Itziar était en repos ce soir. En plein milieu de la semaine, certes, mais elle était en repos tout de même. Qui disait repos pour Itziar, voulait bien souvent dire qu'elle ne comptait pas passer la soirée chez elle, en pyjama devant la télévision avec du popcorn ou un paquet de bonbons. Si elle était en repos, elle voulait sortir et ce soir, elle était particulièrement motivée. Ca faisait un moment qu'elle n'avait pas eu l'occasion de réellement profiter d'une soirée pour sortir et faire la fête. Elle avait dû composer avec une charge de travail pour l'université qu'elle n'aurait jamais imaginée, signe que la dernière année était bien en route, qu'il n'était plus question de s'amuser et que le diplôme était de l'autre côté de la montagne. La montagne, oui. Ni plus ni moins. Pour elle, c'est ce à quoi cette année ressemblait le plus. A l'ascension d'une montagne, très haute, dont elle en distinguait à peine le sommet. Elle n'était pas à la traîne, mais elle n'était pas en avance non plus. Elle n'avait pas le loisir de se reposer sur ses acquis et elle enchaînait devoir à rendre sur devoir à rendre sans avoir vraiment le temps de souffler. Cela dit, il n'était pas question pour elle de quitter son travail au bar, elle ne pouvait pas se le permettre et même si son loyer était dérisoire, la vie ici ainsi que les frais d'admissions étaient loin de l'être. Alors, elle s'accrochait. Elle mettait certains de ses centres d'intérêts de côté. Délaissant un peu le surf et les soirées pour se consacrer à un ultime effort académique. Ce soir, cependant, il y avait une accalmie. Elle n'avait rien à rendre, rien à réviser et elle comptait bien en profiter.

Elle s'était rappelée que Knox ne travaillait pas non plus ce soir, le club dans lequel il mixait étant exceptionnellement fermé. Elle avait donc tout de suite pensé à lui pour sortir, lui avait même envoyé un sms plein d'enthousiasme, le sommant de ramener ses fesses devant l'un des bars branchés de Fortitude Valley. Malheureusement, il n'avait pas semblé partager son enthousiasme. Il était catégorique. Il n'avait pas la tête à sortir. Pas ce soir et il n'en démordrait pas. Pour Itziar, ça, ce n'était pas Knox. Depuis qu'elle le connaissait, il n'avait pas refusé une seule fois une sortie et avec Andy, c'était probablement son ami le plus fêtard. Qu'il refuse, sans même vouloir en discuter, ce n'était pas normal et c'était signe que quelque chose n'allait pas. L'espagnole n'insiste pas, mais elle n'était pas du genre à lâcher l'affaire pour autant et s'était contenté de lui répondre un "J'arrive." simple et clair, sans même lui laisser le choix avant de quitter le loft. Elle avait fait un crochet par la supérette du coin, acheté une bouteille de vodka, une brique de jus de fruits et de quoi grignoter puis elle s'était mise en route pour St. Paul's Terrace, un chemin qu'elle connaissait bien. Elle avait fait le chemin de nombreuses fois et n'avait pas besoin d'activer le GPS sur son téléphone pour trouver l'appartement de Knox. Quand on lui ouvre, elle agite son sac en plastique rempli devant son visage. "Mon petit doigt m'a dit que t'avais besoin d'un remontant." Déclare t-elle avant d'ajouter "Tu me dis ce qui va pas tout de suite et on se bourre la gueule après ?" propose t-elle avec un large sourire.

"Putain ! C’est pas vrai !" Je m’exclame alors que mon petit doigt de pieds rencontre douloureusement le pieds de la table basse de mon salon. Aujourd’hui n’est définitivement pas ma journée, et j’ai vraiment hâte que nous soyons le soir pour pouvoir aller me coucher. Depuis que je me suis levé ce matin, rien ne va comme je le veux. Tout d’abord ma machine à café s'est cassé alors que je tentais de me faire une tasse, ensuite l’évier a décidé de se mettre à fuir et j’ai dû passer près de deux heures à trouver un plombier disponible tout de suite. En plus de mes aventures du matin, je me suis levé du mauvais pied et je suis d’une humeur absolument massacrante ce qui me vaux de me prendre la tête avec une cliente dans la queue pour la caisse lorsque je vais faire mes courses. Bref, autant dire que ce n’est vraiment pas la journée pour me faire chier, et pas non plus la journée pour sortir. Une fois rentrer chez moi, je décide donc de me glisser dans un short relax et de me planter devant la télé pendant le reste de la journée. Au moins celle-ci fonctionne et il n’y a pas de risque. Je m’attrape une bière, me laisse tomber lourdement sur le canapé alors que mon téléphone bip. Un message d’Itziar qui me propose de sortir. Je lui réponds que je n’en ai pas envie et après quelques échanges avec elle, je finis par couper complètement mon téléphone.

Une presque une heure plus tard que j’entends frapper à la porte. Je laisse échapper un soupir. Je sais que ce n’est pas Mia, parce qu’elle ne sera pas de retour à l’appartement avant demain matin. Je finis par me lever et venir ouvrir la porte pour tomber sur la tête blonde d’Itziar. Pas le temps de lui demander ce qu’elle fait ici qu’elle prend déjà la parole. "Mon petit doigt m'a dit que t'avais besoin d'un remontant." Me dit-elle en me montrant la bouteille de vodka et je dois bien avouer que je n’ai pas très envie de la mettre à la porte malgré ma mauvaise humeur. "Tu me dis ce qui va pas tout de suite et on se bourre la gueule après ?" Je me pousse pour laissé entré mon amie. "Juste une grosse journée de merde." C’est plutôt bien résumé comme ca. "Mais me bourrer la gueuel semble être une bonne idée. Par contre… Autant te prévenir, je suis dans une humeur de merde." Je sais qu’elle me connaît Itziar et qu’elle sait que quand je suis mauvaise humeur je peux être vraiment chiant, mais je préfère la prévenir. Je vais chercher des verres dans la cuisine avant de venir me laisser tomber une nouvelle fois sur le canapé. "T’avais pas mieux à faire que de venir jouer à mère Theresa avec moi ?" Je lui demande en laissé échappé un petit rire. Rien de méchant dans ma phrase, juste la surpris qu’elle ne soit pas plutôt sortir faire la fête comme elle le voulait.


@Itziar Cortés de Aguilar

Est-ce qu'elle force ? Oui, sans doute un peu. Elle aurait pu très bien le laisser tranquille, envoyer un sms à un autre de ses amis et se trouver quelqu'un avec qui aller faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Cependant, elle n'en avait pas envie. Parce que quand elle avait décidé qu'elle voulait sortir ce soir, elle avait décidé que c'était Knox qui l'accompagnerait, parce que ça faisait longtemps et qu'il était toujours compliqué de faire s'accorder leurs deux emplois du temps. Elle travaillait de nuit, lui aussi, il n'y avait plus de weekend pour l'un comme pour l'autre et ils avaient tous les deux des jours de repos aléatoires en pleine semaine. Trouver un jour qui allait à l'un comme à l'autre était un défi quasiment impossible et donc quand cela se produisait, elle préférait sauter sur l'occasion. S'il ne voulait pas venir en soirée, c'était elle qui amènerait la soirée jusqu'à lui. Ce n'était pas plus compliqué que ça et ne lui demandait pas beaucoup d'effort non plus. C'était d'autant plus important pour elle que l'échange qu'elle avait eu par messages interposés avec lui lui paraissait un peu étrange, comme si quelque chose n'allait pas pour lui. Elle ne pensait à rien de grave ou tout du moins, rien qu'un petit remontant ne pourrait pas régler. Alors, elle s'imposait, sans la moindre gêne, sans la moindre honte. Elle sonnait à la porte, presque comme si elle était chez elle.

C'est sans grand enthousiasme que Knox la laisse rentrer chez lui, mais il en faut bien plus pour la décontenancer. Elle, elle est dans sa bonne humeur habituelle, à l'inverse du mood de Knox qui la prévient tout de suite. Il a passé une mauvaise journée, ne dit pas non à une cuite en bonne et due forme, mais est d'une humeur fracassante. Soit. Ce n'est pas quelque chose qui fait peur à Itziar et d'ailleurs, elle a déjà la solution à son problème de toute façon. "Journée de merde, humeur de merde et je t'apporte de la vodka de merde, la boucle est bouclée, prend un ou deux shots tout de suite, ça ira déjà mieux." Qu'elle annonce fièrement en se dirigeant vers le salon. Elle dépose son sac en plastique sur la table basse pour en sortir la bouteille d'alcool et la brique de jus de fruits. "J'ai pris aussi des nachos, ça peut pas faire de mal et ces espèces de gâteaux au cheddar qui sont peut-être une abomination." Elle hausse les épaules, elle a vu le paquet, elle a trouvé qu'il avait une bonne tête, alors, elle l'a mis dans son panier. The rest is history, comme on dit. Elle sort ses affaires et s'assoit sur le canapé, laissant à Knox tout le loisir d'aller chercher les verres dans la cuisine. Elle lève les yeux au ciel quand il revient et lui demande si elle n'avait pas mieux à faire de sa soirée. "Il faut croire que non." Répond-elle en haussant les épaules. "En plus, je serai pas une bonne amie si je te laissais tout seul à bouder alors que tu bosses pas." ajoute t-elle avant d'attraper la bouteille de vodka et d'en verser dans chacun des verres. "Allez, tiens, que tu deviennes un peu plus fun." plaisante-t-elle en lui tendant un verre. "J'suis sûre que ça pouvait pas si être si terrible que ça cette journée quand même ?" demande-t-elle, sans plaisanter cette fois-ci, s'intéressant réellement à ce qui aurait pu aller de travers pour lui aujourd'hui.

Il y a des jours comme ça ou il vaut mieux rester coucher, ou il vaut mieux rester au fond de son lit et laissé la journée se dérouler sans rien faire du tout. Aujourd’hui c’est exactement une journée comme celle-ci, une journée où je fais bien de ne rien prévoir du tout et de rester sur mon canapé. Ce n’est pourtant pas trop mon genre de refuser une soirée lorsqu’on m’en propose une, de préférer rester devant ma télé avant d’aller me coucher tôt. Pourtant, c’est exactement ce que je veux faire. Je suis, en plus de cela, fatigué, ce qui n’est d’habitude jamais le cas. Alors je m’enroule dans un plaid comme un papi et je me cale devant un film bien pourri à somnoler à moitié comme il était cinq heures du matin. Ce n’est que la sonnette de la porte d’entrée qui me fait sortir de mon canapé. Je suis un peu surpris de voir Itziar débarquer, mais à vrai dire ce n’est jamais non plus une mauvaise surprise de voir la blonde. Je connais la blonde et je sais que si elle est là, c’est qu’elle est bien décidée à passer la soirée avec moi, même si je la mets en garde sur mon humeur de la journée. Je me pousse alors pour la laisser entrer dans l’appartement. "Journée de merde, humeur de merde et je t'apporte de la vodka de merde, la boucle est bouclée, prend un ou deux shots tout de suite, ça ira déjà mieux." Un léger sourire se plante sur mes lèvres alors que je vais sortir deux verres avant de me laisser tomber sur le canapé. "J'ai pris aussi des nachos, ça peut pas faire de mal et ces espèces de gâteaux au cheddar qui sont peut-être une abomination." Je jette un coup d’œil aux gâteaux qu’elle me montre. "En fait, t’es parfaite." Je lui dis avant de rire un peu. Peut être qu’au final c’est exactement ce dont j’ai besoin, de voir quelqu’un.

Je ne peux cependant m’empêcher de lui demander si elle n’a rien à faire de mieux que de venir me tenir compagnie. "Il faut croire que non. En plus, je serai pas une bonne amie si je te laissais tout seul à bouder alors que tu bosses pas." "J’avoue, tu gagnes de points." Je lui réponds en lui adressant un clin d’œil. Malgré ma mauvaise humeur, Knox reste Knox et je ne serai pas moi si je ne charrie pas un peu Iztiar. Mais de l’avoir à me tenir compagnie, je crois que je me sens déjà un peu mieux. "Allez, tiens, que tu deviennes un peu plus fun. J'suis sûre que ça pouvait pas si être si terrible que ça cette journée quand même ?" Je laisse échapper un léger rire. "Alors, voyons voir. J’ai commencé par passer une nuit pourrie, ensuite je me suis éclaté le petit doigt de pieds sur la table basse. Ma machine à café c’est péter et mon évier à décider de se mettre à fuir." Je bois le verre qu’elle m’a donné cul-sec avant de m’en resservir un. "Oh, et je me suis pris la tête avec une petite vieille conne en allant faire quelques courses." Un deuxième shot et je relève la tête vers Itziar. "Et après j’ai décidé de rester sur mon canapé pour éviter que les choses soient pires." Je me laisse tomber en arrière. "Enfin bref, et toi, ta journée ?" Elle a surement du être meilleure que la mienne.

Il dit qu'elle est parfaite quand elle dégaine ses gâteaux apéritifs et elle affiche un large sourire. C'est comme une victoire pour elle. Knox qui lui dit ça. Ça n'arrive pas tous les jours et elle ne compte pas le lâcher si facilement, maintenant que ces mots sont sortis de sa bouche. "Je suis quoi ? J'ai pas bien entendu ! Tu peux répéter ?" Qu'elle demande déjà, sourire narquois sur les lèvres, yeux de biche alors qu'elle saisit le paquet de nachos sur la table pour l'ouvrir. Elle prend une chips dans le paquet avant de le tendre à Knox pour qu'il en fasse de même. On ne boit pas d'alcool le ventre vide, c'est une règle d'or et même si ce n'est pas un seul et unique nachos qui va faire une différence, c'est un peu comme si elle n'allait pas complètement à l'encontre de ses principes. L'important finalement, dans tout ça, c'est qu'elle soit convaincue elle-même. Elle n'avait rien de mieux à faire ce soir. Elle n'avait pas envie de faire autre chose non plus et elle choisirait un Knox de mauvaise humeur plutôt qu'une soirée seule chez elle devant sa télévision en train de se goinfrer de pop corn. Elle est têtue en plus et si elle a en tête de faire quelque chose, il est extrêmement compliqué de lui faire changer d'avis. Lui, il n'a pas d'autre choix que de faire avec. Parce qu'elle s'est un peu -beaucoup- imposée chez lui ce soir, mais finalement, au fil des minutes, elle a comme l'impression que ça ne le gêne pas tant que ça. Que sa mise en garde en ouvrant la porte quelques instants plus tôt n'était peut-être que du vent. Elle en est encore plus sûre quand il lui fait remarquer qu'elle gagne des points alors qu'elle est déjà en train de leur remplir un verre pour vraiment marquer le début de cette soirée. "Oulah, mais quelle mouche t'as piquée, pourquoi tu me carresses dans le sens du poil depuis que je suis arrivée ? T'as un service à me demander ?" demande-t-elle en plaisantant. Ce n'était pas vraiment le genre de Knox ça, il était plutôt du genre à la taquiner, alors soit il y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas pour lui aujourd'hui, soit il s'apprêtait à lui demander quelque chose en tentant d'abord de se la mettre dans la poche, juste au cas ou.

Ca la fait rire cependant, mais elle retrouve très vite son sérieux pour lui demander ce qui n'allait pas dans sa journée. Elle le connaissait plus chill comme mec, pas le genre à se laisser abattre par quelques désagréments et elle ne savait donc pas trop s'il avait vraiment passé une mauvaise journée, de celles qui n'arrivent qu'une fois de temps en temps, mais surtout quand on ne s'y attend pas, ou s'il en faisait un peu des caisses. Dans le doute, elle demande, parce qu'elle ne compte pas le tacler et en rajouter une couche s'il s'est réellement passé quelque chose. Elle était là pour lui remonter le moral et noyer sa mauvaise humeur dans l'alcool, rien de plus. Elle n'est pas déçue de la réponse, il lui en donne pour son argent et elle jette rapidement un œil à son téléphone portable, histoire de vérifier la date du jour, comme si elle avait omis qu'aujourd'hui était un vendredi treize ou quelque chose dans le genre. En revanche, rien à déclarer. Elle était formelle, c'était seulement Knox qui avait un karma terrible qui lui revenait finalement en pleine figure aujourd'hui sans raison particulière. Elle sourit cela dit, parce qu'il n'y a pas mort d'homme, qu'il n'est pas malade ou quoi que ce soit et qu'après cette petite soirée ainsi qu'une bonne nuit de sommeil, tout devrait rentrer dans l'ordre. "Aww non pauvre chouchou." Lui répond-elle en faisant la moue. Elle se moque un peu de lui, il n'y a pas de doute. "Les planètes étaient visiblement pas alignées pour toi aujourd'hui ! Mais voit le bon côté des choses, avec toutes ces galères en une journée, tu devrais être tranquille pour un moment." ajoute t-elle en souriant. C'était passé de toute façon, il n'y avait pas de quoi rester bloqué sur les mésaventures du jour. "Par contre, pour ta machine à café et ton évier, j'peux rien pour toi, c'est pas mon domaine là. Je ferai plus de mal que de bien." Elle pourrait tout au plus, faire une brève recherche sur internet pour lui trouver un plombier, là, il ne risquerait pas grand-chose. Puis il lui retourne la question, il s'intéresse à sa journée à elle. Rien de bien fou de son côté et vu ce qu'il lui est arrivé à lui, elle est bien loin de s'en plaindre. "Moi rien de bien intéressant. J'ai rien fait en fait, à part faire les courses pour venir t'embêter. Sinon ce weekend j'ai rencard avec ce mec canon avec qui j'ai matché sur Tinder il y a trois jours, il m'a dit qu'il était bi, donc si tu veux quand j'ai fini je te l'envoie." Propose-t-elle, ouvrant son téléphone pour montrer une photo du bellâtre à Knox.

"Je suis quoi ? J'ai pas bien entendu ! Tu peux répéter ?" Je lève les yeux au ciel en riant légèrement. Elle peut rêver pour que je répète ce que je viens de dire, mais cela n’en demeure pas moins vrai. J’ai de la chance d’avoir Itziar comme amie, avec elle rien n’est jamais prise de tête. On se taquiner, on se cherche, elle m’accepte comme je suis et dans le fond, lorsque j’ai besoin d’elle, elle répond toujours présent. Elle est même capable de supporter ma mauvaise humeur ce qui n’est vraiment pas donner à tout le monde, c’est bien connu. Je lui pique des chips. "Va pas prendre la grosse tête va, ca te rendrais encore plus moche." Que je lui réponds avec un clin d’œil. Itziar est loin d’être moche, très loin d’être moche, mais ca non plus je ne vais pas lui avouer, même si elle le sait surement déjà. Au final, je suis plus contente qu’elle ai débarqué, de ne pas être seul chez moi devant mon film pourri et en plus, elle a apporté de la booze, alors on va pouvoir picoler. Je lui dire alors qu’elle gagne des points comme amie parce qu’elle a débarqué malgré le fait que je lui ai dit ne pas être de bonne humeur. "Oulah, mais quelle mouche t'as piquée, pourquoi tu me carresses dans le sens du poil depuis que je suis arrivée ? T'as un service à me demander ?" Je ris à nouveau. "T’y habitue pas trop, tu risques d’être déçu hein." Parce que si je suis gentil avec elle, ce n’est que souvent temporaire et que je vais finir par de nouveau venir la faire chier d’ici quelques minutes.

Je lui explique alors ce qu’il se passe depuis ce matin, ce qui me fout de si mauvais humeur et comme je m’y attendais, elle se moque de moi. "Aww non pauvre chouchou." Et en tant que Knox qui se vaut, je lui fais un magnifique fuck, avec un immense sourire sur les lèvres. Rien de vraiment méchant, mais nous revoilà à nous chercher, comme c’est toujours le cas. "Les planètes étaient visiblement pas alignées pour toi aujourd'hui ! Mais voit le bon côté des choses, avec toutes ces galères en une journée, tu devrais être tranquille pour un moment. Par contre, pour ta machine à café et ton évier, j'peux rien pour toi, c'est pas mon domaine là. Je ferai plus de mal que de bien." Je ris un peu avant de répondre en la cherchant à mon tour. "Même si tu savais y faire, je t’aurais pas laissé faire. Une fille au plombage, c’est pas une bonne combo." Je lui dis avant de m’enfiler un shot et de rire. J’aime bien faire chier la blonde, parce qu’elle ne se vexe jamais, elle ne prend jamais les choses mal, même si je lui fais des réflexions sexistes juste pour l’emmerder. Itziar est féministe et je sais que cela va la faire un peu réagir, même si je n’en crois pas un mot.

Je lui demande alors à son tour ce qu’elle a fait de sa journée. "Moi rien de bien intéressant. J'ai rien fait en fait, à part faire les courses pour venir t'embêter. Sinon ce weekend j'ai rencard avec ce mec canon avec qui j'ai matché sur Tinder il y a trois jours, il m'a dit qu'il était bi, donc si tu veux quand j'ai fini je te l'envoie." Je jette un coup d’œil à la photo qu’elle me montre. "Pas mal Cortés. J’attends que t’es fini alors." Ce n’est pas la première fois que l’on se refile des numéros de gens de coups d’un soir et même si des gens pourraient trouver cela bizarre, à mes yeux ca ne l’est pas. "Je vais surement sortir demain soir d’ailleurs, si tu veux venir."

"T'es juste jaloux !" qu'elle lui lance en lui tirant la langue quand il lui dit qu'elle serait encore plus moche si elle prenait la grosse tête. Elle n'a jamais eu de problème avec son apparence, n'a jamais réellement complexé sur quoi que ce soit, se souciant bien peu du regard des autres. Sans doute le résultat de ses parents la traitant comme la huitième merveille du monde. Elle n'a jamais eu de soucis avec son image. Elle se trouve belle, c'est tout ce qui lui importe. Cependant, ça l'amuse de taquiner Knox et le contredire était presque devenu une passion à ce stade. Il fallait bien le reconnaître. Elle y allait tout de même doucement aujourd'hui puisqu'il avait passé une mauvaise journée selon ses dires et elle ne voulait pas abuser non plus avant de savoir s'il y avait quelque chose de grave ou pas. Puis il la met en garde. Il ne faut pas qu'elle s'habitue à ses compliments et ça la fait rire. Elle sait les recevoir, mais elle sait aussi qu'ils sont temporaires. Qu'un compliment en sa faveur était bien souvent suivi par quelques petites piques. Loin de la vexer, c'était de bonne guerre pour elle et elle savait que ce n'était qu'un jeu entre eux. Il n'y avait pas vraiment de règles, mais elle était loin d'être en reste, ça, c'était certain. "T'inquiètes, j'en profite à l'instant T, mais je me fais pas de film, il m'a fallu trois minutes pour te cerner." Lui répond-elle en riant. Elle ne se rappelle pas un seul moment où il n'y avait pas eu cette dynamique entre eux, même la première fois qu'ils s'étaient vus, ils avaient commencé comme ça et ils ne s'étaient pas encore entre-tués. Il fallait donc en conclure que ça fonctionnait pas mal comme ça.

Elle se moque de lui, c'est certain, il n'y a aucun doute possible, mais c'est surtout une manière de le faire relativiser. C'est comme ça qu'elle voit les choses. Tant qu'il n'y a pas de mort ou de blesser, ou d'évènement réellement traumatisant, il n'y a pas de quoi se ruiner le moral et certainement pas de quoi rester bloqué dessus. C'est peut-être une manière un peu particulière de réagir, parce qu'elle aurait pu le brosser dans le sens du poil, compatir, parce que certaines personnes ont besoin de ça, mais c'est Itziar et Itziar, elle ne sait pas faire semblant. Elle ne sait pas vraiment compatir pour ce genre de choses. Elle écoute volontiers, mais elle n'a pas de meilleure solution que d'en rire, boire un coup et passer à autre chose. Elle y ajoute un peu de philosophie aussi. Il a eu sa dose de malheurs, il devrait avoir la paix pour un moment, c'est comme ça que ça fonctionne non ? Elle ne peut rien faire pour son évier et sa machine cassée cela dit, ça, même avec un parfait alignement des planètes, il va sans doute respectivement avoir besoin d'appeler un réparateur et d'en changer. Il y avait pire aussi, une fois de plus. En revanche, elle prend un air choqué quand il lui dit qu'il ne l'aurait jamais laissé toucher à quoi que ce soit. "Pardon ?" demande-t-elle ajoutant des gestes pour un peu plus d'effet dramatique. "Knox Baxton ? Oserais tu dire que les femmes ne peuvent pas faire de bricolage ou de travail manuel ? Tu veux que j'aille casser ta douche et la réparer pour te prouver que tu as tort ?" ajoute-elle même s'il y avait exactement zéro possibilité qu'elle soit capable de réparer la douche une fois cassé. Ce n'était pas parce qu'elle n'avait rien de la femme badass capable de tout faire qu'il n'y en avait pas. C'était une féministe dans l'âme qui était viscéralement persuadée que les femmes n'avaient absolument rien à envier aux hommes et ça, elle le crierait haut et fort s'il le fallait.

La jeune espagnole se ressert un verre, qu'elle avale aussitôt avant de raconter sa journée à Knox. Il n'y a pas grand-chose à dire. Finalement, elle a une vie plutôt ordinaire, plus proche de la routine qu'autre chose ce qui est loin de lui déplaire quand elle y réfléchit. Elle se plait dans son petit rythme de vie. Elle a un rencard quand même ce weekend, un plan cul, rien de plus, mais c'est quelque chose qu'il est important de mentionner, encore plus quand le mec est canon et qu'elle peut le mettre sous le nez de Knox pour le faire baver aussi. Elle partage cela dit et n'a aucun problème à lui proposer le numéro une fois qu'elle aura eu sa part. "Bien sûr pas mal, j'ai certains standards quand même !" lance-t-elle avant d'ajouter "Après t'es pas obligé d'attendre non plus" Elle le regarde droit dans les yeux, lui fait un clin d'oeil dans le plus grand des sérieux avant de se mettre à rire. Puis il lui dit qu'il sort demain et ça, ça ne rentre pas dans l'oreille d'une sourde. "Bien sûr que je veux venir. Je bosse pas. Je dois remplacer Josh la semaine prochaine donc on a échangé nos shifts." Ce qui l'arrange au final, ce n'est pas tout le temps qu'elle se retrouve avec deux soirs de libres à la suite. "Tu as une idée d'où tu veux aller ?" Non pas que ça ait grandement de l'importance pour elle, mais tout de même, elle aime bien savoir à l'avance.

"T'es juste jaloux !" Je laisse échapper un rire. J’aime vraiment charrier Itziar, trouver les trucs pour la faire réagir, mais c’est un jeu entre nous. "Jaloux de quoi ? Tu m’as regardé. Je suis BG, tu le sais bien." Et je bombe le torse, je fais mon fier avant de rire. Je sais que je plais, je n’ai jamais eu de problème à m’accepter, et j’aime bien faire comme si j’étais sûr de moi à cent pourcent. Pourtant, personne ne l’est. Même le mec le plus beau du monde doit avoir des doutes sur lui-même. Je fais toujours le mec sur de moi, parce que ca marche très souvent avec les femmes, mais je suis loin de l’être en réalité. J’ai des insécurités, comme tout le monde, mais je préfère souvent en rire que de me miner le moral à cause de cela. Aujourd’hui est d’ailleurs un de ses jours, ou rien ne va, mais avoir Itziar chez moi me remonte le moral et me fait du bien. C’est plutôt cool de savoir que je peux compter sur elle, qu’elle débarquerait même quand je suis d’une humeur massacrante. "T'inquiètes, j'en profite à l'instant T, mais je ne me fais pas de film, il m'a fallu trois minutes pour te cerner." Je laisse échapper un nouveau rire. "Avoue que tu te ferais chier avec moi si j’étais tout lovey dovey et que je te faisais des compliments tout le temps." C’est une bonne excuse pour expliquer pourquoi j’aime l’emmerder autant. Et puis comme on dit : « qui aime bien, chatie bien ».

Je lui parle alors rapidement de la journée pourri avant de lui demander comment c’est passé la mienne, sûrement bien mieux, je l’espère du moins. Et puis elle me dit qu’elle n’aurait sûrement servi à rien pour fixer mon évier de cuisiner et j’en profite une nouvelle fois pour la charrier, pour lui dire que les femmes ne sont pas doué en plomberies. Je n’en pense pas un mot bien, parce que je suis certain que ma sœur se débrouille mieux que moi dans ce domaine, mais je n’en dis rien. "Pardon ?" Je ris un peu, alors qu’elle prend un air offusquée. "Knox Baxton ? Oserais tu dire que les femmes ne peuvent pas faire de bricolage ou de travail manuel ? Tu veux que j'aille casser ta douche et la réparer pour te prouver que tu as tort ?" Je lève les yeux au ciel. "J’ai même pas envie de te voir essayer de réparer quoi que ce soit. Et puis, si tu me casses ma douche tu payes pour le plombier." Je lui tire la langue avant d’ajouter. "Faudrait pas que tu te cases un ongle." Je suis féministe moi aussi dans le fond, je suis toujours le premier à croire que les femmes sont égales aux hommes, qu’elles sont tout aussi capable et qu’elles méritent bien plus de recognition, mais j’aime bien trop embêter la blonde pour l’avouer.

Elle me parle alors du mec avec qui elle a matché sur tinder, celui qui est bi et dont elle pense qu’il me plairait. Aussi bizarre que cela puisse paraître, Itziar et moi avons des goûts assez similaire lorsqu’il s’agit de mecs. "Bien sûr pas mal, j'ai certains standards quand même ! Après t'es pas obligé d'attendre non plus." Je sais qu’elle n’est pas sérieuse, mais pourtant, elle me tente. "C’est dangereux ce que tu fais là. Ca pourrait me plaire ce que tu proposes." Je lui réponds en lui faisant un clin d’œil pour laissé planer le doutes de savoir si je suis sérieux ou si ce n’est qu’une blague. Puis je lui propose ensuite de sortir un autre soir de la semaine, parce que même si aujourd’hui je ne suis pas d’humeur, demain est un autre jour. "Bien sûr que je veux venir. Je bosse pas. Je dois remplacer Josh la semaine prochaine donc on a échangé nos shifts. Tu as une idée d'où tu veux aller ?" "Je pense qu’on pourrait faire comme d’hab non ? Ou alors tester la nouvelle boite qui a ouvert en centre ville." Je lui propose. "Peut être que tu pourrais inviter ton mec tinder." J’ajoute pour continuer à la chercher.

Elle ne répond rien, Itziar, elle se contente de faire la moue. L'expression sur son visage traduit parfaitement ce qu'elle aurait pu dire avec des mots. Elle le taquine bien entendu. Encore un peu plus. Il n'a aucune raison d'être jaloux. Il a raison. Il est bel homme. Il a raison une fois de plus et si ce n'était pas Knox en face d'elle, elle le confirmerait en un quart de seconde. Mais, c'était Knox, elle ne pouvait pas lui accorder ce plaisir-là. Elle se contente donc de faire une moue qui pourrait vouloir dire l'important c'est d'y croire. Puis elle hausse les épaules : si tu le dis. Parce qu'à un moment donné, elle ne peut pas inlassablement le contredire, il la contredirait aussi et demain matin, ils seraient encore tous les deux sur le canapé, la bouteille de vodka même pas entamée. Ca, ce n'était pas envisageable et à défaut de trouver une répartie qui couperait le sifflet de l'australien, elle lui accorde cette petite victoire. Ce n'est que partie remise. Parfois il faut savoir perdre une bataille pour gagner la guerre. Une bataille ou deux, d'ailleurs, parce que finalement, elle ne peut pas non plus contredire Knox sur ce qu'il lui dit ensuite. "J'avoue même que si t'étais pas comme tu es, je serai même pas là." Lui répond-elle honnêtement en riant. La jeune espagnole était peut-être un peu masochiste, mais elle n'avait pas tendance à se vexer facilement, n'avait aussi aucun problème à rendre coup pour coup sans le prendre personnellement, alors c'était une dynamique qui fonctionnait pour elle. Ca l'amusait beaucoup et même s'il passait les trois quarts de son temps à la charier, elle savait bien qu'au fond, Knox l'appréciait.

Elle l'apprécie aussi, c'est pour ça qu'elle l'écoute parler de sa journée et qu'elle en a réellement quelque chose à faire. Même si elle se moque, même si elle aurait pu être un peu plus compatissante avec lui. C'est important pour elle de savoir ce qui n'allait pas pour lui aujourd'hui. Si c'était quelque chose de grave, elle n'aurait pas plaisanté. Elle savait tout de même faire la part des choses. S'il avait été question d'un accident, d'une maladie, d'une mort ou de quelque chose de tout aussi sérieux, il était évident qu'elle n'aurait pas répondu de la même façon. Parce qu'il restait l'un de ses amis avant tout et c'était plus important que lui envoyer des piques gratuites. Cependant, comme elle juge qu'il n'y avait rien eu de grave, elle joue la carte de l'humour, n'allant pas jusqu'à se proposer pour réparer son évier. Il ne fallait tout de même pas abuser. Les limites de son amitié étaient là. "Attends, moi qui essaye de réparer l'évier et n'y arrive pas, j'suis sûre que ça pourrait être le début d'un très mauvais film de boules." Lui répond-elle en riant avant d'ajouter "En revanche, merci de t'inquiéter pour mes ongles ! Tu sais combien ça coûte une manucure comme ça toutes les trois semaines ? Je me passe volontiers d'y aller plus souvent." Elle rit encore un peu plus, même si elle est sérieuse finalement et qu'il n'aurait pas pu voir plus juste en mentionnant ce détail. Elle n'avait jamais été du genre à se salir les mains, pas manuelle pour un sous et c'était bien l'une des choses qui ne changerait probablement jamais chez elle.

Ce qui ne semblait pas changer non plus, c'était cette addiction aux applications de rencontres et coups d'un soir qui ne mènerait nulle part. Elle était faible. Elle passait son temps à désactiver et réactiver son compte. Une soirée d'ennuis et elle était de nouveau les yeux rivés sur son téléphone à swiper à droite ou à gauche en fonction de la photo qui apparaissait sous ses yeux. Ça avait été le cas il y avait quelques jours de ça et depuis elle dialoguait avec Jackson qui cherchait comment occuper son samedi soir. Elle était libre, et le reste ne nécessitait même pas d'explication. Elle était du genre à partageait cela dit, comme elle venait de proposer à Knox en plaisantant. "Pourquoi dangereux ? C'est moi qui propose c'est que ça ne me fait pas peur !" Répond-elle. Il n'y avait jamais eu de ça entre eux, mais ça l'amusait de prétendre, ça n'impliquait rien de toute façon. Parler soirée en revanche, ça c'était bien plus sérieux. Bien plus concret aussi et il avait toute son attention, c'était comme s'il savait exactement comment lui parlait. Elle était toujours partante pour sortir, ça allait de soi. "Les deux me vont. A la limite on peut se poser dans un bar pour commencer et bouger en boite plus tard. T'as entendu des retours sur la nouvelle boite toi ?" Elle n'avait pas eu d'avis de personne qui y avait mis les pieds et ne savait donc pas si ça valait le coup ou pas. Cependant, elle venait d'ouvrir et c'était toujours intéressant à tester au moins une fois. Dans le pire des cas, rien ne les forçait à rester au même endroit toute la soirée. Les possibilités n'étaient pas ce qui manquait. "Bah c'est pas que je veux pas lui proposer, c'est que je veux pas que tu te retrouves à tenir la chandelle, à moins que regarder ce soit ton truc." Lui lance-t-elle l'air de rien en haussant les épaules.

J’aime bien l’emmerder Itziar, j’aime bien la charrier et je crois que si on le voulait on pourrait se renvoyer la balle pendant des heures. Si certaines personnes ne me supportent pas parce que je fais toujours comme si je suis sûr de moi tout le temps, Itziar elle sait gérer, et elle a la réparti pour me répondre. Heureusement elle n’est pas susceptible non plus et plutôt que de prendre la mouche comme certaines personnes dans ma vie, elle prend ce que je dis avec légèreté et se fou de ma gueule en retour. Alors après quelques petits compliments, je lui dis de ne pas prendre la grosse tête et je tente de la faire redescendre en riant un peu. "J'avoue même que si t'étais pas comme tu es, je serai même pas là." Je mets la main sur mon cœur et fait semblant d’être choqué. "Serait-ce un compliment ? Mais mademoiselle Cortes, serait-ce un compliment ?" Je lui dis en riant un peu. Après tout, j’apprécie Itziar et elle le sait. Je ne me lit pas forcément facilement aux gens, mais avec Itziar ca avait été un peu une amitié instantanée parce que dans le fond, je crois qu’on se ressemble beaucoup, on fonctionne un peu pareil.

Je sais que je peux compter sur Itziar, cela fait un moment que je le sais, mais de la voir débarquer alors que je ne suis pas dans la meilleure des humeurs me le prouve encore une fois. Elle est là, répondant présente alors que je ne suis sûrement pas la meilleure des compagnies qu’elle pourrait avoir. Pourtant de la voir, qu’elle ai quand même pris la peine de venir me fait vraiment plaisir. Je lui raconte alors ma journée, qui n’a rien eu de bien dedans à part l’arrivée de mon amie et comme je m’y attendais, elle se moque un peu de moi, mais je me contente de lever les yeux au ciel, sans me vexer. C’est ca que j’aime chez Itziar, pas de mot pour me prendre en pitié, elle se fou juste de ma gueule. "Attends, moi qui essaye de réparer l'évier et n'y arrive pas, j'suis sûre que ça pourrait être le début d'un très mauvais film de boules." Je me mets à rire, j’avoue que je ne l’avais pas venir celle-ci. "En revanche, merci de t'inquiéter pour mes ongles ! Tu sais combien ça coûte une manucure comme ça toutes les trois semaines ? Je me passe volontiers d'y aller plus souvent." Je lève les yeux au ciel. "Ah lala, t’es bien une nana toi." Que je réponds en riant un peu. Je ne comprendrais jamais cette obsession avec les manucures.

Puis bien rapidement, on en vient à parler de site de rencontre et de la nouvelle rencontre de la blonde. C’est surement l’un des sujets qui vient au moins une fois à chaque fois que l’on se voit. Itziar est un peu comme moi pour cela aussi, même si elle couche un peu à droite et à gauche, elle ne se pose pas et à vrai dire, je ne sais même pas si c’est quelque chose qu’elle chercher, je ne lui ai jamais vraiment demandé. "Pourquoi dangereux ? C'est moi qui propose c'est que ça ne me fait pas peur !" "Tu sais qu’après l’expérience Knox, tout le reste risque de te décevoir ?" Je lui réponds avec un clin d’œil et un petit rire avant de prendre un shot qu’elle vient de remplir. Il est vrai que les amies féminines dans ma vie avec qui je n’ai pas couché son très rare, je crois d’ailleurs qu’il se compte au nombre de deux : Mia et Itziar. Je change cependant de sujet et lui propose de sortir demain. Si ce soir je ne suis pas d’humeur, demain est un autre jour. "Les deux me vont. A la limite on peut se poser dans un bar pour commencer et bouger en boite plus tard. T'as entendu des retours sur la nouvelle boite toi ?" J’hoche la tête. "Un peu, il parait que c’est pas mal, mais je crois que c’est une population assez uppé, donc je sais pas si ca nous plaira. " Je lui réponds. Être DJ pour une boite de nuit à de bon points, j’en apprendre pas mal sur les autres bons plans de la ville. "Bah c'est pas que je veux pas lui proposer, c'est que je veux pas que tu te retrouves à tenir la chandelle, à moins que regarder ce soit ton truc." Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel. "Voyons Cortes, tu sais bien que je suis dans l’action et pas dans le passif. Pourquoi regarde quand on peut faire ?" Un nouveau clin d’œil.

Une autre moue, une de plus. Parce que clairement, il est en train de prendre le dessus sur ce coup-là, mais qu'elle ne compte pas non plus s'avouer vaincue. Est-ce qu'elle venait de lui faire un compliment ? Ce n'était pas impossible. Ça dépendait de comment on prenait les choses. Elle n'avait pas dit noir sur blanc qu'il avait une personnalité qu'elle appréciait, elle avait simplement sous-entendu que s'il était tout lovey dovey, elle lui trouverait bien moins d'attrait. Était-ce un compliment ? Dans un sens, oui. Allait-elle le reconnaître à voix haute ? Absolument pas. Il n'aurait rien d'autre que cette moue qui voulait dire 'je ne sais pas, peut-être' en guise de réponse. Elle était encore bien trop sobre pour lui déclarer tout son amour comme ça, sans aucune plaisanterie. Il aura sans doute plus de chance un peu plus tard, quand elle aura avalé quelques shots et aura complètement oublié de manger les gâteaux apéritifs qu'elle avait amenés pour aller avec l'alcool. Même si elle ne le dit pas, il peut compter sur elle, sa présence ici ce soir le reflète probablement. Si ça avait été quelqu'un d'autre, elle serait sortie et ne se serait pas déplacée avec des remontants pour savoir ce qui n'allait pas. Elle n'aurait pas insisté non plus quand il avait refusé de sortir, aurait pu répondre un 'ok pas de souci.' avant de passer à autre chose, composer un autre numéro sur son téléphone pour se trouver un nouveau compagnon de soirée. L'important n'avait pas été de sortir, mais de faire quelque chose avec Knox. C'était comme ça qu'elle exprimait qu'elle l'appréciait, plus qu'en le caressant dans le sens du poil et en le couvrant de compliments et autres petits noms affectueux. Elle n'a pas le temps de s'embarrasser de ça elle, pas avec lui du moins. Elle est bien plus occupée à lui trouver des solutions efficaces à ses problèmes ainsi qu'à lui prouver par A et B qu'elle aurait été plus que capable de réparer son évier si elle l'avait voulu. Même si, effectivement, personne n'y croyait, elle pouvait toujours essayer. "Oh la la, tout de suite les clichés ! T'sais qu'il y a plein de mecs qui se font des manucures ? Ils ne ressortent pas forcément avec du vernis, tu peux juste prendre soin de tes mains hein. Tu devrais essayer un jour j'suis sûre t'y prendrais goût." Et elle était plus que convaincue de ce qu'elle disait. Lorsqu'il était question de se faire chouchouter, il n'y avait plus d'hommes ou de femmes et n'importe qui pouvait apprécier l'expérience. Certes, le vernis à ongles, flashy ou pas n'était pas du goût de tout le monde, mais se faire masser les mains à la fin de la manucure n'avait pas de prix.

Elle lui parle de son date Tinder ensuite, parce que ça aussi c'est une habitude. Quand il y a moyen de partager, il n'y a pas de raison qu'elle garde tout pour elle. Elle est généreuse quand même et pas égoïste pour un sous. S'il y en a pour elle, il y en a pour les autres, ou au moins pour Knox. Elle plaisante cela dit quand il lui dit qu'il est pas obligé d'attendre et qu'elle n'a pas peur du tout. Ça ne l'étonne même pas que le jeune homme profite de l'occasion pour vanter ses performances. Ça la fait rire d'ailleurs. "Ah oui ? T'es bon à ce point-là ? T'es sûr ? Comment ça se fait que je vois aucune groupie te suivre pour en redemander ?" Demande-t-elle, venant croiser les bras sur sa poitrine, comme si elle attendait de réelles explications, comme si elle avait découvert le mensonge de l'année et qu'elle attendait qu'il se justifie pour se rattraper. Elle attend qu'il réponde puis elle attrape le shot qu'elle venait de remplir un peu plus tôt pour le porter à sa bouche et en boire le contenu. Elle dépose le verre sur la table basse avant de se tourner vers Knox et de reprendre avec tout le sérieux du monde "T'sais que d'expérience, ceux qui se vantent le plus, hommes ou femmes confondus, c'est souvent les pires au lit en vrai ? C'est un peu comme ceux qui s'achètent de grosses voitures pour compenser. Ca se vérifie assez souvent." Elle sourit. Elle ne dit pas qu'il est mauvais. Elle dit simplement qu'il se vante beaucoup. Rien de plus. Puis elle passe à autre chose, l'air de rien, la mine fière. Il propose une soirée pour demain et il sait comment lui parler. Il en faut bien peu pour la motiver. Elle est toujours partante, si elle est libre. La question ne se pose même pas. Elle s'intéresse tout de même à l'endroit qu'il propose, parce qu'il y a quand même quelques endroits dont elle n'est pas fan et elle préfère le dire directement plutôt qu'une fois devant l'entrée. Elle n'a pas réellement entendu parler du nouveau club cela dit, mais ce n'est pas étonnant. Elle n'a pas eu l'occasion de beaucoup sortir ces derniers temps. "On peut toujours aller jeter un œil, histoire de se faire une idée. A la limite, on y va en début de soirée, comme ça si c'est pas ouf, on peut partir et finir ailleurs." Ils préfèrent les trucs branchés sans pour autant que ce ne soit trop guindé. Il y avait une époque où Itziar aurait été comme un poisson dans l'eau dans une boîte huppée, maintenant, ce n'était plus son monde et elle se rendait compte du fossé qui la séparait de ce monde-là en un coup d'œil. Elle n'avait plus les mêmes soucis, plus les mêmes préoccupations et ça faisait toute la différence. "Plus ça va, plus j'ai l'impression que tu serais pas contre un plan à trois là ! Tu m'as l'air insistant, j'suis à deux doigts de lui envoyer un message pour demain." Lui répond-elle en plaisantant. "Mais imagine ça le fait fuir ? Tu m'auras cassé mon plan et il me restera quoi ?" demande-t-elle. Parce qu'au final, ils parlaient, ils parlaient, mais le type n'avait rien demandé dans tout ça.

Des fois je me dis qu’on dirait deux gamins qui se chamaille pour savoir qui est le meilleur quand on se retrouve avec Itziar. Mais si ce n’était pas comme cela entre nous, je crois que cela ferait bien longtemps que je m’ennuierais en sa présence. Alors quand elle me fait à ce qui ressemble bien à un compliment, je lui fais remarquer et je la taquine gentiment, mais elle ne me répond qu’avec une moue, sans donner de réponse. Je ris un peu, au moins ma journée se fini mieux que ce qu’elle aura été le reste du temps. Je m’enfiler quelques shots de la liqueur que la blonde a apporter et fourre quelques chips dans ma bouche avant de me moquer encore un peu d’elle en la traitant de nana. "Oh la la, tout de suite les clichés ! T'sais qu'il y a plein de mecs qui se font des manucures ? Ils ne ressortent pas forcément avec du vernis, tu peux juste prendre soin de tes mains hein. Tu devrais essayer un jour j'suis sûre t'y prendrais goût." Je lève les yeux au ciel mais laisse échapper un léger rire avant de prendre la parole. "Elles sont très bien mes mains, pas besoin de manucure." Je lui réponds. Je ne suis pas contre l’idée en vrai, parce que je ne suis pas du genre : ‘le rose c’est pour les filles et le bleu pour les garcons’, mais j’aime bien chercher Itziar sur ce sujet. Elle qui est si féministe dans l’âme, il est assez facile de lui chercher les poux sur cela. "Mais si tu me l’offres, peut être que je pourrais venir avec toi." Que j’ajoute avant d’enfiler un autre shot.

Et puis elle me montre le mec avec qui elle parle sur Tinder. C’est presque un rituel entre nous il faut croire, si ce n’est pas moi qui lui envoie des gars après m’être amusé, c’est elle qui le fait. Ça ne m’a jamais déranger de faire ça avec Itziar, je suppose que cela pourrait en gêner certains, mais pas nous. "Ah oui ? T'es bon à ce point-là ? T'es sûr ? Comment ça se fait que je vois aucune groupie te suivre pour en redemander ?" Je ris à nouveau. "Parce que je sais m’en débarrasser des groupies, et que je suis toujours très clair le lendemain que c’était juste pour la nuit. Ca m’a valu plus de pleur que ce que tu pourrais croire." Je me vante encore un peu, parce que je n’en fait pas tant pleurer que ca, mais ca arrive de temps en temps. "T'sais que d'expérience, ceux qui se vantent le plus, hommes ou femmes confondus, c'est souvent les pires au lit en vrai ? C'est un peu comme ceux qui s'achètent de grosses voitures pour compenser. Ca se vérifie assez souvent." La blonde ne semble visiblement pas décidé à être d’accord avec moi sur mes performances alors je relève le regard vers elle, à mon tour avec un regard plutôt sérieux. "Tu sais que si t’as des doutes, je peux toujours te montrer de quoi je suis capable." Je lui fais un clin d’œil parce que je sais bien qu’Itziar et moi on en arrivera jamais là, du moins, pas que je le pense. Nous sommes amis, de bons amis et gâcher cela serait dommage, même si d’ordinaire elle serait tout à fait mon style. Je lui propose alors de sortir demain soir, d’aller faire un tour en boite. "On peut toujours aller jeter un œil, histoire de se faire une idée. A la limite, on y va en début de soirée, comme ça si c'est pas ouf, on peut partir et finir ailleurs." J’hoche simplement la tête et me laisse retomber dans mon canapé. "Plus ça va, plus j'ai l'impression que tu serais pas contre un plan à trois là ! Tu m'as l'air insistant, j'suis à deux doigts de lui envoyer un message pour demain. Mais imagine ça le fait fuir ? Tu m'auras cassé mon plan et il me restera quoi ?" Je laisse échapper un rire. Je ne sais pas vraiment si je serais du genre à essayer ce genre d’expérience un jour, peut être, peut être pas, mais je laisse planer le mystère. "Ca serait dommage de le faire fuir." Je lui réponds avec un simple nouveau clin d’œil.

Une fois de plus, elle le regarde, sourcil interrogateur levé vers le jeune homme. "Elles sont peut-être bien, mais elles pourraient être mieux, pourquoi se contenter du minimum ?" demande-t-elle, comme si elle lui posait une colle. Il était certain qu'elles n'avaient rien qui clochait ses mains, elles étaient normales, des mains qu'on ne soigne pas plus que cela, mais qu'on ménage quand même un peu. Ça n'avait pas grande importance pour elle, cela dit, et elle insistait plus par plaisir de le contredire. En réalité, elle n'en voyait jamais beaucoup des hommes quand elle allait se faire les ongles une fois toutes les trois semaines. S'ils représentaient dix pour cent de la clientèle, c'était sans doute beaucoup. Cependant, elle était persuadée qu'il pourrait apprécier l'expérience en elle-même. Se faire chouchouter pendant quarante-cinq minutes était toujours agréable et un très bon moyen de se détendre. "Si ce n'est que ça, je t'emmène avec moi la prochaine fois que j'y vais, tu vas voir, tu vas finir accros." Lui déclare-t-elle. Si ce n'était que ça, elle lui offrait volontiers sa première manucure pour qu'il puisse se rendre compte à quel point ça pouvait être appréciable. Puis bien entendu, ce serait une occasion de plus pour se moquer de lui, alors, elle n'était pas du genre à laisser passer sa chance. Surtout quand il s'agissait de Knox. Tous les prétextes étaient bons.

Elle se sert un autre shot, qu'elle avale aussitôt avant de mettre une poignée de chips dans sa bouche. Elle profite de l'occasion pour montrer à Knox son dernier date Tinder en date, date qu'il pourra sans doute recycler si ça lui chante. Sans doute étrange comme façon de faire, vue de l'extérieur. Parfaitement normal pour eux, monnaie courante même. Ils ont toujours fait ça, sans même en parler. Elle ne se rappelait plus la première fois où ils avaient fait ça et elle est persuadée que de base c'était sans aucun doute pour rire. Puis finalement, c'était resté et maintenant, Itziar avait l'habitude de filer à Knox les numéros de téléphones de ses dates, hommes comme femmes, s'il y avait moyen que les deux parties soient intéressées. "Ahhh mais c'est donc ça ton secret, tu les fais pleurer donc personne te coures après ? Si ça se trouve il y a un club anti Knox qui a été monté à Brisbane et ils déversent toute leur haine sur toi parce que t'es un briseur de coeur." lance-t-elle. Elle rit, fière de sa connerie. Se disant que ce n'était peut-être pas si improbable que ça, même si ça ressemblait plus à quelque chose tout droit sortie d'un film, on ne savait jamais. Il fallait quand même se méfier, peut-être se créait-il des amis à mesure qu'il se glissait dans des lits différents à chaque fois. "Ma technique à moi, c'est de m'en tenir aux gens qui ne cherchent rien de plus. Ça évite les pleurs. Et puis, ça m'évite aussi de me faire traiter de pute ou autre petit nom charmant. J'ai fait l'erreur deux fois, ça m'a calmée." Explique-t-elle. Ces deux fois-là, elle l'avait cherché et n'avait qu'elle-même à blâmer. Elle savait parfaitement ce que les deux personnes voulaient et elle en avait profité, avait dit ce qu'il fallait avant de s'enfuir au petit matin. La réaction avait été la même à chaque fois et pourtant il lui avait fallu réitérer l'erreur pour comprendre. Cela dit, elle avait compris et prenait maintenant bien soin d'être très claire sur ses intentions. Ça lui évitait bien des problèmes. "J'ai des doutes, oui, c'est indéniable. En revanche, est-ce que j'ai tellement de doutes que j'ai besoin de vérifier ? C'est pas sûr. J'suis bien trop sobre pour ça." Répond-elle en riant. Avec knox, il n'y avait aucune ambiguïté. Il n'y en avait jamais eu. Il était beau, ça il n'y avait pas de doute et même si elle ne lui dirait pas à voix haute pour ne pas trop flatter son égo, elle n'en pensait pas moins. Cependant, il n'avait jamais été question de plus. Ca ne lui avait jamais traversé l'esprit, ou tout du moins, jamais sérieusement. Ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Non, elle préférait plutôt planifier une énième soirée qui finira sans doute improvisée, pour ne pas changer. Des projets de découvrir la nouvelle boîte à la mode qui les porteront peut-être ailleurs. Ça ne servait à rien de trop prévoir, ils le savaient autant l'un que l'autre. "Ce serait plus que dommage de le faire fuir. Personne n'en profiterait." Déclare-t-elle, une moue boudeuse sur le visage. "On va dire que si tu trouves trois bonnes raisons pour que je le fasse venir demain, je le fais, sinon, t'attendra samedi et tu nous resserts un shot. Quoi que, tu peux nous resservir dans tous les cas, faut la vider cette bouteille." propose-t-elle ensuite.

"Elles sont peut-être bien, mais elles pourraient être mieux, pourquoi se contenter du minimum ?" J’hausse les épaules. Jamais ca ne m’est venu à l’idée d’aller faire une manucure, et encore moins alors que je n’en ai pas vraiment l’utilité. Je pense que je prends assez bien soin de moi, mais bon, il est vrai que si Itziar me lance le défi de la faire une fois, il est fort probable que je sois obligé. Jamais je ne dois non à un défi. Et puis dépenser du fric pour ce genre de choses… Autant garder mon argent pour la booze et les pilules, ca a un peu plus d’effet dans ma vie. "Si ce n'est que ça, je t'emmène avec moi la prochaine fois que j'y vais, tu vas voir, tu vas finir accro." Je lève les yeux au ciel et ris un peu. "J’pense pas. Mais je viendrais avec toi une fois, juste parce que je suis un bon ami et que tu me l’offres." Je ris un peu à nouveau avant de me servir un nouveau shot à mon tour. L’alcool commence doucement à se sentir et je crois que c’est exactement ce qu’il me fallait aujourd’hui.

Comment à nos habitudes, Itziar et moi en venons à parler de nos plans culs, de nos aventures sans lendemain. Il est vrai que pour ma part, je prends souvent la nana ou l’homme qui me plaît le plus, sans vraiment savoir si le lendemain je vais me faire traiter de salaud ou si la personne en face sera d’accord sur le fait que ce n’était que pour une nuit. Heureusement pour moi, je ne me suis jamais trop pris de gifle, de verre dans la gueule ou de chose du genre. J’ai fait pleurer des gens, souvent bien plus des nanas que des hommes d’ailleurs. "Ahhh mais c'est donc ça ton secret, tu les fais pleurer donc personne te coures après ? Si ça se trouve il y a un club anti Knox qui a été monté à Brisbane et ils déversent toute leur haine sur toi parce que t'es un briseur de coeur." Je laisse échapper un rire, elle a peut-être raison Itzi, peut-être qu’il y a un club anti-Knox quelque part en ville où ils sont en train de me maudire. "Avoue que t’en fait partie en douce et qu’en fait c’est même toi qui la crée." Je lui dis avant de prendre un shot cul sec avant de prendre des chips aussi. "Ma technique à moi, c'est de m'en tenir aux gens qui ne cherchent rien de plus. Ça évite les pleurs. Et puis, ça m'évite aussi de me faire traiter de pute ou autre petit nom charmant. J'ai fait l'erreur deux fois, ça m'a calmée." "C’est une bonne technique. Et puis, chacun son surnom, moi on me traite de salaud alors." Ce n’est pas la première fois et surement pas la dernière fois que je me fais insulter, mais ca ne m’atteint jamais, je n’y prête pas attention.

Itziar fini par me parler de son Tinder date, celui qu’elle me promet de me passer après avoir passer une nuit avec lui et si je laisse planer l’idée d’un plan à trois, elle n’a pas l’air de mordre à l’hameçon. "J'ai des doutes, oui, c'est indéniable. En revanche, est-ce que j'ai tellement de doutes que j'ai besoin de vérifier ? C'est pas sûr. J'suis bien trop sobre pour ça." Je ris à nouveau. J’aime bien la faire chier Itziar, lui faire croire que je pourrais lui montrer mes performances au lit alors que notre amitié s’en porte très bien sans. Avec elle il n’y a pas d’ambiguïté, même si on se chercher, si on taquine, il n’y aura jamais rien. "Bois quelques verres de plus alors." Je lui dis avec un clin d’œil avant de revenir lui servir un verre et de faire de même pour moi. "Ce serait plus que dommage de le faire fuir. Personne n'en profiterait." "Ouais, ca serait vraiment du gâchis." Je lui dis avant de prendre mon shot. "On va dire que si tu trouves trois bonnes raisons pour que je le fasse venir demain, je le fais, sinon, t'attendra samedi et tu nous resserts un shot. Quoi que, tu peux nous resservir dans tous les cas, faut la vider cette bouteille." Je la ressers et réfléchis un peu. "Hmm… Trois bonnes raisons. J’vais réfléchir à ca alors." Que je lui réponds avec un nouveau clin d’œil avant de fouiller dans un tiroir de ma table basse pour en sortir un sachet de petit pilules colorés. "T’en veux ?" Je lui demander en secouant le sachet face à elle.

Elle émet l'idée d'un groupe Facebook en sa défaveur, où ses conquêtes malheureuses se retrouveraient pour cracher leur haine et se soutenir. Ça la fait rire. Elle se dit que ce n'est pas si impossible que ça. Que ce serait un peu comme un group chat à grande échelle. Plus qu'une nana qui viendrait se plaindre à ses copines dans une discussion groupée par sms le lendemain matin, se retrouvant seule dans son lit alors que le jeune homme aurait déjà pris la fuite en douce, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Ce n'était pas flatteur. Elle s'était déjà retrouvée des deux côtés. Elle avait été celle qui avait pris ses affaires dans le plus grand silence, développant des compétences de ninja dans l'art de se rhabiller et trouver la sortie sans faire de bruit. Pour plusieurs raisons, parce que la soirée n'avait pas été si exceptionnelle que ça et qu'elle n'avait aucune envie de remettre ça le lendemain. Parce que le feeling n'était pas passé et qu'elle ne voulait pas faire semblant. Parce qu'ils ne s'étaient pas bien compris aussi et qu'elle préférait prendre la poudre d'escampette plutôt que de se retrouver coincée jusqu'au petit matin. Elle s'était aussi trouvée de l'autre côté, se faisant réveiller par une porte qui claque et personne à côté d'elle. Elle n'en avait pas fait toute une histoire pour autant. Mais elle n'était pas tout le monde, elle se doutait bien qu'ils y en avaient que ça touchait plus que d'autres. "Voilà, c'est ça. J'en suis même la fondatrice, l'administratrice et la plus active des membres pour tout te dire. Mettre de l'huile sur le feu te concernant, c'est mon guilty pleasure." Qu'elle déclare en riant. Elle plaisante et elle en fait des tonnes parce qu'elle sait que Knox la connaît. Il sait qu'elle a autre chose à faire que ça et qu'à part Instagram, elle n'est pas très branchée réseaux sociaux de toute façon. Alors, créer un truc comme ça, était bien la dernière de ses préoccupations. Comme celle de bien choisir ses partenaires pour avoir le moins de soucis possibles. Ce n'était pas une science exacte. Il y avait ceux qui mentaient. Ceux qui s'attachaient. Ceux qui changeaient d'avis aussi. Puis il y avait elle, qui n'était pas infaillible non plus et qui parfois se perdait un peu en faisant espérer des choses qu'elle ne pouvait pas offrir. Personne n'était parfait. "Le salaud et la pute, on fait une belle bande. Je sais pas ce que t'en penses." Plaisante-t-elle.

"Sers en moi un de plus, si tu veux que je boive." Déclare-t-elle, lui tendant sous le nez son verre à shot vide. Elle aurait pu le faire elle-même, mais elle aimait bien se faire servir aussi. Ça lui changeait. Elle passait son temps à servir des verres, elle s'en passait très bien quand elle n'était pas au travail et comme Knox lui suggérait l'idée de boire un peu plus, il n'avait qu'à y aller jusqu'au bout en lui remplissant gracieusement son verre. Elle a de la chance, il ne se fait pas prier Knox. Il lui sert un verre et s'en sert un pour lui. Elle va trinquer, cognant son verre doucement contre celui de l'australien avant d'en avaler l'intégralité du contenu. Elle attrape quelques chips pour faire passer la brûlure que la vodka laisse dans sa gorge. Il faudra vraiment qu'un jour elle arrête d'acheter des tord-boyaux du genre et qu'elle mette le prix pour de la vodka digne de ce nom, mais pour ce soir, pour se mettre la tête à l'envers, ça faisait le job sans aucun problème. Elle aurait sans doute un mal de crâne carabiné demain, mais ce n'était pas grave, elle avait tout un stock de doliprane dans le placard de sa salle de bain. "Imagine toi que s'il fuit, personne en profitera. Ni toi, ni moi et ça, je t'en voudrai beaucoup, tu seras chargé de me trouver une solution." plaisante-t-elle. Comme si elle n'avait pas des dizaines de matchs en attente qui ne demandaient qu'à recevoir ne serait-ce qu'un smiley de sa part. "Réfléchis bien. Il y a pas le feu, t'as jusqu'à demain soir, c'est tout." Elle hausse les épaules avant de replonger sa main dans le paquet de chips une fois de plus. Elle ne savait pas comment certains parvenaient à se servir une chips sans retoucher au paquet de la soirée. Elle, si elle commençait, elle ne pouvait pas s'arrêter. Son amour pour la malbouffe étant bien plus fort que tout. Elle repose cependant ses chips quand Knox agite un petit sachet rempli de pilules devant ses yeux. "C'est quoi ?" demande-t-elle. Elle savait bien qu'il s'agissait de drogue. Elle n'était pas née de la dernière pluie et même si elle n'avait rien consommé de plus qu'un peu de cannabis ici et là, elle savait à quoi ça pouvait ressembler. "Si j'en prends, il va se passer quoi ? Genre est-ce que je risque de bader et faire tourner la soirée au vinaigre ?" Elle demande, parce qu'elle ne sait pas. Elle n'a jamais été particulièrement attirée par les drogues. Se contentant très bien de l'alcool, mais elle était curieuse tout de même. Surtout quand on lui servait sur un plateau, ou du moins, dans un sachet en plastique devant ses yeux.