@matthias calloway
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Tu n’avais pas envie d’être là. Pas la tête à faire un photoshoot. Pas envie d’être touchée par la maquilleuse et puis la coiffeuse. Pas envie de mettre une robe qui serait sûrement trop courte ou trop serrée, peut-être même les deux. Pas envie de prétendre encore et encore pendant toute la journée que tout allait bien, te forcer à sourire, faire comme si toute ta carrière et une grande majorité de ton univers n’étaient pas voués à l’échec. Ton agente avait été ferme toutefois, il était temps qu’on entende parler de toi, en bien, pour faire changement. Il fallait prendre le devant de toutes autres possibles rumeurs et te peindre comme étant celle que ton public cible connaissait bien et aimant tant: la jeune adulte responsable, militant pour les droits des personnes aux différences, passionnée du jeu et impatiente de se voir offrir un nouveau rôle. La vérité était toutefois légèrement différente. Si le jeu te manquait, si l’envie de faire renaître un personnage à l’écran te revenait peu à peu, tu vivais avec une insécurité nouvelle que tu peinais à gérer. Insécurité qui venait main dans la main avec une anxiété qui te bouffait, bien plus que tu ne le laissais paraître. Tu faisais descendre cette anxiété à coup de bouteilles trop fortes et quelques bouffées de joint, des habitudes qui ne te ressemblaient pourtant, mais qui étaient devenues ton dernier recours quand le reste ne faisait plus effet. Quand tu croyais à tort et à travers n’avoir personne vers qui te tourner. Quand tu n’osais plus déranger Rory avec tes nombreuses crises d’angoisses. C’est le numéro de Knox que tu composais alors. Un ancien coup d’un soir transformé en ami de débauche. Ses yeux amusés alors que tu le retrouvais dans des soirées trop arrosés, la tête dans les nuages de fumées que tu créais du bout des lèvres. Tu devais faire attention de ne pas être vue, remarquée, ne voulant pas créer d’autres scandales, même si parfois, l’esprit embuée, il t’était plus difficile de garder ça en tête.

Hier soir avait été une de ses soirées et ce matin, sur le set du photoshoot, tu en payais fortement le prix. Tu connaissais le photographe pourtant, tu aurais dû être heureuse de savoir avec qui tu allais faire affaire, ne pas avoir à rajouter le stress de travailler avec un pur inconnu sur ta liste d’angoisse de la semaine, et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de ressentir un malaise. Pas à cause de Matthias, non. Seulement parce que tu n’avais plus l’impression de jouer si bien la comédie. Ta façade qui se brisait au fil du temps, qui ne tenait que par des efforts de misère de ta part. Tu sais que tu as l’air vraiment fatiguée lorsque le travail de la maquilleuse double en temps comparativement à d’habitude. Tu le sais que tu es désagréable quand celle qui s’occupe de tes cheveux ne cherche pas à te faire la conversation, préférant plutôt travaillé dans un silence pourtant peu confortable. Quand vint le temps de te placer devant le backdrop, tu ne te sentais pas prête, pas confortable. Un sourire se plaça tout de même lorsque tu aperçus Matthias et son appareil et tu ne pus t’empêcher de te demander si le jeune homme remarquait quelque chose de différent chez toi, ou comme si le reste du monde, il se faisait avoir par la comédie que tu jouais trop bien. Ou était-ce que personne n’osait te poser les vrais questions? Tu ne savais pas, ou peut-être bien que tu ne voulais pas savoir. Tu mets un peu à te placer comme le photographe te le demande, tu es maladroite, tendue et ça se ressent, autant de ton côté que de l’autre côté de l’appareil. Les murmures se font entendre des différents assistants, t’es presque certaine aussi de ressentir un certain inconfort venant du jeune Calloway. Tu ne pourrais dire combien de temps tu laisses le tout filer sans rien dire, c’est probablement seulement quelques minutes, mais de ton côté, t’as l’impression que c’est des heures et des heures de torture qui te martèlent. « Ça marche pas, on peut prendre une pause? » Si tout le monde est surpris de t’entendre, personne ne semble choquer par ta demande. Tu te fais aller les bras, comme pour te dégourdir avant de marcher quelques pas vers Matthias, à qui tu n’as pas véritablement parler depuis le début de ce désastre. « J’suis désolée, je sais pas ce que j’ai... » C’est de bien maigres excuses, tu le sais bien. Mais c’est tout ce que tu as à lui offrir dans le moment.

Mon dernier film a eu du succès, plus de succès que ce que je m’y attendais à vrai dire. La réponse du public au mois d’août, lorsque le film est sorti, a été absolument magique. J’ai eu des retours négatifs bien sûr, il y en a toujours, mais en règle générale cela a été positif. Ça m’a fait du bien d’avoir un tel retour, de voir que même en faisant un film à gros budget je peux impacter du monde, avoir des réponses aussi positives et fantastiques. Alors lorsque le film a marché, j’ai pris mon temps pour savourer cette victoire avant de reprendre le travail. Je suis parti un peu en Nouvelle-Zélande avec une amie pour prendre quelques vacances, j’ai ensuite profité d’avoir un peu de temps libre pour me remettre à fond dans la photographie, pour partir un peu sur la route et capturer de beaux paysages. L’Australie ne manquera jamais de me surprendre et de me faire m’émerveiller devant sa beauté. Je suis donc revenu un peu vers mon amour pour la photo et ai même décrocher un petit contrat pour un photoshoot d’un magazine. J’allais travailler avec Penny Stringer, que je connais déjà un peu et avec qui j’ai beaucoup aimé bosser dans le passé.

Ce matin, je me suis donc réveillé tôt. Je me suis survit un café extra-long avant de préparer tout le matériel qu’il me faudrait pour cette journée de shoot. Nous avions décidé de faire cela un peu à l’extérieur de Brisbane, dans un coin magnifique que je connais plutôt bien. Une fois tout mit dans ma voiture et habillé, j’ai pris la route. C’est une petite heure et demie plus tard, avant tout le monde, que je suis arrivé sur les lieux du photoshoot. J’ai installé mon matos, accueilli l’équipe qui arrivait petit à petit, puis lorsque notre star a débarqué, nous nous sommes rapidement mit au travail. Je vois pourtant que quelque chose ne va pas avec Penny. Quelque chose la perturbe, prend toutes ses pensées et elle n’a pas du tout la tête dans le boulot. Je tente de la détendre, de lui donner quelques petits conseils, de prendre les photos sous des angles différents, mais rien n’y fait. Elle n’a pas l’air bien, pas l’air d’avoir l’esprit tourné vers ce que nous sommes en train de faire, et elle aussi s’en rend compte. « Ça marche pas, on peut prendre une pause ? » J’hoche la tête et échange quelques mots avec la personne qui s’occupe de la lumière avant que la blonde ne s’avance vers moi. « J’suis désolée, je sais pas ce que j’ai... » Je lui adresse un sourire. « Eh c’est rien, ca arrive à tout le monde de ne pas avoir un bon jour. » Elle est humaine, tout comme nous après tout. Elle s’éloigne pour aller s’asseoir dans un coin. J’attrape alors une bouteille d’eau, pose mon appareil photo et vient vers elle. Je m’assois à côté d’elle et lui tend la bouteille d’eau. « Tu veux parler de ce qui se passe dans ta p’tite tête ? » Je lui demande avec un sourire. Après tout, peut-être que c’est ce don elle a besoin, d’une oreille attentive. « Ca te ferait peut-être du bien, et puis, tu peux tout me dire, tu sais. C’est une zone sans jugement. » J’ajoute avec un nouveau sourire.

@matthias calloway
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Ça aurait pu être facile, même que ça aurait dû être facile, de faire ce photoshoot avec Matthias. Ce n’est pas la première fois que tu travailles auprès du jeune homme et le courant c’est toujours fait plutôt facilement. Mais c’était avant, ça. Avant l’agression. Avant qu’un homme en position de pouvoir n’abuse de cette autorité sur toi. Avant que tu ne redoutes chaque mouvement des hommes à ton égard. Maintenant, tu peines ne serait-ce qu’à te faire coiffer et maquiller. T’as la peau en feu chaque fois qu’une main se place sur ton corps, ne serait-ce que pour te replacer ou pour arranger une mèche de tes cheveux. En ce moment, tu es tout sauf calme et ça se ressent. T’as l’impression que tout le monde te regarde, que tout le monde te juge. Tu ne sais plus si la nausée est dû à ta soirée d’hier ou si c’est la nervosité et un brin de paranoïa qui prend le dessus. Tu demandes à arrêter, ne serait-ce que pour quelques minutes. Tu as besoin de calme, tu as besoin de silence, tu as besoin d’espace. Tu as besoin que pour au moins les cinq prochaines minutes, personne n’attende rien de toi. Que personne ne te touche, que personne n’arrange tes cheveux ou ton maquillage. Tu t’excuses tout de même auprès de Matthias, t’as pas l’habitude d’être si difficile pendant une séance photo, ou même en général. « Eh c’est rien, ça arrive à tout le monde de ne pas avoir un bon jour. » Tu t’éloignes légèrement, prend place contre le mur et tu te laisses tomber sur le sol. Il ne prend pas longtemps pour te rejoindre, le jeune photographe, et te tend une bouteille d’eau. « Merci. » que tu murmures doucement, ouvrant la dite bouteille avant d’en prendre de longues gorgées. Ça t’aide à te calmer, à te resituer. Just calm down. You can do this.

« Tu veux parler de ce qui se passe dans ta p’tite tête? » Ça t’arrache un petit sourire, mais le genre de sourire qui est plus triste que sincère alors qu’avec tes doigts tu commences à arracher l’étiquette de la bouteille d’eau. « Oh tu sais, c’est juste la fatigue. » Pauvre mensonge qui n’apporte rien de nouveau, t’es presque certaine qu’il ne va pas te croire, le Calloway, mais t’as pas la force d’être honnête. Tu ne saurais même plus par ou commencer, elle te semble si loin, la vérité.  « Ça te ferait peut-être du bien, et puis, tu peux tout me dire, tu sais. C’est une zone sans jugement. » Et tu le crois quand il te dit ça. Il inspire la confiance, le jeune Calloway, tu sais que tu pourrais te vider le coeur avec lui et ne pas avoir peur que toute la ville, tout le pays n’apprenne pour ton agression. Mais tu ne te sens pas assez proche du jeune homme pour qu’il soit celui à qui tu te confies enfin. « J’apprécie, sincèrement. Mais je n’ai pas grand-chose à raconter.. J’imagine que j’ai perdu le tour avec ma petite pause cette année. » Sept mois à te cacher de toutes les caméras, autant celles qui prennent des photos que celles qui enregistrent. Sept mois à vivre exclue du monde médiatique de peur de ne plus savoir comment te tenir droit devant la pression du public. Mais si tu t’étais éloignée de l’avis du public en 2020, Matthias lui, était monté en flèche dans le coeur du public australien. « Mais toi, tu brilles de partout à ce que j’entends! Félicitations pour le succès de ton long-métrage d’ailleurs. » Au moins un de nous brille. Au moins un de nous a réussi cette année. Au moins un de nous va bien. « Peut-être qu’un jour j’aurais la chance de tourner pour toi. Promis, je suis meilleure actrice que mannequin. » Un petit rire, tu essayes toujours de te détendre, toujours de penser à autre chose que ton long-métrage et ce réalisateur qui a brisé une grosse partie de toi.

Dans mon travail, j’ai toujours pris soin d’essayer de connaître un minimum mes collègues, de connaître les prénoms, de prendre soin de dire bonjour à tout le monde tous les matins. J’ai aussi toujours fait attention à toujours savoir que les gens avec qui je bosse, surtout les acteurs ou modèle, aillent bien. Je mets un point d’honneur à toujours avoir une équipe prête à bosser, une équipe qui se sent prête à affronter la journée et si cela n’est pas le cas, je fais de mon mieux pour aider. Je ne suis pas psy, bien loin de là, je suis moi-même un peu un ‘handicapé’ des sentiments, mais je veux toujours avoir cette bonne ambiance sur le set. Je veux toujours prendre soin de faire avoir que je suis là si qui que ce soit a besoin de parler, ou bien de prendre cinq minutes. Alors quand Penny arrive sur le set du photoshoot ce matin, je remarque bien que quelque chose ne va pas, qu’elle est préoccupée. Je ne fais pas de remarque et je tente de la guider, mais cela n’a pas l’air de marcher et elle finie par demander une pause. Je vais rapidement échanger deux mots avant un collègue avant de venir rejoindre la blonde et je lui tends une bouteille d’eau. « Merci. » Je lui adresse un sourire et lui demande alors si elle a besoin de parler de ce qu’il se passe. Je ne suis pas la pour juger, et ce n’est pas la première fois que je bosse avec Penny, je la connais un peu alors peut être que je pourrais l’aider. « Oh tu sais, c’est juste la fatigue. » J’ai du mal à la croire lorsqu’elle me dit cela, mais je n’insiste pas. Si elle veut parler, je serai là quand elle sera prête. « J’apprécie, sincèrement. Mais je n’ai pas grand-chose à raconter... J’imagine que j’ai perdu le tour avec ma petite pause cette année. » Ca aussi je n’y crois pas trop. « Tu sais… Si jamais tu as besoin de parler, de quoi que ce soit, je suis là hein ? » Je lui adresse un sourire. « Il parait que j’ai une bonne oreille. » Je viens doucement lui donner un petit coup d’épaule avec la mienne.

La blonde ne semble pourtant pas vraiment décidée, et change de sujet complètement. « Mais toi, tu brilles de partout à ce que j’entends! Félicitations pour le succès de ton long-métrage d’ailleurs. » Je ne peux m’empêcher de lui sourire lorsqu’elle parle de mon film. « Merci. » Il est vrai que j’ai eu beaucoup de chance, que je suis vraiment heureux de la réponse à mon film. « Peut-être qu’un jour j’aurais la chance de tourner pour toi. Promis, je suis meilleure actrice que mannequin. » Je ris un peu. « Tu es merveilleuse pour les deux. C’est juste un jour sans, ca arrive à tout le monde. » Je la rassure. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa vie pour qu’elle soit un peu en dehors de ce que nous faisons aujourd’hui, mais cela ne va pas définir sa carrière, ca c’est certain. « Mais je retiens avec plaisir, la prochaine fois que je tournerais quelque chose. » Je lui souris à nouveau. Je ne peux cependant pas vraiment m’empêcher de m’inquiéter un peu pour elle à nouveau. Elle qui a toujours été une vraie lumière lorsque j’ai bossé avec elle, je la trouve éteinte. « Tu es sûr que tout va bien ? »

@matthias calloway
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Tu te concentres sur ta respiration. Tu t’efforces de te souvenir que tu es en sécurité ici, que personne ne te veut du mal. Que le studio n’est plein que de gens qui souhaitent faire leur travail le plus simplement – et probablement le plus rapidement – possible, chose qui est difficile quand tu peines à coopérer. Il est attentif Matthias, il l’a toujours été. Il le sent bien que tu ne vas pas bien et tu peines à le convaincre autrement. Et si ça te touche toutes ses petites attentions, tu aimerais bien plus passer inaperçue que d’être le centre d’attention. Mais c’est bien difficile de disparaître quand tu es celle qui doit poser devant la caméra. « Tu sais… Si jamais tu as besoin de parler, de quoi que ce soit, je suis là hein? » Tu tentes de lui rendre son sourire tant bien que mal alors que dans ta tête, tu te rappelles machinalement de respirer normalement. Respire. Expire. Respire. Expire. La voix de Matthias s’élève à nouveau et tu sembles perdre le fil, ton coeur qui s’emballe à nouveau dans ta poitrine sans raison. « Il paraît que j’ai une bonne oreille. » T’es sur le point de le rassurer quand son épaule rentre en contact avec la tienne. C’est minime, c’est une marque d’affection, un petit quelque chose pour te rassurer. Ta tête le sait, mais ton corps a oublié. Tu deviens raide, tendue. Tu te recules bien plus que de raison, la panique qui habite ton visage. Respire Penny, respire. « Désolée je.. » Tu quoi? Tu ne sais pas. Tu laisses un souffle quitter tes lèvres, tes mains tremblent alors que tu tentes difficilement de te relever. T’as besoin d’air, t’as besoin d’espace. T’as besoin d’être n’importe ou mais pas ici. « Ça va, je vais bien. » que tu dis, tentant de te convaincre toi bien plus que lui.

« Merci. » Tu te sens un peu plus calme quand la discussion tourne sur le film du jeune homme. Le sourire qui se place sur son visage est remplit d’une fierté que tu envies. Tu pensais que 2020 serait ton année à toi aussi. Que le lancement de The Trail’s End serait le début de ta carrière à l’international, que ton nom serait murmuré d’un bout à l’autre de cette grande planète bleue. Better luck next time. « Tu es merveilleuse pour les deux. C’est juste un jour sans, ça arrive à tout le monde. » Pas à toi, pas normalement. Tu es Penny Stringer, professionnelle jusqu’au bout des doigts. Le moment présent te prouve que tu as pris la bonne décision en prenant une pause, peut-être même que ta pause devrait durer un peu plus longtemps. T’es pas certaine que t’es prête. T’es chanceuse que ce soit Matthias le photographe aujourd’hui et pas quelqu’un que tu ne connais pas. Ça aurait pu être bien pire. « Mais je retiens avec plaisir, la prochaine fois que je tournerais quelque chose. » Ça te fait sourire, ne serait-ce que l’idée de pouvoir un jour être devant la caméra confortablement de nouveau. « Je suis certaine que tu ne mettras pas longtemps avant de mettre la main sur un nouveau projet grandiose. » Tourner la discussion vers lui, une fois de plus. C’est plus confortable ainsi. Mais ça ne dure pas longtemps. Son regard change à nouveau et t’as l’impression qu’il cherche ces mots que tu n’oses pas dire. Tu voudrais lui crier d’arrêter, mais t’en es incapable. « Tu es sûr que tout va bien? » T’as les lèvres qui tremblent à nouveau alors que tu peines à rester debout, tes jambes soudainement molles. Tu te rassois donc sur le sol, bouteille d’eau entre les mains alors que tu laisses échapper un long soupir. « J’ai eu um… une mauvaise expérience, avec un collaborateur, il y a un moment. » que tu avoues à demi-mots. Tu ne pouvais qu’espérer que le jeune Calloway ne lise pas les magazines à potins et ne puisse pas faire le lien entre Byers et ce que tu es en train de dire. « Ça m’a un peu ébranlé. » Bien plus que je ne suis en mesure de l’admettre. « Mais j’veux pas t’achaler avec ça. J’veux pas faire ma difficile dans ton studio. C’est pas de ta faute. » que tu dis finalement, tentant de reprendre sur toi. C’est la première fois que tu parles de l’incident ainsi, un peu voilé mais plus que tu n’as osé admettre à qui que ce soit depuis des mois. Ça t’étonne, mais surtout, ça te fait du bien, plus que tu ne te l’étais imaginée.

Je remarque bien la réaction de la blonde lorsque mon épaule tape doucement la sienne. Je vois bien que son regard changé, qu’elle semble se retenir de respirer, qu’elle semble se tendre de tout son corps. Qu’a-t-il pu se passer pour qu’elle réagisse ainsi, pour qu’elle semble avoir peur de ce contact. Je ne connais pas vraiment Penny, pas plus que ces quelques fois ou nous avons travailler ensemble, alors je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête, je ne sais pas non plus ce qu’il se passe dans sa vie, mais je vois bien qu’il y a quelque chose. Mais je n’ai pas le temps de la rassurer ou de lui demander quoi que ce soit qu’elle prend la parole. « Désolée je… » Ses mains tremblent et comme pour la rassurer, je me recule un peu. « Ça va, je vais bien. » Je fronce un peu le sourcil, mais je ne dis rien, je ne veux pas la forcer à parler. Alors je prends soin de ne pas la toucher, de ne pas être trop prêt, parce que je ne veux pas la mettre mal à l’aise.

Elle tente de changer de sujet, de parler de moi, de mon dernier projet. Elle essaye de passer à autre chose, de ne pas penser à cette chose qui l’a préoccupe tant. « Je suis certaine que tu ne mettras pas longtemps avant de mettre la main sur un nouveau projet grandiose. » Je lui adresse un sourire. « C’est gentil. Je ne manquerais pas de te le dire si ca arrive. » Parce que Penny est quelqu’un de très agréable au travail et que j’aimerais beaucoup un jour l’avoir dans un de mes films. Je suis sûr qu’elle s’en sortirait à merveille et je ne manque pas de lui faire savoir d’ailleurs. Mais je ne peux aussi m’empêcher de m’inquiéter vraiment pour elle et de lui demander une nouvelle fois si tout va bien. « J’ai eu um… une mauvaise expérience, avec un collaborateur, il y a un moment. » J’hoche la tête, et ne voulant pas la couper, je la laisse parler. « Ça m’a un peu ébranlé. Mais j’veux pas t’achaler avec ça. J’veux pas faire ma difficile dans ton studio. C’est pas de ta faute. » Je secoue la tête. « Eh, tu ne fais pas ta difficile. Cet homme est ce qu’il… Il a eu des gestes déplacer ? » Je l’interroge alors, ne voulant pas trop la brusquer non plus. « Est-ce que tu as porté plainte ? Ou même juste en parler à quelqu’un ? » Ca ne serait pas la première fois que ce genre de choses arrive dans notre milieu malheureusement, mais cela me rend toujours fou. Comment des hommes peuvent-ils faire ca à des femmes avec qui ils travaillent ? « Tu sais, je suis là si t’as besoin de quoi que ce soit. » Parce que je ne suis pas du genre à abandonner les gens que j’apprécie, mes collègues.

@matthias calloway
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Tu la vois dans les yeux du Calloway, cette inquiétude face à ton changement de comportement soudain. Et tu ne l’aimes pas, le changement. T’as l’impression qu’il te prend en pitié et tu détestes ça. T’en veux pas de pitié. Ni de lui, ni de personne. Tu ne la mérites pas, la pitié. Tu mets quelques secondes avant que ton coeur ne se mette à reprendre des battements normaux, quelques secondes avant que ton souffle ne se calme. Il ne dit rien, Matthias, se contente de se reculer légèrement, pour te donner un peu d’espace. Tu parviens à lui offrir un sourire, pas très gros, c’est à peine si tes lèvres bougent, mais l’intention est là. Quand le changement de discussion fait place, t’as l’impression de respirer un peu mieux, même si c’est temporaire. « C’est gentil. Je ne manquerai pas de te le dire si ça arrive. » Tu parviens à lui faire un sourire un peu plus sincère cette fois-ci. Tu ne sais pas si tu te sens complètement prête à remettre les pieds sur un plateau de tournage, à te glisser dans la peau d’un nouveau personnage, à prendre le risque d’être vulnérable à nouveau, mais tu oses croire que s’il venait jusqu’à te le proposer, le Calloway, tu accepterais son offre. Parce que t’es pas prête à mettre une croix sur ta carrière et qu’il doit nécessairement y avoir un next step. Ce photoshoot. Le tapis rouge plus tard dans la semaine. Et éventuellement, ça allait devoir être un nouveau projet. Que ce soit à la télé, comme tu étais habituée, ou au grand écran, comme tu rêvais.

Tu oses un peu à t’ouvrir et tu ne peux t’empêcher de te demander si c’est une erreur. Parce qu’il comprend rapidement les sous-entendus que tu n’oses pas dire à haute voix et tu ne peux t’empêcher de figer à nouveau lorsque tu entends sa question. « Eh, tu ne fais pas ta difficile. Cet homme est-ce qu’il… Il a eu des gestes déplacer? » Tu déglutis difficilement, te mordilles les lèvres alors que tu n’oses pas lever les yeux pour croiser le regard de Matthias. Tu hoches légèrement de la tête, le plus subtilement du monde. Est-ce réellement un aveu si tu ne le verbalises pas complètement? « C’est compliqué. » que tu murmures finalement. « Est-ce que tu as porté plainte? Ou même juste en parler à quelqu’un? » À ces questions, tu hoches négativement de la tête. Tu as peur qu’il associe ta confession – aussi minime soit-elle – aux rumeurs en cours. Tu devais donc t’assurer qu’il ne dirait rien. Ni maintenant, ni jamais. « Je.. j’suis pas prête à en parler. J’apprécierais si tu gardais ça pour toi. » Tu tournes le visage vers lui légèrement, tes yeux suppliants alors que tu tentes le plus possible de ne pas te mettre à pleurer, là ici, au milieu du studio de photo. « Je veux pas faire de vagues… pas tout de suite. » que tu ajoutes finalement, parce que tu sais que dès l’instant ou tu vas faire une plainte ou admettre quoique ce soit à qui que ce soit, tu allais vivre une pression médiatique encore bien pire que celle des derniers mois et tu ne t’en sentais pas encore capable. « Tu sais, je suis là si t’as besoin de quoi que ce soit. » « Et je suis vraiment reconnaissante Matthias. Sincèrement... » Tu te relèves finalement, lâche un long soupir. « Tu veux que je repasse au maquillage avant qu’on reprenne? » que tu demandes, consciente que tes yeux pleins d’eau peuvent avoir légèrement ruiné les quelques lignes de crayons noir que l’on t’a appliqué il y a un moment déjà.

Je ne veux pas la mettre mal à l’aise Penny, ce n’est pas du tout mon but et pourtant, j’ai l’impression que tout son corps lui cri de s’éloigner de moi, comme si j’étais la peste. Je vois bien que quelque chose cloche, elle n’était pas comme cela la dernière fois que nous avons travaillé ensemble. Je suis plutôt observateur, je remarque assez facilement lorsque les gens sont mal à l’aise, lorsqu’il y a quelque chose qui ne va pas et je ne me trompe visiblement pas avec la blonde. Je tente alors de la rassurer un peu pour qu’elle s’ouvre, qu’elle me parle de ce qui se passe, et elle finit par le faire. Elle hésite, elle tremble, mais elle fini par me parler d’une mauvaise expérience avec un collègue à elle. Je sens bien, dans le ton de sa voix, qu’il ne l’a pas juste giflé, ou juste insulté. Il faut être aveugle et idiot pour ne pas comprendre ce qu’elle veut dire. Mon premier réflexe aurait été de prendre sa main, mais je ne le fais pas, ne voulant pas la mettre plus mal à l’aise qu’elle ne semble déjà l’être. « C’est compliqué. » Je ne dis rien, hochant simplement la tête, respectant ses choix de mots. « Je.. j’suis pas prête à en parler. J’apprécierais si tu gardais ça pour toi. » J’hoche une nouvelle fois la tête, même si j’ai pourtant envie de faire le contraire et de courir porter plainte pour elle. « Je ne dirais rien. Promis. » Je tiens toujours mes promesses. « Je veux pas faire de vagues… pas tout de suite. » Je lui souris un peu. Ce n’est pas ma place de décider quoi faire après tout, ce n’est pas ma place de porter plainte.

Je tente une nouvelle de fois la rassurer, de lui dire que je suis là si elle en a besoin. « Et je suis vraiment reconnaissante Matthias. Sincèrement.. » Je lui offre un nouveau sourire, mais je vois bien qu’elle n’a pas envie d’en parler, alors je respecte son choix. Je ne la forcerais pas si elle ne veut pas en dire plus, mais je veux aussi qu’elle sache que je suis là si elle en a besoin. « Tu veux que je repasse au maquillage avant qu’on reprenne? » Je secoue doucement la tête. « Eh prends cinq minutes pour toi d’accord ? On verra après pour le shoot. » Je sais bien que l’équipe est payée pour bosser, et moi aussi, mais je ne vais pas faire les choses à mille à l’heure alors que Penny à clairement besoin d’un peu de temps. « Respire doucement déjà et bois un coup. Quand tu seras prête on y retournera. » J’ajoute. Ca me révolte de savoir que quelqu’un puisse avoir créer ce genre de stresse, d’anxiété chez Penny alors que je me rappelais d’elle comme d’un vrai soleil sur les shoot. « Tu as besoin de quelque chose ? Un truc à manger, cinq minutes de tranquillité, un câlin ? Je te les offre gratuit aujourd’hui. » Je lui dis avec un sourire pour tenter de la faire rire un peu.

@matthias calloway
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Tu avais toujours été une fille sûre de toi. Une fille avec de l’assurance, une énergie pétillante, une envie mais surtout un besoin de mettre des sourires sur les visages qui t’entourent. Ça fait un moment déjà que tu n’es plus qu’une pâle copie de celle que tu étais, de celle que tu aimais être, de celle que tu voudrais redevenir. Mais tu ne savais plus comment faire pour te retrouver. Ou peut-être bien que tu le savais mais que tu ne te sentais pas assez forte pour laisser derrière toi tous tes démons. Démons qui semblaient te courir après, jour après jour, à l’aide de nouvelles rumeurs, de photos et ton nom écrit en grosses lettres dans tous les journaux et magazines à potins. Tu ne sais pas comment tu sens d’avoir laissé sous-entendre une partie de ta vérité à Matthias. Il semble bien le prendre, le jeune homme. Silencieux mais attentif. Et tu te sens moins seule, pendant un instant. « Je ne dirais rien. Promis. » Tu échappes un soupir de soulagement. T’aurais pas été prête à ce qu’il essaye d’en savoir plus, ou qu’il commence à poser des questions ici et là. Il y a aussi des journalistes qui se mettent leur nez partout et rapportent des choses qui sont incomplètes et infondées, tu n’as vraiment pas envie que tes collègues des différents milieux ce mettent de la partie. Même si tu ne le connais pas beaucoup Matthias, t’as la certitude que tu peux le croire pleinement avec cette promesse. « Merci. » que tu murmures, sans même être certaine qu’il peut t’entendre, le brun.

T’aurais envie que vous passiez au travers de ce shoot. De le mettre finalement derrière toi et de pouvoir rentrer chez toi et juste oublier pour encore quelques temps que t’es une actrice. Que c’est devant la caméra que tu gagnes ta vie et que tu dois réapprendre – et le plus vite sera le mieux – à te trouver devant cette dernière sans paniquer complètement. « Eh prends cinq minutes pour toi d’accord? On verra après pour le shoot. » Tu lui offres un sourire. Tu as rencontré du bon monde dans le milieu, mais les photographes sont généralement bien plus avares de leur temps. Mais pas Matthias. Matthias, il prend soin de toi – et de tout son monde, t’en es persuadée – avant de penser à l’argent qui est perdu à chaque minute ou tu n’es pas devant sa lentille. « Respire doucement déjà et bois un bon coup. Quand tu seras prête, on y retournera. » Tu ouvres la bouteille d’eau une nouvelle fois, en prend une longue gorgée et offre un sourire au jeune réalisateur. « Ça devrait aller. J’veux vraiment pas faire attendre tout le monde toute la journée. » que tu dis avec un petit rire. « Tu as besoin de quelque chose? Un truc à manger, cinq minutes de tranquillité, un câlin? Je te les offre gratuit aujourd’hui. » Des hommes comme lui, ça nous court pas les rues. Tu ne peux pas t’empêcher de te dire qu’il te fait penser un peu à Rory. Avec sa manière de toujours mettre les besoins des autres avant les siens, même pour ceux qu’il ne connaît pas particulièrement bien. « Tant de générosité. » Tu parviens à sourire enfin, plus sincèrement alors que t’as le coeur plus léger, la tête qui te fait moins mal aussi, malgré le lendemain de veille qui se fait toujours ressentir. « J’prendrais bien le câlin. » que tu dis finalement, te surprenant toi-même. Tu te dis que c’est ton défi du jour, pour passer au travers ce blocage que tu ressens depuis des mois à être toucher par des hommes. Tu t’approches doucement, tu te sens déjà devenir tendue mais tu laisses tes bras entourés le jeune homme alors que les siens t’entourent en retour. Une seconde, et puis deux. Trois de plus avant que tu ne te souviennes de reprendre ton souffle et que tu te calmes un peu. Tu te recules un peu, un sourire de fierté sur ton visage. C’est un pas de plus. « C’était pas si mal. » que tu dis à la blague finalement, contente d’être tombée sur lui aujourd’hui.

« Merci. » Me répond Penny alors que je promets de ne rien dire à personne sur ce qu’elle a vécu. Je me promets cependant de faire plus attention à elle dans les temps à venir. Je prends toujours soin de vérifier que les gens avec qui je bosse vont bien, n’ont pas la tête complètement ailleurs et ne sont mal dans leur job, alors aider Penny me semble évident. Sur ce point-là j’ai toujours été comme cela, toujours à avoir tendance à prendre plus soin des personnes qui m’entourent que de moi-même. Je lui adresse un sourire à la blonde pour la rassurer un peu.

Je finis par lui faire surtout comprendre que nous ne sommes pas pressés. Pour ma part je préfère que Penny se sente prête à reprendre, et prête à affronter ce shoot plutôt qu’elle ne se force à faire des efforts alors que dix minutes lui aurait fait du bien. « Ça devrait aller. J’veux vraiment pas faire attendre tout le monde toute la journée. » Je secoue une nouvelle fois la tête. « T’en fait pas pour ca. » Je lui répète en lui adressant un sourire avant de lui demander si elle a besoin de quelque chose. Je sais que cela n’est pas toujours facile d’avoir autant de regards sur soi, que ce soit pendant un photoshoot ou dans tous les jours de sa vie alors elle mérite un peu de temps la jeune blondinette. « Tant de générosité. » Je ris un peu et lui adresse un sourire. « J’prendrais bien le câlin. » Je ne suis pas très câlin en général, pas vraiment tactile à moins de vraiment connaître la personne en face, mais avec Penny je fais une exception. Je sens qu’elle en a besoin. Je viens alors doucement entourer son corps dans mes bras et l’attire un peu contre moi. C’est elle qui gère et je la laisserais s’éloigner quand elle le sentira nécessaire. Ma main caresse doucement son bras, un peu par réflexe. Je sens bien que son corps est tendu et qu’il lui faut quelques minutes avant de se détendre. J’ignore ce que cet homme lui a fait, mais ca ne me plaît pas du tout. Et puis elle se recule, doucement et elle sourit, ce qui me réchauffe un peu le cœur. « C’était pas si mal. » C’est à mon tour de lui adresser un sourire. « Si tu as besoin d’autres câlins, je suis là. » Je finis par me lever. « Allez, viens on va travailler et des qu’on a fini je t’invite à diner, ou tu veux. » Elle saisit ma main et je l’aide à se relever. « Tu sais quoi, j’ai une idée. Si tu es d’accord on ne va pas te remaquiller tout de suite, j’aimerais prendre quelques shoots comme ca. » Avec ses yeux encore un peu humide et son maquillage un peu coulé. Ce n’est rien pour la diminuer, mais au contraire.

@matthias calloway
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Tu ne sais pas s’il peut le lire sur ton visage, à quel point tu es reconnaissante en ce moment. T’aimerais pouvoir lui dire bien plus qu’un simple merci, mais les mots te manquent. Tu commences à te calmer, finalement et tes pensées recommencent à faire du sens dans ta tête. « T’en fais pas pour ça. » Tu lui offres un autre sourire, à Matthias. Tu n’oses même pas imaginer comment la situation aurait pu tourner si tu avais été emmené à travailler avec un autre photographe. Tu en connais qui ne sont pas particulièrement commode et qui sont difficile d’approche, au point ou ça aurait pu faire un peu scandale, ton manque de coopération un peu plus tôt. Mais lui, il n’en fait pas de cas. Lui, il passe ton bien-être avant n’importe quoi d’autre. Et puis il t’offre de lui faire un câlin. C’est pas le genre d’offre qui se fait comme ça normalement, mais peut-être que c’est pour ça que ça te fait sourire plus qu’autre chose. Peut-être que c’est pour ça aussi que tu acceptes l’offre. C’est pas pas l’embrassade la plus naturelle du monde, mais c’est pas non plus ce qu’il y a de plus désagréable. Tu mets quelques secondes avant de te détendre, et puis tu souffles légèrement alors que tu sens la main du jeune photographe te caresser le bras. Tu restes là un peu plus longtemps. Peut-être trop longtemps, tu ne sais pas, mais il ne bouge pas Matthias. Il te donne le contrôle, un contrôle qui t’a si longuement échappé depuis l’incident.

« Si tu as besoin d’autres câlins, je suis là. » Tu échappes un petit rire alors qu’il te tend une main pour que tu te relèves. T’as les yeux qui chauffent de ses larmes qui ont coulé silencieusement sur tes joues, tu te doutes que le maquillage a coulé ne serait-ce que légèrement et si t’es bien honnête, tu prendrais une douche juste pour te remettre les idées complètement en place. Mais t’es ici et t’as un shoot à finir avant de pouvoir laisser l’eau couler sur ta peau et tu sais que tu as encore de longues heures devant toi avant d’être à nouveau chez toi. « Allez, viens on va travailler et dès qu’on a fini je t’invite à dîner, ou tu veux. » Tu sais pas si c’est une bonne idée, t’es pas certaine d’avoir l’énergie pour mais tu après tout ce qu’il vient de faire pour toi, tu n’as pas envie de refuser. Et tu sais que tu te sens mieux avec de la compagnie. « T’es certain? J’voudrais pas que tu changes tes plans pour moi surtout. » Tu trouves difficile que le jeune homme n’ait rien de plus de prévu de son temps. « Tu sais quoi, j’ai une idée. Si tu es d’accord on ne va pas te remaquiller tout de suite, j’aimerais prendre quelques shoots comme ça. » T’as les sourcils qui se lèvent, un peu confuse devant sa demande. « Comme ça? À quoi tu penses? » T’es curieuse de savoir ce qui se passe dans sa tête et pourquoi il voudrait prendre des photos de toi avec ce look qui est moins que parfait. « J’suis sûre que j’ai l’air terrible en ce moment. » que tu rajoutes avec un petit rire, essuyant un restant d’eau sous tes yeux, une ligne de noir apparaissant – comme tu t’y attendais – sur le bout de ton index. « Mais si t’as une idée, j’te suis. » Tu lui fais confiance à Matthias. Plus que tu ne te l’imaginais avant d’arriver ici aujourd’hui.

Je comprends que ce ne soit pas facile pour Penny de se retrouver dans ce genre de milieu si elle a vécu des choses difficiles. Je ne sais pas ce qu’elle a vraiment subit, pas en détails, mais je suis certains que cela n’a pas dû être anodin quand on voit sa réaction. Alors je tente de la rassurer, de ne pas la presser même si beaucoup l’aurait fait. Je préfère qu’elle respire, que l’on est un peu de retard sur le schedule plutôt que de se presser et qu’elle ne se sente pas bien. Je lui propose de la laissé cinq minutes, mais elle opte plutôt pour un câlin et je viens alors doucement la prendre contre moi. Je la sens doucement se détendre contre moi et cela me rassure un peu. Je lui adresse un sourire et lui propose alors de l’inviter à dîner une fois que nous aurons fini le shoot. Je suis un piètre cuisinier et j’adore manger au restaurant, alors pourquoi pas après tout ? « T’es certain? J’voudrais pas que tu changes tes plans pour moi surtout. » Je secoue la tête. « T’en fait pas, je change rien du tout. Et puis ca me ferait plaisir. Tu pourras me raconter un peu plus précisément ou tu en es dans ta carrière et tout ca. » Je lui adresse un nouveau sourire.

Je finis alors par me relever et tendre la main à la blonde qui la saisit pour se relever. Je la regarde quelques instants alors qu’elle passe son doigt sous son œil pour essuyer une dernière larme et cela me donne une idée. « Comme ça? À quoi tu penses? » Je lui fais un clin d’œil. « Tu vas voir. » J’ai une idée un peu plus artistique qu’une simple photo portrait. Je pense à quelque chose et j’ai besoin d’essayer pour voir si cela marche. « J’suis sûre que j’ai l’air terrible en ce moment. Mais si t’as une idée, j’te suis. » Je lève les yeux au ciel. « Tu n’as jamais l’air terrible. » Je rejoins la reste de l’équipe avec elle et leur donne quelques indications sur mon idée. « Tiens, mets-toi là et allonge toi sur la pierre. » Alors qu’elle fait ce que je lui dis, je viens placer ses cheveux un peu autour de son visage. Je vais ensuite récupérer mon appareil photo et viens le mettre au-dessus de son visage pour prendre quelques shots. « Ouais, parfait. Maintenant regarde droit dans l’objectif. » Je lui adresse un sourire et reprends quelques photos en plus. « C’est parfait. Maintenant tu peux t’assoir, poser ton bras sur tes genoux et mettre ton menton dans ta main ? » Lorsqu’elle a pris la pose, je viens replacer quelque mèches de ses cheveux et lève les pouces pour faire comprendre que c’est nickel avant de prendre encore quelques photos.

@matthias calloway
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« T’en fais pas, je change rien du tout. Et puis ça me ferait plaisir. Tu pourras me raconter un peu plus précisément où tu en es dans ta carrière et tout ça. » Tu lui offres un autre sourire à Matthias, sincèrement touchée par son offre même si tu hésites un peu vu ce qu’il rajoute ensuite. Tu ne peux t’empêcher de te demander si c’est sa manière à lui d’essayer d’en apprendre plus sur cet incident que tu lui as semi-rapporté ou s’il est véritablement curieux sur l’état de ta carrière. Carrière qui est bel et bien sur pause depuis presque un an déjà. Carrière morte avant même d’avoir eu la chance d’exister? C’est difficile à dire. T’es certaine que plusieurs diraient que tu as eu une belle carrière jusqu’à maintenant. On sait qui tu es dans la rue. Ton nom se promène de bouche en bouche. Tu as remporté quelques prix pour plusieurs de tes rôles à la télévision. Mais ce n’est pas assez. Tu rêves de tellement plus depuis tellement longtemps, tu ne crois pas que tu pourrais te contenter de si peu à tes yeux. Tu te mordilles la lèvre légèrement et fini par hocher de la tête. « Ce serait avec plaisir alors. » que tu ajoutes, sincère. T’as besoin de recommencer à sortir. Recommencer à vivre une vie plus normale. Te sentir toi à nouveau. Et Matthias, il aidait à ce niveau-là aujourd’hui, il te l’avait prouver à maintes reprises déjà.

« Tu vas voir. » Tu n’es pas à cent pour cent convaincu et il peut probablement le lire sur ton visage, le photographe, mais tu le laisses faire te disant qu’il a sans doute une idée en arrière de la tête. « Tu n’as jamais l’air terrible. » qu’il rajoute en roulant des yeux et ça t’arrache petit rire. T’es pas certaine qu’il le pense vraiment, mais ça te fait quand même du bien à l’égo. Il retourne vers le reste de l’équipe alors que tu restes où tu es, attendant patiemment les consignes. « Tiens, mets-toi là et allonge toi sur la pierre. » T’es toujours pas certaine mais tu fais ce qu’on te demande et il ne met que quelques secondes avant de venir replacer tes cheveux — que tu devines légèrement en bataille depuis le début de la séance. Par réflexe presque, tu te figes avant de te rappeler de respirer un bon coup alors que t’as le regard qui cherche toujours celui de Matthias, le jeune homme soudainement au dessus de toi. T’entends quelques clics et il sourit, probablement satisfait de ce qu’il voit. « Ouais, parfait. Maintenant regarde droit dans l’objectif. » Et une fois de plus, tu fais ce qu’on te demande, gardant toujours un air des plus sérieux alors que tes yeux sont fixés sur la caméra. Tu sens tes lèvres qui se mettent à tremblent légèrement mais tu fais ton possible pour rester le plus neutre possible alors que les clics continuent à profusion. « C’est parfait. Maintenant tu peux t’asseoir, poser ton bras sur tes genoux et mettre ton menton dans ta main? » Tu fais signe que oui de la tête alors que tu t’empresses de te bouger en position, des doigts qui viennent placer tes cheveux à nouveau mais cette fois-ci, tu ne figes pas. « Tu veux que je souris ou pas? » que tu demandes finalement, toujours un peu incertaine face à son idée. Tu restes neutre toutefois, laisse échapper un long soupir alors qu’il reprend les clics de plus belles et sans même qu’il ne dise quoique ce soit, tu sens une larme coulée sur ta joue, et puis une autre. T’es sur le point de t’excuser mais il continue de prendre des photos et t’as l’impression que c’était peut-être ça son idée au fond. De te laisser être complètement vulnérable devant la caméra. Alors tu te laisses aller, pour la première fois depuis tellement longtemps déjà. Les larmes coulent sans que tu ne puisses les arrêter, mais tu restes dans le moment. Pas de sanglots, pas de yeux qui se ferment. Juste de l’eau sur tes joues à profusion alors que ton regard ne quitte jamais l’objectif.

Tu ne sais pas vous continuez combien de temps comme ça, par moments ça te semble rapide, et puis d’autres ça te semble éternel. Quand il annonce la fin du shooting, t’es soulagée toutefois. T’as l’impression qu’on vient de t’enlever un immense poids des épaules. Tu te diriges vers lui, un sourire sincère sur les lèvres. « On se rejoint ici dans 30 minutes? » que tu demandes, confirmant à nouveau qu’il voulait bien passer la soirée avec toi.

Me revoilà avec mon objectif à la main, et avec une idée en tête. Si le magasines pour lequel les photos de Penny vont être utilisées m’a laissé libre court pour le shoot, l’idée que j’avais en tête à la base, disparaît pour laisser placer à une nouvelle. Un photoshoot plus créatif, faisant place à une Penny plus vulnérable. Je vois bien qu’elle semble un peu retissant au début, qu’elle semble un peu hésitante et je ne peux pas plus en vouloir. C’est pour cela que chaque geste que je fais est doux, lent, et que chaque photo que je prends je lui explique un peu. C’est ce genre de photo que j’aime faire le plus souvent, le genre de photo qui montre quelque chose auxquels les gens ne s’attendent pas, quelque chose d’artistique mais aussi de naturel. Et on y arrive à cet effet, en laissant ces marques de maquillage, ses cheveux non brossés à la perfection. « Tu veux que je souris ou pas? » Je lui adresse un sourire. « Fais ce qui te semble le plus naturel, sois toi-même. » Je lui réponds et c’est comme cela qu’on arrive à ce que je veux. On y arrive en laissant Penny être vulnérable, en laissant ses quelques larmes couleur le long de ses joues. J’appuie sur le bouton pour capturer cela. Je lui donne quelques lignes pour la guider, mais je la laisse aussi être elle-même et c’est cela qui rend les photos authentique. Elle semble doucement comprendre mon but Penny, et elle se laisse faire, se laisse prendre en photo, sans rien dire.

Lorsque je décide avoir assez de matériel, je baisse l’appareil afin d’adresser un sourire à mon amie et de lever les pouces pour lui faire comprendre qu’elle s’en est sorti à merveille. Je vois bien que le fait d’avoir fini le shoot semble un peu la soulager et je me promets de lui envoyer les photos sélectionner pour l’articler afin qu’elle les approuve. Jamais je ne me permettrais de faire publier des photos qui pourraient la mettre mal à l’aise. « On se rejoint ici dans 30 minutes? » J’hoche la tête. « Oui, ca marche. Tu as été superbe ma belle. » Je lui adresse un sourire et en profite pour aller remercier l’équipe que l’on a avec nous et de les saluer alors qu’ils partent. Je range mon matériel et vais le ranger dans mon coffre de voiture en attendant la blonde. Lorsqu’elle arrive plus tard, je lui souris. « Tu préfères aller dans un restau ou alors on se prendre à emporter et on va se poser chez moi, on sera tranquille. » Le restaurant veut dire qu’il y a toujours un risque pour que les paparazzis débarquent. « Et c’est toi qui choisi ce que tu veux manger. » Je l’entraîne vers ma voiture, bien décidé à lui changer un peu les idées, je me doute que tout cela a du la vider mentalement.

@matthias calloway
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« Fais ce qui te semble le plus naturel, sois toi-même. » Si tu t’es toujours considérée plutôt à l’aise devant la caméra, tu réalises aujourd’hui que c’est plus difficile que tu ne l’imaginais de finalement faire un retour. Les conditions sont bonnes pourtant, la chimie coule encore bien avec Matthias malgré ta petite scène un peu plus tôt et tu sais qu’il fait un gros effort pour te toucher un minimum. Qu’une main ici et là pour replacer tes cheveux. Pour le reste, il te dit comment bouger la où la plupart des photographes auraient leurs assistants sur toi pour te placer selon ses désirs. Il respecte cette bulle que tu as et chaque petit geste pour te prouver cela te fait du bien. T’as le cœur qui s’emballe malgré toi quand les larmes commencent tout doucement à couler sur tes joues. Tu n’essayes pas de t’en empêcher toutefois, tu te laisses vivre le moment et parvient même à oublier les clics incessants de l’appareil photo pendant quelques minutes alors que tu te laisses transporter par l’émotion. Il ne dit presque rien d’ailleurs, le photographe, probablement juste satisfait de savoir que tu as compris ce qu’il avait en tête. Tu ne sais pas si les magazines vont véritablement être contents de publier de telles photos, mais tu te dis que si Matthias les prend, c’est qu’il sait qu’il va pouvoir les vendre à quelqu’un. Toi, t’es juste contente de retrouver peu à peu cet amour qui a toujours été important pour toi avec la caméra. Contente de savoir que c’est encore là, caché quelque part derrière ta peur et ton anxiété. Loin parfois, mais jamais complètement perdu.

« Oui, ça marche. Tu as été superbe. » Tu lui offres un sourire alors que tu sors du set, toujours un peu ébranlée de ce qui vient de se passer. T’as pas tout à fait l’impression d’avoir été superbe, mais t’es satisfaite d’avoir été capable de continuer alors que tu pensais que ce ne serait pas possible. Lorsque tu croises finalement ton reflet dans le miroir, t’es un peu surprise de voir l’état de ton visage. Tu as de longues lignes noirs sur tes joues, les yeux rouges et bouffis à cause des larmes et il ne reste qu’une fine couche de ton rouge à lèvres. T’es curieuse de savoir ce que ça donne en photo tout ça, un peu effrayée soudainement de voir le résultat final. Tu décides de ne pas trop te concentrer sur ça alors que tu te nettoies le visage et te change pour remettre ton jean et le simple t-shirt noir que tu portais à ton arrivée. Tu t’habilles toujours assez simplement dans l’espoir que ça te permette de fondre dans la foule. « Tu préfères aller dans un restau ou alors on se prend à emporter et on va se poser chez moi, on sera tranquille. » Tu hésites pendant un moment. T’es pas certaine d’avoir envie de sortir, mais tu appréhendes aussi de te retrouver seule chez lui. Tu sais que tu te fais des fausses peurs à ce niveau là donc tu prends sur toi. « On peut aller chez toi. » Tu essayes de sonner la plus calme possible alors que tu marches avec lui en direction de sa voiture. « Et c’est toi qui choisi ce que tu veux manger. » T’as encore un noeud dans le fond de l’estomac à cause de tout l’alcool que tu as bu la veille, mais tu commences tranquillement à ressentir la faim qui se pointe. « Pourquoi est-ce qu’on se commanderait pas une pizza? J’ai envie qu’on garde ça simple. » Et tu sais qu’une bonne pizza grasse va aider à calmer ton estomac qui t’en veut encore pour les folies de la veille. Tu t’installes du côté passager de sa voiture. T’étais venue en taxi donc t’as pas à te casser la tête à savoir comment tu allais récupérer ta voiture puisqu’elle est encore chez toi. « Comment tu trouves ça de reprendre la photo après avoir réaliser ton propre long-métrage? » C’est ta façon bien peu subtile de lui demander pourquoi il continue de faire de la photo alors qu’il pourrait déjà être en train de travailler sur son prochain film.