“So it's storming on the lake, little waves our bodies break... There's a fire going out, but there's really nothing to the south. Swollen orange and light let through, your one piece swimmer stuck to you...”
C'est l'une de ses dernières journées au salon. Lisbeth est prête à se lancer en solitaire, sans plus aucune contrainte, et surtout à domicile. Elle a annoncé sa démission il y a peu, mais doit encore honorer ses derniers rendez-vous, parce qu'à la fin de la semaine suivante, elle ne sera plus chez Wild Ink.
Elle revient de la salle de nettoyage du matériel quand au même moment Keith Weddington passe la porte du salon. "Oh, bonjour !" fait-elle en apparaissant dans la salle d'accueil et d'attente. "Non, ne vous en faites pas. Il ne faut pas hésiter à utiliser la petite sonnette quand vous ne voyez personne à l'accueil," rappelle-t-elle en montrant l'ustensile sur le comptoir, avant de se saisir du cahier des rendez-vous. Elle barre celui de Keith du jour en un trait et lève furtivement les yeux pour voir ce-dernier déposer une boisson chaude sur le comptoir, indiquant qu'il s'agit d'un cappuccino pour elle. "Oh merci beaucoup, il ne fallait pas !" lance la brune dans un large sourire. "Très bien et vous-même ? Prêt pour le grand saut ?" demande-t-elle ensuite avant que Keith ne lui raconte qu'il a bien suivi les consignes dispensées même s'il a eu du mal à se reposer. Le stress, certainement. Lisbeth sourit une nouvelle fois en s'emparant du chèque qu'elle dépose dans le coffre prévu à cet effet. "Merci, vous pourrez régler la suite à la fin," rappelle-t-elle. "Ce n'est même pas dit que vous souffriez !" déclare la brunette en envoyant le tatouage de Keith à l'impression, afin de pouvoir décalquer le motif qu'elle lui collera sur la peau afin de la guider dans la réalisation du tatouage. "Vous pouvez déjà vous rendre dans la pièce au fond sur votre droite," indique Lisbeth d'un geste de la main. "Il y a un porte-manteau pour votre veste et votre tee-shirt. Je termine l'impression de votre pièce et j'arrive !" précise-t-elle en souriant.
Une fois que Keith a quitté l'accueil et qu'il est entré dans la pièce où Lisbeth a pris l'habitude de travailler sur les clients, cette dernière termine son impression et prévient sa collègue qu'elle en a pour deux heures minimum. Elle rejoint ensuite son client puis ferme la porte derrière elle avant de s'emparer de deux feuilles de calque. "Je dois encore décalquer votre pièce afin de coller le guide sur votre peau. Vous pouvez venir jeter un oeil, pour me confirmer que je n'ai plus rien à modifier ?" demande-t-elle en s'asseyant au bureau dans la pièce, le stylo adéquat en main.
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"Si on demande seulement un acompte avant de tatouer, c'est une question d'assurance uniquement, et aussi parce qu'on ne peut pas fixer de prix final tant que le tatouage n'a pas été calqué sur la peau. On peut prévoir de faire une grande pièce à un endroit et se rendre compte qu'il va falloir faire bien plus petit, ou alors modifier le tatouage et rajouter des éléments, en enlever... C'est une espèce de caution, pour payer la réalisation du dessin en amont surtout," explique Lisbeth d'un ton doux en entrant les réglages pour l'impression du tatouage qu'elle a dessiné.
Quand elle est arrivée chez Wild Ink, Lisbeth n'a pas demandé la raison des acomptes, elle la connaissait très bien, travaillant déjà dans l'art et le service au client. Elle aussi, demande toujours un acompte, lorsqu'on lui commande une toile ou qu'on attendait d'elle une illustration particulière pour un journal ou un magazine. Elle a toujours fonctionné ainsi, car il lui est de trop nombreuses fois arrivé qu'elle travaille dans le vent, et que sa production ne soit finalement pas utilisée. Ainsi, elle n'aura pas complètement perdu son temps. L'impression est presque terminée, et Keith exprime encore l'angoisse de souffrir que Lisbeth balaie vite d'un grand sourire et de mots gentils. Elle lui rappelle que la douleur ne sera peut-être pas au rendez-vous, puis hoche la tête à la réponse de son client. "Exactement !" Elle le laisse se diriger dans la pièce où ils vont passer les deux prochaines heures au minimum, puis après avoir prévenu sa collègue la plus proche de l'accueil, le rejoint, prête à décalquer sa pièce afin de l'appliquer sur sa peau. Elle lui demande, avant de se mettre à l'ouvrage, de contrôler une dernière fois. Keith lui confirme que la pièce est parfaite, et Lisbeth lui répond par un sourire avant de se mettre à décalquer sur une feuille encrée, qu'elle collera sur sa peau pour faire apparaître le guide. "Oh, ça doit faire environ deux ans... J'ai eu une formation de presque une année, ici-même, sur le tas ! Je m'occupais exclusivement de l'accueil, avant," raconte Lisbeth en levant de temps à autre les yeux vers Keith, qui s'est assis sur l'une des tables dans la pièce. Il manifeste beaucoup d'anxiété, ce qui touche Lisbeth. Qu'un homme comme lui semble terrifié par les aiguilles attendrit beaucoup la tatoueuse. Elle rit légèrement, et, en restant concentrée sur sa tâche, lui répond : "Pas forcément, tout dépend de votre capacité à cicatriser." Elle se garde bien de lui préciser qu'en revanche, il a une chance accrue d'avoir mal même s'il n'y a rien de sûr, étant donné que la peau a une grande mémoire et qu'elle a déjà souffert par le passé.
Tout en terminant rapidement son calque, Lisbeth laisse Keith verbaliser ses angoisses, en acquiesçant de temps en temps. Elle pose enfin le stylo et peut se diriger vers lui. "Oui, c'est l'heure ! Alors..." Lisbeth lève le calque et indique à Keith qu'il faut se retourner vers le grand miroir couvrant la moitié d'un pan de mur de la pièce. Elle le place devant le torse de son client, et lui demande, en le regardant dans le miroir : "Il faut que vous me guidiez pour la position." Puis elle s'affaire, sans le cacher du miroir, à placer correctement le calque afin que Keith ait un aperçu. "Je l'ai dessiné en l'imaginant de cette façon, c'est bon pour vous ? Niveau taille, et emplacement ?" fait-elle.
Si elle doit faire des retouches, c'est maintenant que Keith doit les lui demander, parce que quand Lisbeth aura commencé son ouvrage, elle ne pourra pas revenir en arrière.
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Lisbeth a réalisé ce travail en présence de clients tellement de fois qu'elle peut aisément se permettre de discuter désormais. Ça ne la dérange même plus. Au début, elle avait tout de même un peu de mal, et il lui est déjà arrivé de devoir recommencer un calque entier à cause de son manque de concentration ! "J'étais simplement illustratrice. J'arrivais à obtenir des contrats en freelance pour des magazines, des journaux, des livres parfois... C'était très varié, mais j'avais besoin de me diversifier quelque peu. J'ai donc répondu à l'annonce pour être hôtesse d'accueil ici. Je ne sais pas si le fait que le dessin soit mon métier ait pesé dans la balance, mais à force mon patron, celui qui m'a formée, m'a proposé de me développer encore plus ! Et nous voilà," raconte Lisbeth, en souriant de temps à autre. Évoquer cette période la rend nostalgique, car sa formation a été réalisée à une période de sa vie qui n'était pas des plus joyeuses. Elle avait déjà revu Jaylen, et qu'il ne la contacte plus suite à leurs retrouvailles avait instillé un doute incommensurable en elle. Heureusement, il a fini par le faire... Et le renouveau de cette relation couplé à sa formation de tatoueuse restent tout de même de bons souvenirs à ses yeux, malgré les bas traversés pendant presque un an. "Eh non ! Je n'ai jamais ressenti le besoin d'encrer ma peau. Je me contente de celle des autres," répond la brunette en riant légèrement. D'avoir discuté a fait passer le temps rapidement, et il est l'heure pour Lisbeth de poser le guide du tatouage sur la peau de Keith. Elle s'assure bien que la position corresponde à ce que souhaite son client, puis après qu'il lui a confirmé, elle s'occupe de faire décalquer le dessin sur sa peau. "Vous pouvez vous allonger sur le dos, je vais préparer le matériel," indique Lisbeth en jetant le calque usagé. "Oh non, je n'ai pas besoin de silence, je me suis habituée à travailler en discutant !" fait Lisbeth. Elle sort le matériel nécessaire, montre les aiguilles encore sous emballage stérile pour prouver à Keith qu'elle travaille dans les normes d'hygiène les plus strictes, puis enfile des gants pour le reste. "Avant qu'on commence, je peux vous décrire la sensation que vous allez ressentir. Loin d'être une réelle douleur, c'est quand même très bizarre. Ce sont de petits picotements qui font pression sur votre peau. Si vous me voyez essuyer un peu de sang parfois ne paniquez pas, c'est tou à fait normal," explique Lisbeth. Une fois que sa machine et ses encres sont prêtes, elle se met en position. "Je peux y aller ?" redemande-t-elle une dernière fois dans un sourire rassurant.
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Lisbeth sourit face aux compliments de Keith. Elle n'a jamais trouvé que son art résultait d'un don, il s'agit seulement de l'aboutissement d'années de pratique et de travail. Elle se garde bien de le dire à Keith et se contente de terminer le guide rapidement. Encore un point... et elle est prête à le décalquer sur la peau de son client. En attendant de préparer le matériel dont elle aura besoin, Lisbeth lui conseille de déjà s'allonger sur le dos. Il va passer les deux prochaines heures dans cette position, autant s'y faire. Si elle avait dû lui tatouer le bras ou la jambe, elle aurait pu le faire s'asseoir sur la table, mais Lisbeth préfère tatouer à plat, pour avoir les mêmes sensations que lorsqu'elle dessine. Elle ne voudrait pas rater son oeuvre... et détruire la peau de Keith par la même occasion. Si Lisbeth se trompe, elle ne pourra ni revenir en arrière ni gommer.
Elle prend bien le temps d'expliquer à Keith ce qu'il va sûrement ressentir lors du tatouage, et s'installe à son tour confortablement. Il lui annonce qu'il est prêt, et Lisbeth entre son aiguille pour la première fois. "Mon premier tatouage..." réfléchit-t-elle en s'appuyant sur le torse de Keith afin de commencer à tatouer. "On m'a confié des pièces faciles, d'abord," raconte Lisbeth. "Ça va ?" s'interrompt-t-elle ensuite pour vérifier qu'il supporte l'aiguille, en le regardant dans les yeux. Même si elle a déjà fait quelques traits, Lisbeth pourrait faire des pauses plus souvent, afin de laisser le temps à Keith de s'habituer à la douleur. Avec l'autorisation de continuer, elle se met à passer sur l'une des cicatrices. La peau ayant une mémoire, elle reprend son récit afin de distraire son client de la douleur qu'il pourrait ressentir, tout spécialement à ce moment. "J'ai mis quelques mois avant d'accepter de plus gros projets, il fallait que je sache appréhender la peau humaine ; il faut dire que ça change beaucoup de la peau synthétique sur laquelle on s'entraîne avant de passer aux humains..." raconte la tatoueuse. "N'hésitez pas à me dire si vous voulez faire une pause, ou boire quelque chose," rappelle-t-elle avant de relever sa machine. "On ne dirait pas mais je dois faire des pauses aussi moi, sinon mon bras s'ankylose," fait Lisbeth en riant légèrement.
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"Lorsque je parles de pièces faciles, ce sont surtout des prénoms, des lettrages, de petits symboles faciles à réaliser... Pas encore des visages ou des animaux plus gros par exemple, plutôt des dessins basiques et pleins," explique Lisbeth en se remémorant avec tendresse ses tout débuts, lorsqu'elle en était réduite à tatouer des signes de l'infini sur des jeunes filles ou bien des prénoms d'enfants sur le coeur des mamans. Soucieuse du confort de son client qu'elle apprécie de par sa gentillesse et son respect, Lisbeth lui demande tout de même s'il supporte la douleur. Il lui confirme que c'est différent de ce à quoi il s'attendait, mais qu'elle peut continuer, en faisant attention tout de même à son langage non verbal. Sa proposition de signal concernant la douleur fait rire Lisbeth, qui attend quelques secondes de calmer le rire qui la secoue pour reposer l'aiguille sur la peau de Keith. "On va essayer de ne pas en arriver là, ce n'est pas très bon si vous vous crispez ! Vous n'en garderez pas un bon souvenir, mieux vaut faire des pauses lorsque vous sentez que la douleur est plus intense," prévient la tatoueuse avant de reprendre son ouvrage, se penchant sur le torse de son client. Lisbeth sent bien qu'il a l'air de se concentrer sur sa voix, et n'hésite donc pas à parler lentement pour maintenir son attention et le détourner de la douleur. "Non jamais," répond-elle en souriant légèrement, avant de se reculer pour laisser son bras se reposer. La position n'est pas des plus confortables pour elle, mais c'est le jeu. "Je vous en servirai un lorsque j'aurai terminé les contours, si ça vous va. Le remplissage, l'ombrage et les détails seront certainement un peu plus éprouvants," avertit Lisbeth d'une voix qui se veut rassurante. Elle reprend sa position initiale avant d'encrer à nouveau son aiguille dans le minuscule pot à quelques centimètres d'elle. "Oui, c'est ce qu'on entend souvent, parce que malgré la douleur qu'on peut parfois ressentir, et les soins à faire, le résultat est si satisfaisant qu'on a envie de recommencer très vite !" explique la brunette. Elle commence à passer sur l'une des cicatrices pour faire l'un des traits du contour et observe le visage de Keith, histoire de sonder son ressenti. Elle ne voudrait pas qu'il ait un mouvement brusque de recul sous l'effet de la douleur ; la peau ayant une mémoire Lisbeth sait d'aventure que les cicatrices peuvent se montrer plus sensibles. Elle poursuit doucement, attentive au moindre sursaut du muscle. Après une minute de silence, Lisbeth finit par demander d'une voix douce : "Je peux vous demander comment ces cicatrices sont arrivées là ?"
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"Je trouve votre ton très sarcastique," relève Lisbeth en souriant, avant d'ajouter avec un clin d'oeil : "Mais oui, c'est plus ou moins ça, pour le début !" Même s'il a mal, Keith semble plutôt bien le supporter, ce qui rassure Lisbeth. Elle a déjà dû faire face à des clients qui ressentaient tellement de douleur qu'ils ont presque souhaité abandonner le tatouage en cours et revenir plus tard. Heureusement, Keith ne fait pas partie de ceux-là ! Du moins... Pas pour le moment. Lisbeth lui explique qu'ils pourront faire une pause lorsqu'elle aura terminé de tracer les contours, ce qu'il accepte sans trop de peine. "Pour vous," répond-elle en souriant. "Les aiguilles sont différentes, et les sensations également," explique-t-elle. Un nouveau sourire lui vient en entendant que Keith pourrait refaire appel à elle dans le cas d'un second tatouage, si tant est que celui-ci lui plaise. La brunette lui jette un regard à la fois noir et amusé. "Et j'espère que vous le serez." A force de tracer les contours, Lisbeth finit par arriver sur l'une des cicatrices qu'elle doit recouvrir aujourd'hui. La curiosité de savoir comment elles sont apparues la pousse à poser la question à Keith. Il lui répond qu'il a exercé en tant que lieutenant d'une brigade criminelle. Elle hoche la tête de temps en autre, attentive. "Oui, exactement !" affirme Lisbeth. "Vous êtes un ancien lieutenant... Ça veut dire que vous ne l'êtes plus ?" questionne-t-elle ensuite. "Je suis surprise aussi que les balles vous aient atteint... Vous ne portiez pas de gilet de protection ?" songe la tatoueuse. "J'ai bientôt terminé le contour, courage. Votre verre d'eau arrive." Lisbeth sourit une nouvelle fois, rassurante au possible. Et effectivement, une dizaine de minutes plus tard, le contour du tatouage est terminé. Lisbeth dépose sa machine sur le champ stérile qu'elle a installé un peu plus tôt, puis retire ses gants avant de se lever et de s'étirer. "Eh bien ! Je n'ai plus le dos de mes trente ans..." fait-elle en riant légèrement. "Je vais aller chercher votre verre d'eau. Levez-vous doucement surtout, et n'hésitez pas à prendre une seconde en restant assis sur la table avant... Parce que je sais que vous allez vous précipiter sur le miroir !" Lisbeth lui adresse un clin d'oeil et quitte la pièce pour aller chercher deux gobelets d'eau claire à la fontaine, à l'accueil. Lorsqu'elle revient, elle demande directement à Keith : "Alors, ça vous plaît jusque là ?" en lui tendant son verre d'eau.
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"Non, ça allait, je n'ai pas eu à faire deux fois le même tatouage ! C'était toujours différent, et même ne serait-ce qu'à cause de la peau des clients... Pas deux peaux identiques ! Ça aidait à varier," explique Lisbeth dans un léger sourire. Le changement de sujet finit par arriver lorsque la tatoueuse commence à passer sur les cicatrices de Keith. Il lui explique comment elles ont été créées, et se confie sans aucun mal. Au moins, cette question aura eu le mérite de le détourner de la douleur du tatouage : on y pense toujours beaucoup moins lorsqu'on est distrait par une conversation. Lisbeth écoute le récit de Keith sans un mot, en hochant la tête de temps à autre pour signifier qu'elle l'écoute. Elle ne trouve rien à répondre, simplement parce que les regards qu'ils s'échangent se suffisent à eux-mêmes. Son empathie, Lisbeth la transmet majoritairement par le regard, et non par la voix. Elle pourrait presque demander à Keith comment ça s'est passé pour lui ensuite, s'il a eu de la rééducation, mais elle préfère annoncer qu'il est l'heure de la pause, pour lui comme pour elle. Elle se relève, se débarrasse de son attirail et se dirige vers l'accueil le temps de laisser à Keith l'occasion de regarder les prémices de son tatouage dans le grand miroir de la pièce où ils se trouvent tous deux pour encore au moins une heure. Lisbeth revient rapidement avec deux gobelets d'eau, et demande directement son avis à Keith, qui semble on ne peut plus ravi. La brunette étire ses lèvres en un sourire, alors qu'elle prend une gorgée d'eau. "Et encore, ce n'est pas terminé..." rappelle-t-elle malicieusement. "Je suis très contente que ça vous plaise. C'était le but recherché, en tout cas, j'ai le sentiment d'avoir bien travaillé jusque là," lance Lisbeth. Elle termine rapidement son verre d'eau et reprend une nouvelle paire de gants en s'installant à sa place. "On reprend quand vous voulez !" annonce-t-elle une fois qu'elle a mis ses gants. Le temps que Keith termine son gobelet et qu'il reprenne place sur le grand fauteuil, Lisbeth s'occupe de changer son aiguille avec toute la dextérité qu'on lui a transmis. "Comme je vous l'ai dit un peu plus tôt, les sensations risquent d'être différentes, jusqu'à la fin." Elle se met tout à fait en position, et demande à son client : "Prêt ?" comme lorsqu'elle a commencé.