Abel a disparu, lui aussi, l'illusion parfaite. Par un miracle, Saül a réussi à retrouver sa voiture. Elle n'a pas démarré pour autant. Il lui faudra plus d'une heure pour retrouver la ville, là où le murmure lui a dit d'aller. Le murmure, ou l'illusion, Saül n'est plus sûr de rien. Il titube, trébuche, alourdit par les objets arrachés aux griffes des maléfices. C'est elle, l'ombre, qui a son fils. C'est elle qui habite le corps de sa femme. Il est l'heure de lui faire payer.

Il a gardé son arme, Saül. Son poing écorché se serre sur le canon maintenant chaud. Il n'osera jamais tirer sur Ariane, jamais. L'ombre le sait, elle n'est pas folle. Mais Saül a un peu d'avance : en fin de nuit, il a rendez-vous avec la mort.

La morgue et sa porte enfoncée ressemblent à un vrai décor de film. Des couloirs, Saül entend monter le hurlement de son fils. Ses oreilles sont fatiguées de l'entendre hurler. Il se bouche les oreilles, l'italien chancelant, qui tient à peine sur ses pieds. Sa veste, il l'a laissée en chemin. Elle était trop alourdie de boue. Le voilà qui tire la porte derrière lui, pour s'assurer de ne jamais être dérangé dans ce qu'il croit être la dernière étape de son périple - leur périple.

Et bientôt, les cris de Abel sont rejoints par ceux d'Ariane. Il semble qu'ils jouent en boucle de part et d'autre de la morgue. Couloir de droite, c'est Ariane qui hurle. Couloir de gauche, c'est Abel. Il chute, l'italien, tombe à genoux et se mettrait presque à prier. Du sang ruisselle de partout et surtout des plaies qu'il porte au cou et aux mains.

Toutes les portes se ressemblent, mais Saül finit par tomber sur celle qui ouvre sur la pièce contenant les cadavres des archéologues. D'instinct, l'italien se couvre la bouche et le nez d'un mouchoir. Il la connaît bien, la maladie des tombes qui a fait dire aux premiers archéologues découvreurs de momies que les tombes étaient maudites. De l'autre côté de la pièce, l'ombre. « Rends moi ma femme. » Il est prêt à se battre, Saül, pour lui arracher l'artefact qu'elle porte sur elle - ça aussi, le murmure le lui a dit dans le marécage.

ça, c'est pour nous bénir.

Putain de connasse de pute de merde de - oh pardon, y'a un enfant dans les parages. Non mais qui fait ça, arriver ici d'outre-tombe et réclamer son dû pour une maudite (lol l'ironie) amulette de mes deux qui n'est même pas en or massif, qui n'est même pas incrustée de diamants. C'est d'un chiant et c'est pathétique et elle pue, l'âme en peine sous forme de moi mais pas vraiment moi. Elle pue pas juste parce que je la hais, elle pue véritablement la mort et les abîmes, les restes d'entrailles en putréfaction. Elle a pris mes traits et elle me nargue, elle flotte la conne, je la tuerais si elle n'était pas déjà morte, et même là, j'utiliserais une de ses conneries de prophétie de merde de malédiction d'imbécile pour la ressusciter et la buter de nouveau. C'est là où j'en suis, ou du moins, c'est là où j'en serais si je flottais pas moi aussi, entre l'ici et l'ailleurs, entre le maintenant et le jamais, entre la vie et la mort. Foutaise. On aurait dû s'implanter dans la police, ils Y foutent jamais rien de bien dangereux finalement. Lui dites pas que j'ai dit qu'il avait raison.

***

Elle s'amuserait, si elle avait le moindre coeur, la moindre conscience. Elle serait en train de jubiler fort probablement, devant le choix cornélien qu'elle lui impose du bout de ses doigts aussi enchantés que maléfiques. Elle, tout au fond du couloir, ses yeux injectés de sang et bien ancrés à la silhouette de l'homme à la croisée des chemins, littéralement. Il est bien fort à se sacrifier lui-même, il est bien enclin à se donner corps et âme pour sauver les siens. Mais lorsqu'on lui demande de poser le même geste en gardant une trame identique mais en changeant les personnages principaux, c'est là où il s'écroule.

Au sol, les poings en l'air et les cris qui se mélangent à ce qui semblent d'ici être des larmes. Elle admire le spectacle sans qu'une seule émotion ne se dessine sur son visage. Il y pensera à deux fois, avant de voler maintenant. Il lui a volé son bien le plus cher, elle a toujours eu la vengeance tenace. Aujourd'hui n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

« Rends moi ma femme. »
« Fais un choix. »

Elle, elle a déjà choisi de toute façon. Peu importe qui il sauve, elle tuera l'autre d'un claquement de doigt. Pour l'instant, ses doigts se dédient au pendentif qu'elle garde près de ce qui, jadis et dans une autre vie, abritait un coeur battant. Il y a longtemps qu'elle n'a pas ressenti telle preuve d'humanité.

WIN : quand il lui parle, il s'adresse à bad-riane
SO CLOSE : quand il lui parle, elle ne répond pas
FAIL : quand il lui parle, il s'adresse à Ariane

« Fais un choix. »
« De quoi tu parles ? Rends moi ma femme. »

Le voilà qui s'avance, Saül, arme braquée sur le simulacre de sa femme. Il ne tirera pas. Elle doit pouvoir le sentir. Il tremble, même, l'italien. Il tremble comme il n'a jamais tremblé. Lorsqu'il se résout à tirer, l'arme vacille entre ses mains. Au dernier moment, il baisse le canon, jette le pistolet et bondit vers l'ombre. Abel est loin, Saül est certain de l'avoir aperçu à couvert. Elle est intelligente, l'ombre, mais Saül commence à bien la connaître. Peut-elle aussi se rappeler de ce que Saül sait faire, ne pas faire, ses points faibles ? Le quarantenaire et Ariane s'entraînent souvent ensemble. Elle l'entraîne plus qu'autre chose, en fait. Elle est plus douée que lui de ce côté là, il ne le lui a jamais dit. Il regrette soudain tous ces silences, tous ces "je t'aime" gaspillés alors qu'il voudrait les lui crier sur l'instant.

Il se rapproche vite, Saül, à travers le couloir glauque. Tout son corps le fait souffrir. Son dos le tiraille, tend ses épaules et sa nuque. Contre son plexus, le sang ruisselle. Si tout se termine bien, il râlera éternellement face au gâchis que représente tout ce sang sur cette magnifique - et autrefois blanche - chemise. Après tout ça, ils auront besoin de vacances. C'est peut-être leur dernier coup d'éclat ensemble. Lorsqu'il aura sauvé sa femme et son fils, Saül sait qu'il les emportera de force à l'autre bout de la planète pour un repos bien mérité. Oui, tout doit se finir rapidement et surtout bien se finir, il arrive presque à court d'énergie.

Saül nie complètement le monde dans lequel sa femme et son fils n'existe pas. Il est déjà résolu à les rejoindre, non sans avoir fait avaler ses dents à l'ombre avant.

Réussite - Bim, direct du droit dans la mâchoire de l'ombre.
Presque - Eeeeet c'est la glissade, le coup manque de force.
Echec - Saül trébuche et chute, le naze.

Elle le voit venir, elle sait qu'il vient. Elle le voit approcher sans en douter une seule fois, l'équivoque serait stupide et illogique. Bien sûr qu'il en vient à la violence, bien sûr qu'il croit, stupide humain, que les attaques perpétrées sur le corps de feu sa bien-aimée suffiront à faire quoi que ce soit contre elle. Elle, elle encaisse. Elle, elle reçoit le droit comme s'il avait été un gauche, un direct. Elle reçoit les attaques et sa peau se braque, ses pieds avec. Immobile et ancrée au sol, elle est parfaitement en mesure de ne pas chanbranler ni d'un côté ni de l'autre, démontrant en un coup d'oeil à quel point le combat lui plaît à elle autant qu'il le détestera, lui.

Ce n'est pas un coup qui va la fâcher, non plus. Quand bien même il se noie dans sa peur et dans sa rage, oh le pauvre a peur de l'eau, n'est-ce pas? Douce analogie. Les voilà à se regarder en chiens de faïence, quand elle redresse le menton, ses prunelles aussi acérées que le seraient les serres d'un oiseau de proie qui n'en finissent plus de le toiser. Qu'il cogne, qu'il donne tout ce qu'il a. Préfère-t-il lui casser des dents ou lui broyer les os? Veut-il lui arracher la peau ou lui crever les yeux. Elle lui laisse le temps d'admirer sa plastique, celle qui jadis appartenait à la femme qu'il semble aimer. Elle n'en pourrait pas se porter juge. Les humains sont étranges, sanguins. Trop.

Ce qu'elle juge, c'est la lenteur et la retenue avec laquelle il n'a pas tenté de se défendre, quand elle plaque ses mains sur son torse et le repousse exactement de là où il est venu. Le fond du couloir lui sied bien à lui. Retour à la case départ et retour à l'envoyeur.

Les cris prennent en vigueur, elle fait exprès la folle, la démone. À gauche le gamin appelle et pleure de plus belle. À droite on entend la furie qui insulte, la langue de vipère bien trop vulgaire qu'elle ne tarit pas pour la simple et unique raison qu'elle est ainsi, apparemment.


WIN : en étant projeté vers l'arrière, Saül se cogne avec violence la tête sur le mur qui le reçoit
SO CLOSE : en étant projeté vers l'arrière, Saül a emmené avec lui - sans que bad-riane le réalise - un des éclats de verre d'une fenêtre défoncée UNE ARME MATHILDE T'AS UNE ARME
FAIL : en étant projeté vers l'arrière, Saül a emmené avec lui - sans que bad-riane le réalise - l'amulette

Le coup lui fait peut-être mal à elle, mais Saül en souffre tout autant. C'est comme si soudain, une décharge d'électricité lui passait du point jusqu'au fond des tripes. Elle écarte ses os, sa chair, brûle ses yeux et remonte le long de son échine. « J'ai fait mon choix connasse, tu vas payer. » Saül l'attrape par la manche, la cogne autant qu'il peut. Cogner le visage d'Ariane est aussi difficile que douloureux. Ils n'ont jamais échangé autre chose que des cris et des pinçures, des regards noirs. Leur seule guerre sérieuse est celle qui consiste à faire un pierre-feuille-ciseaux pour savoir qui se lève le plus tôt pour amener Abel à l'école. Les cris sont de toute façon loin depuis longtemps. Il y a des lustres qu'ils ne se sont plus battus pour rien, sinon pour des négociations stupides. Des jeux d'enfant, souvent accompagnées de "Abel, tu préfères qui entre maman et papa?".

Elle le repousse, la garce. Le combat fait déjà rage et l'attention de Saül ne sait pas se concentrer sur le combat, pas alors que d'un côté Abel hurle. Pas alors que de l'autre côté, c'est Ariane qui fait de même. Dans le combat, une vitre se brise. Saül se coupe la main en attrapant l'éclat, n'y prête pas attention. A son tour de hurler, de rage, alors qu'il serre le verre d'une main et le col de l'ombre de l'autre. « Tu te prends pour le putain de pharaon ? » Ou peut-être qu'elle se prend pour sa femme. Elle n'a pas un milligramme de sa volonté, pas un milligramme de l'éclat meurtrier qu'il a déjà reçu droit dans les yeux.

D'un grand coup en avant, Saül tente d'entailler son minois. Il souffle à chaque coup. L'adrénaline lui fait oublier la douleur - presque - et il hurle pour couvrir les cris de sa femme et de son fils. « Dégage. »

Réussite - D'un coup d'épaule, il parvient à la déséquilibrer. Un coup d'éclat dans l'épaule et la voilà qui saigne.
Presque - L'éclat lui entaille la joue.
Echec - L'éclat lui glisse des mains. La douleur dans la côte de Saül oblige ce dernier à ployer le genoux.

La raclure. Le voilà avec son bout de verre, le voilà qui peut se la jouer traître et hypocrite à la clé. Elle ne le voit pas de suite, elle ne voit rien pour le moment. Dans l'élan, elle a eu peur de perdre son précieux talisman. C'état celui qu'on avait béni pour elle selon certains, qu'on avait maudit pour elle selon d'autres. Son histoire est encore à traduire à travers les légendes dépouillées au même moment où l'a été le sarcophage dérobé, pourtant lorsqu'on s'y penche un peu plus on comprend que sans son collier, elle dépérit. Qu'avec, elle gagne. L'équation est facile à comprendre et il serait sot de ne pas se la répéter encore et encore, de la viser elle et non de viser le précieux collier.

Ses doigts passent du torse de l'homme qu'elle pousse tout au fond du couloir pour venir se refermer sur son oracle, sur son laisser-passer vers la paix éternelle - et non sans quelques sacrifiés de plus au programme. Ils sont nombreux, ceux et celles qu'elle a tués depuis le début de son ascenscion. Ils ne le seront que plus au fur et à mesure de la nuit qui avance, la plus longue nuit et celle dans laquelle elle se complaît désormais presque pleine et entière. Minuit vient et minuit sera là bientôt. À minuit, elle sera elle-même à nouveau. Le reste n'aura plus aucune chance.

Le reste à base d'attaques et de coupures. Le verre, le traître, elle le voit maintenant. Il lacère à peine son épiderme, le sang coule à peine sur sa mâchoire. C'est un coup de lâche et c'est le coup d'un homme qui aurait dû choisir bien mieux que de se mettre volontairement un esprit vengeur en presque pleine possession de ses moyens sur le dos.

« Dégage. »
« Sinon quoi? » des mots qui lui brûlent la langue, des mots qu'elle déteste presque autant que le coup qu'il lui assène.

Déstabilisée par l'autre elle qui a pris momentanément possession de sa langue encore une fois, elle le laisse passer.

WIN : ariane lui rappelle de prendre le talisman
SO CLOSE : ariane est incapable de lui parler, bad-riane l'en empêche
FAIL : ariane lui dit où aller exactement pour trouver abel

« Sinon quoi? »

Et il la serre, sa gorge. La douleur est atroce, la douleur lui lacère les os et la peau. Il voudrait s'arracher les cheveux. Le contact est tant insupportable que Saül finit par lâcher, alors que l'ombre semble perdre pied. Est-ce la blessure, qui rend Ariane à la vie, qui lui fait refaire surface ? Saül ne perd par de temps, dix secondes de course plus tard, il trouve Abel.

Le garçon est au milieu d'une chambre froide d'où émane une odeur pestilentielle. « ABEL ! » L'ombre est lente, l'ombre se traîne, peut-être est-ce à cause de la blessure. Il ne peut pas approcher pour autant, Saül, comme bloqué par un mur invisible. C'est un champ de force qu'elle a érigé entre le garçon et son père. Sur la table d'autopsie, Saül attrape une scie à os, percute le mur qui lui renvoie sa propre force en pleine figure. Lorsque enfin l'ombre les rejoint, l'italien bondit sur cette dernière, prêt à lui arracher une autre partie de la peau. Ariane qui parfois, refait surface, rend la tâche plus difficile encore. « Abaisse le mur, ou je te tranche la gorge. T'es venue emmerder les mauvaises personnes. » Ses doigts se referment une fois de plus sur le col de la créature, qu'il envoie balader contre son champ de force.

La scie à os devant lui, Saül s'apprête à la lui lancer à la figure. Il n'a pas le médaillon en vue. « Qu'est-ce que tu veux en échange ? » L'italien sort de sa poche la première tablette, celles qu'Ariane et lui ont dérobé au directeur. « Approche. Viens me l'arracher. » Le combat ne durera pas éternellement. Saül s'épuise. Il perd petit à petit les sensations dans sa main droite - peut-être est-ce à cause de cet énorme furoncle qui pousse, depuis tout à l'heure, à la surface de sa peau. La maladie l'emportera peut-être avant le reste.

« IL EST TOUT AU FOND, À GAUCHE! »
« Passe la porte rouge, celle à la vitre éclatée, repère la fenêtre tout au fond et tu tournes TOUT DE SUITE APRÈS. »
« Sauve-le Saül. »
« VITE! »

Elle est essoufflée, la revenante. Elle a mal à la tête et elle a mal à sa gorge, sa foutue gorge est en feu. Elle parle d'une voix qu'elle déteste et elle s'écrie sur un ton qui la répugne. Le trémolo sur sa langue n'a rien de faux, la panique dans ses yeux non plus, panique qui passe comme un voile de traîtrise de plus la rendant faible un moment. Lui, il a filé, et elle, elle hurle dans son dos l'idiote, la faible. Le pendentif ne sert donc plus à rien si l'autre furie arrive à faire passer ses messages de l'au-delà si vite et facilement que ça?

Sa paume vengeresse s'appuie sur l'un des murs à portée, elle sent une boule bouillante naître au fond de ses entrailles. Avoir le corps physique aussi faillible que l'est celui d'un humain l'épuise et l'énerve. Ça, c'est du véritable agacement. Celui de ne pas être en mesure d'avoir ses pleines capacités, de le tuer d'une simple pensée dévastatrice. Sous terre, il serait déjà mort strictement parce qu'elle y aurait pensé. Ici, elle doit se contenter des contacts physiques qui à chaque fois la fusillent de maux de tête et de maux de corps qu'elle abjecte.

« Abaisse le mur, ou je te tranche la gorge. T'es venue emmerder les mauvaises personnes. » oh, c'est qu'elle aurait presque de la peine.
« Qu'est-ce que tu veux en échange ? » ouh, c'est qu'il en serait presque intéressant.
« Approche. Viens me l'arracher. » boarf, c'est que finalement il l'ennuie.

« J'ai déjà eu ce que je veux. » le médaillon, les sacrifiés, les plaies, la malédiction réveillée. Exception faite d'avoir la certitude de se rendre en vie jusqu'à minuit, la maléfique est abîmée par les soins de celui qui dans un autre monde est apparement son mari. Mais ce n'est qu'un détail et elle sait, elle sait qu'elle y arrivera. Il ne peut pas en être autrement.

Ou alors, est-ce véritablement le cas?

WIN : ARI TAKE OVER ILS S'EMBRASSENT ET TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN - jusqu'à la prochaine fois
SO CLOSE : elle le gifle par pure malice mais le collier est compromis, trop proche des doigts de Saül blablabla
FAIL : apparemment la bagarre n'est pas finie et il n'est pas à l'abri d'un autre coup quand en effet, elle lui arrache la scie des mains

aux grands maux les grands remèdes:

« Sauve-le Saül. » Il court, le père désespéré. Il court à en perdre haleine, suit les indications de sa femme qui mènent effectivement à son fils. Le champ de force, pourtant, barre sa route.

« Sauve-le Saül. » Mais y parviendra-t-il, quand tous les éléments sont en sa défaveur ? Quand elle a les pouvoirs d'une déesse ou d'un démon ? Qui est son maître ? Est-elle aux commandes ? Les premières notes parlaient d'une momie, cette chose là a tout l'air d'être un simple agent du chaos.

« Sauve-le Saül. » « Non mais mets le poids du monde sur mes épaules, je t'en veux pas. » Il ronchonne et avec un peu de chance, elle refera ainsi surface. Avec un peu de chance, elle redonnera des éléments pour qu'il mette en pièce le démon qui l'habite.

« J'ai déjà eu ce que je veux. » « T'as rien du tout, sinon un médaillon pourrit. » Et son fils, et sa femme, et sa vie en générale sous la main. Ne pouvait-elle pas emmerder les scientifiques ? Ha, ils sont morts. Les étudiants alors ? Ou tous les gens qui se sont intéressés à ce maudit sarcophage de merde ? Ariane et Saül n'ont fait que convoiter une richesse de plus, rien de bien méchant, rien de très terrible.

Elle parvient à lui arracher la scie des mains la garce, et Saül esquive un coup et un autre. Dans son passage, il pousse la table de métal. Qu'elle s'y brise les reins, surtout, et qu'elle n'oublie pas de lui rendre Ariane au passage. « T'as mal choisi ton enveloppe, elle est solide, Ariane. » Fais un choix, qu'elle lui a dit un moment. L'instant d'après, c'est son pied qu'il envoie valser contre les hanches de la créature qui prend les traits de la française. Mais chaque coup perd en puissance. Chaque coup est amoindri par son envie de rendre les armes. S'il lui faut tuer Ariane pour vaincre, alors il n'ira pas très loin.

« PAPA ! » Il ne faut qu'une seconde d'inattention pour qu'elle ait une fenêtre assez grande, pour qu'elle puisse frapper à nouveau. Trop tard, c'est une seconde d'inattention de trop.