« C’est quoi cette merde, encore... » Assis dans la salle d’attente dans le hall de l’hopital, Amos et moi contemplons toute la misère du monde. En comparaison, face à ces pauvres gens dont la peau semble tomber en lambeau et se couvrir de plaies et furoncles en tout genre, j’ai l’impression que mon bras paralysée n’est qu’une promenade de santé. « Je veux pas rester là... » Je souffle dans son cou pour que lui et lui seul l’entende. J’ai un mauvais pressentiment, nous ne devrions pas être ici et certainement pas y rester. « On devrait peut-être sortir, que je fume une cigarette. L’air est étouffant ici. » Sa main s’attache autour de ma taille et je le suis docilement, soulagée qu’il ne tente pas de me convaincre de rester. Dans chaque recoin de l’hôpital, une mère pleure son enfant ou une veuve son mari. Effrayée, j’ai peur de frôler le moindre malade et qu’il me contamine de ce mal dont nous ignorons tout. « Là encore, ça me rappelle les histoires que me racontait ma mère. » Je secoue la tête, toujours dépassée par les événements et les explications d’Amos qui ne me convainquent pas. « C’est impossible. C’est impossible ce qu’il se passe... » Mais l’eau, c’était du sang, on a pas rêvé. « T’as encore… Vu des choses ? » Des choses qui n’existent pas vraiment ? J’ai peur de poser la question et de le blesser, mais je me souviens encore de ses mains sur mon coup. « J’étais persuadé l’avoir laissé sur le plan de travail de la cuisine. » Il plonge sa main dans sa poche et en ressort l’amulette. Moi je fronce des yeux et je n’ose pas la toucher. Elle tourne dans sa main et semble vouloir nous tirer dans une direction. « Mets surtout pas ce truc autour de ton cou. » Moi, le bijou de m’inspire aucune confiance. Mais il semble de plus en plus déterminé à nous entraîner à lui suite du cortège de brancards. « Je crois que… je crois qu’ici aussi ils se passent un truc. Viens on va voir. » Je serre ma main dans la sienne et je hoche la tête. Avons nous raison de faire confiance à cette maudite amulette ?


Win : L’amulette les conduit directement jusqu’à la morgue : bingo ?
So close : Ils sont interrompus par la sécurité qui veut les escorter jusqu’à l’extérieur.
Fail : L’amulette les perd dans les couloirs de l’hôpital.

Sur la route nous avons rencontré tout une panoplie de curiosités, plus atroce et morbide les unes que les autres. Un homme a foncé dans un mur en voiture et si j’ai détourné le regard, si Amos l’a aisément évité, je n’ai pas pu m’ôter de l’esprit que ça avait l’air volontaire. Alors si cette amulette est liée à tout ça d’une façon ou d’une autre, je n’arrive pas à m’ôter de la tête qu’elle peut être traître ou dangereuse. Elle semble vouloir nous guider dans une direction, mais est-ce pour nous aider ? Est-ce un piège au final ? Tout à l’heure ce n’était pas le cas, tout à l’heure grâce à ses instructions nous avons redonné au fleuve de Brisbane sa couleur initiale. « Je ne sais pas. Je… Mais, elle nous a aidé tout à l’heure. On peut pas considérer qu’elle est une menace. Elle est plutôt la clé de quelque chose. » Moi, je la regarde toujours d’un oeil méfiant mais je hoche la tête : il a raison, nous devons au moins vérifier. « Il y a eu combien de morts aujourd’hui, Rae. C’est flippant, ce truc. » Mes yeux suivent le même chemin que ceux d’Amos. Ils se posent avec horreur sur les brancards que transportent les ambulanciers. Les corps sont recouverts d’un plastique noir, et je doute que ce soit pour que les patients se reposent. Tous les deux, nous avons aussi failli y rester et ça me fait froid dans le dos, alors je resserre mes doigts - ceux qui bougent encore - autour de ceux d’Amos. « Tu crois que c’est les furoncles qui ont provoqué la mort de tout ces gens ? » « Les furoncles, l’eau du fleuve, la momie que tu as vue… » J’ai l’impression que nous nous sommes couchés dans un monde normal et réveillés dans un cauchemar, un univers rempli de danger. « Si j’avais passé autre chose que le bras à travers le halo... » Il a cessé de fonctionner, qu’en aurait-il était de mon coeur ? J’ai manqué de prudence et je le paye à prix d’or, mais cela aurait pu être pire.

Etrangement, nous pénétrons dans la morgue sans être dérangés. Elle est vide de vivants, mais il n’y a même plus de place pour ranger tous les cadavres dans des casiers si bien que certains brancards ont été abandonnés au milieu de la pièce. « Je pense qu’il faut qu’on évite de toucher les... » Les corps. « Cette maladie, les furoncles, on ne sait pas ce que c’est. » Ni si c’est contagieux. Je préfère perdre mon bras qu’en être recouverte et vouloir arracher ma peau. Un casier s’ouvre devant nos yeux, et je jette un coup d’oeil à Amos avant de m’en approcher, main dans la main avec mon compagnon.


Win : Le casier est vide, la tablette est dedans mais à présent il faut trouver comment la détruire.
So close : La tablette est dedans mais quelque part sous un corps.
Fail : Le casier renferme juste un corps qui sent la pourriture.

« Ouais, mais ce n’est pas arrivé. Ce n’est pas arrivé et on va veiller à ce qu’il ne t’arrive rien d’autres. » Il me couve d’un regard protecteur et j’esquisse un sourire de deviner qu’il songe déjà à comment faire en sorte que je reste en sécurité. Certes, mon indépendant s’insurge et elle me pousse à lui rétorquer que je n’ai pas besoin que l’on me protège mais les scènes de ce matin m’ont secouée et, pour la première fois depuis l’annonce de ma grossesse qui fut un vrai choc, j’ai eu peur pour l’enfant qui grandit dans mon ventre. « Ne rien toucher. Très bien. Et, ça a l’air d’être virulent. » Sinon, comment expliquer qu’en une nuit, qu’en quelques heures tout ait déraillé de la sorte ? « Comment c’est possible que ça se propage si vite ? » Nous pénétrons dans la morgue et, s’ils sont pourtant enfermés dans des sacs mortuaires, les corps empestent une odeur de pourriture. Ils sont mort cette nuit ou aujourd’hui, si bien que je ne comprends pas. Un casier s’ouvre, et le corps qui le contient a l’air d’être dans un état de décomposition avancé. « Putain. Ce corps, il est répugnant. Presque décomposé déjà. Ils auraient pu lui fermer les yeux. » Je détourne les yeux, prise d’un haut le coeur. Peu sensible, je suis armée pour ce genre d’horreur et j’ai assisté à des scènes d’une rare violence, mais je ne peux rien contre l’odeur qui me donne envie de rendre le contenu de mon estomac. « Faut qu’on fasse vite ou je vais vomir. Pourquoi il s’est ouvert ce casier ? » Est-ce encore la magie - dieu que je me trouve ridicule rien que d’y penser - de l’amulette ? Est-elle en train de nous aiguiller vers le cadavre là ou le reste du contenu du casier. « Il a l’air…. vivant ou c’est moi ? » Alors que je tente de respirer doucement, je reporte mon attention sur le corps en fronçant les sourcils, avant de dévisager Amos. « Tu le vois aussi, non ? Qu’il respire ? » Doucement je secoue la tête. « II bouge pas. » Pourtant, mon amant blêmit d’un coup d’un seul. Il a l’air effrayé et fait même quelques pas en arrière en me tirant derrière lui. « Amos, qu’est ce qu’il se passe ? Il ne bouge pas, il est mort. » Impossible de le raisonner, je devine qu’il est en proie à une hallucination, à nouveau. Alors je me dégage et je fais le tour pour me placer face à lui. Je prends son visage entre mes mains et plonge mes yeux dans les siens. « Calme toi, respire. C’est dans ta tête, comme tout à l’heure tu te souviens ? Il n’y a que des cadavres ici. » Et ils sont bels et bien morts.


Win : Le charme se brise quand l’amulette file dans les airs vers le corps pour se poser sur le torse du cadavre qui devient poussière : la tablette apparaît.
So close : Le charme se brise, et le courant saute : les voilà dans le noir dans la morgue #ambiance
Fail : La sécurité débarque et les met dehors : pas de chance, il va falloir réessayer à la nuit tombée.

Mon amant semble aux proies avec quelque chose d’effrayant et, si j’en crois les quelques indices qu’il m’a donné avant de sombrer, j’en déduis que pour lui le mort de relève. Sauf qu’il s’agit d’une hallucination et qu’il ne craint rien, mais je ne suis pas rassurée pour autant. Et si le pouvoir de l’esprit était tel que, persuadé d’être étranglé par ce cadavre imaginaire il suffoquait et réellement ? Si au contraire, en me plaçant face à lui j’avais pris la place de la créature dans son hallucination et qu’à nouveau il refermait ses mains autour de ma gorge ? Il cligne des yeux à deux reprises, son visage entre mes mains et, finalement, il revient à lui. Le soulagement qui s’empare de moi est sans précédent. « Je vais bien. Je vais bien... » Je pose mon front contre le sien et c’est dans cette position que nous sommes surpris par la sécurité. Moi, je tente de tirer Amos par le bras pour qu’il laisse tomber de peur qu’il soit pris pour un fou. Je sais qu’il ne l’est pas, comme lui j’ai assisté aux phénomènes paranormaux de cette journée mais pour quiconque n’ayant rien expérimenté, tout ça ne tient simplement pas debout.

Nous sommes raccompagnés manu militari à la sortie et, mon bras “mort” pendant toujours le long de mon corps, je me demande quel est notre prochaine étape. « Bon ben, retour à la case départ. » « Oui… Pourtant, je suis certaine d’avoir senti quelque chose dans cette salle… J’ignore quoi et comment, mais j’ai la sensation qu’on doit y retourner. » L’amulette, rangée dans sa poche, gesticule comme un diable. « J’ai pas l’impression que voir un médecin nous aidera. Il faut attendre ou... » Je jette un oeil à mon bras paralysé sous le coude. « Attendre… Oui. » Sa main glisse dans la mienne, celle encore valide et il m’entraîne derrière le bâtiment. « Viens avec moi. On va essayer un truc. » Je hâte le pas pour suivre son rythme et, à l’arrière de l'hôpital une porte est déverrouillée. J’hésite un instant mais ma curiosité prend le dessus, autant que mon envie que les choses rentrent dans l’ordre. Nous longeons les couloirs vides en silence, avant de pousser la porte d’une pièce que je peine à identifier. Dès lors que je comprends, je suis prise d’un haut le coeur. « Ce sont des ? » Des cendres humaines ? « Pourquoi on est là ? C’est quoi ton idée ?  »


Win : Il trouvent la tablette
So close : Ils ne trouvent pas la tablette
Fail : Ils ne trouvent pas la tablette