| (#)Mer 26 Mai 2021 - 17:32 | |
| « voir la lumière entre les barreaux (event halloween) » will dunham & adèle shephard
Est-ce que c’est normal que même dans cette situation, il l’énerve ? Est-ce que c’est normal qu’avec des créatures sortis de nulle part, elle est encore envie de l’étrangler ? Ils se chamaillent pour rien, alors qu’elle n’a plus de nouvelles de ses frères, de Nino, ou encore des autres colocs. La rêveuse qui sommeille en elle voudrait croire qu’ils sont encore là, quelque part. Enfermés dans un endroit en sécurité, loin de la misère de ses créatures. Et qu’un jour elle pourra retrouver son ancienne vie, elle se souvient à peine de ses journées de l’antan. Elle se souvient à peine de ses vieux rêves, ceux qui l’animaient. Elle se souvient à peine de ce qu’elle aimait manger, boire, ou faire quand la vie le lui permettait encore. Il n’y a plus rien désormais, qu’un automate, qu’un robot en elle. Elle agit sans passion, sans discernement, pensant qu’il valait mieux tirer un trait sur son ancienne vie. Son ancien elle, ses rêves, ses passions et surtout ceux qui fût important pour elle. Elle se souvient à peine du visage de Nino, ou de la dernière dispute avec ses frères. Elle se souvient à peine du rouge à lèvre que Elia lui a emprunté, ou d’avoir gueulé sur Primrose qui met un temps indéfini dans la salle de bain. Elle se souvient à peine de la saveur de leur gâteau. Le miroir face à elle, poussiéreux lui reflète une image qu’elle ne supporte pas. Cette fille sans vie, qui sourit à peine. Mais qui est pragmatique et qui réalise que tout est trop tard, qui est prête à fuir, à tous les laisser loin derrière elle. A l’époque, elle se serait battue, elle aurait fait partie de ses résistants. Voilà ce qu’est devenue la résistante : elle vient de quitter sa ville, la seule qu’elle n’a jamais connue. La seule qu’elle n’a jamais aimée. La seule qui restera dans ce cœur froid. Elle se bat désormais pour pouvoir dormir sur un matelas confortable, et pouvoir manger les dernières denrées. « Facile à dire pour toi, ça. » Elle soupire Adèle, son cousin ne lui facilite pas la vie. Faudrait pas espérer le contraire de sa part. Elle croise les bras. « Will, regarde-moi… » Il serait capable de craquer devant son minois parfait. Il serait capable de craquer juste en la fixant un instant, et elle en joue tellement Adèle. « Vendu ! Il est pour moi ! » Et elle se fiche de ses plaintes, elle lui laissera un bout de la couette si il veut, elle saute sur le matelas les pieds joints et tousse presque sur le champs devant la vague de poussière qui débarque jusqu’à sa gorge. Elle n’a pas l’habitude d’autant de désordre et de saleté la Shephard. Mais elle retient son attention plus précisément lorsqu’elle se redresse, qu’elle se tient de nouveau droit, cherchant, ouvrant des tiroirs et des placards. A la recherche de bouffe, surtout. « Quoi ? Pourquoi ? T’as trouvé un jeu ? Sérieux ? Lequel ? Montre-moi !! » Il s’arrête dans son envol, panique, cherchant absolument à savoir la vérité, sautillant presque comme elle le faisait à une époque, l’époque de l’insouciance. Il revient vers elle, narguant l’agente immobilière. « Bah alors ? On a pas bu assez de soupe quand on était petite ? » Elle tente, en vain, d’attraper ce qu’il tient en main. Des gâteaux, et sa curiosité et sa gourmandise parle pour elle. Elle fronce les sourcils, vexée, boudeuse alors que son bras relâche un peu la cadence quand il obtempère. Il compte les gâteaux qu’il lui offre, « si j’te donne ce que j’ai trouvé tu vas devoir commencer à me respecter un peu plus, Shephard. » Elle hausse les épaules, « j’vois pas d’quoi tu parles ! » Qu’elle nargue, interrompant ce tête en tête en lui sautant dans les bras, s’accrochant à son cou pour pas tomber de toutes ses forces, quand un grincement au rez-de-chaussée se fait entendre. Et c’est repartie pour un tour…
FIN
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