Alors que nous quittons les couleurs de l’hôpital, le ciel s’assombrit et doucement la nuit me semble tomber. Sauf que le soleil est toujours présent dans le ciel mais qu’il ne brille plus : il semble recouvert d’une épaisse couche de peinture qui ne veut pas partir. Je m’interromps alors que nous atteignons le hall d’entrée de l’hôpital et je reste près d’Amos, presque par instinct. Je suis indépendant et j’ai toujours clamé que je peux prendre soin de moi, mais n’en reste pas moins vrai que dans cette situation déconcertante aux allures de fin de monde, je ne me sens en sécurité qu’à ses côtés. « Putain, et c'est reparti. » « J’ai envie de croire que c’est un cauchemar et que je vais me réveiller. » Sauf qu’après le soleil, c’est au tour des lumières artificelle de s’éteindre et l’hôpital est plongé dans le noir. Je tente d’allumer le flash de mon téléphone mais même lui refuse d’obtampérer : nous sommes pratiquement plongés dans le noir. « Comment on va faire pour rentrer ? » Parce que face à ce phénomène qui me dépasse je n’ai qu’une seule envie : laisser quelqu’un d’autre se charger des tablettes pour nous. Je n’ai pas l’âme d’une héroïne, j’ai n’ai envie de que de rentrer au loft -- après l’épisode du fleuve en sang plus question de remettre les pieds sur le bateau - et de m’y enfermer avec Amos jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre. Sauf qu’il fait si noir qu’il me semble compliqué de conduire jusque là et en plus, la grêle se met à tomber. Nous sortons sur le perron, abrité par la structure de l'hôpital pour observer les événements. Pas une légère intempérie, non, les grêlons semblent de la taille de balles de tennis et j’entends des hurlement dehors. « Ces machins-là pourraient nous tuer. Comment on fait pour retourner à la voiture ? » « Et comment on fera pour conduire ? Si même le flash de mon téléphone ne fonctionne pas, ce sera sans doute pareil pour tes phares. » J’angoisse mais je me dit qu’au moins dans la voiture nous seront tous les deux et à l’abri de la folie humaine : les gens paniquent et j’ai peur d’être blessée par accident. « Mais faut qu’on se tire de là, les gens deviennent fou. Tu crois qu’on pourrait trouver quelque chose pour s’abriter et s’enfermer dans la voiture ? On avisera après. »


Win : Un ambulancier abandonne près d’eux un brancard à roulette, est-ce le signe du destin ?
So close : Un homme rendu fou par le blackout leur fonce dessus en hurlant des choses incompréhensibles.
Fail : Des grêlons de la taille d’une orange s’abattent à côté d’eux, les forçant à reculer à l’intérieur du hall.

L’un comme l’autre nous ne savons comment réagir mais nous avons le même pressentiment : il faut fuir cet hôpital avant d’y être coincés et que ses occupants en deviennent fous. C’est d’ailleurs ce que nous observons puisque, même si nous avons brisé la tablette, les choses sont loins d’être revenues à la normale. Je sens moi même à nouveau des picotements dans mon bras alors que j’avais perdu toute sensation, mais je suis toujours incapable de le bouger après le coude. « Je n’en sais rien, mais je n’ai aucune envie de rester là. » Je hoche la tête et, comme lui, j’étudie les solutions mais peu m'apparaissent comme viables. « Je ne sais même pas si la voiture est une solution. Je me demande si... » Il observe les grêlons qui tombent du cie, certains font la taille d’une orange et je sais que comme il se demande jusqu’où peuvent aller les dégâts occasionnés par leur chute. Dehors, je les entends rebondir contre la carrosserie des voitures et, il me semble, le bruit de vitres qui se brisent. « Le risque c’est qu’ils passent à travers le pare brise. » Et s’ils nous touchent, il peuvent nous faire mal, très mal. « Mais on peut pas rester là... » Les gens hurlent et crient des phrase inintelligibles. Nous devons partir, et maintenant. Amos en vient à la même conclusion que moi puisqu’il m’attrape par la main et me tire sous un brancard. Il je comprends qu’il veut l’utiliser comme abris, et si je trouve l’idée dangereuse je suis aussi consciente que c’est la seule solution qui se présente à nous. Nous nous élançons dehors et, malgré le bruit sinistre des grêlons qui cognent contre le métal, nous arrivons jusqu’à la voiture en un seul morceau. Il nous faut manoeuvrer pour entrer à l’intérieur sans nous mettre à découvert mais nous y parvenons enfin. Je vois Amos tenter d’allumer les phares, mais toute source de lumière semble être éteinte par cette malédiction, qu’elle soit naturelle ou non, à l’image du flash de mon téléphone. « T’as mis le contact ? La voiture démarre au moins ? » Ce n’est pas tout de se sentir à l’abri, il nous faut aussi quitter cet endroit.


Win : La voiture démarre du premier coup.
So close : La voiture démarre difficilement.
Fail : La voiture ne démarre pas pour l’instant.

« Pas encore. Je vais essayer. » Il tourne la clé dans le contact et je retiens mon souffle. Lorsque le moteur commence par crachoter, je lui jette un regard inquiet mais, imperturbable, il reste concentré sur sa tâche et ne laisse rien paraître. « C’est norm- » Le bruit du moteur qui se met enfin en marche me coupe la parole. Je n’y connais rien en mécanique et déjà, je paniquais. Je panique d’autant plus que les projectiles frappent violemment le toit du véhicule et je me demande combien de temps nous serons à l’abri là dedans. « Ok ! Il faut pas que j’avance trop vite. » On ne voit rien, strictement rien et l’impression d’être devenus aveugle est déstabilisante. Moi, elle me pousse à poser un bras sur son épaule pour sentir sa présence et me rassurer. « On doit juste se mettre à l’abri, y’a rien qui presse. » Je préfèrerais pouvoir partir d’ici le plus vite possible, mais pour éviter l’accident bête ou grave nous sommes obligés d’avancer en première.

Bien sûr, la voiture tape parfois quelques trottoirs et nous sommes incapable de repérer la moindre intersection. Si bien que, lorsque je sens que la pluie de grêlons s'amenuise, je suis déjà soulagée puisque je n’en attendais pas tant. « Où on va ? » « Je n’ai qu’une envie, rentrer. Personne d’autre ne peut s’occuper de ces choses à notre place ? » Je n’y crois pas, mais j’avais besoin de le dire à voix haute pour exorciser. « Elle dit quelque chose l’amulette ? » Je plonge les doigts dans la poche de sa veste que je trouve à tâtons avant d’en retirer l’étrange bijoux. « Rien, strictement rien. Elle a plus l’air de vouloir nous aider. » Mais la radio grésille et si je sursaute, je suis au moins soulagée qu’il ne puisse pas le voir. Je fronce les sourcils en tentant de capter ce qu’il se dit. « On dirait qu’on capte une fréquence de police... » Pas quel miracle ? « Ca parle de l’Electric Playground. Mais pourquoi ? » Je tends l’oreille, et j’apprends que les gens semblent vouloir s’y réunir. « C’est à moins de cinq minutes de l’hôpital mais… Quand on y voit quelque chose. » Le plus important serait de trouver une source de lumière.


Win : L’amulette n’indique pas la direction mais elle s'éclaire faiblement.
So close : L’amulette n’indique pas la direction mais elle s'éclaire faiblement.
Fail : L’amuelette est bien décidée à les laisser chercher, mais Raelyn a l’idée de sortir son briquet de sa poche et de l'allumer : ça fonctionne, ce n’est pas grand chose, mais ça fonctionne.

« On va essayer, oui. Et je n’ai pas envie de laisser la responsabilité de réparer ton bras à d’autres. » Je crois que, alors que les grêlons menacent de passer à travers le toit du véhicule, je me fiche bien que mon bras soit paralysé. Je peux vivre sans mon bras, mais je ne peux vivre avec l’arrière du crâne enfoncé, paralysée parce que nous aurons eu un accident, ou sans Amos. Mais il a raison : nous devons arrêter cette folie, bien que je crève de me montrer égoïste. « Je sais que t’as raison… Même si j’ai juste envie de m’enfermer avec toi. » Lui et notre enfant à naître, inconsciemment sa présence et sa vie pèsent déjà dans la balance et si je ne le réalise pas, ma main se pose sur mon ventre.

La radio commence à crépiter et j’y entrevois l’espoir de trouver un endroit où nous cacher en attendant que la grêle se stoppe envie. « Le luna park ? Mais, pourquoi ? » Je secoue la tête de gauche à droite. « La boîte de nuit. » Et c’est préférable, puisque contrairement au Luna Park qui est en périphérie elle se trouve en plein centre. « C’est à quelques rues d’ici. Pas très loin du loft. » Pendant mes années de noceuse j’ai fait le trajet de retour à pied un certain nombre de fois. C’est ce qui m’aidera d’ailleurs à le guider, pour quoi que nous retrouvions une source de lumière, n’importe quoi. « Faut aller voir. Faut aller jusque là et... » L’amulette s’éclaire et je me surprends à me dire qu’elle voulait simplement que nous cherchions un peu par nous même, avant de me rappeler qu’il s’agit d’un objet stupide.


Grâce à cette faible source de lumière nous parvenons en un morceau devant la boite de nuit mais, elle est cernée de policiers et la grêle ne semble pas décidée à s’arrêter. Je suis à cours d’idée brillante (si j’en ai déjà eues) et je déglutis. « Tu crois qu’il s’est passé quoi dedans ? » Je réfléchis un instant, avant de suggérer : « Tu peux faire le tour du bâtiment ? Je sais où le barman cache la clé de l’issue de secours quand il sort fumer. » L’avatange d’avoir passé beaucoup trop de temps ici c’est que je connais le monde de la nuit et ses habitants, et que je les ai assez observés pour avoir relevé ce genre de détail.

Win : Bingo, la clé est là où Raelyn le pense, et l’issue de secours n’est pas surveillée.
So close : La clé est là mais l’issue de secours est surveillée.
Fail : Pas de clés, et des flics ici aussi.