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@chloe cohen

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Et elle s'en amusait de la situation, Chloe. Le sourire suspendu à ses lèvres en permanence et le rire jamais vraiment très loin non plus. Elle venait se moquer d’un Ezra quelque peu perdu dans cette situation, alors qu’il tentait de faire remonter à la surface certains souvenirs qui dataient de plus d’une dizaine d’années. L’exercice s’avérait être plus compliqué qu’il ne l’aurait imaginé, surtout lorsqu’il fallait se remettre en mémoire des souvenirs qu’il n’avait pas enregistré dans la catégorie la petite Chloe crush sur toi. « À la place, promets plutôt de pas regarder ce qu'ils disent sur les réseaux sociaux, ou sur Google. À propos de moi. Et je ferai pareil pour toi. » Il vint froncer les sourcils, haussant quelque peu les épaules, ne comprenant pas trop le rapport entre les deux éléments. « Pas de soucis. Je suis pas sûr de toutes façons que tu trouves des choses croustillantes à mon propos sur internet. » Les quelques éléments qui pourraient y trainer devaient être liés à Race of Australia, et vu qu’il n’était pas resté longtemps dans l’émission, il n’était pas le candidat qui avait fait couler le plus d’encre. En revanche, si Chloe avançait ça pour son parti à elle en premier, ça devait être parce-que plus d’une chose devait être dite sur sa personne. Des choses qu’elle n’aimerait pas qu’un revenant du passé apprenne. Il pourrait venir creuser, Ezra, au mieux pour en apprendre un peu plus sur elle, au pire pour venir l’embêter davantage - mais il ne désirait pas qu’elle vienne gratter de son côté alors il ne le ferait pas du sien.

« On y est. » Il n’avait même pas remarqué, perdu dans toute cette histoire qu’il tentait d’élucider, que leurs pas les avaient mené au pied du parc où l’arbre qu’ils recherchaient depuis le début se trouvait. La boite à souvenir se trouvait désormais quelque-part sous leurs pieds, après des années à avoir été enterrée là - si personne n’était venu la déloger entre temps. Cependant, avant même qu’il n’ait le temps de remarquer quoi que ce soit - et surtout de faire remarquer à la jeune femme qu’elle avait changé de sujet -, elle vint reprendre la parole, comme si elle était venue lire dans ses pensées. « Et oui, c'est pour ça. Mais si tu me dis que tu l'as mariée depuis, je m'excuserai pas de pas vous avoir acheté de cadeau de mariage. » « Elle nous rejoint dans une heure. » Et s'il avait répliqué de la sorte avec un air on ne peut plus sérieux, il ne réussit pas à le maintenir plus de quelques instants et le voilà déjà qu’il se parait d’un petit rire amusé, « Je t’ai dit que Thomas a été le seul à se marier. » Il n’avait donc, pas conséquent, pas passé une bague au doigt de Claudia entre temps. Il ne l’aurait pas fait à l’époque, il n’avait pas gardé contact avec elle à la suite du bal, et il n’avait eu aucune occasion de recroiser la route de la jeune femme.

« Le premier qui y arrive sans renverser la totalité de son verre gagne. » Et la voilà qui repartait déjà sur une autre idée, qui venait attraper la première occasion de vivre une nouvelle aventure. Sur beaucoup de points, elle était restée la même que la Chloe qu’Ezra connaissait des années plus tôt. Fais-moi confiance, ose un peu. Je te reconnais à peine, là, ses propres mots à elle qui vinrent retentir dans l’esprit du Beauregard comme un rappel, alors qu’il voyait la malice dans son regard à elle. Fut un temps, il aurait été celui qui aurait initié la course. Fut un temps, il n’aurait pas perdu de temps pour venir également piquer les chaussures de Chloe pour les lancer en haut de l’arbre le plus haut, ce qui les aurait obligés à y grimper pour les récupérer et ils en auraient profité pour analyser les autres passants du parc un par un. Fut un temps - oh et puis, ce n’était pas en vivant dans le passé qu’on vivait, justement; il l’avait appris à ses dépends et était bien placé pour comprendre que seul l’instant présent comptait. Alors, il vint se mettre en mouvement, sans même attendre la jeune femme. « Que je t’entende pas râler si tu perds parce-que t’es partie en retard. »

La distance à parcourir jusqu’à l’arbre lui parut plus longue que prévue, et son verre arriva presque en entier à destination - il dut en boire une bonne gorgée tout en courant pour ne pas venir gaspiller une partie de sa boisson -, mais il fut le premier à venir toucher l’arbre des souvenirs. « Alors, Cohen, toujours parmi nous ? » Et il était hilare, dans tout ça, cet enfant qui avait tant grandi. Il était hilare mais il crachait désormais ses poumons de toutes les cigarettes qu’il avait fumé en trop et du manque de sport évident malgré les effort de Edge pour venir le remettre en forme. « J’espère que tu vas pas pleurer parce-que t’as perdu par contre. » Et il vint se laisser glisser contre l’arbre, s’essayant dans l’herbe sèche, surement juste à l’endroit où ils devront se mettre à creuser par la suite - mais d’abord, il devait récupérer.

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@ezra beauregard

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La proposition coule de source à ses yeux et elle l’annonce avec entrain. Qu’ils se tiennent chacun loin du web lui fait du bien à dire comme à enregistrer. Assez pour réaliser qu’elle lui fait encore assez confiance pour juger que le simple fait de lui demander quelque chose parce que ça lui tient foncièrement à cœur résultera du fait qu'il respectera son choix. Et la seconde d’après, les y voilà. « Elle nous rejoint dans une heure. » de l’épaule contre son bras, elle vient le repousser, taquine, les yeux roulant sur leurs orbites. « Je t’ai dit que Thomas a été le seul à se marier. » « Ce serait mentir de dire que j’espérais pas encore un tout petit peu t’entendre m'annoncer que tu l’as divorcée, par contre. » à attaque égale, rires qui résonnent tout autant. Claudia a assez monopolisé leur conversation de toute façon, suffisamment pour que Chloe pense déjà à un moment typiquement elle de chasser les miettes qui restent du passé pour voir où ils en sont, au présent. Sans fouiller sur le web, bien évidemment.

Il va prendre son temps. Il va lui dire qu’il n’a pas les bons souliers pour courir, que ça va bousiller ses statistiques. Il va dire qu’il n’a pas fini son verre, alors qu’elle gobe d’un trait le sien. Il va dire des tas de trucs et d’excuses justifiant que lUndi iL DoiT ÊtrE aU BoULoT et elle extrapole déjà ses rires machiavéliques de la victoire Chloe, quand finalement Ezra la surprend au tournant. « Que je t’entende pas râler si tu perds parce-que t’es partie en retard. » hen que quoi? Et le voilà qui s’élance, le fourbe, le traître, le parfait. Elle grogne déjà du retard qu’il lui a imposé, tend les bras rien que pour le dégager. Dans un rire, elle l’insulte, dans un autre elle le menace. Il arrive le premier et elle songe à dériver de sa course rien que pour quitter le parc et le laisser pantois, à creuser seul, quand elle trouvera le premier resto encore ouvert du coin pour manger ses frites de mauvaise perdante. « Alors, Cohen, toujours parmi nous ? » toujours, bien sûr, il pense quoi. Elle le maudit à distance, pas tant à distance que ça compte tenu du fait qu’il ne lui reste qu’un mètre à peine avant d’arriver à sa hauteur. Entre une toux et une autre, Ezra semble à même de se cracher un poumon et c’est presque avec pitié qu’elle le voit s’affaler au sol. « J’espère que tu vas pas pleurer parce-que t’as perdu par contre. » « J’espère que tu vas survivre parce que sinon c’est pas drôle d’avoir perdu contre un mort. »

Elle est sous terre et sous lui, la boîte. Elle n’attend qu’eux et pendant une fraction de seconde, elle se demande Chloe, si elle a vraiment envie de voir ce que la version innocente, naïve et idéaliste d’elle 15 ans plus tôt avait à lui dire. Elle se rappelle des lettres et des listes, elle se rappelle des photographies et des mémentos. Elle se rappelle de tout, pourquoi est-ce qu’elle aurait besoin d’avoir un autre rappel qu’à certains endroits elle a réussi, et qu’à d’autres elle a lamentablement échoué? « C’était un deux de trois, de toute façon. » sa silhouette vient rejoindre celle au bord du décès par asphyxie d’Ezra, elle se pose au sol à ses côtés. D’une main fourbe, elle pique son verre et la dernière gorgée allant avec, avant de remettre le gobelet entre les doigts du Beauregard comme si de rien n’était. Il y aura encore une course et une autre, elle ne le quittera pas tant qu’elle n’aura pas gagné au moins ça. Quand sa tête se pose sur l’épaule du blond qui recommence à avoir un rythme de respiration normal, elle soupire d’aise bien plus que d’agacement. « Dernière chance d’avouer que tu te souviens plus où on l’a enterrée.  » elle, elle sait. Elle, elle hésite aussi. C’est Chloe finalement, qui gagne du temps.

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@chloe cohen

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« Ce serait mentir de dire que j’espérais pas encore un tout petit peu t’entendre m'annoncer que tu l’as divorcée, par contre. » Bien sur qu’elle venait particulièrement mettre l’accent sur ce point et uniquement celui là. Bien sur qu’elle venait le taquiner sur une point qu’ils connaissaient tous les deux par coeur, issu du passé. Elle aurait pu la laisser tranquille ce jour là comme tous ceux avant, la pauvre Claudia, et pourtant quinze ans plus tard elle venait encore mettre l’accent sur cette nana là. « Rien que pour t’emmerder, je reviens renchérir et dire que y’a trois gamins et un chien qui m’attendent à la maison. » Son regard était plein de malice et de défit, plein de choses qui n’étaient surtout pas du tout vrai. Le gamin - singulier, parce-qu’il en avait qu’un - ne l’attendait pas chez lui mais était chez sa mère, et le chien n’existait pas.

Alors peut-être que ce fut une accumulation de tout ça, de tous ces petits points où Ezra se rendaient compte que plus de dix ans s’étaient bien accumulés, qui le poussa à venir faire cette course sans réfléchir - car, clairement, s’il y avait accordé plus d’un instant de réflexion, jamais il n’aurait couru comme un dératé en sachant qu’il serait forcément à deux doigts de cracher ses poumons à l’arrivée. « J’espère que tu vas survivre parce que sinon c’est pas drôle d’avoir perdu contre un mort. » Elle ne perdait jamais une occasion de venir le taquiner, et même s’il viendrait en râler des milliers de fois, il aimait bien ça, Ezra. « Je pourrais venir hanter tes nuits et me venger jusqu’à la fin des temps comme ça, j’aime bien cette version moi. » Il lui fallut cependant au moins cinq bonnes minutes pour venir reprendre une respiration normale par la suite, alors que la gamine venait s’asseoir à ses côtés, venant lui boire son verre, venant faire comme si elle était partout chez elle.

« Dernière chance d’avouer que tu te souviens plus où on l’a enterrée. » De nouveau parfaitement alerte, Ezra vint lever un sourcil, décalant son épaule pour faire tomber la tête de la jeune femme de son perchoir, en profitant pour plonger son regard dans le sien. « On abandonne si proche du but, Cohen ? » Il l’avait connu plus aventurière, moins hésitante. Car si jusque maintenant, toutes ses répliques avaient été distribuées avec une dose d’humour et de taquinerie non-négligeable, les dernières prononcées n’en contenaient pas un brin. Alors, comme pour ajuste pour deux, Ezra vint lever les mains et étirer un sourire rieur. « Promis je me moquerai pas de ce que t’as mis dans la boite. » Il promettait mais ne tiendrait jamais une telle promesse une fois la boite ouverte, il le savait d’avance. Après tout, elle ferait de même pour ces objets à lui, ce n’était que de bonne guerre.

Finalement, et non sans mal, il vint se relever - et vint tendre une main en direction de la jeune femme pour l’aider à faire de même. « Aller viens, faut qu’on trouve de quoi creuser. » Parce-qu’il s’y mettrait bien à le faire à mains nues, Ezra, mais ils en auraient pour des heures et des heures pour y arriver. Alors, relevant le regard et venant inspecter autour d’eux, il vit au loin dans le parc une zone de chantier. Pour sûr, ils trouveraient de quoi s’équiper là-bas afin de mener à bien leur aventure. « J’abandonne la course avant d’avoir commencé cette fois ci par contre, je veux vraiment rester en vie jusqu’à demain. » Parce-qu’il n’était pas dupe, et que la nuit était bien avancée, et qu’il savait pertinemment qu’ils seraient dehors pendant encore un bon bout de temps.

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@ezra beauregard

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Trois gamins et un chien, elle enregistre d'une oreille quand l'info sort de l'autre. Dans son monde à elle, il est heureux et il a une belle vie, point barre. La sienne n'est pas calquée du tout sur ce à quoi ses parents aspiraient pour elle et elle y est confrontée chaque jour Chloe. Encore plus lorsqu'elle vient voir sa famille et qu'Anna en profite pour agiter sa bague sous les yeux de qui veut - ou ne veut pas - voir. Alors les étapes à suivre et les éléments à cocher de la to-do list, elle en a assez. Tant qu'elle se convainc qu’Ezra se couche en souriant et se lève avec la même tête, elle n'a pas besoin d'en savoir plus ou moins. « Je pourrais venir hanter tes nuits et me venger jusqu’à la fin des temps comme ça, j’aime bien cette version moi. » « Me force pas à t'arroser d'eau bénite et à te purifier de sauge brûlée d'ici la fin de la soirée. » qu'elle pouffe, hilare comme toujours, venant s'installer au sol rien que pour se voir refuser le moindre support même le plus amical. Il dégage sa tête de son épaule et elle pince son avant-bras comme riposte d’enfant, l’enfant qu’elle a toujours été avec lui. Elle pourrait ajouter qu’il ne saurait pas où venir la hanter parce qu’elle s’assurera de ne jamais avoir le même pied à terre, mais la véracité de la pique envers elle-même serait violente – elle n’aurait pas de pied à terre concret parce qu’elle est incapable de faire dans la constance il paraît. « On abandonne si proche du but, Cohen ? » s’il savait. « Promis je me moquerai pas de ce que t’as mis dans la boite. » « J'abandonne pas, j'essayais juste d'aligner des cartes de bon karma pour m'éviter une ou deux années à me faire hanter par ton fantôme. La politesse sert à rien dans ce monde. »

Elle lui tire la langue, quand il se lève et lui tend sa main. « Aller viens, faut qu’on trouve de quoi creuser. » comme une grande fille, voilà Cohen qui s’élance sans l’aide de personne, dans un rire et un autre. Il a repéré un champ de construction un peu plus loin, elle en profite pour remonter les manches de ses bras, pour faire pareil avec ses mèches en une queue-de-cheval qui ne sert à rien à voir comment des couettes s’en échappent. « J’abandonne la course avant d’avoir commencé cette fois ci par contre, je veux vraiment rester en vie jusqu’à demain. » « Petit joueur. » qu’il entendra, entre un rire et un autre. La blonde elle, n’abandonne plus ou du moins pas pour si peu. Elle a laissé la nostalgie ailleurs, elle a laissé ça à la Chloe qui à partir de lundi devra décider ce qu’elle veut vraiment faire de sa vie. Qu’on en parle, des semaines faciles comme celle-ci. « Et ça, c'est abandonner pour toi? » sa voix victorieuse résonne entre les installations et les restes de rénovations. Lorsqu’elle reprend son souffle comme si de rien n’était, la course derrière elle et l’une des pelles qu’elle décroche de ses doigts agiles et dédiés, elle pouffe de rire, éclate un peu plus fort. Ce serait mentir de dire qu’elle n’a pas espéré tomber sur les clés de l’une des machines disponibles rien que pour s’initier à conduire un autre véhicule plus immense encore, rien que pour s’en donner la liberté. Elle nargue Cohen, lorsqu’elle finit par trottiner de retour à la hauteur du blond qui a gardé l’endroit sacré où la boîte est enfouie comme si après quinze ans c’est ce soir où elle déciderait de s’enfuir. Sa paume le dégage sur le côté, elle file au sol à creuser comme s’il s’agissait de la chose la plus évidente et la plus logique à faire en l’instant. Au-dessus de leurs têtes, la lune brille un peu plus, rendant le tout relativement plus facile qu’autre chose. Une seconde, Chloe espère tomber sur la boîte sous terre. L’autre elle espère qu’elle se soit envolée. Pauvre petite lâche pas encore prête à totalement assumer.

« Oublie tout ce que j'ai dit, on a le droit de se moquer. C'est quoi cet épi Ez? » elle assume parfaitement, maintenant que la dite boîte est exhumée. Elle l’a ouverte au plus vite pour en extraire la première photo du bord, ayant miraculeusement survécu aux intempéries – miraculeusement pour elle, pas pour lui. « Et moi j'avais un crush sur ça?! » elle a mal aux joues tant elle s’esclaffe, elle a mal au ventre tant il se contracte de tous les rires qui n’en finissent plus. Et elle aurait vraiment dû faire gaffe Chloe et ne pas tâter le diable aussi fort et aussi vite. Ses rires s’étouffent quand son regard croise le sien des années plus tôt qu’aujourd’hui. Si Ez n'a pas particulièrement l’air glorieux croqué sur photo pendant sa jeunesse, Chloe ne donne pas sa place non plus. « Non, non, oublie, t'as rien vu, regarde y'a ta femme pas encore mariée et tes quarante-six enfants et des deux mille chiens qui t'attendent là-bas - NON! » essaie plus fort, essaie encore. De dérober la photo des mains d’Ezra qui pourra autant se moquer d’elle qu’elle se moque de lui.

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@chloe cohen

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« Petit joueur. » Il n’en attendait pas moins comme commentaire. « Et ça, c'est abandonner pour toi? » Et elle, elle s’élançait déjà à en perdre haleine jusqu’à la zone de chantier qu’il avait repéré plus tôt. Il ne tenta en rien de la rattraper ou de même, plus fou, la dépasser. La jeune femme courait comme si aucun poids ne la retenait, comme si rien n’importait plus que d’arriver en un temps record de l’autre côté du parc. Même en restant au pied de l’arbre et en observant de loin la scène, il pouvait voir le sourire de Chloe briller de mille feux. Elle était lumineuse, présentement, et c’était plaisant à voir. La jeune femme ne mit pas bien longtemps avant de revenir vers lui, leur dû fermement tenu en main - qu’Ezra vint se procurer la seconde suivante pour pouvoir commencer à creuser. Qu’il puisse montrer qu’il n’était pas qu’un homme ayant perdu toute endurance en cours de route.

« Oublie tout ce que j'ai dit, on a le droit de se moquer. C'est quoi cet épi Ez? » Ils avaient trouvé la boite. Aussi improbable que cela semblait être, ils étaient tombés dessus après avoir creusé seulement quelques coups de pelle. Le métal était presque toujours intact, passé de couleur mais d’une forme similaire à des années plus tôt. L’arbre s’était contenté de venir pousser autour de l’objet, sans jamais être perturbé par sa présence - parfaite symbiose, tout comme les rires des deux enfants retrouvés lorsque les yeux d’Ezra vinrent se poser sur la photo que tenait désormais Chloe. « Y’a eu une période de rébellion capillaire, faut croire. » Rapprochant la photo de ses yeux, il vint faire une petite grimace. « Pas glorieux, en tous cas. » « Et moi j'avais un crush sur ça?! » « Il faut croire. » Son rire était autant amusé qu’un brin gêné, toujours pas fait à l’idée que la jeune femme ait pu n’avoir d’yeux que pour lui sans qu’il n’en découvre le moindre indice. Cette partie de l’histoire le faisait se sentir idiot, et il préféra venir plonger sa main dans la boite pour en tirer un autre souvenir, une autre image figée dans le temps. Et s’il riait de se voir sur celle que tenait Chloe, maintenant qu’elle avait dit haut et fort que se moquer était autorisé, un sourire narquois vint inonder les lèvres d’Ezra. « Non, non, oublie, t'as rien vu, regarde y'a ta femme pas encore mariée et tes quarante-six enfants et des deux mille chiens qui t'attendent là-bas - NON! » Il n’avait même pas eu le temps de venir faire la moindre blague, le moindre commentaire, que déjà Chloe se jetait sur lui pour venir attraper l’élément dans sa main - élément qu’il vint mettre hors de portée de la blonde. « Tente toujours, ça marche pas ! » Son rire qui vint se répercuter sur l’arbre derrière eux et à perte de vue dans le parc presque complètement vidé de toute présence humaine, alors que ses yeux se levaient vers la photographie. « Parce-que tu peux parler de mon épi, mais tu avais fait quoi à tes cheveux ce jour là ? » La couleur était approximative et la coupe de cheveux laissait à désirer.

« T’avais même ton appareil dentaire à ce moment là, regarde ! »  Parce-que c’était l’avantage, il n’y avait pas à dire, de se connaitre depuis autant d’année et tout autant de temps allant avec. C’était que les souvenirs étaient ceux de la pire espèce, lorsque les années étaient ingrates et les gens autour bien exigeants. Cela permettant cependant de venir s’exposer sous un autre angle des années plus tard, et heureusement pour Chloe comme pour Ezra, le temps les avait épargné et même bien gâtés. « Tu paies combien pour que je te rende la photo ? » Le sourcil qui vint hausser sur son visage était amusé, intrépide. Elle était la première à être venue lancer les hostilités, mais il ne comptait pas rester là sans se défendre, Ezra.

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@ezra beauregard

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Et la voilà qui s’élance comme si la course précédente n’avait pas lieu d’être. Il a gagné mais ce n’était qu’un coup de pratique, il a prétendu à la couronne mais ce n’était que parce que Chloe voulait lui donner une pause, un break à son égo, un doux leurre le temps qu’elle lui pique sa médaille d’or les yeux brillants et la bouche en cœur. Qu’il reste derrière quand elle, elle se projette dix ans plus tôt avec la même malice et le même entrain qu’aurait eus une Chloe Cohen adolescente à qui le monde n’a encore rien envoyé à la gueule. Ses munitions sont rassemblées, ses ongles sont sales de terre et ses mèches ont décidé d’héberger quelques brins d’herbe de plus mais la voilà qui revient victorieuse, dans tous les sens du terme. La recherche de preuves peut commencer.

Oh le mâle alpha qui prend les choses en main quand elle regrette son mojito terminé depuis belle lurette. Elle trouvera bien une excuse pour lui payer un autre verre, d’ici une poignée de minutes. C’est qu’on s’y plaît bien, dans l’ambiance d’une soirée entre deux gamins qui se sont retrouvés après avoir tenté de jouer aux adultes trop longtemps. Chacun pige ce dont il a besoin, et Ezra lui, pige une boîte au fin fond de racines qui ont décidé de protéger leurs souvenirs plutôt que de les altérer avec les années. « Y’a eu une période de rébellion capillaire, faut croire. » et elle éclate de rire la blonde, ramenant quelques couettes derrière ses oreilles pour bien scruter, détective de pacotille, l’étendue des dégâts. « Pas glorieux, en tous cas. » il est beau même lorsqu’il a l’air d’un épouvantail et elle se trouve particulièrement clichée de s’en faire la mention mentale même après tout ce temps à s’être demandée ce qu’il pouvait bien être devenu. « Il faut croire. » mais oui, elle avait un crush et si on lui demandait, elle confirmerait qu’encore aujourd’hui elle – oh merde. « Tente toujours, ça marche pas ! » « T’es horrible ça se compare même pas c’était la faute d’Andie là arrête sinon je - » qu’elle se débate, qu’elle morde et s’exclame encore, voilà qu’Ezra a en main la preuve immuable qu’elle a elle aussi fait d’excellents mauvais choix au niveau de qui elle laissait la prendre en photo. « Parce-que tu peux parler de mon épi, mais tu avais fait quoi à tes cheveux ce jour là ? » mais surtout de qui testait différentes couleurs électriques dans ses mèches emmêlées. Qu’elle lui lance le mauvais œil Cohen, Ezra semble tellement occupée à scruter la photo qu’il ne le verra même pas.

« T’avais même ton appareil dentaire à ce moment là, regarde ! » bien sûr qu’elle avait son appareil, foutue structure de métal qui lui creusait les gencives, qui avait été la cible des moqueries des autres enfants pendant des années jusqu’à ce qu’un jour elle le retire et que d’un claquement de doigts on la voit pour ce qu’elle était et non plus un pare-tonnerre une fois occupée à cacher son sourire. C'est qu’elle aurait presque l’air de bouder, Chloe, les bras croisés sur la poitrine et les lèvres pincées. S’il la connaît encore aussi bien, il sait que ce n’est qu’une distraction de plus, que d’ici quelques secondes elle en profitera pour s’élancer sur lui à nouveau, grimper sur ses mollets rien que pour allonger les bras et tenter d’attraper la preuve de son adolescence à elle bien moins glorieuse que ce que son visage de poupée aujourd’hui laisse à deviner. Il est doué Ez, il a de longs bras aussi, et même s’ils sont de sournois personnages les doigts de Cohen se faufilent jusqu’à s’allier à ceux de l’australien sans jamais arriver à lui reprendre son dû. « Tu paies combien pour que je te rende la photo ? » « Je paie le prochain verre.  » elle marchande Chloe, les yeux plantés dans ceux d’Ezra et la silhouette toujours confortablement installée – le confort est relatif, ici – sur les cuisses du blond. « Et celui d’après, et celui ensuite encore. » parce qu’un seul coup d’œil de plus vers la boîte ouverte lui confirme qu’ils ont vraiment été cons à l’époque de laisser autant de preuves de leur ère ingrate. « Y’a la liste des trucs qu’on voulait accomplir avant nos 30 ans aussi, juste là. » du menton, elle pointe le papier plié savamment, celui qu’ils avaient rempli en commun et qui traîne au centre des autres babioles restantes qui viennent dramatiquement de perdre en intérêt tant la liste l’intrigue désormais. « Un shot pour chaque chose qu’on peut cocher? » elle mentira comme elle respire Chloe, à la lecture de sa liste. Tout sera accompli comme par magie, et l’espace d’un instant, elle fera comme si elle est exactement là où elle voulait être, finalement.

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@chloe cohen

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Quitte à avoir trouvé une photo qui en valait le détour de cette époque retrouvée grâce à la boite de métal, autant tenter d’en tirer un bon prix. Il avait dans les mains un trésor inestimable d’une époque dont il pouvait encore témoigner - et il se doutait que peu de personnes de l’entourage de la jeune femme pouvait se vanter de la même chose; c’était le cas pour lui en tous cas. Le temps était passé mais bien des choses avaient changé. « Je paie le prochain verre. » Un sourcil intéressé et un sourire allant de paire avec vinrent s’afficher sur le visage du Beauregard. « Le prochain verre ? » « Et celui d’après, et celui ensuite encore. » Ses prunelles s’accrochaient à leurs semblables sur le visage de la demoiselle désormais installée sur ses cuisses, alors qu’elle n’avait toujours pas réussi à attraper la photo tant convoitée. Il vint plisser des yeux, peser le pour et le contre pendant au moins trois secondes, avant de venir lui rendre l’image avec un sourire malicieux accroché aux lèvres. « Marché conclu alors. » Et il saurait se rappeler de ses mots même si par la suite elle tentait de lui faire oublier.

« Y’a la liste des trucs qu’on voulait accomplir avant nos 30 ans aussi, juste là. » Baissant son regard sur l’intérieur de la boite et le papier dont la jeune femme parlait. Si jusque là, les images trouvées le faisaient sourire, il n’état pas sur que la liste puisse avoir le même effet. Le Ezra de quinze ans plus tôt avait beaucoup d’attentes pour le futur, et il était presque persuadé qu’il ne saurait combler d’avance les désirs du soi plus jeune. « Un shot pour chaque chose qu’on peut cocher? » Mais bien sur qu’elle vint ajouter un défi et un jeu à cette nouvelle épreuve, Chloe. Bien sur qu’elle faisait en sorte que ce soit plus doux et plus marrant, que le passé ne pèse pas sur la soirée. Et pour ça, il ne lui en serait que éternellement reconnaissant. « Je vais finir ivre mort alors. » Un rire pour ponctuer le tout, et il se pencha pour attraper la feuille pliée et jaunie par le temps, avant de commencer à lire les premières lignes - un sourire aux lèvres assuré. « Réussir à devenir un grand joueur de football. » Et les souvenirs d’une Chloe lui demandant, allongés sur la pelouse du stade, si le sport mentionné lui manquait. « Est-ce que si j’ai eu quelques fans pendant les années lycée, ça compte comme je suis devenu un grand joueur ? » Bien sur que son regard restait porté vers elle pour venir souligner que la mention lui revenait dans cette phrase.

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@ezra beauregard

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Elle négocie à la dure - presque - et c'est dans un éclat de rire de plus qu'elle se retrouve avec son dû entre les mains. Dommage qu'elle ait oublié où elle a bien pu laisser son sac entre le chantier de construction et la pelouse à l'entrée du parc, là où elle aurait pu ranger la photo et ainsi se donner l'impression de l'avoir protégée des éventuelles paires d'yeux supplémentaires qui y verraient le désastre encore et toujours en premier plan. Ezra lui, semble autant qu'elle vouloir rendre le tout bien plus ludique que procédural. Elle se cale d'ailleurs un peu plus contre ses genoux inspirant à rendre la scène officielle, même si le palmarès des shots imposés par la blonde ne fait qu'un peu plus de sens pour oublier d'éventuelles déceptions.

Et lui, il rêvait grand.

« Réussir à devenir un grand joueur de football. » elle pouffe de rire à l'entendre utiliser sa grande voix des cérémonies presque sérieuses, secouant la tête de la négative rien qu'à l'imaginer rédiger ces quelques mots des étoiles plein les yeux et l'envie de dominer un terrain de foot d'aussi loin qu'il le puisse de collée à la peau. « Est-ce que si j’ai eu quelques fans pendant les années lycée, ça compte comme je suis devenu un grand joueur ? » « Je pense que t'as écrit ça tout juste avant le match final pour la coupe, quand j'avais fait faire des t-shirts avec ta tête d'imprimée dessus. Du coup ouais, ça compte. » la gamine de jadis qui avait battu des paupières pour draguer l'adolescent boutonneux en charge du centre de photocopies au service d'impression de l'école avait suffit à faire tenir la blague et à sertir le look d'une dizaine de personnes présentes dans les estrades. 1-0, donc.

À elle, accessoirement. « Avoir mon étoile sur le Walk of fame. » et là, franche au possible, elle éclate de rire Chloe. Un rire qui soulage, un rire qui retire de ses épaules la pression merdique d'une carrière mise en suspens par sa faute depuis des mois déjà. « Ça compte si je vais à Hollywood le mois prochain, et que j'écris mon nom sur une des étoiles déjà en place, en attendant? » en attendant qu'elle en aille une vraie, ou en attendant qu'elle bosse à nouveau sur des films qui l'inspirent, la ligne est mince.

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@chloe cohen

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Le rêve de devenir un grand joueur de football qui lui revenait aujourd’hui et maintenant comme un boomerang, là où il n’y avait pas repensé depuis des années. C’était de l’histoire ancienne, tout ça. C’était des choses qu’il avait pensé mais rapidement mis de côté une fois que la réalité de la vie adulte l’avait rattrapé. « Je pense que t'as écrit ça tout juste avant le match final pour la coupe, quand j'avais fait faire des t-shirts avec ta tête d'imprimée dessus. Du coup ouais, ça compte. » Et pourtant, lorsqu’elle venait lui conter les souvenirs qu’ils partageaient tous les deux de ces moments volés entre deux choses de la vie, un sourire venait orner les lèvres du Beauregard - un sourire empli de nostalgie surement, qu’il oserait déclarer, s’il n’arrivait pas à supporter l’idée qu’il avait en réalité un sourire de fierté pendu à son visage plutôt. Parce-qu’il était plutôt fier d’avoir réussi à percer à travers les souvenirs de la jeune femme de la sorte, là où il s’était dit qu’elle l’aurait oublié avec le temps comme le voulait presque la tradition du passage de l’adolescence à l’âge adulte.

« Avoir mon étoile sur le Walk of fame. » Elle vint piocher un autre papier, des autres souvenirs de cette boite qu’ils avaient déterré pour Dieu seul se rappelait la raison. Le passé se mélangeait parfaitement au présent - ou tout du moins, il essayait, là où les yeux d’Ezra avaient du mal à se rappeler quoi appartenait à quelle époque. « Ça compte si je vais à Hollywood le mois prochain, et que j'écris mon nom sur une des étoiles déjà en place, en attendant? » Des rêves toujours plus grand et une ambition qui ne semblait en rien décroitre. La Chloe qu’il avait toujours connu se trouvait toujours devant lui, et pourtant à pouvoir comparer le passé et les souvenirs avec le présent et le film qui se déroulait sous ses yeux, Ezra pouvait les voir, les sept différences. « Je te prêterai un bon marqueur alors, si tu veux. » Parce-qu’être partner in crime, dans n’importe quelle vie, ils devaient être bons à ce jeu là. Alors, il pourrait lui prêter un bon marqueur pour qu’elle puisse remplir son rêve jusqu’au bout.

Il vint finalement jeter une nouvelle fois un coup d’oeil à sa liste à lui, à ce qu’il s’imaginait réussir à réaliser il y avait quinze and de cela. Le filtre de l’enfance sur les yeux, il ne pouvait se rendre compte à ce moment là que la vie avait ce besoin presque obsessionnel de vous mettre des bâtons dans les roues à tous les moments, et que rien ne savait se dérouler aussi facilement que sur une liste au fil des années. « Fonder une famille. » Oh, que présentement il haïssait profondément le Ezra de l’ancienne époque. Parce-que bien sur que son coeur vint se serrer un brin davantage en lisant cette ligne, bien que que mille et un souvenir qui ne méritaient pas d’être mentionnés revenaient à la charge en cet instant. Il ne désirait rien en faire cependant, Ezra, et surtout pas en faire tout un plat - alors qu’il esquissait un petit sourire amusé sur ses lèvres. « Claudia, les deux gamins et le chien, j’ai tout bon pour cette catégorie là aussi je crois non ? » Il vint baisser son regard vers la jeune femme qui avait pris ses aises sur lui, alors que son bras venait passer autour de sa taille à elle. « Tu connais, Claudia ? » La blague était finalement un running gag depuis tant d’années qu’aucun des deux ne s’en était aperçu peut-être avant aujourd’hui qu’elle s’était installée comme une évidence dans leur histoire.

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@ezra beauregard

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Elle n’a rien mais alors rien en marche pour se mériter une étoile un jour proche. La voilà qui fait à peine ses premiers pas à nouveau dans le domaine, à coup de téléfilm de Noël cliché au possible. On en est loin, du Walk of fame. « Je te prêterai un bon marqueur alors, si tu veux. » « Tu triches, complice. » qu’elle chuchote, Chloe, comme s’ils partageaient un nouveau secret alors qu’ils s’en étalent l’un l’autre des dizaines depuis des heures déjà. Ils mentent et ils s’y complaisent, elle encore plus quand elle imagine le méfait qu’elle fera à Hollywood alors que ses doigts rieurs font mine de déjà fouiller les poches d’Ezra à la recherche de l’arme du crime.

Les doigts d’Ez, ont, sont investis de la mission de poursuivre leur grande lecture du soir – de la nuit.  « Fonder une famille. » elle fait mine de bâiller Chloe, immature et effrontée au possible. Il avait toujours été le plus droit d’eux deux, celui à même d’avoir un papier barbouillé d’un "être heureux" caché à quelque part au fond de la boîte. Il visait le chemin tout tracé Ezra, le bon parti en personne. « Claudia, les deux gamins et le chien, j’ai tout bon pour cette catégorie là aussi je crois non ? » ses bras se resserrent autour des hanches de Chloe et elle pose son menton sur l’épaule du Beauregard, vissant ses prunelles aux siennes à la recherche de la moindre trace venant confirmer ou infirmer ses propos. « Tu connais, Claudia ? » il la déconcentre alors qu’elle éclate de rire, la physionomiste qui n’a pas su mettre ses connaissances à profit, occupée à rouler des iris. « Je sais surtout qu’elle fait une très mauvaise copine si elle t’ennuie au point où tu vas passer tes week-ends ailleurs qu’avec elle. » un battement de paupières pour la forme, ses fossettes prennent un peu plus de place au creux de ses joues. Elle est belle Chloe, quand elle décide de faire de votre vie un enfer. « Il s’appelle comment, votre chien? » elle l’est encore plus quand elle se moque, un peu juste assez.

« Faire la Une. » à son tour à elle, sa main trouvant une autre preuve qu’elle a toujours été bien plus carriériste que quoi que ce soit d’autre. « Facile. » oh, Chloe. « Je t’enverrai des découpes de toutes mes couvertures si t’en as besoin pour ton scrapbook à mon effigie. » la seule Une qu’elle aurait bien pu faire aurait été à Cannes, quand Victor et elle jouaient aux adultes dans des corps d’enfants. Mais ils étaient trop bornés à courir entre les salles du Festival et à manquer leur représentation rien que pour se noyer dans les critiques et les acclamations le lendemain. Les photographes les ont oubliés, ils l'oublient toujours. Même l’affaire de Byers et de ses foutues mains baladeuses n’ont pas fait la première page.

Un autre papier, une autre chance. « Embrasser E. » carriériste, et romantique, donc. « Et jamais tu l’as vu venir? T’es tellement aveugle, c’est triste E. » Chloe l’adolescente était parfaite pour distraire l’attention et masquer les preuves même si elle n’en avait pas besoin. Chloe l’adulte est bien meilleure pour clarifier ses intentions et pour s’assurer en toute assurance que qui que ce soit dans la pièce connaît ses intentions. Lui du moins, il n’a pas une seule chance de les manquer, quand à nouveau ses lèvres à elle volent les siennes à lui.

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« Tout est encore au même endroit, si t’as faim. » elle le sent bouger dans les draps, lui offre la meilleure des stratégies de sortie s’il a un rendez-vous tôt, s’il est attendu ailleurs, si sa femme et ses enfants et son chien le réclament, si ils sont déjà lundi et qu’elle a volontairement oublié de suivre le calendrier de proche. Dehors, les oiseaux chantent et les rayons du soleil lui réchauffent le nez, les orteils.

Ses mèches ont envahi l'oreiller de sa chambre d'avant, et eux, ils ont envahi la veille la maison dans laquelle elle a grandi. Pas de chance de croiser qui que ce soit, ils ont la demeure pour eux aussi longtemps qu'ils la voudront. Elle par contre, elle flirte entre le sourire en coin et les paupières closes, anticipant qu'il s'envole quand Chloe elle, resserre instinctivement un peu plus ses droits aux couvertures. Étrangement ce matin, elle ne vise pas de disparaître - du moins, pas si vite. On dira que c'est strictement parce qu'elle n'est pas encore assez réveillée. « Ils ont pas changé eux. » ou alors, parce qu'elle n'a pas vraiment changé, elle.

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@chloe cohen

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Et elle faisait rire en tout temps, cette blague, présente entre eux depuis autant de temps qu’Ezra pouvait s’en souvenir. « Je sais surtout qu’elle fait une très mauvaise copine si elle t’ennuie au point où tu vas passer tes week-ends ailleurs qu’avec elle. » Et oh bien sur qu’elle venait se moquer, la gamine qui n’en était plus du tout une dans le regard d’Ezra désormais. Bien sur que son rire se fit un brin plus insistant lorsque Claudia revint dans la conversation, surtout si c’était pour venir critiquer la jeune femme qu’ils n’avaient, ni l’un ni l’autre, pas revu depuis des années désormais. « Il s’appelle comment, votre chien? » Il vint lever les yeux au ciel autant pour la forme que pour le fond, alors qu’il fronçait en simultané le bout du nez. « Il s’appelle Chien, t’es contente ? » Parce-que son imagination n’était pas assez rapide pour venir tirer une réponse plus correcte en une fraction d’instant si rapide, et qu’il n’était jamais contre donner du grain à moudre à la jeune femme. Elle se moquerait de lui dans tous les cas, autant aller dans son sens.

Finalement, elle vint se concentrer à son tour sur les petits papiers au fond de la boite, et en tira un nouveau. « Faire la Une. Facile. » « Frimeuse. » « Je t’enverrai des découpes de toutes mes couvertures si t’en as besoin pour ton scrapbook à mon effigie. » « J’attends que ça maintenant. » Il en profita pour venir lui infliger une slave de chatouilles alors que la malice était autant présente sur son visage à elle que le sien à lui. Ils avaient de nouveau l’âge d’être adolescents à agir de la sorte, et cela lui convenait parfaitement. Profiter de l’instant présent semblait être la seule chose importante, présentement, et il n’aurait souhaité plus doux programme. Ses doigts à lui ne lâchaient plus la taille de la demoiselle alors que les siens venaient piocher un nouveau papier du cube de fer. « Embrasser E. » Une salve de frissons, dont la nature restait à déterminer, vint parcourir l’échine du Beauregard. « Et jamais tu l’as vu venir? T’es tellement aveugle, c’est triste E. » Un petit sourire en coin vint se hisser sur ses lèvres. « J’étais aveugle, et non je l’ai pas vu venir. » Parce-qu’il ne s’était jamais imaginé Chloe autrement que comme cette gamine le suivant partout mais de bonne compagnie, avec qui il partageait beaucoup de souvenirs de son enfance et de toute la période qui avait suivi. Cependant, lorsqu’elle vint déposer ses lèvres sur les siennes cette fois ci, il l’avait vu venir et la surprise ne fut pas de mise - il était bien trop occupé à venir resserrer son étreinte autour de la taille de la jeune femme pour oser agir étonné de son geste, alors que l’électricité dans l’air entre les deux les avait prévenu bien avant qu’ils ne comprennent quoi que ce soit. La boite attendrait un autre moment, attendrait une autre décennie s’il le fallait, son attention n’y était guère arrêtée désormais.

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« Tout est encore au même endroit, si t’as faim. » Il avait à peine osé venir entrouvrir un oeil que déjà, elle repérait qu’il était réveillé. Le soleil venait déjà filtré allègrement à travers le store de la chambre qu’il reconnaitrait entre mille, ce qui voulait dire que la matinée était bien entamée. Dimanche sonnerait à midi, et il vint mentalement chasser les idées d’un retour à la réalité possible. Ezra préféra venir concentrer ses pensées pendant un instant supplémentaire sur les souvenirs de la soirée de la veille, lui revenait doucement mais venant compléter le puzzle comme par magie. « Ils ont pas changé eux. » Il vint enfin daigner ouvrir un oeil, puis un autre, attrapant rapidement le regard de la jeune femme avant qu’elle ne vienne relever encore davantage les couvertures et que ses prunelles ne disparaissent derrière ces derniers. Un petit sourire presque malicieux se glissa sur les lèvres d’Ezra, alors que sa main venait se faufiler sous les draps pour venir attraper par la taille la jeune femme. « J’en connais d’autres qu’ont changé. » Parce-qu’à partir de cet instant même, surtout depuis les dernières heures, tout avait changé pour Ezra. Chloe, dans ses yeux, avait changé. Elle n’avait indéniablement plus cette étiquette de gamine un peu emmerdeuse qu’il s’était appliqué à lui coller encore et encore sur le front - preuve était de ses doigts qui parcourait la peau de la demoiselle là où il osait à peine frôler ses doigts par erreur encore la veille au soir.

Venant exercer gentiment une pression plus forte contre la peau de la jeune femme, il vint faire glisser son corps sur le drap pour l’entourer de ses bras, venant nicher son visage dans son cou - ils avaient beau être dimanche, terriblement proche de lundi vraiment, il rejetait toute cette vérité pour l’instant. « Embrasser E., t’as pu réaliser un nouveau rêve de gamine ce weekend. Un commentaire sur cette expérience, demoiselle ? » Il se moquait, alors que ses lèvres venaient s’étirer contre le cou de Chloe en un fin sourire moqueur et satisfait de cette blague qui n’avait rien de bien drôle en réalité.

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@ezra beauregard

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De couverture en couverture elle se crée son petit nid, Chloe aux mèches folles emmêlées par ses soins à lui. Quand la planète en entier est probablement déjà réveillée depuis une bonne poignée d’heures, la voilà qui laisse aux rayons du soleil la lourde tâche de jouer les alarmes pour le Beauregard qui, invraisemblablement, est bel et bien allongé à ses côtés dans son lit de gamine. Ses oreillers sont tatoués de son parfum à lui, ses draps aussi, sa peau pareil. Les souvenirs qui remontent n’ont rien des pyjama parties où il se grattait une place au sol de sa chambre, sur les coussins des canapés qu’ils avaient volés au sous-sol. Le fantôme des baisers qu’il a perdus de sa nuque à ses lèvres ne ressemble en rien au poids de sa tête d’endormi sur son épaule à elle, pendant leurs énièmes séances de cinéma d’adolescents empressés.

Il est éveillé et si ce n’était pas le cas, elle aurait feint une toux et un coup de coude dans les côtes rien que pour l’encourager à l'être. « J’en connais d’autres qu’ont changé. » « Qui ça? » elle joue, l’ingénue, mettant coussins et plaids entre eux rien que pour avoir le plaisir de voir Ezra rager, sillonner de son bras sous les épaisseurs pour la ramener à lui. Ce n’est rien de plus que quelques heures grattées auxquelles elle ne donne de date de fin qu’un lundi égaré dans le temps. Mais lorsqu’il perd sa chaleur à lui contre son cou à elle, lundi est un drôle de concept qui s’évapore en un battement de cils et quelques doigts entrelacés. « Embrasser E., t’as pu réaliser un nouveau rêve de gamine ce weekend. Un commentaire sur cette expérience, demoiselle ? » qu’il se moque, qu’il pouffe contre sa peau, qu’elle pince ses doigts, mordille sa mâchoire. « Tous ces mojitos, ça monte à la tête, j’ai oublié j’crois. » qu’il l’embrasse encore, aussi, elle qui grognerait presque lorsque les lèvres du blond quittent les siennes et qu’elle finit par faire volte face rien que pour lui voler le dernier mot d’un baiser de plus.

« Ma demande pour que tu me prépares le petit-déjeuner était subtile à combien sur 10? » qu’elle vient murmurer, entre deux soupirs et deux courses de doigts contre ses bras, ses épaules. Il a les cheveux en bataille, les traits tirés mais le sourire immense et pour l’heure, c’est tout ce qui compte. Elle n'en a rien à faire de Brisbane et de ce qui l'y attend, ni même de Los Angeles et du télé-film de merde qu’elle a hypocritement vendu comme son ticket doré pour le monde des grands, la veille. Là, ce qui est d’une importance capitale aux yeux de Chloe, c’est de couvrir chacune des parcelles d’épiderme d’Ezra d’un rire, d’un baiser, d’un peu des deux. Impatiente et gamine gâtée, on la croirait presque et on l’imaginerait sûrement taper du pied dans l’attente qu’il prenne la cuisine sous sa tutelle. Qu’il lui improvise le parfait brunch du dimanche, sponsored by le parfait adulte au parfait mariage et à la parfaite famille. Presque, ou pas du tout, alors que ses jambes gagnent le concours de celles qui sont sur le dessus, que ses mèches lui chatouillent fort probablement le nez et qu’elle finit par se hisser sur ses cuisses, bien assise bien fière. C’est qu’elle aurait presque l’air d’avoir gagné, la gamine qui n’en est plus une du tout sous ses mains qu’elle prend en otage de la plus douce des façons des siennes. « Y’avaient des tas d’autres trucs que je voulais faire avec E. sur ma liste, je jure. » et lorsque chaque fibre de son corps suggère un “tu veux voir?” Chloe en oublie complètement les fausses promesses de petit-déjeuner. Ils ne sont plus à un mensonge prêt. Lundi, c’est quand déjà?