Je suis fier de Penny, lorsque nous finissons de prendre les photos qu’il me faut. Je suis fier qu’elle ait réussi à se laisser être vulnérable, qu’elle m’ait laissé prendre les shots. Je suis fier qu’elle ait réussi à poursuivre alors qu’elle n’a avait sûrement qu’une envie, c’est de partir, de rentrer chez elle. C’est pour ca qu’aux premières larmes j’ai demandé au reste de l’équipe dont nous n’avions pas besoin dans l’immédiat d’aller prendre une petite pause, pour que les choses soient un peu plus intime, que Penny puisse être un peu plus à l’aise. Je tente de rendre l’ambiance le plus relaxant possible pour elle, essayant de lui dire d’être naturelle, de faire ce qui lui semble bien et elle s’y prend au jeu. Il ne me faut que quelques shoots de plus avant que je ne finisse par annoncer que j’ai tout ce qu’il me faut. Je laisse la blonde allait se changer, se ressourcer un peu et profite de ce temps pour aller ranger mon matos. Ce n’est pas facile de faire ce que Penny vient de faire, et ca ne sera pas non plus facile pour elle de laisser ses photos être publié, j’en suis bien conscient, mais c’est pour cela aussi que j’aime bosser avec Penny.

Une fois tout le matériel dans mon coffre j’attends mon ami, appuyé contre ma voiture. Elle a l’air un peu fatiguée quand elle revient et je lui propose alors d’aller chez moi pour passer la soirée. A la maison nous ne serions pas embêtés, nous ne serions pas surveillées et je ne pense pas que Penny veuille se lancer dans un restaurant bondé de monde avec le risque de se faire prendre en photo par des paparazzis. « On peut aller chez toi. » J’hoche la tête et vient ouvrir la portière de la voiture pour laissé rentré la blonde. « Va pour chez moi alors. » Je lui adresse un sourire et vais m’installer au volant. « Pourquoi est-ce qu’on se commanderait pas une pizza? J’ai envie qu’on garde ça simple. » « Pizza c’est parfait, partons sur ca alors. » Je lui réponds en démarrant la voiture et m’engageant sur la route. J’allume la radio, juste pour avoir un petit fond sonore, lançant du Queen, mon groupe préféré. « Comment tu trouves ça de reprendre la photo après avoir réalisé ton propre long-métrage? » Me questionne alors la blonde assise côté passager. « Honnêtement, ca fait du bien de reprendre la photo. Ca a été mon premier amour et j’ai toujours aimé cela, donc ça me fait du bien de reprendre. » Je lui adresse un sourire. « Et puis j’aime beaucoup mixer les deux. J’arrête jamais vraiment d’avoir mon appareil photo sous la main tu sais. » Je l’ai toujours quelque part dans un coin, dans une sacoche.

C’est une petite demi-heure plus tard que je dépose mon matériel dans un coin de mon salon alors que Nanka, ma chienne husky vient faire la fête à Penny. Cette chienne est beaucoup trop amicale. Je souris légèrement. « Fais comme chez toi, et tiens choisis ce que tu veux comme pizza, moi je vais prendre une classique. » Je lui dis en lui tendant mon téléphone ouvert sur l’application.

@matthias calloway
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T’es contente d’avoir fait le saut. T’as failli tout annuler ce matin en te levant avec ta gueule de bois et ton envie amer de maudire tout et tout le monde. Le retour se fait difficilement et t’as presque l’impression que c’est pire encore que ce que tu t’imaginais. Mais au final, tout s’est bien passé et tu es fière de toi, d’avoir été capable d’aller jusqu’au bout. Tu espères que cette première va aussi te permettre d’être plus à l’aise à l’avenir avec les photographes pour qui il te faudra sans doute poser. Du moins tu l’espères. T’as pas envie de dire adieu à ton rêve d’une vie pour un malheureux incident. C’est plus qu’un incident tu le sais, mais tu te dis que ça ne peut que t’aider de dédramatiser le tout ne serait-ce qu’un petit peu. Pour te permettre d’enfin faire les pas vers l’avant dont tu as terriblement besoin en ce moment. Il t’offre d’aller chez lui et ça aussi, c’est un autre pas dans la bonne direction. De sortir. D’être de plus en plus confortable au contact des hommes. De ne pas t’enfermer chez toi à attendre que la panique passe. De finalement faire front à cette peur qui te suit depuis de si long mois déjà. « Va pour chez moi alors. » C’est la première fois que tu embarques en voiture avec Matthias. Probablement la première fois que tu vas chez lui aussi. Vous vous connaissez bien à force d’avoir travailler souvent ensemble sur de mêmes projets, à force de vous être croiser dans divers évènements aussi, mais tout est toujours rester plutôt de type professionnel. « Pizza c’est parfait, partons sur ça alors. » Tu lui souris alors que la voiture démarre enfin et que les rues de la ville ne tardent pas à défiler sous vos yeux.

« Honnêtement, ça fait du bien de reprendre la photo. Ça a été mon premier amour et j’ai toujours aimé cela, donc ça me fait du bien de reprendre. » Et tu l’envies, d’être encore autant attaché à son métier, à sa passion. Avant l’agression, il n’y avait pas un endroit sur terre ou tu aimais plus être que sur un plateau de tournage. Maintenant, tu fais des cauchemars juste à y penser. Tout ça à cause d’un homme. Un misérable et narcissique homme. « Ça fait longtemps que tu fais de la photo? » Tu sais que ça fait au moins plusieurs années qu’il en fait professionnellement car tu as souvent posé pour lui par le passé, mais quand il mentionne que c’est son premier amour, tu te demandes si c’est quelque chose qu’il a développé bien plus jeune encore, à l’enfance ou à l’adolescence. « Et puis j’aime beaucoup mixer les deux. J’arrête jamais vraiment d’avoir mon appareil sous la main tu sais. » Tu imagines qu’il ne doit pas manquer de travail entre la photo et les films. Tu regardes les rues filer et tu ne remarques pas vraiment le temps qui a filer alors que vous arrivez finalement à destination. C’est un husky qui t’accueille comme il se doit et t’as un sourire qui se place automatiquement sur tes lèvres alors que tu te mets à flatter le chien qui s’excite avec chaque caresse. « Fais comme chez toi, et tiens choisis ce que tu veux comme pizza, moi je vais prendre une classique. » Tu te défais difficilement de l’emprise du chien pour prendre le téléphone du photographe. « Pepperoni, ça me va. » que tu annonces à haute voix alors que tu ajoutes ta commande avant de retourner le téléphone à Matthias. « Tu vis tout seul? » que tu demandes, avant que le chien ne te rappelle sa présence en réclamant plus de caresses. « À part pour la grosse bête ici, je veux dire. » que tu ajoutes avec un sourire.

L’idée de pouvoir passer un peu de temps avec Penny sans être sur un set me plaît beaucoup. J’ai toujours beaucoup apprécié la jeune femme, depuis notre première rencontre, mais nous n’avons jamais vraiment eu l’occasion de passer du temps ensemble en dehors des sets de films ou de photos. Notre relation n’a jamais vraiment été plus que professionnelle et c’est enfin l’occasion d’apprendre à nous connaître un peu plus. Je suis bien contente que la blonde ait accepté de passer un peu plus de temps avec moi et puis si je peux lui changer les idées, pour éviter qu’elle ne pense trop à ce qu’elle a vécu, alors je vais saisir cette chance. J’ai toujours pensé que Penny est une personne qui a toujours la pêcher, qui veux toujours donner le meilleur d’elle-même et de savoir que quelqu’un puisse lui donner peur d’aller faire ce qu’elle aime tellement me révolte un peu. Le pire dans l’histoire, je crois, c’est qu’elle n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Dans ce milieu, ce genre d’agression est bien trop fréquent. Mais maintenant qu’elle semble un peu avoir la tête ailleurs et ne pas y penser, je ne vais pas le replonger dans cela. Je conduis donc en direction de chez moi. « Ça fait longtemps que tu fais de la photo? » Je lui adresse un regard et un sourire rapide. « Plutôt oui. Si tu veux savoir la petite anecdote, j’ai volé mon premier appareil photo. J’avais 14 ans. » Je ris un peu. « Très peu de monde est au courant de ca. » Je n’ai pas eu la plus facile des enfances, et voler cet appareil photo il y a des années m’a ouvert à cette nouvelle passion qui m’a un peu sauvé la vie.

Nous avons à peine passé la porte de ma maison que c’est Nanka qui vient nous accueillir. Elle me saute dessus quelques secondes, le temps que je viens la caresser et puis elle va accueillir Penny, comme si elle la connaissait depuis toujours, ce qui me fait sourire. Cette chienne est le chien le plus sociable que j’ai jamais vu, au contraire de mon chat qui n’est pas fan des étrangers. Je vide rapidement le coffre de la voiture avant de prendre mon téléphone pour y mettre ma pizza avant de tendre l’appareil à la blonde. « Pepperoni, ça me va. » Je lui adresse un sourire. « Tu vis tout seul? » J’hoche la tête. « À part pour la grosse bête ici, je veux dire. » Je ris un peu avant de lui répondre. « Oui, je vis seul. J’ai acheté cette maison il y a quatre ans, en rentrant des Etats Unis. » Je viens reprendre le téléphone qu’elle me donne et passe la commande en payant. « J’ai un chat aussi, Arlo, mais il est plus timide que Nanka. » La chienne tourne la tête vers moi en entendant son prénom. « Ce sont tous les deux des rescues. Tu aimes les animaux ? » Je finis par lui demander avant de me diriger vers la cuisine. « Je te sers un truc à boire ? »

@matthias calloway
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« Plutôt oui. Si tu veux savoir la petite anecdote, j’ai volé mon premier appareil photo. J’avais 14 ans. » T’as les yeux qui s’agrandissent à l’entente de l’anecdote/confession de Matthias. Jamais tu n’aurais crû. En même temps, tu ne le connais pas depuis si longtemps le photographe, tu n’as aucune idée de comment il a grandi, de quel genre d’enfant ou d’adolescent qu’il était. Tu te demandes s’il était plutôt délinquant ou si c’était juste a one time thing. « Très peu de monde est au courant de ça. » Tu hoches la tête légèrement, toujours un peu choquée par cette révélation. « Wow. J’peux te demander pourquoi t’as fais ça? » Tu réalises que c’est peut-être un peu maladroit de demander des détails sur son vol, mais tu te dis que s’il a offert de partager cette confidence avec toi c’est qu’il ne doit pas être trop mal à l’aise d’en discuter. « J’ai jamais rien volé de ma vie. Pas même un bonbon dans un dépanneur. » que tu avoues à ton tour avec un sourire sur le visage. T’as toujours été incroyablement sage plus jeune, même en grandissant avec une certaine notoriété. Faut dire que tu n’as pas vraiment été populaire avant l’âge de presque vingt ans et que rendu là, c’était plus qu’une deuxième nature pour toi de toujours faire ce qui était bon, ce qui était bien. Ce n’est que bien plus tard que tu as parfois fait quelques excès, plus récemment surtout, même si tu tentes toujours tant bien que mal de ne pas aller trop loin, de ne pas en faire trop, au risque de te perdre complètement et de ne jamais retrouver le chemin vers celle que tu es vraiment.

« Oui, je vis seul. J’ai acheté cette maison il y a quatre ans, en rentrant des États-Unis. » Ah, ça non plus tu ne savais pas. Tu réalises en réalité que tu ne connais pas grand détail sur la vie de Matthias, que vos conversations ont toujours tourné autour du travail et rien de plus. « T’as habité longtemps aux États? » Toi, tu n’y as jamais été. Malgré ta carrière fleurissante, ta notoriété se limitait vraiment à l’Australie, même si c’était ton rêve de traverses enfin l’océan et gagner une certaine popularité chez les américains, ou mieux encore, globalement. « J’ai un chat aussi, Arlo, mais il est plus timide que Nanka. » Tu continues de donner des caresses à la chienne qui semblent constamment en redemander et tu te dis que peut-être que tu devrais te prendre un animal de compagnie toi aussi, pour contrer cette solitude qui pèse de plus en plus. Le problème c’est que tu sais que tu aurais le temps de t’en occuper maintenant, mais que ce ne serait pas toujours le cas. Après tout, tu espères qu’une opportunité va se présenter à toi à un moment ou un autre. Sooner than later, hopefully. Et puis les voyages interstates, c’est pas toujours facile à planifier quand il faut penser à d’autres êtres, humains ou poilus. « Ce sont tous les deux des rescues. Tu aimes les animaux? » Tu hoches la tête alors que tu continues de caresser Nanka derrière les oreilles, elle semble apprécier ça plus que le reste vu la manière qu’elle se laisse tomber contre toi. « Oui, mais je n’en ai pas. J’aurais peur de ne pas avoir le temps nécessaire à leur consacrer à cause des tournages. Tu trouves pas ça compliquer toi avec ton travail? » Tu te dis que lui non plus n’a pas des horaires très constants et tu te demandes s’il ressente la solitude, Nanka et Arlo, ou si bien c’est un peu moins pire, puisqu’ils sont ensemble. « Je te sers un truc à boire? » « Juste de l’eau merci. » Après ta soirée de la veille, tu n’allais certainement pas te remettre sur l’alcool aussi vite. « Merci de m’avoir invité, ce soir. Et pour aujourd’hui. » Tu sais que tu l’as déjà dit, mais c’est important pour toi qu’il sache, à quel point tu es reconnaissante pour sa patience et son attention.

« Wow. J’peux te demander pourquoi t’as fais ça? » Me demande la blonde assise côté passager quand je lui avoue avoir volé mon tout premier appareil photo. Si aujourd’hui ma vie est plutôt bien rangée, plutôt calme, cela n’a malheureusement pas toujours été le cas, et ma mère n’a jamais été une femme qui m’a soutenu dans mes projets, ou bien dans mes rêves. Je jette un coup d’œil à Penny avant de prendre la parole. « Eh bien disons que c’était une période un peu difficile pour moi. Ma mère n’a jamais été… Du genre à m’offrir quoi que ce soit, et je faisais un peu des conneries donc… Je me suis servi. J’en suis pas fier, mais j’ai acheté tout ceux d’après, promis. » Je lui adresse un sourire. « Avant de me barrer de chez moi, j’avais une vie plutôt assez compliqué. » Une mère qui m’insultait, qui me rappelait sans cesse que je n’étais qu’une erreur dans sa vie, et qui passait son temps à me diminuer. Elle m’a tellement fait du mal lorsque j’étais adolescent que j’en garde encore les cicatrices. « J’ai jamais rien volé de ma vie. Pas même un bonbon dans un dépanneur. » Je ris un peu. « Tu es trop sage par rapport à moi alors. » Je suis pourtant bien content que les choses se soient arrangés dans ma vie.

Une fois chez moi, je la laisse prendre ses marques alors qu’il ne faut que quelques secondes pour que Nanka vienne la saluer. Elle me questionne un peu et je lui réponds, n’ayant rien à cacher. « T’as habité longtemps aux États? » Je me tourne à nouveau vers elle. « Je suis partie en 2011 et je suis revenu en Australie en 2016, après mon divorce. » Un divorce douloureux, dont je ne parle d’ailleurs pas beaucoup. Il faut croire qu’à chaque fois que j’ai tenté de laisser entrer quelqu’un dans ma vie, ca n’a jamais duré. Il y a Julia, une histoire qui m’a rendu heureux, mais qui c’est rapidement dégradé après la fausse-couche qui nous a fait perdre notre bébé. Et puis cette année il y a eu Leena, cette brune que j’ai laissé entrer dans ma vie et qui au final a quitté la ville, me brisant le cœur au passage. « Tu dois connaître L.A. non ? »

Nous parlons ensuite rapidement de Nanka et de mon chat, Arlo. « Oui, mais je n’en ai pas. J’aurais peur de ne pas avoir le temps nécessaire à leur consacrer à cause des tournages. Tu trouves pas ça compliquer toi avec ton travail? » J’hausse les épaules. « Nanka je l’emmène avec moi de temps en temps et Arlo… Eh bien c’est un chat, donc il suffit de lui laisser de la nourriture et puis j’ai des amis qui viennent s’en occupé de temps en temps. Mais là je n’ai rien de prévu pour les mois qui arrive. Et puis la maison serait vide sans eux. » Je lui adresse un sourire et viens caresser la tête de ma chienne. J’adore les animaux et à défauts d’avoir des enfants pour le moment, Nanka et Arlo le sont un peu. Je propose alors quelque chose à boire à Penny. « Juste de l’eau merci. » J’hoche la tête et vais lui remplir un verre avant de revenir. « Merci de m’avoir invité, ce soir. Et pour aujourd’hui. » Je lui souris à nouveau. « C’est normal tu sais. Puis ca me fait plaisir que t’ai accepté. Je crois qu’il est temps qu’on se connaisse un peu mieux, surtout vu que visiblement on bosse assez souvent ensemble. » Je ris un peu. Ce n’est pas mon premier projet avec Penny et j’espère pas le dernier. « Tu as des projets de prévu bientôt ? »

@matthias calloway
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« Eh bien disons que c’était une période un peu difficile pour moi. Ma mère n’a jamais été… Du genre à m’offrir quoique ce soit, et je faisais un peu des conneries donc… Je me suis servi. J’en suis pas fier, mais j’ai acheté tout ceux d’après, promis. » Il te sourit alors que tu peines à croire ce que tu entends. Tu oublies trop souvent que tu as été très chanceuse de grandir avec des parents qui ont toujours fait l’impossible pour s’assurer que ton frère et toi ne manquiez de rien, malgré votre unité familiale légèrement différente des autres. « Avant de me barrer de chez moi, j’avais une vie assez compliqué. » Ça sonne compliquée en effet. Tu ne sais pas vraiment quoi dire à ça, tu es tellement peu familière avec le concept, tu as peur de dire une bêtise ou de poser une mauvaise question. « Je suis désolée de l’apprendre. Ça n’a pas dû être facile de grandir comme ça. » Tu ne sais pas trop ce qu’il veut dire par le fait que sa mère n’a jamais été le genre à lui offrir quoique ce soit, mais tu peux facilement assumer qu’il a dû manquer d’attention et d’affection en grandissant et ça, ça te brise le coeur juste d’y penser. Personne ne mérite de grandir sans ce lien pourtant si précieux à tes yeux. « Tu avais quel âge quand tu es parti? » Toi-même tu étais jeune lorsque tu avais quitté la maison familiale, mais ça avait été un choix fait pour ta carrière, tu te doutais bien que lui, c’était pour une raison bien différente. « Tu es trop sage par rapport à moi alors. » Il a sans doute raison, pour une fille qui fait carrière dans un monde ou les scandales éclatent chaque jour, ou les addictions et problèmes de tout genre font constamment la une, tu as toujours su te tenir loin de cet univers que tu sais toxique. Tu as dérapé légèrement récemment, mais pas trop. Pas assez pour que ça fasse la une. Et tu espérais bien que ça en reste ainsi.

« Je suis parti en 2011 et je suis revenu en 2016, après mon divorce. » Oh, une autre grosse information que tu ignorais complètement du jeune homme. C’est fou les informations qui nous échappent chez quelqu’un quand on ne prend pas vraiment la peine d’apprendre à les connaître. « Je ne savais pas que tu avais été marié. Avec une Américaine? » Tu n’avais jamais été en couple avec quelqu’un assez longtemps – ou ne serait-ce même qu’assez sérieusement – pour t’imaginer mariée, encore moins divorcée. Tu es peut-être un peu vieux jeu à ce niveau-là, mais tu espères sincèrement que le jour ou tu vas dire I do, ce sera avec la personne avec qui tu vas rester pour le restant de tes jours. T’es un peu plus fleur bleue que tu ne le laisses paraître. « Tu dois connaître L.A. non? » Tu hoches négativement de la tête. Tu sais que c’est surprenant une actrice qui n’a jamais mis les pieds dans la grande ville hollywoodienne, mais ta chance de le faire t’as été arraché des doigts au moment même ou tout était sur le point de se réaliser. « Pas encore, mais j’espère avoir ma chance de m’y rendre bientôt. » Tu dis ça sachant très bien que tu vas peut-être te voir offrir une opportunité bien rapidement, même si tu préfères ne pas te faire trop d’illusions. Tu sais que ta carrière souffre présentement, de ton absence médiatique, des rumeurs à ton sujet, de l’annulation de ton dernier film. Tu es un risque à prendre pour quelconque réalisateur, mais tu espères quand même que quelqu’un osera te donner une nouvelle chance.

« Nanka je l’emmène avec moi de temps en temps et Arlo.. Eh bien c’est un chat, donc il suffit de lui laisser de la nourriture et puis j’ai des amis qui viennent s’en occuper de temps en temps. Mais là je n’ai rien de prévu pour les mois qui arrive. Et puis la maison serait vide sans eux. » Ça, tu peux parfaitement le comprendre. Ton loft ne t’a jamais paru plus grand et vide que dans la dernière année. C’est une chose quand tu ne faisais qu’y passer pour dormir, ça en est une toute autre quand tu y passes plus de temps que tu n’as envie de l’admettre. « Je peux comprendre. Peut-être que je devrais considérer l’idée d’un animal de compagnie moi aussi. » L’idée ne semble plus si folle, soudainement. Tu allais sincèrement y réfléchir. « C’est normal tu sais. Puis ça me fait plaisir que t’ai accepté. Je crois qu’il est temps qu’on se connaisse un peu mieux, surtout vu que visiblement on bosse assez souvent ensemble. » Ton rire joint le sien. Il n’a pas tort après tout, tu réalises que tu ne connaissais pas grand-chose du jeune homme avant aujourd’hui. « Je ne suis pas certaine d’avoir des histoires aussi intéressantes que les tiennes. Je n’ai jamais vécu ailleurs qu’en Australie, jamais mariée, encore moins divorcée. » Bon, il faut quand même dire que tu te promènes beaucoup au travers de l’Australie et que tu as vécu dans chaque état pendant au moins un an, sauf pour les territoires du Nord. « Tu as des projets de prévu bientôt? » Il y a moins d’un mois, tu aurais répondu négativement à cette question, mais tu es contente d’avoir au moins une audition dans les semaines à venir. « Rien de sûr encore, mais des producteurs de Netflix on démontrait leur intérêt pour une mini-série de Noël. » C’est pas le projet de l’année, loin de là, mais c’est quelque chose. « Le tournage serait à Los Angeles justement. »

Parler de mon passé, de ma mère, de ma grand-mère, de mon enfance et de mon adolescence n’est plus aussi compliqué que cela l’était à une époque. J’ai appris à faire la part des choses, et j’ai surtout accepté que c’est ainsi que sont fait les choses et que ma mère ne changerait jamais. J’ai longtemps espéré qu’elle devienne quelqu’un de mieux, quelqu’un de bien, mais cela n’est jamais arrivé et j’ai fini par abandonner complètement l’idée. Au final, faire un trait sur la relation avec ma mère a été la chose la plus bénéfique qui m’ai été donné. Aujourd’hui je suis bien dans ma vie, bien dans ce que j’ai accompli et le reste n’a plus trop d’importance. Alors quand j’en parle avec Penny, ce n’est pas si difficile de lui dire que mon passé n’est pas des plus joyeux. « Je suis désolée de l’apprendre. Ça n’a pas dû être facile de grandir comme ça. » J’hausse les épaules. « Ca a fait l’homme que je suis aujourd’hui. Et puis j’ai fini par accepter tout ca tu sais. » Je lui adresse un léger sourire. « Tu avais quel âge quand tu es parti? » Me demande alors la blonde. « Tout juste 18 ans, je suis partie après le lycée pour faire des études dans le cinéma. Tu as quitté le domicile tôt toi aussi non ? » Que je lui demande me souvenant que Penny est plus jeune que moi, mais avec quelques années de films derrière elle déjà.

Et puis, comme si c’était naturel, je lui parle de mon passage aux Etats Unis, et de mon mariage raté. « Je ne savais pas que tu avais été marié. Avec une Américaine? » J’hoche la tête. « Oui, on s’est rencontré quand je suis arrivé puis… Le reste c’est un peu fait tout seul. » Je suis tombé amoureux, on s’est aimé, on s’est installé ensemble, mais les choses n’ont pas fonctionner. La perte de notre fils lors d’une fausse couche a surement été ce qui a achevé de nous séparé et quelques mois plus tard nous divorcions et je revenais m’installer ici. Julia est la première femme que j’ai vraiment aimé, celle avec qui je pensais faire ma vie, mais il faut croire que la vie en a voulu autrement. « Pas encore, mais j’espère avoir ma chance de m’y rendre bientôt. » Je lui adresse un sourire. « C’est assez différent de Brisbane, mais je suis sur que t’y adapteras à merveille. Et puis si t’as besoin, je viendrais te faire visiter. » Je lui réponds avec un sourire. Je n’ai jamais remis les pieds à L.A. depuis mon divorce, mais je pense que cela ne serait plus aussi dur aujourd’hui. « Tu as déjà été dans quel coin pour filmer ? »

La conversation est facile avec Penny, naturel et je n’ai pas trop de problème à m’ouvrir un peu à elle, comme si nous nous connaissions depuis des années, et c’est agréable. Je lui parle de Nanka et d’Arlo, alors que la chienne ne quitte plus mon amie. « Je peux comprendre. Peut-être que je devrais considérer l’idée d’un animal de compagnie moi aussi. » Je lui souris. « Tu devrais, c’est toujours génial d’avoir quelqu’un chez soi. Même des boules de poils. » Je lui réponds. Je n’imagine pas ma vie sans boule de poils dedans à vrai dire, je crois que la maison serait bien trop vide si je ne les avais pas. « Je ne suis pas certaine d’avoir des histoires aussi intéressantes que les tiennes. Je n’ai jamais vécu ailleurs qu’en Australie, jamais mariée, encore moins divorcée. » Je secoue la tête. « Ca ne veut pas dire que t’es pas intéressante. Ta famille est comment ? »

Je lui demande alors si elle a des projets de prévu pour bientôt, m’intéressant toujours à sa carrière. « Rien de sûr encore, mais des producteurs de Netflix on démontrait leur intérêt pour une mini-série de Noël. Le tournage serait à Los Angeles justement. » « Ah c’est cool ca, j’espère que ca se fera. » Je lui adresse un sourire. « Et si t’as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites surtout pas, même quand tu seras là bas. » J’ai bien vu qu’aujourd’hui les choses ont été compliqués pour Penny, alors si je peux l’aider à se sentir à l’aise sur un set, je serais prêt à venir avec elle.

@matthias calloway
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« Ça a fait l’homme que je suis aujourd’hui. Et puis j’ai fini par accepter tout ça tu sais. » Tu hoches la tête mais la vérité, c’est que tu ne comprends pas vraiment, non. De toute ta vie, tu n’avais jamais vraiment eu besoin d’apprendre à être résiliente, sauf peut-être avec ton frère mais encore, tu avais l’impression que c’était tellement différent comme situation. Tout avait toujours été facile pour toi. Peut-être que c’était prétentieux ne serait-ce même que de le penser, mais c’était vrai après tout. Tu avais grandi dans une famille aimante. Tu avais eu une scolarité relativement normale. Tu n’avais jamais été intimidé. Tu n’étais pas l’élève la plus studieuse sans toutefois dire que tu échouais. Et puis ta carrière avait décollé à dix-neuf ans sans que tu n’éprouves de grande difficulté à ce que ça n’arrive. Alors te remettre de l’agression? Tu avais l’impression que ça n’arriverait jamais. Qu’il n’y avait pas de fin à ta douleur, à ta peine, à ce fardeau que tu portais tous les jours. Mais à entendre le jeune photographe parler, ce n’était pas éternel. Et tu essayais tant bien que mal de t’accrocher à cette idée pourtant encore si flou dans ton esprit. « Tout juste 18 ans, je suis parti après le lycée pour faire des études dans le cinéma. Tu as quitté le domicile tôt toi aussi non? » Tu hoches légèrement la tête. Tu es surprise qu’il se souvienne de ce détail. « Oui, j’avais dix-huit ans aussi. Une première année à Perth pour un film et ensuite je suis déménagée à Brisbane pour mon premier rôle important dans une série. » Ça fait tellement longtemps de tout ça, t’as l’impression que c’est même plus ta vie. Tout te semblait bien plus simple à l’époque. Qu’est-ce que tu donnerais pas pour un peu de simple en ce moment…

« Oui, on s’est rencontré quand je suis arrivé puis… Le reste c’est fait un peu tout seul. » Tu offres un sourire que tu espères réconfortant. Ça ne doit pas être facile de repenser à tout ça alors tu ne poses pas trop de questions. Tu te doutes qu’il y a des raisons derrière le divorce, des raisons probablement lourdes et tristes, alors tu gardes le silence, contente de voir la conversation tourner plus autour du voyage que de sa vie personnelle. « C’est assez différent de Brisbane, mais je suis sûr que tu t’y adapteras à merveille. Et puis si t’as besoin, je viendrais te faire visiter. » L’idée t’amuse en soi, même si jamais tu n’oserais lui demander de t’accompagner si l’occasion se présentait. « Tu retournes aux États-Unis souvent depuis? » que tu demandes, en espérant que ça ne lui rappelle pas trop son ex-femme. « Tu as déjà été dans quel coin pour filmer? » « Un peu partout en Australie. Majoritairement Sydney et Brisbane. Mais Mebourne, Perth et Adelaide aussi. Il y a vraiment juste les territoires du Nord que je n’ai pas vraiment visité et ou je n’ai jamais travaillé. » En même temps, tu n’avais pas particulièrement d’intérêt à aller travailler dans le désert de Darwin ou les environs. Tu préférais encore rester à Brisbane.

Tu pourrais passer toute la soirée à flatter Nanka qui en redemande encore et encore et tu te poses sincèrement la question à savoir si ce serait vraiment une mauvaise idée d’avoir des animaux de compagnie. Après tout, si Matthias gère, il n’y a aucune raison que tu ne puisses pas trouver le temps toi aussi, non? « Tu devrais, c’est toujours génial d’avoir quelqu’un chez soi. Même des boules de poils. » Tu le sais qu’il a raison après tout, la solitude est plus pesante que jamais ces derniers mois. « Ça ne veut pas dire que t’es pas intéressante. Ta famille est comment? » Le sourire qui se place sur tes lèvres à l’évocation de ta famille est probablement le plus gros et le plus sincère qui a habité ton visage de la journée. « J’ai un jeune frère de 19 ans. C’est mon meilleur ami. Il est autiste. » Aucune gêne, aucune honte quand tu parles de ton frère et de sa différence. Ça fait partie de lui et tu ne ressens aucun malaise à le dire. « Mes parents sont ce qu’il y a de plus typiques je dirais. Encore ensemble après trente ans de mariage. Ils s’occupent de mon frère. J’aimerais pouvoir les aider davantage, mais avec mon boulot et la distance, c’est pas toujours facile. » Tu aimerais tellement pouvoir faire plus pour tes parents, surtout ta mère qui donne toujours tout ce qu’elle a pour s’assurer que ton frère va bien, mais les choix que tu as fait font que tu n’es pas aussi présente que tu voudrais l’être et tu en ressens la culpabilité à chaque jour. « Ah c’est cool ça, j’espère que ça se fera. » Tu hoches la tête. Tu espères vraiment toi aussi. T’as besoin d’avancer, d’aller de l’avant, enfin. « Et si t’as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites surtout pas, même quand tu seras là-bas. » « Tu seras mon premier appel si je me perds dans les rues de LA. » que tu dis en riant, alors que tu ne sais même pas encore si tu vas obtenir un rôle, encore moins avoir la chance de t’envoler outre-mer.

Nous nous perdons un peu dans le passé avec Penny, elle apprend à me connaître et j’apprends à faire de même en lui posant des questions. En lui demandant l’âge auquel elle a quitté sa vie dans sa maison familiale pour partir conquérir le monde toute seule. Si certains restent chez leurs parents le plus longtemps possible, ce n’est pas mon cas. J’ai voulu quitter le domicile de ma mère le plus rapidement possible, prendre mon envol et me lancer dans ma propre vie, même si ce n’a pas été tous les jours faciles. Je n’ai jamais été l’élève studieux, celui qui réussit dans tout, bien au contraire, j’ai eu une enfance difficile. Une adolescence tellement difficile qu’à treize ans j’ai tenté de mettre fin à mes jours, chose que très peu de personne savent et dont je ne parle jamais. Heureusement pour moi, les choses se sont cependant arrangées en grandissant. « Oui, j’avais dix-huit ans aussi. Une première année à Perth pour un film et ensuite je suis déménagée à Brisbane pour mon premier rôle important dans une série. » J’hoche la tête et lui adresse un sourire. Elle a percé assez tôt Penny, et avec le talent qu’elle a, je n’en suis pas vraiment étonné. « Les choses ont du bien changes pour toi quand tu es partie alors. » Un peu comme moi qui était presque aussitôt à l’autre bout du monde.

Et bien évidemment, à parler de notre passé nous en arrivons à parler de Los Angeles, de mon mariage avec Julia, mais aussi de mon divorce, même si je garde les détails pour moi. Je ne vais pas plomber l’ambiance avec mes histoires de couple parce qu’il faut croire que côté cœur je n’ai jamais vraiment eu de chance, que ce soit avec Julia ou bien avec Leena, qui a fini par quitter Brisbane alors que je recommencé à m’ouvrir un peu à l’idée de trouver quelqu’un. « Tu retournes aux États-Unis souvent depuis? » « Pour de la promo de temps en temps, mais jamais à long terme, juste quelques jours. Ce n’est pas vraiment ma scène là-bas. » Los Angeles est une ville particulière, ou le train de vie est très différent et je crois que je suis bien mieux ici, dans mon Australie natale. Piquer par la curiosité, je lui demande alors ou elle a été pour filmer. « Un peu partout en Australie. Majoritairement Sydney et Brisbane. Mais Mebourne, Perth et Adelaide aussi. Il y a vraiment juste les territoires du Nord que je n’ai pas vraiment visité et ou je n’ai jamais travaillé. » Je lui adresse un sourire. « Il faudra remédier à ca, le nord de l’Australie c’est magnifique. Je te monterais les bons endroits un jour. » Je lui réponds.

Nanka dans les pattes, je vais rapidement chercher une bouteille d’eaux et des verres pour attendre notre livraison de pizzas. Je me pose dans le canapé, aux côtés de mon amie, alors que ma chienne pose sa tête sur ses genoux, je crois qu’elle l’a adopté. « J’ai un jeune frère de 19 ans. C’est mon meilleur ami. Il est autiste. » Je vois bien le sourire de Penny lorsqu’elle parle de son frère, et c’est ce qui me plait. Elle l’aime sa famille, ca se voit lorsqu’elle en parle et à ce sourire qu’elle immédiatement eu lorsque j’ai mentionné le mot. « Mes parents sont ce qu’il y a de plus typiques je dirais. Encore ensemble après trente ans de mariage. Ils s’occupent de mon frère. J’aimerais pouvoir les aider davantage, mais avec mon boulot et la distance, c’est pas toujours facile. » J’hoche la tête. « Oui, je comprends. C’est assez prenant nos genres de métier. Mais si tu arrives à quand même passer du temps avec eux souvent, c’est l’essentiel. » Cela me fait un peu penser à Itziar, cette demi-sœur que je viens de me découvrir et que j’apprends à connaître.

Et puis Penny mentionne son prochain projet, une mini-série de Noël. « Tu seras mon premier appel si je me perds dans les rues de LA. » Je ris un peu et hoche la tête alors que la sonnette retentit. Je vais récupérer les pizzas déjà payées, donne un tips au livreur et revient m’asseoir près de Penny. « Sers toi ma belle. Et ne cède pas au regard envoûtant de Nanka qui va sûrement réclamer un bout de pizza. » Je ris un peu.

@matthias calloway
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« Les choses ont dû bien changer pour toi quand tu es partie alors. » Tu hoches la tête. Ça te semble tellement lointain comme période. Tu te souviens avoir eu du mal à t’adapter, surtout cette première année à Perth. Tu n’avais jamais été si loin de ta famille, si loin de ton cercle d’amis, de ceux qui t’avaient vu grandir et devenir la jeune femme que tu étais à ce moment-là. Tu n’as jamais eu de mal à te faire des amis partout où tu vas, mais tu avais du te faire à l’idée que tu ne pouvais plus voir tes proches aussi souvent qu’avant. Il y avait aussi tellement de choses que tu n’avais jamais eu à apprendre à faire par toi-même avant d’emménager seule. Si tu pensais savoir cuisiner avant de partir, tu as bien vite réaliser que ton répertoire était bien maigre et ce serait mentir de dire que tu n’as pas passé ta première année toute seule à survivre sur les two minutes noodles et autres dérivés rapides bien peu nourrissants. « C’est sur que j’ai eu une longue période d’adaptation. Je ne l’ai jamais dit à personne, mais j’ai souvent pensé à tout laisser tomber et retourner chez moi. » Surtout les premiers mois, quand tout était trop nouveau, que tu n’avais pas encore tes repères, ni de personnes clé dans ta vie. Et puis tu as rencontré Clyde et il est venu remplir un rôle tellement particulier dans ta vie. Sans même le savoir à l’époque, il est sans doute l’une des raisons pour laquelle tu as la carrière que tu possèdes aujourd’hui. Ça te pince le cœur légèrement de repenser au Wakefield, mais tu chasses rapidement son nom de ton esprit alors que tu relèves les yeux, croisant le regard bienveillant de Matthias.

« Pour de la promo de temps en temps, mais jamais à long terme, juste quelques jours. Ce n’est pas vraiment ma scène là-bas. » Tu hoches la tête, légèrement surprise de l’entendre dire de telles choses. N’est-ce pas le rêve de tout ceux qui sont dans le domaine du cinéma de se faire un nom dans l’industrie américaine? « Qu’est-ce qui ne te plaît pas? » T’as envie d’en savoir un peu plus, surtout de la part d’un homme qui a actuellement vécu là-bas pendant plusieurs années. Tu te demandes si son ressenti n’a pas plus à voir avec son expérience personnelle, mais t’es ouverte à entendre son opinion d’une manière ou d’une autre. « C’est mon rêve depuis tellement longtemps de me faire un nom aux Etats-Unis. Ou mondialement plutôt. » Tu sais pas encore si ça va arriver. T’es même pas certaine que c’est encore ton rêve. Mais t’es tellement habituée que ce le soit, les mots filent avant même quand tu ne le réalises. « Il faudra remédier à ça, le nord de l’Australie c’est magnifique. Je te montrerais les bons endroits un jour. » Tu hoches la tête. Tu ne doutes pas que sous les yeux d’un photographe, le nord de l’Australie a beaucoup à offrir.

« Oui, je comprends. C’est assez prenant nos genres de métier. Mais si tu arrives quand même à passer du temps avec eux souvent, c’est l’essentiel. » Tu approuves d’un mouvement de la tête. Tu sais que tu devrais te considérer chanceuse de pouvoir rentrer aussi souvent que tu le fais, mais ça ne te semble jamais être assez. « J’aimerais juste pouvoir en faire plus, pour ma mère. Je me trouve un peu égoïste parfois. » Cette année surtout. Et pas juste avec ta mère. Mais ça, c’est quelque chose que t’as envie de mettre derrière toi ce soir. La pizza arrive enfin et les bruits de ton estomac confirme qu’il est grand temps que tu manges quelque chose. « Sers toi ma belle. Et ne cède pas au regard envoûtant de Nanka qui va sûrement réclamer un bout de pizza. » Tu ris doucement alors que tu attrapes la boîte dans laquelle se trouve ta pizza et en prend une part, le fromage se détachant difficilement du reste de la pizza. « Merci. Ça a vraiment l’air délicieux. » Tu prends une bouchée et te délecte du mélange de sauce marinara, de pepperoni, de bacon et de fromage. « Tu as des plans pour les fêtes qui approchent? » Noël est encore dans quelques semaines, mais tu imagines qu’avec son horaire, il doit préparé les choses un peu en avance. Comme toi, même s’il est rare que ton horaire reste inchangé.

Partir de chez moi à mes dix-huit ans avait sûrement été la meilleure décision que j’ai prise, avec celle de me lancer dans le cinéma. Vivre avec ma mère était devenu insupportable, impossible et partir faire ma vie de mon côté m’a permis de rencontrer des gens formidables et de me laisser une véritable chance dans mon métier. Si Penny elle a une famille qui l’aime et qui la soutient et qui doit sûrement être vraiment fière d’elle, ce n’est pas la même chose de mon côté. Je ne regrette pas un seul instant d’être parti à Los Angeles pour tenter ma chance, même si les années n’ont pas forcément été facile. « C’est sur que j’ai eu une longue période d’adaptation. Je ne l’ai jamais dit à personne, mais j’ai souvent pensé à tout laisser tomber et retourner chez moi. » Je lui adresse un léger sourire. « C’est sûr qu’avec une famille aussi géniale que tu sembles le dire ca n’a pas du être facile. Mais tu t’es lancé, et tu as réussi. Ils doivent être fier de toi. » Je lui dis avec un sourire. En grandissant j’aurais donné beaucoup pour avoir un père et une mère aimante, même un frère ou une sœur, mais au final la vie m’a donné cette famille pour une raison, et aujourd’hui je l’ai accepté. Je ne suis plus aussi en colère contre le monde entier que j’ai pu l’être à une époque.

Nous venons rapidement à parler de Los Angeles, de mon début de carrière là-bas et cela me fait penser un peu à Julia, mon ex-femme. « Qu’est-ce qui ne te plaît pas ?» Me demande la blonde et je lui adresse un sourire avant de lui répondre. « C’est beaucoup de gens avec pleins d’argents, qui vivent dans un monde de vie beaucoup trop… Comment dire… » Je cherche un mot pour décrire le mode de vie à Los Angeles. « Superficiel ? Bien sûr, je dis pas que tout le monde l’est, mais je trouve que c’est une grande partie des gens. Je préfère ici, c’est plus simple, moins porté sur les apparences si tu vois ce que je veux dire. » J’ai aimé vivre à L.A, ca m’a ouvert beaucoup de portes, mais je me sens mieux en Australie. « C’est mon rêve depuis tellement longtemps de me faire un nom aux Etats-Unis. Ou mondialement plutôt. » Je souris, n’ayant aucun doute qu’elle finira par s’en faire un. « J’suis sur que ca viendra, tu es talentueuse. Il faut que tu sois patiente. » Après tout, mon plus gros film n’est sorti que cette année, avant cela je n’étais pas vraiment connu.

Elle me parle un peu de sa famille et je vois dans ses yeux à quel point elle les aime. « J’aimerais juste pouvoir en faire plus, pour ma mère. Je me trouve un peu égoïste parfois. » Je secoue la tête. « Tu n’es pas égoïste d’avoir eu envie de suivre tes rêves et d’en vivre aujourd’hui tu sais. » Je lui dis en essayant de la rassurer. « Je suis persuadé que ta mère doit être tellement fière de toi. » J’ajoute avant de me lever pour aller récupérer les pizzas et revenir m’installer près de mon amie. Plus j’apprends à la connaître et plus je l’apprécie Penny. « Merci. Ça a vraiment l’air délicieux. » Je croque dans un bout de pizza. « Tu as des plans pour les fêtes qui approchent? » J’hoche la tête. « Je vais le passer au moins avec ma meilleure amie, comme chaque année. Après je ne sais pas trop. C’est une période un peu bizarre pour moi. Et toi ? Tu rentres dans ta famille ? »

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« C’est sûr qu’avec une famille aussi géniale que tu sembles le dire ça n’a pas du être facile. Mais tu t’es lancé, et tu as réussi. Ils doivent être fiers de toi. » Tu souris tendrement. Ta mère te le dit constamment, comment elle est fière de toi, de tout ce que tu as accompli dans la dernière décennie. Toi t’as dû mal à voir en dehors de la déception de cette dernière année. Il y a tellement de choses que tu aurais aimé accomplir, tellement de rêves que tu aurais aimé voir se réaliser dans les dix derniers mois qui t’ont pourtant échappé alors que cette structure stable que tu avais bâti depuis si longtemps semblait s’écrouler sous tes yeux sans que tu ne puisses l’arrêter. C’est difficile de penser à tout ça, alors tu te concentres sur l’image de tes parents, l’image de ton frère. Tes constantes. Ta lumière dans cette noirceur. « J’ai été chanceuse. » que tu admets finalement, réalisant que ce n’est pas tout le monde qui a cette même chance de grandir dans une unité familiale douce et aimante. Ça te fait de la peine à chaque fois que tu le réalises d’ailleurs, mais tu sais qu’il s’en est bien sorti malgré tout, le photographe. Qu’il a réussi et ça, ça ne fait que t’impressionner davantage.

Vous parlez de la cité des anges et t’es curieuse de savoir ce qui lui déplaît de cet endroit dont on te fait toujours les éloges, du moins pour quelqu’un qui fait ton métier. « C’est beaucoup de gens avec pleins d’argents, qui vivent dans un monde beaucoup trop… Comment dire… Superficiel? Bien sûr, je dis pas que tout le monde l’est, mais je trouve que c’est une grande partie des gens. Je préfère ici, c’est plus simple, moins porté sur les apparences si tu vois ce que je veux dire. » Tu hoches légèrement la tête. Tu peux facilement comprendre ce qu’il essaye de te dire, même si tu trouves que ce n’est pas toujours plus simple ici. Ici aussi, il y a les rumeurs et le besoin de se baser sur les apparences et la superficialité qui teinte les rencontres et les amitiés. Tu imagines toutefois que dans une ville aussi médiatisée que Los Angeles, ça doit être bien pire en effet et tu sais plus si tu y serais vraiment bien. De toute façon, si tu y vas, c’est seulement quelques semaines, pour un tournage. Tu t’imagines pas encore quitter l’Australie de manière permanente, même si la chance s’offrait à toi. « T’as trouvé ça difficile, de quitter l’Australie pour t’installer là-bas? » Tu as tellement peur de regretter. Peur de ne pas être bien. Peur de laisser toute ta vie derrière, ta famille et tes proches. « J’suis sûr que ça viendra, tu es talentueuse. Il faut que tu sois patiente. » « C’est pas ma plus grande qualité. » que tu ajoutes avec un léger rire, même si t’as pas l’impression que ta patience soit ton plus grand obstacle désormais. Il y a eu tellement de rumeurs, et tu sais que c’est encore loin d’être la fin. Et tu sais aussi que beaucoup d’acteurs et d’actrices réussissent malgré les rumeurs constantes à leur sujet, mais t’as tellement peur que pour toi, ça signe la fin. T’es hésitante, plus que tu ne l’as jamais été auparavant et tu détestes ce nouvel aspect de ta personnalité. Tu t’ennuies de la Penny qui fonce tête première, assurée et pleine d’entregent. Tu espères qu’elle va te revenir, un jour.

« Tu n’es pas égoïste d’avoir eu envie de suivre tes rêves et d’en vivre aujourd’hui tu sais. » Tu hoches la tête. La logique veut que oui, tu le sais et pourtant, le sentiment persiste. Comme une tâche que t’es incapable d’éradiquer. « Je suis persuadé que ta mère doit être tellement fière de toi. » Il y a un sourire triste qui habite ton visage. « Elle l’est oui, mais ça ne m’empêche pas de me dire qu’elle vieillit et que je suis pas assez présente, pour elle et pour mon frère. Pour mon père aussi. » Tu voudrais tellement pouvoir te faire, te dédoubler et plus encore même, pour être présente pour tout le monde. Tu manques de temps, la distance est trop grande, t’as plus l’énergie et ta patience d’autrefois non plus. T’es de moins en moins certaine que tu aimes la vie que tu as choisi de mener après tout. Mais tu mets tout ça de côté alors que tu prends une bouchée et puis une autre de ta pizza, ton estomac te remerciant enfin de lui offrir un petit quelque chose pour le calmer. « Je vais le passer au moins avec ma meilleure amie, comme chaque année. Après je ne sais pas trop. C’est une période un peu bizarre pour moi. Et toi? Tu rentres dans ta famille? » « Période bizarre? Comment ça? » que tu demandes, avant de réaliser que peut-être il n’a pas envie de rentrer dans les détails. « Si tu veux en parler, évidemment. » Tu prends une longue gorgée de ton breuvage avant de le replacer sur la table. « Ça va dépendre de comment mon audition se passe. Si j’ai le rôle, je risque d’être à Los Angeles pour les fêtes. Mais en ce moment j’ai un billet pour Hawaii. C’est là que ma famille célèbre cette année. » Et t’as envie d’y aller, à Hawaii, mais tu sais que t’as besoin d’un peu de momentum si tu ne veux pas que ton nom soit complètement oubliée pour tes talents d’actrice et pas juste souvenu pour les scandales qui te suivent de trop près depuis février.

« J’ai été chanceuse. » J’hoche la tête. Il est vrai que de se faire un nom dans le cinéma, de trouver des gigs qui fonctionnent ce n’est pas évident, mais ca avait fonctionné pour Penny, tout comme pour moi d’ailleurs. Nous avons eu de la chance tous les deux visiblement, parce que nous avons réussi à pouvoir vivre de notre passion, elle de son jeu de scène et moi de mes envies de devenir réalisateur. Nous ne sommes pas à plaindre.

Je lui parle d’ailleurs un peu de L.A, cette ville avec laquelle j’ai une ‘love-hate’ relation. Cette ville qui m’a ouvert des tonnes de portes, m’a permis de rencontrer ma femme, de me lancer vraiment dans le cinéma, mais qui m’a aussi justement brisé le cœur de manière bien différente. Elle me questionne la blonde et je tente de lui répondre du mieux que je peux, mais je n’ai cependant pas envie de lui faire peur, de lui faire fuir L.A. Après tout, il faut qu’elle se fasse un avis par elle-même. « Après, peut être que toi tu vas adorer L.A. C’est quand même une belle ville. » J’ajoute en lui adressant un sourire avant qu’elle ne me questionne à nouveau. « T’as trouvé ça difficile, de quitter l’Australie pour t’installer là-bas? » J’hausse les épaules. « Pas vraiment, difficile de quitter ma meilleure amie, mais le reste pas vraiment. » Quitter ma mère, quitter Sydney ca m’a, au contraire, permis de prendre un nouveau départ, de laisser certaines choses derrière. « Pour moi ca a été plutôt quelque chose de positif. » J’ajoute avant de lui dire que sa chance viendra qu’il faut juste qu’elle soit patiente. Elle est douée après tout Penny, vraiment douée et je suis sur qu’elle finira par faire grandir son nom dans le monde du cinéma. « C’est pas ma plus grande qualité. » Je ris un peu. « Et puis, qui sait si tu es dispo quand je fais mon prochain film, peut être que tu pourras avoir un rôle. » Je lui fais un petit clin d’œil.

Je l’écoute me parler de sa famille, de son père, de sa mère et de son petit frère handicapé. Elle a les yeux qui brillent en parlant d’eux et on y voit parfaitement l’amour qu’elle leur porte et je trouve ca beau. Elle a la chance d’avoir une famille aimante et je pense que cela ne doit pas avoir de prix. Mais pourtant elle semble culpabilisée un peu de ne pas être là plus souvent auprès d’eux, alors je tente de la rassurer un peu, sa famille doit être fier, j’en suis certain. « Elle l’est oui, mais ça ne m’empêche pas de me dire qu’elle vieillit et que je suis pas assez présente, pour elle et pour mon frère. Pour mon père aussi. » J’hoche la tête. « Oui, je comprends. » Je lui souris et bois une gorgée de mon verre alors que nous entamons le sujet de Noël. Je n’ai jamais vraiment fêté Noël, du moins pas vraiment correctement depuis que ma grand-mère est décédée, même si Cora a tenté des millions de fois de me mettre dans l’esprit. « Période bizarre? Comment ça? Si tu veux en parler, évidemment. » « Je ne suis pas très Noël, je ne le fête pas forcément. Je le faisais quand ma grand-mère était encore en vie, mais après plus vraiment. Donc pour moi c’est une période normale. » Je lui adresse un sourire avant de lui demander si elle a des plans. « Ça va dépendre de comment mon audition se passe. Si j’ai le rôle, je risque d’être à Los Angeles pour les fêtes. Mais en ce moment j’ai un billet pour Hawaii. C’est là que ma famille célèbre cette année. » « C’est plutôt sympa Hawaii comme destination. » Je lui réponds avec un sourire. « Tu crois que tu peux me glisser dans ta valise ? » je lui demande avec un petit rire.

@matthias calloway
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« Après, peut-être que toi tu vas adorer L.A. C’est quand même une belle ville. » Tu n’en doutes pas. T’as juste envie de tout découvrir, de t’imprégner de cette ville qui demeure tout de même comme un must see et surtout un must be dans ton métier. Si tu n’étais pas certaine d’être un jour complètement confiante d’avoir ne serait-ce que l’envie à nouveau de réaliser ton rêve de gamine et déménager dans cette grande ville, tu restes tout de même intéressée à l’idée de partir y vivre un an ou deux, pour quelques tournages soit au cinéma ou la télévision, rendue au stade ou tu es, tu n’es pas vraiment difficile. Autant tu appréhendes le premier projet qui signera ton grand retour devant la caméra, tu meurs d’impatience de retirer le bandaid et de te replonger dans cet univers dans lequel tu as grandi, dans lequel tu te sens plus souvent bien que mal, malgré tout. « Pas vraiment, difficile de quitter ma meilleure amie, mais le reste pas vraiment. » C’est ta plus grande peur aussi, de laisser tes proches derrière et que ce ne soit plus jamais comme avant. « Elle l’a bien pris, quand tu es parti? » Tu poses beaucoup de questions quand tu es curieuse. Tu te doutes que tes proches ne réagiraient sans doute pas comme elle l’a fait, mais t’as quand même envie de te donner une idée de comment ça se passe. Au cas ou l’idée continuerait de grandir dans ton esprit et que tu décides de prendre la chance, de prendre le risque. « Pour moi ça été plutôt quelque chose de positif. » Tu es contente de l’entendre. Tu le trouves fort Matthias, de garder du bon de tout ça malgré son divorce et son avis mitigé sur la ville américaine. « Et puis, qui sait si tu es dispo quand je fais mon prochain film, peut-être que tu pourras avoir un rôle. » Ton sourire s’étire davantage. Tu ne voudrais pas d’un rôle seulement parce que tu connais le réalisateur, mais tu peux facilement t’imaginer te laisser tenter par un beau rôle d’envergure s’il venait te le proposer. « Attention à ce que tu dis, je pourrais te prendre au mot. » que tu ajoutes à la blague.

« Oui, je comprends. » Tu prends une autre bouchée de ta pizza, tentant de chasser toutes ses pensées de ton esprit. C’est toujours lourd de penser à cette culpabilité qui t’habite quand tu penses à tes parents et au fait que tu n’es pas là pour eux, pour aider avec ton frère. Tu ressens beaucoup de culpabilité dans les derniers mois, comme si tous les malheurs du monde reposaient sur tes épaules et tu peines à te détacher de cette émotion que tu sais pourtant toxique. « Je ne suis pas très Noël, je ne le fête pas forcément. Je le faisais quand ma grand-mère était encore en vie, mais après plus vraiment. Donc pour moi c’est une période normale. » Tu hoches doucement la tête. « Ah oui, je comprends. Je suis désolée d’apprendre pour ta grand-mère. Vous étiez proches? » C’est bien une chose que tu n’as jamais eu en grandissant, des grands-parents présents. Ils étaient là quand ce n’était que toi, mais ils n’ont jamais compris ton frère, ni même fait l’effort d’apprendre et de s’éduquer, donc ta mère a préféré couper les ponts. Peut-être que ça explique pourquoi tu es si près de ta mère, la simple idée de ne plus l’avoir dans ta vie te met tout à l’envers. « C’est plutôt sympa Hawaii comme destination. » « J’y suis jamais allée. » Et dans le moment, tu ne peux pas dire ce que tu préférerais : Los Angeles ou Hawaii. Dans tous les cas, ce sont deux bonnes options qui s’offrent à toi. « Tu crois que je peux me glisser dans ta valise? » Tu échappes un léger rire. « J’ai déjà du mal à ne prendre que l’essentiel, je ne sais pas comment je pourrais me départir de quoique ce soit pour te faire de la place. » que tu plaisantes, le coeur bien plus léger qu’il ne l’était lorsque tu es rentrée dans son studio, plusieurs heures auparavant.

« Elle l’a bien pris, quand tu es parti? » Me demande Penny alors que nous parlons de mon départ de l’Australie pour les Etats Unis. Cora a toujours été une des rares personnes vraiment très importante dans ma vie, et partir n’avait pas été évident, mais elle avait compris. « Elle est dans le même milieu, enfin l’était. Elle était actrice donc elle a compris. Et puis on a trouvé des moyens de toujours s’appeler. » Je lui adresse un sourire. Jamais il n’aurait été possible pour moi de faire tout cela sans Cora, elle est ma meilleure amie, elle est celle qui m’a sauvé la vie alors que tout me faisait baisser les bras. Je l’ai rencontré dans une période ou les choses n’étaient pas évidentes, mais ca c’est une autre histoire. Nous parlons alors un peu de film, et, un peu sur le ton du rire, je lui annonce que je lui garderais une place dans mon prochain film. « Attention à ce que tu dis, je pourrais te prendre au mot. » Me répond-elle et je ris un peu. « J’y compte bien ! » Parce que l’idée de bosser avec Penny sur un projet n’est vraiment pas des paroles en l’air, même si pour le moment je n’ai pas de nouveau projet en tête.

Je prends une bouchée de pizza alors que nous en venons à parler de nos familles. Si elle semble très proche de la sienne, ce n’est pas vraiment le cas pour la mienne, du moins, je ne l’ai pas été depuis le décès de ma grand-mère. « Ah oui, je comprends. Je suis désolée d’apprendre pour ta grand-mère. Vous étiez proches? » Me demande la blonde. « Ca fait longtemps, mais des fois elle me manque encore. Ma grand-mère c’était… Mon héros. C’est elle qui m’a élevé jusqu’à mes huit ans. Ensuite elle est tombée malade et en quelques mois elle nous a quitté. Ca a été difficile de ne plus l’avoir avoir moi, mais j’ai gardé des choses qui me la rappel. » Je lui réponds avec un sourire nostalgique sur les lèvres. « J’ai appris qui est mon père très récemment et ma mère… Enfin disons que ces cachets, son argent et sa réputation ont toujours été plus importante que son fils. » J’ajoute avec un haussement d’épaule. Cela n’a pas été facile en grandissant, j’en avais même fait une tentative de suicide à l’âge de treize ans, mais aujourd’hui tout cela est derrière moi. « Désolé t’as pas demandé autant de détails. » J’ajoute en riant un peu. Penny me parle ensuite de ses projets pour Noël et d’un potentiel Noël a Hawaii. Sur le ton de la plaisanterie je lui demande alors si elle n’a pas un peu de place dans sa valise. « J’ai déjà du mal à ne prendre que l’essentiel, je ne sais pas comment je pourrais me départir de quoique ce soit pour te faire de la place. » Je ris un peu. « T’es bien une nana. » Je lui dis en riant un peu, même si je ne suis pas non plus doué pour arriver à voyager léger.

Nous passons la soirée à discuter de tout et de rien, continuant d’apprendre à nous connaître et je passe vraiment un bon moment en compagnie de la blonde. Je finis cependant par remarquer qu’il se fait doucement tard. « Tu veux rester regarder un film et crasher ici dans ma chambre d’ami où tu veux rentrer ? Je peux te ramener. »