| | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Mar 17 Nov 2020, 23:27 | |
| Le membre ' Chloe Cohen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Dim 22 Nov 2020, 00:15 | |
| “Viens, viens, viens!” La porte s’ouvre miraculeusement du premier coup et Clyde y projette Chloe qui ne le lâche pourtant pas un instant, alors qu’il s'engouffrent de justesse dans le parking avant que le métal claque derrière eux dans un bruit sourd qui ne cache pourtant pas le bourdonnement qui les suit. Les yeux de Clyde se baladent sur les murs, le plafond, sur tous les endroits où n’importe quoi pourrait s’infiltrer et venir les poursuivre encore un peu plus, mais ils semblent en sécurité - pour l’instant. Les jambes du brun perdent de leur assurance alors que l’adrénaline redescend brusquement, et il s’accroupit de soulagement tandis que la blonde se laisse tomber à ses côtés, livide. Pendant une seconde, peut-être trois, et sans doute bien plus en réalité, ils ne disent pas un mot alors que leurs respirations saccadées s’accordent presque dans cet espace devenu brusquement silencieux, et sur lequel le danger rôde pourtant. Ils ne peuvent pas sortir sans risquer leur peau, et Chloe le sait aussi bien que lui alors qu’elle agrippe sa main, comme si la seule certitude qu’ils avaient désormais au milieu de tous ces malheurs était eux-mêmes, eux deux. “Demande-le moi encore. Encore une fois.” Il lui demandera ce qu’elle veut, elle n’a même pas besoin de le supplier, simplement de lui dire ce qu’elle veut et il s'exécutera sans réfléchir. Car il lui donnerait tout à Chloe, réaliserait les plus folles de ses envies, pour peu que cela lui permette de passer un instant de plus à ses côtés. “Tu veux faire une pause?” C’est la première question qui lui revient en tête, et pourtant, elle est maintenant bien dénuée de sens. “Tu veux partir?” A l’autre bout du monde, à trois kilomètres d’ici, n’importe où en réalité. “Maintenant, tout de suite?” En Espagne? Tout plaquer tant qu’ils sont encore vivants - ce qui apparaît comme la plus élémentaire des justifications et pourtant comme la plus sensée désormais.
Clyde ne sait pas bien s’il s’agit de la question à laquelle elle s’attend, mais il n’aura besoin que d’un signe d’elle pour lui en proposer mille autres. Et pourtant, il voit bien qu’elle fouille ses poches à la recherche de quelque chose tandis que ses yeux se baladent sur sa voiture, qu’il reconnaîtrait entre mille. Alors, à son tour, il passe la main sous sa blouse et en retire un trousseau qui n’est pas le sien - l’avantage d’avoir des amis qui n’hésitent pas à prêter leur bagnole alors que celle du brune a rendu l’âme il n’y a deux jours même pas. Toujours accroupi, il se sert de sa main libre qui n’est pas fermement ancrée dans celle de la blonde pour passer les clés devant ses yeux, comme une invitation silencieuse qu’il n’ose prononcer mais dont il rêve déjà. Car les options, ils n’en ont plus beaucoup, et celle qui se profile lui plaît pourtant davantage que toutes les autres - si seulement sa foutue déontologie ne lui criait pas qu'il n'a pas le droit d'abandonner, pas maintenant.
@Chloe Cohen |
| | | | (#)Mar 24 Nov 2020, 03:34 | |
| “Demande-le moi encore. Encore une fois.” “Tu veux faire une pause?” “Tu veux partir?” “Maintenant, tout de suite?”
Chacune des questions soulage autant qu'elles font du bien. À chaque mot que Clyde articule, Chloe resserre un peu plus ses doigts autour des siens, s'assurant qu'il comprenne sans même qu'elle n'ait besoin de le dire. Sa tête à un moment finit par céder d'un hochement positif quoiqu'hésitant. Ils sont tous les deux bien trop professionnels pour se risquer à s'avouer leurs faiblesses, mais elle ne l'avouerait à personne d'autre qu'à lui. Dans l'écho du garage souterrain, elle arrive à souffler un peu mieux, immanquablement en proie aux sursauts dès l'instant où elle entend les insectes de l'autre côté des parois qui foncent tête première seulement sur les portes de métal étanches - pour le moment.
Cohen cherche leur liberté des doigts, n'arrive pas à mettre la main dessus. Ses clés sont restées à l'étage, là où elle devrait être et lui aussi. Leurs vestes blanches sont savamment posées sur les dossiers des chaises de la salle du personnel, celles nommées de leurs prénoms qu'on maudira à la seconde où on réalisera à quel point ils ont été lâches de partir d'ici. “Je suis désolée.” la voilà qui s'excuse, la blonde, à la seconde où Clyde exhibe un trousseau bien à lui qui signifie leur salut. Elle appose son front sur celui du médecin, tente de souffler un brin mais n'arrive pas à reprendre un rythme de respiration normal. Du moins, pas déjà.
Chloe voudrait lui promettre qu'elle sera assez forte pour revenir un jour, elle voudrait lui assurer qu'elle n'a besoin que d'un peu de distance, que d'un peu d'air pour aller mieux. Mais elle ne veut pas lui mentir. “Je suis désolée de te demander de faire ça avec moi.” qu'elle reprend, dans un soupir, avant d'ouvrir les yeux pour attraper le regard de Clyde occupé à brûler le sien. Pourtant, jamais elle ne lui laisserait l'entière responsabilité de leur fuite. D'un geste vif, elle pique les clés de ses doigts et se lève prestement, activant le système d'alarme de la voiture simplement pour trouver à qui appartient le trousseau. Elle conduira et il pourra s'assurer de jeter des regards de parts et d'autres de la route pour s'assurer que si qui que ce soit a besoin d'aide, ils pourront s'arrêter en chemin.
Lorsqu'elle se pose derrière le volant et lui lâche un regard en le voyant s'installer côté passager par contre, c'est là où elle est pleinement rassurée. Ses lèvres le lui confirment, d'un baiser chaste qui s'égare à la commissure de celles de Wakefield. La prochaine chose qu'ils verront toutefois, sortis du stationnement, reste le ciel noir d'insectes et la pluie bouillante et bourgogne de sang. |
| | | | (#)Ven 27 Nov 2020, 00:05 | |
| “Je suis désolée.” Lui aussi est désolé comme jamais de fuir par nécessité et pourtant par lâcheté le lieu où il est sûrement attendu, mais il n’a jamais été aussi peu désolé du choix de personne pour l’accompagner. Car s’il y a bien quelqu’un avec qui prendre les mauvaises décisions tout comme les meilleures, il s’agit de Chloe - et à cet instant, la blonde n’est pas en état de faire machine arrière et de continuer comme elle s’en persuadait pourtant quelques minutes auparavant. Ils en ont trop vu, trop vite, et surtout, leur vie à eux est désormais menacée - et c’est sans doute la seule raison qui permet encore à Clyde de ne pas regretter un choix qui ne lui ressemble pourtant pas. Sa vie et celle de Chloe comptent bien avant celles qu’ils ne pourront jamais sauver s’ils ne pensent pas à eux désormais, et cela rend la décision tout aussi justifiable que critiquable. Alors il prend le temps de respirer, ou du moins s’en donne l’illusion, avant que leurs fronts ne se détachent et qu’ils ne s’apprêtent à affronter dehors ce qu’ils n’osent même pas imaginer. “Je suis désolée de te demander de faire ça avec moi.” Son sourire s’évanouit presque, car si les émotions régissent ses émotions désormais, il est pourtant terriblement sérieux. “Si je voulais pas je le ferais pas.” La version la plus honnête serait d’avouer qu’il la suivrait n’importe où, mais l’idée est là. “On peut pas rester là en attendant de se faire piquer ou de mourir comme tout le monde.” Ils ont aidé autant qu’ils le pouvaient, mais maintenant qu’ils sont devenus les victimes collatérales de cette fichue malédiction inexplicable, c’est le moment de lever les voiles vers n’importe quel endroit où ils n’auraient sûrement jamais réellement mis les pieds autrement.
Alors la décision est prise, et il s’installe du côté passager sans même contester le fait que la blonde vient de lui voler ses clés - ou presque - et de s’installer derrière le volant. Puisqu’il la suivrait n’importe où, autant qu’elle décide où ils iront ensuite, si tant est que les nuées d’insectes finissent par les abandonner sur leur chemin. Il va pour la rassurer une fois de plus, Clyde, lui dire qu’elle fait le meilleur des choix dans la pire des situations qui ne lui en laisse pas beaucoup, mais ses mots sont tués dans l’œuf lorsqu’elle se penche vers lui dans le semi baiser le plus chaste et le plus affolant qu’il ait pourtant jamais connu. Il aimerait contenir sa surprise mais tout chez elle le désarçonne, et durant une seconde il ferme les yeux comme réaliser que ce mix d’émotions qui l’habite est bien réel. Puis il se reprend bien vite, sort son téléphone et active le gps en priant pour que le signal reprenne à la sortie du parking, avant de la regarder sans oser pleinement la fixer. “On va où, alors?” N’importe où est une destination qui lui convient parfaitement. “Si tu décides pas je le fais.” Son appartement, l’aéroport, l’océan?
@Chloe Cohen |
| | | | (#)Lun 30 Nov 2020, 21:55 | |
| Elle est désolée et le répèterait des dizaines de milliers de fois si elle le pouvait. Pourtant, c’est un Clyde plus déterminé et plus sérieux encore qu’elle n’a connu en école de médecine qui attrape ses prunelles au vol. “Si je voulais pas je le ferais pas.” il tranche, l’intraisigeant, prêt à ce qu’elle insiste simplement pour insister à son tour. “On peut pas rester là en attendant de se faire piquer ou de mourir comme tout le monde.” il la rassure à un point où elle ignore comment serait sa vie sans lui, aujourd’hui comme demain. Il est la seule variable en laquelle elle peut compter, et en temps de guerre comme en ce moment, elle ne le réalise que trop bien.
“On va où, alors?” “N’importe où.” qu’elle propose, la blonde, tentant de faire dans l’humour désabusé rien que pour éviter de trop penser à la suite. Qu’est-ce qui lui dit qu’ailleurs ce n’est pas autant le bordel qu’ici? Ou pire encore? “Si tu décides pas je le fais.” les essuies-glaces ont de la difficulté à faire leur boulot à travers les relents d'une pluie qui ressemble beaucoup trop à de l’hémoglobine pour qu’elle en doute. Dehors, c’est l’Apocalypse et les routes sont aussi dangeureuses les unes que les autres. Elle doute que l’aéroport soit même en service, elle doute que ses beaux plans d’évasion vers l’Espagne soient encore possible. Alors, d’un coup d’œil un seul elle valide le réservoir, constatant qu’il est presque plein. Enfin une bonne nouvelle. “On conduit jusqu’à ce qu’on ait plus aucune essence. On verra où ça nous amène.” à l’autre bout de l’île serait déjà plus rassurant en somme.
Quand elle quitte le stationnement une bonne fois pour toutes, elle doit se faire violence Chloe pour ne pas laisser ses iris remonter dans le rétroviseur et dédier un dernier regard à l’hôpital qu’ils laissent, lâchement, derrière. À la place elle retrouve une fraction de seconde plus tard le regard de Clyde, dédiant une de ses mains à la sienne, l’autre gardant le volant en joue. Ses doigts s'enlacent pour une énième fois aujourd’hui à ceux du Wakefield, y resteront tout le long du trajet s’il le faut. Cohen allant chercher du réconfort là où elle peut, maintenant que la radio les informe de l'état des choses au fil des kilomètres qu'ils parcourent.
win : on dit à la radio que Darwin semblerait être l'un des seuls endroits sur l'île où le carnage ne s'est pas déclenché so close : on dit à la radio que toute l'Australie est touchée, mais que les pays autour semblent s'en sortir. fail : les animateurs passent de vieux succès des années 90 pour soutenir le moral des gens parce que c'est vraiment mondial comme Enfer |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Lun 30 Nov 2020, 21:55 | |
| Le membre ' Chloe Cohen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Lun 30 Nov 2020, 22:19 | |
| “N’importe où.” Comme à son habitude, elle n’impose pas sa loi Chloé, alors que le brun n’attend qu’un mot et un seul de sa part pour les diriger vers le lieu qu’elle aurait choisi. N’importe où tant qu’ils sont ensemble, alors? Il le voit comme ça mais n’oserait jamais prononcer une chose pareille tant les mots seraient coulants d’aveu et de romantisme à deux balles, même s’il n’en pense pas moins. “On conduit jusqu’à ce qu’on ait plus aucune essence. On verra où ça nous amène.” Il avise lui aussi le réservoir du coin de l’œil, se note de remercier mille fois celui qui lui a prêté sa bagnole sans savoir qu’elle s’apprête à faire des centaines de kilomètres sous la pluie, le sang et tout ce mélange d’horreur qu’ils affrontent lorsqu’ils sortent enfin du parking. Les yeux du brun se perdent sur le ciel sans nuages et sans fin, qui s’est transformé en chape noire et vermillon qui semble s'abattre sur eux comme le courroux divin annonçant la fin des temps. “Loin d’ici, j’espère.” Là où le monde semble encore connaître un semblant de normalité définitivement perdue à Brisbane.
Ils abandonnent derrière eux leur devoir, et pourtant, jamais Clyde n’a signé pour ces conditions-là. Il n’a pas signé pour connaître une peur constante, pour sa vie et celle de Chloe, sans laquelle il n’imagine pas un instant rentrer chez eux lorsque tout cela sera terminé. Alors si Brisbane ne sait plus les accueillir sans danger, ils n’ont qu’à fuir et pourront peut-être aider ailleurs, qui sait - il y a toujours besoin de médecins, il paraît. Lorsque les doigts de la blonde viennent se lier aux siens une fois de plus, Clyde reporte son regard sur elle et lui sourit discrètement, comme une promesse silencieuse et infinie, celle que tout ira bien. Le destin ne les a peut-être pas encore abandonnés, après tout, alors que la radio annonce que les territoires du centre et du nord ne connaissent eux rien d’une telle malédiction. Alors la décision est prise, d’un regard qui parle pour lui-même et ne nécessite même pas d’accord tant les deux se comprennent - ils sont partis pour Darwin.
Le périple dure deux jours, aussi long que suspendu dans le temps alors qu’ils laissent derrière eux la raison même de leur fuite, pour découvrir les territoires australiens qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion d’observer autrement. Le temps passe vite et le temps s’étire, jusqu’à ce qu’ils franchissent enfin les panneaux de la ville, main dans la main comme à la première heure.
@Chloe Cohen |
| | | | (#)Lun 30 Nov 2020, 22:44 | |
| Deux jours, donc. Deux jours à tout faire pour éviter de penser à des scénarios d’horreur impliquant un réservoir percé qui leur aurait fait perdre de l’essence bien trop vite, ou simplement un sensor qui aurait renvoyé la mauvaise réponse sur le tableau de bord. Mais les voilà qui finissent par voir les premiers panneaux pointant vers le nord de l’île, et Darwin à la clé. La radio avait dit vrai, ici de plus en plus les bords de route semblaient dégagés, les côtes étaient un peu moins noyées de rouge et de bordeaux. Ils ont fini par voir la lumière au bout du tunnel ou un semblant de, lorsque droit devant se trouvait une ville intouchée par le carnage que les voisins du sud – et de la presque entièreté de l’Australie désormais, avaient vu s’abattre sur eux.
“Je sais pas pour toi, mais moi je suis affamée.” elle n’a pas faim du tout Cohen, l’estomac encore bien trop noué par le stress qu’ils ont vécu en essayant de se convaincre l’un l'autre que tout irait bien. Tout va trop bien d’ailleurs, à ses yeux, lorsqu’ils stationnent la voiture dans le parking d’un diner à l’entrée de la ville, visiblement ouvert et toujours à servir comme si de rien n’était. Elle n’y croit pas mais essaie de se mentir, d’un mensonge blanc qui convaincra peut-être Clyde d’avaler quelque chose à défaut de n’avoir rien mangé et à peine dormi en plus de quarante-huit heures sans sursis.
L’odeur de friture du commerce lui monte au nez lorsqu’ils passent main dans la main la porte du restaurant, mais elle ne bronche pas Cohen, pas une seule minute. Les installant côte à côte sur l’une des seules banquettes encore libre, la voilà qui commande burger, frites et coca, la vie semblant être exactement la même qu’il y a maintenant des mois de ça. Sans qu’elle ne le réalise mais sans qu’elle ne lutte non plus, sa tête finit par venir trouver une place au creux de l’épaule de Clyde, ses paupières se fermant le plus naturellement du monde la seconde d’après. Elle ignore combien de temps elle dormira, là, posée contre la mâchoire du médecin, bien plus confortable que dans n'importe quel lit si elle est le moindrement honnête avec elle-même. Elle ignore aussi s’il finit par manger quelque chose ou s’il snobbe tout aliment lui aussi, mal et sans appétit. Mais lorsqu’elle se réveille, c’est avec un regain d’énergie comme d’espoir qu’elle finit enfin par statuer, définitive. “Donne-moi ton téléphone.” pendant qu’il a encore un peu de batterie et pendant qu’il peut leur afficher le prochain trajet de leur future destination – l’aéroport s’affiche à l’écran, à moins de dix minutes de route d’ici. C’est qu’elle y a rêvé, à l’Espagne. C’est qu’elle les y a vus, heureux, amoureux un peu Et c’est surtout qu’elle est prête à y aller, prête à partir, prête à espérer aussi. Surtout. |
| | | | (#)Lun 30 Nov 2020, 23:11 | |
| Ils ont échangé le volant tant de fois qu’il est désormais impossible de compter, alors qu’ils arrivent enfin en vue de Darwin et de ses lumières scintillantes qui contrastent avec la noirceur qu’ils ont quittée à Brisbane. “Je sais pas pour toi, mais moi je suis affamée.” “Je pourrais manger un truc.” Il pourrait, mais il n’en a pas si envie que ça, pas maintenant qu’ils sont arrivés à destination et sont restés mutiques quant à la suite. Maintenant que personne ne hurle au bord de la route à demander de l’aide, ont-ils vraiment un but? Les idées les plus folles ne sont-elles pas sur le point de s’écraser sur le rivage qu’ils viennent d’atteindre mais ne quitteront jamais plus? Et pourtant, la seule chose à laquelle le brun pense sont ses yeux qui commencent à se fermer malgré lui alors que le panneau clignotant du diner l’appelle et qu’il saisit l’occasion inespérée de venir s’y garer un instant. Il accompagne Chloe dans le seul but de grappiller un peu de repos, mais surtout, qu’ils songent enfin à la suite de leur périple qui touche pourtant irrémédiablement à sa fin. Enfin, après deux jours sans début et sans fin, ils sont hors de danger et leur fuite n’a plus aucun sens, quand bien même leurs doigts entrelacés ne se détachent pas pour autant alors qu’ils se retrouvent attablés, collés sur une banquette usée mais presque encore confortable. Chloe l’amuse, à commander la moitié du menu qu’elle ne finit même pas alors que sa tête dodeline déjà sur la sienne, qu’il tente de maintenir aussi droite que possible pour soutenir celle de la jeune femme qui se niche irrémédiablement dans le creu de son cou.
Il ferme les yeux un instant ou peut-être plus, et pourtant lorsqu’ils les rouvrent enfin la blonde est toujours endormie à ses côtés. A croire que la réalité a des allures de cauchemars et de rêves mêlés, sans qu’il ne sache et ne veuille plus les distinguer, tant que Chloe reste présente dans toutes les versions de l’histoire. Il bouge sans faire exprès, se redresse et la réveille alors qu’elle semblait si paisible, mais n’a même pas le temps de s’en vouloir qu’elle lui vole presque son téléphone des mains. “Donne-moi ton téléphone.” Hm, comme s’il avait le choix. Clyde se frotte un peu les yeux tandis qu’il essaie d’espionner ce qu’elle peut bien trafiquer, prise d’une frénésie pareille alors qu’elle soupirait encore quelques instants plus tôt. “Tu regardes quoi?” C’est qu’il est curieux, évidemment, car ils ont atteint le bout de la route et ses idées à lui sont à court d’essence, tant qu’il ne sera pas certain qu’elle est vraiment prête à franchir le pas des idées les plus folles, elle aussi. “L’Espagne?” Et ses sourcils se lèvent au ciel alors qu’il pense avoir aperçu ce mot sur l’écran, celui qui n’était qu’un rêve la dernière fois qu’ils en ont parlé. L’Espagne, vraiment?
@Chloe Cohen |
| | | | (#)Jeu 03 Déc 2020, 22:51 | |
| Il sent étrangement bon Clyde, son parfum familier la réconforte bien plus qu’il ne le saura. Un mélange de reste de produits nettoyants et d’air frais, des clopes fumées en duo, au bord de route et dans le plus complet et pensif des silences. Clyde dépose sa tête sur celle de Chloe à un moment, sans que jamais son poids ne dérange la blonde qui ne se sent qu’un peu plus entourée au passage.
“Donne-moi ton téléphone.” qu’elle a murmuré, à peine éveillée. Sa voix est enrouée et ses yeux piquent encore un peu, pourtant elle sait avec pertinence ce qu’elle a besoin de voir prendre vie sous ses doigts, ce à quoi elle se rattache mis à part la main du Wakefield ou même son portable entre ses paumes. “Tu regardes quoi?” elle le sent se mouvoir contre elle, alors qu’elle ramène ses jambes mais surtout ses pieds sur la banquette comme autant de barricades protégeant leur cocon à tous les deux. Appuyant son menton sur ses genoux, Cohen a presque l’air d’une gamine qui prépare un mauvais coup, si ce n’est qu’elle s’assure en quelques clics d’acheter leur libération simple et nette. “Fais-moi confiance.” sa demande est presque obsolète tellement elle sait qu’il a confiance en elle, autant qu’elle lui confierait sa vie tant elle a confiance en lui. “L’Espagne?” c’est qu’il est curieux, Clyde.
Elle pouffe, suffit d’une seconde une seule pour qu’on reconnaisse les traits espiègles qu’elle arbore dès qu’un sourire colore ses lèvres et qu’une paire de fossettes creuse ses joues. Une main quitte le téléphone pour aller se lover contre les yeux du médecin, son partner in crime, son allié dans l’adversité, son tout, au final, en l’instant. Serait-elle assez ingrate de croire que l’inverse est toute aussi vraie? Elle l’espère pourtant, la blonde, lorsqu’elle finit sa transaction et choisit bel et bien l’Espagne comme port d’attache. Pour le temps dont ils auront besoin, tout du moins. “On reprend des forces là-bas et on revient ensuite.” à force de le répéter, peut-être qu’un jour elle y croira. |
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