| | | (#)Sam 26 Sep 2020, 01:20 | |
| Ca faisait maintenant trois semaines que Race of Australia est diffusé à la télévision. J’ai eu droit à une première soirée avec la totale : team Grisy, si j’avais bien compris et avec Greg et Sienna en bonus, puisqu’ils n’étaient pas là lors de la dernière semaine. J’avais forcément choppé quelques informations que je ne devrais pas savoir mais c’était le privilège quand on était la nana de Greg. Il m’avait présenté à sa team, les participants de ROA et j’étais non seulement sa copine mais j’étais aussi la meilleure amie d’Isaac et la cousine de Kane et c’était bien suffisant. Trop de casquette à porter pour une seule émission. J’étais contente d’avoir revu Elias aussi qui semblait avoir fait une très bonne team avec celui qu’il a pas arrêté d’appeler Kiki lors de cette soirée. C’était étrange de les voir à la fois sur un écran et juste à côté de moi aussi. J’étais si fière de voir Isaac à la télévision et ca me faisait plaisir de le voir si bien – ce qui me rendait triste aussi, quand on savait qu’il n’était pas forcément au meilleur de sa forme ces derniers temps. – La soirée avait été à la fois bonne et à la fois particulière. Revoir Sienna ne m’avait pas mis très à l’aise, d’autant plus que tous semblaient être au courant de leur partie de jambe en l’air, ou du moins, le laissais sous-entendre sans jamais vraiment l’affirmer. Prêcher le faux pour savoir le vrai ? Aucune idée, mais ça avait le don de me mettre assez mal à l’aise. Isaac avait fini par intervenir en demandant à ses amis de ne pas insister davantage. Et quand chacun s’était souvenu de qui j’étais, c’est vrai qu’ils se faisaient tous plus discret à ce sujet. Et merci Isaac. Les lundis étaient toujours un peu plus compliqués. Même si, ces deux dernières fois, nous n’étions plus que nous deux avec Greg, le rendez-vous du soir n’était pas forcément un vrai plaisir pour moi. Mais je n’avais pas envie de le dire, je n’avais pas envie de décevoir ni mon petit-ami, ni mon ami de ne pas suivre leurs folles aventures à la télévision. Bien sûre que je mourrais d’envie de voir tout ça, mais il y avait un élément perturbateur. Et j’étais certaine de ne pas être obligée de le nommer une fois de plus. Bon, aller, si, parce que râler fait du bien, il parait : Je me retrouvais devant un écran à supporter de le voir en binôme parfait avec elle. Parce que, ouais, ça matche plutôt bien entre eux à la télévision et ouais, ça m’emmerde. J’fais au mieux pour pas l’montrer, mais j’suis sûre qu’il a grillé mille fois que j’regarde pas l’écran quand ils y passent, que j’regarde le coin, de manière discrète, j’en sais rien, mais j’ai pas envie d’les voir ensemble, à chanter et à sourire pendant que des inconnus les mènent d’un point A à un point B. J’ai l’impression que c’est écrit sur leur front qu’ils ont couchés ensemble, j’ai l’impression que l’Australie entière est au courant, et ca arrive, quand j’me promène avec Greg, que les gens le reconnaissent déjà et à chaque fois, son prénom est collé à celui de sa binôme et moi, j’suis là, moi j’suis personne, invisible… l’exemple suivant en est l’illustration même. « Poire et Chocolat, s’il vous plait. » parce qu’il commence à faire chaud à Brisbane et qu’une bonne glace est jamais de trop. Et quand c’est Greg qui propose, je dis jamais non et surtout après une journée de taff éprouvante, c’est largement suffisant pour accepter une glace en compensation. « Greg ! » je sens une épaule qui me bouscule alors que je tente de saisir ma glace du bout des doigts, je manque de la faire tomber d’ailleurs. « On peut faire un selfie ? » et sans attendre sa réponse, elle dégaine son téléphone et sort de la, comme si elle n’était rentrée que pour ça. Greg n’a pas eu son mot à dire qu’il se retrouve dans le téléphone d’une inconnue. Et il fait surement la gueule sur cette photo, mais elle n’y prêtera pas attention. « C’est Greg et elle ? Tu crois que c’est Sienna ? » et j’entends pouffer, derrière nous. Greg prend sa glace à son tour. « Elle a changé de couleur de cheveux ? Ils sortent ensemble ?! » Je finis par me retourner quand Greg paie sa tournée. Je leur jette juste un petit regard pour leur faire comprendre que leurs remarques étaient déplacées et que c’est bon, elles avaient leur réponse : non, je ne suis pas Sienna. Et alors qu’on se dirige vers la sortie, l’une d’elle fini par ajouter. « Encore une qui profite ! » je serre les dents, je sors sans rien dire. Je reste silencieuse un instant, fais quelques pas pour nous éloigner de ce glacier. « J’en ai marre ! » franchement, c’est lourd. « Je sais. » je lève le doigt avant qu’il ne dise quoi que ce soit. « T’y es pour rien. Tu peux pas contrôler. Ça te gonfle aussi. » là, j’anticipe ses réponses, j’suis sûre que c’est exactement ce qu’il allait me dire. « Mais c’est juste insupportable qu’on me confonde avec Sienna dès qu’on me voit de dos. J’entends parler que d’elle et franchement, c’est trop. » crise de jalousie ou mise au point légitime? J'attendais de voir sa réaction...
@Gregory Morton |
| | | | (#)Dim 27 Sep 2020, 15:23 | |
| Je m'améliore violemment en tant que petit ami, franchement, je m'étonne. Je la laisse rentrer dans mon monde petit à petit, et j'ai pas particulièrement été déçu jusque-là. Elle s'entend à merveille avec Doowap, elle a entendu parler de Marius et Amos à maintes reprises, et elle est même au courant que je suis le parrain de Byron, c'est quand même énorme tout ça. Après Alexis, c'est pas faute d'avoir cherché une nana qui aurait pu me donner un gosse pourtant, mais certainement que je m'y étais mal pris. Sans doute en fait. La vérité, c'est que j'ai jamais réussi à m'ouvrir après mon histoire avec Chapman, à chaque fois que j'y ai essayé, ça s'est conclu en un échec monstrueux baignant dans les larmes. Pour elles j'entends, pas pour moi. Certainement pas pour moi. Moi je suis juste ressorti plus dégoûté qu'avant d'être parti de la seule relation saine que j'avais réussi à construire avec Alexis, je suis ressorti toujours plus désespéré de voir mon rêve de devenir père s'effacer un peu plus à chacune de mes "relations". Et plus les années passaient, moins j'arrivais à m'impliquer, plus j'ai fini par m'y faire, à l'idée. Jusqu'à Noa. C'est bizarre pourtant, j'aurais pu la jeter facilement, comme les autres, mais elle a persévéré et elle a jamais abandonné. Est-ce que c'est l'image d'une femme qui se bat pour moi qui m'a fait rester, ou est-ce que c'est vraiment pour Noa que je suis là ? J'ai beau me demander si c'est la simple image d'être bien dans une relation qui me fait rester, mais je me dis que j'aurais jamais fait autant d'efforts si ça n'avait pas été pour elle. Je suis quand même allé m'excuser à l'association, j'ai mis mes boules de côté pour lui montrer que je peux être vulnérable, j'ai carrément rampé à ses pieds pour qu'elle m'accepte à nouveau. Comment j'ai pu mettre toute ma fierté de côté juste pour une femme que j'ai vue une poignée de fois ? J'en sais rien, j'en sais foutrement rien, j'avais juste arrêté de penser pendant un instant. Et si je me suis retrouvé à la supplier comme un toutou pour qu'elle me reprenne, c'est qu'il y a quelque chose de vrai non ? J'avais beau me voiler la face, j'ai pas pu résister, j'avais besoin qu'elle me pardonne. Je vais pas dire que je suis sûr de moi encore aujourd'hui, mais en tous cas je suis bien, et j'essaie vraiment de pas tout faire capoter. Le problème, c'est que je dis que je veux pas me lancer trop vite parce que pas envie d'être déçu, mais elle a déjà les clés de mon loft. Je pense pas qu'elle y soit déjà passée sans que moi-même j'y étais, mais il n'en reste pas moins qu'elle a les clés de chez moi. Va falloir que je calme un peu le jeu, je dois pas m'emballer de trop parce que je suis pas sûr de pouvoir me remettre encore d'un troisième échec, mais depuis la conversation sur les gosses de la dernière fois, j'ai vraiment l'impression de vouloir essayer avec Noa, d'essayer de construire quelque chose de vrai, comme si elle m'avait redonné un peu espoir, comme si j'arrivais presque à me projeter plus loin que le resto prévu la semaine suivante avec elle. Enfin en attendant, on est devant mon glacier préféré. Noa paraît vraiment minuscule avec ses épaules cachées sous mon gros bras, mais je pense pas que ça lui déplaise. Je la lâche un instant pour saluer William, le glacier, en lui tendant ma main par dessus le comptoir. « Salut vieux, comment ça va toi ? T'as déjà des clients dis-moi, je vais perdre ma place privilégiée » que je lui lance, tout sourire, montrant du menton les gens qui sont déjà installés à l'intérieur. « Ben t'en as mis du temps à venir aussi, j'allais pas t'attendre indéfiniment. Qu'est- que tu... Enfin, qu'est-ce que vous prenez ? » Il se reprend en nous regardant Noa et moi tour à tour, c'est vrai qu'il a souvent l'habitude de me voir seul. Noa prend commande, et j'ajoute derrière « Comme d'habitude pour moi » sous-entendu une boule de Rhum/Raisin et une de Café. Mon regard croise celui de Noa pendant que Wil prépare nos glaces, elle a l'air étonnée. « Ben quoi, tu pensais pas que je connaissais le gérant ? J'y viens au moins une fois par semaine en été. » Voilà, voilà, voilà, encore une fois, je m'ouvre davantage : elle sait où est mon glacier préféré maintenant. « Alors comme ça t'as fait Race of Australia Greg? Crois pas que j'ai pas suivi tes aventures hein, j'étais ton plus grand fan » qu'il dit en tendant la glace à Noa. « Il est grand et fort ce bonhomme, n'est-ce pas ? » qu'il ajoute en jouant des sourcils face à elle. Il me fait rire ce con. J'ai pas le temps de lui répondre qu'une nana s'interpose entre Noa et moi pour nous prendre en photo. Ça va elle est pas chié elle, elle demande à peine ma permission. J'aime qu'on me voie, évidemment que je suis fier de mon aventure, mais j'ai aucune envie d'être interrompu là, en fait. Je soupire bruyamment quand l'autre repart avec une photo de moi où je dois avoir une sale gueule, j'ai même pas eu le temps de sourire, et je me dépêche alors de prendre ma glace et de payer William. « Merci Wil, je t'appelle plus tard, mais je pense qu'on va filer là » que je lui dis, un peu précipité par la situation quand j'entends un groupe se demander si c'est Sienna à côté de moi. Noa va vraiment pas kiffer. J'espère qu'elle a pas entendu, mais ça m'étonnerait. On sort en vitesse, et sa réaction ne se fait effectivement pas attendre... « J’en ai marre ! » J’avoue que ces derniers temps, ça a pas dû être très facile pour elle. Entre tous les visionnages en groupe qu’on a fait, les allusions de tout le monde sur ce qui s’était passé en off entre Sienna et moi, ils ont pas été très délicats les anciens participants. Ils ont fini par s’arrêter à force, mais elle a dû en chier un peu Noa. Je m’arrête pour la regarder et m’apprête à la rassurer, mais elle me coupe. « Je sais. T’y es pour rien. Tu peux pas contrôler. Ça te gonfle aussi. » Je hoche la tête en refermant ma bouche et en haussant les sourcils : moi non plus j’ai pas envie qu’on me renvoie à ce que j’ai fait avec Sienna. « Mais c’est juste insupportable qu’on me confonde avec Sienna dès qu’on me voit de dos. J’entends parler que d’elle et franchement, c’est trop. » Et cette fois-ci, je pense qu’elle attend que je lui dise quelque chose, je peux pas rester muet. « Je sais… » Je l’oblige à se rapprocher de moi pour que je puisse la prendre dans mon bras libre, et dépose un baiser sur le haut de son crâne. « Mais on va pas pouvoir empêcher les gens de jaser de toute façon, et il va falloir qu’on fasse avec. » C’est vrai, je peux pas reprendre chaque personne en lui faisant la morale sur le fait que j’ai envie qu’on me laisse tranquille. « Quoi que je dise ou quoi que je fasse, ça ne changera rien, les gens verront ce qu’ils ont envie de voir. Mais l’essentiel, c’est que nous, on sait ce qu’on vaut, non ? » J’ai rampé pour qu’elle me pardonne, elle va pas me larguer parce que les gens la comparent à Sienna quand même ? « Hey… » que j’ajoute en lui relevant le menton avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « La glace va fondre et tu vas salir ton chemisier si tu la manges pas tout de suite », que je finis par dire, le sourire aux lèvres.
@Noa Jacobs |
| | | | (#)Dim 27 Sep 2020, 22:20 | |
| Greg est dans ce glacier comme chez lui. Il connait le vendeur – ou le propriétaire, j’en sais rien – qui lui-même connait les goûts de Greg. C’est qu’il doit s’en enfiler des glaces pour être repéré comme ça dans l’coin. Ca m’fait sourire et Greg me confirme que ce mec est le gérant et qu’il vient ici régulièrement – u n e - f o i s - p a r -s e m a i n e – gourmand ! Mon sourire et ma malice s’estompe doucement au fur et à mesure que les groupies s’expriment et disent tout haut le fond de leurs pensées. J’me demande à quel moment il est permis de dire ce genre de chose à voix haute, à quel moment les jeunes ont arrêté de réfléchir et à quel moment celles-ci en particulier avaient fait tomber leurs cerveaux. Sans doute à partir du moment où elles avaient vu et reconnu Greg. J’avais pourtant bossé durant trois années avec des jeunes ados dans la rue, j’connaissais leur fonctionnement, je savais à quel point ils pouvaient être sans filtre et à quel point effectivement, ils pouvaient être con et j’avais toujours pris ça avec humour et du recul, mais là, j’avais pas envie d’en rire. Je sortais vite du glacier avec Greg, faisant la gueule un peu comme une gamine, j’avoue. Mais j’en avais juste marre et si ça ressemblait à un caprice, c’était surtout un ras le bol et légitime, non ? « Je sais… » je sais que tu sais Greg, j’roule presque des yeux mais il enchaine direct et j’lui laisse une chance de trouver les mots pour que j’me mette pas à péter un câble et il a aussi d’la chance que son baiser sur mon crâne ait un effet instantané et qu’il arrive à m’faire descendre directement la pression. Ça en est même énervant, cet effet anesthésiant. « Mais on va pas pouvoir empêcher les gens de jaser de toute façon, et il va falloir qu’on fasse avec. » J’vais surtout arrêter de regarder cette émission, arrêter de sortir avec Greg dans ce genre d’endroit, ça c’est déjà un bon début. « Quoi que je dise ou quoi que je fasse, ça ne changera rien, les gens verront ce qu’ils ont envie de voir. Mais l’essentiel, c’est que nous, on sait ce qu’on vaut, non ? » bah tien, là, j’ai l’impression qu’il met le doigt sur une chose essentielle, effectivement. Ce que l’on vaut. Parce que si lui il a une idée de ce que l’on vaut, j’veux bien sa version, parce que moi, si je sais ce que j’ressens, j’ai toujours pas d’idée, j’suis toujours dans le flou le concernant. Alors si Gregory Morton pouvait m’en dire un peu plus sur le sujet, pas de soucis, je prends. « Hey… » son baiser provoque aussitôt une de ces décharges électriques qui parcoure mon corps entier et qui me donner autant d’endorphine que trois heures de sport. « La glace va fondre et tu vas salir ton chemisier si tu la manges pas tout de suite » j’regarde ma glace mi poire mi chocolat et ca commence déjà à couler le long du cône d’ailleurs. J’donne un coup de langue pour éviter les dégâts et pour pas être trop bête avec une glace complétement liquide qui me coule dessus. J’me remet à marcher en direction de son loft, parce qu’on n’était pas si loin, c’était son quartier, c’était ici que j’étais presque tous les jours depuis plusieurs semaines et je commençais à y prendre mes marques aussi. Jane me demandait si elle allait pas finir par se retrouver seule dans notre appartement et je culpabilisais toujours de la laisser autant isolée mais ces derniers temps, Gregory était clairement ma priorité. J’avais conscience de cette exclusivité que je lui offrais – qu’on s’offrait ? – et j’avais tendance à m’en vouloir d’être moins présente pour mes amis mais ces moments avec lui me faisaient tant de bien que j’en devenais presque accro. « J’espère qu’après ton élimination, tu vas vite te faire oublier. » je grogne quand même dans ma barbe, et c’était peut être pas cool de le dire comme ça mais je le pensais vraiment. J’avais juste envie qu’on arrête de parler de lui comme ça et qu’il retombe dans l’anonymat pour pas prendre cher à chaque fois qu’on sortait ensemble. « Si non, j’m’enferme chez toi et j’sors plus jusqu’à ce que tout ça s’arrête. » j’hausse les épaules, j’essayais d’apporter une touche un peu drôle mais je pense que mon amertume se voyait à dix mètres à la ronde. Je boude presque mais j’ai une glace dans la main et j’suis pas du tout crédible et encore moins quand j’suis suivi de Greg qui fait deux fois ma taille et qui prend ça avec beaucoup plus de distance que moi : normal, j’ai envie de dire, Monsieur a le bon rôle dans l’histoire. Arrivés devant chez lui, je me stoppe devant la porte, le laissant toujours ouvrir alors que j'avais ses clés dans mon sac, mais j'suis pas chez moi ici et ca m'semble normal que ce soit lui qui ouvre, qui passe en premier, j'sais pas pourquoi... bref. Avant qu'il pousse la porte, je l'interroge quand même. « Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, ce qu’on vaut ? » oui, parce que, c’était trop bien placé pour que j’puisse éviter de rebondir sur le sujet et si j’avais la moindre brèche à emprunter franchement, je n’hésitais pas. Et à force, il me connaissait.
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| | | | (#)Dim 27 Sep 2020, 23:18 | |
| Je sais pas vraiment si j’ai réussi à la rassurer ou pas, je suis pas le meilleur dans ce genre de situation, mais au moins j’ai essayé, et franchement je suis plutôt content des mots que j’ai choisis : j’ai pas fait de gaffe. En tous cas, elle a pas l’air de vouloir retrouver le sourire tout de suite, parce qu’elle s’empresse de lécher sa glace qui coule et de marcher vers mon loft. Je voulais l’amener au Kangaroo Point pour profiter de la vue maintenant que les beaux jours reviennent, mais tant pis, ce sera pour un autre jour apparemment. Elle a l’air un peu remontée la petite Noa. Toute petite, mais toute énervée. Ca me donne presque envie de rire cette image, elle est trop mignonne. « J’espère qu’après ton élimination, tu vas vite te faire oublier. » J’ai encore plus envie de rire quand je vois qu’elle rage comme ça, mais je pense que ce serait mal vu si je me mettais à la taquiner. Je fais de mon mieux pour pas rire, mais j’ai quand même du mal à retenir un sourire. Du coup, je me focalise sur ma glace. Au moins, caché derrière mon cône, elle me voit pas. « Si non, j’m’enferme chez toi et j’sors plus jusqu’à ce que tout ça s’arrête. » Bon, là, elle a l’air de me tendre une perche quand même, non ? Je ricane doucement avant de l’attirer vers moi en la prenant par l’épaule. « Dans ce cas, j’espère qu’on ne m’oubliera pas, puisque je compte bien m’enfermer avec toi chez moi jusqu’à ce que tout s’arrête. »
On arrive chez moi et je m’apprête à lui lancer une énième taquinerie sur le fait que son double des clés est inutile puisqu’elle ne l’utilise jamais, mais elle me devance avec sa question : « Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, ce qu’on vaut ? » Bon. Apparemment, j’ai pas réussi à la rassurer. Je pousse la porte et Doowap nous saute dessus, comme d’habitude. C’est pas comme si on avait quitté le loft trente minutes plus tôt seulement… Il lorgne sur le morceau de cône qu’il me reste et il s’assoit immédiatement en attendant que je lui tende le biscuit. Je peux pas lui résister, forcément que je le lui donne, et forcément qu’il l’avale en moins de deux secondes. Je sais pas pourquoi je lui donne des trucs bons, il les savoure jamais. Après lui avoir donné une petite tape sur le crâne, je rejoins Noa qui a déjà enlevé ses chaussures et qui est allée se laver les mains dans la cuisine. Je l’enlace par derrière et lui embrasse la joue. « Ce que j’entends pas "ce qu’on vaut", c’est qu’on est plus fort que les remarques qu’on peut entendre sur Sienna et moi, non ? » Je sais que le sujet est tabou, mais je sais aussi que c’est ce qui la tracasse pas mal en ce moment, et je vais sans doute pas pouvoir y échapper. J’ai rien à cacher, Noa passe bien avant Sienna, j’ai aucun doute sur ça. « Je sais qu’on a jamais vraiment posé de mots sur ce qu’on est, mais je pensais être clair en te proposant les clés de mon appartement… » Je vois pas comment on peut être plus clair en fait. C’était certes rapide et soudain, mais ça reste quand même beaucoup pour moi. Je donne une petite impulsion sur ses hanches pour qu'elle se retourne et qu'elle me regarde. « Tu sais, je tiens beaucoup à toi, et j’ai pas envie que ça foute la merde toute cette histoire, alors dis-moi ce que je peux faire ? » Voilà, c’est dit tout haut tout fort, il n’y a plus de retour en arrière de possible. Je colle mon front contre le sien parce que c'est plus facile que de la regarder sur le coup, et surtout parce que j'ai l'impression d'avoir un peu rougi. C'est pas évident de dire ce genre de truc quand même, je suis plus habitué moi. |
| | | | (#)Lun 28 Sep 2020, 01:05 | |
| Mon humour douteux a le mérite de le faire rire. J’suis pas du tout crédible à faire la meuf vexée, parce que ca varie d’une seconde à l’autre. Suffit d’un baiser ,suffit d’un contact, suffit d’un rien pour que j’sois plus énervée et au contraire, dès qu’il reprend un peu de distance, qu’il se détache, j’ai la rage qui revient. J’ai la rage de penser que tout l’monde a juste envie qu’il soit en couple avec Sienna sans se soucier même s’il a pas quelqu’un dans sa vie. Oui, ALLO JE SUIS LA ET J’EXISTE. Même si c’est vrai, même s’il avait raison, que ce qui comptait c’était qu’on soit bien ensemble, qu’on n’en ai rien à faire de ce que dise les autres parce que nous, on savait. Soi-disant, on savait, ouais. J’te louperai pas Greg, t’allais bientôt devoir des comptes, parce que j’avais besoin d’entendre des choses concrètes, que j’avais besoin de savoir si enfin, j’allais pouvoir espérer me projeter avec lui, plus loin que la semaine ou que le mois prochain. « Dans ce cas, j’espère qu’on ne m’oubliera pas, puisque je compte bien m’enfermer avec toi chez moi jusqu’à ce que tout s’arrête. » Bon, là, par exemple, j’lui donnais dix points pour sa réponse juste parfaite, mais j’lui aurai donné dix points de plus si il avait pas dis ca avec un sourire amusé sur ses lèvres- bon, je l’ai cherché, j’ai tendu la perche, il a juste saisi et rebondit – et très bien rebondi ceci dit. Du coup, là, ce serait tout de suite plus facile de se projeter, si on est juste lui et moi et Doowap – j’oublie jamais Doowap, l’équation, tout ça… - dans son appartement pour me protéger des parasites que je supportai plus dehors. D’ailleurs, Doowap saute sur Greg alors que j’ai à peine fini de poser ma question hyper serieuse et que je sens que ça va donner une excuse à Greg pour prendre son temps avant de répondre. Ca va surement manquer d’un peu de spontanéité mais bon, Doo a l’impression qu’on est partie depuis trois mois et qu’on l’avait sans doute oublié, alors fallait bien qu’il rattrape le temps perdu avec son maître même si ca faisait en réalité que trente minutes qu’on l’avait laissé là. La glace de Greg fini direct au fond d’la gueule de Doowap et moi, c’est mort, je cône, c’est c’que j’préfère alors j’me dépêche presque de le finir avant qu’il me saute dessus aussi pour que j’partage. Déso mais, parfois, j’suis un peu égoïste, mais comme ils me calculent pas les deux inséparable, j’fonce me laver les mains en restant bredouille. J’ai pas la réponse à ma question et j’commence à cogiter et à m’faire des films toute seule. Ca doit bien l’arranger d’avoir un chien quand j’met les pieds dans l’plats comme ça parce que souvent quand même, ca lui permet d’esquiver mes questions. J’aime Doowap quasiment autant que j’aime Greg, mais là, j’m’en passerai bien. Je m’attendais pas à ce que Greg s’approche de moi et m’enlace et j’avoue avoir un sursaut parce que ça casse mes pensées paranos sur le fait qu’il profite juste de l’instant présent et qu’il se pose pas de question de son côté. Et si il avait aucun projet avec moi ? Et si il avait pas envie d’y penser à tout ça ? Qu’est-ce que je foutais là, si c’était le cas ? J’en sais rien et merde ! je referme le robinet alors que son souffle chaud vient percuter le lobe de mon oreille. « Ce que j’entends pas "ce qu’on vaut", c’est qu’on est plus fort que les remarques qu’on peut entendre sur Sienna et moi, non ? » certes… mon souffle est un peu saccadé et j’ai l’impression de sentir mon cœur battre un peu plus rapidement dans ma poitrine. C’est pas signe qu’il me fait vibrer, c’est signe que j’suis entrain de flipper. « Je sais qu’on a jamais vraiment posé de mots sur ce qu’on est, mais je pensais être clair en te proposant les clés de mon appartement… » mes yeux sont posés et fixés sur le produit vaisselle devant moi et je bloque sur ce qu’il vient de me dire. Oui, il m’a donné un double de ses clés mais le contexte c’était qu’il était au taf, qu’il pouvait pas se libérer et qu’il fallait venir nourrir Doowap, ca part de là. Il m’a donné un double pour que ce soit pratique quand il peut pas se libérer… et en même temps, il aurait très bien pu donner son double à Amos ou à Marius pour la même raison… ok, peut être que c’était pas seulement pour pouvoir lui rendre service. Et si moi, j’lui ai aussi donné un double de mon appartement, c’est aussi pour qu’il sache qu’il pouvait se pointer quand il voulait et ça même si finalement, on était bien plus souvent chez lui que chez moi. Parce qu’ici on était que tous les deux et on dérangeait personne – je comptais pas Doowap mais je l’oubliais pas. Mes yeux virevoltent dans l’appartement et se retrouve avec Greg face à eux, mon corps tout entier face à lui. Ses mains sur mes hanches, son front posé contre le mien. Je relève les yeux, toujours silencieuse, mon souffle chaud qui percute son menton. « Tu sais, je tiens beaucoup à toi, et j’ai pas envie que ça foute la merde toute cette histoire, alors dis-moi ce que je peux faire ? » poser des mots justement ? Que ce soit plus clair que des symboles, j’en avais besoin là. J’ai du mal à faire le tri dans mes pensées pour pas m’éparpiller et pas paraitre folle à ses yeux. « A partir de quand c’est socialement acceptable de dire à quelqu’un tout c’qu’on éprouve pour lui ? » je déglutie, ferme les yeux un cours instant. J’me sens paumée et flippée mais j’en ai assez d’être si réservée parce que j’me dis que si j’ai envie de m’exprimer, si j’ai envie d’étaler mes sentiments, ce serait le moment d’le faire et ce serait le moment de voir si c’était réciproque. « J’suis tout l’temps flipper que tu m’glisse d’entre les doigts. » et je viens poser mes mains sur les siennes, glissant mes doigts entre les siens pour sceller notre contact et rendre mes paroles plus vivantes. J’regarde mes pieds et ceux de Greg tour à tour, comme si j’osais pas lire dans son regard ? « J’ai l’impression que tout s’emballe tout l’temps, que moi-même j’m’emballe, le temps passe super vite. J’ai l’impression d’être avec toi depuis si longtemps, de t’avoir toujours connu et en même temps, je sais que c’est tout neuf et qu’on est qu’au début. » ce qui signifiait que j’avais pas envie d’une fin prématurée, que je l’envisageais pas comme ça. « Dis moi si t’es prêt à m’entendre dire que j’veux pas qu’on s’quitte, que j’suis dingue de toi et que j’ai juste envie de crier sur tous les toits que la nana qui partage ta vie, c’est moi et personne d’autre… » et j’relève mes yeux, parce que j’attends qu’une chose, c’est son feu vert. C’est maintenant ou jamais. |
| | | | (#)Ven 02 Oct 2020, 13:08 | |
| Je commence à la cerner mine de rien, Noa, et je sais que quand elle parle plus, c’est qu’elle se monte des films dans sa tête. Elle a besoin que je la rassure, et j’avais plutôt l’impression de me débrouiller assez bien jusqu’ici, pas cette fois-ci apparemment. Elle en redemande toujours, cherche à savoir si je suis sincère et si je veux vraiment être avec elle. Je l’ai suffisamment montré, non ? Je vois pas du tout ce que je pourrais faire de plus, j’ai pas l’habitude de me rendre autant disponible pour une personne, et ça reste quand même relativement nouveau pour moi, tout ça. Alors je me rapproche d’elle pour l’enlacer, lui montrer que j’ai pas oublié qu’elle avait besoin de moi, lui montrer que je suis présent. Je m’attendais pas à ce qu’elle sursaute, elle est vraiment partie loin dans sa tête, hein ? Je finis par lui demander cash ce qu’elle attend de moi parce que je suis pas du tout doué pour décrypter ce qu’elle me demande, parce que j’arrive pas à lui fournir ce qu’elle veut entendre et ça, ça me frustre. « A partir de quand c’est socialement acceptable de dire à quelqu’un tout c’qu’on éprouve pour lui ? » Je viens de le faire, donc à partir de maintenant, ce serait bien, non, tu penses pas Noa ? « J’suis tout l’temps flipper que tu m’glisse d’entre les doigts. » Je soupire. C’est toujours la même histoire qui revient, la même trouille qu’elle éprouve, mais je pense avoir suffisamment montré que je voulais pas partir, non ? Je conçois, je l’ai faite tourner en bourrique pendant plusieurs mois, mais ces derniers temps, j’étais présent, non ? Je m’étais même ouvert davantage, révélant des aspects de ma vie assez intimes, qu’est-ce qu’elle attend de moi ? Ses mains glissent dans les miennes comme si elle cherchait à me dire qu’elle m’en voulait pas, qu’elle m’en veut pas, et que c’est pas des reproches. Je veux bien le croire, mais ce qu’elle dit trahit un peu sa pensée tout de même. Je serre ses petits doigts entre les miens pour lui retourner l’attention pendant que ma tête se fait plus lourde contre son front. J’ai besoin qu’on en finisse de ces discussions, par pitié, sortez-moi de là. « J’ai l’impression que tout s’emballe tout l’temps, que moi-même j’m’emballe, le temps passe super vite. J’ai l’impression d’être avec toi depuis si longtemps, de t’avoir toujours connu et en même temps, je sais que c’est tout neuf et qu’on est qu’au début. » Je vois vraiment pas où elle veut en venir. On est d’accord qu’il y a un "mais" dans tout ça, hein ? Est-ce qu’elle est en train de flipper ? Est-ce que c’est sa façon d’être douce avant de me larguer ? Est-ce que je me suis vraiment ouvert trop vite à une fille qui sait finalement pas ce qu’elle veut avec moi ? Je pensais qu’elle voulait pas perdre de temps, je croyais qu’elle était sûre. Comment est-ce qu’elle a pu changer d’avis aussi vite ? Je vais vraiment me faire jeter là ? J’aime pas du tout comment la conversation est en train de tourner. J’avoue que ça me ferait vraiment chier si elle me larguait, là tout de suite maintenant. Pas parce que je tiens à elle (si), pas parce que je commence tout juste à m’ouvrir (si), pas non plus parce que je me suis rendu compte que Noa c’est une perle qu’il ne faut pas que je lâche (si), mais parce qu’elle a le double de mes clés et que je les aurais faites pour rien (lol, non). « Dis moi si t’es prêt à m’entendre dire que j’veux pas qu’on s’quitte, que j’suis dingue de toi et que j’ai juste envie de crier sur tous les toits que la nana qui partage ta vie, c’est moi et personne d’autre… » Oh. Toute cette peur pour rien ? Tout ce suspense pour me dire qu’elle veut encore de moi. Cette fois-ci, c’est un soupir de soulagement qui glisse sur mes lèvres, et un sourire se trace sur mon faciès. Elle a relevé la tête pour me regarder, mais je suis encore sous l’effet du stress, mon regard à moi balaie la salle à manger. « J’ai cru que t’étais en train de me larguer, » que je souffle en riant nerveusement, avant de délier mes mains pour que je vienne la serrer contre moi. Mon cœur bat vite et fort, j’ai l’impression d’avoir retenu mon souffle pendant tout le temps qu’elle parlait. « C’est pour ça que t’étais toute crispée ? Parce que t’avais peur de me dire à quel point t’arrives décidément pas à résister à mon charme ? » Je sais qu’elle est pas vraiment d’humeur à ce que je réponde par des blagues de merde, mais j’ai juste besoin de me détendre un peu avant d’enchaîner plus sérieusement. « Je suis pas sûr qu’il y ait un texte de loi qui indique quand on a le droit d’exprimer ce qu’on ressent. Je pense… Enfin, c’est que mon avis, hein, qui suis-je pour dicter les comportements à avoir après tout ? Mais je pense en fait que tu le fais quand tu t’en sens prêt. » Laisse-moi continuer sur le ton humoristique encore un tout petit instant Noa, s’il te plait, après promis je redeviens sérieux. Je rapproche davantage sa tête en venant plaquer ma main sur son crâne pour qu’elle soit entièrement collée au niveau de ma poitrine. « T’es prête à entendre un truc de dragueur ? » J’attends pas sa réponse, j’enchaîne : « T’entends comme il bat vite mon cœur ? C’est à cause de toi. » J’ai pris un ton de gros kéké des plages, mais j’en pense pas moins en réalité. J’ai vraiment cru qu’elle allait me larguer, et j’ai vraiment eu peur. Je me recule alors un peu, gardant cependant toujours une mains dans son dos, l’autre main venant lui caresser sa joue, pendant que je la regarde enfin dans les yeux. J’arriverais sans doute pas à lui dire que moi aussi je veux voir où ça nous mène, que moi aussi je veux faire en sorte que ça marche, que moi aussi je l’apprécie énormément, beaucoup trop même, et que moi aussi je me sens bien avec elle, qu’elle est la seule femme dans ma vie actuellement (Maeve compte pas, évidemment) et que je compte pas aller voir ailleurs. Je sais pas comment formuler les phrases, ni ce que je dois dire ou pas dire, alors je me contente de l’embrasser avec tendresse. Ca suffit non ? |
| | | | (#)Sam 03 Oct 2020, 16:00 | |
| J’ai l’impression qu’il se décompose à mesure que j’parle, comme si c’était trop d’un coup, comme si il avait pas envie que j’lui parle réellement de mes sentiments naissant – ou plutôt déjà bien installés j’ai envie de dire ! – Comme s’il avait pas envie d’entendre que j’avais peur de le perdre. Ca veut dire quoi ? C’est vrai, avant de pouvoir perdre quelqu’un, faudrait-il encore qu’il soit bien accroché à soi, est ce que c’était le cas ? Pourquoi j’étais tant obligée de me prendre la tête et de me poser milles questions ? J’étais pas si compliqué avant, tout était bien plus simple quand j’avais une relation, j’me prenais pas la tête, j’prenais les choses comme elles venaient et j’faisais avec. Et puis, y a eu Andy avec qui j’me suis torturé l’esprit et l’cœur, avec qui j’me suis lancée dans une relation morte dans l’œuf. On avait d’abord été colocataire, on se supportait pas, au point qu’il m’avait fait quitter mon propre appartement pour aller vivre ailleurs. On se supportait pas. On a pourtant fini par craquer l’un pour l’autre, des années plus tard. Andy avait eu l’effet d’une drogue sur moi. Il avait été présent plus que n’importe qui d’autre quand ma vie était un vrai merdié. Quand j’étais sortie de quarante jours de calvaire derrières les barreaux. Il avait su capter mon intention, il avait su être là, sans jamais avoir besoin de trop parler, il comprenait tout et il savait quand j’avais besoin de lui et se rendait disponible sans que jamais je n’ai eu besoin de réclamer quoi que ce soit. Andy avait été ma bouée de sauvetage, il m’avait donné le temps de reprendre mon souffle, de reprendre des forces, il m’avait sortie la tête de l’eau et m’avait ramené sur la plage alors que j’étais persuadée de me perdre à jamais et de finir par me noyer. Il m’a permis de me sauver, de voler à nouveau de mes propres ailes. J’avais besoin de lui tant que je n’étais pas sûre d’avoir pied jusqu’à ce que je sois sure d’être réellement au sec. Notre séparation avait été une déchirure, Andy je l’avais aimé autant que je l’avais détesté. Je ne parlais pas d’un amour à sens unique, je suis encore persuadé qu’on s’est autant aimé l’un que l’autre, sauf qu’on avait pas les même attentes, que je ne lui suffisait pas, qu’il était incapable de se tenir qu’à moi et qu’il avait un réel problème – que j’avais essayé milles fois de résoudre, il en a jamais été prête. J’voulais pourtant à mon tour me poser en sauveuse, c’était sans doute égoïste de ma part, comme si, c’était moi dans un sens que j’allais sauver en lui demandant de s’exprimer davantage, d’être plus ouvert. Il n’en a jamais été capable, c’était pas pour moi tout ça. Terminé. J’avais passé depuis longtemps mon sevrage, j’avais fini d’être triste, tourné la page pour de bon, mais j’suis persuadée que cette relation me marquera à vie. Ce besoin d’exclusivité totale que j’ai avec Greg, ce besoin que j’ai de l’entendre me dire des choses douces, des mots réconfortant. Parce qu’il était bien plus expressif que ne l’avait été Andy, parce qu’il était bien plus démonstratif de tout, parce que je savais qu’au fond, Greg était bien avec moi, que lui non plus ne voulait pas me laisser filer – je l’espérais de tout cœur surtout. Bref, je savais qu’on était si bien ensemble et peut être que je devenais à nouveau trop exigeante, égoïstement, toujours. Il souffle, quand je fini par ma petite déclaration de la nana trop accro à son mec. « J’ai cru que t’étais en train de me larguer, » ah. C’est pour ça, qu’il s’était raidi ? Pour ça qu’il faisait une sale tête ? Est-ce qu’il avait eu peur ? On dirait bien… son petit rire nerveux me fait sourire. Jamais Greg j’veux t’larguer… « C’est pour ça que t’étais toute crispée ? Parce que t’avais peur de me dire à quel point t’arrives décidément pas à résister à mon charme ? » je lève les yeux au ciel, il est chiant quand il fait ça, mais c’est aussi ça, qui m’a fait craquer ! Son humour tout naze même quand c’est pas l’moment, mais il sait si bien l’caser. « Je suis pas sûr qu’il y ait un texte de loi qui indique quand on a le droit d’exprimer ce qu’on ressent. Je pense… Enfin, c’est que mon avis, hein, qui suis-je pour dicter les comportements à avoir après tout ? Mais je pense en fait que tu le fais quand tu t’en sens prêt. » J’me laisse faire, j’le laisse me manipuler, me toucher, me contrôler. Il m’approche de lui, mon visage contre sa poitrine, mes joues contre son torse chaud. « T’es prête à entendre un truc de dragueur ? » j’me pince les lèvres, prête à rire oui. J’hoche la tête, attendant sa connerie. « T’entends comme il bat vite mon cœur ? C’est à cause de toi. » c’est juste là, juste maintenant que j’me liquéfie, que j’ai chaud, que j’deviens un chamallow juste au-dessus d’une flamme. J’ai pas dis un mot jusqu’à maintenant, parce que j’crois quand même que j’suis un peu sonnée. Parce que j’suis un peu conne d’avoir essayé de taper une crise de jalousie en sortant du glacier pour quelques chose qu’il pouvait pas maitriser et que maintenant, j’avais les battements de son cœur qui perçaient mes tympans tellement c’était frappant. Je relève doucement mon visage pour venir plonger mon regard dans ses yeux noisette, avec son petit air de mec sur de lui mais pas trop quand même. Son baiser me réconforte, m’apaise et me rebooste d’une énergie immense. « Ok… » ok quoi ? C’est tout là ? Je pose mes mains en appuie sur le plan de travail juste derrière moi mais ne le quitte pas des yeux un seul instant. « A aucun moment j’ai pensé à te larguer. » déjà, même s’il s’en était bien rendu compte, c’est juste pour réaffirmer mon attachement pour lui. « C’est tout l’contraire dont j’ai envie. » d’un petit bon, j’me permettais de poser mes fesses sur le plan de la cuisine, histoire d’être un peu plus haute pour pas à avoir à lever la tête pour voir ses beaux yeux. Je choppe ses mains et l’attire doucement contre moi, ouvrant mes jambes pour lui laisser la place d’être au plus proche. J’étais pas bien sûre de moi là, un peu déstabilisée par monsieur l’agent, j’restais silencieuse alors que j’pesais les pours et les contres là. J’le regardais, et de ses mots, y a pas de texte de loi, c’est quand on est prêt. Moi j’crois que j’le suis, j’suis sûre que moi, j’ai aucun doute la dessus… J’ai l’impression d’être une groupie devant son chanteur préféré ou j’sais pas quoi, comme si ca faisait des années que j’étais en admiration devant lui et que ça y est, j’avais le droit de le toucher, de l’avoir pour moi. J’avais les yeux brillant, j’le sentais, parce que ca pu l’amour quand j’le vois, ca pu l’amour quand il est avec moi. J’me pince les lèvres un cours instant, je souffle et je respire un bon coup, remplissant mes poumons à bloc. « Je t’aime. » putain, j’ai balancé ça comme ça, c’est sortie, comme si c’était bloqué et qu’enfin, j’avais réussi à m’en débarrasser. Et comme je suis encore plus flippée qu’il réponde à rien, qu’il fasse le sourd, j’anticipe en glissant mes lèvres sur les siennes et j’comprendrai juste s’il répond à mon baiser ce qu’il en pense… |
| | | | (#)Sam 03 Oct 2020, 23:42 | |
| Elle se laisse faire, elle bronche pas, elle plaque sa tête contre mon torse pendant que je sors mes conneries et que je relâche un peu la pression. Merci de me laisser mon moment pour souffler. Je sais qu’elle attend des paroles sincères, pas des blagues de merde, mais pour l’instant je sais pas quoi dire de sérieux. Elle relève les yeux vers moi avec son regard attendri. « Ok… » Bon, finalement, je m’en suis pas trop mal sorti. J’aurais même pas à être plus sérieux, ça m’arrange. « A aucun moment j’ai pensé à te larguer. » Je souris. Je le sais au fond, et je sais même pas pourquoi j’ai autant flippé : elle est restée même quand je ne lui ai pas donné de nouvelles pendant plus d’un mois, même après avoir su que j’avais couché avec une de ses amies, et surtout, elle est toujours là malgré mon caractère de merde et mes humeurs exécrables après une journée de boulot. « C’est tout l’contraire dont j’ai envie. » Même si je sais qu’elle compte pas partir, le fait qu’elle me dise ça, ça me fait plaisir. Elle s’assoit sur le plan de la cuisine et m’attire entre ses cuisses. Habituellement, ce geste faisait office d’invitation et en moins de deux minutes, on se serait retrouvés à poil à faire l’amour à même le sol ; mais là, son regard n’indique aucun désir, pas ce désir-là en tous cas. Je sais que quelque chose la taraude, qu’elle a besoin de le dire mais qu’elle n’ose pas. J’entends dans son silence qu’elle hésite, elle me regarde fixement et je crois savoir ce qu’elle s’apprête à faire. Tout dans ses gestes, dans ses mots, étaient visiblement destinés à ce que je la rassure, à ce que je l’autorise à le dire – et je l’ai fait, n’est-ce pas ? Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de bon ou de mauvais moment pour le dire, et c’est vrai, non ? Elle est prête, elle ? Elle en a l’air, oui. Je crois que j’appréhende le moment, et je sais pas bien si je suis prêt à entendre ces mots, moi. Elle a les yeux qui brillent, un petit sourire en coin qui trahit sa gêne et sa respiration semble plus rapide. Et si elle me le dit, là, maintenant, qu’est-ce que je peux lui répondre ? Est-ce que c’est réciproque ? Est-ce que je ressens la même chose, moi aussi ? Je sais en tous cas que j’ai mon cœur qui tambourine contre ma poitrine, que mon ventre est noué et que j’ai du mal à déglutir. Je caresse doucement ses cuisses du bout des doigts, comme si ce geste pouvait nous rassurer tous les deux, comme si finalement, je l’incitais à le dire. « Je t’aime. » Elle me laisse pas le temps de réagir, elle me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle plaque ses lèvres contre les miennes, comme si elle avait peur que je sorte encore une connerie. Elle a peut-être pas tort. Peut-être que j’allais répondre un "je sais" avec un sourire de gosse pour éviter d’avoir à le dire moi aussi, parce que je sais même pas si je suis capable de lui retourner ces mots. Les deux seules fois que je l’ai dit, j’ai fini par souffrir de la situation, et je suis complètement effrayé à l’idée de m’attacher aussi fort à Noa en prenant le risque que ça se termine aussi, elle et moi. Mes mains viennent doucement se poser sur ses joues alors que je lui rends un baiser aussi tendre que possible et que je sente mon cœur battre à mille à l’heure. Je me rapproche davantage d’elle pour que mon bassin se colle au sien, qu’il n’y ait pas un seul espace entre nous, et je l’embrasse plus intensément cette fois-ci, de façon plus appuyée : je ne veux pas que le premier baiser lui laisse croire que c'était uniquement courtois et poli et que je ne ressens rien pour elle. Quand nous reprenons notre souffle, je souris contre ses lèvres, totalement dans un état second. J’ai l’impression de redécouvrir des sensations que je ne pensais plus retrouver, que je m’étais interdit de retrouver depuis Alexis à moins d’être sûr à 100%. Mais est-ce que je suis sûr avec Noa ? Est-ce que je suis prêt ? J’en sais foutrement rien, tout ce que je sais, c’est que j’ai vraiment envie d’essayer, peu importe ce que ça me coûtera. Je lâche un petit rire alors que nos front sont collés et que mes mains emprisonnent toujours son visage. J’arriverais pas à le dire, c’est encore trop tôt, je crois, mais je veux pas qu’elle prenne peur, je veux pas qu’elle pense que je ressente rien pour elle. Je reste silencieux sans réussir à dire quoi que ce soit, qu’est-ce que je peux répondre à ça sans que ce soit vexant parce que je ne lui retourne pas ces trois mots ? Je suis pas prêt à m’éloigner physiquement d’elle, à rompre le moment, mais je suis pas prêt à lui dire quoi que ce soit non plus. Alors je la porte pour la descendre du plan de travail et la prends dans mes bras. J’embrasse longuement son front en caressant son dos aussi affectueusement que possible. C’est Doowap qui me sauve de cette situation, il a lâché une énorme caisse et l’odeur nous parvient aux narines. Ca me fait marrer mais c’est pas pour autant que j’apprécie « P’tain, il a pas digéré son os encore », que je dis en plongeant mon nez dans la chevelure de Noa. Je vais ouvrir la fenêtre et m'allonger sur le canapé en espérant qu’elle me rejoigne. « Tu viens ? » que je lui demande en tapotant le canapé. J’espère vraiment ne pas l’avoir blessée. |
| | | | (#)Dim 04 Oct 2020, 00:27 | |
| J’ai pas su me contenir, parce que j’ai l’impression qu’il avait anticipé et qu’il m’avait donné la ‘permission’ de lui dire que j’étais bien amoureuse de lui. Ca fait pas si longtemps qu’on sort ensemble et qu’on s’est dit qu’on était vraiment dans une relation sérieuse. Enfin, sérieuse, si ca avait pas été dit dans ces mots là, c’est ce que je lui avais bien fait comprendre, que j’voulais pas m’engager dans une relation si c’était pour même pas pouvoir envisager que ça le devienne, j’voulais faire des projets, j’voulais pouvoir me projeter, j’voulais voir plus loin que la semaine prochaine. Il avait pas contredit tout ça, alors j’étais partie du principe que c’était ok pour lui aussi. J’lui ai dis clairement que j’voulais pas d’histoire de couple libre, qui s’autorise à aller voir ailleurs. J’veux l’exclusivité de ma relation avec lui et encore une fois, il était ok avec ça. Tant mieux. Mais c’est pas que ça. C’est comme si, à la seconde même où il s’était assis en face de moi à ce speed dating – pour la saint valentin en plus, sérieux… - , j’avais déjà ressenti un truc. Cette onde de choc qui avait parcouru mon corps de tout son entier, fait dresser mes poils et baisser ma garde. Plus rien d’autre ne comptait que lui lors de ces sept premières minutes – et j’avais même pas su profiter de la dernière minutes d’ailleurs, puisque paralysée par sa profession. Si j’avais pas senti un truc, j’lui aurai pas courru après. Si j’avais pas senti un truc, j’aurai pas attendu un mois qu’il me recontacte pour accepter de le revoir. Si j’avais pas senti un truc, j’me serai sans doute autorisée quelques flirtes ici et là pendant qu’il était à Race of Australia. Et si j’avais pas senti ce truc, j’aurai pas été aussi blessée en apprenant qu’il avait couché avec Sienna. J’aurai pas accepté de lui accorder sa chance. Il était venu me trouver jusqu’à l’association et quand j’y repense, c’est fou. J’avais mis une première distance entre nous, et je l’avais retrouvé. Il avait mis une distance entre nous et était revenu vers moi quand même. Puis son absence, durant laquelle il m’avait manqué alors qu’on s’était à peine vu. Qu’on avait pas passé tant de temps ensemble, si ce n’est ce genre de soirée parfaite où tout se passe à merveille. Il était revenu me chercher alors que j’avais plus envie de le voir tellement j’me suis sentie salie, à tord peut être, je sais pas… Mais j’me dis que si à chaque fois, on un de nous fini toujours par revenir, autant lui que moi, c’est qu’il y a bien ce lien qui nous unis. C’est vrai que j’ai eu peur de lui dire, que j’ai peur qu’il accepte pas mes mots, mais je sais que ça lui fait du bien de l’entendre. Parce que si non, il aurait pas répondu à mon baiser comme il venait de le faire. Il se serait pas appliqué comme il le faisait… J’ai la poitrine qui va exploser tant j’me sens bien et je sens qu’il allait pas me répondre. J’allais pas entendre la phrase magique et j’sais toujours pas c’qui bloque Greg comme ça pour garder tant ses sentiments enfuient au fond de lui. J’sais qu’il en a bavé par le passé, il me l’a déjà dis à demi-mot, mais c’est jamais précis. J’veux rien brusquer, j’ai envie que tout vienne de lui, spontanément. Je sais que j’ai fais l’erreur avec Andy de le bousculer, que j’ai pas été assez patiente avec lui mais c’est aussi comme ça que j’ai compris que c’était pas lui dont j’avais besoin. Sauf que là, j’ai ce sentiment profond en moi que le Lieutenant Morton pouvait m’offrir une vie dont j’avais jamais pensé… et j’avais strictement pas envie de ruiner ça. Et absolument tous ses gestes me rassurent alors qu’il reste encore silencieux. Mes fesses décollent du plan de travail et mes pieds retrouvent la terre ferme. Il sait pas quoi faire et j’hésite à lui dire que c’est ok, que j’veux pas qu’il soit mal à l’aise, que j’ai compris et que tout est ok pour moi. Je me sentais de mon côté bien plus légère en tout cas et il avait rien à changer pour être ce petit ami parfait dont j’ai besoin. Contre son torse, ses lèvres sur mon front, je fronce les sourcils quand une odeur piquante me titille le nez. « P’tain, il a pas digéré son os encore » Hm. J’espère que c’est Doowap ouais. En tout cas, il a l’don de venir casser l’ambiance celui-là. J’suis sûre, qu’il avait forcé parce qu’il avait senti que son maitre avait besoin d’un petit coup de main. J’suis sûre que Greg était pas full à l’aise, parce qu’il avait peur que j’réagisse mal à son absence de réaction – ou plutôt à son absence de réponse verbale, parce que, ma réponse, je l’avais eu dans l’intensité du baiser qu’il m’avait offert en retour. Doowap qui m’regarde avec son petit air de chien battu quand Greg va ouvrir la fenêtre pour nous sauver de cette odeur infecte. « Bien joué. » que j’lui lance, avec un petit clin d’œil pour le féliciter de son petit manège et je fini par en sourire alors que Greg à décider d’aller s’installer dans l’canapé. J’le rejoins après son invitation, au moins, il chercher pas à installer une distance entre nous. J’me laisse littéralement tomber sur lui, sans retenir mon poids – et c’est bon, j’suis deux fois plus légère que lui, il s’en remettra. « Est-ce que t’as déjà fait des recherches sur moi ? » j’veux dire, il est flic, j’suis sûre qu’il peut rechercher c’qu’il veut. Mais j’pense avoir ma réponse, parce que si ca avait été l’cas, il aurait déjà compris pourquoi j’étais pas hyper à l’aise d’être tombée sous l’charme d’un flic, et pourquoi j’ai eu une réaction toute naze lors du speed dating. Y doit encore avoir des traces de mon passage en prison dans leur fichier. J’suis sure que s’il cherche Noa Jacobs, il aurait trouvé quelques informations sur moi. J’me demandais si j’étais pas renseignée sous Anita, mais j’crois pas… officiellement, j’étais bien Noa depuis mes dix ans. J’m’installe bien confortablement, allongée dans le canapé, ma tête sur ses cuisses, mes jambes à l’opposée, mes yeux qui le quittent pas un instant, et vu d’ici j’vois surtout sa barbe et l’bout de son nez qui dépasse. « Vous avez pas un logiciel, pour rechercher des criminels en fuite? » ca m'fait sourire, j'étais pas criminel, même si, j'avais été accusée comme telle. J'crois que j'suis plus à l'aise pour en parler maintenant, ca fait déjà deux ans ... ça passe super vite. Y a deux ans, j'en étais sortie complétement abattue, sans savoir qui j'étais. J'voyais toujours un psychologue, tous les deux mois maintenant, c'était bien moins fréquent qu'avant où j'y allais deux fois par mois. Je sais que j'en porterai les séquelles toutes ma vie, que des fois, j'peux avoir des comportements que j'anticipe pas et qui sont imprévisible et ça m'était pas arrivé depuis que j'étais avec Greg d'ailleurs. Je compte pas la fois où je m'étais jetée sous ses roues, là, c'était juste débile de ma part... |
| | | | (#)Lun 05 Oct 2020, 00:24 | |
| Toutes ces révélations m’ont foutu un peu sur le cul. J’ai flippé, j’ai été soulagé, j’ai été ému, j’ai flippé à nouveau, et au final, je sais pas si j’ai vraiment su répondre correctement. Je lui propose de me rejoindre sur le canapé, c’est un test pour savoir si elle m’en veut ou pas : elle viendra, c’est sûr, mais avec quelle attitude ? Je ne souhaite vraiment pas qu’elle croie que je ne tiens pas à elle, ce serait complètement hypocrite de ma part si je disais que je ne me suis pas attachée à elle ; mais je ne peux pas lui donner ce qu’elle attend si ce dont elle a besoin, c’est que je lui dise que je l’aime en retour. Je l’aime beaucoup, oui, mais l’aimer tout court ? J’en sais rien, c’est beaucoup trop tôt.
Allongé sur le dos, les mains derrière la tête, je l’attends en l’observant. Elle n’a pas l’air de bouder, elle n’a pas l’air vexée, et elle vient s’allonger sur moi. « Est-ce que t’as déjà fait des recherches sur moi ? » Le ton qu’elle emploie me rassure : elle ne cherche pas à revenir sur la conversation qu’on a eue il y a quelques minutes, elle ne cherche pas à avoir davantage de réponses, non, elle change carrément de sujet. C’est que j’ai sans doute dû être suffisamment démonstratif pour qu’elle comprenne que je ne peux pas lui dire je t’aime en retour, c’est qu’elle a dû lire entre les lignes quand je l’ai serrée contre moi et embrassé aussi affectueusement que possible. Je souris face à sa question, soulagé. « Pourquoi, tu as des choses à me cacher, Noa Jacobs ? » J’avais pas fait mes recherches, non, effectivement, j’avais pas assuré mes arrières. Est-ce que j’aurais dû ? J’ai juste suivi mon instinct, sans me poser davantage de questions : la preuve, je suis toujours là parce que je suis persuadé que Noa en vaut le coup. Il faut dire qu’avec elle, je l’avais tout de suite senti. La première rencontre au speed-dating m’avait marquée, et je me suis toujours demandé si c’était parce que c’était la première que j’avais rencontré, ou si c’est parce qu’il s’était vraiment passé quelque chose pendant ces 7 minutes. Avec le recul, je me dis que c’était pas une coïncidence, j’avais réellement senti le truc, et elle aussi. J’avais suivi mon instinct aussi, la fois où je l’avais recontactée après un mois de silence. J’avais une nouvelle fois suivi mon instinct quand j’étais allé la supplier, sur son lieu de travail, de bien vouloir me reprendre. Et puis, suivre mes instincts, ça ne m’a jamais trahi. Est-ce que j’aurais dû faire plus attention avec elle ? Elle a plutôt l’air d’en rire, ses expressions faciales ne trahissent ni gêne ni peur : elle doit certainement être en train de se foutre de moi.
« Vous avez pas un logiciel, pour rechercher des criminels en fuite? »
Je hausse un sourcil en plongeant mon regard dans le sien. « Je réitère : avez-vous quelque chose à me cacher, Noa Jacobs ? » que je demande une seconde fois, la première s’étant heurtée à une esquive. Elle sourit, et j’en déduis qu’elle est toujours en train de jouer avec moi. Je soulève la tête pour délivrer mes mains afin de les positionner sur ses hanches, remontant doucement sur son flanc où je viens gentiment pincer la peau. Elle est chatouilleuse, je le sais, et je connais parfaitement ses endroits sensibles. « Est-ce que je dois me répéter une troisième fois ? Êtes-vous une criminelle, madame Jacobs ? » Je la menace de ma voix grave tout en faisant pression sur sa taille, mais je perds toute crédibilité avec mon sourire espiègle aux lèvres. Si elle ne voulait pas me donner de réponse, j’allais les obtenir d’une façon ou d’une autre. |
| | | | (#)Lun 05 Oct 2020, 10:57 | |
| « Pourquoi, tu as des choses à me cacher, Noa Jacobs ? » Ca devient tout de suite sérieux quand Monsieur le Lieutenant de Police prononce mon prénom et mon nom de cette façon. J’hausse les épaules, faussement mystérieuse. Est-ce que c’est maintenant qu’il allait se demander si il faisait bien d’être avec moi, s’il aurait pas dû faire ses recherches avant. Après tout, on sait jamais avec qui on sort, on connait jamais vraiment les gens. Lui qui avait accès sans doute aux casiers judiciaires des uns et des autres, j’crois qu’à sa place, j’serai trop curieuse pour pas aller jeter un œil. C’est un peu comme quand j’croise de nouvelles personnes, mon premier reflex c’est de voir s’il a un profil Facebook pour en savoir davantage sur lui. Surtout au taf… mon dieu, j’suis vraiment une directrice en carton, pas sérieux du tout ! Heureusement que j’étais pas dans la police ! et promis, j’ai jamais refusé la candidature de quelqu’un à l’association à cause de son profil Facebook ! « Je réitère : avez-vous quelque chose à me cacher, Noa Jacobs ? » j’étais prête à en parler y a trente secondes et maintenant je sais plus. Pourquoi j’ai parlé de ça ? Ca y est, j’suis encore en panique, faut que ça sorte une bonne fois pour toute, c’est quand même important, non ? J’ai pas envie qu’il apprenne par je sais quel moyen que j’avais passé une année de merde y a deux ans, que j’étais accusée de meurtre et que j’avais passé plusieurs semaines en prison. J’en avais voulu personnellement à l’inspecteur Zehri de s’être acharné sur moi et de bâcler son enquête pour classer l’affaire rapidement, trouvant son coupable idéal sans preuves matérielles pour autant. Un témoignage, des suspicions, une altercation et un emploi du temps douteux, c’était tout ce qui m’avait inculpé. J’avais cru comprendre que ses supérieurs avaient insisté pour passer à autre chose rapidement, que des jeunes merdeux qui meurent dans les quartiers sensibles de Brisbane, c’est pas les affaires les plus intéressantes pour eux et moi, j’allais être très bien enfermée en cellule. Je suis ses mains du regard quand elles se posent sur mes hanches, quand ses doigts glissent sur mon flan. Je recroqueville mes jambes parce que j’ai un frisson qui me parcourt. J’le vois venir à milles kilomètres avec son sourire là. Je pince mes lèvres, il va user de la torture pour avoir ce qu’il veut, technique d’un flic ripou, c’est tout à faire son genre ! « Est-ce que je dois me répéter une troisième fois ? Êtes-vous une criminelle, madame Jacobs ? » et le manège est lancé, il est horrible, c’est pas comme ça que j’vais réussir à parler, d’abord, je me tords sous ses doigts, je laisse même un rire s’échapper de mes lèvres, gorge déployée et j’arrive enfin à m’extirper de ses mains en me laissant glisser du canapé. Je me redresse, me relève et me retrouve debout, face à lui, reprenant mon souffle, laissant mon corps se remettre de cette torture intense. « C’est pas fair play ça ! » je secoue la tête se droite à gauche, remet mes cheveux en place d’un geste rapide de ma main et vient m’installer à califourchon sur ses cuisses. « Que je t’y reprenne pas ! » ca semblait être une menace pas du tout menaçante ça ! « J’suis pas criminelle, d’abord ! » histoire de remettre les choses à leur place, même si on le savait tous les deux déjà. « Mais j’ai déjà été en prison. » est ce que c’est comme ça que j’devais annoncer les choses ? Ca m’semble maladroit. J’me reprends aussitôt ! « Erreur judiciaire, je suis innocente à 100 pourcent !!! » que je cri presque haut et fort. « C’est peut être pour ça que j’suis pas hyper à l’aise en présence des forces de l’ordre… » que j’avoue, pour expliquer mon comportement. Mon regard devient fuyant parce que maintenant que c’est dit, j’ai juste peur de sa réaction.
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| | | | (#)Dim 18 Oct 2020, 00:12 | |
| Je m’amuse à la torturer parce que déjà, j’adore savoir que j’ai le dessus sur elle, mais surtout, son rire me fait mourir de rire. J’adore voir son nez se plisser, ses yeux se fermer alors qu’elle se tord dans tous les sens pour essayer de m’échapper. Et son rire, putain son rire, il est tellement communicatif, beaucoup trop mignon, et elle, elle est si belle. Elle parvient par je ne sais quel moyen à se retrouver debout, loin de mes mains baladeuses, et me menace sans aucune crédibilité. Je suis toujours en train de rire alors qu’elle me pointe de son doigt sur moi, s’asseyant à califourchon sur moi en essayant de prendre un ton sérieux, mais elle n’y arrive clairement pas. « J’suis pas criminelle, d’abord ! » Oh ça, je n’en doutais pas le moins du monde. « Mais j’ai déjà été en prison. » Que. Quoi. Pardon ? Elle se moque toujours de moi, là, non ? « Ouais, ouais » que je dis en souriant toujours mais en l’interrogeant quant même du regard, mes mains venant se placer sur son dos pour la rapprocher un peu plus de moi. Elle a pas l’air très sérieuse, mais en même temps, elle a pas l’air non plus de me mentir.
« Erreur judiciaire, je suis innocente à 100 pourcent !!! » « Attends mais t’es sérieuse là ? »
Elle est vraiment sérieuse ? Elle gueule pour me dire ça, comme si elle était fière d’être innocente, mais moi je reste sur le fait qu’elle m’ait annoncé avoir fait de la taule. J’aurais franchement jamais, mais alors jamais cru ça d’elle. Qu’est-ce qu’elle avait foutu ? J’ai toujours un peu du mal à la prendre au sérieux, mais mes doutes s’effacent un peu plus quand elle s’explique davantage : « C’est peut être pour ça que j’suis pas hyper à l’aise en présence des forces de l’ordre… » Euh, ok. Une discussion s’impose. Elle me fuit du regard, et je perds définitivement mon sourire. « Je… J’ai pas tout compris là. T’es allée en taule, pour de vrai ? Pendant combien de temps ? » A la voir comme ça, à voir son statut de directrice aussi, ça m’étonne franchement de savoir qu’elle ait pu faire de la prison et s’en sortir aussi indemne, même si l’erreur était judiciaire. C’est donc pour ça qu’elle avait pris peur quand je lui ai dis que j’étais lieutenant au speed-dating ? « Pourquoi on t’a foutu en taule, Noa ? » Je pense que j’ai le droit à quelques explications là. Mes mains qui se baladaient dans son dos se sont inconsciemment arrêtées de bouger. J'ai besoin de savoir dans quoi je m'embarque, et j'ai franchement peur de la réponse. des erreurs judiciaires, il y en a, oui, mais pour qu'une femme comme Noa ait été foutue en taule, c'est qu'elle devait avoir un avocat de merde. Est-ce qu'elle a un jour vécu dans la précarité ? Je me rends compte que je connais finalement pas grand chose d'elle et de son passé. Putain, pourquoi est-ce que la seule fois où je commence enfin à m'attacher à quelqu'un, j'apprends que c'est peut-être pas quelqu'un d'aussi bien que ce que je pensais ? |
| | | | (#)Dim 18 Oct 2020, 09:56 | |
| J'suis vraiment nulle pour ce genre d'annonce, pourquoi j'ai un problème d'introduction, l’art de lâcher des bombes sans préavis. C'est aussi comme ça que j’avais annoncé a Arthur que j'avais une enquête sur le dos, toujours avec l'innocence de me dire que rien pourrait m'arriver parce que j’étais justement innocente et que j’avais toujours trop confiance en la justice, en tout l'monde en fait. Arthur m’avait aussi tôt parler de prendre un avocat, aussitôt pris l'affaire très au sérieux et m’avait fait réagir quant à la gravité de la situation… et peut être que les choses se seraient déroulée autrement si j'avais agis plus tôt et si j’avais pris le temps de bien choisir mon avocat… oui… La réaction de Greg me déstabilise davantage. Il s'est fermé aussitôt qu'il avait compris que c’était pas une blague. Son contact est froid, j'le sens loin, j'le sens bien trop sérieux d’un coup. Ça l'est, c'est sérieux et il a sans doute raison de réagir comme ça sauf que la, moi j'sais pas comment poursuivre cette discussion. J’sens mon cœur qui se ressert parce que j'sais pas quoi ajouter, enfin si je sais quoi ajouter mais je sais pas comment m’y prendre. Y a un truc dans son regard qui me paralyse et qui m’fait mal aussi. Pourquoi on m’a foutu en taule… j'ai toujours pas la réponse a cette question, pourquoi moi, pourquoi tout s’était passée si rapidement, pourquoi on avait décidé que l'affaire ne valait rien, qu'on ne perdrait pas de temps pour un pauvre gamin de la rue, quitte a sacrifier une autre vie : la mienne. J’étais personne, si ce n'est cette éduc de rue dont personne se souciait , alors pourquoi perdre son temps a faire une enquête de qualité ? Même mon avocate semblait n'en avoir rien a faire, a entendre sa plaidoirie, a voir le travail qu'elle avait mené pour me sortir de la… Y a quelques chose qui vient de se passer et la, j'regrette juste d'avoir dis il y a pas cinq minutes que je l'aimais, parce que j’ai impression que la dans ses yeux, y a plus rien qui me fait penser que c'est peut être réciproque. Qu'il a fallu une information partielle pour voir qu'il était déjà entrain de me juger, de s’imagine milles choses et j’ai l'impression de voir le même regard que ceux de ma famille quand ils ont appris que j’allais être enfermée. Ce regard de déception et accusateur en même temps, ce regard rempli de doutes… pour ma famille, j’étais coupable et encore coupable avant même que le jugement ne soit tombé. Comme si les erreurs judiciaires étaient inexistantes , comme si ma parole avait aucune valeur a leurs yeux… j'me prends un putain de revers en pleine gueule et tout ces souvenirs que j’avais bien enterrés loin qui reviennent a la surface. J'me sens submergée par toutes ces émotions et j'ai rien vu venir que mes yeux sont déjà remplis de larmes. Je bloque deux secondes et j’me retire, j'me relève et m’éloigne d'un mètre, Doowap qui lève une oreille et ouvre un œil pour voir ce qu'il se passe. Ma gorge nouée m’empêche d'ouvrir la bouche. J'ai rien qui vient la, parce que j’ai envie de crier mon innocence et qu’on arrête de douter encore de moi. Que ce passage en prison fera toujours de moi quelqu’un de suspect… J'vais vers la cuisine et j'ouvre le robinet comme si l'eau qui s’en découle allait combler l'absence de mes mots, j'me lave les mains sans savoir pourquoi et je glisse un peu d'eau sur mon visage pour me ramener un peu ici. Je me redresse et prends une serviette propre pour tapoter sur mon visage. Je souffle et me retourne vers Greg, mains posées sur le plan de travail, mes fesses y prennent appui. « 40 jours. » pour répondre a sa première question parce que c'est la réponse la plus simple a lacher… et que j'sais même pas si j’ai envie de donner plus d’explications parce que j’ai l'impression de devoir repasser un interrogatoire devant monsieur le flic et franchement, j'ai pas envie de ça, parce que j’ai senti aucune compassion dans sa réaction, aucune empathie. J'sais même pas ce que j'fou encore la. Je reste bloquée deux secondes et finalement je vais juste récupérer mon sac. « j’suis sûre que t'auras accès a toute l'affaire… » qu'il continue a jouer au flic, ça lui va bien. « et on en parlera quand tu m'verras pas comme une putain de taularde. » j'avais la voix tremblante et j’étais absolument pas assurée de ce que j’étais entrain de faire. Absolument pas sûre de vouloir partir maintenant mais j'avais l'impression d’être a deux doigts d’exploser. Mes rires avaient laissé la place aux larmes et ça ne s’arrêtait plus.
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| | | | (#)Dim 18 Oct 2020, 11:25 | |
| Elle se ferme complètement dès lors que je lui pose des questions. J'ai pas l'impression d'avoir été rude, ni menaçant pourtant, alors pourquoi est-ce que tout à coup, madame ne veut plus parler ? Il me semble que j'ai quand même le droit de savoir si je fréquente une délinquante, non ? Elle avait pourtant l'air de vouloir parler un peu plus tôt, pourquoi est-ce qu'elle se la ferme maintenant ? J'avoue que je suis pas hyper serein face à la situation. Si j'ai pas vérifié son casier judiciaire, c'est que je voulais pas partir de ce pied-là. C'est entraver une potentielle confiance de l'un envers l'autre, et c'est pas quelque chose que je voulais faire avec elle, et ça, je le savais depuis le début. Non pas que je m'étais projeté loin dès le speed-dating, mais j'avais ressenti quelque chose, j'avais pressenti que ça pourrait potentiellement se diriger vers un truc différent avec elle. J'ai jamais eu de doute sur Noa etes instincts sont bien souvent (pour ne pas dire tout le temps) bons. Est-ce que je m'étais complètement foiré avec elle ? Est-ce que c'était vraiment une erreur judiciaire ? Comment est-ce qu'elle avait pu se sortir de taule ?
Ses yeux sont toujours fuyards mais je sais que les larmes commencent à monter à la façon dont elle se mord la lèvre pour éviter de craquer, et moi je reste là, sans rien faire, sans savoir quoi faire. Elle se redresse, me laisse assis tout seul sur le canapé. Ça me fait un grand vide sur les cuisses mais pour le moment, j'arrive à me focaliser sur rien d'autre que sur ses révélations. Est-ce qu'elle compte me répondre un jour d'ailleurs, ou est-ce qu'elle va fuir toutes mes questions ? C'est marrant comme la tendance s'inverse, je me retrouve de l'autre côté et c'est moi qui attends ses réponses comme un con. Cocasse comme situation, non ? J'ai l'impression de me retrouver au boulot à nouveau et j'aime franchement pas ça.
Depuis mon salon, je la vois se mouiller le visage. Bordel, elle est vraiment innocente ou pas ? Pourquoi elle agit comme une coupable qui a quelque chose à confesser ? "Noa?" C'est plus une façon de m'assurer qu'elle va pas tomber dans les pommes qu'une interpellation pour qu'elle me réponde. « 40 jours. » 40 JOURS BORDEL ?! Ça fait quasiment 1 mois et demi. 1 mois et demi avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils ont merdé, ou 1 mois et demi pour qu'elle trouve une faille pour qu'on la fasse sortir alors qu'elle est coupable ? Et c'est peut-être parce que je dis rien mais que mon comportement suffit à exprimer tout ce que je ressens qu'elle doit se sentir forcée à partir. « j’suis sûre que t'auras accès a toute l'affaire… » Elle vient chercher son sac sur le comptoir, sans même me lancer un regard. « et on en parlera quand tu m'verras pas comme une putain de taularde. » J'entends sa voix qui tremble. Elle se retient monstrueusement de pleurer, et j'arrive toujours pas à savoir si c'est parce qu'elle est coupable ou innocente. Ayez des sentiments messieurs, regardez où ça vous mène : plus capable de discerner le vrai du faux quand il s'agit de celle que vous aimez. Enfin, pas aimer. Que vous affectionnez. Oui, plutôt affectionner, oui c'est ça. Elle se précipite vers la porte et j'ai toujours pas bouger un poil de cul. Je sais même plus bien si je veux la retenir ou pas. Elle m'a rien dit d'incriminant, elle a cherché à se défendre tout du long alors que moi, je l'ai traitée en coupable. Présomption d'innocence ? Que dalle. J'ai flippé et j'espère avoir merdé : si c'est une criminelle, je veux pas de ça chez moi, mais je veux bien lui laisser le bénéfice du doute. "Attends..." Je me lève en vitesse pour aller lui attraper le poignet avant qu'il ne soit trop tard. "Je veux pas apprendre quoi que ce soit sur toi en utilisant mon boulot." Je desserre la pression de ma poigne par peur de lui faire mal, et relève son menton afin qu'elle me regarde. Elle a les yeux totalement humides et ça me compresse le cœur de la voir aussi mal. "S'il faut que j'apprenne quelque chose, je veux que ce soit toi qui me le dises." Pas la meilleure façon de lui dire que je crois en son innocence, mais en même temps, son comportement ne me laisse pas vraiment penser que je puisse lui faire entièrement confiance. "Tu veux bien m'expliquer ce qui s'est passé ? Je te promets que j'agirai pas comme un connard et que j'écouterai jusqu'à la fin." Et c'est vrai, je veux bien essayer de la croire quand bien même je sais que la justice fait bien son boulot. |
| | | | (#)Dim 18 Oct 2020, 12:37 | |
| je sais que c'est pas le genre de chose qu'on a l'habitude d'entendre et que j’lui ai même pas laissé le temps d'assimiler l'information, que j'aurai aimé qu’il comprenne tout de suite et qu'il me dise qu’il y avait aucun problème. Juste qu'il me croit et que ce soit ok et qu'on en parle plus. Mais c'est pas si facile et si j'avais a me mettre deux minutes a sa place, moi aussi j’aurai flippé, moi aussi j'aurai eu un moment d’égarement, de doute. C'est normal sauf que c'est pas aussi simple et que vraiment sa réaction (légitime ?) Me touche et me blesse. Peut être que j'aurai pas du lui dire, peut être que ça sert a rien de lui avoir parlé de ça par ce que j’étais pas une putain de criminelle et que cette affaire avait été une parenthèse dans ma vie, mettant tout en stand bye et basta. Et même si elle influencera d'une façon sans doute mon avenir, ça me regardait , moi et mes problèmes. Il bouge pas parce qu'il est encore sonné j’imagine ou alors parce que ça l'arrange que j'm'en aille la, qu'on mette fin a cette discussion. J'suis prête a partir, y a pas de doute parce que j’ai pas envie d’affronter a nouveau son regard de flic qui veut rien remettre en question. Le regard de l'inspecteur Anwar quand il m'avait arrêté, quand il m'avait accusé droit dans les yeux. Et même quand il était revenu me voir au parloir pour me dire qu'il travaillait toujours sur l’enquête bien que celle-ci soit classée… a aucun moment il n'avait admis avoir fait une erreur. A aucun moment il n'avait présenté ses excuses. Et il ne comprenait toujours pas aujourd’hui pourquoi je lui en voulais. Lui qui disait que je me plaçais en victime alors que j’avais finalement retrouvé la liberté. Oui j'etais libre, oui j'avais été totalement innocentée et j'avais chaque mois ma petite indemnité qui arrivait sur mon compte pour les dommages et intérêts, pour les dommages subis, qu'ils soient psychologiques ou judiciaires… mais oui j’étais une victime et ça me rendait folle que personne ne l’admette. Parce que je vivrais avec ça dans ma tête chaque jour jusqu’à ma mort ! J'avais même pas capté que Greg avait fini par lever son cul du canapé et qu'il était derrière moi. Sa main qui s’était emprise de mon poignet me fit sursauter de surprise et me stoppa net dans ma progression vers la porte. Mes yeux se baissent vers sa main qui me sert un peu trop à mon goût et il semble comprendre tout seul puisqu’il lâche un peu de leste. « Je veux pas apprendre quoi que ce soit sur toi en utilisant mon boulot. S’il faut que j’apprenne quelque chose, je veux que ce soit toi qui me le dises. » qu’est-ce qu’il veut dire par là ? C'est des aveux qu'il attend ? J'suis pas son putain de suspect qu'il interroge après une arrestation musclée. « Tu veux bien m’expliquer ce qui s’est passé ? Je te promets que j’agirai pas comme un connard et que j’écouterai jusqu’à la fin. » y a une voix qui me dit de partir maintenant, que ça lui ferait pas de mal que j’arrête de lui faire penser que tout est acquis et que j'suis la bonne petite nana qui reste des que son mec lui demande, qui est prête à tout passer. Et en même temps j'me dis que si j'me barre, il va peut être pas bien le prendre et que la c'est ma chance de pas tout faire foirer. Que c'est quand même moi qui ai sorti ça de nulle part et que j’devais aussi assumer et rattraper le coup. Et pour autant j'sais pas par quoi commencer sans avoir l’impression d’être dans un interrogatoire de flic. Et de devoir tout redire comme si j’avais des comptes à rendre et devoir passer a nouveau devant le juge. Sauf que le juge c'est mon petit ami… J'ai presque envie de jouer a pile ou face. Pile tu te barre, face tu reste. Dans ma tête c'est presque pique ni douille qui se joue… et j'finis par relâcher la poignée de la porte, accompagné d’un soupire qui m'est destiné tellement j'suis pas foutu de lui tenir tête. Je tiens toujours mon sac contre moi, prête a partir quand même si il tien pas sa promesse. « a partir du moment où j’avance que j'suis innocente, j'ai même pas envie de voir un seul doute dans tes yeux. » histoire de remettre les choses à leur place. « J'vais faire cours parce que j'ai pas envie d’étaler tout ça… » et qu’on y reviendra quand il sera vraiment prêt à discuter. « j’ai été accusé de meurtre. » pas un vol d'un paquet de pate, pas une infraction sur la voie publique ou je ne sais quoi, un meurtre ! La pire accusation qu'on pouvait me faire. « j'suis de ceux qui ont tendance a croire en la justice et ce qu'elle représente… faut croire que j’étais bien naïve. » parce qu'on a fait de moi un bouc émissaire. « j'ai subi des interrogatoires a répétitions, j'me suis faite arrêté en pleine rue devant un gamin et sa mere… j’ai passé 40 jours entre quatre murs en espérant que la vérité soit rétablie. » et je lui laisse deviner la fin de l’histoire. « t'as besoin de qu’elle autre information pour me croire ? » J'avais fais le résumé le plus court possible. Les détails, j’étais pas prête a les donner maintenant. |
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