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 (MIALEC #5) There's no use, we were made to break

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyLun 9 Nov - 18:36



@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Il est face à la porte. Il pourrait frapper. Il l’imagine déjà ouvrir la porte, ne pense pas au fait que cela pourrait tout aussi bien être son colocataire qui ouvrirait la porte et non elle. Elle qui n’a aucune envie de le voir. Alec a terriblement envie de savoir si elle va mieux. Cela fait un mois qu’il n’a aucune nouvelle. Sa main se tend, s’arrête en plein mouvement. Il n’a aucun droit d’être ici. Pas après qu’elle lui ait à nouveau demandé de partir. Pas après que son ordre comme sa supplication ait sonné comme la fin définitive de leur relation. Relation qui avait été une belle connerie qu’il n’arrivait pourtant pas à regretter, en ayant bien trop savouré les moments. Alors il était là comme un idiot, devant cette porte, incapable de frapper et incapable de partir, incapable de se décider sur ce qu’il voulait. Il avait été celui qui lui avait demandé de partir, refusant de considérer cette relation comme quoique ce soit de plus qu’une aventure peu sérieuse. Mais il était aussi celui qui avait accouru à l’hôpital dès qu’il avait appris qu’elle avait été blessée.  Celui qui était à présent incapable de l’oublier complètement, inquiet pour elle. Il soupire, se force malgré tout à faire demi-tour, à se rappeller de son visage à l’hôpital, des larmes qui avaient coulé à cause de lui.

Alec fait donc demi-tour comme un cavalier battant en retraite, abandonnant la guerre, allant se planquer   devant la porte de l’immeuble d’à côté pendant qu’il fume une cigarette, essayant de réfléchir malgré tout aux possibilités qui s’offraient à lui. Ne pouvaient-ils pas être amis ? Il voyait mal l’option possible, pourtant il avait envie comme besoin de savoir comment elle allait.  Il aurait dû partir, il était déjà tard, il aurait pu passer sa soirée à faire autre chose que rester non loin de l’immeuble d’une femme avec qui il avait été brièvement. Ce n’était ni très digne, ni très honorable et prenait des allures de plus en plus pathétiques. Pourtant lorsqu’il vit une chevelure blonde sortir de l’immeuble, chevelure qu’il reconnut immédiatement, il aurait dû abandonner sa mission inutile comme désespérée. A la place, il se décida à la suivre de loin, s’insultant mentalement. A quoi cela allait-il mener ? Que serait-il lorsqu’elle arriverait à destination ? Pire que serait-il si elle rejoignait un nouvel amant ? Elle n’était plus en béquilles, semblait aller mieux et cela la rassura. La nuit était en train de tomber sur la ville et il fronça les sourcils en la voyant prendre la direction d’un parc. Elle ne sembla pas rejoindre quelqu’un pourtant et s’assit sur un banc. Lui avait juste l’air idiot à distance, à l’observer et n’importe qui aurait pu le prendre pour un pervers lunatique à force de rester planter comme un idiot à observer la jeune femme à moitié planqué derrière son lampadaire.  Lampadaire qui ne le cachait en rien et lorsqu’il éternua il sentit immédiatement le regard de la jeune femme se poser sur lui.

Grillé.

Aussitôt il s’avança vers elle, levant les mains dans les airs comme dans un signe de paix. « C’est pas ce que tu crois ! »  Qu’allait-il dire ? Qu’il n’était pas en train de la suivre ?  Il grimace. « Ok c’est peut-être un peu ce que tu crois. »

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyMar 10 Nov - 15:48






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Mialec #5

Je n’ai jamais été aussi impatiente de me rendre à l’hôpital. D’habitude, c’était un lourd fardeau car je savais que le médecin allait encore me dire que je devrais conserver mes béquilles une semaine de plus, que je devrais me ménager en restant bien chez moi, évitant de faire un quelconque geste brusque pour permettre à mes côtes de guérir et surtout interdiction de me rendre à mon boulot, même si je restais assisse à mon bureau toute la journée.  Plus d’un mois était passé où j’ai eu l’obligation de rester cloitrée chez moi, et je n’en pouvais décidément plus. Un long mois qui m’a aidée à aller mieux physiquement, du moins lorsque j’ai respecté scrupuleusement les indications du docteur. J’ai évidemment omis de lui parler de la fois où j’ai été faire une partie de bowling avec ma meilleure amie, autrement il se serait arraché les cheveux. Enfin, il s’était rendue compte que j’avais une douleur anormale dans les côtes alors que celle-ci avait disparu la dernière fois. J’avais fait mine de rien, et pourtant, je savais pertinemment d’où ça provenait. Mentalement parlant en revanche… Malgré les nombreuses visites que j’ai pu recevoir de mes amies, je n’ai pu m’empêcher de ressasser tout ce qui m’était arrivée ces derniers mois. Evidemment, le retour de mon père quinze ans après qui m’apprend que j’ai un frère ainé, dont je connais l’identité alors que lui non, visiblement. L’accident ensuite me demandant encore aujourd’hui pourquoi celui-ci s’était produit, repensant aux paroles de Dylane, ma sœur de cœur, qui pensait que peut-être je m’étais laissé emporter par la vague volontairement... Et puis ma rupture avec Alec. Qui en soit aurait dû passer, après tout nous nous étions séparés fin août, de l’eau était passée sous les ponts depuis. Pourtant, il était venu me voir à l’hôpital et ses dernières paroles me restaient toujours en tête. Il me cachait quelque chose, c’était certain. Et la conversation que j’ai eu avec Danika la dernière fois, ne fait que renforcer cette idée. Cela ne m’aide évidemment pas à l’oublier car je veux savoir pourquoi notre relation aurait été possible dans une autre vie et pas celle-ci. Ses paroles m’ont déchiré le cœur un peu plus, m’étant attachée à lui malgré moi. Et puis, bien que depuis un mois maintenant je ne l’avais pas revu, il avait pris soin de me laisser des petites attentions comme des petits gâteaux au chocolat qu’il avait soigneusement déposé devant la porte… Il ne me facilitait pas la tâche, je ne comprenais plus son comportement avec moi, lui qui avait été si froid pourtant lorsque nous avons rompu… « Mia, on est arrivé ». J’acquiesce et sort alors de la voiture. Ça y est, mon attèle a disparu, je n’en ai plus besoin et je peux enfin marcher normalement. Knox instinctivement fait le tour de la voiture pour m’aider. Je souris et lâche un « Plus besoin », avec un clin d’œil complice.

Une trentaine de minutes plus tard, alors que je venais juste de rentrer de l’hôpital, je décide de quitter mon appartement pour savourer cette libération. J’allais enfin pouvoir retourner travailler et surtout pouvoir retrouver les joies d’aller prendre l’air et aller me balader quand j’en avais envie. Knox ne peut pas venir avec moi car il travaille ce soir, je décide donc de partir seule jusqu’à Roma Street. Le parc est à une dizaine de minutes à pied de là où j’habite et hors de question de prendre le bus pour m’y rendre. Je retrouve le sourire quelques instants, et en arrivant à proximité du parc, je me rends compte qu’il y a des lumières de partout et pas mal de monde qui grouille ici et là. Une affiche indique que c’est Diwali, un festival de lumières populaire en Inde. La population indienne étant très présente ici à Brisbane, cet événement a lieu chaque année. Ce n’est pas une première pour moi. Cela me donne cependant une idée d’articles et je décide alors de m’installer sur un banc pour observer les gens. Savourer aussi d’être enfin dehors et plus enfermer dans mon appartement à déprimer… Je sens un petite brise sur mon visage qui me fait sourire et décide de sortir mon calpin de mon petit sac à dos. Alors que j’attrape mon stylo au fond de celui-ci, j’entends quelqu’un éternuer. Instinctivement, je tourne la tête et… Non, je rêve où… Je plisse les yeux pour mieux l’observer pour me rendre compte que non, je n’hallucine pas. Et le son de sa voix ne fait que me le confirmer « C’est pas ce que tu crois ! ». J’arque un sourcil, pas vraiment convaincu « Ok, c’est peut-être ce que tu crois. ». C’est limite mignon, surtout avec ses deux mains en l’air. Cependant, je n’ai pas envie de rire en le voyant là, alors que je voulais juste me changer les idées et prendre l’air « Qu’est-ce que tu fais là Alec ? ». Je ne comprends pas pourquoi il s’obstine encore à être présent « Pourquoi tu continues à me suivre comme ça ? Tu as quelque chose à m’avouer ? Ou peut-être quelque chose à te reprocher ? ». Je reste assise sur mon banc, le toisant de haut en bas. Mon regard est méfiant à son égard. Pourtant, au fond, cela ne me laisse pas indifférente de le revoir… Je soupire alors, m’appuyant contre le dossier du banc et portant mon regard à l’horizon. « Non, évidemment, tu ne me diras rien comme toujours, suis-je bête » je lâche d’un ton las.

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyMer 11 Nov - 12:32



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« Qu’est-ce que tu fais là Alec ? »

La question raisonne dans son esprit sans trouver de réponse. Sans qu’il n’ait de bonnes explications à fournir, de raisons crédibles, ou tout du moins de raisons qui ne blesseront pas par leur honnêté.

Il pourrait lui dire qu’il s’inquiète pour elle, qu’il a besoin de savoir qu’elle va bien. Mais cela n’expliquerait en rien son comportement, sa volonté de vouloir rester présent malgré tout. Cela n’expliquait pas non plus pourquoi il l’avait suivie jusqu’ici sans raisons quand elle lui avait fait comprendre qu’elle voulait qu’il parte. Alors il choisit l’honnête, parce que lui-même ne sait pas bien pourquoi il est là. « Je sais pas… » Ses mains glissent dans les poches de sa veste, il garde son regard sur elle qui le toise de haut en bas. « Pourquoi tu continues à me suivre comme ça ? Tu as quelque chose à m’avouer ? Ou peut-être quelque chose à te reprocher ?  Non, évidemment, tu ne me diras rien comme toujours, suis-je bête »

Les questions s’enchaînent et il ne peut s’empêcher de repenser à ce que Geo Caulfield lui avait dit il y a quelques mois. « Mia ce n’est pas quelqu’un à qui on peut mentir. » Il commençait à le comprendre à présent, car il s’était obstiné à ne pas vouloir lui mentir, mais tout était devenu mensonges par omissions. Il avait tant de choses à avouer. Tant de chose se reprocher. Et comme toujours elle avait raison, il ne lui dirait rien.  Cependant ce fut l’emploi de ces verbes cette fois qui créa un doute sans son esprit, la terrible sensation qu’elle savait quelque chose. Mais il n’y avait aucune raison qu’elle sache quoique soit. Il l’avait laissée loin. Loin de toute cette vie qu’il n’avait pas voulu lui montrer. Quant à Caulfield il ne pouvait pas être stupide au point d’avoir parlé non ? Après tout,  il avait fini par faire ce que l’homme avait souhaité, il l’avait quittée. Alors il repousse les doutes qui le prennent, se force à ignorer les questions qu’elle a posé. A la place, il s’avance et s’assoit à côté d’elle sans rien dire.  Il n’a pas envie de se battre. Pas ce soir, pas maintenant. La nuit est en train de tomber, des familles sont en train de se regrouper avec des lumières. Diwali. La fête des lumières. Nouvel an indien. Ca lui arrache presque un sourire tant la situation pourrait être ironique. Une fête synonyme de moments partagés, de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance. Eux pourtant étaient toujours à deux opposés, incapable de partager quoique ce soit, et l’ignorance régnait toujours, malgré ce lien désespéré qu’il tentait de maintenir entre eux sans raison. « J’ai pas de réponses à te donner Mia. » J’ai rien à te donner. Il lui a déjà dit à plusieurs reprises et pourtant il est toujours là à vouloir tenter de lui donner il ne savait quoi, ses paroles perdant en crédibilité plus les jours passaient. Il soupire. Cela ne sert à rien de cacher qu’il est là pour prendre des nouvelles, pour savoir si elle va bien. Il a envie de lui demander si elle a aimé les gâteaux qu’il a laissé sur le pas de sa porte. Il l’observe, elle a l’air d’aller mieux. « Tu as l’air d’aller mieux. » Sa tête se penche légèrement, un peu interrogatif malgré tout, après toute la dernière fois qu’il l’avait vu elle était à l’hôpital. L’américain regarde son carnet et un léger sourire étire ses lèvres, comme un semblant de normalité. « Tu allais écrire un article ? Dessiner ? Sur la fête des lumières ? »  Comme s’il pouvait prétendre que ce moment était normal, qu’ils pouvaient parler simplement.


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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyMer 11 Nov - 17:47






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Mialec #5

Notre relation est terminée depuis fin août. D’une façon que je ne peux oublier, son ton indifférent, son mépris dans son regard me demandant de partir. Et pourtant, il reste présent dans ma vie. Je ne suis pas celle qui va vers lui. C’est toujours lui qui vient vers moi. Après mon accident, il fait partie des rares personnes qui sont venus me voir le jour même. D’ailleurs, j’ignore toujours comment il a pu être mis au courant, surtout aussi rapidement. Et le fait qu’il soit venu après les heures de visite m’intriguent toujours autant… Cette dernière rencontre m’a chamboulé car j’ai pu voir dans son regard qu’il se faisait du souci pour moi. Il m’avait dit aussi qu’il tenait à moi… Ce sont surtout les mots qu’il a prononcé en partant qui restent dans un coin de ma tête… Je devrais l’oublier, je le sais… Je n’y arrive pas cependant. Il ne me facilite pas la tâche, car bien que je ne l’ai pas revu depuis, il a cependant pris la peine de venir jusqu’à devant ma porte pour me déposer des gâteaux au chocolat. J’aurai pu alors l’appeler… Mais pour quelle raison ? Le remercier ? De ne pas m’aider à avancer alors qu’il m’a clairement fait comprendre ne pas vouloir de moi dans sa vie ? Il est dans une contradiction telle que je n’arrive plus à le comprendre. Et le voir encore ce soir, à me suivre comme mon ombre m’agace. Et quand je lui demande ce qu’il fait ici, sa réponse me laisse de marbre « Je sais pas… ». Mon regard s’assombrit, je fronce les sourcils et lui demande plus d’explications. Mais les explications et Alec ça fait deux évidemment. Attendre qu’il me dise réellement ce qui se passe, qu’il m’explique son comportement sans langue de bois. Je pouvais toujours rêver. Peut-être devrais-je utiliser un subterfuge. Peut-être lui fallait-il beaucoup d’alcool dans son organisme, comme mon meilleur ami pour que sa langue se délie ?

Il vient prendre place à mes côtés. Je ne le regarde pas, je préfère limite l’ignorer comme lui ignore mes questions. Je suis venue ici pour me changer les idées, profiter de ma liberté retrouvée… Et je me sens prisonnière maintenant, assisse sur ce banc. Prisonnière par rapport à ce que je peux ressentir à son égard : de la colère pour son silence face à mes questions, pour son éternel côté secret mais aussi de la tristesse car j’aimerai que les choses soient plus simples entre nous. Nous nous trouvons dans un parc, illuminé par des milliers de lanternes. La joie des gens est communicative, apaisante. Et pourtant, je n’arrive pas à être apaisé à ses côtés. Encore une fois, le cadre pourrait être idyllique. Mais il y a une ombre au tableau, plusieurs même.  Il ne faut pas que je flanche cette fois « J’ai pas de réponses à te donner Mia ». Je l’ai déjà entendu à maintes reprises cette phrase et elle a le don de me remettre dans le même état d’esprit. Je ne le montre pas cependant, mon ton se voulant sec « Alors tu n’as pas à rester là… Va-t’en ». J’essaie peut-être de lui rendre la pareille en lui remettant en tête notre dernière rencontre où je l’ai supplié de partir. Sauf que cette fois, c’est plus un ordre qu’une supplication empli de tristesse. Mais je sais qu’il ne bougera pas et va rester à mes côtés malgré tout. Il semble déterminé à lancer la conversation, comme un semblant de normalité retrouvé entre nous… « Tu as l’air d’aller mieux ». Je tourne alors mon regard vers lui. Nos yeux se croisent, je m’y perds un court instant, silencieuse. Je détourne alors celui-ci quand je m’en rends compte « On peut dire ça ». Oui je n’ai plus mes béquilles et physiquement je vais mieux, c’est vrai. Mais il ignore mon état d’esprit, ce que j’ai pu endurer pendant un mois. Bien sûr, je ne prendrais pas la peine de lui en parler, à quoi bon ? Ce n’est pas comme si je pouvais compter sur lui pour être à mes côtés « Tu allais écrire un article ? Dessiner ? Sur la fête des lumières ». Et je me rends compte qu’il en sait bien trop sur moi. Il tape juste, normal, il connait bien mon carnet pour avoir eu le privilège de voir et lire certaines choses qui étaient à l’intérieur. Naïve que j’ai été, je me suis ouverte à lui plus que je ne l’aurai dû. Il pouvait prétendre me connaitre quand moi je ne pouvais pas en dire autant. Je soupire, je prends mon courage à deux mains pour le regarder à nouveau, tournant mon visage vers lui « Ecrire. Mais je n’en ai plus envie ». Je ferme alors mon carnet d’un coup sec et me lève du banc, comme pour fuir et ne pas replonger « Je suis venue ici pour profiter de ce festival, retrouver un semblant de vie normale ». Je soupire, je sais que je dois partir, que je ne peux pas rester plus longtemps près de lui. « Et ce n’est pas à tes côtés que je le pourrais ». La fin de ma phrase est dite sur un ton las, triste d’en être arrivé là avec lui. Cela peut se voir dans mon regard. Je reste attaché à lui et je suis en colère contre moi-même d’encore ressentir ça à son égard. Je commence à partir, un passant de nationalité indienne m’aborde alors pour me tendre une lanterne. Il me fait un signe pour m’inciter à sourire car il a, semble-t-il, vu la tristesse sur mon visage. Je me saisis de la lanterne et souris en le remerciant. Je fixe la lanterne un moment, figer sur place, sourire aux lèvres. Les passants semblent tous aller dans la même direction sûrement pour le lâcher de lanterne. Mon regard se tourne alors inexorablement sur Alec. Au fond de moi, j’ai envie de l’inviter à me rejoindre, oublier quelques instants nos problèmes pour profiter de l’instant tous les deux. Mais d’un autre côté, je sais que je ne le devrais pas… Surtout après les doutes soulevés par ma meilleure amie sur lui…  


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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyVen 13 Nov - 17:20



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Il sait dès l’instant où les mots sortent de sa bouche que ce sont les mauvais.  Que ce sont eux qui rappellent leurs différents, la fin de cette relation courte mais intense. Dès l’instant où il les prononce, il a l’impression d’avoir avalé un plat avarié, une erreur de plus. « Alors tu n’as pas à rester là… Va-t’en » Tout comme il a utilisé des mots bien trop similaires, elle choisit de reprendre les mêmes termes qu’elle a déjà employé, à l’hôpital. Sauf que cette fois ils sonnent avec plus de résolution, plus de sècheresse, car il n’y a plus rien de la femme blessée et fragile sur son lit d’hôpital, la femme en face de lui se veut forte et ce n’est plus une supplication mais un ordre violent. Si le visage d’Alec se ferme c’est pour à son tour se protéger. Pourtant il ne part pas, pas à cette fois, s’approchant, allant jusqu’à s’assoir à côté d’elle, résolu à prétendre pouvoir arriver à créer un moment simple et sans animosité malgré tout. Il pense y arriver lorsque le regard de Mia se perd dans le sien jusqu’à ce qu’il se détourne de nouveau. « On peut dire ça »

«  Ecrire. Mais je n’en ai plus envie. » Elle se lève, le cahier est refermé, elle fuit et il ne sait pas quoi faire pour la rattraper. Il se lève à son tour pourtant.  « Je suis venue ici pour profiter de ce festival, retrouver un semblant de vie normale.  Et ce n’est pas à tes côtés que je le pourrais » Elle touche juste, si juste que ça en est douloureux car elle ne sait pas à quel point elle a raison. Il a envie d’hurler alors que lui aussi n’a envie que de ce semblant de vie normale, qu’il en a besoin pour ne pas perdre pieds, pour ne pas se perdre complètement. Pourtant il aura suffi d’un regard pour réduire le colosse d’argile au silence, pour qu’il reste planté là, un hurlement silencieux dans son cœur et dans son regard, et un visage qui n’exprime que des regrets. Elle va partir et il ne la retiendra pas.  Ce moment s’arrêtera là.

Et pourtant, un vieil homme s’arrête sur son chemin, lui donne une lanterne et elle sourit et l’espoir nait aussi facilement que ça alors qu’il n’ose plus bouger de peur de briser l’instant et de la faire fuir de nouveau.

Il la regarde longuement avant de s’approcher d’elle. Remarque l’hésitation alors qu’elle le regarde sa lanterne dans les mains, l’éclat du sourire qu’elle a adressé au vieil homme illuminant encore son visage.  Elle est belle, il a envie de lui dire, mais les mots ne sortent pas de sa bouche, restent bloqués au fond de sa gorge. Il devrait la laisser partir. Pour elle, pour lui, pour eux. Ca serait sans doute mieux pour tout le monde. Mais il se sent égoïste avec elle, comme si le semblant de normalité qu’elle lui donnait pouvait effacer le reste. Alors il s’approche et pose un instant sa main sur la main qui tient la lanterne avant de souffler, son regard trouvant le sien « Un moment Mia. » Il plaide. « Juste un instant, une heure, ou deux, ou moins, ou plus. » Les mots s’entrechoquent, se mélangent, il n’a simplement envie de prétendre à ce moment partagé ce soir lors de cette fête de la lumière, ce moment tout ce qu’il y a de plus normal dans un quotidien qui ne l’est pas depuis trop longtemps. « C’est la fête des lumières. » Il souffle, ses mains se glissant dans ses poches tandis qu’il regarde autour de lui. « Ca se partage. Laisse-moi la partager avec toi. » Et prétendre que ces derniers mois ne sont pas arrivés juste pour quelques instants entourés de lanternes qui illuminent le parc. Son regard est suppliant. Bien sûr qu’il partira si elle le lui demande. Il utilise ses derniers arguments avec un demi sourire « Regarde là-bas, la vieille dame qui vend les plats qu’elle a préparé pour Diwli. Si tu ne les goûtes pas, qui en vendra ses mérites dans son prochain article ? » Il aimerait lever un drapeau blanc, car il ne demande que ça ce soir, la paix entre eux, la fin de cette tension. Il regarde la lumière qu’elle a entre ses mains. « Et puis cette lanterne, ça serait dommage qu’elle ne finisse pas dans le ciel non ? »

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Mialec #5

C’était dur. Dur de devoir agir de la sorte en sa présence. De devoir jouer la femme forte qui ne ressent plus rien à son égard, qui est prête à lui tourner les talons, à l’ignorer à tout jamais pour ne plus jamais resouffrir à cause de lui… Parce que cette courte relation n’a pas été sans importance. Même si rien ne laissait présager plus, il y avait eu cette alchimie particulière entre nous qui a fait que nous sommes restés plus longtemps que prévu ensemble. Des regrets ? je ne sais même pas si j’en ai. Des regrets face à une relation qui, pendant un mois, un laps de temps ridicule certainement, a été intense à un point où j’ai fini par m’attacher. La réciproque est-elle vraie ? Je ne le pensais pas lors de notre rupture mais sa visite à l’hôpital m’a fait penser le contraire. Tout comme ces petits gâteaux abandonnés lâchement devant ma porte et là, ce soir, à me suivre jusqu’à ce parc. Je n’étais pas la seule à m’être attachée. Autrement pourquoi me suivait-il ? Pourquoi avait-il besoin de savoir comment j’allais ? Bien sûr, il niait, prétendant ne pas savoir. Alors je prétends aussi que je vais bien. Pourtant, j’aimerai lui balancer que je vais mal moralement. Qu’il est une des raisons pour lesquelles je suis comme ça, incapable de tourner la page, car trop naïve à penser que lui, Alec Strange, voudrait me faire entrer dans sa vie qui semblait si compliquée. Non ça, il le sait, je lui ai déjà dit. Non, au fond, au plus profond de moi-même, je souffre parce que j’aurai aimé garder ce que nous avons eu pendant un mois. Parce que je n’avais pas envie de le perdre définitivement, parce que nos souvenirs sont encore gravés dans un coin de ma tête et que je n’arrive pas à m’en défaire. Alors oui, à ses côtés sur ce banc, j’ai envie de me laisser aller, de jouer le jeu. Je m’y résigne pourtant. Il faut que je reste forte.

Je me lève alors, employant des mots durs à son égard alors que mon corps tout entier crie le contraire. Je suis venue ici pour retrouver un semblant de vie normale… Que j’aimerai partager avec lui. Mais comme je lui dis aussi, je sais qu’à ses côtés c’est impossible. Alors j’enfonce le couteau dans la plaie, je me blesse en le blessant certainement aussi. Et comme toujours, il ne réagit pas, du moins par les paroles. Car il se lève malgré tout, prêt à me suivre. Ou alors il se résout encore à me laisser partir, je n’en sais rien et ne le saurait certainement jamais. Et pourtant, une lumière vient briser cette obscurité. Cet homme âgé qui m’aborde et qui veut me redonner le sourire, m’apporter la lueur qui a disparu depuis quelques semaines maintenant. Il y parvient, par son geste simple et pourtant si fort. Une lanterne échangée, un geste m’incitant à sourire, il s’éloigne et je reste plantée là. Je sens qu’Alec n’est pas loin et alors que mon visage est éclairé par le petit luminaire entre mes mains, je tourne mon regard vers lui. Comme un appel au secours, adressé à la mauvaise personne. Il s’approche, sa main vient se poser sur la mienne tenant la lanterne. « Un moment Mia ». Je frisonne… Une sensation perdue depuis longtemps et pourtant si vite retrouvé dès qu’il est à proximité. « Juste un instant, une heure, ou deux, ou moins, ou plus ». Ses mots ne me laissent pas indifférente, j’ai l’impression qu’il me supplie pour retrouver notre complicité … un instant comme il le dit. C’est dur, mes yeux sont venus rejoindre les siens et il m’est impossible de ne pas flancher. Je me sens faible à nouveau. Et puis il argumente toujours plus… « C’est la fête des lumières. Ca se partage. Laisse-moi la partager avec toi ». Je le vois, oui il me supplie, son regard le montre clairement, mon cœur se serre « Regarde là-bas » j’en profite alors pour détourner le regard, « la vieille dame qui vend les plats qu’elle a préparé pour Diwli. Si tu ne les goûtes pas, qui en vendra ses mérites dans son prochain article ? ». Et là, je repose mon regard dans le sien et malgré tout, un sourire s’affiche sur mon visage. Mince mais il est là parce qu’il a raison et que la vieille dame là-bas semble juste adorable. Nous sommes là tous les deux, en plein milieu de l’allée alors que la foule commence à grossir. « Et puis cette lanterne, ça serait dommage qu’elle ne finisse pas dans le ciel, non ? ». Je fais un petit pas. Quelques centimètres vers lui. Proche à nouveau… comme avant. Je le sais au fond de moi, je ne devrais pas. Le repousser, même par un geste et lui dire au revoir pour toujours… Tout me pousserait à le faire… Je pense à Dani, à Knox, Dylane… Puis Adam… Et malgré toutes ses petites voix dans ma tête « Un mince instant alors », je murmure alors, suffisamment pour qu’il puisse entendre. Après tout, qui le saura ? La foule est immense, il n’y a que très peu de chance pour que nous rencontrons quelqu’un ici même. Ma soirée devait être différente. Pourtant, il est peut-être le petit truc qu’il manquait pour que ma soirée de liberté soit totalement consumée… Je l’attrape alors par la main, doucement et l’incite à me suivre jusqu’à ce fameux stand qu’il désignait un peu plus tôt. Le sourire de la vieille dame est communicatif… Autant pour l’un que pour l’autre. « Je te laisse m’inviter… ». Ma main lâche la sienne, j’ai l’impression de ne pas savoir comment réagir. Mes paroles sont prudentes, réfléchis. Puis j’attrape la barquette qu’il me tend, le remercie et salue la vieille femme d’un sourire chaleureux. Nous suivons alors la foule en silence jusqu’au grand étang qui se trouve au milieu du parc. Le lâché de lanterne n’est pas pour tout de suite, nous trouvons une place au bord de l’étang sur un rocher. Nous nous asseyons tous les deux. Et puis je brise enfin ce silence après avoir déposé la lanterne à terre en attendant le moment venu « Peut-être que ça peut aussi t’inspirer pour en faire un plat pour ton restaurant… » Discussion banale, faisant écho à son idée que je fasse un article sur la nourriture du festival. Je prends un morceau de ce plat au curry, savoureux, un peu relevé mais pas trop « C’est pas mauvais du tout ». Je lui tends alors ma barquette « Tu veux goûter ? ».  Et puis, je regarde la sienne, car il le sait que je peux picorer facilement dans l’assiette des autres. Je n’attends pas vraiment son feu vert et le fait… presque naturellement, un sourire amusé aux lèvres. C’est plus relevé que le mien, je grimace un peu, ne m’attendant pas forcément à ça « C’est… surprenant ». Surprenant comme ces retrouvailles et cette alchimie qui revient aussi naturellement entre nous. Et pourtant, tout ça n’est pas bien du tout, je le sais… il le sait aussi. Mais on s’est accordé un court instant de répit… Alors j’ai envie de le savourer, malgré tout. Nos regards se croisent à nouveau, nous avons tous deux le sourire, cela faisait longtemps que ça n’avait plus été le cas…  

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyMar 17 Nov - 13:49



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Son sourire est une note d’espoir à laquelle il s’accroche. « Un mince instant alors. » Alec hoche la tête, c’est tout ce qu’il demande. Prétendre que ce moment partagé est la réalité, prétendre qu’il n’y a rien eu avant et qu’il n’y aura rien après, rester dans cet instant où elle sourit et la soirée lui semble belle et où il peut prétendre être quelqu’un d’autre. Il peut imaginer cette autre vie. La main de Mia glisse dans la sienne et il se retient de pousser un soupir de soulagement, ses doigts s’enlaçant aux siens, un léger sourire étirant à son tour ses lèvres.

 Elle l’entraîne vers le stand, et il remercie cette fête qui sera finalement la raison de cet instant de paix.  « Je te laisse m’inviter… » Elle a lâché sa main et il se tourne vers la vieille dame avec un sourire un peu plus large. « Pour deux s’il vous plait. » La vieille dame leur propose deux currys différents préparés spécialement pour la fête et il hoche la tête, échangeant les barquettes contre de des billets lui disant de garder la monnaie. Le plat est chaud entre ses doigts et il ne dit rien alors qu’ils marchent cote à cote jusqu’à l’étang au centre du parc. Il ne veut pas gâcher le moment,  ne veut pas que ses paroles viennent briser cette trêve déclarée. Ils s’installent sur un rocher près de l’eau, le parc est resplendissant chaque famille tenant une lanterne.    « Peut-être que ça peut aussi t’inspirer pour en faire un plat pour ton restaurant… » Il sourit doucement, savourant une bouchée du plat avant de répondre. « Il faudrait que j’en apprenne un peu plus sur les épices, je pense pas que ça serait aussi bon que ça. » Son plat à lui était délicieux celui de Mia aussi apparemment. « C’est pas mauvais du tout. Tu veux goûter ? » Elle louche sur son plat et cette fois ci il rit car il n’avait pas réalisé que cette partie de sa personnalité lui avait manqué jusqu’à ce qu’il voit ses yeux pétiller de gourmandise.  Il tend sa barquette la laissant picorer dedans.  Son plat est apparemment beaucoup plus épicé que le sien. « C’est…surprenant. » Il rit en voyant sa grimace. « J’crois que j’ai choisi le plus épicé, mais j’aime bien ! A mon tour ! » Il goutte le sien prenant le temps de savourer la texture du plat. « Bon j’aurais peut être dû le goûter avant de manger le mien, je sens moins le goût maintenant ! Mais c’est bon il y a une petite touche un petit peu sucré j’aime beaucoup ! »  Comme toujours quand il parle de nourriture son regard s’illumine,  parce que s’il y avait bien quelque chose qu’il n’avait jamais caché c’était sa passion pour la cuisine.  


Ils sourient tous les deux et n’importe qui les regarderait aujourd’hui ne verrait sûrement qu’un couple parmi d’autre, un regard tendre échangé, ils ne verraient pas l’accalmie pendant l’orage, ne verrait pas que le moment ne tient qu’à un fil. « Ca m’a manqué. Tu m’as manquée. » Il lui dit doucement, son regard ne la lâchant pas pendant un long moment. Il hésite. Il n’a pas envie de parler de toutes ces choses qui fâchent, bien qu’il ait envie de lui demander où en est sa relation avec son père.  Il ne lui demande pas non plus si elle a reçu ses gâteaux, ne voulant pas savoir si elle les a jetés à la poubelle ou non. Il laisse son regard parcourir la foule. « Tu aurais écris quoi dans ton carnet tout à l’heure, si je ne t’avais pas interrompue ? »  Son ton est à peine plus haut qu’un murmure.  Il se force à parler de sujets qu’il pense innocent, il n’a pas envie de gâcher ce moment, terrifié à l’idée que le sourire de Mia disparaisse.

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyMer 18 Nov - 13:24






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Mialec #5

J’accepte. J’accepte ce mince instant de trêve entre nous parce qu’au fond j’en ai besoin. Ces derniers mois ont été compliqués pour moi… Et bien qu’il soit une des raisons, il a toujours été celui à qui j’ai pensé : Après le retour de mon père, après mon accident, lorsque j’étais seule chez moi à ne plus savoir que faire de mes journées, enfermée et condamnée à rester sur mon canapé à rien faire… Ces moments là, j’aurai aimé l’appeler pour lui parler, même si lui en retour ne s’ouvrait pas aussi facilement à moi. Combien de fois avais-je pris mon téléphone, m’arrêtant sur nos derniers messages, commençant à écrire… pour mieux m’interrompre ensuite et envoyer le cellulaire à l’autre bout du canapé ? Cette dernière rencontre à l’hôpital m’avait complètement chamboulée, me rendant compte qu’il tenait à moi et aurait aimé que notre relation continue… Il me le montre encore ce soir en me suppliant d’accepter de passer un moment à ses côtés. Sans cris, sans larmes… Juste faire comme si tout allait bien…

Je glisse alors ma main dans la sienne et rien que ce contact me fait battre mon cœur un peu plus vite. Je l’entraîne vers le stand, pour nous prendre de succulents plats traditionnels à déguster et découvrir pour l’occasion « Pour deux s’il vous plait ». Je souris doucement alors qu’il commande auprès de la vieille dame. Nous nous dirigeons ensuite vers l’étang en plein cœur du parc où nous trouvons une place où nous y installer. J’interromps le silence qui s’est installé entre nous, traduisant un certain malaise de peur de dire quelque chose de travers et gâché ainsi cet instant de paix. « Il faudrait que j’en apprenne un peu plus sur les épices, je pense pas que ça serait aussi bon que ça ». Je me souviens très bien des différents plats qu’il a pu me préparer. Je n’ai jamais été déçu « Je pense que tu te sous-estimes ». Tout en disant cela, je plante ma fourchette dans la barquette que je tiens entre mes mains. Je prends alors une bouchée et propose alors à Alec de goûter à son tour. Bien sûr, en retour, je veux aussi goûter le sien. Et il le sait, j’attends que lui me propose la même chose en retour. Je n’ai pas besoin de m’exprimer pour qu’il me tende sa barquette dans laquelle je plante aussitôt ma fourchette. Mon regard est assez évocateur et il en rit même. J’aime entendre son rire qui m’avait aussi manqué, nos éclats de rire en général tout autant… « J’crois que j’ai pris le plus épicé, mais j’aime bien ! A mon tour ! ». Je le laisse prendre une bouchée dans ma barquette à son tour « Bon j’aurai peut-être dû le goûter avant de manger le mien, je sens moins le goût maintenant ! Mais c’est bon il y a une petite touche un petit peu sucré j’aime beaucoup ! ». Ma barquette est toujours tendue vers lui alors que je l’observe sans mot dire. Sa passion et son amour pour la cuisine se traduit autant dans ses paroles que dans ses gestes. Ses yeux pétillants me font étirer mes lèvres alors que je ne le quitte plus du regard. « Tu penseras à le faire la prochaine fois… ». Je sors ça machinalement, sans vraiment me rendre compte qu’une prochaine fois n’aura certainement pas lieu. Parce que nous sommes là ensemble, parmi la foule, uniquement pour un bref instant. Je réenchéris, peut-être pour éviter de mettre fin à cet instant agréable « Et c’est pas parce que tu aimes beaucoup que tu dois m’en prendre plus ». Alors je reprends ma barquette vers moi et pioche à nouveau dedans « Je ne piquerai pas non plus dans la tienne… Tu as de la chance qu’elle soit un peu trop relevée à mon goût ». Je lui souris doucement, nos regards se croisant à nouveau.

Oui tout semble normal. Je savoure l’instant alors que je dépose la barquette à mes côtés, celle-ci étant terminée. Tout autour que des gens qui semblent heureux… Tout comme nous finalement. Mon sourire ne me quitte plus vraiment, ce qui n’était pas arrivé depuis quelques temps… « Ca m’a manqué. Tu m’as manquée ». Mon regard observant la foule se retourne doucement vers lui suite à ses mots. Je plonge celui-ci dans le sien qui ne me quitte pas non plus. La lueur des lanternes se reflète dans ses yeux, laissant entrevoir ce bleu perçant qui me fait toujours autant fondre « Tu m’as manqué aussi Alec… ». Je souris et pourtant, au fond de moi, cela me fait souffrir. Parce que je sais que malgré tout, quand ce bref instant sera terminé, il me manquera à nouveau douloureusement, et je le perdrais encore, car la raison voulait que ce soit ainsi. Pourtant, là, ma main s’approche à nouveau de la sienne, posée sur le rocher que nous partageons. « Tu aurais écris quoi dans ton carnet tout à l’heure, si je ne t’avais pas interrompue ». Un air amusé apparait alors sur mes lèvres « Sûrement que, pendant ma convalescence, j’ai reçu des gâteaux au chocolat d’un anonyme… Et qu’ils n’étaient pas trop mal ». En vérité, j’en avais goûté qu’un petit bout quand Pete était venu chez moi, ce dernier s’étant jeté dessus comme une morfale, et moi rechignant de craquer pour ne pas repenser à Alec « J’aurai bien aimé pouvoir le remercier… Mais comme il souhaitait rester anonyme… » J’ai un sourire aux lèvres car je n’ai pas envie de lui reprocher. Je sais qu’il l’a sûrement fait pour respecter mon choix lorsqu’à mon tour, je lui ai demandé à l’hôpital de partir. Pourtant, en lui disant cela, c’était ma manière de le remercier. Alors mon regard se pose à nouveau dans le sien et je lui souris sincèrement « Mais plus sérieusement, j’aurai très certainement décrit en détails ce qui se passait sous mes yeux, décrit à quel point cette fête était magique et apaisante. Redonnant de l’espoir en l’humanité dans ce moment de partage et de sourire… ». Là encore, mon regard se pose sur lui, inéluctablement.


☾ anesidora


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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyVen 20 Nov - 14:53



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« Tu penseras à le faire la prochaine fois… » Il la regarde sans rien dire. Il n’y aura pas de prochaine fois. Ils le savent tous les deux. Mais pourquoi le rappellerait-il quand soudain il se sentait bien. Il voulait pouvoir se bercer de nouveau dans les illusions de cette relation, oublier pourquoi il avait décidé d’y mettre fin.  Heureusement il n’a pas l’occasion de répondre, Mia reprenant la parole.  « Et c’est pas parce que tu aimes beaucoup que tu dois m’en prendre plus » « Dit-elle alors qu’elle est la pire pique assiette que je connaisse. » Il gronde d’un ton amusé. « Je ne piquerai pas non plus dans la tienne… Tu as de la chance qu’elle soit un peu trop relevée à mon goût ».
Il y a une douceur qui se dégage de la foule autour d’eux, les gens simplement heureux de partager ce moment, assis dans l’herbe, chaque famille ayant une petite lanterne avec eux. Il ne peut s’empêcher de la regarder alors, de lui dire qu’elle lui a manqué. Il ne devrait sans doute pas raviver cette flamme. Il ne résiste pas pourtant, l’aveu passant la barrière de ses lèvres. « Tu m’as manqué aussi Alec.. » Elle sourit et pourtant cela n’atteint pas ses yeux et ils savent tous les deux se l’avouer ne fera que renforcer le sentiment de déception lorsqu’il partira. Pourtant il laisse ses doigts réduire la distance qui sépare sa main de la sienne et les laisse s’entrecroiser avec les siens. Il pourrait lui demander si sa relation avec son père s’est arrangée. Comment elle va depuis l’accident.  Il préfère poser une question innocente, celle sur son carnet. Qu’aurait-elle écrit s’il n’était pas arrivé ? « Sûrement que, pendant ma convalescence, j’ai reçu des gâteaux au chocolat d’un anonyme… Et qu’ils n’étaient pas trop mal ». Il est gêné à ces mots, ce moment de faiblesse auquel il n’a pas pu échapper en lui envoyant les pâtisseries, son regard se perd dans la foule mais un léger sourire étire ses lèvres. « Je me demande qui a pu de te les envoyer. » « J’aurai bien aimé pouvoir le remercier… Mais comme il souhaitait rester anonyme… » Il savait qu’elle n’aurait eu aucun mal à reconnaître les gâteaux. Il n’avait pas voulu y mettre un mot car il n’aurait pas su quoi y écrire. « Je suis sûr que l’anonyme n’avait pas besoin de remerciements. Savoir que les gâteaux étaient pas trop mal doit être bien suffisant. » Un clin d’œil. Parce qu’il est déjà heureux qu’elle ne les ait pas jetés à la poubelle.  

« Mais plus sérieusement, j’aurais très certainement décrit en détails ce qui se passait sous mes yeux, décrit à quel point cette fête était magique et apaisante. Redonnant de l’espoir en l’humanité dans ce moment de partage et de sourire… »  Il lui rend son sourire. Parce que le moment est suspendu et qu’il se prend à tendre la main vers son visage, à remettre une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille, à laisser son regard glisser vers ses lèvres. Cela fait longtemps qu’il ne l’a pas embrassée. Il se penche un peu vers elle quand soudain le bruit de la foule le distrait. Tout le monde est en train de se lever, tenant les lanternes dans leur main. Il va être temps. Sa main retombe le long dans son corps, leurs plats sont posés un instant sur le rocher et il lui tend la main pour l’aider à se relever. « Prête ? » Il lui tend la lanterne, son corps proche d’elle. Les familles commençant à décompter de dix à 0 et il joint à elles avec un sourire, se laissant porter par l’atmosphère de la foule, sa main sur celle de Mia sur la lanterne.  Et lorsqu’il est temps de la lâcher, son regard se tourne vers le ciel après lui avoir souri pour observer un long moment les lanternes qui s’élèvent vers le ciel. Puis il plonge de nouveau son regard dans le sien. « Happy Diwali Mia » Il murmure, sa main caressant de nouveau sa joue, son corps trop proche du sien. « Qu’il n’y ait plus aucune déception dans ta vie. » Il ne comptait plus la décevoir. Parce qu’il ne resterait pas dans sa vie.

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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptySam 21 Nov - 15:03






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Mialec #5

« Dit-elle alors qu’elle est la pire pique assiette que je connaisse ». Sa remarque me fait rire, un rire qui sort de bon cœur, un rire qui semble léger et pourtant le cœur est lourd. Parce que cette complicité me manque, cette facilité que j’ai eu d’être moi-même en sa présence, sans aucun artifice. Ces regards échangés et ces gestes tendres qui se faisaient naturellement. Pourtant, rien ne sera plus comme avant car celle-ci ne sera certainement jamais retrouvée. Même si au fond… au fond de moi, une toute petite partie de moi, avait espoir… Pathétique me diriez-vous. Et vous aurez certainement raison… Il me manque, je lui manque, c’est indéniable, il me le dit, je lui dis également… Mais on sait que ce n’est pas possible autrement. A contrecœur. Parce que je cherche à me protéger et que lui… lui ? Au final, c’était bien ça le réel problème… Pourquoi ? Pourquoi se devait-il d’être autant secret à mon égard ? Pourquoi ne pouvait-il pas se révéler davantage ? Pourquoi devait-il se cacher derrière une carapace au point que le nous était impossible ?

Alors, parce qu’on a encore envie de profiter de l’instant, de penser égoïstement, alors qu’on sait qu’à la fin ça va faire un mal de chien, on reste assis côte à côte, toujours aussi proche, ses doigts s’entremêlant au mien. Je ne le regarde pas quand il le fait et pourtant je presse un peu plus sa main, pour savourer encore plus le moment. Et nous parlons de choses et d’autres. Je lui avoue que j’ai bien reçu ses gâteaux au chocolat. Je m’abstiens de lui dire que je les ai boudés toute la journée, que ce n’est que sous le coup de l’alcool que j’ai fini par craquer, autrement je n’y aurais pas touché. Parce que même si ce n’était que de simples gâteaux, cela m’avait blessé bien que le geste fût plus qu’adorable. « Je me demande qui a pu te les envoyer ». Son air innocent me fait rouler des yeux, non sans être accompagné d’un sourire. « Je suis sûr que l’anonyme n’avait pas besoin de remerciements. Savoir que les gâteaux étaient pas trop mal doit être bien suffisant ». Je retourne mon regard sur lui, voit son clin d’œil et souris… éperdument encore en étant à ses côtés « Mais ça me tient à cœur de lui dire quand même… ». Parce que son geste montrait que je comptais pour lui malgré tout. « Merci… » je murmure alors. Mon regard planté dans le sien, j’ai envie de m’approcher un peu plus pour échanger ne serait-ce qu’une étreinte. Je me l’interdis et préfère jouer la sincérité en lui disant ce qu’il y aurait pu avoir dans mon carnet… Mais finalement, cela n’a plus d’importance parce que je ne regrette pas ce mince instant de paix à ses côtés.  Il fait le premier pas, comme toujours, replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je me perds encore, à le fixer intensément, l’envie de me fondre dans ses bras et de retrouver une proximité qui me manque. Je vois bien qu’il est à deux doigts de m’embrasser mais le bruit environnant nous sort de notre bulle. « Prête ? ». J’acquiesce alors, glissant ma main dans la sienne pour me lever. J’attrape la lanterne qu’il me tend, le décompte commence alors que nous sommes proches à nouveau, sa main se posant sur la mienne. Je joue le jeu et lorsque le zéro est dit, je lâche la lanterne et ne la quitte plus des yeux. Tout le monde a les yeux rivés sur ces lumières. Le spectacle est magique et mes pensées se perdent dans tout ça… Car bien qu’Alec soit à mes côtés et que je savoure chaque seconde, je pense aussi à mon père, avec qui j’ai déjà partagé une fête de Diwali, étant gamine où j’observais aussi les lanternes, blottis dans ses bras. Tout ça me replonge dans une réalité à laquelle je n’ai pas envie de penser… Pas tout de suite, pas maintenant. Alors, je reste silencieuse aussi, le regard porté sur ses lumières qui peu à peu disparaissent au loin. « Happy Diwali Mia ». Nos regards s’attirent à nouveau, sa main caressant ma joue. Je ferme les yeux quelques secondes avant de répondre à mon tour « Happy Diwali Alec ». Quelques millimètres nous séparent à peine, je glisse à nouveau ma main dans la sienne libre, la serrant davantage comme si je n’avais plus envie de le laisser partir. Comme si je voulais que l’instant se fige et que rien ne change… « Qu’il n’y ait plus aucune déception dans ta vie ». En même temps qu’une larme perle sur mes joues, mes lèvres vont retrouver les siennes pour échanger un baiser tendre et sincère. Un baiser qui ne dure que quelques secondes…

Ma main se détache alors de la sienne délicatement et l’autre vient se poser sur son torse. Mes yeux sont clos jusqu'à ce que je prenne le courage de planter mon regard dans le sien « Si seulement tu pouvais ne pas faire partie de ces déceptions… ». Mes mots sont durs, je le sais, ça me déchire de devoir les prononcer. Et pourtant ce n’est que la vérité. Mes mots sont prononcés sur un ton calme, dans un murmure. Je le repousse doucement alors que nous sommes entourés par la foule encore ébahie par le spectacle « Si seulement je pouvais savoir qui tu étais vraiment Alec Strange… ». Ma voix est différente, plus sèche, méfiante, triste… Un mélange de tout ça en même temps. Parce que ma meilleure amie m’a mis la puce à l’oreille, parce qu’elle m’a dit de me méfier de lui, parce qu’il n’est pas comme tous les autres… Et que mes recherches sur son frère n’ont fait que confirmer les soupçons de Dani… La foule peu à peu se disperse, comme s’il sentait que le calme présent quelques minutes plus tôt allait laisser place à une tempête… « Ou du moins si j’avais pu l’apprendre de ta bouche… ». Je savais que ces derniers mots allaient le faire réagir, sûrement surréagir. Mais il le fallait.

☾ anesidora


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C’est facile de retrouver cette complicité. Facile de prétendre que les derniers mois n’ont pas eu lieu. Facile d’écouter son rire et de se dire que tout ira mieux. Il se prend au jeu, retrouvant cette complicité avec naturel, riant avec elle. Lorsqu’il avoue qu’elle lui manque et que le sentiment est réciproque il ne peut s’empêcher de se dire qu’il aurait dû créer un fossé plus grand entre eux, se faire détester au point qu’elle n’accepte pas d’ouvrir de nouveau cette porte, même si c’était le temps de quelques heures. Car si le rire est facile, si sa proximité lui fait du bien,  son absence ne fera que plus mal d’ici quelques heures. Son incapacité à la sortir de ses pensées, à ne plus s’inquiéter pour elle, continuera, elle aussi, de le hanter.  C’était pour ça qu’il avait déposé les gâteaux devant sa porte. Géant idiot avec un plat de muffins au chocolat qui comme toujours n’avait pas eu le courage de sonner, de les lui donner en personne, pas après qu’elle lui ait demandé de partir. Il s’était dit qu’elle allait les jeter aux ordures dès qu’elle les apercevrait. Il est rassuré de savoir que ce n’est pas le cas.   « Mais ça me tient à cœur de lui dire quand même. Merci… » Alec ne dit rien, lui souriant doucement, l’écoutant parler de ce qu’elle aurait écrit dans son carnet.

Elle est si différente de son quotidien. Si différente de ce qu’il connait.  Il se perd dans son regard. Sa peau lui manque, ses baisers lui manquent, son corps contre le sien lui manque. Soudain il oublie où ils en sont, son visage se rapproche du sien et il pense l’embrasser, jusqu’à ce que le bruit de la foule le sorte du moment. Il réalise son geste, se force à se lever, à lui tendre la main. Quelques instants plus tard la lanterne est dans le ciel et ce dernier scintille et un moment de paix s’installe, effaçant pour la première fois la colère sourde qui a pris possession de ses pensées depuis ses mois, le sentiment de perdre pieds dans une vie dont il perd le contrôle. Tout ça s’efface parce qu’il suffit d’un instant.

Un instant pour qu’il retrouve espoir, pour qu’il se perde dans son regard, pour que ses lèvres retrouvent les siennes et pour qu’il se souvienne du sentiment qui l’avait habité pendant l’hiver. Ce baiser a le goût du mois d’août, le goût d’un rêve d’une vie plus simple. Ce baiser ne dure que quelques secondes et s’arrête mettant fin à l’écho de ce rêve. Il n’a même pas eu le temps de l’attirer contre lui. Il n’a même pas eu le temps de glisser sa main sur sa nuque, d’approfondir le baiser. Il n’a eu le temps de rien que déjà son regard se plante dans le sien, son ton est trop calme,  trop dur et dès l’instant où il entend les mots il sait que l’instant de paix est terminé.  « Si seulement tu pouvais ne pas faire partie de ces déceptions… » Il ne dit rien, se contente de faire un pas en arrière lorsqu’elle le repousse doucement, un soupire passant la barrière de ses lèvres. Il est fatigué.  « Si seulement je pouvais savoir qui tu étais vraiment Alec Strange… » Sa voix est différente cette fois, le fait immédiatement planter son regard dans le sien, et si sa voix est méfiante et sèche, le regard d’Alec en retour, gèle comme un lac en plein hiver continental. Parce que quelque chose ne va pas. Il le sent, il le sait.  « Ou du moins si j’avais pu l’apprendre de ta bouche… » Il n’en faut pas plus pour qu’il se doute de quelque chose. « De quoi tu parles Mia ? » Il s’est reculé, ses mains trouvant ses poches. Son regard doux s’est fait plus froid, protection habituelle, assorti au vague masque d’indifférence qui vient se plaquer sur son visage. Comme si la conversation n’importait pas. « Tu sais qui je suis. » Il lance sans hésitation pour ne pas écouter les doutes dans son esprit. De quoi parle-t-elle ? Que sait-t-elle ? L’image du coupable s’insinue lentement dans son esprit et le nom de Caulfield vient s’ancrer dans ses pensées, assombrissant son regard.


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Mialec #5

Nous avons eu notre mince instant… Il a duré une heure à peine. Un instant à ses côtés, comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé, rien n’avait été interrompu. Comme si notre relation s’était poursuivie paisiblement depuis août. L’avoir à nouveau à mes côtés m’a fait du bien. Un bien qui se transformera en mal lorsque ce moment de répit se stoppera… Et je le ressens déjà parce que j’y met fin. Peut-être trop vite à regret. Mais je ne peux pas continuer à prétendre. Pas lorsqu’il me souhaite de ne plus connaître de déceptions dans ma vie et qu’indéniablement, je repense à toutes celles que j’ai eu… et surtout que je me rends compte qu’il fait partie de celles-ci. Ça me déchire encore plus mais je dois me rendre à l’évidence. Je dois arrêter ça avant que je ne puisse plus le confronter, que je n’arrive plus à contrôler ce que je ressens indéniablement pour lui. Que je me perde encore dans son regard, que j’ai envie de profiter bien plus que de raison. Parce que, si je m’écoutais, ce bref instant je le transformerais en plus que quelques heures. Il me manque, notre relation me manque, notre complicité, nos contacts. Tout. Et pourtant, je dois penser à tous les non-dits, aux nombreuses questions restées sans réponses plus d’une fois. A ce côté secret qui pouvait se comprendre au début, mais moins à la fin. Et surtout, à cette indifférence totale lorsque je lui ai demandé ce que nous étions censé être lui et moi… Je savais qu’en restant à ses côtés j’allais me retrouver face à un mur et indéniablement souffrir encore et encore. Je pourrais bien sûr profiter de la soirée avec lui, peut-être permettre à nos deux corps de se retrouver une dernière fois… Mais ce n’était pas raisonnable…

Alors je l’embrasse, parce que j’en ai envie, que le contact avec ses lèvres me manque malgré tout. Mais, celui-ci sera certainement le dernier, surtout avec ce que je m’apprête à lui dire. Non, Alec n’a pas le temps de réagir, de me montrer que lui aussi en a envie parce que ce baiser dure que quelques secondes. Je m’éloigne alors de lui, je lui lâche la main et j’adopte ce ton froid et triste à la fois qui annonce que maintenant… les choses allaient définitivement se compliquer entre nous. Qu’il ne pouvait plus prétendre être quelqu’un qu’il n’était pas. Parce que ma meilleure amie m’a révélé des choses qui ont éveillé ma curiosité et qui m’ont incité à gratter un peu plus… Et peut-être qu’au fond, j’aurai préféré ne pas savoir. Mais malgré tout, j’ai besoin de comprendre qui il est vraiment… Et surtout s’il assumera enfin devant moi et me dira la vérité. Si je me renferme, il le fait aussi et reprend cette posture qui me replonge à ce soir d’août où tout s’est terminé entre nous. Et cette indifférence refait son apparition « De quoi tu parles Mia ? ». Son ton détaché et cet air ahuri, comme s’il ne comprenait pas, m’agace déjà. Je lâche un soupir à mon tour « Tu sais qui je suis ». Et là, mon regard le fixe, mes sourcils se froncent et je sors un « Vraiment ? » qui annonce que la tempête arrive. Ma colère se ressent dans ce si petit mot que je prononce. Parce qu’il ose espérer encore que je sois suffisamment naïve et que je ne me doute pas qu’il me cache des choses. Ou alors il est suffisamment stupide pour croire lui-même qu’il n’a aucun secret et qu’il est totalement transparent « Arrête de prétendre Alec… ». Mon ton est un peu plus calme mais reste ferme. Comme si je lui donnais un ordre qui, je sais, ne sera pas exécuté. Je sais que je vais me confronter à un mur… Il m’oblige alors à en dire plus « Peut-être que tu pourrais m’en dire plus sur l’arrestation de ton frère, de cette perquisition qui a eu lieu en 2015 dans ton restaurant… ». J’attaque sûrement un point sensible en parlant de son frère, Mitchell, dont il m’a si peu parlé. J’ai l’audace pourtant de faire un pas vers lui, comme pour l’obliger à parler, à me confronter, à me dire droit dans les yeux que je me trompais. Qu’il n’y avait rien à dire. Non, je ne voulais pas entendre encore cette excuse. Plus maintenant.


☾ anesidora


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Les lèvres de Mia effleurent les siennes, le ramène des mois en arrière, à des mois qui lui semblaient plus simples et qui pourtant n’ont été qu’une illusion de plus dans laquelle il s’est bercée sans jamais vraiment se donner totalement, toujours un pied hors de la relation, fuyant à ses questions pour mieux revenir, incapable de se décider. Ce baiser pourtant marque une fin, un changement dans cet instant de paix et un retour d’une froideur dont il ne veut pas.  Les lumières illuminent encore son regard. Les rires raisonnent encore dans la foule qui commence à se disperser. Pourtant l’instant n’est plus, ils le savent tous les deux. La trêve est terminée et les regards qu’ils s’adressent ne sont plus que froideur.

« Vraiment ?  Arrête de prétendre Alec… » Son ton est à la fois calme et colérique, comme une tempête en train de se lever. Il se sent attaqué, comme un animal qu’on a piégé. « Peut-être que tu pourrais m’en dire plus sur l’arrestation de ton frère, de cette perquisition qui a eu lieu en 2015 dans ton restaurant… » Son visage se ferme en un instant, toute chaleur oubliée, tout moment de tendresse un souvenir du passé. Elle fait un pas en avant et il ne recule pas affrontant son regard. Elle sait. Ou du moins, elle commence à se rapprocher de la vérité, de la personne qu’il est. Que sait-elle ? Comment le sait-elle ? La cause de cette révélation lui vient facilement. Caulfield. Il n’y a que lui, il est le seul lien entre lui et Mia, la seule personne qui a pu la mettre sur la bonne voie, qui a pu lui indiquer vers où chercher, vers où user de ses relations pour trouver les dossiers, une affaire classée sans suite, des rapports de police mettant en cause les Strange dans un trafic de stupéfiant à large échelle.

Elle ne peut pas savoir, et il n’est absolument pas prêt à lui dire, à avouer cette vérité, à avouer qui il est au milieu de ce parc dans le brouhaha de la foule. Il plante ses mains dans ses poches, un vague haussement d’épaule, il ne la regarde plus, son regard parcourant le parc. « Je vois pas en quoi une erreur judiciaire te regarde ou définit qui je suis. » Il ne cherche pas à nier, on ne nie pas que son frère a été en prison pendant un an et que lui-même a fini y finir aussi quand il y a eu bien trop de rapports de police auxquels elle aurait pu avoir accès.  Mais il refuse d’en parler, de s’expliquer ou de se justifier car cela ne ferait qu’empirer la situation, la rapprocher d’une vérité dont il souhaite la protéger. Mais est-ce elle qu’il cherche à protéger ou lui en réalité ? Il n’en est pas vraiment sûr, prisonnier d’une vie qui est vouée à rester dans l’ombre.

Elle doit rester loin, c’est la seule chose à laquelle il pense, aussi il se force à planter de nouveau son regard dans le sien, à oublier toute l’affection qu’il a pour elle, toute la tendresse de leur baiser échangé si peu de temps avant que le calme s’écroule et il refuse de s’expliquer. « Tu joues à quoi Mia ? » il prononce les mots lentement, froidement. « Tu enquêtes sur moi maintenant ? »  



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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptySam 28 Nov - 12:45






There's no use, we were made to break

Mialec #5

Tout est paisible autour de nous. Pas une once de noirceur, au contraire, il n’y a que de l’espoir, de la gaieté et de la douceur. Nous nous sommes laissés transporter par cette ambiance apaisante, nous nous sommes perdus quelques instants dans le regard de l’autre. A s’admirer presque parce que nous savions que ça n’allait pas durer et nous voulions juste profiter au maximum de la présence de l’autre. Je l’ai regardé longuement ce soir Alec. Il paraissait calme et au fond heureux de passer ce moment avec moi. Alors pourquoi notre relation ne pouvait pas être plus que ce qu’elle avait été ?  Quelque chose ou quelqu’un l’interdisait d’être avec moi… Ou était-ce lui-même ? Je n’en sais rien car je n’ai jamais eu plus d’explications. Je n’en aurai certainement jamais car il se renferme, reste vague et préfère jouer les indifférents, me faisant passer pour une imbécile qui s’imagine des choses. Il continue sur ce chemin alors que j’ai stoppé ce rapprochement et que je le mets devant le fait accompli en lui montrant que j’ai découvert des choses. Qu’on m’a dit de me méfier de lui, car il ne valait pas mieux que son frère, qui trainait dans des affaires louches. Alors j’ai cherché un peu car Danika n’a pas su m’en dire plus et qu’à défaut de trouver des réponses de la part d’Alec, j’ai dû faire autrement. Une manière qui ne me plaisait pas car ce n’est pas le genre de journalisme que j’aime faire. C’est l’opposé même.

« Je ne vois pas en quoi une erreur judiciaire te regarde ou définit qui je suis ? ».  Il ne nie pas l’existence de cette affaire mais tente de retourner la situation à son avantage. Et cette idée d’erreur judiciaire me semble louche. Les rapports de police auxquels j’ai eu accès disposés qu’une perquisition a eu lieu à l’arrière du restaurant du fait d’un trafic de drogues qui a été démantelé. Alec apparaissait dans ces rapports même s’il n’a pas été inculpé contrairement à son frère. Relâché un an plus tard du fait d’un vice de procédure. Pourtant, la personne qui m’avait permise d’avoir accès à tout ça me disait que Mitchell a juste eu un coup de chance parce qu’autrement, il grouillerait toujours en prison. Pour lui, il était fort probable aussi qu’il soit à la tête de tout ça et qu’il ait recommencé depuis « Erreur judiciaire vraiment ? » J’ose alors lui demander. Et puis son regard fuyant ne l’aide pas à être crédible « Vous n’étiez pas au courant tous les deux de ce qui se passait à l’arrière de votre restaurant ? Je trouve ça… étonnant ». J’ai envie de l’obliger à affronter mon regard. Parce qu’il ne fait que me montrer en faisant ça qu’il n’est pas sincère car il ne peut pas me regarder dans le blanc des yeux « Cette affaire expliquerait beaucoup de zones d’ombres chez toi Alec, beaucoup de non-dit, de questions détournées… Il y en a eu tellement… ». Un léger soupir sort d’entre mes lèvres, comme désespérée par tout ça.

« Tu joues à quoi Mia ? Tu enquêtes sur moi maintenant ? ». Son regard est planté dans le mien, j’y vois une froideur qui me fait avoir un frisson. Je ne démords pas, je ne lâche surtout pas son regard et ose l’affronter alors que ce que je m’apprête à dire me serre la gorge « Dans une autre vie, je ne t’aurai jamais laissé partir… ». Je lui ressors alors ses mots, ceux qu’il a prononcé en quittant ma chambre d’hôpital. « J’ai besoin de comprendre pourquoi… Pourquoi tu t’interdis d’être avec moi. Et cet air si… froid, indifférent… Une simple carapace pour mieux cacher des choses. Tu ne m’en laisse pas le choix Alec. Je déteste devoir en arriver là, mais j’ai besoin de comprendre ». J’avance encore d’un pas de plus alors que je termine ma phrase sur un ton de colère et je le repousse. Même si cela n’a aucun effet sur lui, j’ai besoin qu’il comprenne ce qu’il me fait subir, ce qu’il me fait ressentir. Le dans une autre vie l’a trahi et pour moi, avec ce que j’ai découvert, cela pourrait s’expliquer… Maintenant, je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il n’aurait pas le courage de me dire la vérité. Comme à chaque fois…

☾ anesidora


@Alec Strange (MIALEC #5) There's no use, we were made to break 674657830 (MIALEC #5) There's no use, we were made to break 3864469563
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Message(#)(MIALEC #5) There's no use, we were made to break EmptyJeu 3 Déc - 18:32



@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Elle en sait bien trop.  Il ne demande pas comment elle a obtenu ces informations et qui l’a mis sur la piste. Le coupable est évident. Caulfield. Il n’y a que Caulfield pour lui avoir transmis les informations qui lui fallait pour aller plus loin.  N’était-ce pas lui qui lui avait dit que Mia n’était pas quelqu’un à qui on pouvait mentir ? Qu’elle finirait par découvrir toute la vérité d’une façon ou d’une autre ?  Ils y étaient à cette vérité pourtant Alec n’était pas prêt à l’admettre. «  Erreur judiciaire vraiment ?  Vous n’étiez pas au courant tous les deux de ce qui se passait à l’arrière de votre restaurant ? Je trouve ça… étonnant »  Elle le prend au dépourvu et il se doute qu’elle a lu les rapports de police concernant toute cette affaire. Sa mâchoire se serre, il redresse la tête, agacé, un air de défi dans le regard. « Ecoute va dire ça à la police Mia, si tu estimes savoir la vérité ! » Il donnerait tout pour que cette conversation s’arrête pour revenir à l’instant d’avant, pour la serrer dans ses bras et pouvoir prétendre qu’elle ne sait rien. « Cette affaire expliquerait beaucoup de zones d’ombres chez toi Alec, beaucoup de non-dit, de questions détournées… Il y en a eu tellement… ».

Elle est là l’opportunité de lui dire la vérité. Il repense aux paroles que Raelyn lui avait un jour dit, concernant une autre femme, celle qu’il avait laissé au Nouveau Mexique. T’aurais dû lui dire, lui laisser une chance de te montrer qu’elle pouvait l’encaisser. T’aurais peut être été surpris. C’est à cela qu’il pense en regardant la jeune femme en face de  lui. Parce qu’elle pourrait l’encaisser il n’en doute pas une seule seconde.  Mais Alec s’est habitué depuis longtemps à garder loin de lui les rares personnes auxquelles il s’est laissé attacher. Mais surtout il réalise que cela ne changerait rien si elle savait, elle serait un pion dans un échiquier dont elle ne connaissait rien, pièce maîtresse pour l’atteindre et cela il n’était pas prêt à l’accepter.

« Dans une autre vie, je ne t’aurai jamais laissé partir… » Elle lui rappelle les mots qu’il a prononcé. Les mots qu’il pensait et qu’il regrette dès l’instant où elle lui rappelle, car ce sont des mots de trop, des mots qui démontrent un attachement, des mots qui jouent contre lui aujourd’hui alors il fuit son regard qui s’accroche avec fermeté au sien, chaque muscle tendu par la tension qui se dégage à présent de cette conversation. « J’ai besoin de comprendre pourquoi… Pourquoi tu t’interdis d’être avec moi. Et cet air si… froid, indifférent… Une simple carapace pour mieux cacher des choses. Tu ne m’en laisse pas le choix Alec. Je déteste devoir en arriver là, mais j’ai besoin de comprendre ».  Il pourrait lui expliquer, lui donner les explications qu’elle ne cherche rien. Cela n’engagerait à rien. Pourtant il en est incapable, bien trop habitué à fuir, trop conscient que s’il se laisse être honnête avec elle, il aura bien trop de mal à la laisser partir.  Sa mâchoire est serrée, il recule lorsqu’elle le repousse, son regard plein de colère. Il pourrait s’expliquer mais ce n’est pas ce qu’il choisit ce soir.  Il attrape ses poignets, plante enfin son regard froid dans le sien. « Laisse tomber Mia. » Il est menaçant cette fois, les mots détachés.

Il pioche au plus profond de son cœur pour y trouver la violence, pour y trouver l’indifférence et la méchanceté et il crache les mots avec venin. « Cette histoire te regarde pas, te concerne pas. Mon passé te regarde pas. J’ai pas à me justifier. » Puis enfin il relâche ses poignets comme s’il venait de réaliser son geste,  recule de quelques pas en secouant la tête, fatigué par toute cette situation qu’il ne maîtrise pas. « C’était une mauvaise idée. De venir te voir. A l’hôpital comme aujourd’hui. » L’instant de paix est loin, oublié, il n’y a plus que les ruines, plus que les mensonges et les non dits et il n’a aucune explication à lui donner.  « Oublie tout ça Mia. Ca en vaut pas la peine. » Il est bien plus facile de fuir,  de mettre de la distance entre eux, d’oublier que quelques instants auparavant il était en train de l’embrasser. Cela lui semble bien loin. Il aura suffi d’un instant de trop. Il se détourne prêt à partir.



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