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 (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY

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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptySam 17 Oct 2020 - 16:30





DON'T LEAVE ME DRY

Certes, j’ai arrosé ma soirée d’alcool et de nicotine, mais comme convenu avec moi-même, je n’ai butiné aucune fleur. Je n’ai pas non plus battifolé avec la première venue pour me venger. D’aucunes ne m’auront fait envie et, quand bien même, quoique j’ai volontairement prétendu le contraire, je ne l’ai pas envisagé en quittant  le bateau. Je me suis enfui parce que la confrontation avec Raelyn a mal tourné et, pour être honnête, en grimpant dans ma voiture, je n’avais pas la moindre idée d’où j’irais et de quelle manière j’occuperais ma nuit. Ma seule certitude, c’est que je ne rentrerais pas. Du reste, les événements se sont enchaînés grâce à la malice du destin. Greg m’a appelé pour prendre de mes nouvelles, m’a proposé d’aller prendre et moi, j’ai béni le ciel. La solitude m’aurait blessé de secondes en minutes : j’aurais ressassé. En bonne compagnie, j’ai par moment été capable de chasser Rae de ma mémoire. Pas longtemps. Elle n’est jamais bien loin. Juste celui durant lequel je me suis concentré sur ma mise à jour quant aux frasques de mon ami. Il s’est converti à la fidélité visiblement et, si je m’en suis amusé, je lui ai souhaité d’être heureux. Je lui ai avoué même si j’ai détesté cette espèce de soirée destinée à des amateurs de vintage, ceux qui vivent dans la nostalgie d’une époque qu’ils n’ont pas connue, ceux qui n’ont aucun mal à endosser des costumes ridicules. Evidemment, quelque fois - et principalement à cause de l’endroit - je me suis perdu dans mes pensées. J’ai eu l’air absent à cause du souvenir de notre balade sur ce lieu-dit et éphémère de Brisbane. Or, Morton est tenace. Morton use sans scrupule de tous les subterfuges pour me ramener vers lui : il opte pour la provocation ou pour un verre supplémentaire.

Je ne me rappelle pas comment j’ai atterri dans son canapé, seul et en boxer. En revanche, j’ai les idées claires concernant l’intrusion de Noa. Elle m’a surpris au petit matin - trop tôt pour moi, pour une gueule de bois - et a écopé de ma mauvaise humeur. Elle, elle ne s’est pas démontée et, alors que les tourtereaux piaillaient leur compte, je suis parti sans demander mon reste, la tête pleine de remords, le coeur lourd de chagrin et de questions. Quand rentrer ? De suite ? Ne devrais-je pas manger avant ? Ne faudrait-il pas attendre que les magasins ouvrent, que je ne rentre pas les mains vides, que je remplisse au minimum le frigo ? Ne conviendrait-il pas de laver mon offense - j’ai balancé ses fringues à l’eau - en m’accordant une halte vers le loft, histoire de lui récupérer des vêtements propres, utilisables et de saison ? Soumis à pléthore de doutes, je me suis arrêté dans un salon de dégustation pour prendre un petit-déjeuner digne de ce nom. Je n’ai pas mangé la veille et le whisky a creusé un fossé dans mon estomac. Le whisky et mes tracas. A présent que la valise de ma frustration est vide, le brouillard de mon crâne s’est plus ou moins dissipé, si bien que je me souviens qu’elle m’a invité à récupérer dans son téléphone toutes ses photos, Rae. A l’époque, ça m’avait fait tiqué puisqu’il n’est plus en ma possession. Aujourd’hui, conscient de mes honteux excès, je me demande si je ne me suis pas mis seul martel en tête. Où est-il, ce cellulaire ? Où l’ai-je vu la dernière fois ? Terrible effort que de fouiller ma mémoire pour en excaver un embryon de réponse, d’autant qu’elle ne me sied guère : il était dans la poche intérieure de ma veste en cuir, celle qui traîne sans doute encore sur le montant d’une des chaises de la salle à manger du loft. Il lui était donc accessible, mais je ne l’ai pas trouvé à ses côtés dès lors qu’elle planait allongée dans son lit. Elle n’avait par ailleurs rien d’une débraillée faute à un ébat consommé à la hâte avant le retour de son geôlier. Se pourrait-il que, bouffé par ma possessivité, j’ai été aussi aveugle qu’elle ne l’est lorsqu’il s’agit d’accepter ma bonne foi ?  Se pourrait-il que j’ai fait emprunté un mauvais chemin qui nous aura esquinté pour de bon ?

Curieux d’en avoir le coeur net, j’ai avalé mon café d’un trait, payé ma note et j’ai grimpé dans mon véhicule en direction du loft. Mon coeur, transi, incapable de statuer sur ce qu’il préfèrerait découvrir, s’est accéléré dès lors que j’ai pénétré dans son couloir. Je soupçonne également qu’il ait pressé le pas à cause de déplaisantes images, mais je les ai balayées. Je ne peux pas m’en encombrer maintenant. Je déserterais le catamaran d’autres heures durant en attendant que tombe les fleurs fanées de l’arbre de mes amours mortes. Je n’oserais plonger ma main dans mon manteau une fois à l’intérieur. Je me consacrerai à nourrir ma douleur parce qu’elle m’est devenue familière et, par extension, rassurante. Elle l’est bien plus que l’introspection. Je n’aime pas remettre en question des attitudes que je juge déjà affligeante et qui n’en sont que plus horribles dès lors que la vérité éclate. Dès lors, j’hésite. La main suspens au-dessus de mon vêtement d’hiver, je songe à reculer, à laisser les faits en l’état en me répétant qu’il adviendra ce qu’il devra. J’ai peur, mais me fiant finalement à ma soif d’équité, j’ai ag et mon coeur s’est effondré. C’est bien son téléphone que je serre entre mes doigts et j’en suis horrifié. Certes, amant il y a eu… bien entendu que vis-vis de ce que nous avons partagé en intensité, c’était oieux u’elle me remplace si promptement. Mais, j’ai été trop dur avec elle. Je me suis comporté comme un tyran au lieu de prendre le temps de discuter, de l’écouter. Pourtant, bien que je sois assuré de ma méprise, j’ai branché ma preuve à son chargeur pour vérifier que mes sentiments ne m’abusent pas à nouveau. Je l’ai alimenté d’électricité pendant que j’ai rassemblé quelques-uns de ses effets, pour elle, pour son confort, peut-être aussi pour me faire pardonner. Quand j’ai fouillé son historique, mes mains tremblaient encore et, si le journal d’appel a été en partie nettoyé, les jours m’intéressant achèvent d’ouvrir en grand les portes sur la réalité : elle n’a appelé personne à la rescousse. Noah s’est pressé à sa porte pour une autre raison que la luxure ou la débauche. Il ne s’est pas pointé pour lui déposer un échantillon de sa marchandise… Dois-je préciser que j’ai quitté l’appartement avec, au ventre, l’angoisse d’avoir gâché mes chances de nous réparer ? Qu’au contraire, j’ai bouleversé notre mécanique grippée ? En proie à la déception - elle est cependant dirigée contre moi - j’ai actionné celle destinée à m’aider à recoller les morceaux. Il n’y a pas mille options : me repentir, me confondre en excuses, expliquer sans humeur l’étendue de mon chagrin. Mais, que m’arrivera-t-il si ce n’était pas suffisant ?

Maladroit, j’ai optimisé mes chances en m’arrêtant dans un supermarché pour renflouer nos réserver. J’ai plié l’exercice en moins de trente minutes. Le reste, j’en ai usé pour un détour dans une pâtisserie. Je lui ai acheté quelques douceurs pour le palais aux glaçages couleur” pardon” et je me suis hâté de retrouver mon chemin vers le bateau. Je n’ai pas traîné et, bien que je regrette cette lâcheté rare qui, ces dernières semaines me caractérisent, j’ai débouchonné ma bouteille. Au moins n’ai-je pas titubé en tombant nez à nez avec la cabine dévastée et une Olivia éreintée par sa tâche. Au minimum ai-je pu m’entretenir avec elle sur ma situation et mes découvertes. Elle aura été de bons conseils évidemment et m’estimant en effet trop rude, j’ai frappé à la porte de sa chambre avec douceur, sans risquer de l’ouvrir pour ne pas la brusquer. « Je peux entrer ?» Pas de réponse. Aussi, l’ai-je hélé en vain.   « On peut pas rester sur des malentendus comme ça. Il faut au moins qu’on en discute.» N’est-ce pas l’évidence ? Tout couple, ensemble ou séparé, n’aurait-il pas commencé par là au lieu de ses déchirer ?   « J’ai ton téléphone. Je... » J’ai fait erreur ? Pas sur la globalité, juste un morceau choisi, j’ai donc changé mon fusil d’épaule.   « Je t’ai ramené des vêtements. Tu veux pas m’ouvrir ? Pour prendre le sac ? Voir ce que j’ai pris ? » N’es-tu pas curieuse ? N’est-ce pas le mot de passe pour que tu sortes de ta tanière ?   « Très bien. Je vais les laisser devant la porte. » ai-je conclu, conscient qu’elle ne m’exaucera. Elle ne m’a pas ravi de sa présence les heures à venir non plus et j’en ai perdu le compte. Ivre, j’ai fini par m’endormir sur mon ridicule. Plus le sable s’est écoulé dans le sablier, plus j’ai été grotesque à la supplier à grands renforts de “s’il te plait” pour qu’elle capitule… Grotesque et pathétique.

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptySam 17 Oct 2020 - 23:59


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

Il est parti et j’ai eu le sentiment qu’il arrachait mon coeur avec. Il est parti et, non content de balancer toutes mes affaires par dessus bord - je m’en fous au fond - il m’a humiliée au point de m’enfermer dans ma chambre, sans me laisser de droit de réponse. Je n’étais pas en état de le faire de toute façon, j’étais trop hors de moi, furieuse et même enragée, j’étais trop blessée et meurtrie pour prendre la peine de réfléchir à ses mots ou de me mettre dans ses chaussures. Je ne l’ai pas encore fait d’ailleurs, ça viendra, ça viendra certainement plus tard.


Toute la nuit une seule pensée m’a hantée et habitée. Lorsque je me suis sentie faible, lorsque je me suis sentie faillir face au manque, la possessivité et mon mal d’amour, je me suis retranchée dans ma chambre pour fuir le regard de ma baby sitter, pour ravaler mes larmes sans qu’elle n’ait le loisir de le constater. A d’autres moments, quand les démons m’ont chahuté, ont utilisé la trahison d’Amos - la nouvelle, celle qu’il est, j’en suis persuadée - en train de commettre - pour déchainer ma colère. Face au refus d’Olivia de me soulager d’une partie de mon fardeau en me donnant accès à un peu de dope, n’importe quoi, j’ai retourné la cabine. J’ai ouvert les placard et explosé la vaisselle au sol. Ce faisant je me suis coupée et, enfermée dans ma fureur, j’ai ignoré les gouttes de sang qui ont taché la porcelaine blanche et maculé la paume de ma main. Je me suis ruée dans la chambre pour tirer ses vêtements de leur cintre et les jeter au sol sans ménagement. Puis une certitude terrifiante s’est emparée de moi, une prise de conscience : je suis impuissante face à tout ça. A l’heure qu’il est il est certainement en train de se vautrer dans les draps d’une ou de cent autres, blonde, rousse, brune ou que sais-je. Il caresse sa peau de ses lèvres, il les glisse entre ses cuisses et il achève de me m’oublier. Quand l'abattement vient j’oublie la présence d’Olivia et je m'assois au bout du pont pendant de longues minutes, pendant des heures, le coeur en berne et brisé. Mon esprit m’impose les images de leurs ébats et, bien que je n’en veuille pas, je n’arrive même pas à les empêcher d’affluer. De triste et désemparée, je deviens en colère : je me convaincs qu’il a volontairement fait naître chez moi l’espoir que nous puissions retrouver notre chemin l’un vers l’autre, que nous soyions réparable pour m’aider dans mon sevrage. Sauf que sur l’heure, je n’en ai plus rien à foutre non plus et, la compagnie masculine exclue, je brûle de retomber dans mes travers pour oublier.

Le jour est déjà levé lorsque je me retire dans ma chambre, l’esprit vide d’avoir torturé mon coeur des heures durant, le regard hagard et l’âme fatiguée. Ma baby sitter n’existe plus, je ne saurais même pas dire si elle m’a observée ou si elle a vaqué à ses occupations. Je me glisse sous mes draps et j’attends que Morphée m’enlace dans ses bras. Elle est capricieuse, elle me tient la main par moment mais jamais ne m’emporter avec elle pour profiter d’un sommeil réparateur. J’ouvre grand les yeux à l’instant où j’entends le pas d’Amos sur le pont et un millier de poignards s’enfoncent dans mon coeur lorsqu’il pousse la porte de la cabine et les images que j’ai dessinées avec un précision effrayante la vieille me heurtent à nouveau de pleine face.

Quel culot faut-il pour venir frapper à ma porte après s’en être envoyé une autre ? Me déteste-t-il au point d’avoir découché et de venir me raconter sa nuit à son retour ? « Je peux entrer ? » Je ne réponds rien, je n’ai ni la force ni l’envie de le faire. Je n’ai pas envie d’apercevoir au coin de ses lèvre un trace de rouge à lèvres et de sentir sur sa peau et ses vêtements le parfum d’une autre. « On peut pas rester sur des malentendus comme ça. Il faut au moins qu’on en discute. » Je ne suis pas là de toute façon, je tente de m’évader, de fuir mes pensées et de fuir le son de sa voix : il est penaud mais je n’ai que faire de ses excuses. Il m’a accusé hier de l’avoir trompé alors que nous avions dormi ensemble la veille, c’était faux, et cette nuit il a couché avec une autre alors que la veille nous manquions de déraper. Je n’ai pas envie de l’entendre se justifier. « J’ai ton téléphone. Je... » Sa remarque, je ne l’interprète pas. J’ignore qu’il a douté de ma sincérité sur ce point et je me demande sincèrement s’il espère se rattraper en me rendant mon bien, un bien dont je n’ai que faire : je le lui ai déjà dit, qui appellerais-je de toute façon ? « Je t’ai ramené des vêtements. Tu veux pas m’ouvrir ? Pour prendre le sac ? Voir ce que j’ai pris ? » Un silence de plus. C’est ce que je risque de lui servir un moment. La porte n’est pas verrouillée mais je ne me lèverais pas pour l’ouvrir. Je ne tournerais pas mon corps en direction de cette dernière non plus : je n’ai pas envie de constater dans son regard qu’il est rassasié de luxure. « Très bien. Je vais les laisser devant la porte. » Qu’il le fasse. Quel réconfort peuvent m’apporter mes frusques quand il s’est offert à une autre cette nuit ? La connaissait-il ? L’a-t-il appelée par son prénom ? N’a-t-il pensé qu’à elle en atteignant la jouissance ? Je ferme les yeux et je me mords la lèvre en l’entendant s’éloigner.

Je tente de dormir pendant qu’il se saoule jusqu’à la moelle dans la pièce d’à côté. Je profite des instants où il s’assoupit - ceux où je ne l’entends pas - pour soulager mes besoin naturel ou passer un peu d’eau sur mon visage et m’hydrater. Mon coeur se brise lorsqu’il me supplie, alors je me blesse en me rappelant de notre dispute et de sa nuit de débauche pour chasser l’envie de le prendre dans mes bras. Je perds la notion du temps, mais la nuit est déjà tombée lorsque, affamée, je prends le risque de m’aventurer jusqu’à la pièce principale de la cabine, persuadée qu’il dort. Je jette un oeil à la pâtisserie qu’il a sortie de sa boîte pour la déposer dans une assiette. Elle termine dans la poubelle - et j’ouvre le frigo pour réaliser que, assis sur le canapé, il m’observe en silence. Je tente d’ignorer le poids de son regard. J’attrape un tupperware de restes au hasard dans le frigo et je le glisse dans le micro ondes, laissant le silence s’étirer pendant qu’il chauffe. Sauf que je n’y tiens plus, et qu’une force dont j’ignore la provenance me pousse à me retourner pour l’observer, les bras serrés contre moi enlacent pour me rassurer plus qu’ils ne bâtissent un mur. « Tu t’es bien amusé ? » J’aimerais que la regarde soit cinglante et qu’elle fouette l’air en n’étant preuve que de détachement. Sauf que détachée je suis loin de l’être et que ma voix se brise. Je tente d’adopter un air revêche, mais mon visage se fait miroir de ma douleur. Je me maudis qu’il soit ma faiblesse même à présent qu’il ne veut plus de moi. Je me maudis de lui offrir ce triste spectacle quand, j’en suis à présent sûre, il ne reste à mes côtés que parce qu’il a pitié. « J’espère que ça en valait la peine. » Je ne suis pas beaucoup plus convaincante que précédemment et, pour dissimuler que je m’effondre, je me retourne : le micro ondes n’a pas encore sonné mais tant pis, je prétends le contraire.








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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyDim 18 Oct 2020 - 22:55





DON'T LEAVE ME DRY


Après ma première tentative d’obtenir audience auprès de sa “majesté”, j’ai entrepris de ranger la cabine qu’elle aura dévastée durant mon absence. Elle a cassé jusqu’à la vaissette et ne serais-je pas hypocrite de la blâmer ? J’ai détruit le miroir de sa salle de bain sous le joug de la peur et de la colère. J’ai retourné les tiroirs et les placards dans un élan de rage excessif et incontrôlable. Autant admettre que je jubile un peu de l’avoir glissée dans mes pompes au cours de cette nuit. Qu’elle ait succombé à de telles extrémités ne peut que sous-entendre que son coeur bat encore un peu pour moi, qu’il demeure en son sein des sentiments dont elle se garderait volontiers, mais contre lesquels elle est désoeuvrée. Comme moi, elle les subit, vacillant entre le désir de s’en défaire et celui de les nourrir encore parce qu’ils sont grands, beaux, éclatants, mais surtout insubmersible. A-t-elle parié sur l’identité de mon inexistante maîtresse ? A-t-elle, à mon imagine, deviné des pratiques précises ? S’est-elle pourri l’esprit à nous prêter des préliminaires audacieux et coquins ? Plus qu’avec elle ? Se figure-t-elle que j’ai soupiré ma jouissance avec, au corps, du soulagement ? Et, maintenant ? Que fait-elle ? A quoi pense-t-elle ?  Dort-elle ? Arrive-t-elle à se reposer si son cerveau est vicié par sa créativité ? Par le récit de cet ébat duquel je n’ai été ni acteur ni spectateur ? Cette partie-là de mon histoire, elle me ravit beaucoup moins. Que je sois blessé par ses frasques remarquable par leur mystère - j’ai intégré il y a quelques heures à peine la différence notoire entre réalité et hypothèse - je déteste toujours lui faire du mal. Je hais qu’elle s’en fasse par ma faute également. Attendu que Liv ait quitté le bateau indemne, le sang qu je distingue nettement sur le tranchant d’un assiette suggère par déduction que Rae s’est coupée en omettant de faire semblant. Ce ne sont pas quelques gouttelettes parsemées ça et là sur le parquet, mais bien une étendue sèche qui macule le sol de la cuisine, une qui m’a forcé à interrompre mon ouvrage pour retrouver ma place ingrate derrière sa porte. Je me suis aussitôt enquis d’une confirmation pour asseoir ma bienveillance autour d’elle : elle a néanmoins ignoré mon timbre coloré d’inquiétude. Elle n’a pas daigné montrer le bout de son nez après ma douche quand j’ai essayé d’appâter l’animal farouche d’une friandises près de deux heures plus tard. Elle n’a pas non plus remué dans ses draps ou derrière le seuil quand je lui ai soufflé des “je t’en prie” plaintif. Dès lors, lassé, blasé par son entêtement, je me suis avachi dans mon sofa, torse, les jambes couvertes d’une vieux survêtement pioché dans le panier à linges sales. Elle me prive l’accès à mes penderies et je refuse de commettre un affront en pénétrant dans  sa grotte sans invitation. Je prends donc la patience à parti en luttant contre le sommeil induit par ma consommation d’alcool.

Si je me suis finalement assoupi, je suis plus aux aguets qu’un chat. Je l’ai parfaitement entendue sortir à pas rapide pour se réfugier dans la salle de bain et rebrousser chemin pour un retour rapide à la case départ. J’ai même songé me précipiter derrière elle pour la retenir par la bras et la forcer au dialogue. Mauvaise idée cependant. Je l’ai déjà fait, pour de bonnes raisons. Ça a tourné au fiasco et si je ne jurerais pas que jamais plus on m’y reprendra, je pressens que je ne gagnerai pas sur l’heure en nous ramenant vers de si désagréables et si frais souvenirs. Aussi, n’ai-je pas moufeté : je ne fleure plus l’odeur de la sainteté, plus assez pour m’y risquer. Des fables narrent que tout vient à point à qui sait attendre. Alors, à nouveau, j’ai poireauté dans l’espoir d’une occasion plus chaleureuse, plus éloquente, une où je n’aurai pas à usé de ma persuasion pour gagner son attention. Elle s’est présentée à moi alors que j’ai feint d’être en tête à tête avec Morphée et, mu par ma légendaire discrétion, je me suis redressé, doucement, lentement, trop tôt pour mon coeur. Il a raté un premier battement lorsqu’elle a jeté mon présent sucré à la poubelle. Il en a manqué un second quand ses yeux se sont posés sur moi. Je n’aime pas la douleur dont il témoigne, celle qui contraste avec le propos. Elle choisit les mots pour qu’il respire le reproche une fois cousu les uns aux autres. En réalité, le ton, la lézarde de sa voix, les grimaces imperceptibles pour le quidam qui voilent ses traits, ils chahutent une certitude qui me colle à la peau : j’ai exagéré.

Pas en balançant sa valise à l’eau ou parce que je l’ai enfermée dans sa chambre de crainte qu’elle ne me fuie pour de bon… non, j’ai exagéré en veillant à fermer derrière moi toutes les portes du doute. J’ai fait en sorte qu’elle ne puisse s’agripper à aucun d’eux par rapport à mes intentions. L’aurait-elle souhaité qu’elle ne disposait d’aucun argument pour adhérer à la thèse que je blufflais. N’est-il pas temps de l’apaiser ? De lui révéler la vérité ? De laver son coeur de ses maux ? De le panser en plongeant mes yeux bleus dans son regard rougi par le manque de sommeil, l’absence de sérénité et certainement les quelques larmes de haine qu’elle aura versé au cours de cette nuit, à l’abri d’une Olivia démunie. Ne méritais-je pas des claques d’avoir répliqué d’instinct un : « Tout dépend de ce que tu appelles t’amuser.» Pour peu, un “et toi” supplémentaire m’aurait valu une gifle et la mort prématurée de ma vanité : je me serais confondu en excuses. Au lieu de ça, je me lève et, à pas de loup, je comble la distance qui nous sépare et, sans la toucher, je pose mes mains bien à plat sur le plan de travail, de part et d’autre de son corps. Il lui suffirait de se baisser pour se dérober puisque mon but n’est pas de l’emprisonner cette fois. En me penchant vers son oreille, je n’aspire qu’à lui rafler les mensonges qu’elle se raconte à l’aide de ma droiture. « Je n’ai rien fait, Rae. » ai-je lancé avec une franchise peu étonnante au regard de ce que je suis, mais presque trop froide. « Je n’ai jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit.» Tout ce que je désirais c’est que l’espace d’une seconde, une seconde seulement, tu aies mal autant que moi. « Je n’ai pas imaginé que ça prendrait des proportions pareilles ou...» Et pour cause, j’ai remis en question ses sentiments dès lors qu’elle a ouvertement affirmé que nous ne nous devions plus de compte, d’exclusivité et moins encore de fidélité. « J’en suis juste pas capable.» Si, à la genèse de mes aveux, le volume de ma voix, quoique faiblard, tranchait avec le silence de cette soirée, elle n’est plus qu’un murmure à présent.

Je n’ai pas honte d’être un coeur épris et mal appris en matière d’adultère. Je chuchote parce qu’à choisir, j’aurais préféré que dure mon subterfuge, du moins assez longtemps pour qu’elle entende le faro que chante mon désespoir et ma souffrance qu’elle se soit partagée avec d’autres. « Et, c’est ça le problème. C’est… que je comprends pas comment toi tu as pu l’être.» ai-je confessé en l’invitant à me faire face d’une pression sur son épaule. Elle était légère, mais univoque : elle n’a pas eu le choix que de soutenir mes pupilles hurlant de détresse et de frustration presque autant que les siennes. « Ça me bouffe à chaque fois que j’y pense. Mais, je n'ai pas envie d'en parler. Pas maintenant. Je voudrais juste regarder à ça. » ai-je avancé en désignant sa main, ma paume tendue vers elle, qu'elle y dépose le dos de sa menotte. « Et que tu me crois. » Quand je dis que je n'ai rien fait, rien qui nous éloignerait loin de l’autre. Rien qui nous nuirait. Rien dont j’aurais honte. Rien, hormis boire, noyer mon chagrin, oublier, combattre pour digérer. Rien qui insinuerait que je n’ai effectivement plus de respect pour elle.
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyLun 19 Oct 2020 - 16:13


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

Bien sûr qu’entendre ses murmures plaintifs contre la porte me brise le coeur. Le cas contraire j’aurais été une hypocrite la veille en pensant qu’il n’y a pas une part de lui que je n’ai pas appris à aimer et, si à présent qu’il m’a porté un coup fatal j’aimerais posséder une baguette magique me permettant de me libérer de mes sentiments, c’est loin d’être aussi simple. Je souffre de l’entendre me supplier mais je souffre autant que je souffre d’entendre le son de sa voix puisqu’elle me rappelle que cette nuit, c’est à l’oreille d’une autre qu’il a chuchoté et c’est ce qui m’enchaîne à mon lit. Qu’il regrette ses erreurs de la veille, et celles qu’il a commise en m’accusant de choses que je n’ai pas faites - puisqu’il a apparemment trouvé mon téléphone - ne change rien au fait que cette nuit, c’est avec une autre qu’il a convolé. C’est une autre qu’il a désiré et c’est une autre dont il a épousé les formes. Alors je reste dans mon lit. Je ne le quitte que lorsque j’y suis obligée : une première fois pour rejoindre la salle de bain, la seconde bien plus tard, lorsque la faim que j’ai repoussée pendant des heures finit par me serrer le ventre, me prendre en tenailles.

En passant la tête dans la pièce doucement, je ne réalise pas qu’il est éveillé, qu’il fait semblant et reste à l’aguet du moindre mouvement de me part. Je pénètre dans la pièce à pas de loup, pieds nus sur le plancher, et mon coeur rate un battement lorsque je referme le frigo pour constater qu’il s’est assis et qu’il me fixe à présent. Je parviens à l’ignorer le temps de me hisser sur la pointe des pieds pour régler le micro ondes, mais guère plus longtemps tant j’ai l’impression d’exploser, tant j’ai besoin de lui crier qu’il est injuste et que je lui en veux, qu’il n’avait pas le droit de faire ça. Injuste je le suis certainement aussi de ne pas réaliser que si les circonstances n’étaient pas les mêmes, l’acte est commun : je me suis offerte à d’autre et il a tous les droits de me détester et d’en faire de même. Sauf que j’ai espéré, sauf que j’ai cru à une chance de renouveau pour nous, que j’ai même pensé que nous avions franchi un barreau de plus l’autre soir, je l’ai cru l’espace de quelques secondes avant de tomber de haut et de me rompre le cou dans ma chute. Elle est douloureuse, et c’est aussi ce qui m’empêcher de voir que ma réaction a quelque chose d’hypocrite : je réagis sous le coup de l’émotions, sous l’influence de ces images que mon esprit malade m’impose et qui me brisent le coeur. Je tente d’être dure. Je tente de n’insuffler dans mes mots que de la rancoeur et de la colère, mais rapidement mon masque se morcèle et se brise. « Tout dépend de ce que tu appelles t’amuser. » Mon ventre se serre et, prise à la gorge par l’émotion, je me retourne vers le micro ondes qui n’a pourtant pas encore sonné. Je lui offre mon dos, je le fuis et je ne tente même pas de le dissimuler : mieux vaut ça que de lui offrir un plus triste spectacle.

Si je l’entends se lever, je ne réalise ses intentions que lorsqu’il est déjà trop proche de moi pour envisager de fuir, de simplement m’éloigner de quelques pas. Je ne le réalise que lorsque, posant ses mains sur le plan de travail, il m’enclave en faisant rempart de son corps. Il veille à ne pas appuyer son torse contre mon dos mais la proximité aidant, nos corps se frôlent par instants et mon coeur se brise. Il reprend son souffle lorsque Amos se baisse pour parler à voix basse près de mon oreille. « Je n’ai rien fait, Rae. » Ces mots, il libèrent mon coeur qui y croit déjà. Il renaît d’un soubresaut et tente de me convaincre de sauter dans les bras du brun. Sauf que moi, je me demande s’il ne me dit que ce que j’ai envie d’entendre ou s’il s’agit de la vérité. « Parce que t’as pas réussi ? » Parce que tu étais trop ivre ? Ma fierté qu’il a piétinée la veille se rebiffe, mais j’ai tant envie de le croire que je ne parviens même pas à insuffler la dose de sarcasme nécessaire pour que ma phrase fasse mouche. « Je n’ai jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit. » Sa voix à lui aussi se brise, et je termine de m’adoucir en réalisant que, s’il a bien prétendu me trahir avec une autre pour me blesser, le reste n’est que méprise. Il ne l’a pas fait. Ces images, elles ne sont que des chimères, le résultat de ma jalousie, de ma peine et de mes sentiments. Il n’a rien fait. Et au delà de ça, il n’a pas quitté le bateau avec l’intention de faire quoi que ce soit. Comment mettre sa parole en doute lorsque, même sans le voir, je sens dans sa voix qu’il se met doucement à nu ? « Je n’ai pas imaginé que ça prendrait des proportions pareilles ou... » Je déglutis, je ferme les yeux et je pense à la veille. A mes hurlements, à ses accusations, à notre dispute. Que je ne suis qu’un égoïste, que je ne pense qu’à moi est-ce qu’il le pense ? « J’en suis juste pas capable. Et, c’est ça le problème. C’est… que je comprends pas comment toi tu as pu l’être. » Moi non plus contrairement à ce que les faits disent contre moi. Je n’en suis pas capable dans mon état normal. Je n’en suis pas capable sans endormir mon esprit à grand renfort de stupéfiants. Je n’en suis pas capable à moins de n’être plus qu’une enveloppe de chair qui ne tient debout que par l’opération du Saint Esprit. Et quand bien même, dieu que je regrette d’être descendue aussi bas.

Doucement, sa main fait pression sur mon épaule pour que je me retourne et je le fais. Je lutte pour relever le menton et planter mon regard dans le sien quand j’ai envie de lui échapper. Je ne veux pas qu’il lise que j’ai honte, je ne veux pas non plus qu’il lise à quel point j’ai mal quand c’est pourtant une évidence. « Ça me bouffe à chaque fois que j’y pense. Mais, je n'ai pas envie d'en parler. Pas maintenant. Je voudrais juste regarder à ça. » Il désigne ma main du bout du menton, et je baisse les yeux sur la sienne qu’il me tend. « Et que tu me crois. » A nouveau je plonge mes yeux dans les siens et, si je le crois, je suis aussi certaine d’avoir besoin de l’entendre une fois de plus pour chasser les images, pour chasser la colère, pour chasser le désespoir que j’ai ressenti face au constat d’avoir été remplacée. « Tu n’as rien fait ? » Il suffit qu’il confirme ou qu’il hoche la tête pour que je place ma main à l’intérieur de la sienne, celle qui n’a pas bougé. La blessure est superficielle mais je l’ai ignorée toute la nuit et la journée, si bien que du sang séché recouvre la moitié de ma main. Appuyée contre le plan de travail, dieu que je suis proche de lui. « C’est rien, c’est une connerie. » Il est question de ma coupure à la main. Il est question aussi de ma rage que j’ai déchaînée sur la vaisselle de la cabine. Une connerie. « J’étais en colère. » Et je remplacerais tout, même s’il me semble que puisqu’il a jeté mes vêtements à l’eau nous sommes à égalité.

Il m’entraîne à la salle de bain, déterminé à jeter un coup d’oeil à ce qui me semble être un détail. Je ne baisse même pas les yeux vers ma main, vers la sienne qui s’affaire à nettoyer le sang pour y voir plus clair, je me contente de le fixer sans un mot pendant quelques minutes, avant de briser le silence. « Pourquoi ? » La question est trop vague pour que je ne précise pas. « Pourquoi t’as prétendu le contraire ? » Parce qu’il avait envie de me faire mal, je le devine. « Je répondrai à tes questions. » Celles qui le torturent certainement autant qu’il m’a torturée pendant vingt quatre heure. C’était peut-être pour ça finalement, pour me mettre à sa place. « Pas maintenant. Mais je répondrai. » Quand il sera prêt à les poser et quand je serais reposée, rassasiée de sa présence et prête à y répondre.






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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyLun 19 Oct 2020 - 21:15





DON'T LEAVE ME DRY


Etait-ce une bonne idée de confesser ô combien ma jalousie est dévorante ? Cet aveu assumé, n’est-il pas assimilable à un “je t’aime encore, je t’aime si fort” ? Aurais-je moins bu que peut-être me serais-je abstenu, mais je n’en suis pas convaincu. Quelle différence cela fait-il de le sous-entendre aujourd’hui puisque je l’ai déjà admis ? Est-ce stupie de me rassurer sous prétexte qu’il ne s’agisse que d’une allusion ? N’ai-je pas le droit de m’enorgueillir que, cette fois, il n’est pas question d’un reproche, mais d’une confidence ? A elle-seule, elle justifie mon excès de colère, mes variation d'humeur, mon besoin d’être auprès d’elle à la nuit tombée et mes renoncements devant tout rapprochement. Elle explique également pourquoi je m'enferme parfois dans de longs silences durant lesquelles mon coeur geint, se plaint, s’éteint. Dès lors, tandis que je reforme de mes bras une enclave proche de cette bulle d’ouate dans laquelle nous nous retranchons souvent, je repousse la peur d’être éconduit au profit de Raelyn. Sa peine compte plus que la mienne désormais et je sui prêt à lever le voile sur tous mes secrets à condition qu’ils suffisent à atténuer l’impact de mon comportement. Je ferai fi de mon orgueil pour lui présenter d’humbles excuses si, d’aventures, elle me maudit d’avoir instillé en elle des doutes tenaces quant à mes sentiments ou à mes intentions. Je ne m'embarrasserai de la réserve qu’à la faveur de mes souhaites pour un “demain” pourtant loin, bien trop à mon goût. Du reste, je répondrai à ses questions au sujet de ma soirée, de mes choix, de mes déductions par rapport à Noah. Je table tout sur l’honnêteté pour damer le pion à cette tristesse qui la transfigure, ce chagrin palpable qui m’est insoutenable. Je voulais qu’elle me comprenne, pas qu’elle ait mal et, quoique cette conséquence soit prévisible, je regrette d’avoir manqué de délicatesse ou de courage pour traiter l’objet de cette querelle en gérant mes émotions comme un adulte et non pas comme un adolescent à fleur de peau. Sauf que, sur tout ce qui nous concerne, je suis irritable. Aussi, ai-je jugé bon de respecter les prescrits de mon coeur en réfutant par avance toute amorce de discussion. Nul ne converse les nerfs à vif avec l’espoir de réparer un tort causé. Seuls les fous ou les fourbes s’y risquent sans craindre ou avec la volonté d’attiser le feu de la discorde dans l’âtre de la dispute. Ne sommes-nous pas comparables à deux bonbonnes de gaz dans une cheminée ? A chaque seconde, alors que j’ai capté son regard et que je le soutiens, mon coeur m’a menacé de s’arrêter pour me couper le sifflet. Et, quand bien même, je rêve de mes bras autour de sa taille, de sa respiration qui se brise dans mon cou, de la chaleur de son corps contre le mien pendant des heures, de lutter contre l’envie, de brider mes mains qui explorerait de nouveau les terres conquises hier, mais que l’ennemi s’est approprié, de m’endormir paisiblement qu’aucun cauchemar ne perturbe mon sommeil, de me réveiller enivré par l’odeur naturellement fruitée de sa peau. C’est mon objectif à court terme et je n’en démords  : tous les moyens seront bons pour arriver à mes fins.

Il semblerait toutefois que paie la sincérité puisqu’elle se décrispe malgré la proximité. J’en aurais soupiré de soulagement si elle n’avait teinté d’un échantillon de sarcasme. il a retenu mon souffle jusqu’à ce que je le juge peu percutant et, par conséquent, tolérable. Je ne fais pas mieux lorsque j’ai mal. Preuve en est, au comble de l'hypocrisie, je l’ai targuée de n’être qu’une égoïste quand je chante ses louanges à qui vient les entendre. Je lui suis infiniment reconnaissant de m’avoir rendu le goût à la vie et, quoique je ne sois pas derrière elle pour me laver de ma gratitude, je n’oublie pas. Plus tard, je lui demanderai pardon aussi pour cet affront-là. En attendant, je rétablis la vérité : je n’ai rien fait de préjudiciables envers nos deux coeurs et je l’assume. Pour ce faire, j’ignore son quolibet. Je me contente de la réalité stricto sensu, de l’émotion dans la voix et de la douceur dans le regard à présent qu’elle accède à ma requête. Elle s’est tournée vers moi. Elle a combattu je ne sais quel émoi pour m’affronter et moi, conscient de la difficulté qu’est de braver les affres de notre querelle de la veille, je l’enveloppe de mon attachement sans faille. Il déborde de tout mon être, sue par chaque pore de ma peau quand je lui tends la main, qu’elle s’en saisisse et que je soigne l’impact de cette rage dont je suis responsable. « Je n’ai rien fait. » ai-je répliqué soucieux de la tranquiliser. Ses yeux vert me supplient de me répéter sans que cille mon regard. Il est aussi franc que je ne suis droit dans mes bottes. J’opine même du chef et esquisse un sourire ravi que ses doigts s’entrelacent aux miens. Puis-je arguer que le pire est derrière nous ? Est-il légitime cet espoir alors que rien n’a été discuté et réglé ? Est-ce au contraire cavalier de respirer librement au point que mon angoisse disparaisse ? Je ne souffre pas moins de l’imaginer danser un tango avec de parfaits inconnus. En revanche, je me sens compris pour la première fois depuis le jour où j’ai pressé le détonateur qui a fait imploser notre couple et c’est rassérénant, apaisant, si bien que je ne chemine pas de suite vers la salle de bain. « J’ai dévasté ta salle de bain. » Sans trouver le temps de réparer les dégâts, mais ça non plus, je ne l’oublie pas. C’est ranger dans un coin de ma tête : ce sera réglé avant qu’elle ne m’horrifie en souhaitant rentrer chez elle. Comment suis-je supposé apprendre à dormir sans elle ? A vivre sans elle au quotidien quand nous avons partagé le même lit durant des mois, sans distinction d’état, que nous soyons ensemble ou séparé. « Ne te tracasse pas avec ça. Viens plutôt. C’est une connerie qu’il faut désinfecter. J’en connais qui ont perdu la main pour moins que ça.» l’ai-je taquiné, dénanti de mon panache, mais j’aurai au moins essayé.

Concentré sur mes gestes - il convient d’être délicat - j’ai réprimé sans difficulté l’envie de souligner que comme moi, trop régulièrement pour mon bien, elle me bouffe des yeux. A quoi bon interrompre le fil de ses pensées ? Je suis persuadé qu’elle conflue vers des objectifs qui nous seraient communs : nous comprendre, profiter de notre amnistie et de ce qu’elle pourrait nous rapporter en bénéfice. Une réconciliation ? Une vraie ? Une détonante ? Une qui ferait la part belle à tous les adages qui prétendent qu’un plat réchauffé n’est jamais aussi bon à la dégustation que le jour de sa préparation ? Ne serais-je pas incrédule que je prierais en jetant le coton grâce auquel j’ai nettoyé la plaie. Elle n’est pas profonde. Nul besoin de courir jusqu’à l’hôpital. Mon coeur battrait la mesure d’un adagio calme et serein si elle ne m’avait questionné sur les intentions dissimulées derrière mon mensonge. « Je ne sais pas exactement.» ai-je avancé après m’être raclé la gorge. « Tu m’as blessé.Je me suis senti incompris aussi. Et c’est tout ce que j’ai trouvé sur le moment pour essayer d'avoir moins mal. » Est-ce une vengeance ? Je ne ressens aucune rancoeur envers Raelyn. Etait-ce une leçon ? Je ne suis ni moraliste ni critique, juste une pauvre type incapable de gérer ses émotions autrement que par l’alcool ou l’impulsivité. Quant à sa volonté de répondre à mes questions, je ne sais comment y faire face tandis que je désinfecte sa paume. La remercier ? Secouer la tête vivement parce que je ne suis pas prêt ? Admettre que je suis mort de trouille à l’idée d’être soumis à la vérité nue ?   «Non. Pas maintenant. J’en ai beaucoup, mais...» Je flippe comme un gosse ? C’est inavouable. Je me contente donc de fouiller dans la boîte à pharmacie pour en tirer un pansement : c’est mieux que de relever vers elle des pupilles affectées et trahir le semblant de vanité qu’il me reste. « Là, je vais finir ce pansement. Et puis, je voudrais dormir… vraiment… dans un lit confortable et avec toi de préférence…» n’ai-je pas chuchoté : j’ai affirmé. « Mais, on en parlera oui. Je suppose qu’on a pas vraiment le choix ou que ça dépend de ce qu’on veut.» J’ai tapoté sa cuisse de ma main libre, mais l’autre, elle a gardé la sienne au chaud. « Et j’y répondrai aussi si tu en as besoin, qu’importe le sujet. »  Qu’il s’agisse de Lou, de Sofia, des raisons de mes choix, de mes sentiments. Plus rien ne sera laissé au hasard parce qu’il nous abîme, lui. Il est moins précautionneux que l’authenticité, moins que moi qui ne moufte pas, qui reste assis sur le rebord et la baignoire dans l’expectative d’un signe qui admettra que dormir dans mes bras sera le bienvenu.
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyMar 20 Oct 2020 - 16:00


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

« Je n’ai rien fait. » Il le répète, il capte mon regard du sien et en le sondant, j’ai envie d’y croire. J’ai envie d’y croire parce qu’il me semble dévasté mais sincère. J’ai envie d’y croire parce que, malgré ses mensonges, tout ne peut pas avoir été faux. J’ai envie d’y croire parce que si je me trompe, cela voudrait dire que je suis loin de connaître l’homme que j’ai fréquenté pendant sept mois et pour lequel j’ai développé des sentiments qui dépassent l’entendement, le mien en tout cas. Il hoche la tête pour appuyer ses propos, et je décide de statuer en sa faveur : c’est Amos que j’ai face à moi, pas un inconnu, pas un joueur ni même un tricheur et il ne me mentirait pas à me regardant droit dans les yeux.

Bien sûr, sous la coupe de la poudre blanche, moi je l’ai fait. Le débat est sans fin quant à savoir s’il convient de me tenir responsable de mes actes à cet instant là, lorsque j’ai promis que l’appartement était nettoyé de ma drogue. Moi, j’aime croire que je n’étais qu’un pantin entre les mains de mes démons, mais le comprend-t-il Amos ? Ne l’a-t-il pas lui même déjà expérimenté avec l’alcool ? Sobre mais en manque, pourrait-il mentir et duper pour un verre ? M’en tient-il réellement rigueur, au même titre que tout ce qu’il m’a reproché l’autre soir avant de m’enfermer dans ma chambre et sans me laisser de droit de réponse ? Je chasse ses questions qu’il faudra pourtant que je pose un jour. Je les chasse pour poser doucement ma main contre la sienne sans le quitter des yeux, si ce n’est pour lui pointer ma blessure du menton. Elle n’est rien de plus que le reflet de ma colère de la veille, mais elle est superficielle. Elle me brûle maintenant que j’y pense, elle me dégoute de ne pas avoir été nettoyée mais elle cicatrisera bien vite et dans une semaine elle ne sera plus qu’un vilain souvenir quand notre dispute elle a bien failli laisser en nous des marques indélébiles. Sa tromperie - peut-être n’en était-ce pas une à ses yeux - j’y ai cru et, s’il ne m’avait pas rassurée rapidement ou si je ne l’avais pas cru, nous aurions été bons pour la casse, au même titre que l'entièreté ou presque de sa vaisselle. Sommes nous encore réparables ? Je l’ignore au regard de tout ce qu’il m’a jeté à la figure la veille au soir. S’il pense les plus dures des critiques, j’en doute. S’il refuse de m’écouter quand je démêlerais le vrai du faux de ses accusations également. Mais ma colère et mon déchirement à l’idée qu’il se perde dans les bras d’une autre m’ont dotée d’une certitude que je possédais déjà au fond : j’en ai plus qu’envie, j’en ai besoin. « J’ai dévasté ta salle de bain. » Un mince sourire étire le coin de mes lèvres tandis que je réalise que, si je le savais, il ne l’avait jamais assumé à voix haute. « T’as fais ça, oui... » S’il a nettoyé le sol du verre brisé du miroir il ne l’a pas remplacé, et pendant les dix jours que nous y avons passé enfermés ensemble chaque passage par la salle de bain m’a rappelé sa colère et je crois que quelque part au fond, cela m’a fait du bien. Peut-être suis-je égoïste finalement, mais je l’aime à un point que je préfère le savoir en colère et souffrant que parfaitement indifférent. « Ne te tracasse pas avec ça. Viens plutôt. C’est une connerie qu’il faut désinfecter. J’en connais qui ont perdu la main pour moins que ça. » Je me laisse entraîner vers la petite salle de bain du catamaran et lorsqu’il se retourne pour attraper de quoi désinfecter ma blessure, je m’assieds sur le rebord de la baignoire sans oser le quitter des yeux.

A le voir s’appliquer à nettoyer ma main, ce qu’il me reste de colère fond comme neige au soleil. S’il n’ose relever les yeux vers moi, de mon côté je le dévore des yeux sans oser briser le silence. Je l’ai tant maudis ces dernières vingt quatre heures qu’à présent que je sais qu’il n’a rien fait et qu’il a avoué ne pas en être capable, je me sens fatiguée, vidée, et irrémédiablement attiré vers lui. Au delà du contrecoup, je soupçonne le soulagement et je n’ai plus qu’une envie, dormir douze heures d’affilées dans ses bras. « Je ne sais pas exactement. » Il me fuit encore et pourtant, je m’applique à ne pas le quitter des yeux. Il vaporise du désinfectant sur la coupure, il frotte avec un coton et je le soupçonne surtout de chercher à s’occuper les mains et l’esprit pour se donner une contenance. « Tu m’as blessé.Je me suis senti incompris aussi. Et c’est tout ce que j’ai trouvé sur le moment pour essayer d'avoir moins mal. » Pensive, je l’observe un instant avant de me risquer à une question. « Pour essayer d’avoir moins mal ou pour essayer de me faire mal à moi ? » Le cas échéant, je ne lui en voudrais pas. Je ne sais comment je me sentirais, et je puise dans mes souvenirs à la recherche d’un moment où, moi aussi, j’ai eu envie de le blesser à la hauteur de ce que je me sentais blessée, de le blesser à la hauteur de ce que je me sentais démunie et détruite.

Sauf que, volontaire ou pas, destiné à lui porter un coup fatal ou non, je l’ai blessé en août, je l’ai blessé en renouant avec les plus dégradant de mes instincts. L’idée me traverse l’esprit que moi aussi j’ai tenté de me faire du mal mais je la chasse puisque l’heure n’est pas à l’introspection : c’est Amos qui compte ou plutôt et par dessus tout, c’est notre relation. On ne se devait rien, dans les faits peut-être mais pas de coeur, alors je lui dois des réponses. Je le dois parce que suite à ses accusations j’ai compris qu’à éviter le sujet mes quelques incartades avaient pris des allures de blessure infectées : elles ont pourri sa confiance en moi, entaché ses certitudes quant à notre relation et l’ont même poussé à me diaboliser, allant jusqu’à m’accuser d’erreur que je n’ai pas commises. Comment lui en vouloir quand, hier soir, je me suis empoisonné l’esprit d’image de ses ébats imaginaires avec d’autres pour une simple phrase et un sous entendu ? Comment lui en vouloir s’il l’a effectivement croisé, l’abruti qui m’a laissée seule dès que j’ai commencé à convulser ? « Non. Pas maintenant. J’en ai beaucoup, mais... » Pas maintenant. Parce qu’il est vide comme moi et que, si nous avons beaucoup de chose à régler, lui aussi n’aspire qu’à mettre tout ça en pause le temps d’une nuit l’un contre l’autre. « Là, je vais finir ce pansement. Et puis, je voudrais dormir… vraiment… dans un lit confortable et avec toi de préférence… » A mon tour d’esquisser un sourire, un plus sincère et que ne laisse aucun doute sur ce que je pense de cette idée. Il pose doucement sa main sur ma cuisse et garde ma main sur laquelle il a appliqué un pansement dans la sienne. « Mais, on en parlera oui. Je suppose qu’on a pas vraiment le choix ou que ça dépend de ce qu’on veut. » « On en parlera. » Parce que je veux la même chose que toi. Je secoue la tête pour qu’il la comprenne, ma détermination, et je répète. « On en parlera. » Notre violente dispute de l’autre soir je ne veux pas la revivre, pas plus que je n’ai envie de partir et de quitter le bateau comme je l’ai prétendu. Je le pensais sur l’instant, persuadée de ne plus y avoir ma place s’il comptait aller en voir une autre, mais l’idée d’une séparation, une nouvelle, me serre le ventre. « Et j’y répondrai aussi si tu en as besoin, qu’importe le sujet. » En ai-je des questions ? Les premières qui me viennent à l’esprit concernent ses accusations de la veille. Le pense-t-il que je n’aime et ne m’intéresse à rien d’autre que ma personne ? Que je suis l’égoïsme personnifié ? M’en tient-il rigueur de lui avoir menti sous les effets de la cocaïne et parce que j’étais en manque quand lui m’a menti pendant des mois en étant en pleine possession de ses moyens ? D’autres, celles qui concernent ses mensonges pendant des mois et ses associations, méritent d’être plus réfléchies et je ne sais lesquelles sont avouables : il faudra dans les jours à venir que j’apprenne à les démêler celles qui doivent être tues de celles qui nous abimeraient si je les gardaient pour moi. Sir l’heure, je mets mon esprit en pause et j’utilise nos doigts liés pour l’attirer à moi et le rendre sagement dans mes bras. J’enroule les miens autour de ses épaules et je pose la tête contre son torse, fermant les yeux un instant. « Un lit comfortable, avec toi, l’idée me tente pas mal aussi. » Sauf que je n’ai pas pris de douche depuis qu’il m’a rejetée et que je n’ose calculer combien d’heures se sont déroulés, entre ma léthargie et ma transe enragée. « Tu me laisse prendre une douche et te rejoindre ? » En temps normal je lui aurait proposé à lui de se joindre à moi, mais ce soir, rien que le fait de m’endormir contre lui constituera un mieux. Je le garde un instant contre moi avant de doucement me reculer. « Je te rejoins. » Je l’affirme cette fois, ci, je ne pose pas la question. Et au sortir de la douche, j’enfile un pyjama propre, et je me glisse sous les draps contre son torse.
 






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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyMar 20 Oct 2020 - 17:53





DON'T LEAVE ME DRY


En d’autres temps, et par réflexe, j’aurais longé de ma bouche l’estafilade de sa paume pour y déposer des baisers que l’imaginaire collectif décrit comme étant magique. J’aurais terminé cette course lente sur ses lèvres après avoir flatté l’intérieur de son bras. J’aurais également fait fi de cette faim qui la tenaille pour nous sustenter de la plus charnelle de toute, histoire que la vie reprenne enfin son cours tranquille et serein. Or, ce soir, je suis sage presque malgré moi. J'ai envie d’elle évidemment. Entre notre proximité, ses chuchotements, cette douceur dévouée à ce qu’elle ne grimace pas tandis que je la soigne et que j'applique un pansement sur sa plaie, je me fais violence pour dénicher de mon esprit ses idées licencieuses. Toute dispute digne de ce nom doit être soldée par une réconciliation en bonne et due forme et, qui plus est, propice aux confidences et aux repentirs sur l’oreille. Je me présume encore trop fragile cependant, fragile du coeur tant il est meurtri par ses aventures. Tant que nous ne plierons pas le linge lavé par une conversation grave pour le ranger dans un bagage émotionnel que nous traînerons longtemps derrière nous jusqu’à l’abandonner sur le bord de la route, je ne me risquerai pas à cette audace de peur qu’elle s’achève sur un nouvel affront. Je ne veux pas lui coller encore au corps cette impression que je la rejette, signe notoire de mon désamour åson sens. Je n’en suis pas là. Au contraire, je me rends malade de chagrin à l’aimer jusqu’à la déraison. « Dans ce cas-ci, l’un ne va pas sans l’autre.» ai-je donc répliqué, levant les yeux vers elle pour la première fois depuis qu’elle m’a interrogé. Je jauge de l’impact de cette formule bien que je la nuance déjà. « mais je n’aime toujours pas ça, te faire du mal. »   La bienséance perd tout attrait dès lors qu’elle m’échappe un peu. Si son regard s’égare dans la contemplation du vide, je lui prête toutes sortes d’émotions à la faveur de Noah - quoique peut-être plus maintenant que je détiens son téléphone et qu’il ne contient rien d’incriminant - des reproches tus qui me seraient destinés ou de la peine d’être ma prisonnière. J’ai été heurté par cette déclaration quand je me suis imposé au loft en colocataire. J’y songe souvent aujourd’hui, plus encore depuis la veille. L’écrouer dans sa chambre m’a laissé un goût amer dans l’arrière-gorge. En se comparant à Sofia, en arguant mon absence de respect, elle a amplifié mon trouble et ma culpabilité, aussi ai-je décidé que nous resterons à quai désormais. Jack l’a sous-entendu : je ne peux pas aider Rae en puisant dans mes forces si elle n’a pas envie de s’en sortir. Je lui offre donc le loisir du choix puisqu’il n’est plus question de voguer sur l’océan pour la préserver de son addiction.

Vais-je le regretter ? Je l’ignore. Souffrirais-je si elle me demandait de la ramener chez elle ? Assurément. Au delà de mes bonnes intentions, je ne suis pas convaincu que j’accéderais à sa requêtes sans combattre. Dès lors, dans le doute, je confesse que j’ai besoin d’elle. J’avoue sans pudeur que je la rêve entre mes bras la nuit durant. J’admets qu’elles sont ma préférence, d’autant sur l’instant, compte tenu de nos anicroches et de ce lest dont j’allège ses épaules. « On repartira pas en mer. On va rester à quai. Tu as le droit de décider de rester ou non.» Elle est libre, libre de retrouver ses habitudes, de me fuir, même si j’ai peur, même si j’aurais mal à me saouler chaque jour jusqu’à l’anesthésie, même si ça ne serait pas sans conséquence. En apparence, je disparaîtrai de sa vie. Je veillerai sur elle, mais de loin. En attendant, tant qu’elle est encore là, près de moi et disposée à me rassurer de réponses à mes questions au terme d’un sommeil réparateur, j’entends bien en profiter à souhait. J’entends me repaître de sa présence jusqu’à ce que notre aparté sous couvert de sa convalescence n’ait plus de raison d’être.

Si notre échange semble se clôturer sur un silence, je ne le brise pas : il n’est pas dérangeant. Il est à l’inverse logique au vu de nos propositions respectives. Elles, elle nous laissent tous deux songeurs. Je nous soupçonne soumis aux même exercice : trier les questions utiles à ne surtout pas négliger de celles bien plus anodines qui ne règleraient rien. Ni elle ni moi ne sommes pressés de mener cette entretien qui pèsera lourd sur l’ambiance tantôt nuageuse que le vent, tournant, égayé. Il a chassé le brouillard qui s’étendait entre elle et moi telle une purée de pois et cette éclaircie, ,je ne suis pas le seul à la bénir. Tout comme moi, elle ambitionne de lézarder au lit sous un soleil de tendresse, Raelyn. A l’inverse, elle ne m’enlacerait pas. elle ne nicherait pas son oreille à proximité de mon coeur conquis et haletant. A cette cette initiative, j’ai répondu en l’entourant de mes bras. Malgré l’équilibre instable de notre assise - il existe plus confortable qu’un rebord de baignoire - je la serre même un peu plus fort contre torse. Bien entendu, c’est risqué. Elle parle de douche, de me rejoindre et les mots se mélangent dans ma tête. L’espace d’un instant, je me suis imaginé que c’était moi qui étais supposé l’accompagner pendant qu’elle se laverait des restes de sa colère. Heureusement, je me reprends de justesse. Je ne souris que faiblement, amusé par cette méprise attestant qu’il est des habitudes qui ne meurent pas, qu’il ne suffit pas non plus d’espérer avancer lentement pour endormir le désir. C’est illusoire de me figurer assez brave pour résister à moyen terme à notre attraction, à ma passion inexpliquée et ineffable pour cette femme. Je me promets toutefois de mettre du coeur à l’ouvrage pour notre bien, pour le sien. « Mange avant. Je ne m’endormirai pas sans toi de toute façon.» ai-je déclaré sur le ton du serment dès lors que tinte l’alarme du micro-ondes. Je suis trop ébullition pour accepter les attentions de Morphée : je préfère celles provenant de Raelyn que j’abandonne derrière moi au profit de la cuisine. Je lui ai préparé son assiette pour repousser le moment où je m’allongerai sans elle. J'étais prêt à dégainer les armes pour qu’elle m'octroie un coin de son parapluie, j’ai gagné sans batailler : ma joie est presque extatique. Elle n’est devenue jubilatoire qu’au moment où, groggy d’anticiper cette nuit sage et réconfortante, j’ai pénétré la chambre. Mes vêtements gisant au sol m’ont charmé de leur message évocateur : sa jalousie est l’écho de la mienne puisqu’elle n’a pas supporté mieux que moi qu’une impudente ou un quidam, selon le cas,  s’immisce dans notre relation.


J’ai rassemblé mes affaires par acquit de conscience avant de céder à l’appel des draps. Je m’y suis glissé après m’être brossé les dents en veillant à garder les yeux bien ouverts, si bien que j’ai perçu son pas du couloir à la cuisine et de cette pièce à la chambre. Mes tympans ont reconnu le bruit significatif de la soie de ses pyjamas lorsqu’elle caresse sa peau nue. La mienne a réagi au contact de ses mains et je me suis tourné pour lui faire face tandis que mes doigts, paradoxalement prudents et enhardis, s’aventurent sous le débardeur de son pyjama. Ils s’arrêtent à hauteur de sa nuque et je respire plus librement, assez pour m’autoriser à clore les paupières. « Tu te souviens de la première fois qu’on a dormi ensemble ? » ai-je soufflé, mon visage si près du sien que je pourrais deviner sans la regarder quelle grimace voile ses traits. « Pas volontairement, je veux dire. » Autrement dit : se rappelle-t-elle de cette nuit où j’ai décrété que je pourrais tout aussi bien rester là, aussi près d’elle que possible, sous prétexte qu’elle ne m’a pas jeté dehors ? Pourquoi n’en avoir jamais reparlé ? N’a-t-elle pas remarqué ma présence ? Dans les faits, ça n’a strictement aucune importance, mais j’aspire à étirer la nuit aussi longtemps que possible. Je chuchote pour le plaisir. Je nous garde de l’endormissement parce qu’une journée difficile nous attend bientôt, demain peut-être. « Tu étais habillée aussi… c’est devenu plus rare après. » ai-je ponctué, un sourire étirant mes lèvres inexorablement tentée par les siennes maintenant que j’ai ouvert un oeil.  
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyMer 21 Oct 2020 - 11:26


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

« Dans ce cas-ci, l’un ne va pas sans l’autre. » C’est un oui. C’est un oui déguisée en je n’ai pas fait exprès ou encore c’était inévitable mais cela reste un oui et je ne sais qu’en penser. Puis-je décemment lui en vouloir ? Certainement pas, et l’idée de lui en tenir rigueur et d’accoucher d’une rancune ne m’effleure même pas l’esprit. En revanche, je reste pensive et je me demande dans quelle mesure cela ajoute à ma peine et, dans quelle mesure, j’ai tenté moi aussi inconsciemment de lui faire du mal. Je ne l’ai jamais souhaité, même dans les moments où j’étais en colère et même dans ceux où je lui en voulais à en crever. « Mais je n’aime toujours pas ça, te faire du mal. » Sa précision met un peu de pommade sur mes plaies et elle a également l’avantage de mettre fin à mes tergiversations : peut-être qu’il l’a souhaité l’espace de quelques secondes mais il a détesté ça et surement s’en est-il voulu. Moi, pas pour comparer nos intentions et lui faire un procès quant aux siennes mais bel et bien pour l’apaiser et amorcer des excuses par rapport à la veille, je rajoute à voix basse. « J’aime pas ça non plus. J’ai jamais voulu te faire du mal... » Je ne baisse pas les yeux mais ma  voix s’éteint devant le constat que nous nous en sommes tous les deux fait beaucoup et que, à présent nous allons devons apprendre à cicatriser et à avancer avec. Après tout, les relations les plus belles ne sont-elles pas celles qui sont naît de cendres et d’épreuves ? Je pensais que nous en avions eu notre lot avec Sarah, visiblement j’étais loin de la vérité mais j’espère avoir raison de prendre la décision d’apprendre à nouveau à lui faire confiance. C’est un long processus que j’entame, un qui ne s’achèvera pas sans excuses, de sa part comme de la mienne, mais je sais que j’en ai envie et besoin. « On repartira pas en mer. On va rester à quai. Tu as le droit de décider de rester ou non. » Je plonge mon regard dans le sien et l’espace d’un instant je me demande s’il abandonne. Ma sevrage est trop frais pour que les risques de replonger soient proche de zéro ou même de la moyenne, mais peut-être l’ai-je convaincu la veille que je ne voulais plus être ici avec lui. Je ne peux lui en tenir rigueur puisqu’hier c’était le cas : mais ce n’était pas le résultat d’une longue réflexion et d’un abandon de ma part, simplement un constat tiré de notre dispute, la certitude que s’il en voyait d’autres ou même s’il ne faisait qu’y rêver je ne l’autoriserais pas à rentrer me voir après, encore moins à continuer de me prendre dans les bras simplement pour pallier à la solitude. « J’ai pas envie de partir... » Je m’ennuyais moins au loft parce que j’y avais au moins mon équipement sportif mais, au delà de ça, je ne m’imagine pas là où il n’est pas.

Je n’ai pas envie de partir mais mon besoin d’indépendance et de liberté fait que je ne peux plus non plus accepter qu’il m’enferme quand l’exercice de me dompter devient trop difficile. Nous devons trouver un équilibre, j’en ai désespérément besoin puisque le fait qu’il n’ait rien fait ou eu l’intention de faire ne change rien au fait que je me suis sentie comme son pantin la veille, mais ce n’est pas une discussion que nous aurons ce soir. Je ne le souhaite pas, sur l’heure je ne viens que trouver un peu de repos et surtout le faire dans ses bras, enveloppée par la chaleur de sa peau. Je réponds un à une pulsion lorsque je l’enlace, mais je fais taire mes instinct primaire qui me chuchotent de l’embrasser et d’entériner nos retrouvailles d’un ébat brûlant. Nos retrouvailles, elles ne seront complètes qu’après de longues discussions que nous ne sommes pas prêts à avoir ce soir et aller trop vite risquerait de gâcher nos chances d’armistices. Je profite quelques secondes, quelques minutes de trop de ses bras resserrés autour de mes épaules avant de me séparer doucement. Un brin de toilette ne sera pas de trop après deux jours entiers à mariner dans ma colère, mais je lui promets de le rejoindre. « Mange avant. Je ne m’endormirai pas sans toi de toute façon. » Je hoche la tête doucement avant d’attendre qu’il ait quitté la pièce pour me déshabiller et me glisser sous l’eau brûlante qui m’apaise, et je décide en sortant de prendre effectivement le temps d’avaler un morceau : mon ventre grogne et je ne sais plus à quand remonte mon dernier repas. Celui ci il me l’a préparé et je souris devant l’intention. Je n’en profite pas autant que je devrais cependant et, enhardie à l’idée de le retrouver et de retrouver ses bras, je ne termine même pas mon assiette. J’avale rapidement de quoi reprendre des forces mais j’abandonne le reste pour rejoindre notre chambre - elle l’est redevenue ou au moins pour ce soir - et pour me glisser entre ses bras. Ses doigts glissent sous mon débardeur et remontent le long de ma colonne vertébrale tandis que les miens s’enroulent autour de sa nuque. Je cherche ses jambes pour en coincer une entre les miennes, avant de poser ma tête contre lui. Hier nous bravions encore la tempête et je me fous que nos marques d’affections puissent sembler rapides : nous n’avons de comptes à rendre à personne d’autre, quelqu’un qui ne pourrait comprendre que nous avons besoin de cette trêve parce que nous ne sommes biens et entier qu’en présence de l’autre. « Tu te souviens de la première fois qu’on a dormi ensemble ? » Je décolle mon front de son torse pour relever mes yeux vers lui. Je me demande de quelle fois il parle mais je me souviens de toute façon des deux. « Pas volontairement, je veux dire. » La première donc, et un sourire étire mes lèvres. « Tu étais habillée aussi… c’est devenu plus rare après. » C’est un jeu dangereux que de penser à mon corps nu contre le sien, pour moi comme pour lui et je tente de chasser les images licencieuses qui m’envahissent l’esprit. A ne pouvoir assouvir mes besoin la nuit risque d’être frustrante et éprouvante mais je n’ai pourtant pas envie de m’endormir et de mettre fin à cet instant. « Merci pour le repas. » Cela n’a rien à voir, mais je me plais à le laisser mariner un peu. « Il aurait été meilleur si quelqu’un avait eu l’idée de me rapporter une pâtisserie mais bon. » J’ose tout et ne rougis pas de mon culot : mutine, j’esquisse un sourire avant de reposer doucement ma tempe contre sa peau. « Je m’en souviens. Je me suis réveillée pendant la nuit. » Il avait piqué mon orgueil et j’étais allée me coucher en laissant la porte ouverte. Je ne sais ce qui l’a motivé à me rejoindre et à m’attirer à lui. « J’espérais que tu me rejoigne, mais je n’y croyais qu’à moitié. » Parce qu’il m’était alors impossible à lire. « Et c’est vrai, j’étais habillée. » Autant qu’il est incontestable que je l’ai peu été après ça. Je décolle à nouveau ma peau de la sienne et je lâche sa nuque d’une main pour caresser son visage, ses pommettes, sa barbe et ses lèvres. « Mais avant ça, je me souviens aussi de la vraie première fois que tu m’as embrassée. Même si je ne sais toujours pas ce qui t’es passé par la tête, ni si tu cherchais simplement à m’allumer en me laissant là comme une idiote après ça. » J’esquisse une grimace amusée avant de replacer ma tête sur l’oreiller. « Et j’ai très envie de t’embrasser là. » A quoi bon prétendre le contraire : mon regard, certes planté dans le sien dévie bien trop souvent sur ses lèvres. Mais c’est loin d’être une bonne idée au regard de mon désir et de ma certitude que je ne saurais pas m’arrêter là si je m’engage dans cette voie. Alors je pose doucement mes lèvre dans son cou, si doucement que l’on dirait presque que j’ai peur de le briser, avant de replonger mes yeux dans les siens et de doucement clore mes paupières.







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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyMer 21 Oct 2020 - 22:07





DON'T LEAVE ME DRY


Si j’ai désiré la blesser en me prêtant une future aventure, je ne m’en gausse pas, je regrette. Je regrette au point qu’il me soit compliqué de plonger mes yeux trop longtemps dans les siens. Je me noierai dans cet océan de tristesse et d’incompréhension. Cette dernière, elle étouffe furtivement la flamme d’espoir qui brillait dans ses yeux depuis l’aveu de ma fidélité, non pas envers notre couple, mais nos sentiments. Leur réciprocité n’aura jamais été aussi éloquente que ce soir et, quoique je le doive à la tourmente, j’y puise la sagesse de ne pas interpréter quel émoi la traverse. Je m’interdis de me demander si elle est déçue, fâchée ou si elle s’interroge sur le message que suggère mon comportement. Je proscris les justifications interminables qui soulèvent en général plus de doutes que de certitudes. J’affirme au contraire qu’elle fut douloureuse pour nous deux, cette dispute. Je n’en tire d’ailleurs aucune fierté. Quant à ma satisfaction, elle est aussi éphémère que fugace, sans quoi je ne changerai pas d’épaule le fusil de mes obsessions : je décrocherais la lune pour la débarrasser de son addiction. Si la clé de mon plan n’était pas trop engagée dans la gâche du verrou de ma vengeance, j’aurais renoncé sans hésiter pour la retrouver. Toutefois, je n’ai pas le droit d’en faire ma captive, d’autant que mes chausses sont pleines d’erreurs. J’y ai enfoui mon association avec Lou, le supposé retour sur investissement qui en dépend, ce courage éhonté d’aimer Raelyn tout en haïssant son monde, ma dévotion à ma cause à son détriment. Tout s’explique évidemment. J’ai été tantôt naïf de croire qu’il suffit d’aimer pout tout accepter, présomptueux de nous envisager comme deux essentiels l’un pour l’autre et tantôt égoïste d’avoir négligé son équilibre au profit de mes projets. Ceci étant, lui nuire directement n’était plus mon but. Il l’a été, c’est vrai, mais à ‘l'instant précis où j’ai déchiré en songe mon contrat de mariage dans ses draps et dans ses bras, j’ai oeuvré à la protéger de mes belligérances. C’est devenu l’appendice à mon leitmotiv initial que de laver l’honneur de ma fille et de préserver celui de Raelyn.

Honnêteté est d’accepter que j’ai lamentablement échoué. Depuis, je répare comme je le peux. Je recolle les brisures du vase de notre couple avec la minutie d’un artisan. N’est-ce pas contradictoire que de l’enfermer dans la chambre ? De lui choisir comme babysitter une ennemie de par sa profession ? D’être un dictateur pour son indépendance et sa soif de liberté ? Un oiseau en cage est malheureux par essence. Aussi, suis-je surpris, non pas qu’elle se préfère avec moi plutôt que sans moi - je lui manque, elle l’a avoué du bout des lèvres il y a quelques heures - mais qu’elle ne saisisse pas l’occasion pour redéfinir les contours de sa convalescence. Comptent-ils parmi tous ces angles obtus que nous arrondirons demain ? Dois-je m’y préparer au matin ?   « Moi non plus.» ai-je consenti sans confier mes craintes liées à son départ. L’absence serait pénible, mais ma peur incoercible, c’est que la poudre lui souffle de me détester pour mes outrages et pour mes excès et qu’elle ne lutte pas pour la détromper. En outre, il est hors de question qu’elle s’imagine d’emblée qu’elle m’encombre. Elle serait loin de la vérité et, par chance, bien avant que j’ouvre la bouche pour dissiper un éventuel malentendu, elle me rassure en se lovant contre mon torse.

J’en profite évidemment. De la sentir ainsi blottie contre moi, je jouis du plaisir de réchauffer mon corps au sien, de vider mes poumons maintenant que ce geste autrefois normal dissipe mon angoisse et de glaner mon lot d’espoir entre ses bras. Je tremble également de la convoiter avec assez d’ardeur pour mélanger les mots et les invitations. Mon amusement est donc mi-figue mi-raisin. Ma déception est évidente quand prend fin cette accolade et lorsque sonne l’heure de sortir de la salle de bain. Pourtant, je la fuis et cette hâte, elle révèle qu’il s’agit en partie d’une échappatoire. Combien de temps serais-je demeuré sage à ses côtés quand l’envie de l’embrasser me surprend dès que je la respire, que sa poitrine se presse contre mon torse et que je me convaincs que les battements de son coeur sont rythmés par mon propre métronome ? Dans la cuisine, j’extirpe à la pince tous nos souvenirs épicés et les idées qui affluent dans mon cerveau pathologiquement accro à elle en lui préparant son assiette. Je convoque le sommeil après avoir rangé un peu et tandis qu’elle s’installe près de moi, tout près, si près que je m’enivre du contact de sa peau le long de mon bras remontant le long de son échine et qui repose contre sa nuque. Elle, elle n’est pas en reste : ses bras encerclent mon cou, elle noue nos jambes et appose en signature son front près de ma bouche.

Les effets de ce moratoire sont immédiats. Peu m’importe que cette paix soit provisoire. Je me sens déjà mieux, accompli malgré cette effrayante et habituelle évidence : je dépends d’elle. Il n’est pas question d’apaisement dans cette chambre, de soulagement ou de bonheur, mais de ma cohérence. Je fonctionne mal sans elle. je fais n’importe quoi quand je perds le contrôle et, qu’en conséquence, elle se méfie de moi comme si j’étais l’ennemi. dès lors, je retiens la nuit à l’aide d’une commémoration. Je ravive les couleurs de nos inattendus. J’hésite entre les deux qui m’ont ébranlé : un baiser dérobé et une nuit volée. Le premier était fougueux quand l’autre était chase, mais le conseil était identique. Il m’intimait à la prudence, m’invitait à limiter les échanges. Au lieu de ça, j’ai guetté ses gestes dans l’expectative d’une attention sans écouter les prescrits de la méfiance. Aujourd’hui, si je m’en embarrasse, c’est parce qu’elle badine, Raelyn. Elle marivaude de son humour narquois qui m’arrache un sourire et démultiplie mon désir. « Je t’ai déjà dit que ton mec n’avait pas de manière, mais tu t’obstines alors que je suis là, moi. » ai-je feint en dépit, néanmoins brûlé par l’aveu que ma place, mes privilèges et mes faveurs constituent le dessein le plus obsessionnel de mon existence. Il supplante ma vengeance et je n’en ai honte qu’au regard de ma peur d’être débouté et non plus celle de renoncer à Sofia.

J’y pense chaque jour, à ma fille. Elle me manque à chaque instant, mais j’ai compris. Elle ne sera jamais plus qu’un fantôme que je ressuscite en ranimant son sourire. Du reste, elle ne se relèvera pas en être fait de chair et d’os. Rae, en revanche, elle est bien vivante et tandis qu’elle encense de ses caresses mon cou, mes joues, mon front et ma bouche, j’ai le souffle coupé. Je suis incapable de parler : je ne touche plus terre. Je lévite à présent près d’un mètre au-dessus du sol puisque, comme elle, mon coeur pleure ses baisers. Comme elle, je m’en suis souvenu sur l’heure de mon incartade. Mais, n’est-ce pas pour m’éviter un impair que je ne l’ai pas épinglé, le “tout premier d’entre eux” ? « Je voulais surtout que tu n’arrêtes pas de le faire. Un peu comme maintenant. »  Ma conscience proteste dès lors que ma tête se penche vers elle et que mon nez taquine le sien. Il l’effleure, glisse sur la peau velours de ses lèvres. Qui de nous deux a craqué cette allumette ? Elle ? Moi ? Nous ? J’opte pour des torts partagés afin de réduire l’impact de ma culpabilité de chuchoter, audacieux, que :   « Moi aussi. » Moi aussi, notre passion exprimée dans sa plus simple expression me hante et saccade ma respiration.   « Et je suis pas certain d’avoir envie de résister pour être honnête.» Prétendre le contraire ne tiendrait pas debout : ce n’est plus mon nez qui frôle, mais mes lèvres à présent.   « C’est juste un baiser.» ai-je lancé sans y croire dans l’espoir de me dédouaner de ma faiblesse puisque je succombe malgré mes résolutions et le péril qui nous menace. Je cède en me jurant que ça n’ira pas plus loin pour une raison, une seule : elle mérite mieux que ça. Elle ne mérite pas que je démissionne devant ma frustration d’être plus à elle qu’elle n’est à moi.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyJeu 22 Oct 2020 - 11:58


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

« Moi non plus. » Encore une fois je n’ai pensé qu’à moi et mes envies - je le suis peut-être tout compte fait, égoïste - mais je n’ai surtout pas envisagé une seule fois qu’il me mette à la porte après m’avoir retenue hier soir lorsqu j’ai estimé le souhait, ou plutôt la pulsion et le besoin irrépressible de partir. Surtout lorsque, pour ce faire, il m’a chargée sur l’épaule à la manière d’un kidnappeur pour m’enfermer dans la chambre dans laquelle j’ai mes quartiers. Ça aussi, on en parlera, demain. Je n’envisage pas de troubler cette trêve instaurée ce soir sauf que nous n’ayons eu besoin de parler ou de poser des mots dessus. Je n’ambitionne que de retrouver ses bras, leur chaleur rassurante, et j’expédie rapidement tout ce qui a trait à l’aspect logistique. Je me douche en moins de deux minutes et je mange en un souffle pour venir me glisser à ses côtés sous les draps quelques minutes seulement après qu’il ait quitté la salle de bain et lâché ma main. Je réalise à nouveau à quel point il m’est nécessaire, plus que de me nourrir, plus que l’air que je respire et d’ailleurs, pendant ces quelques minutes sans lui, je suffoque.

Je me calme dès que j’enroule mes bras autour de sa nuque et que le sien remonte dans mon dos. Je ne m’apaise que lorsque mon front se pose contre la pointe de son menton et je ferme les yeux, respirant son odeur et profitant de la certitude qu’il ne porte pas le parfum d’une autre. Je le taquine en nouant mes jambes aux siennes et il me répond sur le même ton : léger, badin, à l’opposé des reproches que nous nous sommes envoyé au visage la veille. « Je t’ai déjà dit que ton mec n’avait pas de manière, mais tu t’obstines alors que je suis là, moi. » Mon mec. L’est-il seulement encore ? Au delà d’une simple blague qui fait écho à une autre, est-ce une façon de me dire qu’il se projette toujours à mes côtés ? Que je n’ai pas rêvé et que lui aussi rêve de nous recoller et de nous rendre plus beaux encore que nous l’étions avant que tout ne tombe en poussière ? « C’est vrai tu es là. » Plus sérieuse, je me replace pour m’installer plus confortablement et, surtout, pour dissimuler mon visage tandis que je lui fait un aveu. Je ne me cache pas parce que je mens et que je ne veux pas être prise en faute, je me cache parce que je me mets à nue et que je me sens vulnérable. « Mais c’est avec lui que j’ai toujours envie d’être. » C’est avec toi. Pas un autre et si je sais qu’il nous reste beaucoup de sujets à désamorcer pour le rassurer à ce sujet là, ça je peux l’admettre sans fard.

Il me parle de cette nuit durant laquelle il m’a rejoint pour passer sagement un bras autour de ma taille. Après des mois à souffler le chaud et le froid j’ignore ce qui dans mon attitude l’a poussé à baisser sa garde, et si je ne l’ai jamais évoqué la question me taraude à présent qu’il remet cet instant sur le devant de la scène. Moi j’en évoque un autre, un qui m’a autrement plus désarçonnée et où, pour la première fois, j’ai senti que je ne contrôlais rien. « Je voulais surtout que tu n’arrêtes pas de le faire. Un peu comme maintenant. » Mes doigts caressent ses joues et, songeuse, j’observe ses lèvres bien plus que je ne parviens à le regarder dans les yeux. Je ne le fais qu’à chaque fois que je parle, pour me laisser déconcentrer juste après. « C’est toi pourtant qui y avait mis fin et qui était parti. » Moi, j’ai oublié jusqu’à mon prénom dans ce baiser et j’aurais été prête à m’offrir à lui sur le champ. Aujourd’hui aussi, mais je sais qu’aller trop vite, que renouer avant de nous être laissé la chance de cicatriser nous desservirait. Alors je ne confesse que mon envie de fondre sur ses lèvres, bien qu’elle me semble évidente. Son nez glisse contre le mien, il taquine mes lèvres et je sens mon désir s’éveiller brutalement : je le réfrène bien que cela me coûte. « Moi aussi. » Suspendue à ses lèvres, mes doigts arrêtent leur course le long de leur visage. Ils s’attachent juste derrière ses oreilles, à la naissance de sa nuque, et je le maintiens fermement contre moi. « Et je suis pas certain d’avoir envie de résister pour être honnête. » « J’en suis pas certaine non plus. » Je chuchote, mais nous sommes de toute façon si proches l’un de l’autre que nous pourrions lire sur nos lèvres. Les siennes ne me communiquent-elle pas de toute façon tout ce qu’il y a à dire en frôlant les miennes avec une lenteur qui me rend folle ? « C’est juste un baiser. » « Juste un baiser... » Je ne sais qui de nous deux finit par céder à l’appel de ce baiser qui prend des allures de fatalité : il était inévitable puisque, de toute évidence, nous sommes toujou fous l’un de l’autre. Mon corps entier tend vers le sien lorsque nos lèvres se scellent pour ne plus se quitter,  pas même pour reprendre notre souffle, mais je tente de verser de l’eau froide sur le brasier de mon désir. Mes mains filent dans ses cheveux mais je finis par nous séparer, essoufflée et gorgée d’un désir dont je tente faiblement de me débarrasser puisque pour la première fois dans ma vie, je n’aspire qu’à faire les choses bien. « Il faut qu’on arrête. » Pourtant, il est si proche que je ne résiste pas à l’envie de sceller à nouveau nos lèvres. Je me détache pour murmurer tout contre les siennes. « Il faut qu’on arrête... » Je m’adresse autant à sa raison par la mienne. Cette dernière, elle est repoussée au second plan par mon coeur qui ronronne de plaisir. Je l’attire à moi pour nicher ma tête dans son cou, et, bien que la position soit inconfortable, bien que la frustration m’oppresse et me noue le ventre, je dors bien mieux dans ses bras que les dernières quarante huit heures.


❈❈❈❈


Je me réveille courbaturée mais dans la même position comme si, pendant que nos esprits se reposaient, nos corps n’avaient pas voulu prendre le risque de se lâcher. Je le lâche finalement et m’éloigne pour étirer mes bras et, tandis qu’il bascule sur le dos, je viens à nouveau presser mon corps contre le sien et je pose ma tête contre son torse. Mes épaules et mes avants bras sont ankylosés d’avoir dormi dans cette position, mais mon coeur esprit bat bien plus aisément que la veille. Je profite de ses bras refermés autour de ma taille quelques minutes de plus, je tente même de clore mes paupières pour prolonger cet instant de grâce mais je dois me rendre à l’évidence : je suis affamée et son ventre à lui gargouille. Des considérations plus pratiques nous rattrapent avec, derrière elle, l’ombre de cette discussion que nous ne pouvons éternellement repousser à demain. « On est pas obligé de se laisser mourir de faim, le lit sera toujours là dans quelques heures et... » Je laisse descendre mon bras pour attraper sa main dans la mienne, avant de rajouter. « Et moi aussi. » Je n’ai pas changé d’avis. Je resterais là, s’il me promet qu’à partir d’aujourd’hui il ne décidera plus pour moi.

Je me redresse, m'assois au bord du lit et finalement, je me relève pour me diriger dans le salon, Amos sur mes talons.     Tandis qu’il met en marche la machine à café et s’affaire pour nous préparer un déjeuner que je rêve gargantuesque je l’observe, le souffle coupé. « On pourra monter manger sur le pont et... » Je prends une inspiration et je tente de nier l’existence de cet étau qui me serre les entrailles. « Et si maintenant tu veux qu’on parle, je suis prête. » Je ne le suis pas complètement, certainement que lui non plus, mais nous n’aurons jamais le sentiment de l’être et si je redoute l’instant j’ai aussi envie de le metter derrière nous le plus rapidement possible.







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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyJeu 22 Oct 2020 - 16:22





DON'T LEAVE ME DRY


A la genèse de notre histoire, ne pas l’embrasser ressemblait à un défi duquel je me suis cru à l’abri des mois durant. Cette bravade, contre mes pulsions, elle était alors de synonyme de frustration ou de supplices selon la situation. Lorsqu’elle faisait mine de ne plus s’intéresser à moi au profit d’un client fortuné, plus jeune et plus beau que moi, je m’arrangeais pour souffler le chaud sur l’ambiance afin qu’elle se souvienne de mon existence quand son indifférence m’aurait normalement convenu. Ces autres fois où elle me tournait autour attirée comme un insecte par la lumière d’un réverbère, je jetais un froid entre nous en prétextant pour moi-même que je regrettais d’avoir happé son attention ou qu’il s’agissait là d’un machiavel stratagème servant les intérêts de ma vengeance. Tant de foutaises ! La vérité, c’est que j'étais Icare et elle, le rayon de soleil. Ma rancoeur n’a été sujette à nous rapprocher qu’une seule fois, le jour de notre rencontre. La suite est née d’une inclination pour ses sourires que l’aura motivée et, Dieu m’en soit témoin, prétendre choyer mon ego de ses attentions n’aura été qu’une excuse utile pour me nettoyer de ma honte, puisque mon inavouable désir était de devenir son obsession. Je rêvais de lui apparaître en songe dès lors qu’elle s’allongeait dans son lit et qu’elle s’en réveille en sueur, les joues rosies d’embarras et la tête pleines d’images qu’elle muerait en fantasmes, un à assouvir coûte que coûte et quel qu’en soit le prix, un à réaliser pour s’en défaire malgré les interdits, le danger, par amour du jeu, jusqu’à ce que cette tocade s'amplifie, se cristallise dans son coeur en sentiments nobles, inédits et étouffants. La question qui m’a hanté tandis qu’il s’opérait entre nous une révolution, c’est pourquoi ? Pourquoi risquer de me prendre les pieds dans le tapis ? Pourquoi nourrir de si malsains désirs à son égard puisqu’il était écrit que je ne me relèverais pas de cette chute sans dommage ? Que je serais l’arroseur arrosé ? L’homme appris pourtant pris ?

Aujourd’hui, la réponse à cette interrogation est évidente : nous avons été taillés l’un pour l’autre, Rae et moi. Sa nuque et ses seins ont été galbés pour mes paumes, son corps pour épouser le mien, sa bouche pour s’allier à la mienne. Au contraire, pourquoi nous dépouillons-nous d’orgueil pour admettre à mots cachés que nos voeux convergent dans la même direction ? Pourquoi nous en émouvoir ensemble au point que le noeud de nos jambes se resserrent et que nos doigts caressent ou pressent la peau de l’autre avec fébrilité ? « Je suis sûr qu’il savoure sa chance. » ai-je murmuré tandis que je range mes souvenirs, les paupières closes et le coeur bouffi d’espoir, les entrailles remuées par leur sincérité ou leur intensité. D’instinct, j’en partage un qui éclaire nos traits d’un sourire. Le suivant, celui qu’elle dépose entre nous, ce sont mes pensées les plus grivoises qu’il ranime. « Oui. Mais, il n’empêche que j’avais envie de toi. » Au même titre que toutes ces fois où mon corps a frôlé le sien, de la même manière que sur l’heure pendant que je lutte pour ne pas lui dérober un nouveau baiser, un baiser qui, comme le premier, nous abandonnera pantois, hagard, suffoquant et fiévreux parce qu’il sera cousu dans l’étoffe du tissu de la passion sans être achevé. Au même titre que j’en tremble à chaque fois que j'effleure ses lèvres des miennes en lui offrant des excuses pour qu’elle capitule et elle l’a fait… à moins que ça ne soit moi… je n’en suis plus certain. Je ne suis plus assez lucide maintenant que le moteur de la locomotive à vapeur tourne à plein régime : nous l’alimentons du charbon qu’est notre amour et mes mains se veulent déjà moins sages. Elles se baladent à l’envi le long de sa silhouette avec l’espoir que leur course ne sera pas interrompue par la raison. Je dois m’y fier, à cette trouble-fête. Et, tandis que Raelyn frémit sous mes doigts et que je me sens désespérément à l’étroit dans mon propre corps, je lance un SOS simultané à la bienveillance et à la prévenance, qu’elles me viennent en aide à la seconde. « On doit. » m’ont-elles permis de répondre au tac au tac à une Raelyn en ébullition. « Pas comme ça.» Cette remarque, je l’ajoute après cette ultime minute à profiter de la chaleur de ma convoitise. ” Pas comme ça, non. On ne se réconciliera pas sur des malentendus. On ne fera pas l’amour sur nos problèmes.” Nous nous endormirons plutôt serré l’un contre l’autre, le coeur battant tambour jusqu’à ce qu’il s’apaise, jusqu’à ce réveil presque trop brutal.  

∞∞∞∞∞∞∞

Je grimace comme un ado fatigué d’avoir veillé tard quand il y a pourtant à l’école : je n’ai pas envie de me lever. Sauf qu’elle gigote, Raelyn. Elle ajuste cette position alambiquée dans laquelle nous avons sombré, sans broncher du reste de la nuit. J’étais bien là. De mémoire d’homme, j’affirme ne plus avoir aussi bien dormi depuis des lustres, depuis notre rupture. Pendant cette séparation, j’ai été agité de cauchemars qui, ce soir, n’ont pas repris leur droit. Il m’ont offert une paix royale et, mon estomac grondant, soucieux de retenir le temps qui file, je fais mine de l’ignorer, de le cacher en basculant sur mon flanc pour être le plus près possible de Rae. « C’est long quelques heures. » ai-je bougonné en embrassant son front. J’ai respiré son parfum et j’aurais juré m’en être nourri.   « Et je n’ai pas faim, tu te fais des idées. » Je suis trahi par mon propre corps et, quoique je prenne le temps de m’étendre, j’abdique.   « C’est bon, tu as gagné, même si j’ai besoin de dormir au moins cent ans encore.» J’ai accumulé tant de fatigue que j’ai l’impression d’avoir pris dix ans en un mois, mais ce n’est pas le problème. Celui qui me tracasse, c’est qu’au réveil du soleil je ne sais plus comment me comporter. Puis-je l’enlacer pendant qu’elle s’avance dans la cuisine ? Ai-je le droit de lui prendre la main ? Est-il autorisé d’embrasser son cou ? Ses tempes ? Son nez ? Ses paupières ? Son menton ? Ses lèvres ? Difficile de statuer… je ne peux pas me décider pour un détail comme ses jambes pendant dans le vide alors qu’elle s’est assise sur mon plan de travail. L’esprit toujours brumeux, je nous fais couler deux cafés et sors une poele de mon armoire par réflexe. Je ne sais pas ce dont elle a envie. Je m’active derrière le fourneau pour ne pas trop penser que, bientôt, si ce n’est de son initiative, ce sera de la mienne d’ouvrir le dialogue et je balise, parce que je ne suis pas doué pour ce faire et définitivement mal préparé. Le serais-je seulement un jour cependant ? Mon coeur bute contre sa bonne volonté et j’en soupire. J’aimerais tant que nous puissions faire semblant de rien jusqu’à l’oubli. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à avouer : l’histoire nous l’a prouvé à maintes reprises. Mais, celles-ci ne sont-elles pas primordiales ? Les ignorer n’est-il pas source d’interrogation ? D’angoisse ? De doute ? D’introspection ? Avant d’ouvrir la bouche, j’évalue grossièrement nos chances de survie si j’éludais son invitation. Le résultat est proche du nul, du zéro pointé. « Après manger ?» Ou pendant si elle est pressée… pas maintenant. Pas quand j’ouvre à peine les yeux. Aussi, ai-je terminé ces préparations que nous avons porté ensemble jusqu’au pont.

Dehors, les températures sont agréables : le printemps approche à grands pas. Pourtant, j’ai froid et, avant de me jeter à l’eau, je suis redescendu chercher un plaid et nous servir du café. Ce n’est qu’à mon retour, engoncé dans une couverture trop chaude pour la saison - est-ce bien normal d’ailleurs ? - que j’ai eu l’impression de jeter ma voiture contre le premier mur venu, ma cuillère mélangeant le sucre de mon café. « Je ne sais même pas par où commencer. » Ce qui me torture le plus ou, au contraire, ce qui m’inquiète le moins ? Dois-je envisager un long crescendo en lieu et place de son strict opposé ? Comment nous éviter de grimper à l’échelle de violence si les aveux nous déplaisent ? S’ils sont trop affligeants ou décevants ?   « Pourquoi et comment.. ça me semble être un bon début. » Pourquoi t’être offerte à des pourceaux… comment as-tu trouvé le courage… Ce n’est qu’un échauffement, bien sûr, et déjà j’enchaîne : « Qu’est-ce que tu cherchais ? Du plaisir facile ? Tu en as trouvé ? A quel point ? » Sous-entendu, ont-il été de bons amants ? M’auraient-ils supplanté si l’un d’entre avait trouvé entre tes cuisses les clés du portail de ton coeur ?   « Combien ? » Je l’ai observé gravement dès lors que je sais - et je suis certain qu’elle le devine - que l’une des questions à venir traitera de leur intimité. Elle sera d’une indiscrétion sans précédent. Elle sera également aussi assommante que deux coups de poings sur les tempes, mais j’ai besoin de l’entendre, cette réalité. J’en ai besoin pour évaluer ce qu’ils m’ont volé et qu’il me faudra reconquérir. En attendant, je me prépare au pire en vérifiant ce que les termes suivants dissimulent : « Qu’est-ce que ça veut dire, “je ne te devais plus rien” ? » Que tu avais cessé de m’aimer ? Que tu réapprends seulement parce que j’ai forcé les choses en t’enfermant sur le loft, puis sur le bateau ?  
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Raelyn Blackwell
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MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyJeu 22 Oct 2020 - 19:45


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

Il confesse que, des semaines avant que nous ne craquions il me convoitait déjà et je fonds. Je le sais, je l’ai toujours su mais je crois qu’aujourd’hui, après avoir tantôt pensé qu’il m’avait manipulée et hier soir qu’il avait tourné la page et était prêt à en désirer d’autre, je me galvanise de sa confession. Il m’a désirée dès que j’ai instauré entre nous ce jeu de séduction dans lequel il a sauté à pieds joints. J’ai fait naître en lui des pulsions dont il a certainement eu honte puisqu’il était marié, et je puise dans la force de notre attraction pour calmer les battements de mon coeur. C’est idiot bien sûr, et c’est inefficace puisque certes ils ne battent plus d’angoisse, mais me voilà au prise avec de nouveaux émois ou plutôt, des émois du passé qui n’ont jamais disparu. Ils explosent quand ses lèvres frôlent le miennes et qu’un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Il prennent toute la pièce et envahissent la pièce et mon corps lorsque nos lèvres se retrouvent avec passion et moins d’empressement qu’il y a quarante huit heure. Ce baiser me semble tout droit sorti d’une autre époque, une ou nous vivions dans notre bulle et à l’appris des dégâts que le monde extérieur peut occasionner sur notre couple. Je nous sépare, tente de me raisonner mais, tout en contradiction j’attrape à nouveau ses lèvres pour inviter sa langue à danser avec la mienne. Mes mains redécouvrent sa nuque, l’arrière de son crâne et le sommet de sa colonne vertébrale. L’une d’entre elle redescend, mon bras se noue autour de sa taille et elle repose dans son dos. Mes lèvres quittent doucement les siennes et, si je me répète que nous devons faire taire notre désir avant qu’il ne nous consume, je suis au bord du précipice. Je ferme les yeux et prends une longue et profonde inspiration. « On doit. » Je plonge mon regard dans le sien : il est plus assuré et plus ferme que moi si bien que je tente de me nourrir de sa volonté. « Pas comme ça. » Pas comme ça. Nos retrouvailles, je les imagine parfaites et sans la moindre ombre au tableau. Je vois la chose comme une explosion, et je veux le faire l’amour sans qu’il pense à ceux qui m’ont touchée cet hiver. A ce moment là, je ne veux qu’il pense qu’à moi et qu’à nous et à personne d’autre, et j’use et j’abuse de cette certitude pour reposer sagement ma tête dans son cou et m’endormir malgré notre position alambiquée.


❈❈❈❈


C’est le jour qui me réveille, le jour et peut-être aussi la faim mais ce qui me percute en premier, c’est l’odeur de sa peau. Je garde les yeux fermés le temps de la respirer un peu plus longtemps, avant d’étirer mon corps qui me demande un peu plus de considération. Mon coeur a tenu les rênes pour lui depuis plusieurs jours, dans ses hauts comme dans ses bas si bien que j’en ai oublié les plus vitaux des besoins. J’ai la bouche pâteuse d’être déshydratée, je suis exténuée en plus d’être courbaturée et mon estomac se plaint de concert avec celui du brun. « C’est long quelques heures. » « Il y a les canapés là haut. Et le teintures du pont. » Le lit peut bien nous partager, quelques heures. « Et je n’ai pas faim, tu te fais des idées. » Son ventre choisit cet instant pour gargouiller et j’explose de rire. « C’est bon, tu as gagné, même si j’ai besoin de dormir au moins cent ans encore. » Il referme son bras autour de ma nuque pour m’attirer à lui et embrasser mon front avant de me libérer, et je me contente d’enfiler une maille blanche pour le suivre à la cuisine. Je me hisse sur le plan de travail en évitant les pans recouverts d’éclat de porcelaine - il a rangé la majorité de mon carnage mais demeurent quelques vestiges - en l’observant avec attention. « Tu peux dormir cent ou deux cent ans de plus tant que c’est dans cette chambre là. » Tant que c’est avec moi. Tant que tu me tiens contre ton corps et dans tes bras. Sauf qu’avant de ranimer des conversations plus badines et légères, je sais que nous avons une discussion à avoir et, si je l’appréhende j’ai autant envie de la mettre derrière nous. Cela m’a torturé hier et me torture depuis que j’ai ouvert les yeux que de me demander s’il y a des choses qu’il ne serra pas capable d’entendre et qui sonneront notre fin. Si tel est le cas, je crois que je préfère arracher le pansement rapidement plutôt que de continuer à me bercer d’illusions. « Après manger ? » Je hoche la tête doucement. « Quand tu veux. » Je réponds dans un souffle et lorsqu’il s’affaire à la préparation du repas - je ne sais s’il convient de le qualifier de petit déjeuner ou de déjeuner - je ne dis mot? Je ne le quitte pas des yeux mais l’angoisse revient et elle paralyse mes membres. Devoir porter les différentes assiettes jusqu’au pont nous évite au moins de nous poser la question de savoir si nous pouvons nous prendre la main. Par contre, lorsqu’il ramène des couvertures et qu’il s’installer sur le canapé, j’ai mal de ne pas oser le rejoindre pour me lover contre lui. Nous allons parler de mes aventures, celles qui ont entaché notre relation si bien que j’ai peur qu’il le prenne comme une insulte, et moi son hésitation et sa distance comme un rejet. Alors je m’installe en tailleur et si j’attrape ma tasse de café pour donner le change, j’ai l’estomac trop noué pour manger, bien que affamée. « Je ne sais même pas par où commencer. » Il n’y a pas de mauvaise questions comme il n’y en a certainement pas de bonne alors je me contente de ne pas baisser les yeux et de poser le regard le plus doux possible sur lui, pour l’encourager. « Pourquoi et comment.. ça me semble être un bon début. » Je hoche la tête doucement. Pourquoi j’en ai ressenti le besoin. Comment les choses se sont déroulées, je suppose (mal). « Qu’est-ce que tu cherchais ? Du plaisir facile ? Tu en as trouvé ? A quel point ? » Les questions s'enchaînent et ma gorge se serre. Je comprends que s’il ne savait par où commencer, c’est parce que de dizaines de questions le torturent et qu’elles se poussent toutes devant le portillons. Je ne lui coupe pas la parole, je le laisse venir à moi en tentant déjà de formuler une réponse franche et honnête mais moins maladroite que celle de la veille, lorsqu’il m’a mise au pied du mur. « Combien ? » Certainement moins que ce qu’il se présume, si j’en crois ses mots jeté au détour du couloir. « Qu’est-ce que ça veut dire, “je ne te devais plus rien” ? » Sa voix se brise et mon coeur avec. J’abandonne la tasse de café sur la table basse puisqu’elle ne me servait qu’à trouver une contenance, et je plonge mon regard dans le sien.

« Trois. Et j’ai rien trouvé du tout. » C’est facile de répondre à cette question là. C’est aussi par là qu’il me semble judicieux de commencer pour tout remettre en contexte. Je n’ai pas trouvé la force de me laisser toucher par mille homme, mais par trois. « Je sais que c’est trois de trop. Mais trois. » Trois de trois au regard de ses sentiments, mais surtout trois de trop au regard des miens que j’ai bafoué et piétinés. Je soutiens son regard, ma voix ne tremble pas mais j’ai du mal à ne pas me laisser gagner par l’émotion et la fébrilité, et je suis incapable de le cacher. « Je… J’ai pensé que c’était terminé. Après tes confessions, après Lou. J’ai pas cherché à me venger mais je voyais pas d’autre issue que... » Que notre fin. Qu’une rupture. Je n’ose terminer ma phrase et, de toute façon, ma voix se brise. « Mais tu me manquais à un point... C’en était intolérable, j’avais envie de m’arracher le coeur pour ne plus penser à toi nuits et jours. J’ai cru que t’oublier serait moins douloureux que de te laisser me manquer à ce point. J’ai cru que j’en étais capable et j’ai cru que c’était la solution. » Je prends une inspiration, je me laisse le temps de me recomposer avant de poursuivre. « J’étais en colère contre toi, je me sentais trahie et je me suis détestée d’avoir tant besoin de toi malgré ça. J’ai cru que tu m’obsèderais moins si je t’exorcisais. » J’ai voulu me punir moi d’avoir tant besoin de toi. « Et ce ”je ne te devais plus rien” c’était une connerie. Parce que je me suis sentie sale et malheureuse à chaque fois. Je… Tu m’as prise en défaut hier et j’ai pas su quoi te répondre d’autre. » J’ai mal d’en reparler. J’ai mal d’appréhender que mes révélations et cette conversation ne nous éloigne. Je pose ma main sur le canapé, doucement, en espérant qu’il vienne y placer la sienne. « Mon intention a jamais été de te faire du mal. » Je respire mal et j’ai l’imperssion que d’un coup, il fait bien trop chaud pour les couches de vêtements que je porte. J’étouffe et je me sens engoncée dans mon pull pourtant léger. « Je veux pas t’oublier. J’en suis pas capable, et c’était pas la solution. Je regrette parce que ça m’a fait plus de mal qu’autre chose. » De laisser ces hommes qui n’étaient pas lui me toucher. « Et surtout je regrette de t’en avoir fait. » Et du reste, je suis si fébrile et perdue que j’espère avoir répondu à sa question sans en avoir la certitude.








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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY Empty
Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyVen 23 Oct 2020 - 2:08





DON'T LEAVE ME DRY


Sans exagération aucune, j’aurais vendu mon âme au Diable pour rester couché, auprès d’elle, pour que perdure cette accalmie, pour retarder l’heure des conversation graves et parce que je me sens moralement mieux, mais physiquement je suis en petite forme. Mes muscles sont douloureux d’ailleurs et pas seulement à cause de notre position somme toute peu naturelle durant cette nuit de prudes retrouvailles. Je suis patraque, mais elle a raison, Rae. Avec ou sans nous, le soleil se lève, le monde tourne et si nous sommes soumis à peu d'obligations, il en est quelques-unes impossibles à ignorer : la faim, la soif pour l’instinctif et l’honnêteté comme le courage d’aborder notre mise au point à l'image d’un dû. C’est notre dette du jour pour honorer cette trêve, mais pas de suite. Pas alors que mon estomac grogne - elle en rit d’ailleurs : à lui seul, il a ruiné mes arguments - et pas maintenant que je m’éveille à peine. Je ne suis pas un gars du “matin”. Elle l’a appris lorsque nous évoluions tel un couple, quand nous n’avions pas à nous demander si nous saluer d’un baiser était autorisé, si nous cajôler avant de poser pied à terre est inconvenant ou non. Elle l’a intégré par la force de l’habitude et je mettrais ma main à couer qu’elle ne l’a pas oublié. Si, dans la cuisine, assise sur mon plan de travail, elle s’avance sur ce terrain miné en jetant sur le séjour des regards circulaires qu’elle entrecoupe d'oeillades pour mes gestes machinaux, c’est sa façon de m’assurer qu’elle ne se dégonfle pas, que la veille, dans la salle de bain, elle n’a pas menti en assurant qu’elle nuancerait mes doutes en rétablissant en douceur la vérité. Elle a bel et bien l’intention d’user de la sincérité comme d’une arme redoutable contre mes hypothèses, mais n’est pas à double tranchant finalement . Me rassurera-telle, sa réalité ? Sera-t-elle plus moelleuse que de l’ouate ou plus rugueuse que du papier de verre ? Avec lequel enveloppera-t-elle mon coeur en cette fin de matinée ? Cette discussion rendra-t-elle notre rupture inéluctable ? Pourquoi ai-je la désagréable impression que notre réconciliation ne dépend pas seulement de ses aveux, mais également de la pertinence des questions que j’ai ressassées pendant son absence, triées, émondant les plus malsaines d’entre elles au profit de la poubelle des inutiles et en surlignant celles qui sont si capitales que nous ne pourrons pas les esquiver. J’ai peur tandis que j’enchaîne des préparations plus salées que sucrées. Je ne suis pas davantage à l’aise dès lors que nous transférons nos assiettes d’une pièce à l’autre.

Au dehors, la lumière est une agression pour ma rétine. Avaler deux cafés n’a pas suffit à me secouer les puces et à m’insuffler l’envie de passer un coup de chiffon sur l’ardoise chargée de notre histoire. Pourtant, je me lance dans l’arène après avoir avalé moins de trois fourchettes de mes oeufs. Mon appétit a été écrasé par ma crainte de cueillir dans ses explications des fruits plus gâtés que ceux de mon imagination. Je n’ai plus qu’une hâte : en finir au plus vite, arrêter un choix sur ce que j’envisage notre avenir sur une note positive ou sur une touche inverse. Je déballe donc mon paquet en hésitant peu, en pesant mes mots afin qu’ils soient à la fois univoque et dépourvus de reproches dans le timbre. Ma couverture sur mes épaules, ma tasse de café entre les mains - je la serre bien plus fort que je ne le devrais - je ne la quitte pas des yeux. Ils sont suspendus à ses lèvres, aux expressions de son visage, à l’intensité de son regard figé au mien. Que dit-il si ce n’est qu’elle est fébrile elle aussi ? Que je me prends trop la tête ? Qu’aucune de mes interrogations n’ont de sens ? Que je suis culotté puisqu’au vu de ce qu’elle considère comme une trahison, le nombre et les raisons ne me regardent plus ? Est-ce ce qu’il fallait comprendre dans ce “je ne te devais rien” ? Pour cette remarque-là aussi, je réclame des éclaircissements parce qu’elle contribue à ma douleur. Elle a mis en lumière que, de nous deux, j’étais bien plus attaché à notre relation qu’elle ne l’était elle-même étant donné la vitesse avec laquelle elle l’a balayée en se roulant dans la luxure avec… trois voleurs. Trois. Trois de trop, c’est évident, mais tellement moins par rapport au compte que j’ai tenu secrètement et qui grossissait d’heure en heure. Trois incartades de trop qu’elle justifie avec tant d’éloquence et de justesse oratoire qui me bouleverse. Je suis renversé par ses révélations parce qu’elle déshabille son coeur, Raelyn. Elle le dévêt de son armure. Il est nu, devant le mien et peu à peu, mon mal s’évapore. Bientôt, il n’en restera plus qu’un échantillon avec lequel je parviendrai à composer le temps d’avaler la pilule. J’en suis convaincu dès lorsqu’elle confesse un ressenti en diapason avec le mien. Je n’ai pas souffert seul de l’absence. Elle vivait un deuil, le deuil de nous, et la vie ne m’a-t-elle pas enseigné que chacun l’apprivoise à sa façon ? Que c’est libre de droit et de choix même si elle s’oppose à nos convictions ? N’est-ce pas le moment de tirer profit des leçons du destin pour une noble cause ?

Je pourrais fixer mon attention sur le chiffre et ne plus l’écouter que d’une oreille. Ce serait légitime du point de vue de mon orgueil étant donné qu’il digère mal qu’elle réprime ses sentiments dans des ébats charnels. Or, je n’entends que les termes “intolérables” penser à toi” et je réalise que ma possessivité m’a biaisé. elle a comblé les espaces laissés vacants par le déni. J’ai réfuté la plus sombre de mes peurs en nourrissant ma jalousie des images de ces délices sexuelles dont je n’étais pas l’instigateur. J’ai alimenté ma sensation d’être le parent pauvre de notre association amoureuse pour ne pas affronter en face le fond du problème : ma culpabilité. Je déteste tant lui faire du mal que je me suis bercé de l’illusion que c’était sa faute si nous n’étions plus : elle a manqué de confiance en moi. Et, peut-être ya-t-il toujours du vrai dans mon analyse. Sauf que ça n’a plus d’importance. Le primordial, c’est que j’ai scénarisé un drame dans lequel j’étais le héros crédule victime d’une punition injuste. Le principal, c’est que la vérité est plus belle que mes mensonges. Le capital, c’est c’est les battements accélérés de mon coeur qui donne la réplique à ces “je t’aime” qu’elle sème et dissimule ça et là derrière la sémantique de son monologue. Dès lors, comme elle, j’ai posé ma main sur la banquette, mes doigts frôlant les siens, timidement, pour ne pas perdre de vue notre objectif : arracher les chardons de l’allée du temple de notre amour. « Tu as revu Tobias ? Vous vous êtes défoncés ensemble ?» Est-il le premier nom sur ta liste, ce qui serait à mon sens impardonnable ? Si l’autre s’appelle Noah, quelle est l’identité du dernier ? Qui étaient-ils exactement ? Connaître leur identité changerait-il la donne ? Je m’équilibre sur un non : ils sont pour elles sans visage et sans nom. « Et Noah ? » Suis-je crédule de me fier aux indices délivrés par ton téléphone au détriment de mon intuition ? « Il était là par hasard ou...» me suis-je enquis, la voix brisée par un émoi dévastateur : l’effroi. « J’ai cru que… que c’était ton nouveau type, un de passage puisque j’en ai croisé un autre, mais un avec qui tu te réveillais le matin, qu’il te préparait ton petit-dej… Enfin, tu vois le genre. J’ai cru que vous partagiez une sorte de routine qui était à nous...» Et à nul autre si ce n’est Aaron. «Tu l’as fait ? Avec lui ou un autre ?» Mon timbre s’amenuise : il est plus proche du chuchotis de l’aparté faute à ma réserve. Qu’adviendrait-il si je ne m’étais pas trompé ? S’il m’avait effectivement remplacé pour lui permettre de m’oublier ? A-t-il été la dernière étape du processus de son processus de désamour ?   « C’est ça qui me fait le plus de mal. Le reste... » Ce qui m’a empêché d’épouser son corps offert quelques jours auparavant, c’est une conséquence, pas une cause. « Je peux faire avec.» Avant moi, elle a cumulé les amants. Jamais ça ne m’a freiné : qu’est-ce que trois de plus ? A peine un panneau “stop” sur la voie qui nous mènera à nouveau l’un vers l’autre si nous jouons de patience. « Parce que je veux pas que tu m’oublies, je veux pas t’oublier, je veux plus que tu essaies de m’exorciser. Je veux plus que tu me manques ou te manquer, ou en tout cas pas comme ça.» J’ai risqué un sourire alors que, cette fois, mes doigts s’entrelacent aux siens pour la tirer doucement vers moi. Elle est trop loin, bien trop loin de moi qui ai terriblement besoin d’elle. « Je l’ai jamais voulu et je regrette la façon dont j’ai amené les choses. J’aurais dû t’en parler plus tôt, mais j’avais peur. J’avais peur que la vérité nous achève... j'avais peur d'être le seul à avoir envie d'essayer de recoller les morceaux.» Et pour de bon, cette fois.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptySam 24 Oct 2020 - 13:53


Don’t leave me dry
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY 873483867

J’ai mal de me mettre à nu, mais j’ai plus mal encore de me voir hésiter pour faire des choses en apparence aussi anodine que prendre sa main dans la mienne. J’ai envie de la prendre, j’ai envie de l’attirer à moi et de me lover contre lui pour combattre mon appréhension. J’ai envie de nouer mes bras autour de son cou pour perdre mes doigts dans ses cheveux sans avoir à me demander si, le jour levé, j’ai le droit de le faire. J’ai envie d’être à terme capable de mettre à nouveau des mots sur ce que nous sommes, un autre que ex puisqu’il me semble atroce, je n’en ai pas des ex, et que je ne veux pas de ce statut pour nous. J’ai envie de pouvoir l’embrasser sans avoir l’impression de devoir lui demander la permission ou de me trahir et me faire du mal. Alors je me jette à l’eau. Je tente de ne pas réfléchir aux mots qui sortent de ma bouche puisque leur teneur m'effrayerait, moi qui repoussait loin de moi toute sorte d’attachement avant lui, avant de me jeter corps et âme dans notre relation. Je confie à quel point j’ai eu mal, à quel point je n’ai jamais cessé de penser à lui, même lorsque j’étais avec d’autre, à quel point je me suis sentie sale et malheureuse à chaque fois. De ces ébats dont je redessine à peine les contours, je n’ai retiré aucune jouissance, qu’elle soit physique ou psychologique, puisque mon coeur et mon esprit sont restés tournés vers lui tout ce temps. Mais je me suis entêtée, j’ai cru qu’avec plus de drogue et plus d’alcool je parviendrais à l’enterrer quelque part dans mon esprit où il cesserait de me faire du mal, ou je cesserai d’avoir le coeur serré et la gorge nouée à chaque seconde et, dans les bras de ces quelques hommes, je n’ai pas été grand chose d’autre qu’une poupée de chiffon. Mon esprit, il avait quitté le navire plus longtemps avant que je ne scelle nos lèvres ou me laisse embrasser.

Emue et angoissée, je pose doucement ma main sur le canapé, en espérant qu’il la voit et attrape mes doigts dans le siens. Le geste est si discret que s’il me rejette, je pourrais prétendre n’avoir rien fait et m’épargner l’humiliation et la peine qui en découlerait. Mais il avance sa main, les doigts frôlent les miens timidement et je les caresse tout aussi délicatement. Des questions, je me doute qu’il en a mais au moins, il est toujours là. Il ne s’est pas mis en colère et ne s’est pas levé pour s’éloigner de moi. Dans ses yeux je ne lis rien d’autre que de la tristesse et de l’émotion. Est-ce qu’il comprend ? Est-ce qu’il me croit lorsque je lui dis que ce n’était pas là ma façon de lui rendre la monnaie de sa pièce, que je ne voulais pas qu’il souffre et que je suis désolée de lui avoir fait vivre ça ? Que j’ai envie de pouvoir reprendre mes actes et de les effacer ? « Tu as revu Tobias ? Vous vous êtes défoncés ensemble ? » Je secoue la tête sans avoir besoin de réfléchir. « Non, je l’ai pas revu. » Je me dépêche de l’affirmer puisque je ne veux qu’il le pense. Je sais que le contraire serait une faute qu’il considérerait peut-être comme impardonnable et, puisque je ne l’ai pas commise, je le luis assure sans une once d’hésitation. « Et Noah ? Il était là par hasard ou... » Je ferme doucement les yeux et je secoue la tête. J’ai compris qu’il l’a cru mais une fois encore, il n’en est rien. Mes incartades, elles n’ont ni prénom ni visage. Elle ne recroiseront plus notre route puisqu’elle n’évoluent pas dans notre univers et qu’elles n’étaient que des types anonyme ramassés en boîte de nuits. « Il s’est jamais rien passé avec lui. C’est Alec qui l’a envoyé pour prendre de mes nouvelles ou essayer de me tirer je ne sais quel vers du nez puisque je l’ai envoyé se faire foutre. » Je réalise les histoires que son esprit malade de jalousie a pu lui conter, et je rajoute. « Je lui ai claqué la porte au nez juste après ton départ. » M’a-t-il réellement cru capable de coucher avec un autre alors que j’avais dormi, même sagement, à côté de lui la veille ? M’a-t-il diabolisée à ce point ? S’est-il raconté que je n’avais jamais été honnête ni rien ressenti ? Ces questions ne serviraient à rien d’autre que de me faire mal : je ne peux lui tenir rigueur de ce qu’il a pensé lorsqu’il était lui aussi profondément malheureux à cause de ce que j’ai fait. « J’ai cru que… que c’était ton nouveau type, un de passage puisque j’en ai croisé un autre, mais un avec qui tu te réveillais le matin, qu’il te préparait ton petit-dej… Enfin, tu vois le genre. J’ai cru que vous partagiez une sorte de routine qui était à nous... » Mon coeur se serre rien qu’à cette idée et je tends un peu plus ma main vers la sienne pour nouer mes doigts autour des siens. Comment lui en vouloir d’avoir été si dur s’il s’est imaginé à ce point supplanté ? Comment lui reprocher sa violence verbale quand, la veille, j’ai eu envie de l’étrangler pour le crime d’en avoir simplement touché ou embrassé une autre ? « Tu l’as fait ? Avec lui ou un autre ? C’est ça qui me fait le plus de mal. Le reste... Je peux faire avec. » Je secoue la tête, je la secoue avec vigueur et de toute mes forces sans oser le couper. Je peux faire avec. Ai-je le droit d’y croire ? De penser que cela signifie qu’il veut nous redonner une chance et que, le crime d’avoir laissé d’autres froisser mes draps il me le pardonnera ? « Parce que je veux pas que tu m’oublies, je veux pas t’oublier, je veux plus que tu essaies de m’exorciser. Je veux plus que tu me manques ou te manquer, ou en tout cas pas comme ça. » Mes doigts se resserrent autour des siens si fort que je prends le risque de lui broyer la main : parce que j’ai besoin de plus. J’ai besoin de le serrer contre moi. J’ai besoin de ses mains qui caressent doucement mon dos et j’ai besoin de nicher ma tête dans son cou. Il ne veut pas que je l’oublie. « Je l’ai jamais voulu et je regrette la façon dont j’ai amené les choses. J’aurais dû t’en parler plus tôt, mais j’avais peur. J’avais peur que la vérité nous achève... j'avais peur d'être le seul à avoir envie d'essayer de recoller les morceaux. » Je secoue la tête à nouveau et je déglutis difficilement. Je tente de garder la face parce que cette conversation le mérite, mais ma gorge est nouée faute à l’émotion. « Je l’ai pas fait. Ces types étaient tous de passage, ils sont partis après avoir eu ce qu’ils voulaient et moi, je voulais rien de plus. » Je ne voulais même pas ça. Je me suis fait du mal volontairement, espérant ainsi que le déclic viendrait et que, petit à petit, je parviendrais à l’effacer. « Trois types, trois fois, j’ai revu aucun d’entre eux. Je… Je me souviens même pas de leur prénom. » J’ai honte de le confesser, mais ne me connaît-il pas ? Ne se doute-t-il pas que j’ai de toute façon trop consommé pour garder le moindre souvenir de ces soirées ou en tout cas, rien de mémorable ? « Je suis rien pour eux, ils sont rien pour moi. Et certainement pas toi. » Ils ne sont pas lui. Je n’ai rien partagé avec eux de semblables à ce que nous nous partagions. Je n’ai pas ressenti un millième de ce que je ressens lorsque lui pose un regard gorgé de désir sur ma peau. Si cela ne tenait qu’à moi, nous ne parlerions plus d’eux et ils ne seraient déjà plus qu’un détail oublié de l’histoire. « Tu me crois ? »

J’ai besoin de savoir que oui. J’ai besoin de savoir qu’il cessera de se torturer à cause de mes aventures parce que, comme je le confesse, j’ai envie et besoin d’avancer avec lui. « T’es pas le seul. T’es loin d’être le seul à avoir envie de ça. » De recoller les morceaux. D’être à nouveau un nous. « J’ai essayé de me convaincre que non, mais ça m’a frappé au visage à l’hôpital. Je veux pas que ça soit terminé. » Je me mentirais si je prétendais que je l’ai déjà voulu.







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Message(#)(Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY EmptyDim 25 Oct 2020 - 20:25





DON'T LEAVE ME DRY


Elles sont fatigantes, ses émotions variables qui, selon la question, accélèrent ou décélèrent les battement de mon coeur. Chacune d’entre elles s’accommode d’ailleurs d’un lot d’appréhension qui, par chance, va crescendo. J’ai eu tout le loisir de les penser, de réfléchir à leur formulation et de les classer en fonction de leur gravité. L’objet réel de sa quête, il comptait parmi les plus capitales et, bien entendu, je suis remué qu’elle ait tenté de m’évincer quand moi, j’y croyais encore. C’est comme un coup de poing dans l’estomac : c’est déplaisant et douloureux, mais je ne lui en tiens pas rigueur. N’ai-je pas souhaité l’oublier moi aussi ? En arrivant sur le catamaran, n’ai-je pas entrepris de nous creuser une tombe, dans la terre rendue sèche par nos sentiments et à mains nues ? N’ai-je pas , comme elle, abandonné devant la complexité de la tâche ? Elle est la quadrature du cercle : impossible. On n’apprend pas à un coeur épris par surprise à désaimer par la persuasion. Seuls les couples qui se sont construits sciemment et lentement grâce à la raison ou par la faute du dépit sortent grandis de cette apprentissage. Nous, nous n’avons jamais été de ceux-là. Ni Rae ni moi n’avons choisi de tomber amoureux sous prétexte que la solitude était devenue, par la force des choses, un précipice à combler urgemment de peur de glisser, d’y tomber et d’en mourir. Notre relation s’est érigée sur l’émotionnel. Je serais donc hypocrite, aujourd’hui, de blâmer ses tentatives maladroites de m’arracher à sa peau. Je le serais d’autant plus qu’elle s’est fixée des limites qui m’apaisent. Elle n’a pas renoué avec Tobias. De ce que je comprends de sa vitesse de réaction, elle n’y a pas songé quand il aurait volontiers battu de la queue si elle l’avait sifflé, le fils de Mars. Aurait-elle était poussée dans le dos par la vengeance, après m’avoir maudit de tout son coeur, qu’il est le chien galeux qu’elle aurait pris en adoption, fière d’elle, satisfaite et assez retorse pour que j’en sois informé. Or, elle l’a abandonné à la fourrière. Elle n’a pas détaché sa laisse du poteau des mis à l’écart : elle ne l’a pas approché. J’en suis convaincu et j’aime ça. J’aime imaginer que cette précaution aura été le fruit d’un espoir, de la prière d’être un jour capable de me pardonner - si tant est qu’il me faille l’être -, de comprendre mes motivations ou d’accepter que je n’ai pas agi contre elle, mais pour mon enfant. Sa mort n’a pas modifié l’ordre des mes  priorités. C’est une révolution que d’avoir réalisé, il y a peu, qu’il était temps que je procède à une révision de mon schéma de pensée en cessant de soupirer sur mon passé pour mieux me concentrer sur l’avenir. Ne m’ouvre-t-il pas grand les bras maintenant que Noah n’est plus suspecté d’être mon remplaçant ?

En fouillant dans mes impressions, je constate que, la vérité rétablie, je n’éprouve plus que de la désolation envers ma bêtise. Lui, frappant la porte quelques heures après que j’aie remonté son téléphone et que j’aie abandonné ses clés dans la serrure, c’était un quiproquo digne d’un Vaudeville écrit par un auteur débutant. La blague était de mauvais goût. La coïncidence, téléphonée. Elle aurait levé les yeux au ciel de tous les spectateurs et je me demande aussitôt quelle diablerie m’a rendu aveugle à la vulgarité de cette comédie. Elle était destinée aux ignorants, aux naïfs un peu fous qui ne lisent jamais entre les lignes. L’ai-je été à cause de la ma culpabilité ? Le cas échéant, dois-je comprendre qu’il est l’heure de m’en débarrasser ? De ne plus la traiter en amie ? De l’observer avec défiance comme s’il s’agissait d’une adversaire à prendre au sérieux ? D’une sirène qui, lorsqu’elle chante, endort le bon sens des bienséants navigateurs ? Peut-être. A voir. J’y réfléchirai. Je me pencherai sur l'hypothèse lorsque les doigts et les mots de Raelyn ne soulèveront plus en moi le poids léger du soulagement. Il se manifeste par un sourire engageant et un frisson le long de l’échine, car il est tendre, ce contact avec sa menotte timide qui s’est posée entre nous. Il chuchote à mes peurs des promesses rassurantes et je me détends. Je me décrispe assez pour confier le fond de ma pensée et la recevoir dans la mienne, cette main avec laquelle je jouais du bout des doigts. Elle l’est autant que l’absence de jugement dans son regard. Elle ne s’offusque pas de mes prédictions et, quoique je ne sois pas fier de mes excès, je les regrette moins. L’aurait-elle lu, le script du rôle qui m’aura été distribué pour donner corps à cette histoire ? Y aurait-elle alloué un soupçon d’énergie si je n’avais feint d’être infidèle ? J’en doute, mais je ne lui en veux pas. Moi-même j’ai parfois besoin d‘un électrochoc pour que j’observe les faits de plus loin que le bout de mon nez. Un autre m’est souvent nécessaire lorsque mes confidences ressemblent à des déclarations d’amour. C’est néanmoins une tâche plus aisée qu’à l’accoutumée que ma mise à nu. Elle n’a pas rechigné, Rae. Et, en outre, je n’ai rien à perdre, mais tout à gagner d’asseoir mes aveux du taxi. Ô, évidemment, je n’ai pas de “je t’aime” éloquent qui empeste le romantisme à lui lancer au visage. Je n’ai pas de pétales de roses à jeter à ses pieds pour certifier de mon authenticité. Toutefois, je ne cache pas que je suis habité par le désir fou de reprendre notre histoire où nous l’avons laissée. Pas trop vite afin d’éviter les pièges, mais paq trop tard non plus. Quand nous aurons digéré sera le mieux. Lorsqu’elle sera également assez forte pour être “elle” en toutes circonstances et non pas cette ombre menteuse contrôlée par l’addiction.

Comme je tremble à nouveau à l’idée qu’elle ne soit pas prête, je crains qu’elle ne déploie un éventail d’arguments qui jetterait mes espoirs dans la fosse aux lions, sans arme et sans armure. Je présume que ces derniers justifient l’émotion dans sa voix, celle-là même qui naîtrait de la peur de me blesser une fois de plus. Alors, comme elle, je m’accroche à cette poignée de main. Je presse la sienne aussi fort qu’elle finalement et j’implore mon coeur de ne surtout pas perdre pied, de ne pas vaciller pendant qu’il avancera à reculons pour sauver les restes de mon orgueil. Je suis transi d’inquiétude à mesure qu’elle ponctue de redites que ces gars-là, ces trois types aux allures de fantôme dans sa vie, ne représentaient rien. Pour peu, je la secouerais d’aller droit au but, d’arracher le pansement sans simagrées, dans l’éventualité où ses voeux pour le futur ne concorderaient pas avec les miens. Et, pourtant, tout ce qui sort de ma bouche est un « Oui » franc et massif, un « Oui, je te crois. » dénué de toute rancoeur, un « Oui et je crois même que je comprends.» soufflé avec conviction, qui n’admets aucun connecteur d’opposition, qui respire l’authenticité tandis que j’approche. Je me déplace sur la banquette pour réduire un peu de cette distance entre nous dont je ne veux plus. Ce geste, c’est une invitation à poursuivre et le témoignage de mon impatience. Il est plus évocateur que mes yeux qui la dévorent, qui lui adressent le message subtil de mettre un terme à cette torture et, enfin, elle s’exécute. Elle n’a pas traîné, en réalité. C’est moi qui me suis montré trop pressé. C’est moi qui ai brûlé de l’enlacer, d’embrasser son front, ses paupières, son nez et, finalement, ses lèvres. C’est moi qui en rêvait, de ces douceurs coutumières, pour sceller cet accord rédigé en ces termes : “Peu à peu nous marcherons l’un vers l’autre.” Et, c’est encore moi qui n’ai pas hésité à récolter mon dû sans réclamer d’autorisation particulière. De ma main libre entourant sa taille, je nous ai ramenés l’un à l’autre et, me rassassiant de ce baiser qui, comme la veille, débute sur une anacrouse - une mesure complète induit plus de fougue et de passion - je me sens plus proche de l’optimiste que je ne l’aurai été durant ces mois de doute, si proche que j’en balise. Et, si je gâchais tout ? Et, s’il convenait de discuter du cadre avant de pousser des “hourra” ? Que veut-elle, exactement ? Ou, pour être plus juste, comment s’imagine-t-elle reconstruire la tour de lego dans laquelle nous avons donné un grand coup de pied ? Soucieux de ne rien précipiter, j’ai conclu cette note avec en point d’orgue mon front gardé contre le sien. « J’espèrais que tu le dises. Et, j’espère aussi que tu es armée de patience parce que…. je ne sais pas comment m’y prendre. » ai-je toutefois avoué, pris à la gorge par l’émotion.

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