Il est beau, avec son chapeau à la Indiana Jones décalé sur ses yeux. Son sourire brille presque autant que les vases canopes en or massif, incrustés de toutes les pierres précieuses que l'équipe aux décors a bien pu truquer à partir de l'infinité de cailloux traînant ça et là autour de la pyramide où ils se sont installés pour filmer aujourd'hui. De ses mains salies par la fausse poussière de l'endroit et de ses doigts agiles, il en est à aligner chacune des reliques de parts et d'autres de l'autel, prêt à lancer le rituel qui déclenchera à peine à vingt minutes du début du film selon le script la plus grande malédiction que connaîtra la planète de nos jours.

Il est beau, et elle, elle est horrifiante. Allongée sur l'espèce de table à maléfice, on l'a recouverte de faux sang passant par tous les camaïeux de cramoisis possible. Du latex lui recouvre la gorge, le plexus, donnant l'impression qu'on lui a lacéré la trachée en plus de lui avoir explosé le torse dans l'élan. C'est pendant des heures qui se comptent par dizaines à jouer les pantins aux effets spéciaux qu'elle a rattrapé de force un retard de lecture dont elle ne se dérange même pas à travers les magazines à potins que les gens au maquillage traînent toujours religieusement sur le plateau. Elle sait désormais qui couche avec qui et qui paie des sommes exorbitantes pour des voyages vers des destinations impossibles ou des repas gargantuesques qui frôlent l'excès selon ce que dit la presse à rumeurs. Quel savoir utile et pertinent.

Une seconde à peine avant que le réalisateur annonce le traditionnel ACTION, c'est une dernière inspiration qu'elle s'accorde Cohen. Tout juste avant d'entrer à nouveau dans le personnage. Et c'est parti pour plusieurs scènes à jouer à la morte qui attend avec patience - pas le choix, elle a les organes presque hors d'elle tant son corps est à vif et blessé, pauvre cocotte -  que son archéologue d'époux mais également héros et tête d'affiche du film ne trouve de quoi faire pour la ressusciter mystiquement et sur le champ.

Cela devait être la troisième ou même la quatrième fois que Ezra entendait l’orage venir gronder dans le ciel. Assez pour qu’il en vienne à le remarquer, mais pas non plus de trop nombreuses fois pour que ça le dérange dans son travail. A dire vrai, il n’avait pas prévu de sortir du garage de la journée, mais plutôt de rester bien tranquille dans son bureau à s’occuper de papiers ou d’autres choses un peu ennuyeuses - un fois de temps en temps, ça faisait du bien.

C’était sans compter l’arrivée en trombes dans son bureau non pas de la pluie, mais de sa secrétaire pour lui informer que c’était la troisième fois que le téléphone sonnait, et que pour ces trois fois là, les pannes semblaient suspectes. Pas qu’elle ne savait pas gérer ce type de dérangements - quoi que, de temps en temps, il en doutait -, mais tous les gars disponibles étaient déjà partis en intervention et Ezra était le dernier restant au garage pour aider sur le troisième dépannage. Alors, soupirant une fois et une deuxième gratuitement, le Beauregard attrapa sa veste, la clef de l’une des dépanneuse et se rendit à l’adresse indiquée par la jeune femme.

Si le début du trajet se passa sans encombre, dire de même pour ce qui s’en suivit serait mentir. Là où l’orage s’était déjà mis à gronder plus tôt dans l’après-midi, désormais il se faisait entendre sur plusieurs pâtés de maisons à la suite et commençait à préoccuper Ezra. Dépanner, pourquoi pas, mais se retrouver sous la pluie battante était hors de question - comme s’il pouvait discuter la météo. Ce fut donc de manière la plus logique que lorsque la première goutte tomba sur ciel, le jeune homme se mit à raser. « Manquait plus que ça. » Les essai-glace directement mis en fonctionnement, il mit une bonne minute ou deux avant de se rendre compte que quelque-chose ne semblait pas fonctionner normalement.

Fronçant quelque peu les sourcils, alors que les deux battants en plastiques commençaient à peiner sur la vitre de la voiture, les gouttes d’eau paraissaient à Ezra un brin trop foncées pour être normales. Il savait que l’état de la planète devenait inquiétant, mais pas au point que de la boue se retrouve à tomber du ciel dans une eau plus que polluée. « C’est quoi ce bordel… » Trouvant un parking sur le côté, il vint ranger la dépanneuse et y mit le frein à main. Sortir ne semblait pas être une option vitale, mais il ne pouvait pas rester là. Il fit en sorte de courir vers la porte la plus proche, sur laquelle il se mit à tambouriner.

oops i dé it again a écrit:

WIN: quelqu'un passait derrière la porte, l'entend de suite, et lui ouvre; il n'est qu'à peine recouvert de cette substance tombant du ciel.
SO CLOSE: il doit tambouriner pendant presque une minute mais finalement quelqu'un finit par lui ouvrir; il n'est que moyennement sali.
FAIL: il reste bien cinq minutes à taper le dos de la porte pour qu'on lui ouvre; il est détrempé d'on ne sait encore trop quoi.

Spoiler:

La scène dure encore et toujours au point où elle semble être infinie. On la répète en changeant d'angle de caméra, de lumière. Elle passe la matinée et l'après-midi en entier à faire les potiches silencieuses qui fixent le vide à défaut d'avoir au moins eu quelqu'un dans l'équipe des scénaristes qui aurait eu la décence d'inscrire en didascalies que ses paupières étaient le moindrement closes. Quand on la libère enfin du plateau pour la soirée, l'ironie veut que même si elle a été allongée pendant des heures elle est complètement épuisée. Aucun effort n'est mis à démaquiller son visage. Sa nuque collante de sirop de maïs rougeoyant ne la dérange pas le moins du monde. Elle file faire des emplettes au supermarché du coin, achète ce dont elle a besoin pour s'organiser une soirée autant salvatrice que pathétique à la maison : des frites surgelées, de la glace en quantité honteuse pour une personne vivant seule, et une bouteille d'un vin qui va avec tout parce qu'elle ne se sent pas de choisir un truc trop pimpant elle et ses prosthétiques de latex collées de son front jusqu'à son plexus. À la caisse, on la dévisage et elle éclate de rire, attendant au dernier moment pour lécher du bout de la langue le sang séché qui goûte le sucre au coin de ses lèvres.  

Elle vient de trouver la posture parfaite, sur le canapé. Celle où son dos est parfaitement supporté par les coussins, où ses pieds sont réchauffés au mieux par la couverture de laine qu'elle vient d'y lâcher avec autant de minutie qu'un chirurgien concentré sur sa table d'opération. On toque à sa porte pourtant, agressivement et sans relâche, au point où soupirer et rouler des yeux ne suffit pas pour chasser l'inconnu de sur son pallier. Elle ouvre la porte Chloe, prête à la refermer aussi vite si elle ne le sent pas ; mais c'est Ezra qui apparaît de là, Ezra trempé par la pluie ou du moins par ce qui semble en être. Dehors c'est le déluge et elle ne fait pas gaffe Chloe, le presse plutôt. « Entre, reste pas dehors. » elle ignore d'où et de comment il a su qu'elle habitait ici, mise plutôt sur le fait qu'il est tombé sur sa porte au hasard mais s'inquiète tout de même des raisons qui l'ont poussé à apparaître autant à bout de souffle. Elle s'inquiète, donc, mais surtout se dit qu'il ne vaut pas l'inquiéter lui avec. « Fais pas attention, c'est du faux. » Cohen la paresseuse de compétition qui aurait dû prendre une douche en arrivant chez elle pour chasser les marques du tournage sanguinolant d'aujourd'hui s'est juste foutue en pyjama sans demander son reste. Oh, mais attendez, c'est du sang, là, qui colle aussi les mèches de cheveux humides de pluie d'Ezra à son front?

La portait allait finir par céder sous ses coups, si personne ne daignait venir lui ouvrir. Ezra avait l’impression qu’il tambourinait depuis des heures sur le pan de bois - là où cela ne faisait même pas une minute qu’il avait entamé cette action. Mais le liquide de plus en plus étrange qui venait à recouvrir une partie de ses épaules et à glisser le long de sa nuque, il sentait, rendait la situation de plus en plus étrange et angoissante. Il ne savait pas pourquoi, mais il n’aimait pas ça et aurait vraiment voulu que l’on daigne lui ouvrir un endroit où se mettre à l’abris, son propre appartement étant trop loin et le garage dans la mauvaise direction.

Finalement, une blonde au visage pas si inconnu vint se présenter à lui alors que la porte se dérobait sous ses coups. Ezra vint froncer les sourcils, plutôt surpris de tomber sur Chloe alors qu’il ne cherchait pas du tout à voir la jeune femme présentement. Elle dût comprendre cependant que quelque-chose clochait car elle ne posa aucune question et s’empressa même de prendre la parole - là où Ezra était resté mué et presque bouche-bée comme une carpe et comme un idiot. « Entre, reste pas dehors. » Il vint hocher la tête rapidement, se glissant à l’intérieur sans attendre son dû. Même si la surprise était toujours présente, l’agnosie qui s’accumulait de l’autre côté de la porte était plus importante et le poussait à ne pas être si idiot et à faire les bons choix.

La demoiselle vint fermer la porte à sa suite et Ezra se tourna de nouveau vers elle, les sourcils toujours froncés sur son front. Si lui était recouvert d’un liquide étrange et brunâtre, elle était, de son côté, recouverte de sang - et c’était peut-être ça qui avait été plus un choc aux yeux d’Ezra. Une fois encore, elle fut plus rapide que lui et anticipa surement sa première question. « Fais pas attention, c'est du faux. » « On dirait vachement du vrai pourtant. » Il soupira quelque peu, secouant la tête, passant une main dans ses cheveux. Mettant sa paume à hauteur d’yeux, à la suite, il vint froncer le bout du nez. « Ca par contre je sais pas ce que c’est. » Ses yeux balayèrent rapidement la pièce dans laquelle il se trouvait, avant de se poser sur Chloe. « T’as une salle de bain ? »

oops i dé it again a écrit:

WIN: elle a une salle de bain, une serviette chaude et propre et un tee-shirt d'un ex qui traine dans un tiroir.
SO CLOSE: elle a une salle de bain, une serviette chaude et propre mais il remet son tee-shirt sale à la suite.
FAIL: elle a une salle de bain (lolz pas d'autre réponse possible quand même), mais toutes les serviettes sont dans le papier de linge à laver et aucun tee-shirt propre n'est à déclarer.

Spoiler:

« Entre, reste pas dehors. » elle le presse et l'intime, elle se décale de la porte aussi, faisant quelques pas à l'intérieur en espérant qu'il fasse de même. Chloe n'a pas souvent vu le visage d'Ezra ainsi, remarque, elle n'a pas souvent vu Ezra tout court non plus. Ils se connaissent bien sûr, se sont côtoyés pendant une vie en entier, mais cette vie-là est restée à Sydney et ne faisait pas mine de reprendre là où ils l'avaient laissée d'aucune façon que ce soit. Il est troublé, elle s'explique au mieux. « On dirait vachement du vrai pourtant. » « Les joies du cinéma. » sa voix aurait pu être incertaine, elle aurait pu lui en faire une blague, étirer le tout jusqu'à pas d'heure jusqu'à ce qu'il lui pose la question, qu'elle en soit outrée. Elle aurait pu rigoler, lui faire croire à mal et surtout au pire, étirer la niaiserie jusqu'à faire comme si elle ne voyait rien.

Mais pour l'heure, elle voit tout. Elle scrute son profil à lui maintenant qu'il n'a plus de raison de s'inquiéter du sien à elle. « Ca par contre je sais pas ce que c’est. » le sien aussi, il ressemble vachement à du vrai. Mais ce n'est pas du sang Cohen, ça ne fait aucun sens, surtout pas lorsqu'on entend la pluie dehors qui gronde. Les fenêtres sont trop sombres dans la pénombre pour qu'on puisse déceler - ou croire voir - quelque chose d'autre que de l'eau. N'est-ce pas? « De la boue? Tu t'es encore roulé dans l'argile pour bien exfolier ta peau? » elle se moque, elle dédramatise, elle cherche des yeux de quoi essuyer ses paumes et ses joues, de quoi faire disparaître les preuves surtout. « T’as une salle de bain ? » et le voilà plus rapide qu'elle avec sa solution parfaitement logique.

Quand Ezra file à la salle de bain qu'elle lui a désignée de l'index, Chloe elle, passe au salon. D'une main un peu trop empressée, elle change de chaîne pour finir par mettre les infos. Réalisant qu'elle est idiote de croire que quelque chose cloche dehors simplement parce qu'Ezra ne lui a rien expliqué et qu'il semblait recouvert de - de sang? À la télé, les gens se multiplient et additionnent des entrevues et autres segments de panique et de scénarios catastrophes qui ne font aucun sens. Les hypothèses vont bon train, les scientifiques aussi, elle roule des yeux par dizaines tant le fait de travailler sur des plateaux de films d'horreur l'ont rendue insensible à ce genre de drame télévisé et irréaliste selon son esprit si logique.

Dix minutes plus tard, la douche s'arrête. Un coup d'oeil vers la pile de vêtements et serviettes sales accumulés pendant ces jours à l'infini passés sur des plateaux sans pouvoir s'occuper de faire quelque ménage ou lavage que ce soit chez elle lui confirme qu'Ezra risque de chercher de quoi se mettre en sortant de sous le jet d'eau chaude. Alors elle anticipe, essaie de faire au mieux. « Ton look "je me prends pour Chloe et j'assume pas" t'attends au pied de la porte. » elle lui a choisi un t-shirt ample et à peine rose fushia, un leggin animalier qui rugirait de lui-même - il ne risque pas d'être le plus viril mais au moins, il ne prendra pas froid. En attendant Cohen elle, augmente le volume des infos lorsque le prochain segment parle du bétail longeant les côtes de la ville.

Sa question était idiote - bien sûr qu’elle avait une salle de bain -, mais à en voir la tonne de maquillage qui lui restait sur le visage, provenant apparemment des plateaux sur lesquels elle avait dû traîner toute la journée, la question pouvait être permise. La jeune femme vint lui indiquer le lieu du bout de l’index, et Ezra s’y rendit tout seul comme un grand à la suite. L’instant d’après, ne perdant pas de temps pour retirer surtout ce tee-shirt plein de cette texture toujours plus étrange qu’elle semblait s’épaissir au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, il se glissait sous la douche, accueillant avec joie le jet d’eau chaude. Dans un coin de sa tête, sa conscience lui rappela, tout de même, qu’il était censé se rendre à un dépannage et non prendre une douche rapide chez une femme inconnue-connue d’un autre temps. Il vint chasser ses pensées là du revers de la main avant de retenir sa respiration pour mettre sa tête sous l’eau.

Dix minutes plus tard, il vint couper le jet, tirant le rideau de la douche. Sa première réaction à la suite fut cependant d’avoir un soupire las, d’agacement, et non de soulagement. En jetant un coup d’œil plus appuyé à ses fringues, il se rendit comptes qu’il n’allait pas pouvoir se permettre de les remettre s’il voulait continuer sa journée sans avoir une multitude de regards suspicieux en sa direction. Il n’eut cependant pas le temps de relever la moindre chose à haute voix que déjà, celle de Chloe se faisait entendre de l’autre côté de la porte. « Ton look "je me prends pour Chloe et j'assume pas" t'attends au pied de la porte. » Haussant un sourcil, resserrant la serviette autour de sa taille, il vint ouvrir la porte pour voir de quoi elle parlait.

En effet, tenant là dans ses mains une pile de ce qui semblait être des vêtements, la blonde l’attendait sagement. « Je me prends pour Chloe ? » Ezra priait silencieusement qu’elle ne lui ait pas sorti sa plus belle robe de cérémonie pour l’aider à changer de fringues. Attrapant d’une main un bout de tissu qui dépassait, il vint découvrir là sous ses yeux un legging léopard qui semblait vraiment, vraiment serré. Il releva un regard à la fois étonné et perdu vers la demoiselle, sourcil inquisiteur jouant avec sa ligne de cheveux. « Un legging léopard ? T’aurais pas quelque-chose de plus... passe-partout ? » C’était osé de sa part, à Ezra, de venir critiquer ce qu’elle venait lui prêter de bon cœur alors qu’il avait débarqué de nulle part et sans faire exprès, tout de même, chez elle. « Je suis censé aller à dépannage où le nom de mon garage apparaît sur la dépanneuse tout de même... » Parce-qu’il ne devait pas perdre de vue son objectif premier.

oops i dé it again a écrit:

WIN: elle trouve autre chose.
SO CLOSE: elle n’a rien d’autre.
FAIL: il remet ses fringues sales.

Spoiler:

À la télé, on lui renvoie des images dignes des plateaux sur lesquels elle bosse ces jours-ci. Des trucs mystiques, des inscriptions bizarres, de reliques qui ressemblent vachement aux vases que sa co-star avait alignées aujourd'hui et qu'elle a déjà oubliées. On parle de pluie lourde et poisseuse, d'eau qui goûte le fer et qui est bien trop chaude compte tenu du fait que l'air se retrouve glacé. Parlant d'air, il empeste apparemment, assez pour que Cohen songe à aller ouvrir les volets et prendre une inspiration rien que pour remettre en doute le feu roulant d'idioties qui semble avoir pris d'assaut la télévision nationale. Et puis quoi encore? Ce qui l'alarme par contre, c'est le compte des bêtes jetées ça et là dans les fossés, ramenées sur la plage aussi. Dans quel genre de monde se trouvent-ils pour que ce soit une Une de ce type qu'on étale à la télé ; quelle entreprise, quelle multinationale est assez barbare pour avoir causé autant de morts et autant de bétail empilé de la plus horrible des façons?

« Ton look "je me prends pour Chloe et j'assume pas" t'attends au pied de la porte. » qu'elle murmure, de l'autre côté de la porte, chassant les images de films d'horreur auxquelles la télévision l'a exposée quand elle finit par apparaître devant un Ezra beaucoup moins salit par l'extérieur une fois sa douche finie. « Je me prends pour Chloe ? » il a l'air dubitatif, elle éclate de rire en le voyant faire la fine gueule sur sa sélection. « Un legging léopard ? T’aurais pas quelque-chose de plus... passe-partout ? » « C'est hyper confortable, sois pas ingrat veux-tu. » la vérité c'est qu'il doit bien rester des vêtements à Victor dans les parages, ou des trucs qu'elle a volés sur les tournages entre une hoodie de l'un et un jogging de l'autre. Mais de voir Ezra flipper la fait bien trop rire pour qu'elle ne le lui propose d'office. Il a l'air tendu, elle tente de dédramatiser.

« Je suis censé aller à dépannage où le nom de mon garage apparaît sur la dépanneuse tout de même... » « Mais avec le déhanché que ça te ferait, je jure que tes clientes seraient pas fâchées que tu arrives habillé comm-okay, okay. » le potentiel surprise de sa visite lui revient en tête. Pourquoi était-il débarqué ici au hasard? Pourquoi était-il aussi paniqué? Les familiarités qu'ils partageaient jadis sont bien loin quand elle finit tout de même par inspirer, le quittant à nouveau pour une poignée de minutes le temps d'aller lui chercher quelque chose qui pourra le libérer d'ici et d'elle pour retourner à ses tâches du jour.

« T'as vu des animaux, au bord de la route? » pourtant, dès qu'elle lui tend de véritables vêtements corrects pour la suite de son aventure, elle ne peut pas passer à côté de l'éléphant dans la pièce. Trop de non-dits mettent son cool habituel à rude épreuve. De base, elle n'aurait jamais bronché qu'on débarque chez elle à l'improviste, qu'on prenne une douche et qu'on pique dans ses affaires tant elle s'assure d'être loyale et sympa avec les gens en qui elle a confiance, Chloe. Mais tout de même quelques détails lui restent en tête et d'eux deux, il est le seul qui a vu ce qui se trame dehors. Il en était même imprégné au point de devoir se nettoyer. « Ils disent des trucs insensés à la télé, pardon c'est con comme question ça m'est monté à la tête. »

« C'est hyper confortable, sois pas ingrat veux-tu. » C’était peut-être hyper confortable, il ne renier pas cet aspect là du vêtement que la jeune femme lui présentait. Et peut-être effectivement qu’il jouait à l’enfant ingrat, présentement, alors qu’elle l'avait accueilli entre ses murs sans broncher un seul instant. Elle n’avait peut-être pas tout à fait tord - mais il se devait de retourner bosser et il ne pouvait pas se permettre de rester dans une tenue comme ça; même si remettre celle sale n’était guère plus plaisante, il préférait quand même cette dernière au léopard sous ses yeux. « Mais avec le déhanché que ça te ferait, je jure que tes clientes seraient pas fâchées que tu arrives habillé comm-okay, okay. » Elle dut voir dans son regard, Chloe, que c’était pousser la blague un brin trop loin. Elle finit par disparaitre de son champ de vision pour réapparaitre avec un hoodie et un jeans pas trop moches - comme quoi, elle avait de quoi faire dans ses placards depuis le début.

Il referma la porte un instant, pour s’habiller - petit garçon quelque peu pudique de temps à autres -, avant de venir finalement rejoindre la jeune femme dans le salon. La télévision tournait en fond, mais il n’y prêta aucune espèce d’attention, plutôt concentré à regarder son tee-shirt qui portait toujours ses traces étranges. « T'as vu des animaux, au bord de la route? » « Hm ? » Son attention fut déporter vers les parole de Chloe, alors qu’elle lui lançait une question plus qu’étrange. Des animaux au bord de la route ? « Ils disent des trucs insensés à la télé, pardon c'est con comme question ça m'est monté à la tête. » Il vint froncer les sourcils, regardant l'écran allumé d’un air distrait. « Ca me dit rien non. Enfin, j’ai pas fait attention mais ça m’aurait alerté je pense. » Il vint faire quelques pas pour venir se rapprocher du poste de télévision. « Ils disent quoi à la télé tu dis ? » Il était plutôt du genre à croire aux coïncidences à toutes ces choses un peu farfelues là. Parce-que le Destin et l’Univers étaient parfois capricieux et d’un humour plutôt décalé, alors chaque signe n’était pas forcément uniquement là par hasard.

oops i dé it again a écrit:

WIN: ils continuent leur discussion ni vu ni connu.
SO CLOSE: le tonnerre se fait de plus ne plus oppressant dehors, les poussant à venir observer avec plus d'attention ce qui s'y passe.
FAIL: quelqu'un d'autre qu'Ezra vient tambouriner à la porte, mais c'est beaucoup moins drôle la seconde fois.

Spoiler:

« Hm ? » elle ne lui en voudra pas de ne pas l'avoir écoutée ou même de la faire répéter, tant son attention à elle est encore divisée entre les onomatopées que peut bien lâcher Ezra et ce que le téléviseur lui renvoie. « Ca me dit rien non. Enfin, j’ai pas fait attention mais ça m’aurait alerté je pense. » évidemment qu'il aurait vu. Qu'à entendre les reporters, il n'y avait absolument aucune chance que ce genre de détails passe inaperçu. Elle a été stupide Chloe, naïve, trop pour son esprit cartésien se moque d'elle alors que d'un geste un seul elle ferme la télévision et coupe ainsi le temps d'antenne de telles idioties. « Ils disent quoi à la télé tu dis ? »

Elle hausse les épaules, file à la cuisine à la recherche d'un thermos pour le remplir de café et ainsi chasser les frissons qu'elle avait remarqués chez lui quand il s'était posté sur son pallier à elle. « Apparemment, la pluie serait à base d'une substance un peu plus gommée et épaisse que de l'eau. Ils font des tests en laboratoires là, pour savoir de quoi elle est faite. » patiente, elle remplit le gobelet censé garder son café bien bouillant peu importe le temps qu'il laissera entre son départ d'ici et son retour sur les routes là où le devoir semble l'appeler. Il est sérieux Ezra, il a à bosser, et Chloe ne le retiendra pas même si toute cette scène semble bien trop bizarre pour qu'elle ne la comprenne dans ses détails. « Y'a plein de gens en entrevues qui disent avoir repéré des endroits en ville où les fossés sont remplis de bétail, c'est atroce. » et complètement faux, qu'elle pense, se fiant strictement à l'avis et aux paroles du Beauregard plutôt qu'à celles qu'elle a bien pu entendre via les médias d'une oreille trop attentive pour ne pas qu'elle se trouve ridicule. Elle l'a appris à la dure Chloe, de ne pas croire tout ce que disent les médias. Aujourd'hui ne devrait pas faire exception à la règle.  

Le tonnerre gronde, l'orage avec. Quand elle tend le thermos de café à Ezra qui a l'air d'être sur le départ, c'est un sursaut de plus à cause d'un éclair doublé des craquements agressifs que font les volets tant la pluie est féroce que Chloe soupire une ultime fois. « J'y crois pas à ce qu'ils disent, ça fait aucun sens. Je vais dehors. » véritable avocate du Diable, elle tâte toutes les options. La première, logique, est bien sûr d'aller voir ce qui peut bien se passer à l'extérieur là où que les chroniqueurs aient été assez convaincants pour la mettre une fraction de seconde de trop dans le doute. « C'est exactement comme - » la porte s'ouvre, elle écarquille de grands yeux. Ce qu'elle jurerait faux lui semble pourtant définitivement bien trop vrai. De comment n'a-t-il rien remarqué? « - comme dans le script. Du film sur lequel j'ai bossé aujourd'hui. C'est pareil. » elle se déteste, d'associer le tout à son scénario, à ses scènes. Elle se déteste de faire le parallèle entre le monde réel et celui pour lequel on la paie le temps qu'elle s'invente une vie et une histoire fantaisiste. « Après viendront les sauterelles. » qui dit vrai, maintenant, alors que du sang tombe du ciel et que l'air empeste lees cadavres d'animaux?

Il eut à peine le temps de venir jeter un coup d’oeil un peu plus appuyé sur les images que diffusait la télévision que Chloe vint la couper, haussant les épaules, comme si elle tentait de ne pas donner plus d’importance que ça à sa dernière question. « Apparemment, la pluie serait à base d'une substance un peu plus gommée et épaisse que de l'eau. Ils font des tests en laboratoires là, pour savoir de quoi elle est faite. » Et elle vint se concentrer sur le café, s’appliquer sur d’autres gestes, alors que ses paroles vinrent résonner quelque peu dans l’esprit d’Ezra. « Y'a plein de gens en entrevues qui disent avoir repéré des endroits en ville où les fossés sont remplis de bétail, c'est atroce. » D’où sa question sortie de nulle part, quelques instants plus tôt. Elle avait vu des images via la télévision qui lui avaient semblé étrange, avait voulu les croiser avec les informations qu’Ezra pouvait lui apporter. Malheureusement, il n’avait rien vu de différent, d’étrange, sur les sujets dont elle lui parlait. Des animaux sur le bords de la route, il les aurait remarqué - c’était le genre de détails qui détonnaient. « J'y crois pas à ce qu'ils disent, ça fait aucun sens. Je vais dehors. » Et après avoir tendu une tasse brulante de café à Ezra, Chloe prit la direction de la sortie de sa maison, se précipitant voir si elle pouvait démentir les faits entendus plus tôt à la télévision.

Ezra, lui, écoutait attentivement tout ce qu’elle disait. Il écoutait et analysait et intégrait les informations qu’elle lui donnait. Non, il n’avait pas vu les choses qu’elle décrivait mais il avait en main un élément qui était différent, qui détonnait. Son tee-shirt, porté encore jusqu’avant qu’il ne prenne une douche, était couvert de tâches étranges qu’il n’arrivait pas à identifier. Et si ces dernières avaient un rapport avec ce que la jeune femme avait vu à la télévision ? Il eut à peine le temps de relever le regard, d’entrouvrir la bouche pour parler que le tour de parole lui fut dérobé et que la blonde vint le prendre à sa place. « C'est exactement comme - comme dans le script. Du film sur lequel j'ai bossé aujourd'hui. C'est pareil. » « Et c’était quoi ton script ? » Parce-que les images que laissait désormais entrer la porte n’étaient guère plaisantes, et s’accordaient que trop bien aux couleurs de son tee-shirt à lui. « Après viendront les sauterelles. » Les quelques pas qui le séparaient de l’extérieur furent parcours, ses pieds s’arrêtant à hauteur du seuil de porte, ses yeux s’écarquillant au fur et à mesure que la réalité venait le frapper. « C’est quoi ce bordel… »

Les rues étaient parcourues d’une pluie aux odeurs de rouille, le sol était jonché d’une couche épaisse couleur brunâtres, tous les sens étaient alertés par les événements en cours. Rien ne semblait avoir de sens, désormais. Etait-ce une mauvaise blague en cours de tournage ? « Dis moi que t’as pas fini de tourner tes scènes de film et que je suis un invité surprise… » Parce-qu’il n’avait aucune envie de donner du crédit à ce qu’il voyait. Ce serait admettre que quelque-chose n’allait vraiment pas - et il n’était pas forcément friand de ce type d’événements. « Hein, c’est encore tes scènes de film, Chloe ? » Alors que l’air devenait si épais qu’il en devenait pénible de le respirer, que les odeurs n’étaient en aucun cas agréables, que la vision d’horreur venait s’imprimer sur ses rétines. Il voulait y croire tellement fort, mais la sensation du tee-shirt dans le creux de sa paume lui rappelait qu’il avait été lui-même témoin de ces choses là en venant jusqu’ici, et que c’était la raison pour laquelle il s’était arrêté en cours de chemin. « Parce-qu’en venant, j’ai pas vu d’animaux sur le borde de la route non… » Il vint mettre son tee-shirt à hauteur d’yeux de la jeune femme. « Mais c’est parce-que mes essuies-glace n’arrivaient plus à bosser assez vite à cause de l’épaisseur de la pluie que j’ai du m’arrêter de conduire. » Il souffla, soupira, inspira - oh qu’il avait du mal à rester pleinement calme. « Et on a eu plus d’un appel pour des accidents étranges apparemment, aussi, alors… » Il n’osait terminer ni sa phrase, ni sa pensée.

oops i dé it again a écrit:

WIN: un voisin vient leur prêter des parapluie (what ?).
SO CLOSE: un voisin passe et est à deux doigts de les éclabousser en roulant dans une flaque.
FAIL: la pluie redouble de violence et un ruisseau se forme pour entrer dans la maison de Chloe (oops).

Spoiler: