant dû me battre pour nous et jusqu’au bout de mes forces pour qu’elle intègre la raison de mes choix, qu’elle les comprenne, les accepte, que nous n’ayons à vivre ces épreuves qui plongeraient tout vaniteux dans la honte de soi d’être si vulnérable aux yeux du coupables. Ainsi le gilet d’espoir tissé durant ces derniers jours d’échanges anodins s’est effiloché. Le chemin qui nous ramènera l’un vers l’autre n’existe pas. Tous ceux que nous empruntons débouchent sur des culs de sac. Ma guerre, désormais, se doit donc d’être moins égoïste. Si je suis incapable de mettre en échec mes sentiments, j’ai le choix de les redorer et de les anoblir en l’aidant d’une main secourable à se construire, pour un autre, même si j’en crève. C’est ça aussi, aimer et, tandis que je veille sur elle, que je prie pour que la chaleur de l’eau dans ses cheveux et sur son visage l’apaiseront, que j’implore mon bon sens de ne pas succomber sous le poids de son regard, mon coeur suffoque.

Mon coeur ! Il est étranglé par l’émotion que génèrent ses oeillades appuyées sur chacun de mes mouvements. Elle détaille les expressions de mon visage, suis tous mes gestes, non pas avec appréhension, mais intérêt et peut-être reconnaissance. Le mien, il oscille entre son front, ses paupières qu’elle clôt de temps à autre, sa bouche, ses bras autour de ses jambes et qui lâchent enfin prise. Elles s’étendent et l’étau autour de mon estomac se désserrent un peu. De son état dépend mon bien-être et ma quiétude. Elle est le chef d’orchestre de mon existence et, puisqu’elle prétend aller mieux, je décide de la croire et de me servir de l’affirmation comme d’un tremplin pour réfléchir, mieux, avec efficacité et de puiser en moi assez de ressources pour truffé les journées qui suivront d’un peu de joie et d’insouciance. « Tant mieux.» lui ai-je doucement soufflé. Je chuchote comme si nous étions espionnés. Je murmure de peur de la brusquer tant elle est abattue. Ses phalanges blanchissent de serrer le rebord de la baignoire et moi, je rêve de la récupérer et de les embrasser, une à une, jusqu’à sa paume dans laquelle je glisserai ma joue. Trouverais-je assez de courage que je lui présenterais des excuses de l’avoir propulsée dans cette confusion. Ne les mérite-t-elle pas ? Est-ce que ça lui ferait du bien de m’entendre avouer que je suis conscient de mes fautes ? Probablement, mais je ne les penserais pas toutes malheureusement. Certaines sont révocables parce que je n’ai pas agi contre elle. A aucun moment je n’ai souhaité qu’elle ait mal par ma faute. Je n’ai jamais voulu foutre un coup de pied dans ses échasses pour qu’elle en tombe. Jamais. Dès lors, son repentir, il est insoutenable. Je ne peux pas l’entendre en dodelinant du chef comme si elle avait quoi que ce soit à se faire pardonner. C’est impossible et, ma main interrompue dans sa course par la sienne, s’y est agrippée avec la force de mon désespoir. « Ne t’excuse pas. » lui ai-je intimé, grimaçant et le souffle court. « Tu n’as pas à le faire. Je n’ai pas voulu tout ça moi non plus.» J’ai sous-estimé l’ampleur de sa perte au profit d’une vengeance qui m’apparaît secondaire à présent. Elle ne m’ouvrira pas les portes sur le bonheur : j’ai foutu en l’air la seule âme qui en détenait la clé. « J’ai pas vu aussi loin. Je n’ai pas compris.» Je n’ai pas compris à quel point je lui causerais du tort. « Tu dois regretter et c’est normal. » Elle doit se maudire d’avoir un jour croisé ma route, d’avoir posé sur moi un regard envieux, de m’avoir convoité et de s’être galvanisée de l’être en retour. « Si je pouvais, je reviendrais en arrière.» Je recommencerais tout. Je tenterais une autre approche, une qui ne l’aurait pas accablée, une qui n’aurait pas seulement préserver son activité, mais également son coeur de femme. « C’est probablement ça le problème. Etre coincée ici avec moi, mais je vais tout arranger.» J’y laisserai des plumes, mais à quoi peuvent-elles me servir, mes ailes, s’il ne vole pas avec moi mon ange déchu par ma faute ?

Sourcils froncés, tête baissée, j’ai refoulé le flot d’émotions aussi dévastateurs qu’un tsunami. Sa main, je l’ai guidée jusqu’à ma bouche et j’ai fermé les yeux pour reprendre en contenance. Elle me sera nécessaire si je veux la réparer. Je n’ai pas le droit de flancher et quoique l’envie d’un verre soit à la limite du coercible, je n’ai pas bougé d’un iota. Je suis resté en faction, assis par terre au pied de la baignoire jusqu’à ce que ma gorge se dénoue. « Ce n’est pas des promesse en l’air, tu sais. Je n’en fais pas souvent.» ai-je conclu, l’adjurant d’une oeillade suppliante de se référer aux chimères de la semaine précédente à propos de Fraser Island. Je ne les ai pas fabulées. J’en aurais été autant comblé d’elle. Alors, qu’elle s’y accroche faute de mieux… qu’elle s’y cramponne si ça lui fait du bien puisque sur l’heure, je suis son seul allié… qu’elle s’y abandonne en attendant de se souvenir que quelqu’un l’attend quelque part, quelqu’un qui l’aimera mieux que moi, quelqu’un qui sera à la hauteur, quelqu’un qui la méritera plus que moi. J’en prends mon parti : la mort dans l’âme, j’apprendrai à respecter.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMer 30 Sep 2020 - 1:47


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

Le dos de mon pied, ma cheville, ma jambe, ma cuisse et mes hanches pénètrent chacunes à leur tour dans l’eau chaude, qui me paraît brûlant mais que je n’envisage même pas de chercher à fuir tant le contact de la chaleur sur ma peau frigorifiée me fait déjà un bien fou. Si je me retiens, si mes bras restent quelques secondes de trop agrippés autour de son cou c’est un réflexe, c’est de ne pas vouloir qu’il me lâche, c’est de ne pas vouloir quitter ses bras, peut-être. Je séparer mes doigts pour le laisser se reculer doucement, au terme d’un effet qui me paraît surhumain, et je plonge mes main dans l’eau avant de les enrouler autour de mes genoux. Être recroquevillée sur moi même est un réflexe dans ces instants comme si, grâce à mon étreinte, je formais une coquille rassurante me protégeant du reste du monde. Dans le cas présent je ne crains pas Amos, je ne cherche pas à m’en protéger, je cherche à me protéger de mes démons qui me soufflent à l’oreille que je vais le dégoûter plus encore que ce que je le dégoute déjà, eux en sont persuadée, je cherche à nous protéger de ma faiblesse, de mon impuissance, du souvenir de cette scène bien pathétique. Combien lui reste-t-il encore d’amour pour moi dans son coeur ? A quel point les ai-je déjà élimés, les plus nobles de ses sentiments en mentant, trichant et en le suppliant de me donner ma dose ? En hurlant, en critiquant et en n’étant plus que l’ombre de moi même, la manifestation de mes démons ? Qu’en restera-t-il maintenant que je lui apparaît comme une enfant brisée et sans défense, arrivant à peine à la cheville de la femme sûr d’elle et fière dont il est tombé sous le charme, puis amoureux ?

Lorsqu’il mouille mes cheveux, lorsqu’il fait couler de l’eau se mon visage, qu’il dépose ses lèvres sur mon front, là où il a cogné le volant après l’accident de voiture, lorsqu’il caresse la fine cicatrice sur mon bras je tremble. Je tremble d’encore trop aimer le contact de ses lèvres sur ma peau. Je tremble d’être rassurée par quelque chose d’aussi simple que de ses doigts qui glissent sur mon épiderme. J’appuie ma tête contre ses lèvres le temps que le baiser dure, je ferme les yeux lorsqu’il m’effleure mais, autrement, je ne le quitte pas des yeux. Je suis fascinée par ses gestes, je suis fascinée par leur douceur et sa prévenance. Je suis bouleversé par ce regard amoureux qu’il pose sur moi et que je ne peux que lui rendre, d’un regard qui témoigné également d’Ô combien je suis perdue. Je ne le lâche pas des yeux parce qu’il est la seule chose qui me permette de m’ancrer à la réalité, de ne pas sombrer et claquer des dents, parce qu’il est le seul qui me donne une bonne raison de ne pas me rouler en boule dans un coin de la pièce pour pleurer ma douleur. Parce qu’il est hors de question que je tombe si bas, pas face à lui. Pour m’aider je récupère mes doigts entre les siens, la tête penchée sur le côté et appuyée contre le rebord en acrylique de la baignoire. Je bats des cils doucement, comme au ralenti et tandis qu’il effleure ma joue de nos doigts entrelacé, je ferme les yeux. J’admets que je commence à aller mieux, j’admets en tout cas que cela fait du bien et son « Tant mieux. », j’y crois. Il ne me veut aucun mal. Les démons ont tort. Il n’est pas mon ennemi et j’y vois assez clair pour m’accrocher à cette pensée. « Ne t’excuse pas. Tu n’as pas à le faire. Je n’ai pas voulu tout ça moi non plus. » Je rouvre les yeux pour à nouveau capter son regard. Ma tête est lourde, appuyée contre le matériau froid. J’ai à peine dormi cette nuit, j’ai transpiré et compté les heures, et à présent que je me détends, que la chaleur engourdit mes muscles je me sens hagarde. « Je sais. » Ca je peux l’admettre : si j’ai tenté de lui inventer les pires desseins que j’ai trouvé, un temps, pour atténuer la douleur de l’avoir perdu, je l’ai toujours su, qu’il n’avait pas voulu me faire du mal. J’ai douté de notre genèse, mais rarement, très rarement de notre histoire dans sa globalité et jamais au point de l’imaginer en bourreau. « J’ai pas vu aussi loin. Je n’ai pas compris. » « Je sais. » Ma voix est rauque d’avoir à peine parlé aujourd’hui, elle est rauque que mes cordes vocales elles aussi soient oppressées par les muscles de ma gorge qui se serrent. « On voulait pas ça. » Ni lui, ni moi. Moi, je ne voulais que l’aimer comme une folle et sans me soucier des conséquences, comme je fais tout ce que j’entreprends. « Tu dois regretter et c’est normal. » Je décolle ma tempe, je redresse mon visage en gardant mon menton appuyé sur ma main qui s'agrippe. Les lèvres entrouvertes, je secoue doucement la tête de gauche à droite. De quoi parle-t-il ? Je n’étais pas maîtresse de sa vengeance, de sa trahison et ce que je contrôlais moi, ce dont je suis l’instigatrice, je ne pourrais me regarder dans la glace si je prétendais le regretter. Je l’ai fait au début, j’ai tenté d’imaginer ma vie suivre son cours sans que ma route n’ait jamais croisé celle d’Amos, je n’en ai eu que plus mal encore. J’ai mal qu’il nous ait brisé. J’ai mal qu’il nous ait gâché dès le premier jour. J’ai mal qu’il ait eu si peu de considération pour moi qu’il a laissé à Aberline le plaisir de me cracher au visage. Mais je n’ai pas mal d’avoir partagé avec lui ce que nous avons partagé. J’ai tenté de m’en convaincre mais aujourd’hui, alors qu’il caresse ma peau, alors qu’il s’occupe de moi, je ne nous regrette pas. Je regrette que les circonstances n’aient pas été différentes. « Si je pouvais, je reviendrais en arrière. » « Tu nous effacerais ? »

Je l’observe, interdite et la lèvre qui tremble. « Tu m’effacerais ? » Tu choisirais de ne pas me céder ? D’ignorer la rondeur de mes lèvres, l’audace avec laquelle je te houspillais quotidiennement dans le simple but de t’épuiser et de te faire baisser la garde ? Tu choisirais de ne jamais m’avoir convoitée ?« C’est probablement ça le problème. Être coincée ici avec moi, mais je vais tout arranger. » Mes doigt se resserrent autour des siens et, immédiatement, j’imagine qu’il pense à me laisser, à un arrangement qui me garderait prisonnière sans avoir à vivre avec moi et je panique. « Ce n’est pas des promesse en l’air, tu sais. Je n’en fais pas souvent. » « C’est pas d’être coincé avec toi. » C’est de l’être sans pouvoir te toucher. Sans pouvoir t’embrasser. Sans parfois même pouvoir te parler. Sans comprendre tes réactions et pourquoi parfois, comme l’autre jour, tu es si dur. « Je veux pas que tu t’en ailles. » Je ne veux pas qu’il me laisse. « C’est tout le reste. » L'oppressant vide entre nous. Il parle de promesses et je me demande si je suis en droit d’exiger qu’il m’en fasse de toute façon, quand j’ai menti pour ma poudre. Je repense à la sienne. Je repense à ses jolies mots qui, au coeur de ma défonce, m’ont tant conquise. « Fraser Island. » Je déglutis et je grimace à peine. « Je savais au fond. Ou en tout cas j’aurais dû savoir que c’était faux. » Ma version allumée et sous les effets des psychotropes l’ignorait. Moi, dans mon état lucide, jamais je n’aurais espéré, parce que j'étouffe mes espoirs pour ne pas me laisser dévorer. « C’est pas grave. » Ce qui l’est, ou plutôt ce qui est dangereux, c’est que ces espoirs ils reviennent. Comment pourrais-je les repousser alors qu’il me regarde avec ces yeux là, que nous nous parlons à voix basses comme des amants et que nous partageons un moment d’un intimité rare différente de celle de nos plus intenses ébats, mais si rare.







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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyJeu 1 Oct 2020 - 3:10





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


Je ne lui voulais aucun mal. Ce thème, je l’avais transposé sur les tons mineurs de la gamme. J’avais composé des variations dans l’espoir que ma sincère mélodie l'entraîne et l’ébranle. Aujourd’hui, alors que cette fin de matinée annonce une après-midi émotionnellement compliquée, je me sens enfin entendu. Elle sait. Elle sait qu’à défaut d’être percutant à la première écoute, j’ai à maintes reprises raturé les paroles de ma chanson. Elle sait que je ne me suis pas lancé dans cette relation comme un amateur, comme s’il s’agissait uniquement d’une aventure tatouée au préalable d’une date de péremption. Au départ, peut-être m’en suis-je convaincu pour ne pas la brusquer et bouleverser ses habitudes. Elle, à la genèse, elle m’a apprivoisé tel un amant éphémère. Me suis-je néanmoins protégé pour ne pas réveiller et souffrir de ma blessure d’abandon ? Je ne m’en souviens plus. C’est flou dans mon esprit. Je ne me rappelle plus m’être préservé à outrance. En revanche, lorsque je remonte la rivière de notre histoire, je me me remémore avec aisance les tiraillements de mon coeur d’être déchiré entre ma vengeance et mes sentiments, d’être partagé, plus étroitement, entre elle et Sofia. Pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir agi en délaissant l’une pour l’autre. J’ai rêvé d’une fuite à deux. Je méprise toute forme de romantisme vulgaire et exagéré de le juger peu sincère en général, mais la concernant, je nous ai vus mille fois nous retrancher sur le bateau, nous évader en pleine mer jusqu’à ce que la tempête soufflée par mes desseins sur la pègre de Brisbane se calme enfin. J’ai prié pour qu’elle accepte de me suivre et de faire cap au large avec moi. Je ne me suis que rarement projeté vers la possibilité que cette succession d’aveu ouvrirait béante la porte du placard dans lequel elle avait planqué ses cadavres. Et pour cause : je l’ai idéalisée : elle n'en avait pas. Je l’idéalise… au point que son état m’afflige moins que les causes. Je ne la détaille pas avec dans le coeur une lueur de pitié. Je suis animé par de bien plus nobles émotions : je suis lucide sur mon crime. Il se résume à une kyrielle d’erreurs de jugement et, quoique son interprétation soit judicieuse, ce n’est pas notre couple que je gommerais de notre passé commun. Ce n’est pas “elle” non plus en tant que femme. Qu’elle le pense est une torture. Ça l’est autant que de l’avoir retrouvée crispée dans son lit. Ça l’est bien moins que son menton balançant et ses lèvres qui tremblent de redouter ma réponse, celle qui tarde, celle que mon émotion retient prisonnière de ma jugulaire.

Un instant aussi fugace qu’une éclaircie un soir de rude hiver, je me suis figuré la soulager en la rejoignant dans la baignoire puisque parler représente mille supplices. Trempant tout habillé dans l’eau chaude, je pourrais l’enlacer sagement et la serrer contre moi. Je m’accorderais le droit de me cacher dans son cou de son regard timoré tant je suis dévoré par la tristesse d’y lire l’ampleur de ses maux. J’aurais le loisir de lui chuchoter à l’oreille que je ne peux pas ignorer ce que je ressens pour elle, que si j’ai par incurie oublié qu’elle était ma merveille, ma priorité, j’en suis à nouveau conscient aujourd’hui. Sauf que je n’ose pas. Je suis tétanisé par la violence de mon émoi. Je suis paralysé à l’idée de lui insuffler une joie semblable à celle de la précédente huitaine et de devenir à son sens un menteur. Il est encore trop de non-dits entre nous pour que je courbe l’échine aux pieds de mon désir. Alors, je renonce. Je me fais violence pour lui murmurer dans un souffle quelques vérités. Bien sûr, le grain de ma voix évoque que je suis au bord de la rupture nerveuse et émotionnelle, mais qu’à cela ne tienne. « Non ! Pas toi. Tu es toujours là plus belle chose qui me soit arrivé.» Elle m’a réappris à rire et à sourire sans culpabiliser, Rae. Elle m’a tenu par la main quand j’ai affronté les conséquences de mon alcoolisme. Elle m’a réconcilié avec mes rares passions tout en les supplantant : elle est devenue la mienne. Je ne le suis pas redevable, je suis éperdument amoureux d’elle. Et cet amour, il me consume au quotidien. Il me tue de secondes en minutes. Il  boute en moi un foyer d’extrême puisqu’il n’est rien que je ne ferais pas pour elle, pour la guérir, y compris de moi ou de nous. Je ne peux plus être aveugle sous prétexte que me mentir sur ses sentiments adoucirait la rupture. L’effort est un inutile. Ce calmant est un placebo : il n’agit pas. Il ne soigne pas. Je pisse dans un violon et je gaspille de cette énergie à lui consacrer à chaque fois que je justifie sa rechute par l’influence des Strange ou d’Aaron.   « Je ne t’aurais pas emmenée voir Lou. Je t’aurais parlé de Sofia avant qu’il ne soit trop tard. » J’aurais traité avec respect mes certitudes : nous étions une équipe. Je l’ai répété mille fois et, à cet égard, je n’avais pas à cultiver un verger de secret dont chaque arbre portait le fruit au goût de trahison. «J’aurais essayé de t’expliquer autrement, pas comme ça. » Au petit matin tandis que nous discutions de projet à mener à deux, et dès lors que la machine était lancée, inarrêtable. « C’est ça. Avant qu’il ne soit trop tard.» ai-je réitéré, la mort dans l’âme et l’âme en peine de ne pas pouvoir détourner les yeux. Je ne veux pas qu’elle doute de l’authenticité de mes confessions.   « J’aurais tout arrêter… si tu me l’avais demandé… si j’avais su te faire confiance et en discuter avec toi. C’est ça que je changerais si j’en avais le pouvoir.» ai-je conclu, démuni, honteux d’arroser les graines de mes réflexions au su de cette femme endeuillée, fatigué d’essayer de mettre Paris en bouteille. Les faits sont malheureusement immuables. Je n’ai plus que ma volonté pour colmater les fissures de son coeur et les lézardes de sa carapace, de sa splendeur, de son indépendance et je ne dispose à cet effet que d’un échantillon de solution.

Si je suis sa malédiction, il conviendra de m’en aller sur la pointe des pieds. Bientôt. Pas maintenant. pas tant qu’elle me réclame. Egoïste, je profiterai d’être le bienvenu le temps que ça durera. Je me goinfrerai de ces angoisses qui me transforment en indispensable tout en assumant de ne l'être qu'à court terme. Ce sera provisoire. Je le pressens. Elle n’est pas loin l’heure où elle me reprochera de l’avoir chahutée sans scrupule, de l’avoir irrémédiablement érodée comme la roche est lissée par la houle. Et, en attendant que tinte pour moi le glas, je prends soin d’elle, malade qu’elle use de ses forces pour me rassurer. C’est trop lourd pour mes reins que cette abnégation, que d’être son dernier point de repère. Tu ne le mérites pas, me susurre ma bienveillance avec véhémence. Elle en balaie Noah, ses conquêtes et l’affliction qui en découle. Elle les bâillonne et, serrant sa main plus fort dans mon poing, je me défends de mes torts les plus récents. « Moi, j’aurais voulu que ça soit vrai. » Fraser Island est la terre de nos retrouvailles. Devrions-nous renaître qu’elle serait mon objectif.   « Je t’y aurais emmenée si j’avais eu l’intime conviction que c’est ce qu’il te faut. Mais, ça l’est pas, à cause de tout le reste justement.» Que dissimule-t-elle derrière cette étiquette ? Sont-ce mes sautes d’humeur ? La distance ? Les maladies de notre complicité ? Sont-elles bénignes ? Incurables ? Quelles conclusions dois-je tirer de son désir de me garder auprès d’elle dans ces conditions ? Et moi ? Que suis-je en train de prétendre ? Que ce n’est que partie remise ? Mon inexistant empire contre cet espoir, ai-je médité en soupirant par saccades et paupières closes.   « Et j’en suis désolé.» Je m’en attriste pour nous deux et, tandis que l’espoir étouffe dans son oeuf, j’approche mes lèvres de ses doigts avant de libérer les miens de sa prise. Je n’en ai pas tout à fait envie, mais on ne peut pas rester là indéfiniment. On ne peut décemment nous enfermer dans cette bulle qui, lorsqu’elle explosera, nous causera du tort. J’en crains les séquelles, mais je ne quitte pas la salle de bain pour autant. Je contourne au contraire la baignoire et, juste derrière Raelyn, je l’ai tirée vers moi d’une légère pression sur son épaule de sorte qu’elle dépose sa nuque contre le rebord de la baignoire. « C’est pas trop froid ? » me suis-je enquis, précautionneux, une main armée du pommeau et l’autre du shampoing. Je lui ai tendu le premier pour oeuvrer à lui laver les cheveux moi-même, reproduisant des gestes répétés si souvent, quand les circonstances les habillaient des frusques de la normalité, quand ils débouchaient sur un ébat passionné ou qu’ils le complétaient. « Après je vais te faire un café bien chaud amélioré et...» On s’isolera sur le pont ? On prendra l’air ? On lui permettra de nous rafraîchir ? Quoi ? Nul doute qu’elle s’ennuie à m’entendre babiller autour de la mécanique bâtelière et de la technologie de mon bijou de catamaran.   « On fera ce que tu voudras en fait… Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » Quelle activité assoupirait assez ses démons pour qu’il la fuit ? Laquelle les bercerait ? Laquelle sècherait les sanglots silencieux de son coeur ?



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyJeu 1 Oct 2020 - 16:45


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

Il me demande, non plutôt, il affirme que je dois regretter et je m’interroge. Lui, est-ce son cas pour que cela lui apparaisse comme une telle évidence ? Le devrais-je, regretter ? Serait-ce plus sain étant donné la descente aux enfers que je vis depuis que tout est terminé ? Mais cette descente, n’est-elle pas plus le résultat de ma propre faiblesse, le résultat de l’influence de mes propres démon que d’autre chose ? N’est est-elle pas autant imputable à la trahison de Strange qu’à la sienne ? Aux doutes dans lesquels la mise en lumière de leur duplicité m’a plongé ? Ma place, l’ai-je méritée à leurs yeux ou tout n’est que mensonges ? La réponse qui m’apparaît par contre comme évidente - et je m’en veux - c’est celle qui me souffle que si tout était à refaire je n’arriverais pas à résister entre lui et moi, comment pourrais-je regretter et avoir envie de tout effacer quand mon coeur amoureux souffre certes, mais bat un peu mieux maintenant qu’il reste à mes côtés et s’occupe de moi ? Sa prevenance, je n’en loupe aucune miette et si j’attrape sa main ce n’est pas tant pour l’empêcher de quitter mon chevet que pour l’intimer à s’approcher plus, juste un peu plus. « Non ! Pas toi. Tu es toujours là plus belle chose qui me soit arrivé. » Il me l’a déjà dit, sauf que depuis il a aussi repris les mots qu’il m’a adressé à la sortie du taxi sans que je n’arrive à savoir s’il regrette uniquement les plus durs d’entre eux ou sa confessions également, celle qui affirmait qu’il m’aimait. N’est-ce pas la même chose, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée ? Ai-je le droit de le croire ? Ai-je le droit d’avoir envie de le croire quand je devrais le maudire pour ses mensonges ? Ai-je le droit de baisser ma garde au point d’envisager de pardonner l’impardonnable, ou ce qui l’aurait en tout cas été à mes yeux avant d’abaisser mes barrières et de devenir faibles aux chants de mon coeur ? Lui, il n’a jamais battu si fort qu’aujourd’hui depuis que nous avons mis les pieds sur le catamaran. Lui, il se fait chef d'orchestre du reste de mon corps, il tente de décrisper mes muscles, d’assouplir les traits de mon visage pour en gommer la douleur et d’empoisonner mon esprit d’un plus doux poison que celui que mes démons demandent. Lui aussi profite de ma faiblesse pour gagner du terrain et pour marquer de points mais, comment lui en vouloir quand il joue contre un adversaire qui ne rougit pas d’user de basses manoeuvres et de coup bas ?

Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.

Il ronronne, il chante et il se roule en boule dans un coin, soulagé que mon ancien amant ne me rejette pas, ne me regarde pas avec dégoût - il me semble en tout cas - et ne me laisse pas à mes douleurs et mes angoisses. Au contraire il est là, il s’ouvre, il avoue à mi mots que je compte toujours pour lui, est-ce prétentieux et audacieux d’espérer que ce soit toujours autant le cas qu’avant  « Je ne t’aurais pas emmenée voir Lou. Je t’aurais parlé de Sofia avant qu’il ne  soit trop tard. » Il commence. Je comprends qu’il me livre toutes les choses qu’il regrette, au contraire de moi ou de nous. « J’aurais essayé de t’expliquer autrement, pas comme ça. C’est ça. Avant qu’il ne soit trop tard. » Y avait-il un bon moment ? Ma version la plus fataliste répond que non, que trop tôt je n’aurais pas été amoureuse et n’aurait pas su l’écouter et lui laisser la chance de me convaincre et que, trop tard, le résultat aurait été semblable. Lou en revanche, c’était une erreur, sa plus grossière à mes yeux, sa plus insultante. « J’aurais tout arrêté… si tu me l’avais demandé… si j’avais su te faire confiance et en discuter avec toi. C’est ça que je changerais si j’en avais le pouvoir. » Je déglutis. Est-ce trop tard pour nous ? Je le fixe sans oser le lâcher des yeux, même pas pour cligner, sans oser respirer ou émettre le moindre son. Le clapotis de l’eau du bain est le bruit qui rythme le silence qui suit ses déclarations tandis que je pèse ses mots. Il aurait tout arrêté si je le lui avais demandé. Est-ce qu’il attendait de moi ? Ne me l’aurait-il pas reproché pendant toute la durée de notre relation après ça ? N’est-ce pas ça qui nous aurait abîmé et fini par causer notre perte ? Les doigts de ma main libre se décrochent du rebord de la baignoire et au terme d’un effort qui me semble surhumain, je tends le bras dans sa direction pour caresser sa joue sur bout des doigts. Je murmure, je continue sur le ton de la discussion par peur d’éclater notre bulle. « J’aurais aimé. C’est une jolie version. » J’ai mal au coeur d’entendre et de ressasser ce que nous aurions pu être, ce qu’il aurait dû faire et comment j’aurais dû réagir. Ma gorge se noue, ma voix se brise et je mord le coin inférieur droit de ma lèvre. C’est joli qu’il le pense en tout cas, au lieu de camper sur ses positions. Il ne dit pas je m’excuse, mais pour la première fois il arrête de tenter de trouver des explications et il formule des regrets. Moi aussi je regrette, dieu que je regrette. « J’aurais aimé être plus forte. » J’aurais aimé que tu ne me vois pas comme ça. J’aurais aimé ne pas te forcer à revenir vers moi pour me ramasser à la petite cuillère et t’occuper de moi comme une enfant. « J’aurais aimé que t’aies pas à gérer ça. » Mon overdose qui, en écho à la mort de sa fille a dû lui briser le coeur. Ma colère et mon injustice lorsque mes démons me contrôlent. « Mais je regrette pas que tu sois avec moi, là. » Même si j’aurais préféré être plus forte, plus belle, plus résiliente et moins pathétique. Mais du reste, pour s’occuper de moi, je n’imagine personne d’autre.

« Moi, j’aurais voulu que ça soit vrai. » Il parle de Fraser Island et je me dis qu’il ne tenait qu’à lui de ne pas juste promettre mais à présent que je suis lucide, je sais que cela n’aurait rien réparé. Fraser Island n’est qu’un lieu, et dans l’état actuel des choses nos souvenirs nous auraient fait plus mal que guéri. « Je t’y aurais emmenée si j’avais eu l’intime conviction que c’est ce qu’il te faut. Mais, ça l’est pas, à cause de tout le reste justement. » « Je sais pas ce qu’il me faut. » J’ai l’impression qu’il ne me faut que lui, dans un sens, et qu’il est la seule “chose” qui me soit à présent interdite et inaccessible. « Et j’en suis désolé. » Il porte mes doigts à sa bouche et les embrasse et moi, je l’enveloppe d’un regard tendre, d’un regard triste, d’un regard toujours désespérément amoureux. Je n’ai plus que ça et, même ça, j’ai l’impression que cela ne changera rien.

Peut-être vaut-il mieux que notre voyage sur l’île ne reste qu’un souvenir de toute façon, que ça au moins, nous ne le gâchions pas en nous déchirant.

Il me lâche et déjà j’ai l’impression de manquer d’air. Il me lâche et si j’accroche mes yeux à sa silhouette pour qu’il ne me laisse pas, il fait le tour de la baignoire et m’appuie sur l’épaule pour que je cesse de me dévisser le cou à tenter de l’observer. Je me laisse aller, je m’appuie contre l’acrylique et je ferme doucement les yeux. « C’est pas trop froid ? » « Non, c’est parfait. » Je chuchote doucement et lorsque ses doigts accrochent mes cheveux et commencent à masser mon cuir chevelu, un frisson me parcours l’échine. Non, je n’ai pas froid. Mes joues retrouvent des couleurs et mon corps se détend un peu plus. Je bouge à nouveau normalement et si je suis vidée de toute énergie la douleur elle, mise en sourdine, ne m’écrase plus la poitrine. « Après je vais te faire un café bien chaud amélioré et… On fera ce que tu voudras en fait… Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » La seule chose à laquelle je pense c’est que j’ai envie de rester là, avec lui, et de m’abandonner à la caresse de ses doigts pour le reste de la journée. Nous serions encore ensemble que je lui aurais demandé un massage, un air mutin sur le visage, mais aujourd’hui je devrais me contenter de ça. Je grimace lorsqu’il effleure ma cicatrice presque refermée mais toujours sensible, et je lui tends le pommeau de douche lorsqu’il termine pour qu’il puisse rincer le shampoing. « Ils sont à moitié brun, c’est horrible. » J’exagère et j’amplifie, mais je ne supporte plus de croiser mon reflet et d’observer mes longues racines brunes mêlée au blond polaire de mes longueur. « Il fait froid dehors ? » Le printemps commence à pointer timidement le bout de son nez alors que je n’ai pas vu passer l’hiver. « Je suis fatiguée, mais j’ai envie de prendre l’air. » Je m’emmitouflerais dans une couverture si les températures sont encore trop fraîches et elles le sont certainement. « Tu resteras avec moi ? » Aujourd’hui je le désire à mes côtés et nul part ailleurs et, si je ne peut souhaiter qu’il me prenne dans ses bras, j’espère qu’il tiendra au moins ma main, ou le bout de mes doigts.








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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyVen 2 Oct 2020 - 0:56






WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


“La plus belle chose qui me soit arrivée”. C’est un nouvel aveu irréfléchi du même acabit que celui du taxi. C’est le genre de phrases sincères et inattendue qui surprend l’orateur et l’auditeur d’être si lourd de sens. Il suggère un “je t’aime” et un “tu me manques.” Il dissimule un “je regrette” ou un “pardonne-moi.” Il pourrait même cacher un “Reviens-moi parce que j’en crève. J’en crève de ton absence. J’en crève alors que tu es là, avec moi, mais pas près de moi, pas tout à fait ou pas toujours, pas là où je rêverais que tu sois, pas là où tu devrais normalement être.” Pourtant, il ne m’horrifie pas. Je n’écarquille pas des yeux ronds chargés d’effroi de m’être mis à nu sans l’avoir anticipé. Je n’ai pas nons plus nourri l’envie d’attraper mes jambes à mon cou pour fuir la salle de bain sans demander mon reste. Ce que j’envisage, mais qui m’est pourtant interdit, c’est de faire fi du bon sens pour avancer mon visage vers le sien pour l’embrasser, cultiver l’espoir que le printemps ne célébrera pas seulement le retour des beaux jours, mais qu’avec lui éclora les bourgeons d’amour que nous semons autour de nous cet après-midi. N’est-ce pas trop cavalier cependant ? N’est-ce pas risqué pour nos coeurs ? Ne sont-ils pas menacé d’être jeté à bas du précipice de la déception si nous n’étions portés que par son angoisse ? Que par ce que ses démons biaisens ses besoin et fourvoient son orgueil ? Tandis que je dresse la liste de mes erreurs, ne suis-je pas déjà en train d’espérer qu’elle passera au-dessus de mes non-dits et de mes motivations à mener une vengeance contre son monde et à son détriment ? Alors que je réécris l’histoire, mon cerveau malade ne rédige-t-il pas un scénario où elle se pend à mon cou sur le champs pour me chuchoter à l’oreille que s’en est terminé de la rancoeur ? Qu’il n’est désormais plus question de souffrir mais de nous adorer à nouveau ? De nous reconstruire un avenir ensemble ? D’ériger sur le terrain en friche qu’est notre couple une forteresse plus haute que la précédente, une plus solide, une mieux isolée et qui nous protégera donc mieux des parasites extérieurs, une qui sera un refuge pour nos sentiments, un sanctuaire dans lequel nous serons en sécurité ? Ne suis-je pas en train d’y croire plus que de raison ? D’enfoncer mon doigt dans un engrenage qui accentuera mes maux ? N’est-il pas déjà trop tard puisque je pense encor chaque ot de cette vérité d’hier et d’aujourd’hui ? Evidemment ! A l’inverse, je serais soulagé d’avoir émondé mon coeur de cette consécration téléphonée… Je n’aurais pas mal que ça n’aboutisse pas sur un sourire évocateur ou sur une étreinte rassurante… Je ne serais pas accablé qu’elle abonde dans mon sens au conditionnel. “Elle aurait aimé”, dit-elle avec émotion et, moi, j’entends “mais c’est trop tard.”

Trop tard, comme souvent. Alors, qu’ajouter ? Que faire ? La supplier de revoir sa position ? De nous observer avec la même intensité qui luit dans ses yeux dès lors qu’elle me dévisage ? Sur l’heure, ça me ferait du bien tout comme elle semble consolée par l’ensemble de mes propos. Sauf que rien n’indique que je ne serai pas rattrapé par les traits universels de ses amants. Pas même l’ampleur de mes sentiments. J’apprends donc à me satisfaire de la rasséréner de mon authenticité à défaut d’obtenir la preuve que nos désirs seraient communs. Ma tête, elle intègre peu à peu que c’est terminé et que je ne suis pas fou de me qualifier de malédiction ou de pointer du doigt le danger qui plane autour de tous ceux qui me fréquente un tant soit peu. Elle accueille le vague à l’âme que nous sommes morts noyés, que nous sommes irrécupérables, que moi aussi, je dois entamer mon deuil, comme elle l’a fait dans les bras de Noah ou de tout autre homme qui lui a tenu chaud à la nuit tombée. Elle s’accommode qu’elle aurait souhaité être assez forte pour assumer ce qu’elle décrit comme une trahison, assez pour ne pas succomber et, en conséquence, s’éviter ma présence au quotidien. Elle entérine qu’elle me conseille en douceur de prendre du recul, puisque si elle me tolère auprès d’elle, c’est au nom de notre intimité, de ce que nous avons partagé, de ce qu’elle n’a pas à se cacher devant moi, ça ne définit pas pour autant que nos mains se lieront autrement que sous l’influence de la reconnaissance. Mais, le centre de mes émotions, celui qui palpite dans ma cage thoracique, il m’implore de ne pas baisser les bras, de me battre encore, de terrasser jalousie et possessivité pour que je cesse de reculer de dix pas quand nous avançons l’un vers l’autre. Il m’implore d’être plus clair, de m’armer de courage, de ne pas seulement réparer Raelyn, mais de reconquérir son semblable. Il me conjure d’avoir foi en l’avenir parce qu’il ne tient qu’à nous de le rénover et de le redorer. « Où voulais-tu que je sois ? » ai-je donc murmuré, mon pouce caressant la paume de sa main et sans plus savoir à quel saint me vouer ?

Qui de mon coeur ou de ma tête serait le plus raisonnable ? le plus fiable ? Dois-je a contrario préféré ce qui soulage ? Ce qui nous apaisera tous les deux ? « Je ne veux pas que tu t’inquiètes de ça… de moi.» Elle n’a pas l’énergie pour se tracasser de ce qui m’aura heurté, de ce qui aura ou non réveiller mon affliction d’avoir perdu mon enfant, à commencer par son overdose. « Je veux que tu te concentres sur toi. » Je suis un grand garçon. Je peux gérer. J’y laisserai certainement des plumes, mais je veillerai à ce qu’elle ne s’en rende pas compte. Je ne veux pas perturber sa guérison. Je ne veux pas être un frein à sa révolution, celle qui l’assoira sur le trône qu’elle mérite. Aurons-nous à nouveau l’occasion de voguer vers Fraser Island ? Son cadre idyllique nous inspirera-t-il l’envie de renouer définitivement ? Je l’ignore. Ce que j’en sais, c’est que je n’ai pas eu le choix que de trahir ma promesse. Celle-là, elle n’était qu’une manigance pour l’appâter sans qu’elle ne s’oppose à mon ivresse et à ma peine. Je n’avais pas envie de me disputer, de reproduire les contraintes imposées à sa sortie de l’hôpital. Toutefois, ça n’exclut pas que je mourrais d’envie moi aussi, que son allégresse ne m’a pas perforé l’estomac. Mais quel bienfait tirons-nous de nos escapades sur les sentiers du souvenir ? Qu’y avons-nous gagné si ce n’est de la tentation, de la peur ou une recrudescence de désir ? Ils engendrent en moi de la convoitise et je la gère mal, beaucoup trop mal, pour ainsi dire pas du tout. Elle m’étouffe. Suis-je à blâmer d’avoir menti pour son bien ? Suis-je un pleutre de ne pas avoir mis les voiles vers cette île qui nous est si chères ? Elle ne me semble pas me détester. J’ai l’impression qu’elle saisit que mes faits et gestes se dessinent sur fond de bienveillance. « On trouvera, ce qu’il te faut. Laisse-toi du temps.» Et, le cas échéant, je le maintiens : je suis derrière elle au sens propre comme au figuré.

A genoux derrière elle, à la tête de la baignoire, j’entreprends de lui laver les cheveux avec cette douceur qui étonnerait quiconque n’a jamais gratter le vernis qui recouvre ma carapace. Ceux-là, ils ignorent quels sont mes trésors de délicatesse. Raelyn, elle est habituée et nous reproduisons ensemble, par réflexe, quelques gestes familiers. Elle tient d’abord le pommeau, me guide quant à la quantité de shampoing utile. Elle ferme les yeux alors que mes doigts s’affairent à caresser le haut de son crâne. Ils effleurent la récente cicatrice, encore un peu rougie et qui lui arrache un frisson. Elle tressaille parce que c’est sensible et j’ai un mouvement de recul quoique, pour le moment, je ne pipe mot : j’y viendrai, plus tard. « Il fait frais, mais avec un bon plaid et un scotch avec une larme de café, c’est agréable. Je ne sais pas quelle heure il est, mais je suppose que le soirée va tomber. Il ne faut plus traîner.» J’en viens donc au fait sans plus tarder, bien que j’use de sa diversion à propos de ses cheveux comme d’un prétexte. « Pas encore. Je dirais un petit quart ? »[/color] ai-je répliqué, teintant du mieux que je le peux le timbre d’un soupçon d’humour. Dans le fond, je suis terrifié que cette blessure signe une histoire qu’elle aura vécue avec un autre qui, en définitive, l’accompagnera toujours, au même titre que moi. Mais, une part de moi a besoin de savoir. « Et c’est pas horrible. C’est ça qui l’est….» Mon index savonneux survole la balafre affleurant. « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Tu t’es fait ça en même temps que l’autre ? Celle sur ton bras ? » Mon coeur tremble déjà, mes mains aussi quand je lui rince les cheveux : je suis cependant tout ouïe. Je n’en perds pas une miette. Je l’écoute dans un silence presque religieux, tout prêt à la soumettre à un interrogatoire si ses explications sont trop laconiques ou trop brèves à mon goût. « Je resterai avec toi sur le pont, bien sûr. Mais, je vais sortir maintenant...» Pendant que tu termineras de te laver et que tu t’habilleras chaudement… aurais-je pu ajouter. « Mais je laisse la porte ouverte et je ne suis pas loin. D’accord ? » Je serai appuyé contre le mur parallèle, dos à la porte, assis sur le parquet chaleureux qui me soutiendra. J’y serai adossé, la tête dans mes mains, soucieux de refouler ce flux d’émotion qui a menacé d’exploser plus tôt parce qu’elle a besoin de moi, de ma force de caractère, de ma volonté, pas du type doublement endeuillé, de celui qui boit trop et qui est terrifié à l’idée que ce soir, il se tiendra éloigné de sa bouteille. C’est triste à dire, mais il n’y a qu’elle lui qui me console : j’aime ses chansons et ses illusions.




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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyDim 4 Oct 2020 - 23:43


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

« Où voulais-tu que je sois ? » J’aimerais être encore capable de le lire sans douter de ce que je trouve dans ses yeux, j’aimerais et je me désole de ne pas pouvoir m’autoriser de certitudes quand mon coeur lui a envie de jurer à mon esprit qu’il reste encore dans les yeux de mon amant plus d’amour que de dégoût, plus de tendresse que d’aversion, plus d’envie d’être à mes côtés que d’obligations. Mais ce dernier, rationnel, il chuchote à mon coeur de ne pas se faire trop d’espoir, il lui hurle qu’il va se faire du mal à se bercer d’illusions de la sorte, il le raille pour sa naïveté. Que dire ? Qu’il n’était pas obligé d’être là ? Je l’ai déjà fait. Qu’il aurait certainement préféré être ailleurs ? C’est peut-être vrai, mais je n’ai pas envie de l’entendre l’admettre. Il est à mes côtés parce qu’il en a envie, parce qu’il en a besoin peut-être aussi, et j’aimerais me contenter de ça sans me poser de questions. « Là où tu veux. Là où tu n’aurais pas à assister à ça. Mais ce n’est pas que je veux. J’aurais pensé. » Ce que je veux, c’est qu’il ne quitte pas mon côté, qu’il ne le fasse plus jamais, mais ne l’ai-je pas déjà dit ? N’est-ce pas sous entendu dans mon aveu, celui qu’il est content d’être là ? « Je ne veux pas que tu t’inquiètes de ça… de moi. Je veux que tu te concentres sur toi. » Je penche la tête sur le côté, je la pose contre le rebord froid et je ferme les yeux quelques secondes. Je n’ai la force de m’occuper que de moi et de ma guérison, là dessus il a raison : mais je n’ai envie de ne m’épuiser qu’à nous porter nous à bout de bras. On vaut la peine. « On trouvera, ce qu’il te faut. Laisse-toi du temps. » Je hoche la tête doucement, tandis qu’il passe derrière moi et m’attire à lui pour me mouiller doucement les cheveux, sa main sur mon front pour ne pas me faire couler de l’eau sur les yeux et je pense : il a dit on trouvera ce qu’il te faut. Il n’a pas prétendu ou promis que nous irons un jour, à Fraser Island. C’est idiot de le souhaiter pour l’instant mais j’aurais aimé que ce soit vrai de tout coeur.

Ses doigts qui courent sur mon crâne me détendent, il me bercent et tandis que je tiens le pommeau de douche appuyé contre ma poitrine pour qu’il réchauffe mon coeur, il use de sa douceur pour nettoyer mes cheveux. Si je grimace lorsqu’il effleure ma cicatrice c’est d’appréhension plus que réellement de douleur, et je prie pour que ma réaction soit passée inaperçue. Il rince mes cheveux et envisage la suite de la journée, de la soirée ou de l’après midi puisque je n’ai pas la moindre notion de l’heure qu’il est et je pense que la seule chose dont j’ai envie c’est de fermer les yeux et de m’endormir, lui contre moi, mais que j’ai besoin d’air frais pour me requinquer. « Il fait frais, mais avec un bon plaid et un scotch avec une larme de café, c’est agréable. Je ne sais pas quelle heure il est, mais je suppose que la soirée va tomber. Il ne faut plus traîner. » La soirée va tomber. Je note l’information et je réalise que j’ai passé le plus clair de ma matinée et de mon après midi crispée dans mon lit en ayant l’impression à la fois de vivre des années et une poignée de seconde. « Ça a l’air bien. » Et ça a l’air agréable, ce qu’il décrit. Je ferme les yeux et je l’imagine mais, encore une fois, nous sommes tout près l’un de l’autre dans mes songes. Ma rancoeur et ma colère reviendront, mais comme m’y accrocher quand il est si doux avec moi et que, progressivement, il me ramène ? « Pas encore. Je dirais un petit quart ? Et c’est pas horrible. C’est ça qui l’est… Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Tu t’es fait ça en même temps que l’autre ? Celle sur ton bras ? » Son doigt effleure, survole à peine ma cicatrice. Elle est petite et se perd presque dans mon cuir chevelu, mais il l’a vue, évidemment qu’il l’a vue. « Oui, en même temps. » Cette question là est facile. Cette question là, je peux y répondre sans appréhension, mais j’ai peur de sa réaction lorsqu’il apprendre que j’ai conduis sous l’effet de l’alcool et des stupéfiants, aux côtés d’un flic qui se trouve être mon ancien amant - je laisserais ce détail de côté pour l’instant - et que si je n’ai pas manqué de me tuer, nous n’allions pas assez vite, j’ai été assez choquée pour l’appeler ce soir là. « J’ai pris le volant pour rentrer chez moi, un soir. Et t’as pu constater toi même à quel point je suis un danger avec un volant entre les mains. » La situation n’a rien de drôle, mais j’essaye néanmoins de lui apporter un peu de légèreté. « C’est encore pire quand j’ai bu et consommé. C’était idiot, je sais pas pourquoi je l’ai fait, j’étais plus moi même. » J’effleure de ma main la fine cicactrice sur mon bras. D’ici quelques mois, elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir. « Je me suis fait cette là en essayant de m’extirper de la voiture, la portière était bloquée, tu vois, c’est idiot. » Tout l’es dans cette histoire. L’accident, moi, Loris, la seule chose qui ait eu du sens c’est cet appel à l’aide. « Mais c’était rien, j’allais pas vite j’ai juste, j’ai juste lâché le volant. » Pour le confier à Loris, le temps de me repoudrer. Dieu que j’ai honte. « C’est ce soir là que je t’ai appelé. » J’étais sous le choc, j’avais peur, et mes réflexes ont repris le dessus.

Lorsqu’il termine de rincer mes cheveux, je m’attends presque à un baiser sur le front, sur une tempe ou encore sur les yeux, par la force de l’habitude, avant de réaliser s’il a flatté ma peau de ses lèvres c’était surtout pour me rassurer et que nous n’en sommes plus là. « Je resterai avec toi sur le pont, bien sûr. Mais, je vais sortir maintenant... » Je devine qu’il souhaite me laisser mon intimité et s’il est prévenant, cela m’attriste aussi que nous en soyons là, au point où il n’est plus sûr d’avoir le droit de poser ses yeux sur mon corps nu, au point où, dans le fait, il ne l’a plus ce droit. Pourtant je m’en fiche, dieu que j’en fiche. « Mais je laisse la porte ouverte et je ne suis pas loin. D’accord ? » Je hoche la tête doucement. « Tu reste pas loin. » Je le répète puisque cela me rassure. Mon corps est un peu décontracté, il fonctionne, mais mon esprit se remet encore des tortures de ce matin, de cette journée. Lorsqu’il sort, je m’extirpe difficilement de ma nuisette trempée et je l’essore pour la poser sur le rebord de la baignoire. Je savonne doucement mes bras, ma poitrine et mon ventre, mais je n’ai pas la force de me lever pour m’attaquer à mes cuisses. Je ne m’imerge pas pour me rincer, par peur de me tétaniser et de ne même pas savoir remonter à la surface et je me rince rapidement à l’aide du pommeau de douche. Je m’enroule dans une serviette avant de passer timidement la tête par la porte. Il est là, appuyé contre le mur et, tel une sentinelle, il ne m’a pas quittée. « Je vais aller enfiler quelque chose. » Je traverse le couloir pour entrer dans la chambre, celle qui fut la nôtre et qui est aujourd’hui la sienne que j’occupe comme une intruse, et dans laquelle j’ai installé mes quartiers. Il m’a récupéré des affaires chaudes et si, bientôt, je manquerais de choses plus légères, aujourd’hui j’enfile un pantalon en lin blanc et souple, un t-shrit ainsi qu’un pull crème avant d’entreprendre de sécher mes cheveux. Lorsque je sors de la chambre il est encore là, il m’attends. Je tente un sourire engageant. « On m’a promis un café amélioré. » Je tiens sur mes jambes et ça, j’angoisse de me dire que c’est un miracle vu comment la journée a commencé.







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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyLun 5 Oct 2020 - 2:06





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


« Je n’aurais pas pu être ailleurs.» ai-je confessé, pris dans les filets de l'ambiance. entre le parfum du bain mousse, la vapeur qui s’élève depuis l’eau dans laquelle elle se détend peu à peu et qui enveloppe la pièce d’une buée humide, une buée qui se dépose sur le miroir et les chuchotements presque craintifs, non pas d’être espionné, mais de peur de briser cette bulle intime, elle fait douloureusement écho à une autre soirée composée des mêmes ingrédients. Nous avions, à l’époque, traversé une journée chargée en émotions, mais elles ne sont que des babioles comparées à celle d’aujourd’hui. Et là est mon tort que de les soupeser pour évaluer laquelle est la plus affligeante. Les différences sont trop éloquentes : elles me prennent à la gorge. Son corps nu n’est pas allongé sur le mien. Ce n’est pas ma nuque qui est appuyée contre le rebord de la baignoire. Je ne peux pas refermer mes mains autour de sa taille ou même caresser ou empoigner ses hanches. Je n’ai pas le droit de gober au creux de ses lèvres le bonbon acidulé que sont ses baisers. Nos confidences, quoiqu’elles me paraissent teintées de semblables et de nobles sentiments, n’ont pas vocation à en témoigner ou à nous rassurer. Elles sont lourde à porter, autant pour elle que pour moi qui redoute de les interpréter avec pessimisme ou de les intégrer avec crédulité. Je marche sur des oeufs concernant l’avenir de notre relation et mille questions supplicient mon coeur. Me souhaite-t-elle à ses côtés au nom de nos souvenirs ? est-ce au contraire parce que je suis le seul visage familier qui gravite dans son sillage, et ce, par ma seule volonté ? Suis-je encore pour elle source de sérénité ou sa peur de la solitude est si féroce qu’elle grimperait à n'importe quel arbre pour s’y réfugier afin d’échapper à ce prédateur qui menace de la dévorer tout crue ? A-t-elle transformé mes fausses promesses en voeux pour l’avenir ? S’est-elle fait une raison sur son caractère d’impossible ou n’est-elle pas intéressée ? Au plus je l’écoute, au plus je m’interroge et bien que je sois tenté de verser dans le positivisme, même si pour être doux et délicat je gribouille le visage de Noah jusqu’à ce que ses traits soient recouverts d’encre délébile - ils me reviendront - l’explication justifiant ses cicatrices soulève en moi un vent de doute et une certitude : elle n’est pas honnête.

Raelyn, elle omet volontairement l'inénarrable au regard de ce que nous étions et de ma jalousie. Précautionneuse ou égoïste, elle cache ce que ma possessivité ne supporterait pas d’entendre. Or, elle fait pire que mieux, Rae. Son non-dit est le tour de manivelle qui enclenche la mécanique de ma créativité.   « Avec qui ? » me suis-je enquis, le ton trop froid. Dieu merci, les murmures rendent ce mélange de peine, de colère et de déception à peine perceptible.   « Tu n’as pas de voiture. » Et aucun taximen ne lui aurait confié son gagne-pain. Rien n'est plus précieux pour un pêcheur que son filet. Rien n’a plus de valeur pour un homme aimant que la vérité. N’est-ce pas en partie ce qu’elle me reproche ? D’avoir dissimulé de capitales informations pour nos projets ? Je ne l’accuserai pas d’être soudainement hypocrite. Je présume sans mal qu’elle essaie de me protéger de ses frasques. Mais, c’est presque insultant. Alors, je répète et je me fais violence pour que la question soit plus douce, qu’elle ne résonne pas comme le cor du règlement du compte.   « Tu peux le dire. Je ne suis pas devenu idiot.» Mon abattement est plus tangible à présent, mais il ne serait vérifiable que si je lui faisais face. Or, par chance, je suis retranché derrière elle : j’achève de lui laver les cheveux. Cette preuve d’abnégation, ce geste révélateur de tout ce que j’en suis amoureux, je le juge ridicule maintenant que Noah s’essuie la figure en ricanant avec un pan de mon manteau d’orgueil. C’était lui, forcément, préférentiellement pour être honnête. Je lui dénombre une panoplie d’amants, mais en cet fin d’après-midi (du moins, je le crois), j’implore le ciel pour qu’un autre type sans visage ne complète la ribambelle qui danse la gigue autour de moi en me raillant. Je supplie sans me bercer d’illusion cependant. Ainsi trébuche mon coeur dans ma poitrine avant qu’elle n’ouvre la bouche. Il se prend les pieds dans le tapis de ma naïveté et je me demande où j’ai débusqué le courage de prendre soin d’elle, de prévoir des activités pour que sa soirée soit plus belle que sa matinée, à nous projeter sur le pont en buvant un alcool fort agrémenté d’une boisson chaude pour le coeur et ronde pour les papilles. Je me demande pourquoi je baisse aussi facilement les armes à ses pieds et pourquoi j’ignore les conseils judicieux de ma raison, ceux qui m’avertissent que c’est terminé et que je me dois de prendre la tangente.

Qu’importe que le gars qui l’accompagnait ait été incapable de lui insuffler un simulacre de sécurité puisqu’elle m’a appelé, c’est malsain que de mettre autant de coeur à l’ouvrage et de m’en nourrir comme un drogué en manque. C’est comme boire un alcool frelaté : les effets sont éphémères et ça laisse sur la langue un goût amer. Pourtant, je poursuis. Au comble du grotesque, je ne renonce pas, pas ce soir.   « Sans doute parce que tu avais bu, que tu étais défoncée… » Raisons qui, en conséquence, m’éclairent sur son coup de fil : était-il seulement un SOS ?   « Il…. » Il est rentré avec toi, l’autre gars ? Te caressait-il la nuque de ses lèvres ? Ton ventre de ses doigts de crapule ? Te déshabillait-il déjà lorsque tu as composé mon numéro de téléphone ? Ces indiscrétions s’évaporent dans le bruit de l’eau qui rince ses cheveux blonds. Ce n’est pas une discussion à aborder aujourd’hui. Ni elle ni moi n'avons besoin d’une telle mise au point. Je l’avorte donc au profit d’un silence. Je la réprime au même titre que ce baiser que j’aurais volontiers déposé sur le bout de son nez avant de quitter la salle de bain en dodelinant du chef : je ne suis pas loin.

Adossé à mon mur, j’ai mis à profit ces instants de solitude pour trier le bon grain de l’ivraie de mes pensées les plus piquantes. Je gifle mon coeur souffreteux pour qu’il se reprenne avant qu’elle ne sorte de la salle de bain et je lui assène un coup de poing de sursauter qu’elle soit si désirable enroulée dans sa serviette. Nul doute que cette situation me sera bientôt intolérable. Elle crucifiera ma raison. Elle me fera tôt ou tard perdre la tête. En attendant ce jour funeste, je la suis d’un regard triste jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la chambre, la sienne, la nôtre et je m’affaire à préparer deux cafés. Comme promis, je les agrémente de scotch pour elle et de whisky pour moi. J’étais occupé à sortir des couvertures bien chaudes d’un placard lorsqu’elle m’a interpelé. « Ils sont prêts. » Ils trônent sur mon plan de travail à côté de mon ordinateur. Pendant qu’elle se séchait les cheveux, j’ai transféré toutes nos photos sur le disque dur. Sur le festival vintage de Brisbane, elle a proposé un pèlerinage et j’ai freiné des deux pieds. Peut-être lui fera-t-il du bien aujourd’hui et, bien que je peine à ne pas me concentrer sur ces hommes qui ont comblé ses nuits, je lui tends une tasse, je ramasse mon PC et je saisis sa main pour la guider vers le salon sur le pont du catamaran. Ce contact, il m’a aidé à garder les pieds sur terre. Ce contact, le seul qui m’est autorisé, il m’a inoculé une dose de cheval d’anesthésiant. Ses aventures sexuelles en seraient presque un lointain souvenir. La douleur qui en découle n’est plus qu’un chatouillement. Elle est temporaire cette quiétude, mais le temps qu’elle durera, il me servira à me confronter à ces sept mois de bonheur, sept mois qui nous plongeront sans doute dans des un cocktail de sentiments mitigés. Mais, je suis prêt. Aujourd’hui, je le suis… Aujourd’hui, je le crois, si bien que j’ai allumé mon ordinateur en veille, visé le dossier de la flèche guidée par ma souris et, sans un mot, d’une oeillade appuyée, je sollicite son approbation.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread Empty
Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMar 6 Oct 2020 - 21:55


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

« Je n’aurais pas pu être ailleurs. » L’époque où je pouvais lire en lui, savoir en un regard ou même à l’intonation de sa voix est révolue tant je me convaincs pour éviter de souffrir qu’il ne faut pas que j’espère, qu’il n’est là que par obligation et peut-être un peu par culpabilité. J’ai dit là où tu veux et il emploie le verbe pouvoir, il n’aurait pas pu et je ne sais qu’en penser, alors que je ne peux capter son regard puisqu’il est dans mon dos. A nouveau, je crois comprendre que de son côté il ne s’agit pas de ce qu’il veut, mais de ce qu’il doit faire, à cause de l’état dans lequel il m’imagine m’avoir mise, et si je n’ai pas envie d’autoriser mon coeur à se briser il fait fi de mon accord. Il pleure la confession qu’il espérait - je voulais être avec toi - et il se dit que, dès que j’irais bien, Amos me laissera derrière lui et tournera la page comme l’on tourne la page d’un livre. Je ne sais même pas s’il en garderai le souvenir d’une belle histoire ou au contraire d’un drame à refouler dans les tréfond de sa mémoire, et cela m’angoisse, cela me serre le coeur et me noue la gorge. Bien sûr, il y a une dizaine de jour et alors qu’il m’a dit ce que je voulais entendre pour me transporter sur le bateau, il a dit que cela ne dépendrait que de moi. Je m’en souviens mais, comme Fraser Island, j’imagine qu’il s’agissait d’un mensonge, d’une promesse en l’air faite pour effectuer une transition en douceur.

Alors je ne réponds rien, je me contente de me laisser bercer par la caresse de ses doigts sur mon cuir chevelu et je m’en sens coupable : je m’en veux de le laisser faire et de fermer les yeux en rêvant à notre complicité, à des jours meilleurs quand c’est utopique. Lorsque j’aborde le sujet de mon accident, mon si bête accident, je ne lui cache pas volontairement la vérité pour ne pas l’énerver : je tais la présence de Loris à mes côtés puisqu’à mes yeux cela ne revêt pas de la moindre importance : il n’est rien, pas même un prétendant à mes draps, mais je sens la pression de ses doigts varier et, sa question, je l’ai anticipé. « Avec qui ? » Je ne réponds rien et, consciente de la susceptibilité et mon ancien amant, de son excessivité et de sa possessivité maladive qui n’a d’égale que la mienne, je réfléchis à comment tourner ma phrase. « Tu n’as pas de voiture. » Il se justifie et je me demande s’il s’attend réellement à ce que je lui mente : est-ce comme ça qu’il interprète mon silence plutôt que d’une prise d’élan pour mieux sauter ? Il rince mes cheveux mais je sens que quelque chose à changé, alors je lui réponds sans jouer, je lui réponds sans me cacher derrière « Tu peux le dire. Je ne suis pas devenu idiot. » « Je sais. » Je ferme les yeux, je penche la tête sur le côté comme une adolescente ne sachant comment aborder un sujet délicat et, finalement, je me jette à l’eau. « Avec un type. Mais pas un avec qui je... » Je lui ai reproché de me mentir et, de surcroît, de m’accuser d’être celle qui a manqué d’honnêteté : je ne tendrai pas le bâton pour me faire battre quand je n’ai en plus rien à me reprocher en ce qui concerne Loris : il ne s’est rien passé entre nous et je suis celle qui a dressé des barrières. « Un type avec lequel je couchais, mais plus depuis presque un an. Avant nous deux. » Risque-t-il d’interpréter mon emploi de l’imparfait comme une preuve que je suis retombée dans les bras du flic ? Dans le doute, je précise, je ne veux qu’aucun doute subsiste alors que, déjà, il se referme. « Un avec lequel je n’ai pas eu la moindre aventure récente. Je l’ai croisé en soirée, il m’a ramenée, c’est tout. » Ou en tout cas, le reste n’est que détail. Nos défis idiots qui m’ont conduite à prendre le volant ? Je m’en souviens à peine. Je me souviens juste du choc, du sang sur mon front qui m’a semblé annonciateur d’une blessure bien plus importante que celle dont j’ai finalement écopée, je me souviens de la peur et comprends que, dans un état de choc, mon subconscient a cherché à joindre Amos puisqu’il n’y a que sa voix qui pouvait l’apaiser.


« Sans doute parce que tu avais bu, que tu étais défoncée… »
« Non, parce que j’avais peur et que je me sentais mal. L’accident était idiot. »Mais c’est tout de même toi que j’ai eu envie d’entendre.
« Il... »
« Il m’a fait deux point de sutures, a dormi quatre heures sur le canapé et il est reparti. Il ne s’est rien passé, je te l’ai dit. »

Pourquoi est-ce que je me justifie quand, en raison des circonstances, même les biens pensant admettraient que nous ne nous devions plus rien. Nous n’avions pas laissé les choses en pause : au contraire, la rupture a été si nette que je l’ai vécu comme une cassure. Malgré tout j’ai mal pour lui et j’ai mal de penser que mon comportement n’a pas été si exemple par la suite : si nous n’étions plus un couple je n’ai jamais cessé d’en être éprise et c’est moi, ce sont mes sentiments que j’ai l’impression d’avoir trahis.

Lorsqu’il termine de rincer mes cheveux et que l’eau qui s’égoutte devient plus claire, il me laisse mon intimité et ça aussi cela me fait mal : il n’y est pour rien, je souffre simplement de voir nos habitudes céder et rendre l’âme les unes à la suite des autres. Me laver les cheveux, les caresser, l’a-t-il fait à cause de mon état ? Avait-il seulement envie de le faire, me porter secours avec tendresse ou n’a-t-il simplement pas pu faire autrement ? Lorsque je me sèche et lorsque je m’habille, cette pensée m’habite comme une obsession et je m’en rends presque malade. Je tente de la chasser pour ma santé mentale déjà fragile aujourd’hui mais elle ne me quitte pas, pas totalement. Il n’a pas bougé lorsque je ressort ou en tout cas il est revenu à son poste, puisqu’il m’attends et je ne sais que penser de son regard triste. « Ils sont prêts. » Je l’encourage d’un sourire timide, qui reste discret mais devient un peu plus franc lorsqu’il attrape ma main et qu’il il glisse la sienne, lorsqu’il m’attire sur le pont sans jamais me lâcher. Moi, je m’autorise à serrer mes doigts autour des siens puisqu’à lui seul ce contact parvient à chasser mes idées noires, et je le suis comme une patin, avant de m’installer sur le canapé et de m’enrouler dans une couverture qu’il a déposée là. C’est contre lui que j’aurais aimé me blottir mais ça m’est interdit, en tout logique. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il fait et je fixe l’écran de son ordinateur, mais je comprends lorsqu’il pointe de sa souris un dossier qui porte mon nom. « Tu n’en avais pas envie la dernière fois. » Nous sommes tombés de fatigue, mais je n’ai pas insisté parce que je l’ai senti dans la voiture qu’il n’était pas prêt. « Je veux pas que tu te forces si c’est toujours le cas ou si tu n’es pas prêt. » Moi, je n’arrive pas à quitter l’écran des yeux et lorsqu’il ouvre le dossier et que les premières photos s’affichent, je sens ma gorge se serrer et je lutte de mes dernières forces pour ne pas me laisser bouleverser.







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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyMer 7 Oct 2020 - 1:04





WHERE ANGELS FEAR TO TREAD


Notre histoire, elle ne repose plus que sur l’interprétation et ça me chagrine, me met mal à l’aise. Elle impacte jusqu’à nos silences qui n’ont plus rien de complice désormais. Lorsqu’elle se tait, je m’inquiète de ce que son mutisme revêtrait pour elle la même utilité que le mien. Lui servent-elles à dénicher ce que les mots renfermeraient en sous-entendus ? Le cas échéant, qu’y trouve-t-elle ? Des preuves de désamour ou de désaveu quand, souvent, je m’en veux que mes actes traduisent du contraire ? Face  elle, je suis plus faible qu’un ado, aussi fragile qu’un vieillard en insuffisance cardiaque, dépendant comme un nouveau né. Dès lors, j’attends avec une appréhension palpable ses justifications indues. Je tremble à l’idée qu’elle m’éconduise sous le prétexte valable que nous étions séparés lors de cet accident. Je m’alarme d’être débouté à cause de mes sentiments, ceux qui remplissent tout mon être, lui qui refuse de faire le deuil de nous. Notre rupture, je ne l’ai pas assimilée. J’ai essayé pourtant. Chaque nuit de ses insomnies provoquées par son absence, je me suis répété comme un mantra que c’était terminé, que je n’avais plus rien à espérer nous concernant, que notre couple n’était pas réparable. Hier encore, j’ai invité la fatalité à effectuer son travail de sape qui me libérerait d’elle. Mais, n’est-ce pas impossible ? Alors que je rince ses cheveux de son shaampoing au parfum entêtant, la jalousie me consume. Elle m’engloutit de pied en cape et mes gestes en deviennent maladroits, moins assurés. Ma gorge est de nouveau comprimée par l’angoisse et par la douleur. Mon coeur palpite si fort dans ma poitrine qu’il semble s’être déplacé jusqu’à mes tympans. Ce mal, indolent et pernicieux, ça fait de jours qu’il se diffuse en moi, qu’il afllue dans mon cerveau plus de doute que de certitude. Aussi, ma bouche, asservie par la tristesse, s’est-elle en secret tordue. Je ne suis pas déçu : je savais à quoi m’en tenir. L’interrogation, c’était jouer à la roulette russe avec, non pas une, mais cinq balles dans le chargeur. Les chances de m’en tirer indemne étaient inexistantes et c’est d’autant plus évident que j’ignore si la croire est raisonnable. Pourquoi n’aurait-elle pas remis le couvert avec ce type ? Pourquoi s’en serait-elle privée si elle était défoncée ? Pour quelles raisons aurait-elle élevé entre eux de hautes barricades si son ex-amant les avait déjà fait sauter d’un bâton de dynamite il y a un an de cela ? Pour moi ? Parce qu’amoureuse, elle n’a pas pu s’y résigner ? Auquel cas Noah et le gars nu sous son jeans le soir de son overdose n'existerait pas et je n’ai rien oublié de nos désagréables tête à tête. Les images me reviennent par vagues successives, plusieurs fois par heure.

Bien entendu, ce serait plaisant d’y croire ou d’être capable de laisser tout cela derrière moi, mais l’hypothèse n’est pas cohérente. Et, là encore, c’est source d’abattement. A mesure que j’intègre que la confiance est rompue de part et d’autre des protagonistes que nous sommes, je me noie dans les larmes silencieuses que je pleure sans preuve, sans laisser de trace. J’arrive à peine à garder la tête hors de l’eau, si bien que je ne sais comment réagir. Je poursuis mon ouvrage. Je m’emploie à demeurer tendre, à profiter de cet instant d’intimité que je pensais révolu, mais le coeur n’y est plus tout à fait. Je suis hanté par ses révélations, par cette envie suffocante de comprendre. Puis-je lui poser la question du “pourquoi” ? Ai-je le droit de la remettre en cause aussi ouvertement ? Ne serait-ce pas hypocrite que de prétendre que j’ai foi en elle quand, si ce n’est pas le responsable de cet accident de voiture, c’est un autre que je passerais volontiers et sans scrupule à tabac ? « Je vois. » ai-je chuchoté, veillant à paraître convaincu, quand je ne le suis pourtant pas. Sans doute parce que j’ai peur de m'illusionner, peur de me tromper, peur d’avoir encore plus mal. «Et, j’ai entendu.» Je conclus par des remerciements de s’être prêtée au jeu et pour son honnêteté. Au fond, je sais qu’elle l’a été, mais suis-je blâmable d’être dévoré par la méfiance ? « Si tu me l’avais dit.. sur le message, je serais venu plus tôt.» Je n’aurais pas attendu près de quarante-huit heures pour me déplacer jusqu’à Brisbane et la rappeler. A moins qu’il s’agisse de vingt-quatre ? Je ne sais plus. J’ai très peu dormi depuis son overdose. Morphée ne me trouve plus rien de mignon. Me boude-t-il parce qu’il serait blasé par mon entêtement à prendre soin d’elle ? Qu’à cela ne tienne, le débat de ses aventures est provisoirement clos. L’eau refroidira bientôt. Elle est tout habillée : je ne veux pas qu’elle tombe malade. Alors, je m’éclipse. Je m’occupe de préparer les cafés et les couvertures avant de retrouver ma place au pied de la porte de la salle de bain. Pendant qu’elle s’habille, je réfléchis à ce qui pourrait lui faire plaisir, nous faire du bien. Je statue pour une séance nostalgie et, quoique je sois peu persuadé que nous en sortirons sans ecchymoses, je suis curieux de distinguer sur ses traits une émotion, une grimace révélatrice de ce que nous avons compté. Si c’est égoïste, j’assumerai un mea culpa. Mais l’est-ce vraiment que de vérifier si j’ai toujours accès, à travers ses regards et ses moues, au fond de ses pensées ? Suis-je à blâmer de débusquer entre nous de quoi réapprendre à avoir foi en elle ?

Elle est à peine reparue que je l’ai tirée jusqu’au salon extérieur du catamaran. Assis, auprès d’elle, ni trop proche, ni trop loin pour notre propre bien, je lui ai fait part de mes intentions sans un mot. Ma solitude, aussi brève soit-elle, ne m’aura pas été profitable. Je suis chahuté par mes émotions, écrasé par l’ombre noire de mes suppositions, embarrassé par ce désir de me substituer à son plaid. Je la rêve dans mes bras, entre mes jambes, son dos contre mon torse et ma tête posé sur son épaule pendant que nous éplucherons nos souvenirs. A défaut, je me contente de la rassurer : « Je sais. Mais, je ne me force pas. Mais, tu décides... » Et elle l’a fait. Elle a tranché d’un hochement entendu de la tête et j’ai ouvert le dossier, non sans trac, mais déjà conquis par le premier cliché. Le second a froncé mes sourcils. Le troisième a porté ma tasse à mes lèvres. La quatrième, je l’ai observée pour m’assurer qu’elle tient le coup quand je suis bombardé par les souvenirs. Devant la cinquième, j’en ai partagé un, de l’émoi dans la voix : « On s’était disputés ce jour-là. Tu boudes.» ai-je remarqué en pointant l’écran du doigt. « J’adore quand tu fais cette bouille.» ai-je confessé sans réfléchir aux conséquences ou du temps de conjugaison. La suivante, elle est nue, dans son lit, endormie et je la passe rapidement. Embarrassé, je me transforme en cliqueur fou parce que je sais qu’elle n’est pas seule et, ces photographies-là, elles me crèvent le coeur : elle n’est plus à moi. Pourtant, je fais une exception pour cette video où nous évoluons dans la salle de bain. J’avais accroché une copie de son portrait d’enfant sur le miroir - miroir détruit par ailleurs - et sur lequel j’avais ruiné son numéro un rouge à lèvres certainement hors de prix pour y inscrire de ma plus belle écriture un “Bonjour Rachel-Lynn”. j’avais « Tu sais que, ce jour-là, j’ai attendu près de quinze minutes que tu viennes dans la salle de bain pour te filmer sur le vif ?» lui ai-je confié, un sourire rehaussant mes traits tristes et fatigués. « Je t’ai appelée au moins dix fois.» Et je lui fais gré de la façon dont j’ai finalement réussi à l’appâter.




Dernière édition par Amos Taylor le Ven 9 Oct 2020 - 9:39, édité 1 fois
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

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Message(#)(Amelyn #31) ► Where angels fear to tread EmptyJeu 8 Oct 2020 - 22:00


Where Angels Fear to Tread
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #31) ► Where angels fear to tread 873483867

« Je vois. » Mais tu n’y crois pas. Si j’ai perdu ma faculté de le lire à tous les coups - du moins je croyais - je réalise que je peux encore voir au travers de ce genre de mensonges éhontés. Il chuchote, il veille à ne pas m’alerter, mais il ne surveille pas assez ses gestes, et je sens la pression de ses doigts sur mon cuir chevelu s’intensifier. Je n’ai plus la sensation de le connaître par coeur mais sur son trouble je ne suis pas dupe, pas plus que sur son émoi et sur les mensonges que soufflent sa jalousie. Je n’en imagine pas l’ampleur cependant, je ne me doute pas qu’il me prête une relation charnelle avec le dealeur envoyé par Alec pour prendre de mes nouvelles il y a dix jours, je n’imagine pas non plus que dans ses tête il me prête déjà pléthore d’amants quand j’en eu certes, mais qu’ils se comptent sur les doigts d’une main et que je me suis un peu plus dégoutée à chaque fois. Son silence, je choisis cette fois ci de le respecter : s’il avait voulu me partager le fond de sa pensée il l’aurait fait et je n’ai pas à me défendre de quelque chose dont il ne m’accuse pas à voix haute. Pas quand c’est faux. Pas quand j’ai des choses à me reprocher, mais pas un nouveau mensonge. « Et, j’ai entendu. » Peut-être, mais tu ne m’as pas crue. Alors si je n’ai pas cherché à le pousser à confesser qu’il n’a plus confiance en moi, je n’ai pas envie de l’entendre, j’ai précisé, j’ai tout fait pour ne laisser planer aucun doute quant à une supposée liaison entre Loris et moi. La réalité veut que les quelques amants que j’ai eu pendant notre séparations n’étaient que des coups d’un soir dont je me souviens à peine le prénom. « Si tu me l’avais dit.. sur le message, je serais venu plus tôt. » Je pousse un soupire avant de laisser ma tête rouler sur mon épaule. « Je l'ignorais. » Pas quand je l’ai appelé. Je n’ai fait que répondre à une pulsion ou plutôt, au besoin viscéral de l’avoir prêt de moi sans pour autant réussir à m’empêcher de lui reprocher le contexte de ses derniers mots avant de quitter le taxi. Sa déclaration en elle même je crois que, dans d’autres circonstances, je n’aurais pour la première fois même pas eu peur de l’entendre. Mais pas comme ça. Pas à ce moment là. Pas dans l’état dans lequel j’étais et pas jeté à mon visage comme un reproche.

Mon aveu conclut notre parenthèse, il signe l’éclatement de notre bulle, j’en suis persuadée et si l’eau refroidit en effet je n’ai l’impression d’être gelée que lorsqu’il quitte la pièce et qu’il m’y laisse seule. Seulement je n’ai pas l’habitude d’être dépendante et je me fais violence. Je me débarrasse de ma nuisette et je compte sur mes automatismes pour me porter hors de la baignoire, puis dans la chambre avant de le retrouver fidèle à son poste : à mon chevet ou pas très loin. Je me demande quelle était la dernière fois qu’un contact si simple que ses doigts autour des miens m’a troublée à ce point avant tout ça, et je réalise que c’était certainement lorsque face à son ex femme il m’a attrapée pour me guider hors de leur ancien foyer en faisant fi de ses hurlements et de ses protestations. Je réalise que je ne suis pas au bout de mes peines quand, après que je me sois enroulée dans ma couverture, il propose sans un mot de partager avec moi le souvenir de nos sept mois ensemble. Je sais que ces clichés me toucheront, qu’il me feront peut-être même du mal mais, pourtant, je suis incapable de détacher mon regard de l’écran de l’ordinateur. « Je sais. Mais, je ne me force pas. Mais, tu décides... » Je prends une inspiration et je réalise que, ce soir là, j’ai été soulagée de ne pas le sentir prêt : je ne l’étais pas plus que lui. Pourtant je hoche doucement la tête, dans un silence religieux et mon coeur se tord dès que les miniatures des clichés s’affichent à l’écran. Ceux qui ne me représente que moi, même dans mon plus simple appareil, ils ne m’émeuvent que peu et, lorsqu’il le font, c’est parce que je me souviens de ses airs derrière le téléphone ou de la bataille qui a suivi la photo pour récupérer son portable et l’effacer. Ceux où je repose nue et endormie, ils ne me serrent le coeur que parce que je pense à ce qui lui il a ressenti ce jour là pour se sentir obligée de m'immortaliser.

Non, ceux qui remportent la palme et me brisent véritablement le coeur, ce sont ceux où nous apparaissons tous les deux. Ils sont presque exclusivement pris à bout de bras puisque nous ne vivions presque qu’à deux, et sur la plupart je dissimule mon visage dans son cou ou contre sa joue. Ceux là me renversent et, lorsque je les compare avec notre position d’aujourd’hui, nous sommes proches mais il veille à ne pas m’effleurer, il ne font que plus mal encore. « On s’était disputés ce jour-là. Tu boudes.» » Je ne me souviens même plus pourquoi et, puisque j'apparais seule sur le cliché, il me permet de reprendre une bouffée d’air. « J’adore quand tu fais cette bouille. » J’esquisse même l’ombre d’un sourire mais il est remplacé par une profonde tristesse dès qu'apparaît la vidéo qu’il lance. Alors que la miniature s’anime je réalise un peu plus encore que nous respirons le bonheur, et je me mords la lèvre. « Tu sais que, ce jour-là, j’ai attendu près de quinze minutes que tu viennes dans la salle de bain pour te filmer sur le vif ? » Cet instant n’est qu’un détail au regard de d’autres, pourtant je m’en souviens avec une netteté qui me surprends. « Je t’ai appelée au moins dix fois. » Je l’entends appeler mon prénom, je le vois tourner l’objectif dans sa direction pour pouffer comme un adolescent et lorsque je réalise qu’il m’a piégée et filmée, le téléphone tombe par terre puisque je me souviens lui avoir sauté sur le dos, mutine, pour tenter de lui subtiliser l’appareil. On m’entend rire entre deux remontrances peu convaincantes, on m’entend le menacer dans le vent, on nous entend nous embrasser et, sans réfléchir je me penche sur l’ordinateur pour mettre en pause la vidéo. « Je suis désolée. » Je ne veux pas qu’il se fasse la mauvaise idée de ma réaction. « C’est moi qui suis pas prête en fin de compte. » J’ai le coeur au bord des yeux mais je m’interdis de verser la moindre larme. « Je suis désolée. » Quel choix s’offre à moi ? Prétendre à nouveau être fatiguée ? Je le suis, mais il saurait aussi que cela n’a rien à voir avec tout ça. Pourquoi avoir pris la décision de nous infliger ça ? Pour constater que nous étions beaux et que nous avons tout gâché ? Nous le savons déjà, à quoi bon nous le répéter à coup de marteau dans le crâne ? « On finira plus tard, tu veux bien ? En attendant tu peux prendre toutes les photos que tu veux sur mon téléphone. » Il doit se souvenir du code et il l’a en sa possession puisque je ne l’ai jamais récupéré après la journée que nous avons passée en extérieur. « N’en supprime pas, c’est tout. » Ma requête je la souffle à voix basse puisqu’elle est également un aveu : celui que je m’accroche aux lambeaux de notre couple comme si ma vie en dépendait.








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