on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. ***
Le diner était déjà bien avancé lorsque Damon vint se rasseoir dans le fond de sa chaise. Les plats avaient été débarrassés et les serveurs s’activaient à venir servir ce qui semblait être les mille et unes assiettes à desserts. Chacun y était allé à sa préférence, les goûts et les saveurs formant une danse colorée autour des convives. Pour ne pas salir ses habitudes, le jeune homme s’était lui contenté de commander un tiramisu - il ne serait jamais aussi bon que celui qu’il dégustait lorsqu’il était petit, mais aux grands maux les grands moyens, il se contenterait de celui là dans ce nouveau pays.
« Tu m’as pas attendu ? » Reposant son verre de vin aux côté de son assiettes, Damon vint tourner un regard où un sourcil était venu couvrir d’une ombre un de ses yeux bleus. « Pardon ? » Regardant son grand-père, assis à sa gauche, d’un air quelque peu concerné et surtout déboussolé, il attendait que ce dernier vienne ajouter quelques explications à cette phrase sortie de nulle part. « Pour fumer un cigare. » Il avait beau tourner les mots dans tous les sens dans son esprit, Damon, il ne comprenait pas où le vieil homme voulait en venir. Certes, il revenait juste de l’extérieur du restaurant, là où il avait fumé une cigarette entre deux plats - il avait soigneusement évité le regard de sa mère lorsqu’il avait passé le pas de la porte -, mais il ne voyait pas où le patriarche voulait en venir. « C’était une cigarette, papy, pas un cigare. Et je fume pas de cigare avec toi d’habitude en plus. » Ses mots tachaient d’être doux et bienveillants, là où sa pensée était quelque peu perturbée.
Le grand-père vint finalement soupirer lourdement. « Dans le temps, tu m’aurais attendu. Et tu m’aurais pas menti de la sorte. » Damon vint secouer quelque peu la tête, pour finalement venir porter son regard vers son père de l’autre côté de la table. « Tu comprends ce qu’il raconte, là ? » Car lui n’en avait pas le moindre indice. « Pourquoi tu me mens encore, dis moi ! » Venant agripper le bras de Damon, posé jusqu’alors sur la table, le grand-père vint tenir fermement le membre de son petit-fils alors que ce dernier vint écarquiller les yeux. « Mais j’ai rien fait ! » Pas encore serait juste d’être ajouté. « Oooh ! » Elon ne semblait pas entendre les supplications du blondinet. « T’es qu’un menteur, de toutes façons. Tous des menteurs autour de moi ! »
Les yeux de Damon passèrent de son grand-père à son père, plus d’une fois et dans une version accélérée par la suite, à tenter de trouver une explication au charabia que le grabataire était en train de lui déverser tel un lot d’insultes. Il savait que son père était un menteur, là-dessus il ne contredirait pas le vieil homme. Mais il ne pensait pas que son propre père traiterait Saül de la sorte, et encore moins dans un diner de famille. Saül était l’enfant prodige, le modèle à suivre, celui qui redorait le blason de la façon. Pas celui qui se faisait insulté au diner de famille - pas par Elon, en tous cas.
Ce dernier vint finalement se tourner vers le fils Williams, premier du nom. « Parce-que toi aussi t’es le roi des menteurs. Y’a pas que Rick qu’est menteur, toi t’es le pire. » Le fameux Rick étant supposément Damon, vu comment le doigt du grand-père était pointé vers lui.
La main de Saül n'a pas lâché celle d'Elise, par dessus la nappe impeccablement blanche. Il s'y raccroche comme un naufragé à son morceau de bois. A son doigt brille une alliance qu'il avait quittée depuis un moment. Alors qu'Ariane est loin, partie pour de bon, ici le chaos règne. Et il règne bien, en cette fin de repas. Les tensions contenues par le patriarche ne font que croître depuis quelques minutes, il n'a pas lâché l'aîné des yeux. Saül, quant à lui, se concentre sur les allers-retours que font ses prunelles entre son verre de vin et son assiette, comme un enfant puni. Ou un condamné. C'est au choix. « Tu m’as pas attendu ? » Ha oui, l'épisode sur la guerre. A force de l'entendre tourner en boucle comme un disque rayé, Saül le connait par cœur. Il suffit généralement de lui répondre par une excuse et il se calme, le grand-père gâteux dont Saül se serait bien épargné la compagnie. D'un soupir, il s'apprête à répondre, alors que c'est Damon qui passe à la casserole. Il veut bien faire, le petit. Il veut bien faire mais il ne peut rien contre la hargne du patriarche, devant lequel tout le monde se tait - Saül le premier.
« Tu comprends ce qu’il raconte, là ? » L'italien ne lâche la main de son épouse que pour balayer l'air d'un geste désinvolte. « Laisse tomber. » Mais Elon, lui, n'a pas l'air décidé à laisser tomber, justement. « Pourquoi tu me mens encore, dis moi ! » L'aîné porte son verre à ses lèvres, prêt à laisser la scène se dérouler juste pour voir comment son garçon se débrouillera pour calmer le jeu. C'est en vivant qu'on apprend la vie, non ? Alors, travaux pratiques : comment ne pas trucider la personne qui se trouve en face de vous en trois étapes. « Mais j’ai rien fait ! » Ne pas nier, abonder dans le sens de l'interlocuteur pour mieux le duper. Le pouce de Saül passe sur le dessus de la main d'Elise, elle qu'il sait prête à intervenir pour défendre bec et ongles la prunelle de ses yeux. « T’es qu’un menteur, de toutes façons. Tous des menteurs autour de moi ! » Etape deux, donc : ne pas croiser les yeux de son adversaires si l'on n'est pas en situation d'assumer son regard sans avoir envie de lui crever les orbites. « Du calme, papa. On est tous là pour toi, tu- » La suite tue l'ambiance paisible qui règne - régnait - dans le restaurant. Quelle est la troisième étape, alors ? Que faire lorsque la personne dont on veut dévisser la tête s'avère être celui que l'on adule depuis l'enfance ?
« Parce-que toi aussi t’es le roi des menteurs. Y’a pas que Rick qu’est menteur, toi t’es le pire. » « C'est assez. » « Quand est-ce que tu comptes leur dire ? » Leur dire ? Leur dire quoi ? Il n'y a rien à dire et certainement pas à ces gens là, qui ne génèrent dans la vie de l'homme d'affaires que trop de chaos. « C'est l'esprit de noël, non ? Autant en profiter, Massimo. » Alors il se souvient de son prénom à lui mais pas de celui de son petit fils. Saül a posé son verre, jette un regard circulaire à la tablée. Leur dire quoi ? Elise et lui ne sont plus vraiment mariés, pas pour très longtemps. Ariane est à l'autre bout du monde, c'est elle qu'il rêverait de leur présenter officiellement. Rêvait, maintenant qu'elle est partie. Il n'a plus un rond, tout est dépensé au poker et les salaires qu'il se verse ne couvriront pas ses dettes avant un petit moment. Saül n'a plus de voiture, pas plus qu'il n'a vraiment de toit, son alliance n'est qu'un pâle costume exhumé de sa vie d'avant et par dessus tout, par dessus tout... « Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. Hein Rick, je t'ai déjà raconté à toi ! J'ai toujours dit, moi, que les chiens faisaient pas des chats. Elle peut même pas avoir d'enfants, sa femme. » C'est dans l'avant-bras de Damon qu'il tape, le patriarche, à la recherche du soutien de son voisin de table. « Ou alors c'est toi le problème et puis tu mens encore. Je l'aurais quittée, moi, si c'était que ça. Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. » A cela s'ajoute un grand silence et Saül a probablement arrêté de respirer, les yeux braqués dans ceux de son père. S'il regarde ailleurs, c'est au risque de ne plus jamais rien voir d'autre que le mépris dans les yeux de ceux qu'il considère comme sa famille. Et Saül n'a jamais aimé se mouiller. Dommage que le serveur ait retiré les couteaux de la table. Le rouge, sur le blanc, c'est tout à fait dans l'esprit de Noël.
« Parce-que toi aussi t’es le roi des menteurs. Y’a pas que Rick qu’est menteur, toi t’es le pire. » « C'est assez. » « Quand est-ce que tu comptes leur dire ? C'est l'esprit de noël, non ? Autant en profiter, Massimo. » Le silence règne autour de cette table. Tout le monde se regarde en se demandant qui allait mettre fin à ce chaos. L'intervention de Saül ne sert à rien. Il saurait peut-être mieux s'y prendre si, justement, il s'en occupait réellement de son père. C'est toi qui gère tout, comme toujours. Au début, c'était facile, c'était même bien. Le retour du grand-père Williams avait amené avec lui une ambiance chaleureuse qui n'avait jamais existé dans votre famille. Puis, il y a eu les métastases qui lui ont finalement atteint le cerveau. De là, la fin ce compte dorénavant en semaines et ses moments de lucidité en heures. Il est souvent confus, mais ça va tu as l'habitude. Tu n'en es pas à ta première crise de démence. Mais, il n'a quand même pas l'habitude d'être aussi agressif. Cette soirée n'était sûrement pas une bonne idée malgré toutes les bonnes intentions de chacun des membres de la famille - un dernier Noël tous ensemble. C'est trop pour un homme en fin de vie.
« Elon. On a déjà discuté de tout ça. Rick est mort. C'est Cosimo, votre petit-fils. » Les morts qu'il ramène de plus en plus souvent - Rick reste le plus populaire du lot. Cette discussion que tu as éternellement avec lui - c'est sûrement pareil pour les autres Williams quand il crèche chez eux. Il y a aussi les vieux souvenirs qui se mêlent ensemble. Ces mêmes qui semblent hier pour lui, mais dont personne se souvient - dont personne ne veut se souvenir plutôt. Il confond les personnes entre elles et ce soir, ça se passe entre Cosimo et Rick donc. Habituellement, en quelques paroles, tu arrives à faire passer la crise assez facilement, mais ce soir, ce n'est pas le cas alors que tes paroles semblent plutôt avoir attiré les foudres d'Elon sur son fils aîné. « Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. Hein Rick, je t'ai déjà raconté à toi ! J'ai toujours dit, moi, que les chiens faisaient pas des chats. Elle peut même pas avoir d'enfants, sa femme. Ou alors c'est toi le problème et puis tu mens encore. Je l'aurais quittée, moi, si c'était que ça. Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. »
Et c'est un silence douloureux qui prend toute la place, celui qui rend tout le monde mal à l'aise. Ton coeur manque un battement. Il se brise en milles miettes. Pourtant, de l'extérieur, tu sembles parfaitement zen comme si personne n'avait entendu ce qui venait de sortir de la bouche d'Elon. Tu ne sais même pas où tu arrives encore à puiser ce sang froid, alors que de l'intérieur tout est en train de brûler. Tes prunelles cherchent désespérément celle de Saül, dont les siennes sont bien vissées sur son paternel. Il est mort combien de fois dans sa tête ? C'est finalement vers Auden que ta tête se tourne tranquillement, parce qu'il reste complice de ce mensonge même s'il ne le veut pas. Mentir serait ridicule au vu du nombre beaucoup plus élevé de personnes connaissant la vérité que celle qui l'ignore. Savannah qui ne savait probablement que la moitié de cette vérité la sait maintenant au grand complet. Elle a dorénavant les pièces manquantes de ce puzzle. Qui d'autre te soutiendrait dans ce mensonge de toute façon ? Tu es la seule à perdre dans l'équation.
Auden Williams
le complexe de Dieu
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270
TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autruiCODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
famiglia:savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
Le repas est chaotique mais à en juger par le nom de Williams au mètre carré, on s’en sort pourtant pas si mal. Saül est insupportable et Anastasie encore plus mais Savannah sait bien rattraper les choses. Les pièces rapportées s’en sortent admirablement mieux encore. Ginny, elle, est parfaite. Damon, lui, fait au mieux avec le peu qu’il sait. Les heures ont défilées et personne n’est mort, on devrait nous remettre un prix ou quelque chose dans le genre. Personne n’a crié, pas même Saül lorsque j’ai malencontreusement échappé un coup de pied contre son tibia de personne âgée. Papa a cru à l’arrivée d’un obus lorsqu’un serveur a lancé notre commande jusqu’en cuisine mais à part ça, aucun incident n’est à signaler. Jusque là, on s’en sortait pas si mal.
« Tu m’as pas attendu ? » Jusque là.
Mes yeux dérivent de mon fils à mon père et sous la table, mes mains se tendent déjà et le reste de mes muscles avec, même ceux de mon bras encore cachés sous le plâtre. Mes sourcils se sont froncés et aucune discussion de bonne femme n’attire moindrement mon oreille. Papa perd la tête et ce n’est pas nouveau, mais qu’il parle directement à Damon par contre, ça l’est. Il n’a jamais été un modèle pour lui et l’a toujours regardé tel un paria, quand bien même il sait que son sang coule dans ses veines, peu importe que ce soit par le biais des gènes de Saül ou les miennes. Il a toujours agi comme s’il n’était pas de la famille alors que c’est au moins la seule chose dont personne n’a jamais douté, pas même moi. On a peut être tout foiré, mais Damon est véritablement un Williams. C’est notre seule certitude et j’espère qu’un jour il comprendra à son tour.
Face à papa, pourtant, personne ne dit rien. On a beau tous le détester pour les raisons qui nous sont propres, on n’affronte pas son regard. C’est la règle. Les enfants bien éduqués sont devenus des adultes terrorisés, toujours pas habitués au caractère pressant de l’américain. Notre mère a toujours temporisé, compensant le tout avec des repas comme si à un ventre bien rempli pouvait se substituer des relations familiales un minimum saines. C’est ce qu’elle croyait dans le temps et c’est sûrement ce qu’elle croit encore aujourd’hui, elle qui persiste et signe à nous réunir dans des restaurants comme si cela pouvait régler des décennies de rancœur accumulées. Personne n’a envie de faire de procès à personne. Chez les Williams, on préfère la haine à l’amour, c’est bien plus parlant.
J’imagine qu’on préfère les mensonges, aussi. Saül tout particulièrement. Son fils, son mariage. Sa vie elle même n’est qu’un foutu mensonge, lui qui a retrouvé le chemin de son alliance comme par magie, lui qui a sûrement oublié les insultes françaises qu’il a pu apprendre ces derniers mois. Le lâche. Pour ça comme pour tout le reste, il n’est qu’un lâche et mon regard de travers le lui fait bien comprendre, quand je n’ai de toute façon jamais pris le temps de le prendre avec des pincettes. Il sait bien tout ce que je pense et qu’à défaut de l’imaginer sur un trône, c’est au bout d’un pique que j’ai souvent dessiné sa tête.
Fort heureusement Damon et papa occupent toute l’attention, entre une réponse d’un sénile d’un côté et celle d’un enfant perdu de l’autre, autant vous dire que rien ne fait sens dans cette discussion. Saül, lui, fait semblant d’être encore amoureux de sa femme. La mienne, je préfère la laisser en dehors de toutes ces histoires auxquelles j’aurais préféré ne jamais la mêler, surtout pas à son neuvième mois de grossesse. Encore une fois, pourtant, papa l’a exigé. Et à papa (papa mourant on ne peut rien refuser). « Parce-que toi aussi t’es le roi des menteurs. Y’a pas que Rick qu’est menteur, toi t’es le pire. Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. [...] Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. » Et là, juste là, j’en ai plus rien à faire de la fausse vie de mon frère ou du beau frère américain que je rêve de découper en morceaux. J’en ai rien faire de rien, pas même de ce que pourrait encore ajouter le patriarche pour enfoncer le couteau dans la plaie. Les yeux de mon frère se sont posés dans ceux de son père. Les miens cherchent ceux de mon fils. Le geste n’aurait pas dû être naturel à ce point. On dit que dans une situation de danger, notre regard se porte pourtant sur la chose que l’on chérit le plus. Ou la personne. La main de Ginny dans la mienne, ses doigts autour des miens, notre amour simplement caché sous la table je ne m’en fais pas pour elle à cet instant. Elle temporairement exclue du tableau, ne compte plus que Cosimo, Damon, peu importe.
“Savannah, emmène papa faire un tour.” Sinon, je jure que je vais le tuer. Les couteaux ont peut être été retirés, mais j’ai encore une main qui fonctionne parfaitement et c’est bien assez pour l’étouffer jusqu’à ce qu’il emporte les secrets avec lui dans sa tombe, jusqu’en Enfer. “T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté.” De Damon, mes cils papillonnent et mes yeux se posent sur ceux de ma soeur. Ce geste n’a rien d’amoureux et encore moins de sentimental, ce n’est que la lente transition pour moi avant que je perde mes moyens. Mon dos est posé contre celui de la chaise, mes pieds sont ancrés dans le sol et sûrement que mes doigts martyrisent ceux de Ginny sans que je ne m’en rende compte mais au moins personne n’est mort. Loin d’être une possibilité amusante de laquelle je pourrais jouer, je serais réellement capable de tuer Elon d’une seconde à l’autre, dès que je perdrais le contrôle de mon souffle. J’ai déjà perdu le contrôle de mes secrets, de toute façon. “Savannah.” Je reprends, réitère mon ordre, appuie un peu plus sur son prénom. Fais le partir ou je m’en occuperai moi même, de façon définitive.
J’ai besoin de parler à Damon et seulement à Damon.
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
Feat la Famiglia
Un repas de famille, encore un autre. Cette fois, Ana n’est pas invitée (ou désinvitée par Saül), elle est convoquée par les vieux, par le paternel surtout. Pourquoi est-elle venue alors qu’elle n’a aucune envie de fréquenter la quasi totalité des personnes présentes autour de cette table ? La réponse c’est Savannah. Sa sœur est venue la supplier de venir, elle lui a pleurniché que ce serait peut-être la dernière fois qu’ils seraient tous réunis avant la mort du patriarche. Cet argument larmoyant n’a pas suffi à convaincre la benjamine qui se prépare déjà à fêter la disparition de leur père en grandes pompes. Alors, Savannah est passée au chantage, comme quoi, au final les mauvaises langues qui disent qu'elle est adoptée se trompent, c’est une vraie Williams elle aussi. Ana regrette amèrement de l’avoir appelée en pleine crise de parano et d’angoisse et de lui avoir tout raconté : le meurtre sous l’influence de diverses drogues, la peur d’aller en prison, la peur encore plus grande qu’Auden l’apprenne. Son frère lui a posé un ultimatum et depuis, elle a passé son temps à le fuir pour ne pas qu’il puisse flairer sa toxicomanie toujours belle et bien vivante. Voilà donc pourquoi, pendant tout le repas, elle a enduré la présence de Saül qu’elle toise avec mépris alors qu’il joue l’amoureux transi avec Elise. Ana n’a pas tout suivi mais aux dernières nouvelles il vivait dans un appartement avec sa rousse et il y faisait de la merde. Voilà pourquoi elle a supporté les regards réprobateurs de sa mère à chaque fois qu’elle a ouvert la bouche et les accès de démence du père qui n’ont pour le moment par miracle pas été dirigés vers elle. Elle a passé le repas à se foutre de la gueule du père diminué et de la mère dépassée, c’est fou comme deux secondes de retrouvailles ont suffit à raviver la haine qu’elle ressent à leur égard.
Celui envers lequel elle n’a aucune rancœur autour de cette table, c’est son neveu Damon. Elle ne l’appelle plus Cosimo depuis qu’il a annoncé qu’il préférait ce prénom. Par effet de miroir, elle s’applique à respecter son souhait contrairement aux Williams qui s’entêtent à l’appeler Anastasia alors qu’elle exige qu’ils emploient son diminutif. Elle assiste en fin de repas à l’altercation étrange qui se déroule entre le plus vieux et le plus jeune de la tablée. « T’es qu’un menteur, de toutes façons. Tous des menteurs autour de moi ! » Ana ne peut pas se retenir plus longtemps : « Tu nous as bien élevés, faut croire... » C’est qu’il a beau jeu le père Williams à reprocher à tout le monde de mentir alors qu’il a participé à tant de mensonges dans cette famille, probablement bien plus qu’Ana ne le sait. Couvrir l’accident mortel de Savannah, mentir en société sur les activités de sa petite dernière qu’il disait partie en voyage humanitaire quand elle était enfermée dans l’internat militaire-catholique pour jeunes délinquants, dissimuler tout et n’importe quoi à Ana jugée pas assez fiable pour être mise au courant de quoique ce soit dans cette famille… « Du calme, papa. On est tous là pour toi, tu- » Saül a attiré l’attention du padre et ses foudres par la même occasion. « Quand est-ce que tu comptes leur dire ? » Ana est soudain bien plus intéressée par la conversation et pas seulement pour y balancer des piques acerbes au pire timing possible. Elle sent une tension autour de la table et comprend qu’il y a de vrais secrets en jeu et que leur père ne les emportera finalement peut-être pas dans la tombe, elle se tourne vers Saül. « Ben oui, vas-y, dis-nous, Massimo ! » De l’huile sur le feu, Ana n’a qu’une envie : voir ce dîner familial s’enflammer. Mais elle n'a aucune idée de que ce qu’elle vient de souhaiter, ce repas va chambouler leurs vies, surtout celle de Damon.
Et les prochains mots du paternel mettent une série de claques à Ana. « Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. » Quoi ? C’est une blague ! « Elle peut même pas avoir d'enfants, sa femme. » Ana regarde Elise et la voit se raidir légèrement et bien qu’elle conserve un visage impassible, elle cherche le regard de Saül en vain. « Je l'aurais quittée, moi, si c'était que ça. Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. » La surprise rend Ana muette pendant quelques secondes, assez longtemps pour qu’elle puisse voir le tableau se dessiner devant ses yeux, Saül qui fixe Elon, Elise qui reporte finalement son regard sur Auden et Auden qui cherche à croiser celui de Damon. Elle ne comprend pas encore toutes les implications de ces jeux de regard mais elle s’exclame à l’attention du père : « Attends, quoi ? Qu’est-ce que tu dis, putain !? » Voler des gamins ? Saül a kidnappé un gosse ? Tout ça n’a aucun sens… “Savannah, emmène papa faire un tour.” C’est à cet instant qu’Ana remarque qu’Auden est sur le point s’exploser, tous les traits de son visage sont tendus et il a son regard meurtrier des mauvais jours. Il est au courant lui aussi alors, Ana commence à sentir la colère monter en elle également, à tous les coups, ils sont tous au courant et elle et Damon sont les seuls deux imbéciles autour de la table qui ne comprennent rien. “T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté.” C’est pas une gifle qu’elle se prend là, c’est un coup de poing en pleine face. Elle met une seconde à relier les différentes informations dans son esprit. Elise est stérile, Auden est le père biologique de Damon, Saül a « volé » le fils de son frère. Saül est l’oncle de Damon pas son père, Auden est son père pas son oncle. Putain, même pour eux c’est du lourd… “Savannah.” s’impatiente Auden au bord de l’implosion. Se souciant bien peu que leur famille entière soit affichée en plein milieu du restaurant, Ana s’écrie : « J’y crois pas putain, vous êtes vraiment tous une bande de connards ! » Elle se tourne vers sa sœur et sonde son regard avec colère : « Tu savais toi ? » Mais elle n’a pas besoin d’attendre la réponse pour comprendre dans son regard qu’elle en savait bien plus qu’Ana. Elle se retourne vers la femme très enceinte d’Auden et en conclut en voyant son expression : « Toi aussi, tu savais ! MAIS PUTAIN ! » La stupeur sur le visage de Damon, par contre, ne trompe pas. Ils sont les deux dindons de la farce, surtout lui à vrai dire. Et Ana a beau avoir mal pour lui, elle ne peut s’empêcher de se sentir indignée pour elle-même en premier lieu, alors que le vieux l’interpelle avec l’air sévère : « Anastasia ! Arrête avec tes grossièretés, comporte-toi avec la dignité d’une dame pour une fois. Tu nous fais honte, comme toujours. » C’en est trop. Avant d’exploser, elle jette un regard à Savannah qui veut dire : je t’avais dit que je voulais pas venir. Puis, elle attrape le premier objet qui lui tombe sous la main, son assiette à dessert, et le lance de toutes ses forces à la tête du patriarche qui se trouve à l’autre bout de la table : « Ça te va ça en terme de dignité, connard ?! » Heureusement pour leur père, elle ne vise pas très bien, malheureusement pour leur mère par contre, qui se prend la tranche de l’assiette de plein fouet à la gorge. Bien qu’elle ne soit pas sa cible initiale, Ana n’a aucun remord, elle les hait tous les deux à niveau égal, pas de jaloux. Elle se lève brusquement de table et penchée en avant, les mains à plat sur la nappe, elle s’adresse à Saül, celui qu’elle respectait à une époque et qui ne fait que la décevoir un peu plus à chaque fois : « Comment t’as pu lui faire ça ?! T’es vraiment qu’une merde ! » Lui faire ça à qui ? À Damon ? À Auden ? A eux deux ? Ana n'est même pas bien sûre elle-même.
Savannah Williams
les collisions
ÂGE : 34 ans SURNOM : Sav', Savie, Blondie mais aussi Polpetta, celui qui a tendance à l'agacer mais que seul Ugo s'entête à employer à son égard (Fort heureusement) STATUT : Quand elle pensait parvenir un semblant d'ordre dans sa vie sentimentale, elle s'est retrouvée à dire "je le veux" à son plus vieil ami devant Elvis à Vegas MÉTIER : Assistante de direction pour la société Campbell, spécialisée dans l'achat et la construction de complexes immobiliers écologiques -Assez naïve pour croire que travailler pour son ex ne lui attirera pas de problème LOGEMENT : #218, BaySide POSTS : 15020 POINTS : 120
TW IN RP : Abandon - Dépression - Sexe - Alcool - Deuil - Accident de la route - Manque d'estime de soi ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Elle joue souvent avec ses cheveux ≈ Elle a pratiqué auparavant le chant en tant qu'artiste professionnelle ≈Elle joue de la guitare et du piano ≈ Elle a causé un accident de voiture dans le passé qui a coûté la vie à un jeune homme. Un secret qu'elle tente de garder pour elle ≈ Elle culpabilise toujours ≈ Elle a un rire extrêmement communicatif ≈ Elle est maman de Mathis, 6 ans, qu'elle cherche à connaître, et qu'elle a eu avec son second amour, James Beauregard.RPs EN COURS :
J'y ai cru. J'ai cru pendant un instant que la suite dramatique qui se prépare douloureusement nous permettrait de resserrer les liens. C'est ainsi que ça se passe non? Lorsque le pire est à venir, on se rappelle combien le temps nous a échappé, et qu'il est désormais hors d'atteinte. Je suis probablement la seule à redouter réellement ce moment, du moins, c'est l'opinion que je m'en fais. Les souvenirs que j'ai de cet homme sont bien plus agréables que les leurs, sans aucun doute. Peut-être que ce statut d'enfant préféré n'est pas seulement le fruit de leur imagination, ou peut-être que j'ai passé assez de temps auprès de lui pour savoir qui il est vraiment. En attendant, cette soirée ne sera pas de tout repos. Et j'ai profité de l'occasion pour y convier Cade. Triste occasion pour des présentations, je souhaite malgré ça lui faire partager ma vie familiale, si désastreuse soit-elle. J'ai besoin de lui, c'est important pour moi, et va savoir si c'est par pitié ou parce qu'il voit à travers cette invitation toute l'importance que je lui voue, il a accepté . Et c'est contre toute attente la sœur cadette qui décide de faire des siennes. Je mets donc un point d'honneur à lui rappeler les faits, passant outre les coups bas que les parents ont pu lui faire, parfois à juste titre. Ana continue de se comporter comme une gamine, ils n'ont d'autres choix que de la considérer comme telle. Et on peut dire, que niveau problème, la petite dernière place la barre haute! Est-ce finalement un hasard que notre père passera l'arme à gauche plus que prévu... Mon ton doux, compréhensif, mes nombreux hochement de tête face à ses arguments n'auront guère l'effet escompté. Elle honore ce nom Williams, et la tête de mule que chacun de ces membres représentent. Bien consciente qu'elle ne cèdera point, j'opte donc pour le chantage. Arme redoutable quand on sait que je détiens un beau petit palmarès la concernant. Si elle ne porte plus d’intérêt à ce que les parents puissent penser à son sujet, il en est tout autre en ce qui concerne nos frangins. L'air confiant sur le visage, je ne ressens aucune culpabilité pour ça. "Bien, on se voit ce soir!"
Le repas n'est pas une grande réussite, mais jusqu'à présent, chacun est parvenu à rester plus ou moins en place. Nous pouvons compter sur la participation de la douce Ginny et de la conversation de Cade pour détourner chaque sujet épique, et je m'étonne à ce que arrivions au dessert sans trop de dégâts. Je me permets un échange plus intime avec mon charmant voisin de table lorsque les mots de notre père vont venir jusqu'à moi. « T’es qu’un menteur, de toutes façons. Tous des menteurs autour de moi ! » Mon visage toujours tourné vers Cade, mon attention est cependant souvent portée sur cet échange étrange et les débordements dont peut faire preuve mon père, qui malheureusement, subi cette maladie et ses méfaits de plein fouet. « Tu nous as bien élevés, faut croire... » Mon regard assassin qui cherche celui d' Anastasia qui ne manque pas un moment pour se faire remarquer. « Quand est-ce que tu comptes leur dire ? » J'observe Saül fixement, puis mon père, puis de nouveau l'aîné. A quoi fait-il allusion? Durant un bref instant, j'ai ce secret qui me revient. Mais c'est impossible. Comment pourrait-il être au courant? « Ben oui, vas-y, dis-nous, Massimo ! » J'ai cessé de respirer. Tout le monde est littéralement figé dans le temps, tout ce qui reste, c'est ce décor, ces éclats de rires et discussions qui proviennent des autres tables. La folie de notre père va t-elle nous mettre tous au pied du bûcher? Je feigne l'attitude naturelle, attrapant ma coupe de vin, comme pour anticiper le choc de ce qui va suivre. « Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. »Je manque de recracher ce doux mélange dans mon assiette à dessert. Mes paupières se ferment douloureusement, comme si l'espoir que je me retrouve en plein rêve en les ouvrant se concrétise, en vain. Je n'ose croiser le regard d'un de mes frères, ou encore de Damon, qui subit probablement de plein fouet cette nouvelle. « Je l'aurais quittée, moi, si c'était que ça. Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. » Un souffle réprobateur "papa..." parviens-je à sortir. Comment pouvait-il se montrer si dur envers Elise, qui subissait amèrement les complications qu'entraînent parfois la vie, et comment pouvait t-il balancer cette bombe maintenant, alors que nous mettions tous un point d'honneur à faire ça pour lui. « Attends, quoi ? Qu’est-ce que tu dis, putain !? » La réaction excessive qui ne se fait pas attendre. “Savannah, emmène papa faire un tour.” Évidemment, quand il s'agit de faire preuve de compassion et de sagesse, c'est moi qu'on appelle à l'aide, mais en croisant le regard d'Auden, je mesure à quel point cette demande a son importance. “T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté.” Bon dieu. Mes coudes s'enfoncent sur la table, et j'enfuis mon visage entre mes mains avant d'oser jeter un coup d'oeil à Damon. La voix de Auden va cependant se montrer persistante. “Savannah.” Mon corps quitte soudainement la chaise, approchant le patriarche, qui du haut de sa démence, ne me remarque même pas. « J’y crois pas putain, vous êtes vraiment tous une bande de connards ! » Ma main qui vient se poser en dessous de son bras, l'incitant à me suivre. « J’y crois pas putain, vous êtes vraiment tous une bande de connards ! » Je relève le regard vers Ana' "Ana, ferme-là!" Pas pour tes parents que tu détestent tant, mais pour Damon, pour qui cette nouvelle tombe du ciel comme une météorite. « Tu savais toi ? » Ma bouche se referme, soupirant doucement en guise de réponse. « Toi aussi, tu savais ! MAIS PUTAIN ! » Je détourne le regard, resserrant mon geste pour qu'il daigne vouloir me suivre et cesser les hostilités. « Anastasia ! Arrête avec tes grossièretés, comporte-toi avec la dignité d’une dame pour une fois. Tu nous fais honte, comme toujours. » Je tire sur son bras, un peu trop fort, peut être. Mais rien face à ce geste complément insouciant de Ana « Ça te va ça en terme de dignité, connard ?! » L'assiette qui se projette sur ma mère, qui n'a même pas la force de participer à cet échange. C'est pourtant ma soeur que je me jure de tuer si mon père parvient à bouger ses fesses un jour. En attendant, c'est auprès de ma mère que je vais finalement, m'assurant de son état ."Voilà pourquoi t'es jamais au courant de rien! Comportes-toi en adulte, bon sang!"
Another love shit.
And I wanna sing a song, that'd be just ours, but I sang 'em all to another heart. And I wanna cry, I wanna fall in love, but all my tears have been used up. And I wanna kiss you, make you feel alright, I'm just so tired to share my nights. I wanna cry and I wanna love, but all my tears have been used up
Il est malade. C'est la seule chose qui compte on dirait, la seule chose que je vois, qui excuse tout. Il me rappelle Noah avec ses cernes qui prennent en ampleur au fil du repas, il me le rappelle encore plus quand il a des épisodes où il part dans sa tête, où sa voix perd des octaves et devient bien plus candide même si ses mots font mal. Il perd la tête, le père d'Auden, et malgré l'acidité de ses propos, malgré la dureté de ses traits et les dizaines de critiques qui frôlent ses lèvres gercées de trop les pincer, jamais son agressivité ne me brusque. Ce n'est pas lui. Il rit, parfois. Il rit et il pointe des trucs, perd son regard vers l'horizon du vignoble, assez longtemps pour que mes prunelles suivent les siennes pendant qu'Auden trouve une nouvelle façon de prouver qu'il est meilleur que Saül. Il en est à infini +1 sur 10 quand Damon revient, et quand l'Apocalypse s'enclenche. Eux, ils parlent tous. Le ton monte, la main d'Auden serre la mienne autant que l'inverse est toute aussi vraie. Sous la table, j'ai l'impression que sa jambe va finir par pousser le meuble dans le ventre de qui que ce soit le regarde trop longtemps ou même lui parle. Pas une fois il n'a quitté Cosimo des yeux, pas une fois j'ai douté que ça puisse ne pas être la bonne chose à faire non plus.
Il est malade et eux, ils s'entretuent. Ana renvoie son dessert voler dans les airs, Saül doit regretter son idée pacifiste de faire retirer les couteaux. Elise est au bord de la crise de nerf et Savannah fait au mieux comme toujours. Cade est blanc, livide, Cosimo a perdu toute forme de hâle australien aussi. Quand Auden inspire une dernière fois mes doigts glissent entre les siens, le laisse libre lui qui impose à sa soeur de sortir avec son père. Moi, mes prunelles ont cherché autant que trouvé celles de la mère. C'est elle, qui me brise le coeur. C'est elle qui est à ses côtés à lui depuis le tout début, depuis qu'ils s'aiment et depuis qu'il crève à petit feu, auprès d'elle. Je n'ai pas le droit de rester ici autant que je ne m'y forcerai jamais une place, et je ne serai pas ingrate au point de vouloir assister à ce qui suit quand jamais au grand jamais je n'aurais à l'entendre, à en dire quoi que ce soit. Ana m'en veut de savoir, d'ailleurs. Mon mea culpa viendra peut-être un jour, ou jamais je n'en sais rien. La seule chose que je sais, c'est que le chaos a pris toute la place à notre table, bien plus que les cafés servis à la va vite par des serveurs qui savent clairement que le pire n'est pas encore arrivé.
« Vous avez grandi dans un vignoble, oui oui non? » que je tente, à son oreille, ma chaise derrière moi et mes pas qui m'ont guidée à la hauteur de la mama. Mon espagnitalien est discutable, mais elle sait aussi bien que moi que ce qui suit est bien plus une affaire qui concerne ses fils qu'elle-même, et certainement pas moi. Son mari lui, a ses esprits à retrouver, sa tête qui est bien trop embrumée pour qu'elle ne l'ait pas remarqué. Je vois dans ses yeux la même inquiétude que j'avais lorsqu'on annonçait que les résultats au dossier de Noah mettraient encore un peu de temps à arriver. Le même doute d'à savoir qui d'elle ou de lui faiblira le premier quand tout ce qu'ils font depuis des mois c'est espérer rester fort l'un l'autre, et l'un pour l'autre. La seconde d'après, je l'aide elle, à se lever, le oui oui non qui a au moins eu le mérite de lui donner l'impulsion nécessaire de me suivre dehors. Si Savannah veut suivre, évidemment que je lui assure d'un coup d'oeil qu'elle est la bienvenue. Là où les vignes serviront de cocon, ou mieux encore, de carapace.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. ***
Dire que Damon n’était pas habitué aux épisodes de folie de son grand-père serait mentir - mais apparemment, le mensonge régnait en maitre autour de la table du dîner et avait été choisi comme thème pour illustrer ce dernier. Il l’avait vu, que son grand-père était sur une pente plus que descendante et qu’il ne serait pas possible pour lui, malgré tout l’aide qu’il serait possible de trouver dans le monde, de la remonter. Les aléas de la vie, comme il était possible de les appeler. Le jeune Williams avait profité des jours où Elon logeait chez eux pour partager certains moments privilégiés avec son aïeul. Il les avait vu de très près, les excès de folie et les moments où il perdait pied plus facilement que d’à d’autres. C’était dans ces instants là que son grand-père venait lui raconter les histoires qu’il avait vécu à la guerre, les personnes qu’il avait rencontré là-bas - dont le façon prénommé Rick, qui fut jadis son meilleur ami. Ils avaient vécu les pires horreurs tous les deux et en même temps fait les quatre cent coups. Ils se faisaient tellement confiance que Rick ne cachait aucun secret aux yeux d’Elon, et l’inverse était tout aussi vrai. L’inverse était surtout, vrai. Ce qui voulait dire que ce fameux Rick était au courant du mensonge le mieux tissé et le plus ancien presque de la famille Williams. Elon lui en avait parlé en long, en large et en travers - cependant, aujourd’hui Rick n’était plus de ce monde et perdant la tête une fois de plus, c’était pour lui qu’Elon prenait Damon.
Et c’était ce qui dérangeait le plus présentement le jeune homme. Il ne voulait pas être trop brutal envers son grand-père, le ramener à la réalité de cette façon n’avait jamais fait bon ménage durant ses autres crises. Mais la main du vieillard venait de plus en plus serrer le bras du gamin, à la limite de laisser les traces des ongles dans la chair. « Du calme, papa. On est tous là pour toi, tu- » Saül qui vint enfin intervenir, tenter de sortir son fils littéralement des griffes de son propre père. Mais les mots de l’ainé des enfants Williams ne semblaient pas atténuer l’ardeur avec laquelle Elon était prise désormais - il aurait même été juste en réalité de dire que ses mots étaient aussi utile que s’il en venait à pisser dans un violon. « C'est l'esprit de noël, non ? Autant en profiter, Massimo. » Massimo, cela devait faire un bon bout de temps que Damon avait entendu ce prénom. Il était pourtant celui de son père, le vrai, à l’instar de Cosimo pour lui-même - mais Saül ne laissait plus personne l’appeler de la sorte désormais. Le jeune homme s’y était tenté une ou deux fois, alors qu’il était pas plus haut que trois pommes et commençaient à peine à parler, afin d’imiter son grand-père. Il se rappelait encore parfaitement en ce jour les yeux noirs que lui avait lancé son père à ce moment là. Les mots du grand-père vinrent jeter un froid sur l’assemblée qui, jusque maintenant, passait un relativement bon moment - chose à noter dans un calendrier d’une croix rouge étant donné l’état des relations familiales entre les Williams depuis des décennies.
« Elon. On a déjà discuté de tout ça. Rick est mort. C'est Cosimo, votre petit-fils. » Ce fut cette fois ci Elise qui osa prendre la parole, là où Saül semblait se faire le plus petit possible sur la sienne. Damon jeta un coup d’oeil à ses parents, qui n’avaient cessé de jouer au parfait petit couple depuis le début du diner - il n’était pas dupe, il savait que les choses n’étaient pas réparées à ce point là et qu’elles ne le seraient probablement jamais. Même s’ils y mettaient le meilleur de leurs efforts, même s’ils le faisaient en grande partie pour Damon justement, ce dernier avait compris depuis le jour où le divorce avait été annoncé que plus rien ne serait comme avant malgré les apparences. Pourtant, Elise tentait - autant auprès de Saül quotidienne que présentement auprès d’Elon. D’ordinaire, ses mots se trouvaient apaisant auprès du vieil homme, mais aujourd’hui ils semblaient être peine perdue, à la vue du discours qu’il continua d’avoir. « Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. Hein Rick, je t'ai déjà raconté à toi ! J'ai toujours dit, moi, que les chiens faisaient pas des chats. Elle peut même pas avoir d'enfants, sa femme. Ou alors c'est toi le problème et puis tu mens encore. Je l'aurais quittée, moi, si c'était que ça. Il y en a des tas, des femmes capables de concevoir. Pas besoin d'aller voler des gamins. »
Le silence se fit de nouveau roi l’instant suivant le dernier mot prononcé par Elon. Il se fit roi oppressant, roi tyrannisant. Il se fit tout sauf protecteur et reposant, tout sauf accueillant au milieu d’un chaos présent qu’à venir. Il pouvait le sentir, Damon - le silence et le chaos se frayant, main dans la main, un chemin en direction de son coeur. C’était étrange, comme sensation. Son corps comprenait bien avait que sa tête ce qui se tramait autour de lui. Les gens qui bougeaient désormais comme au ralenti. Les mots qui résonnaient en écho au creux de ses oreilles, alors que ces dernières s’étaient mises à siffler. Là où ses yeux venaient glisser de nouveau lentement, mais surement, de sa mère à son père, Saül lui ne baissait en rien son regard qu’il avait accroché à celui de son propre père. « Attends, quoi ? Qu’est-ce que tu dis, putain !? » Elle avait tenté de jeter de l’huile sur le feu dès la première seconde de cette soirée, Anastasia, mais s’il s’était contenté de sourire en coin à certaines de ses répliques jusque maintenant, Damon ne souriait plus du tout désormais. La jeune femme ne semblait plus être dans cet optique là de toutes façons - plus personne n’avait les mêmes objectifs à ce moment là du diner qu’ils avaient en arrivant sur place. « Savannah, emmène papa faire un tour. » Et s’il avait été silencieux et presque respectueux jusque là, Auden, sa voix se fit entendre aux côtés du jeune homme d’une façon qu’il n’avait connu jusque maintenant. Il avait senti, Damon, le regard de son oncle accroché à sa silhouette pour les cinq dernières minutes, mais il n’y avait prêté aucune attention, trop occupé à observer l’autre côté de la table, où se tenait ses parents, regard naviguant de temps à autres à bâbord pour regard son grand-père - c’était d’ailleurs sur lui que son regard était tourné présentement, à l’instar de Saül qui n’avait toujours pas prononcé mot. « T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté. »
Etait-ce possible de mourir tout en restant éveillé ? Etait-ce possible d’atteindre cet état d’entre-deux sans pour autant se sentir ni parfaitement conscient dans un monde comme dans l’autre ? Ou de ressentir réellement la sensation que quelqu’un venait vous arracher le coeur de votre poitrine sans que personne n’effleure votre moindre parcelle de peau ? Le coeur de Cosimo s’enflammait, s’embrasait sur place. Il ne serait surement qu’un tas modeste de cendres à l’intérieur de sa cage thoracique dans moins de temps qu’il en faudrait pour se rendre compte de ce qu’il se passait à l’intérieur du gamin. Et alors que tout semblait avoir ralenti autour de lui, que le monde extérieur avait été réduit au silence par son cerveau nécessitant un instant de répit, rien qu’un seul, il prenait le temps d’analyser la moindre parole qu’il venait d’entendre.
Beaucoup de choses pourraient être dites à propos de Damon - ce n’était cependant plus ce jeune homme là qui se tenait assis à la table du restaurant, entouré par ce qui étaient supposés être ses plus proches alliés. Damon était quelqu’un de mature et de responsable, un artiste en devenir s’il s’y donnait la peine et surtout un futur employé modèle au sein de la Michael Hills - si tel était son envie. Il était un garçon poli et bienveillant, à l’aise en société et obéissant envers ses parents lorsque cela était nécessaire. Mais aujourd’hui, Damon n’était plus. La personne qui prenait encore place sur la chaise aux côtés d’Elon Williams alors que le chaos devenait de plus en plus visible autour d’eux était une version autre de la même personne. Cosimo - prénom auquel il se permettait de temps à autres de rire au nez - reprenait le siège qui lui avait été écarté pendant des années, s’installant avec aise et sans grand entrain cependant aux commandes de la situation. L’enfant fragile, l’enfant brimé. L’enfant écarté de tous les soucis qui auraient pu le nuire depuis bébé et qui n’avaient pas permis de le faire grandir comme il se convenait. L’enfant désiré, l’enfant adulé. L’enfant également surprotégé, celui dont la fierté n’était précédée que par sa renommé. L’enfant hésitant, aussi; également celui trop peu sûr de lui pour oser venir parler au milieu d’un diner de famille alors que des choses le concernant se passaient sans discrétion aussi sous ses yeux. Car il les connaissait par coeur, ces diners là, Cosimo. Il les avait enduré pendant des années, à souligner chaque regard de travers, à noter mentalement chaque mot qui semblait susciter les foudres de ses parents envers d’autres adultes. C’était comme si, aujourd’hui, tout cet ensemble là lui revenait tel un boomerang à pleine puissance. Il le voyait arriver, mais ne pouvait rien faire pour l’empêcher de terminer sa course et de venir imposer avec lui un ensemble de ressentis plus dévastateurs les uns que les autres.
Autour de lui, le chaos et la fin du monde. Autour de lui, les problèmes de famille dans leur plus belle démonstration. Les mots s’envolaient dans des formes inappropriés et les gestes se faisaient de plus en plus rudes envers ceux pour qui le même sang coulait dans leurs veines.
Il avait analysé toutes les paroles pendant ce temps là, Damon, Cosimo, qu’importe quelle partie de l’enfant était en train de le ronger de l’intérieur. Il avait détaillé chaque mot, encaissé à pleine puissance chaque déclaration. A la fois soulagé d’être enfin inclus dans les messes basses qui se révélaient à lui depuis le noël de l’année passée, comme il était tout autant à deux doigts de faire un syncope d’en connaître le contenu. Il voulait plus d’explications comme il désirait faire en sorte que tout le monde se taise et le laisse tranquille. Tous les regards portés, même sans l’être réellement, sur lui, ça lui donnait la tête qui tourne. Les vérités s’entrechoquaient dans cette dernière et son esprit aurait voulu un instant de répit supplémentaire pour préparer le gamin à encaisser la nouvelle vision de la vie.
Il peut pas être fier d'être ton fils, t'es même pas son père. Elle peut même pas avoir d'enfants, sa femme. Pas besoin d'aller voler des gamins. T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui.
Les mots qui tournaient en boucle devant ses yeux, qui s’imposaient comme de nouvelle variable à intégrer. Saül n’était pas son père. Elise n’était pas sa mère. Auden était son père. Il n’avait pas eu besoin d’un instant de plus pour comprendre ça, Damon. Il l’avait compris à peine les mots avaient franchi les lèvres de son grand-père. Son esprit de déduction et d’analyse savait rester intact en toutes circonstances - pauvre de lui pour la situation en cours. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était tout le reste. Le pourquoi, et le comment. Les explications allant avec les révélations, le contexte qui avait poussé sa famille à en venir à une telle chose. Il n’arrivait déjà pas à s’imprégner de ce qu’il ressentait présentement qu’il se pressait déjà, qu’il loupait des étapes, qu’il avançait trop vite. Anastasia n’avait même pas eu le temps déjà d’insulter son père que Cosimo en était déjà à revoir le fil de sa vie et des souvenirs qu’il pouvait appeler à la barre. Il en était déjà à tenter de mettre en avant les choses qui auraient pu lui mettre la puce à l’oreille, qui aurait pu l’aider à ne pas tomber des nues aujourd’hui - il fallait être honnête et se rendre compte qu’il n’aurait jamais pu anticiper cette nouvelle là.
Savannah et Ginny se précipitaient aux côtés de la grand-mère lorsque Damon vint, enfin et après de longues minutes de silence oppressant et pesant, de silence voulant en dire tellement long et ne venait rien annoncer à la fois, relever son regard vers son père. Ou, plutôt désormais, celui qui avait presque parfaitement tenu ce rôle pendant les vingt premières années de sa vie. S’il avait échoué à celui du mari parfait, il aurait au moins pour prétention d’avoir su apprendre ses lignes en avance pour celui de père de l’année. Saül ne le regardait toujours pas, mais Damon n’avait d’yeux que pour lui. Oh, il aurait pu dévier son regard vers sa mère toujours aux côtés de son mari - enfin, sa mère, tout était relatif - pour venir y chercher le réconfort dont il avait désespérément besoin présentement; mais cela ne lui semblait plus dans ses cordes pour le moment de la regarder comme si elle pouvait lui apporter autre chose qu’un nouveau mensonge. Il aurait pu se tourner vers Auden, cet oncle qui avait passé la plus grande partie de sa vie à ne pas connaître et à n’entendre parler qu’aux travers des paroles de son frère. Car, après tout, il pouvait lui peut-être avoir quelque-chose de plus vrai à lui apporter en soutien désormais. C’était des possibilités infinies et à découvrir qui s’offraient au plus jeune de la famille Williams présent à cette table, alors que le temps reprenait pour Damon un écoulement proche de la normale, que le son des paroles et des cris revenaient à lui, que son coeur se remettait à battre à une vitesse trop avancée pour que ce soit physiologique.
Et ne lâchant toujours pas Saül du regard, Damon bondit depuis sa chaise jusque l’autre côté de la table, venant marcher un pas ou deux sur cette dernière, se jetant les mains en avant sur son père. « T’es qu’un putain d’enfoiré de première !* » Si personne ne venait l’arrêter, il était fort probable que Massimo arrive rapidement à court d'oxygène, les mains de son fils venant se serrer sans vergogne autour du cou de l’homme alors que toute la haine qu’il éprouvait, finalement, venait perfuser le moindre tissu de son corps.
Avant les tempêtes, il y a habituellement toujours des moments de paix. C'est l'instant où, une fois qu'on a traversé la première arrivée des vents, on se retrouve dans l'œil du cyclone. Chez les Williams, les tempêtes sont perpétuelles, mais personne ne trouve jamais le chemin de l'œil de ce maudit cyclone. Personne ne s'essouffle, il y a toujours de l'eau à rajouter au moulin, toujours de quoi gratter sous la surface pour trouver de la pourriture. Sous la couche la plus lisse, la plus brillante, c'est là qu'elle se trouve souvent - toujours. Personne n'oserait faire l'étonné, d'habitude, mais il faut croire que ce soir, tous les Williams ont assisté au Cours Florent.
L'annonce fait l'effet d'une bombe et effectivement, tout le monde se tait. L'œil du cyclone, c'est peut-être maintenant. L'instant de flottement ne dure qu'une poignée de secondes, le temps pour la mère de sortir de la scène. La pièce, pour autant, n'est pas terminée. Certains protagonistes n'ont pas dit leur dernier mot et peut-être que la présence de certain ne souligne que leur appétit pour le scandale. Ils ne sont tous que des vautours, dans la tête de Saül, qui sent depuis la première fois depuis des lustres le froid sentiment d'être aculé. Battu à son propre jeu. Se supplanterait presque à l'amertume de la colère et du désarroi la douce chaleur du soulagement, s'il n'était pas seul contre tous. Saül n'a pas lâché son père des yeux, le patriarche à qui il a confié le secret à la naissance de Cosimo. A cette époque, l'affaire avait été étouffée dans l'œuf auprès de la grand-mère. Et si l'on demandait à Saül, bien sûr qu'il plaiderait en faveur de l'indulgence. « T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté. » L'aîné reste de marbre, l'index griffant le manche de la petite cuillère avec laquelle il ôterait bien les yeux de son père, Slumdog Millionaire style.
Oui, Modesto était un raté, un moins que rien et un incapable, pas un type à qui l'on confierait un gamin et certainement pas une progéniture Williams. C'était la poursuite de son propre bonheur qui comptait, de toute façon, non ? Le cadet artiste, le cadet qu'on évite de mentionner, le cadet absent des repas de famille. Il n'interviendra pas là, le cadet, pour sauver la mise de son aîné. Et si l'on demandait à Saül, ce dernier mentionnerait cependant que la gratitude ne court pas dans le sang. C'est cette gratitude dont il devrait faire preuve, après que son frère ait sauvé son petit avenir, lequel n'a pas été aussi glorieux et aussi pavé de réussite que celui de son aîné. Le gamin était heureux, le gamin avait une mère, le gamin a fait ses classes dans de prestigieux établissements et a tout eu pour réussir. C'est tout ce qu'il faut pour faire un être humain qui ne soit pas médiocre - pas comme son géniteur, donc - non ? Le gamin aurait été plus heureux que dans un orphelinat parce que, demandez encore à Saül ce qu'il pense de l'idée que Auden ait pu s'intéresser à ce garçonnet. La possibilité est nulle, inexistante. S'il s'y intéresse maintenant, ce n'est encore qu'une tentative de voler la lumière qu'on accordait - et qu'on accordera plus - à son aîné. Oui mais voilà : l'enfer est pavé de bonnes intentions et Saül court dessus depuis trop d'années maintenant.
Tous des ingrats et les premiers jouent les hypocrites, les outrés, comme si Anastasia avait un morceau d'attention à récolter dans toute cette affaire. Elise se tait, grand bien lui fasse. Elle n'a de toute façon plus rien à faire à cette table depuis le divorce, lequel Saül fera acter en sortant de table. Elle pourra s'étouffer avec l'alliance qu'il lui jettera au visage avant de sortir et avec l'argent qu'elle vole sans jamais avoir levé le petit doigt pour gagner le sien. Savannah, la marquise de toutes les saintes, qu'on oublie vite dans sa grand quête de tous les souder ensemble. Elle prend la fuite dans les regards qu'elle oublie d'envoyer du côté de son aîné, le premier de tous, installé au fond de sa chaise comme s'il attendait la décharge que l'on réserve aux condamnés à mort. Auden, le plus misérable et ses grands dogmes d'artiste, qui ne taira plus jamais son envie de connaître le gamin. Il est le sien de toute façon et bien que Saül sache parfaitement qu'il n'a jamais été qu'un imposteur, l'admettre lui coûte autant que de lancer un ultime regard à sa mère. Les dernières insultes, lancées en pensée, auraient pu atteindre Anastasia si Damon n'avait pas bondi par dessus la table pour se retourner contre l'homme qui, deux décennies durant, aura vécu avec une épée de Damoclès au dessus du front.
« T’es qu’un putain d’enfoiré de première ! » La pièce aurait pu être comique, si les mains de Saül ne s'étaient pas accrochées aux poignets du jeune homme pour essayer de l'en décrocher. Jamais il s'osera lever la main sur ce gamin qu'il a pourtant si souvent réprimandé. L'idée lui traverse pourtant l'esprit, mais les yeux bleus de Saül se contentent d'accrocher ceux de celui qu'enfin, tout le monde pourra reconnaître comme le gamin de Auden. Saül n'a pas d'enfant de sang. Il n'a fait que prétendre au titre, jouer le rôle sans jamais vraiment complètement s'y complaire. Le gamin a toujours tout eu de Auden, depuis le berceau. Si Saül s'est parfois approché du sentiment que cet enfant était le sien, la mascarade a elle toujours eu ses failles - et bon sang, ce qu'elles étaient nombreuses. Rien n'a jamais fait sentir à Saül qu'enfin, il ne faisait pas que toucher ses rêves du bout des doigts. Elise s'est - en apparence du moins - pleinement satisfaite de l'illusion. Nous y voilà, alors, le moment où la bulle éclate.
L'air devient difficile à trouver et Saül parvient presque à repousser avec hargne le diable qui s'accroche à son cou. Ce n'est qu'avec l'aide d'Anastasia que Saül parvient enfin à se libérer et à s'éloigner d'un pas, main sur le cou et respiration rauque en guise de récompense pour son manque de réactivité. Ou peut-être l'aîné était-il sincère lorsque, pour la seconde que cela a duré, il a arrêté de se débattre ? Il n'a rien d'abattu, pourtant, le regard que Saül jette à l'assemblée en redressant sa cravate. « Vous êtes tous une bande d'ingrats. D'enfants gâtés, d'ingrats et d'enfants gâtés. » Nerveusement, Saül replace les cheveux qui lui volent alors dans le visage - qu'il a rougeaud : vin, colère, envie de meurtre ? Ding ding ding, faites vos jeux, il est temps de dévoiler les grands gagnants de la soirée. C'est Auden que Saül désigne le premier d'un regard amer. « T'as eu la belle vie, pendant que je m'occupais de ce gamin. T'as eu la belle vie et n'essaie pas de nier, t'en voulais pas. Tu ne pouvais pas t'en occuper, Auden, et me parle pas de "donner des chances". Y'a pas de facteur chance, quand on parle d'élever un enfant. » Pour Elise et lui, en tout cas, il n'y en a jamais eu. La chance, il aura fallu la créer, quitte à la ravir au membre de l'assemblée qui en avait le moins besoin. C'est à ceux qui ne demandent rien que l'on accorde généralement tout, n'est-ce pas ? Saül a posé ses yeux dans celui du gamin en question, qui n'a enfin plus rien de l'idéal petit garçon qu'il avait construit en pensée pour gommer toute trace de l'existence de son père biologique. « J'espère que tu garderas en mémoire que celui qui t'a hissé là où tu es aujourd'hui, c'est moi. Il savait depuis un moment, ton père, il n'a rien dit pour autant. Etouffe toi avec tes bons sentiments de ne rien perturber dans son équilibre, Auden. T'en as rien à foutre, de l'équilibre. T'en as jamais rien eu à foutre. » Les trois dernières phrases sont pour le cadet, cheveux sur la soupe de la famille parfaitement imparfaite construite des mains de l'aîné des Williams.
L'alliance - ultime masque - qu'il porte à l'annulaire de la main gauche vole en direction d'Elise, qu'il ne gratifie pas même d'un regard. Ce n'est qu'en tirant sur la cravate qu'il abandonne en se tournant vers la sortie que Saül ressent quelque chose qu'il n'avait pas perçu depuis des lustres. Un soulagement, un vrai, qui brûle tout et même ses joues, tirées par un sourire nerveux qu'ils ne verront pas, alors qu'il prend déjà la route du couvert d'un autre ciel - peut-être plus clément, mais pas moins orageux.
Ta gorge se noue. Ta cage thoracique s'oppresse en même temps que tu assistes au déclinement de ta petite vie parfaite. Oui. Tu assistes. Tu as l'impression d'être assise dans les gradins à regarder le tout s'écrouler sans pouvoir rien faire pour l'en empêcher. Les regards mauvais et les insultes, c'est Saül qui les recueille. Pourtant, chaque parcelle de ton épiderme te brûle, se décime, parce que, indirectement, c'est aussi vers toi qu'ils se portent; son éternelle complice depuis le jour un. Parce que tu n'es pas innocente dans ce geste immonde. Tu es celle qui a approuvé, celle qui n'a jamais pensé à personne d'autre qu'elle-même quand l'opportunité d'avoir un enfant qui serait tien t'a été offert. C'était plus facile de faire comme si le problème n'existait pas que de l'affronter. Parce qu'il n'y a que les apparences qui ont toujours comptées. Qu'aurait-on dit de toi, celle qui ne pouvait pas enfanter ? Ce mariage n'aurait plus aucun sens, tout comme les papiers d'adoption laissés à la dérive. La vérité, c'est qu'il n'en a jamais eu de sens. Pas avant et encore moins après. Vous vous êtes détruit à petit feu jusqu'à l'extinction. « T’énerve pas Modesto, tout le monde sait que t’aurais pas pu t’occuper d’lui. T’étais qu’un gamin et surtout t’étais un raté. » Ah ! La voilà la cerise sur le sunday. Maintenant, tout le monde a les bonnes cartes en main.
La scène semble se tourner au ralenti. Elle semble interminable alors que tout ce que tu voudrais c'est prendre la fuite avec Damon et Saül. Ça ne devait jamais avoir lieu et encore moins comme ça. Elle s'accélère soudainement la scène lorsque Damon se jette sur Saül, la rage au ventre. Ta main qui tenait celle de ton époux si fort la relâche sous l'effet de surprise. Tu ne l'as jamais vu ainsi et tu aurais préféré que ça n'arrive jamais. « T’es qu’un putain d’enfoiré de première ! » Tout va vite. Tout va trop vite quand toi, tu n'as toujours pas bougé de ta place tétanisé par la bagarre qui se déroule sous tes yeux. Il se brise en des millions de morceaux ton coeur. C'est Ana qui vient finalement séparé les deux hommes. Au moins, pour une fois, elle ne jette pas d'huile sur le feu. Pour l'instant. Il ne faudrait pas la sous-estimée.
Il rage sur tout le monde Saül. Particulièrement sur Auden, puis sur Damon. Tu es encore assez idiote pour te dire que c'est la colère qui parle, que c'est juste le choc de la nouvelle qui vient de tomber. Tout va. On peut encore réparer, non ? Non. « Saül… » Son prénom qui sort difficilement d'entre tes lèvres quand tu le vois sur le point de prendre la fuite. Les mots qui se bousculent à l'intérieur de toi sans qu'aucun ne trouve le chemin jusqu'à la sortie. Pars pas. Ne me laisse pas ici. Pas maintenant. Plus jamais. S'il y a bien un moment dans ta vie où tu as le besoin vital qu'il reste, c'est aujourd'hui, c'est maintenant. S'il y a bien quelque chose que tu veux vivre avec lui, c'est ça, jusqu'à la fin. Fin qui approche beaucoup trop rapidement à ton goût. Mais il ne restera pas Saül quand il retire d'un geste hargneux l'alliance qui n'aurait jamais dû reprendre la place qu'elle avait perdu. C'est dans un sursaut que tu te recules de quelques centimètres pour éviter le projectile qui va finir sa course au sol. Probablement perdu à jamais. Pourquoi est-ce toi qui récolte sa colère maintenant ? Certaines personnes ont la chance d'avoir la belle demande en mariage publiquement dans un restaurant. Toi, c'est la demande rageuse de divorce que tu reçois avec beaucoup trop de spectateurs à ton goût. C'était écrit dans le ciel que cette deuxième chance ne fonctionnerait pas. Si ce soir le mal-être envahit chaque parcelle de ton corps de le voir partir, demain tu pourras enfin souffler parce que c'est terminé pour de bon cette fois. Est-ce que Damon se jetterait à nouveau sur son père si Ana ne l'en empêcherait pas ? Auden, lui, personne ne le retient quand il suit son frère jusqu'à l'extérieur. Ce soir, personne ne leur empêchera de régler leur compte.
La terre semble recommencer à tourner lorsque tu bouges pour la première fois depuis que la vérité est tombée. Parce que peu importe à quel point tu as mal, ce n'est pas important. Il n'y a que Damon qui importe, qui a toujours importé plus que tout le reste. « Regarde-moi. » Est-ce que toi aussi tu auras droit à la colère dans son regard ? Possiblement. C'est tout en douceur que ta voix s'élève. C'est dans une douceur infinie que tes mains se posent sur chacune de ses joues pour que son regard se pose dans le tien. « On va rentrer tous les deux- » Parce que Saül ne reviendra pas. Pas ce soir. Peut-être jamais. « -je te promets de tout t'expliquer. » Les mots que tu pèse un à un. L'honnêteté que tu espères qu'il arrive encore à voir dans tes prunelles. Tu l'appréhendes déjà qu'il ne veuille pas venir, qu'il te repousse, qu'il te déteste, qu'il te hurle dessus. Tu ne lui en voudrais pas, lui dont l'existence tout entière vient d'être remise en question. Peut-être qu'il a besoin d'encaisser la nouvelle avant d'entendre toute l'histoire, avant de poser les millions de questions qui doivent lui passer par la tête. Toutefois, tu es parfaitement honnête dans tes démarches. Ce ne sera pas un mensonge qu'il entendra de ta bouche en réponse à ses questions. Il est trop tard pour tout ça. Le mieux que tu peux faire est de lui dire la vérité.
Mais elle n'est pas belle la vérité. Il est prêt à l'entendre ?
Auden Williams
le complexe de Dieu
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270
TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autruiCODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
famiglia:savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
On savait tous que le repas allait finir en bain de sang et d’insultes, c’était prévisible. Ce dont personne ne se doutait, par contre, c’est que l’attaque viendrait de notre propre père et pas un de ses enfants pas foutu de se tenir tranquille pendant quelques heures à peine. Ce dont personne ne se doutait (ou ne voulait se douter), c’est que la première personne à en pâtir serait le jeune Damon. La première fois où je détourne mon regard de celui de Damon, ce n’est que pour remettre Anastasia à sa place. « Toi aussi, tu savais ! MAIS PUTAIN ! » Cela ne change pas de d’habitude, elle qui ne sait mettre que de l’huile sur le feu et se mêler d’histoires qui ne sont pas les siennes. Elle devrait avoir appris où est sa place, depuis le temps. “Ne la mêle pas à ça.” J’ordonne, plus froid que jamais, mon regard désormais plongé dans celui de ma cadette à qui je n’ai jamais rien su pardonner. Elle n’a pas le droit d’en vouloir à Ginny alors que la seule chose qu’elle a fait a été de porter, supporter et cacher ce secret simplement par amour. Je me moque qu’elle tente d’attaquer mon père, ma mère, ou bien le reste du monde. Ils ne sont pas ma priorité, ils ne l’ont jamais été. Finalement, mes doigts cessent de prendre en otage ceux de la brune et lui rendent sa liberté pour qu’elle puisse fuir ce champ de bataille en compagnie de Savannah et de notre mère. Elle a déjà assisté à bien trop de familles qui se déchirent pour voir la notre recommencer les mêmes erreur, une fois de plus, une fois de moins.
Ce n’est qu’un énième partie de moi qui se déchire par un simple jeu de regards, quand le seul que Damon choisit d’observer reste encore et toujours son père qu’il a tant aimé, malgré son incapacité probante à réussir quoi que ce soit qui ne soit pas lié à son entreprise. Il l’a toujours envoyé le plus loin possible et lui, la petite tête blonde, il ne cesse de lui être reconnaissant pour des raisons que je n’arrive pas à comprendre. Je bouillonne et j’enrage, et je jure qu’il vaut mieux pour tout le monde que mon regard ne suive pas celui de mon fils parce que face à Saül je serai incapable de me contenir une seule seconde. C’est à nouveau sa faute, si tout ne va plus. Il a cru pouvoir jouer à Dieu il y a vingt ans de cela mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il en paye enfin le prix. « T’es qu’un putain d’enfoiré de première !* » Pas étonné le moins du monde, je garde mon dos enfoncé dans la chaise inconfortable. Ma tête ne bouge même pas et seuls mes yeux se téléportent sur la scène nouvelle. Mon frère est surpris, pris de court, et déjà revêtu de quelques couleurs rosées. Aucun réflexe ne me pousse à ma lever ni même à vouloir les séparer ; et si le plus vieux en vient à mourir alors je doute même trouver assez de force pour m’inventer des larmes de crocodile. Crocodile, c’est drôle, ça. Il est en mauvaise posture maintenant, le crocrodillo.
Je ne cache pas ma déception lorsque Saül arrive à se défaire de Damon. Le petit était hargneux et je crois sincèrement qu’il serait allé au bout s’il l’avait pu, animé par l’adrénaline de l’instant. J’aurais aimé que ce soit le cas, au moins l’aîné aurait emporté ses foutus secrets dans sa tombe. Ce n’est pour moi qu’une raison de plus d’en vouloir à Anastasia qui les sépare, elle qui ne sait vraiment que se mêler de ce qui ne la regarde pas. Elle aurait dû les laisser. Damon avait le dessus. Il l’aurait gardé. « Vous êtes tous une bande d'ingrats. D'enfants gâtés, d'ingrats et d'enfants gâtés. » Et maintenant il cherche à se faire plaindre, le pauvre aîné de la famille, voleur d’enfant sans âme et sans coeur, lui qui vit un mariage sans amour depuis toujours parce que ça fait bien, lui qui a sauté la première femme qui s’est un minimum intéressée à lui et qui a même décidé de l’épouser, parce que c’est pas sa capacité à garder les pieds sur Terre qui risque de le fatiguer. Il se pense meilleur que nous tous quand bien même il n’est quelqu’un que dans les yeux de notre père ; notre père qui ne sait même plus comment il s’appelle. Elle est belle, la famille, elle est grandiose, sublime.
Quand c’est en ma direction qu’il crache son venin, le connard de merde (Saül, qu’il a plutôt décidé de s’appeler, c’était davantage politiquement correct), ce sont mes yeux qui remontent immédiatement dans les siens. Et déjà, des souvenirs du Noël précédent me reviennent en mémoire ; notamment son sang qui a tâché tous les graviers devant l’entrée de la maison familiale, une fois son nez brisé. « T'as eu la belle vie, pendant que je m'occupais de ce gamin. T'as eu la belle vie et n'essaie pas de nier, t'en voulais pas. Tu ne pouvais pas t'en occuper, Auden, et me parle pas de "donner des chances". Y'a pas de facteur chance, quand on parle d'élever un enfant. » Un, deux, trois, on se retrouve vingt ans plus tôt, incapables de contrôler le moindre de nos sentiments et surtout pas la colère qui nous anime tant chez les hommes Williams - volés ou non. Ma chaise grince sur le sol lorsque je me relève subitement, mon expression calqué sur la sienne, mes deux poings prêts à rencontrer de nouveau son si parfait visage, une fois de plus, une fois de moins. Pour un temps encore, pourtant, je me contente de rester face à lui, mes poings sur la table, hésitant encore de savoir si je l’étrangle avant de le ruer de coups ou si l’inverse serait plus préférable. « J'espère que tu garderas en mémoire que celui qui t'a hissé là où tu es aujourd'hui, c'est moi. Il savait depuis un moment, ton père, il n'a rien dit pour autant. Etouffe toi avec tes bons sentiments de ne rien perturber dans son équilibre, Auden. T'en as rien à foutre, de l'équilibre. T'en as jamais rien eu à foutre. » Les remarques à mon encontre ne sont que du déjà vu, du déjà entendu. Elles ne sont pas surprenantes mais gardent tout de même l’effet de laisser ma colère grimper en flèche. Ce qui est nouveau, lâche, injuste, déplacé, ce sont les mots qu’il destine à celui qu’il destine à celui qui a toujours été son fils à ses yeux. Ou tout du moins c’est ce que je pensais.
Si mon empathie va à Damon, il n’y en a pas la moindre bribe pour Elise. C’étaient trop de mensonges pour une seule personne, faut croire. Elle a de la chance, la voleuse de bijoux, elle pourra au moins revendre leurs deux alliances maintenant.
Et il se retourne. Et il s’en va. Comme si de rien n’était. Comme s’il en avait le droit.
Il fait souffler un ouragan sur le château de cartes que représente notre famille et il pense pouvoir s’en sortir comme si de rien n’était, le lâche, l’incapable, l’imposteur. La table est devenue un champ de bataille et c’est à mon tour de passer par-dessus pour le rejoindre, deuxième fois pour lui ce soir qu’un Williams souhaite lui faire la peau. Pour ma part je n’en suis pas à mon premier essai et je suis bien moins doté de toutes les bonnes intentions que pourrait encore avoir Damon. Je n’ai pas envie d’avoir encore à faire à mon aîné tout comme je n’ai pas envie qu’il recroise un jour le chemin de son fils, mon fils. Dans les films, l’homme en colère attrape l’autre par l’épaule et attend qu’il se retourne pour lui coller un poing dans la figure. Devinez quoi ? C’est exactement ce qu’il se passe. Son nez craque encore, mais je trouve qu’il n’y a pas assez de sang. Il perd l’équilibre, il titube et je l’accompagne au sol. Par là, comprenez que c’est un nouveau coup de poing qui se loge contre sa peau, sans que moi même je ne sache exactement où il s’en est allé. Ça brûle, ça fait mal, c’est tout ce qui compte. “T’en as jamais rien eu à foutre de lui. T’en as jamais rien eu à foutre de personne, enfoiré. C’est pas le moment de prétendre le contraire, tu l’as fait parce que tu voulais un nouveau jouet.” Mon genou contre ses cotes l’immobilise à peine, même si j’imagine qu’il pourrait se relever dès l’instant où il le voudrait. Ce serait le mieux à faire, sans doute, parce que tant qu’il restera au sol, mes poings continueront de venir colorer son visage de rouge et de bleu. Il a de la chance de ne pas être tombé sur un trottoir, parce qu’à un coup du lapin, cette fois ci j’aurais vraiment crié à un mauvais concours de circonstances. Ne pas perturber notre équilibre, quand il a toujours été celui à venir le troubler. Il ne le fait pas de la même manière qu’Ana et pourtant, au final, il est celui qui fait le plus de mal à cette famille. “Tu peux pas prétendre que tes mensonges sont la réalité. Ça fonctionne pas comme ça. T’es qu’un menteur, un voleur, un enfoiré. T’as pas d’enfant, t’as plus de femme et maintenant t’as plus de famille, Saül. T’as plus rien.” Mon ultime poing s’abat contre les graviers plutôt que son visage. Il s’y ancre une seconde, deux, et il a intérêt à en profiter pour s’enfuir parce que la seule raison pour laquelle on pourra en venir à la conclusion qu’il n’a plus de famille, sinon, c’est parce que les morts ne peuvent rien posséder.
C'est presque s'il avait déjà réservé ses billets, Saül, qui se voit déjà installé au fond du siège d'un avion. C'est loin d'ici qu'il veut être et le plus vite possible, alors que ses doigts cherchent déjà les prénoms d'Anja et de Marcus dans l'annuaire de son téléphone. Prendre quelques jours ne lui fera pas de mal, lui qui travaillait même à Grenade. Ces deux là pourront gérer sans lui, il y a longtemps qu'ils en ont l'habitude quand lui ne délègue qu'à eux. Prévenir Ariane ne servira qu'à la faire fuir plus loin encore et c'est en égoïste que Saül décide de ne pas l'avertir de sa venue. La nuit est loin d'être froide pourtant l'italien frissonne en s'éloignant du restaurant où le chaos doit encore régner - à moins que le silence y soit maintenant roi ? Ils feront bien ce qu'ils en veulent, des révélations de la soirée. Saül n'en a plus rien à faire - pour l'instant - et le regrettera peut-être un peu plus tard. Après tout, génétique ou pas, il est celui qu'on a toujours vu comme le père de ce gamin, celui à qui le prénom de Damon est rattaché - bien que lui s'entête encore à l'appeler Cosimo. Il lui fera peut-être des excuses si le jeune homme accepte encore de lui adresser la parole après toute cette histoire, ce qui est également loin d'être gagné.
Visiblement, son plus grand fan est déjà sur ses traces. "Auden et ses poings briseurs de nez", voilà qui aurait fait un incroyable nom à redouter quand ils étaient jeunes et que tous les occupants de tous les bars devenaient des ennemis communs. Ces temps là sont révolus et il y a longtemps que les frères ne s'allient plus contre le monde - sauf de temps en temps pour briser le nez de Jack, c'est vrai.
Le combat de noël, c'est maintenant une sorte de rituel. Alors que les deux frères touchent le sol, l'aîné se débat déjà comme un beau diable, la peau couverte de pourpre. « T’en as jamais rien eu à foutre de lui. T’en as jamais rien eu à foutre de personne, enfoiré. C’est pas le moment de prétendre le contraire, tu l’as fait parce que tu voulais un nouveau jouet. » Il serre les dents, Saül, envoyant pieds et poings pour essayer de donner la réplique à son cadet. « Tu peux pas prétendre que tes mensonges sont la réalité. Ça fonctionne pas comme ça. T’es qu’un menteur, un voleur, un enfoiré. T’as pas d’enfant, t’as plus de femme et maintenant t’as plus de famille, Saül. T’as plus rien. » Plus rien, sinon son poing qu'il abat dans la mâchoire de son frère. Lorsque enfin Saül parvient à repousser son cadet, c'est une poignée de ses cheveux qu'il saisit à une main. La seconde d'après, c'est la pommette de Auden qui rejoint le gravier. « Je l'ai fait parce que t'étais qu'un petit con de merde doté du sens des responsabilités d'un enfant de deux ans et demi. »
Il hurle, maintenant, penché sur le visage de son frère. « T'as jamais voulu construire quoi que ce soir avec ce gamin, pas même alors que tu savais. Maintenant que t'as un bébé en route, tu t'y intéresses pour redorer ton blason aux yeux de ta femme et des gens que t'appelles "famille" sans avoir donné de nouvelles pendant une décennie ? » Quand il se relève, chancelant, ce n'est que pour envoyer voler un coup de pied dans les côtes de ce cadet à qui il donnait jadis des cours de mathématiques. « Crève, avec tes soudains bon sentiments de merde. T'as jamais voulu que les rôles qui ne t'étaient pas attribués juste pour le plaisir de descendre les autres à ton niveau. » Les bons rôles, ceux qui filent entre les doigts de Saül depuis le début de l'année qui s'achève. Pourquoi faut-il toujours qu'il fasse son intéressant, Auden, quand tout va bien et que personne ne souffre nul part de son absence ? Il a raison, le cadet. Il n'a plus rien, Saül. Plus rien ici, sinon des responsabilités à fuir et des tempêtes dont il veut se protéger, en égoïste. Les habitudes ont la vie dure.
Les yeux bleus de l'aîné se posent sur les poignets de son frère. Il recule d'un pas, pourtant, essoufflé mais pas vaincu malgré la douleur qui enfle sous sa peau. Ce n'est qu'un peu de courage à prendre pour lui écraser les poignets, pour piétiner un peu plus cette relation fraternelle et la réduire à néant. Saül se tient pourtant hors de la portée de Auden. « Retournes-y, auprès de ton fils. Tu sais, celui que tu ne connais même pas en temps qu'oncle, tellement t'en avais rien à foutre de son bonheur même à ce moment là. T'auras peut-être plus le sens des responsabilités avec celui qui est à naître. » La réponse est non, si on demandait là tout de suite l'avis de Saül, mais il se sera peut-être assez calmé d'ici une heure ou deux pour penser une réponse différente. Ou pas.
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
Feat la Famiglia
Il n’aura pas fallu plus d’une poignée de secondes pour que le repas de famille se transforme en un chaos sans nom. Pourtant si, ce chaos a un nom et pour une fois ce n’est pas Anastasia, ni même Auden, l’instigateur du cataclysme n’est autre qu’Elon Williams, leur père, qui en perdant la tête se met à semer ses secrets tel le petit Poucet. Et alors que la vérité frappe les deux benjamins de la tablée de plein fouet, ce qu’Ana sème ce sont les insultes et injures. Savannah, qui obéit à Auden comme la parfaite petit-sœur qu'elle est, est déjà auprès de leur père quand elle intime à sa cadette : "Ana, ferme-là!". Cet ordre est lancé en désespoir de cause, il ne fait que recentrer l’attention de la dernière de la fratrie sur sa sœur. Elle savait déjà. Puis sur Ginny qui était visiblement au courant aussi. Auden, comme à son habitude, vole à la rescousse de sa femme comme si elle était en sucre et qu’un seul regard mauvais d’Ana pouvait la faire se briser en mille morceaux : “Ne la mêle pas à ça.” Il fait même l’immense honneur à Ana de lui accorder un regard, froid comme la glace, mais qui a le mérite d’exister là où tous autour de la table sont trop occupés à l’ignorer. Même sa mère qui toussote et s’étrangle à moitié suite à l’impact de l’assiette fuit son regard, c’est Ginny et Savannah les Saint-Bernards de la famille qui volent à son secours. Sav s’emporte envers Ana : "Voilà pourquoi t'es jamais au courant de rien! Comportes-toi en adulte, bon sang!" Ana est déjà hors d’elle et elle pourrait facilement atteindre l’assiette à dessert de son voisin de table, Cade, mais elle ne fait que serrer la mâchoire à s’en fissurer les dents. Comporte toi avec dignité, comporte toi en adulte, voilà pourquoi on te dit jamais rien. Toujours la même rengaine, les mêmes excuses. Et si ce disque rayé, ressorti en toute occasion, était joué à l’envers depuis le début ? Si sa famille avait décidé de lui faire confiance à l’origine, de l’inclure dans la discussion, de la prendre en compte, est-ce qu’elle serait aussi incontrôlable aujourd'hui ? Est-ce qu’elle aurait appris à se comporter en adulte ? Ana aurait répondu non sans hésiter si on lui avait posé la question quelques mois plus tôt, se considérant elle-même comme une cause perdue. Mais aujourd’hui, elle doutait, les séances de discussion avec son contrôleur judiciaire peu conventionnel semblaient avoir entrouvert quelques portes dans son esprit. Pas assez entrouvertes cependant pour qu’elle puisse formuler sa pensée autrement que par une agressivité frustrée : « Va te faire foutre, Sav ! »
Mais alors qu’Ana se recentre sur son frère autrefois bien-aimé, le voleur d’enfant, le menteur, la merde comme elle lui dit sous l’impulsion de la colère, Damon sort de sa torpeur. Jusqu’alors paralysé par le choc de la nouvelle, il reprend vie de manière aussi soudaine et inattendue que violente. Il passe par dessus la table et fond sur ce père qui n’est pas la sien, qui n’est celui de personne en réalité. « T’es qu’un putain d’enfoiré de première !* » Ses mains enserrent le cou de Saül et ils tombent à la renverse sur le sol du restaurant. Tout le monde dans la salle ne regarde plus que la table des Williams, les autres clients, les serveurs, même les cuisiniers sont amassés derrière le passe-plat pour profiter du spectacle, ils auront une bonne histoire à raconter en rentrant chez eux ce soir. Tout ce drame ne sera bientôt que l’anecdote d’inconnus qui se targueront d’avoir assisté à une scène digne d’un Tex Avery dirigé par Tarantino. Ana, quant à elle, ne remarque rien de tout ça, elle regarde son neveu en train de tenter de tuer son frère et avant de laisser son instinct la pousser à intervenir, elle se fait une réflexion. Il ressemble soudain énormément à Auden, maintenant que son air sage et policé a disparu, maintenant qu’il est empli de rage. Elle était déjà debout et vole au secours de son neveu autant que de son frère. Elle déteste Saül autant qu'elle l'aime, elle ne peut supporter de le voir suffoquer de la sorte et quant à Damon, il le regrettera si tout cela va trop loin, Ana le sait, tout ceci ne lui ressemble pas. Elle n’intellectualise pas autant son geste cependant, elle bondit à côté d’eux et enserre le buste de Damon y incluant les bras de celui-ci, verrouillant sa prise en agrippant ses propres avant-bras. C’est la surprise plus que ses muscles très peu impressionnants qui vient se combiner avec la force exercée par Saül pour les séparer. « Arrête Damon ! Il en vaut pas la peine ! ». Saül titube, respire difficilement mais il a regagné l’usage de la parole et il en a des choses à dire. « Vous êtes tous une bande d'ingrats. D'enfants gâtés, d'ingrats et d'enfants gâtés. » Bien sûr qu’il choisit l’attaque, à croire qu’ils ne savent faire que ça dans cette famille s’envoyer des projectiles, des reproches, des insultes et des coups. Ana retient toujours Damon mais elle a relâché légèrement son étreinte, elle attend la suite, elle n’a même plus envie d’envenimer les choses, elle veut juste partir d’ici, emmener son neveu loin du merdier qu’est leur famille, probablement aller casser des trucs en buvant plus que de raison. Elle repense à la décharge où elle a été se défouler avec Dorian la dernière fois, ce serait probablement le meilleur programme pour elle comme pour Damon. « T'as eu la belle vie, pendant que je m'occupais de ce gamin. T'as eu la belle vie et n'essaie pas de nier, t'en voulais pas. Tu ne pouvais pas t'en occuper, Auden, et me parle pas de "donner des chances". Y'a pas de facteur chance, quand on parle d'élever un enfant. » Auden se lève dans un bond et Ana sait très bien comment tout cela va finir, il va falloir ajouter une nouvelle tradition de Noël chez les Williams : le passage à tabac des frères ennemis. La benjamine écoute les reproches voler, pour une fois pas dans sa direction, mais elle n’a pas envie d'entendre les arguments de Saül, ni de choisir un camps, si ce n’est celui de Damon. Elle finit par le relâcher totalement, Damon, cependant toujours attentive à ses prochains mouvements alors que Saül s’adresse à lui : « J'espère que tu garderas en mémoire que celui qui t'a hissé là où tu es aujourd'hui, c'est moi. Il savait depuis un moment, ton père, il n'a rien dit pour autant. Etouffe toi avec tes bons sentiments de ne rien perturber dans son équilibre, Auden. T'en as rien à foutre, de l'équilibre. T'en as jamais rien eu à foutre. » Ana ne peut s’empêcher de soupirer d’agacement bruyamment, de quoi il parle ? Hisser Damon où ça ? Dans son entreprise de merde ? Dans ses écoles hors de prix pour faire des études chiantes à mourir et devenir un homme chiant à mourir comme lui ? Il n’y a que ça qui compte pour Saül, le statut, l’argent. Qu'il amène ça sur le tapis à cet instant, ça la dégoûte. « Tu lui dois rien du tout. » grogne Ana dans le dos de Damon, regrettant presque de ne pas avoir laissé son frère suffoquer un tout petit peu plus longtemps.
Saül finit sa démonstration par un lancer d’alliance sur Elise, il ne lui accorde même pas un regard et Ana se dit que c’est peut-être l’instant où il se montre le plus honnête avec lui-même de toute la soirée. Pas en rejetant la faute sur Auden ou en essayant de culpabiliser Damon, mais en assumant enfin que son mariage n’est qu’une mascarade. Tout ça n’était qu’un mensonge, leur amour, leur fils, leur famille bonheur… Puis, il s’enfuit Saül, suivi de près par Auden. It’s on. Ils finiront probablement tous les deux à l’hôpital, Auden étant déjà bien amoché. Mais Ana ne va pas s’interposer à nouveau, qu’ils règlent leurs merdes entre eux, de toutes façons, elle ne compte pas s’éterniser dans le coin. Elle est trop en colère, elle ne sait que faire de ses poings serrés dont les ongles mordent profondément ses paumes. Elise essaye de sauver les meubles, elle s’approche du fils qu’elle n’a pas enfanté et pose ses mains sur ses joues : « On va rentrer tous les deux. Je te promets de tout t'expliquer. » Ana est toujours dans le dos de Damon, proche, elle toise Elise qui n’a d’yeux que pour celui qui n’est en réalité rien pour elle, son neveu par alliance tout au plus. Elle, qui essaye de l’attirer dans ses filets, de sauver leur relation alors qu’elle est tout autant fautive que Saül. Ana s’agace contre elle : « T’crois vraiment qu’il a envie d’écouter tes explications ? Tu lui as menti toute sa vie, bordel... ». On n’inclut jamais Ana à rien et donc rien ne la regarde apparemment dans cette famille. Pourtant, elle aussi se sent trahie et elle se mêle de tout cela car elle fait partie de cette famille tout autant que les autres et qu’elle ne peut que comprendre dans quel état se trouve son neveu à présent, se rendant compte du mensonge et des faux-semblants sur lesquels sa vie est bâtie. « Viens, Damon. On s’barre, ces connards méritent pas... »que tu perdes ton temps avec eux, que tu leur offres ton attention, que tu leur pardonnes
Ana va partir, que Damon la suive ou pas. Elle balaie du regard la table qui n’est plus qu’un champs de bataille et l’assemblée de Williams qui s’est clairsemée au fur et à mesure des départs. « Damon, ramène-toi. J’ai toujours ta batte dans l’coffre. S’tu veux t’défouler, j’ai quelques idées... » La batte de baseball qu’elle avait subtilisé dans la chambre de Damon et fini par récupérer après qu’elle lui ait servi à détruire la voiture d’Auden. Elle pourra servir à détruire tout ce qu’il veut le petit neveu, tant qu’il ne s’agit pas du crâne d’un des Williams, Ana a beau avoir souvent rêvé de les fracasser un nombre incalculable de fois, c'est du passé. Elle a fini de fantasmer sur le meurtre depuis qu’elle s’y est retrouvée confrontée de beaucoup trop près. Elle se dirige vers la sortie latérale, ne voulant pas tomber sur le carnage qui se déroule entre ses frères devant le restaurant, elle ne sait pas si Damon est derrière elle mais ses dernière paroles avant de se retrouver dehors ne sont pour aucun des Williams mais pour un client qui la dévisage : « Qu’est-ce que tu regardes tête de cul ? Tu veux bouffer d’la céramique toi aussi ? » Il détourne le regard bien vite et Ana se retrouve dehors, fuyant sa famille encore une fois, fulminant dans la chaleur étouffante de cette nuit Brisbanienne.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. ***
Jamais il ne se serait vu en venir aux mains avec quelqu’un. Damon faisait partie de ces gens impulsifs lorsque les émotions devenaient trop fortes et trop envahissantes pour les gérer correctement. Il y allait d’un vocabulaire plus appuyé, de quelques haussements de ton s’il le fallait, de beaucoup de larmes généralement. Mais jamais, ô grand jamais, il n’en était venu aux mains avec autrui. Et il n’aurait jamais imaginé, cela allait de paire, que la première fois serait avec son père.
Son père, désormais. L’homme qu’il avait considéré pendant tant d’années. Celui qu’il avait cherché à impressionner, et auprès de qui il avait tenté de gagner reconnaissance. Figure imposante dans tous ses choix de vie, de la couleur de sa cravate à l’idée même de changer son prénom, en passant par les études qu’il menait d’une main de maitre pour ne pas décevoir Saül. Toute la vie du gamin tournait autour de l’homme qu’il pensait, jusqu’à l’instant d’avant, être son père. La chute était rude, et interminable. Elle venait s’imposer à lui sans qu’il puisse l’éviter et c’était surement ça, qui lui faisait perdre les pédales. Ca - et la montagne de mensonges qui s’en venait avec les quelques mots qu’Elon avait eu le malheur de prononcer.
Les mains de Damon ne cessaient de serrer le cou de son - de Saül, même après que ce dernier ait réussi à attraper les poignets du jeune homme. Elles ne cessaient de venir exercer une pression constante parce-que de toutes façons, il ne voyait que d’autre faire. Il se laissait aller, Cosimo l’enfant perdu, à des gestes et des paroles qu’il regretterait l’instant d’après. Il laissait ses émotions faire et le submerger parce-que de toutes façons, c’était ça ou rien d’autre. Aucune autre option n’était envisageable présentement. Saül avait fauté, des années plus tôt - vingt-ans plus tôt -, et Damon n’était pas assez idiot pour ne pas comprendre que toute cette mascarade avait démarré avec cet homme qui ne pouvait satisfaire son propre égo comme il le souhaitait. Tout avait commencé quand Saül Williams, premier du nom, digne héritier d’un père tout aussi exigeant qu’il l’était lui devenu avec le temps, n’avait pu donner une progéniture à sa femme. Le dernier élément qui manquait à l’histoire pour que Damon puisse comprendre la totalité de la motivation de Saül à venir voler l’enfant d’un autre, c’était que Elise ne pouvait pas avoir d’enfant. Cette femme qui l’avait couvert, lui, toutes ces années d’un amour infini et sans limite, qui avait toujours été à ses côtés à s’occuper de lui comme s’il était le sang de son sang, la chair de sa chair n’avait en réalité pas la possibilité d’enfanter. Peut-être que dans quelques années, une fois que la pilule serait passée et que Damon aurait eu vent de tous les tenants et aboutissants de cette histoire, il comprendrait. Peut-être que d’ici à ce que ce temps là arrive, les coeurs auraient été apaisés et qu’il n’en voudrait peut-être même plus à ceux qu’il aurait appelé parents bien trop longtemps pour que cela ne soit pas imprimé dans l’histoire. Peut-être que - mais pour le moment, si Anastasia n’était pas intervenue pour aider Saül à se débarrasser d’un Damon enragé et ayant l’intention de lui broyer la trachée et de lui faire exploser les alvéoles, toutes ces conditions dans un futur lointain ne comptaient pas.
Les bras de la jeune femme vinrent se serrer autour de ceux de l’enfant sauvage, alors que l’effet de surprise fut immédiat. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’interpose de la sorte, elle qui était une partisante de l’huile jetée sur le feu. Et, de toutes façons, il ne s’attendait pas du tout à avoir ce type de réaction un jour… tout comme il ne s’attendait pas à ce que toutes ces messes basses depuis des années soient autant centrées sur lui. La vie avait parfois un drôle de sens de l’humour. « Arrête Damon ! Il en vaut pas la peine ! » Il vint lâcher prise, le gamin. De toutes façons, Saül avait réussi à reprendre une bouffée d’air et l’énergie nécessaire pour, avec l’aide de sa soeur, se débarrasser du gamin encombrant - lui qui avait pourtant tout fait pour l’accueil au sein de son foyer vingt-ans plus tôt. Il vint se relever, le Williams, titubant un instant, reprenant esprits et respirations de l’autre. Mais ce fut à travers une voile de brume que Damon vint voir tout ça. Anastasia le tenant toujours fermement, il n’avait nulle part où courir, nulle part où s’enfuir. Et si son corps avait réussi à réagir de la sorte l’instant d’avant, il semblait comme idée de toute énergie désormais. Ses yeux en étaient à ouvrir les vannes et à venir laisser les larmes de colère et de frustration s’écouler. Son visage fut rapidement barbouillé par ces perles salées, alors que Saül retrouvait enfin l’usage de la parole - bien que Damon se serait bien passé d’entendre le petit discours qu’il avait du préparer il y avait de ça des années. « Vous êtes tous une bande d'ingrats. D'enfants gâtés, d'ingrats et d'enfants gâtés. » C’est toi, l’ingrat, l’enfant gâté. C’est toi qui est venu mettre ton égo en travers de tout ça. « T'as eu la belle vie, pendant que je m'occupais de ce gamin. T'as eu la belle vie et n'essaie pas de nier, t'en voulais pas. Tu ne pouvais pas t'en occuper, Auden, et me parle pas de "donner des chances". Y'a pas de facteur chance, quand on parle d'élever un enfant. » Les yeux d’un frère avaient dévié vers l’autre, étrangement silencieux jusque maintenant. Et Damon aurait préféré qu’il en reste là, cet homme dont l’image se décomposait, petit à petit, autant dans ses yeux que dans son coeur. Mais comme si admettre un tel secret n’était pas assez, Saül vint déporter son regard dans celui embué de l’enfant démuni. « J'espère que tu garderas en mémoire que celui qui t'a hissé là où tu es aujourd'hui, c'est moi. Il savait depuis un moment, ton père, il n'a rien dit pour autant. » Le moindre mot prononcé avait pour effet de venir enfoncer le clou un peu plus loin dans le coeur de Damon. Lentement, petit à petit, détail dévoilé par détail dévoilé. Et s’il aurait eu la force de répliquer en cet instant, Saül ne lui laissa même pas l’once d’une occasion, reportant déjà son regard sur son frère. « Etouffe toi avec tes bons sentiments de ne rien perturber dans son équilibre, Auden. T'en as rien à foutre, de l'équilibre. T'en as jamais rien eu à foutre. » Et comme si cela ne suffisait pas, il avait fallu qu’il vienne choisir ce moment pour faire comprendre à Elise que leurs chemins se séparaient définitivement ici. L’alliance qui lui servit de preuve ultime à un amour passé depuis trop longtemps, l’anneau s’en allant voler plus loin. Il y avait mille et une façon d’en venir aux mêmes conclusions du jour - et Saül avait choisi de faire tous les mauvais choix d’un coup, tirant tous les mauvais numéros, réagissant de la pire des façons.
Ses pas se firent pressants, se firent pressés, alors qu’il venait quitter la salle du restaurant. Autour d’eux, le silence et les interrogations, les regards de travers et l’air comme suspendu. Autour d’eux, le chaos se reflétant dans la moindre surface lisse alors qu’un premier instant de répit semblant enfin s’offrir à eux. Semblait, seulement, alors que le coeur de Damon semblait avoir dans l’idée de faire la course avec les pas de Saül qu’on entendait s’éloigner. Dans son champ de vision, Cosco vit Auden partir à la suite de son frère - et si un an plus tôt, lors de leur dernier noël en famille, il avait été intrigué par la suite des événements de ce moment là, il savait désormais que l’un des deux finirait avec des soins par une infirmière à domicile.
Et il s’en moquait, Damon, de l’état de son père ou de son oncle à l’issu de ce combat - qu’importe qui son coeur voulait encore nommer l’un ou l’autre par ces adjectifs ridicules et lui riant au nez. Il s’en contre-carrait de si l’un des deux prenait plus de coups que l’autre - surtout que ce fut à ce moment là qu’Elise vint entrer dans son champ de vision, elle qui semblait avoir repris quelque-chose proche d’une contenance. Les yeux de l’enfant submergé par ses émotions vinrent tenter de se concentrer sur ce visage qui lui rappelait surement les moments les plus doux de son enfance. Ce visage qui avait toujours été à ses côtés, qui l’avait toujours soutenu envers et contre tout - malgré les aléas de la vie, il pouvait ajouter désormais. « Regarde-moi. » Ses mains vinrent délicatement prendre le visage de son enfant en croupe, sa voix enveloppant ses paroles d’une délicatesse à laquelle Damon était particulièrement sensible. Si sa colère était tangiblement présente pour celui qui fut son père, lorsque les yeux du jeune homme se posaient sur sa mère en revanche, elle s’envolait d’un coup d’un seul. S’il en voulait d’ores et déjà au plus âgé des enfants Williams, il ne savait comment s’y prendre lorsqu’il s’agissait d’Elise. « On va rentrer tous les deux- » Il ne saurait comment être en colère face à sa mère, mais elle ne saisissait malheureusement pas l’ampleur de la dévastation que le coeur de Damon était en train de subir. Elle ne comprenait pas que les larmes qui s’étaient frayées un chemin jusque ses joues n’était que les prémices d’un quelque-chose qui le marquerait pour toujours et à jamais. « -je te promets de tout t’expliquer. »
Je te promets, paroles qui avaient comme une saveur amer aux oreilles de Cosimo. Je te promets, qui sonnaient malheureusement aussi faux que tout l’amour que Saül avait bien pu lui porter un jour.
Alors, il vint secouer la tête, se défaisant de l’emprise des mains d’Elise sur son visage, reculant d’un pas ou deux. Il n’en voulait pas à sa mère mais il n’avait pas besoin que l’on vienne le bassiner avec des explications supplémentaires pour aujourd’hui. Le peu qui avait été dit était amplement suffisant pour comprendre que désormais, il était seul dans son camp. Qu’il venait d’être jeté dans la gueule du loup et qu’apprendre à survivre rapidement était le seul moyen de s’en sortir à partir de maintenant.
« T’crois vraiment qu’il a envie d’écouter tes explications ? Tu lui as menti toute sa vie, bordel... » Il pensait être seul dans son camp, mais apparemment Anastasia n’avait pas donné son dernier mot de son côté - il était vraiment dans un état second pour se dire qu’elle avait pu déjà donner son dernier mot, la benjamine de la fratrie Williams. « Viens, Damon. On s’barre, ces connards méritent pas... » Ils ne méritaient plus rien du tout, non. Pas l’attention que Damon voudrait leur porter pour comprendre en détails la situation, pas ses larmes qui ne semblaient ne jamais vouloir s’arrêter, pas ses pensées qui venaient ruiner son morale alors que les éléments dévoilant la vérité se mettaient en place dans son esprit. Ces connards - le mot semblait justement choisi - ne méritaient rien de tout ça mais Damon n’avait pas la force de lutter aujourd’hui. Le peu d’énergie qu’il avait réussi à emmagasiner pendant la première partie du repas, il l’avait déchargé autour du cou de son - de Saül, et depuis se sentait vidé de toute envie de faire le moindre effort. « Damon, ramène-toi. J’ai toujours ta batte dans l’coffre. S’tu veux t’défouler, j’ai quelques idées... » « Non, Ana, laisse moi… » L’italien qui ressortait, instinctivement, comme l’enfant ayant besoin d’un retour aux sources qu’il était présentement. Aucun effort ne lui semblait valoir la peine, alors qu’il venait s’écrouler sur la chaise la plus proche de lui, venant enfouir son visage dans ses mains, coudes posés sur ses genoux. Plus rien ne semblait faire sens de toutes façons, à quoi bon vouloir faire des efforts pour des choses aussi futiles ? Il n’y voyait pas l’intérêt, Cosimo, le coeur en miettes et les émotions sans dessus-dessous. Anastasia sortait autant de son champ de vision que du restaurant, et s’il aurait plus que tout désirer la suivre pour se retirer de cette scène proche d’un théâtre tragique, il n’en avait ni la foi, ni la force.
Il voulait simplement se retrouver seul, Damon. Analyser la situation, laisser libre cours à ses émotions. Ne pas avoir mille et un regard portés sur lui par des inconnus qui étaient simplement heureux d’avoir enfin quelque-chose de croustillant à raconter le lendemain midi au déjeuner de famille dominical.
Son monde venait de tomber en ruines et il n’avait pas été capable de faire quoi que ce soit pour l’empêcher d’en arriver là - autant par sa réaction aussi stupide que puérile envers Saül, que par le manque d’informations dont il avait été victime au fil des années. « J’ai besoin de prendre l’air. » De sortir, d’inspirer autre chose que l’oppressante atmosphère autour de la table qui fut jadis heureuse, de fumer six cigarettes d’affilé et de sortir de ce putain de restaurant. Ses pas qui le menèrent à l’extérieur de la bâtisse, qui lui permirent de venir sentir la brise chaud de fin de journée sur son visage. Ses larmes qui ne semblaient vouloir sécher malgré cette dernière - et le fait qu’il avait également oublié que c’était par ici qu’oncle et père étaient sortis pour régler leurs différents. Il n’y porta pas d’attention, Damon, au sang déjà séché sur les graviers du parvis qui fut un temps était blanc immaculé. Il ne voulait pas y porter attention et de toutes façons, le fauteur de trouble était déjà bien loin. Fuir ses responsabilités semblait plus facile que de les affronter, bien plus reposant et ruinait moins les avenirs des enfants impliqués dans des histoires de grandes personnes.
Damon vint alors allumer sa première cigarette.
ndlr:
italique en dialogue = mots prononcés en italien
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Dernière édition par Damon Williams le Jeu 19 Nov - 21:03, édité 3 fois
Auden Williams
le complexe de Dieu
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270
TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autruiCODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
famiglia:savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
La douleur devient toujours seconde dans ce genre de moments. Et par moment je ne veux pas dire les repas de famille, je sous-entend surtout tous ces autres instants où une simple discussion avec Saül se termine à coup de poings. Les raisons sont plus ou moins louables et j’imagine que cette fois-ci on en a le droit. La dernière fois, le sujet était déjà le même. La fois suivante, il n’y en aura tout simplement pas. Je compte bien arrêter les frais avec un frère qui n’en vaut pas la peine, lui qui ne sait aller que de déceptions en déceptions comme si c’était la seule chose à faire et le seul chemin à prendre. Ses moments de poésie les plus ultimes, il les tient quand il tient à m’insulter.
Lorsque ma mâchoire craque, j’imagine que c’est là qu’il a frappé. Lorsque ma tête rejoint les graviers, je doute fort que ce ne soit dû à une maladresse de ma part. « Je l'ai fait parce que t'étais qu'un petit con de merde doté du sens des responsabilités d'un enfant de deux ans et demi. » Lui, il frappe toujours au même endroit - dans tous les sens du terme. Ses poings frappent les mêmes os abîmés et ses mots enfoncent le même couteau dans l’éternelle même plaie. Depuis toujours. Et à jamais. Mes réponses se constituent toujours de grognements, tant de douleur que d'exaspération, et ce n’est qu’ensuite que je prends le temps de comprendre ce qu’il en est. “C’est tout c’que t’as voulu voir parce que c’est c’qui t’arrangeait.” J’étais un merdeux et je le suis encore aujourd’hui, mais jamais je n’aurais négligé un enfant. Il ne veut pas le voir et encore moins le comprendre, pourtant je sais. Il n’a pas la science infuse, loin de là, il ne sait que compter l’argent et le dépenser à tout va en pensant rendre sa femme heureuse ou son fils épanouie. Et il échoue. Ca aussi, il sait le faire mieux que nous tous : échouer. Lamentablement.
Les mots, les poings, on s’y perd. La douleur est différente mais non moins présente. « T'as jamais voulu construire quoi que ce soir avec ce gamin, pas même alors que tu savais. Maintenant que t'as un bébé en route, tu t'y intéresses pour redorer ton blason aux yeux de ta femme et des gens que t'appelles "famille" sans avoir donné de nouvelles pendant une décennie ? » Il est presque amusant, Saül, à me dire aujourd’hui tout ce que j’ai ou non voulu dans ma vie. Depuis quand s’y intéresse-t-il moindrement, à ma vie, lui ? Lui qui a toujours fui d’un côté du monde ou de l’autre, voilà qu’il me reproche d’en avoir fait de même. Douce ironie. Lui qui a décidé pour moi que je n’aurai pas cet enfant, il me reproche aujourd’hui de ne pas l’avoir gardé dans ma vie. Conneries. Putain de conneries. “Joue pas au grand frère maintenant. Ca aussi, tu l’as raté.” De toute la fratrie, il est celui qui me connaît le moins, je suis au moins assuré de ça. Il ne sait pas ce que j’aime et encore moins ce que je déteste ; sinon il aurait su dans quelle catégorie je le rangeais tout comme il aurait su que la raison pour laquelle mon canapé a été le sien pendant un temps n’a rien à voir avec de la générosité. Ce n’est qu’un poignard que j’ai gagné et que j'aiguise, le temps qu’il soit assez tranchant pour être lancé en sa direction une fois de plus ; droit vers le cœur. Ou son emplacement, au moins. « Crève, avec tes soudains bon sentiments de merde. T'as jamais voulu que les rôles qui ne t'étaient pas attribués juste pour le plaisir de descendre les autres à ton niveau. » Le coup de pied fait plus mal que le reste ; mes côtes n’étaient pas totalement remises et ne demandaient que ça pour reprendre une place qui est loin d’être la leur. Il y a du sang, quand je crache sur les graviers. Il y a un râle de plus, quand je m’appuie sur mes avant bras pour me relever. “Fonde ta putain de famille toi même Saül, t’es pas foutu que les gens te supportent d’une année à l’autre.” J’ai jamais voulu aucun rôle, j’ai jamais rien voulu. Je veux pas de leur reconnaissance, de leur pitié et encore moins de leur amour. Je veux rien, absolument rien, si ce n’est qu’ils me foutent enfin la paix et me laissent vivre la vie que je veux, que je bâtis. Tout le monde fuit comme la peste après un peu de temps passé à ses côtés. La fratrie d’abord, les parents ensuite. Sa femme, maintenant. L’ancienne comme la nouvelle. Et désormais, son fils suivra. Je savais qu’il aurait dû adopter un chien, il aurait eu plus de chance que l’animal lui reste loyal. Il n’aurait pas eu grandes chances de le décevoir, surtout, lui donner des croquettes de temps à autre aurait suffi.
Je me relève lorsqu’il se recule et me prépare déjà à donner un nouveau coup qui, pourtant, ne verra jamais le jour. Sa chemise blanche s’est parée de rouge, cela lui va de toute façon bien mieux au teint. Cela fait ressortir le bleu de ses yeux. « Retournes-y, auprès de ton fils. Tu sais, celui que tu ne connais même pas en temps qu'oncle, tellement t'en avais rien à foutre de son bonheur même à ce moment là. T'auras peut-être plus le sens des responsabilités avec celui qui est à naître. » “Il n’en reste pas moins mon fils pour autant.” Il est lâche, Saül. Ça l'arrangeait bien que je ne revendique pas ma parternité, ça l’a toujours arrangé que je ne demande rien à propos de cet enfant qui pourtant était tout pour moi. J’aurais pu me battre et ne jamais abandonner, il sait que je l’aurais fait et c’est bien pour ça que jamais il ne m’a tenu au courant de rien. Il sait qu’avec un seul mot de ma part, une seule exigence, et le voilà qui aurait perdu son titre de père et de patriarche dans le même élan. Maintenant qu’il n’a plus rien, il est bien plus facile de me poignarder dans le dos. C’est ce qu’il fait le mieux. “Ne t’avise pas de lui reprocher quoi que ce soit, Saül. Tu sais très bien qu’entre lui et toi, je n’aurai aucun mal à choisir.” Les deux sont de mon sang, mais je ne laisserai couler de moi-même que celui de mon frère sans ne jamais sourciller. Mes habits à moi aussi, se gorgent de rouge. Ma nuque est chaude et cela n’a rien à voir avec l’adrénaline.
Il n’y a plus rien à se dire. Je ne veux plus le revoir, lui non plus, au moins nous sommes d’accord sur ce point. Je m’essuie le nez du revers de la main ; elle aussi se colore désormais de rouge. Il faut croire que c’est le thème de chacun de nos repas de famille. Au moins, je sais qu’il n’y en aura pas de prochain ; pas en ma présence en tout cas. Mon dernier geste envers mon aîné est celui de cracher en direction de ses chaussures qui n’ont plus rien de belles, plus rien de lisses, plus rien de brillantes. Mes yeux toisent une dernière fois les siens. On parle la même langue mais on ne se comprend pas. Cela restera toujours ainsi.
Sur le téléphone mes doigts s’agitent et s’impatientent. Le tactile ne fonctionne pas à cause du sang qui s’est immiscé entre mes empreintes et l’écran. Je mets une éternité à écrire le moindre message, mes doigts encore tremblants à cause de l’adrénaline. J’ai laissé mes affaires à l’intérieur et c’est là le cadet de mes soucis. J’aurais voulu parler à Damon avant de frapper mon frère, il était véritablement ma priorité, et pourtant j’ai encore échoué. Il a besoin d’explications et tout ce que je sais faire, c’est envoyer un foutu sms. Ce n’est pas suffisant, cela ne peut rien remplacer.
Tout ce que je sais, c'est que j'ai besoin d'une cigarette. Et de rester seul.
Damon:
Damon Je serai là quand tu voudras parler. Dis moi quand t'es prêt.
Damon Je suis désolé.
Ginny:
Je t'aime.
Savannah:
Savannah Tu peux ramener Ginny à la maison ? S'il te plaît.