« poison »    birdie cadburry & elias sanders

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Elias a bien du mal à se faire une place à présent qu’il ne reconnaît plus rien, c’est frustrant de se réveiller un matin dans le corps d’un autre, qu’il ne reconnaît pas. C’est un homme devenu vieux avec un esprit jeune, et lui qui a toujours misé sur sa carrure, c’est presque vexant de ne plus voir les autres se retourner vers lui. Pour autant son métier lui tient à cœur, et c’est la raison pour laquelle, il évolue dans ce monde, ayant perdu son entourage. Il n’a plus de nouvelle de personnes comme si ils avaient disparus, comme si ils avaient fui. Combien de fois est-il venu par ici, s’installant pendant des heures sans broncher ni bouger, en quête de réponses ? Combien en as t’il vu fuir par ce fleuve, avec pour seul connaissance : leur sac à dos ? Beaucoup trop ont péri, sous ses yeux, impuissant. Il les voit encore, les appeler, mais il est arrivé trop tard, leur corps gisant la flotte rouge, cette couleur ne l’effraie pourtant pas. Lui, qui est devenu flic, en voit parfois. Quand il a ce besoin de tirer, pour rappeler qu’ici il y a une loi et qu’on doit s’y restreindre, quand lui-même passe son temps à faire le contraire de ce qu’il dit. Il marche le long du fleuve, le regard rivé ailleurs, sans réellement remarqué la barque au loin avec cette nana. Il ne fait pas vraiment attention à elle, et pourtant, il n’en garde pas un bon souvenir de cette chieuse, il soupire d’avance devant le travail qui l’attend. Voulant un peu souffler, parce qu’il ne sait pas encore combien de temps tout ça va exister, et même si un jour la malédiction s’arrête, disparaît, est-ce qu’ils retrouveront réellement le monde tel qu’ils l’ont quittés ? Il en doute Elias… Il n’est pas aussi bête que ça, il sait que la vie qu’on lui réserve n’est pas celle qu’il aimerait… 

@birdie cadburry

Y a plus d’eau. Peut–être que l’eau mélangé à du sang, ça a un nom. Elle n’en sait rien, Birdie. Elle ne peut même pas demander à son frère. Ou à Will. Est–ce que son meilleur ami pourrait lui répondre ? Elle l’ignore. Tout comme elle ignore s’il a réussi à s’en sortir. Si une malédiction ne lui a pas fait naitre des fleurs venimeuses au cul, par exemple. Pour le bouffer tout cru en retour. Il aurait sûrement adoré cette mort. Birdie ne peut pas savoir, elle n’a pas de contact. Elle se rappelle encore d’être dans sa chambre, son ordinateur ouvert sur la vidéo en direct du sarcophage qui s’ouvrait au monde. Palpitant. Son frère et elle s’étaient réjouis comme jamais. Puis, il y a eu des interférences, des coupures et l’écran noir.

Depuis, c’est le chaos.
Birdie aurait pu faire fondre tous les petits buvards de LSD du monde que jamais son cerveau n’aurait imaginé tout ça. Enfin, si, à vrai dire, ses songes sont partis bien loin que tout ça. Mais ce n’étaient que des songes. Des images coincées dans sa tête pour rêver d’un autre monde, plus coloré, plus joyeux, plus drôle. Plus créatif aussi. Qu’est–ce qu’elle donnerait pour avoir un petit champignon sous la main. Mais non. Sous sa main se trouve un sac à dos qu’elle a trouvé au milieu de l’herbe folle. Y a pas de champignon. Pas même une fiole d’alcool. Mais suffisamment pour qu’on se mette à la poursuivre. Chaque objet est devenu précieux et Birdie a dû détaler comme un lapin qu’elle n’est pas et sauter dans la première – et seule – barque pour échapper à ses poursuivants.

Cependant, outre la présence des raquettes de ping pong qui la dépasse, Birdie ne s’en sort pas trop mal. Enfin, même si elle se retrouve bloquée sur une putain de barque, qu’elle a réussi à faire tomber la seule rame qui restait dans sa précipitation et la voilà coincée au milieu d’un lac où se mélange l’eau, les poissons mi–mort mi–vivant – elle ne voit pas – et du sang d’ailleurs. Ce n’est pas la mer, il n’y a pas de houle, ça va aller. Cadburry sort la chaîne du sac et tente de la lancer vers un tronc à moitié brisé. Il est trop loin, Birdie râle, elle essaie de se mettre debout, mais ça tangue fort et si bien qu’elle finit dans l’eau avec un cri et fracas. Elle ne sait pas nager – oui, elle habite sur une île sans savoir nager, et alors ? – alors elle panique, elle se débat et elle voit quelqu’un au loin qui passe. Un vieux mais qui peut toujours l’aider, n’est–ce pas ? A ce stade, toute aide est bonne à prendre. « Hey, hey, hey ! » Elle espère qu’il n’est pas sourd. Est–ce que– Birdie a l’impression que sa jambe droite s’engourdit. Rapidement, sans savoir pourquoi. Elle boit la tasse, elle panique encore plus ; elle est en train de mettre la motricité de sa jambe qui se raidit. Cadburry refuse de mourir. Pas maintenant, pas dans de la flotte engorgée d’hémoglobines, les vêtements s’y habillant et s’y colorant, jusqu’à ses cheveux, de ses bras qui se débattent, de son unique jambe qui tente de faire quelque chose. Birdie n’a jamais voulu apprendre à mourir.

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Il ne sait pas vraiment pourquoi il a besoin de venir ici, encore moins si il acceptera de voir quelqu’un se noyer sous ses yeux, même si cet eau le dégoûte. C’est pas très propre selon lui, et il n’a jamais vu une horreur pareil, pour autant il ne peut s’empêcher de laisser son regard vagabonder sur l’étendue. Combien ont tentés de fuir ? De partir ? Pensant retrouver leur liberté perdue ? Est-ce possible de retourner dans leur ancien monde ? Elias ne sait pas, il n’a encore eu personne qui est revenu pour lui dire, et en même temps qui pourrait revenir vers lui pour lui dire ? Personne évidemment… Personne n’est assez bête pour revenir sur Brisbane tant que la malédiction sera encore présente, mais ce qui l’ignore c’est si ça s’étend aux autres villes. Tout est brouillé, ils n’ont plus aucune communication avec d’autres commissariats, il espère ailleurs ce soit différent. Il espère pour eux, qu’ils ne sont pas tombés dans le même piège qu’eux, mais ça semble dérisoire de penser à ça… Son regard accroche celui d’une femme, qui visiblement a bien du mal à ne pas boire la tasse. Il avance, fronçant un peu les sourcils tout en la fixant. Il a bien entendu son cri mais était sans doute trop absorbé à regarder par-dessus le ponton, « hey, hey, hey ! » Elle crie, elle hurle, elle se noie. Il ne comprend pas bien comment elle a pu se retrouver à cet endroit et il court donc au bout du ponton pour se rapprocher d’elle. Cherchant du coin de l’œil une barque ou quelque chose pour l’aider, et la sortir de là, sans même reconnaître la personne qu’elle est : il a déjà eu à faire à elle, la chieuse à temps plein. La même qui avait failli lui refermer la porte au nez lors de l’émission de ROA et la même qu’il avait mis en cellule de dégrisement alors qu’un commerçant avait appelé la police car une nana s’amusait à faire glisser un charriot dans les rayons avec elle à l’intérieur, détruisant quelques allées ainsi ! « Vous avez quelque chose de cassé ? Mal quelque part ? » La question est de savoir si elle allait pouvoir répondre, peine perdue.

Elle se débat, elle ne voit rien, il n’y a que l’eau qui éclabousse ses yeux, la panique dans ses pores et le mantra qu’elle va mourir ici, crever comme ça et que franchement, c’est la pire mort qui puisse lui arriver. Birdie veut partir avec les paillettes, avec fracas, avec bruit, avec effet. Pas une jambe engourdie, un sac à dos perdu et une embarcation retournée. Elle a la poisse, elle doit sûrement payer sa vie tourmentée et bousculée, toutes ses erreurs, ses écarts, sa façon de vivre. Pourtant Birdie n’est honteuse de tout ce qu’elle a pu faire ou dire – à quelques détails près. Elle n’est pas un ange mais est–ce qu’elle mérite cependant une telle punition ? D’accord, elle a peut–être causé le décès d’une enfant mais c’était un accident et la culpabilité qu’elle ressent depuis des années ne suffit pas ? Apparemment non. « Vous avez quelque chose de cassé ? Mal quelque part ? » Oh, bonheur ! Birdie n’a jamais été aussi ravie d’entendre une voix. Un peu rocailleuse mais elle ne peut pas s’épancher sur le sujet pour l’instant parce qu’elle essaie vainement de rester la tête hors de l’eau. Une jambe en moins et des bras tout aussi inutiles, sans compter la panique qui rajoute de l’exercice et de l’épuisement à ses mouvements. « Ma jambe ! » Qu’elle réussit à dire avant de boire la tasse, avec dégoût au goût âpre. Elle n’est pas une cannibale et même dans ces temps–là, boire de l’eau mélangée à du sang n’est pas encore envisageable. Elle n’est pas encore tombée aussi bas. « Coincée ! » Parler en monosyllabe même si franchement, Birdie est en train de l’insulter dans sa tête de ne pas trouver de quoi l’aider au lieu de l’interroger. Elle est en train de crever et il lui pose des questions. Sérieusement, c’est quoi ces priorités à la con ?

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C’était bien sa veine, devoir jouer les héros pour la femme au charriot, qui s’amusait à le faire chier en le provoquant. Elle semble plus docile, moins du genre à demander quelque chose. Sauf qu’on vienne l’aider, et c’était déjà beaucoup, vu la qualité de l’eau. Elias ignore réellement ce qu’elle attend de lui, parce qu’il est pas prêt à sauter dans le ravin, dans cette flotte dégueulasse. Et en même temps, c’était son devoir, son job. Il n’avait pas vraiment le choix. Il soupire en la voyant se débattre, elle semblait souffrir, mais au moins elle n’avait pas perdu connaissance et semblait avoir toute sa tête. Ca pourrait en rendre plus d’un de fou, cette eau dégueulasse. Mais pas pour elle, visiblement. « Ma jambe ! » Qu’elle crie, alors qu’il se tient droit sur le ponton, il cherchait un échappatoire, n’importe quoi pour la sortir de là, sans devoir sauter à la flotte. Il devait y avoir des animaux dégueulasses, des trucs pas chouettes à voir. Et puis il ne la voyait plus à présent, juste son bras qui sortait à peine de l’eau, avant qu’elle reprenne possession de l’air pour lui crier à nouveau. « Coincée ! » Elle semblait se débattre mais contre quoi ? Il restait perplexe le flic, et après un énième soupire, son visage cherchant n’importe quoi pour aller la retrouver. Quant à ses pieds, une barque visiblement qui n’avait pas servie depuis des années, mais peut-être fera t’elle l’affaire… « Ne bougez pas, j’arrive ! » Dans quelle galère le flic allait se mettre ? Il n’en savait rien lui-même mais de toute évidence il n’avait guère le choix. Il ne pouvait à présent que compter sur lui-même pour ne pas avoir un énième mort sur la conscience. Et puis de loin comme ça, elle semblait être inoffensive, n’est-ce pas ?

Spoiler:

Birdie se bat littéralement pour sa vie et elle ne pensait pas en arriver là un jour. Tous les malheurs qu’elle a connus, elle est persuadée qu’elle en paie le prix à ce moment–là. Pourquoi il faut que sa jambe se décide de la défier ? Est–ce qu’Elwyn ne l’avait pas prévenu que cette histoire de momie allait leur porter malchance à tous ? Pour une fois que son frère disait quelque chose d’utile. Mais personne n’aurait pu le croire et Birdie n’y avait pas prêter attention. Elle avait juste été excitée par l’expérience, fascinée par la mort momifiée qu’on allait mettre en lumière. L’Egypte est fascinante mais tout d’un coup, Birdie la maudit. De toutes les forces qu’elle peut – autrement dit, pas beaucoup car son énergie est centralisée sur sa simple survie. Bouger les bras pour garder la tête au–dessus de l’eau, ne pas boire cette eau répugnante – qui va peut–être l’empoisonner, d’ailleurs, qui sait ? Ses cheveux, ses vêtements, tout son être imbibé mais pour l’instant, ce n’est pas sa préoccupation majeure. « Ne bougez pas, j’arrive ! » Il est sérieux ? Si elle avait pu bouger, elle l’aurait déjà fait ! Mais c’est qui, cet idiot qu’on a mis sur son chemin ? Birdie est clairement juste capable de stagner au même endroit, chose qu’elle fait avec brio depuis que son embarcation à chavirer. Son sauveur doit vraiment être stupide pour ne pas voir qu’il n’y a pas de chance qu’elle se découvre un talent certain pour la nage. Elle savait qu’elle aurait dû prendre des cours une fois sa phobie atténuée mais elle n’y avait plus pensé – bien plus préoccupée à faire des expériences à la con et vivre sa vie. Mais là, des cours auraient permis de lui sauver la vie depuis longtemps. Il fout quoi, bon sang ?

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Le flic voulait pas perdre le peu d’espoir qui lui restait – et il en avait pas beaucoup, mais qu’importe, il avait besoin de croire qu’il méritait de vivre, qu’il allait se sauver lui, et tous ses gens qu’il croise. Qu’il lui demande de l’aide, soit par quelques mots, soit par un regard. Il voudrait être le vainqueur de l’histoire, celui en qui on repose tout, et cette femme au milieu de cette eau repose ses attentes sur lui, uniquement sur lui. Ca devrait lui donner le tournis, il devrait quitter le lieu et disparaître. Parce qu’il ne pourra pas sauver tout le monde, parce qu’il ne peut pas se sauver lui-même de ce monde, de ce cauchemar, mais pourtant, il espère que pour une fois, la vie lui offre une énième chance. C’est la raison pour laquelle il reste là, comme si il pouvait faire quelque chose, comme si son regard l’attire et qu’il ne saurait totalement lâcher prise. Ce côté sauveteur, flic qui ressort, inlassablement, comme toujours. Il défie la loi de la nature et semble y trouver un certain intérêt. De son regard il recherche une barque, une planche, ou n’importe quoi à défaut de pas trouver de corde assez longue. Serait-elle en mesure de l’attraper ? Il en doute, fortement. Elle n’a pas l’air si douée que ça quand il la voit boire une énième tasse, et gesticuler dans tous les sens. Elle va arriver à l’énerver d’ailleurs, à pas savoir rester en place. Elle n’comprend pas que plus elle tentera de se débattre et plus, elle va la boire la tasse ? Bon okay, c’est pas lui dans une flotte au couleur sang mais quand même, à y repenser, il se demande bien ce qui a bien pu rendre la couleur de l’eau aussi vive… Aussi peu attrayante. Qu’importe il parvient à trouver un canoé, ou une barque, ou un truc du genre, et se souvient que dans ROA il avait pas été réellement du genre doué, mais on va dire que la faute est à Kieran, qui lui portait la poisse ! Ca conviendra sans doute mieux à la jeune femme qui l’attend un peu plus loin. Il grimace quand il doit mettre sa main dans l’eau pour faire avancer la barque dans cette eau.

Spoiler:

Il est inutile. Il ne sert à rien, pas plus à l’aider, à lui porter secours que faire preuve d’un cerveau, visiblement. Elle va crever ici, inutilement, pitoyablement. Non pas parce qu’elle n’a jamais voulu apprendre à nager – elle a une phobie, elle n’y peut rien si c’était plus fort qu’elle, l’empêchant d’apprendre la base. Mais parce qu’on lui a foutu un incapable en guise de sauveur, visiblement un vieux – de ce qu’elle a pu voir à travers l’eau. Birdie n’a pas eu le temps de réfléchir ni de voir vraiment de quoi il en retourne parce qu’elle est trop occupée à essayer de survivre pendant que c’est idiot de papi semble faire dieu seul sait quoi ! Cadburry essaie de battre des bras, les mains essayant de tâter si elle ne pourrait pas essayer de retrouver par bonheur le sac qu’elle a volé et qui l’a foutu dans cette situation en premier lieu. Et si le papi a décidé de la laisser crever à son sort ? Exaspération totale alors qu’elle s’énerve intérieurement d’être aussi faible au milieu de l’eau. Birdie sent quelque chose lui frôler la cheville, elle n’aime pas ça même si ça a l’air inoffensif, pour l’instant. Oh mon dieu, et s’il y avait un monstre mutant sous ce lac qui va finir par la sentir pour la dévorer ? Au moins, ça sera sûrement plus impressionnante comme façon de mourir que par noyade, clairement.

Quelques secondes après, Birdie sent quelque chose lui mordre la cheville. Bordel, non, non, elle pensait cela pour rigoler, ça ne peut pas être vrai, n’est–ce pas ? Foutue momie, foutue Egypte, foutus scientifiques, foutue humanité, foutu sauveur ! Cadburry se met à se débattre de sa seule jambe potable pour retirer les petits crocs qui semblent s’attacher à elle, le cri de douleur se noyant dans les tasses qu’elle recrache alors qu’elle se débat de plus belle. Si elle ne meurt pas de noyade ou d’un monstre sanguinaire, l’épuisement aura sûrement raison d’elle, à ce stade. A part si papi réussit à se dépêcher pour faire quelque chose.

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Franchement, c’est pas le moment que la chance ne soit pas de son côté, il le sait le flic, et si il aimerait faire quelque chose pour l’aider, il avait intérêt de faire un truc et vite. Si il voulait qu’enfin elle ne le regarde pas comme le dernier couillon à qui elle aura à faire, mourir dans les bras d’un inconnu – même pas dans les bras, parce que le flic est suffisamment loin pour s’épargner de devoir la secourir. Il serait pas capable d’arriver à temps si elle hurle que quelque chose lui frôle le pied, il a pourtant l’impression qu’il va devoir sauter par-dessus bord, qu’il lui sera bien plus utile. Parce que clairement, il n’avance pas, clairement il se sent pas doué pour le coup. Et ça l’énerve, coincé entre deux rochers, il a beau avec sa main vouloir prendre du recul, avec ses pieds aussi, mais sa barque ne bouge pas d’un millimètre, alors qu’il tourne son visage vers la femme, et la voit avec ses mains, paniquer dans l’eau. Comme si elle avait peur de se noyer, d’y rester. Nul doute que jamais, il penserait qu’une chose sous l’eau, l’effleure. Ca le ferait rire le flic, il n’est pas à sa place toute façon, il la connaît pas, enfin pas vraiment. Elle l’a juste aidé lors de ROA et encore elle avait été prête à lui claquer la porte au nez si son pied ne l’avait pas retenue. Alors, il ne lui doit pas grand-chose, pour ainsi dire, rien ! Et quand elle saura qui il est réellement, il espère qu’elle sera au plus mal – même si c’est qu’un doux rêve, auquel il ne croit plus ! Qu’il n’attend rien de cette folle, qui va bientôt finir par lui crier dans ses tympans. C’est la raison pour laquelle, il puise ses dernières forces, à pousser sur ses pieds, sur cet énorme rocher, en l’espoir de faire parvenir à faire bouger la barque, sinon il allait devoir prendre les taureaux par les cornes, et en imaginant la couleur de l’eau, ça le dégoûtait plus qu’autre chose… Le regarde de la nana qui lui mettait une pression, et franchement il aurait pu s'en passer aisément !

Spoiler:

Elle boit, elle galère, elle commence à se faire mastiquer la cheville, elle se débat – aussi bien pour garder la tête hors de l’eau que pour se débarrasser de ce micro démon qui a l’air de s’enticher un peu trop sauvagement de sa peau. Birdie est une femme actuellement occupée, qui l’est bien trop pour se soucier de ce que son sauveur peut foutre au même moment. Elle devrait songer à essayer de bouger ; c’est ce qu’elle a tenté de faire, c’est ce qu’elle a sûrement fait dans ses débats. Mais le lac étant grand, elle n’a pas l’impression d’avoir bougé tant que ça. C’est vraiment comme ça qu’elle va crever alors. Au milieu d’une eau dégueulasse, d’une morsure à la cheville d’une créature non identifiée, suite à une momie démomifiée – Birdie se prend à détester les chercheurs, tout d’un coup. Alors qu’il y a encore quelques jours, elle était excitée comme une puce et se préparait à l’évènement comme celui du siècle. Plus jamais on l’y reprendra – même si ça n’a pas de valeur alors qu’elle est sur le point d’y passer.

Birdie songeait sérieusement à lâcher l’affaire quand un bruit et un frôlement dans son dos la surprend doublement. Elle se retourne et une barque se pose derrière elle, pilotée par un homme aux cheveux grisonnants qui n’a pas l’air d’être de première jeunesse. C’est sa veine d’être secourue par un papi, vraiment. La Cadburn comprend mieux pourquoi il a mis dix ans (au moins) avant de réussir à la chercher. Birdie essaie de s’agripper au bord, avant de se résigner car elle n’arrivera pas à monter dedans sans aide. « Est–ce vous êtes en capacité de me porter là–dedans ? Je pèse pas lourd mais je veux pas que vous vous brisez en deux et retomber dans l’eau, vous voyez. J’ai eu ma dose pour le moment. »

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Le trajet se passe plutôt bien, faut pas être pressé mais à force de persister, Elias parvient enfin à frôle son dos, manquant sans doute de lui rentrer dedans avant de faire freiner la barque à la dernière seconde, pour ne faire plus que de blessé que prévu. Elle n’a déjà pas l’air toute seule dans sa tête, alors si en plus il la blesse physiquement, ça risque de pas le faire… Et c’est en échangeant un regard avec la blonde, qu’il se rend compte qu’il la connaît, il n’en était pas certain mais à présent à quelques centimètres d’elle, il peut l’être et finit par soupirer.. Il aurait aimé parvenir jusqu’à elle plus vite, mais fallait pas croire que ce lac ne recèle pas de petits problèmes par ci et là, déjà la couleur de l’eau empêche de voir ce qui se passe totalement à travers l’eau, et donc ainsi il pourrait y avoir une énorme bestiole en-dessous qu’ils n’en sauraient rien, pas tant de pas se faire frôler ou attaquer par la chose, et ça a le don de l’embêter. D’autant plus que les humains ont changés, que ce soit physiquement ou sur une de leur capacité, pourquoi pas les animaux ? Elias n’a pas eu le temps de s’en convaincre, d’être sûr. Mais dans le fond, ça ne l’étonnerait pas. « Est–ce vous êtes en capacité de me porter là–dedans ? Je pèse pas lourd mais je veux pas que vous vous brisez en deux et retomber dans l’eau, vous voyez. J’ai eu ma dose pour le moment. » Parce qu’elle a le choix ? Parce qu’elle croit qu’en restant dans l’eau elle augmente ses chances de survie ? Il n’a pas fait tout ce chemin pour rien. Il n’est pas venue jusqu’à elle pour la voir crever sous ses yeux ! « Vous pouvez essayer de monter, si on se place chacun à un bout, ça peut tenir. » Sous-entend ça doit tenir, pourtant elle a des difficultés à s’agripper à la barque et il n’a d’autre choix que de l’aider à s’avançant. Il lui tend sa main, si sa peau est devenue plus vieille, plus fripée, et qu’on est tenté de fuir ce qu’il est devenu, il n’en reste pas moins le même Elias, celui qui veut aider, celui qui ne lâche jamais, et qui a cette force mentale de déplacer des montagnes. C’est pourquoi il se place au milieu de sa barque, les genoux le premier, tendant ses deux mains pour qu’elle les récupère et grimpe à ses côtés.

Spoiler: