Itziar me cherche encore en m’annonçant qu’il y a sûrement un groupe contre moi. Elle dit cela pour plaisanter, mais en y pensant je ne serais même pas surpris si je découvrais un jour que cela est vrai. Je ne compte plus le nombre de nanas et de mecs avec qui j’ai couchais, et encore moins le nombre de personne avec qui j’ai disparu des le lendemain sans laisser un mot ou un numéro de téléphone. C’est toujours mieux ainsi, de ne jamais revoir la personne, de ne pas s’attacher, de ne pas penser aux conséquences. "Voilà, c'est ça. J'en suis même la fondatrice, l'administratrice et la plus active des membres pour tout te dire. Mettre de l'huile sur le feu te concernant, c'est mon guilty pleasure." Je ne peux m’empêcher de rire aux paroles de mon amie. Evidemment qu’elle a pris cette opportunité pour dire cela juste pour m’embêter. Je lève cependant les yeux au ciel avant de prendre un nouveau shot. A cette allure là nous allions finir bourrer assez rapidement tout le deux. Itziar me fait alors part de sa méthode à elle pour éviter de se faire traiter de pute. Bizarrement un mec qui couche à droite et à gauche à toujours été un peu moins problématique qu’une nana qui fait la même chose. "Le salaud et la pute, on fait une belle bande. Je sais pas ce que t'en penses." "On fait le meilleur des duos, c’est évident." Je lui réponds avec un sourire.

Puis nous partons sur le sujet du sexe, du mec avec qui elle a matché sur Tinder et, comme à mon habitude, je ne peux m’empêcher de vanter mes performances, juste pour l’embêter. "Sers en moi un de plus, si tu veux que je boive." Je ne me fais pas prier et lui ressert un verre en faisant de même pour moi au passage. Itziar a une bonne descente tout comme moi et c’est ce qui me plait chez la blonde, elle se tient à mon niveau de compet. "Imagine toi que s'il fuit, personne en profitera. Ni toi, ni moi et ça, je t'en voudrai beaucoup, tu seras chargé de me trouver une solution. Réfléchis bien. Il y a pas le feu, t'as jusqu'à demain soir, c'est tout." Je fais semblant de réfléchir quelques secondes. "Ca serait vraiment dommage qu’aucun de nous deux ne puisse en profiter c’est vrai. La prochaine fois choisie quelqu’un qui est okay pour un petit challenge à trois." Je lui réponds avant de lui adresser un clin d’œil. Cela n’étonnerait pas vraiment grand monde de savoir qu’un plan un trois serait quelque chose que je serais okay d’essayer.

Et comme pour rendre la soirée un peu plus fun et un peu plus à mon goût, je finis par sortir un petit paquet de pilule de couleur. Je ne sais pas vraiment si Itziar touche à ce genre de chose, à vrai dire je ne l’ai jamais vu faire, mais pourquoi pas tenter après tout. "C'est quoi ? Si j'en prends, il va se passer quoi ? Genre est-ce que je risque de bader et faire tourner la soirée au vinaigre ?" Je secoue la tête. "Non, ca va te faire planer mais à moins que tu sois du genre à pleurer pour rien, ca devrait pas te faire bader." Tout le monde réagit différemment à ce genre de drogue, donc je ne sais pas trop ce que cela va lui dire à Itziar. "Tente. Promis si ca te plait pas, je te ferais plus essayer." Je lui dis en venant déposer une petite pilule dans la paume de sa main et de venir en glisser une sur ma langue.

"Si tu veux, je vais poster un message sur le groupe pour leur dire d'être cléments avec toi. En précisant que t'es très cool, mais faut juste pas coucher avec toi." Qu'elle lui répond en plaisantant. "Comme j'suis la fondatrice je peux même les menacer de les bannir s'ils ne font pas ce que je dis." Elle plaisante. Parce qu'il n'y a pas de groupe à l'encontre de Knox. Pas qu'elle sache tout du moins. Il y avait bien des choses qui lui échappaient sur la toile. Cependant, elle n'était fondatrice de rien du tout, ça elle en était certaine. Elle n'avait donc personne à menacer et à forcer d'être agréable avec le jeune australien. Ca l'amusait cela dit de se l'imaginer. "En revanche, s'il y a bien une chose sur laquelle je ne te contredirai pas, c'est ça. On est le meilleur des duos, il y a pas de doute. Chaotique, mais quand même. De ceux qu'on adore détester." Finit elle en riant. Les terreurs ayant le pouvoir de briser des cœurs à la ronde. Ce n'était jamais volontaire. Ni elle, ni lui ne se jouaient des autres. Ils ne faisaient espérer personne, ne promettaient pas la lune quand ils savaient parfaitement que ça n'irait pas plus loin. Ils n'étaient pas mauvais. Itziar se justifierait personnellement en disant qu'elle est jeune. Qu'elle profite de la vie, sans se prendre la tête. Elle ne cherche pas à forcer le destin. Elle n'est pas hermétique à l'amour pour autant, mais elle n'est pas du genre à le chercher. D'expérience, ça ne lui a jamais vraiment réussi. Alors, elle l'attend, en profitant. En papillonnant parce qu'un jour, elle finira bien par tomber sur quelqu'un qui lui donnera envie de tirer un trait sur tous les autres. Elle ne se prenait pas la tête. Quand elle trouverait la bonne personne, elle le saurait. En attendant, elle ne se mettait pas la pression et profitait des choses que la vie avait à offrir d'une manière générale. Ca voulait donc dire papillonner et échanger ses dates Tinder avec Knox, parce que, pourquoi ne le ferait-il pas, si toutes les parties sont consentantes. "A choisir, si seulement l'un de nous peut en profiter, je préfère que ce soit moi." Répond-elle en plaisantant avant d'ajouter. "Mais promis dès demain je mets dans bio 'personnes fermées aux plans à trois, s'abstenir' comme ça pas besoin de se poser trop de questions." Elle plaisante et elle n'a même pas besoin de lui préciser. Ce plan à trois n'aura pas lieux, même si Itziar parvient à trouver preneur. Leur dynamique n'a pas besoin de cela.

Ils avaient d'autres moyens de s'amuser ensemble sans avoir besoin de finir nus dans un lit. Ils n'étaient pas compliqués. Une bouteille d'alcool, un peu de musique, quelques snacks et ils étaient partis pour une soirée à s'amuser. En journée, c'était encore plus simple, il suffisait qu'ils se retrouvent à la plage, leur planche de surf sous le bras pour des heures de glisse avant de se dorer la pilule sous le soleil australien. Ils se contentaient de choses aussi banales. Puis de temps en temps, il y en avait un pour surprendre l'autre, avec une idée un peu plus farfelue. Ce soir, c'était Knox. Knox avec son sachet rempli de pilules de toutes les couleurs. Ça ne change peut-être pas de l'ordinaire pour l'australien, mais pour Itziar, ce n'est pas dans ses habitudes. Elle ne se droguait pas, à l'exception d'un petit joint de temps en temps et encore, ces choses-là étaient de plus en plus rares pour elle. Ce n'était pas quelque chose qui l'attirait particulièrement. Elle se contentait très bien des sensations que lui procurait l'alcool. N'avait pas l'impression de pouvoir faire mieux, ni même d'avoir besoin de faire mieux. Ca lui faisait un peu peur aussi. C'était l'inconnu, mais pas dans le bon sens du terme. L'inconnu illégal, qui pourrait être potentiellement dangereux, alors, elle questionne Knox. Elle a beau être impulsive, il y a des choses qui la font tout de même réfléchir. "J'ai l'alcool joyeux, ça devrait être pareil non ?" demande-t-elle. Parce que non, elle ne pleurait pas facilement, mais elle ne pouvait pas savoir comment son corps allait réagir à l'avance. Elle se sentait bien et n'était pas à fleur de peau, en théorie, elle ne devrait pas pleurer pour rien. "T'es sûr que ça craint pas avec l'alcool ?" Elle demande tout de même, mais elle se dit qu'il ne lui proposerait pas de consommer si ça pouvait être rédhibitoire. Elle n'a pas l'impression de craindre quoi que ce soit quand il lui dépose la pilule dans la paume de la main avant d'en mettre une sur sa langue. "Je te fais confiance." Déclare-t-elle avant d'en faire de même. Après tout, il ne pouvait rien lui arriver non ?

"Si tu veux, je vais poster un message sur le groupe pour leur dire d'être cléments avec toi. En précisant que t'es très cool, mais faut juste pas coucher avec toi." Je ris légèrement. "Comme j'suis la fondatrice je peux même les menacer de les bannir s'ils ne font pas ce que je dis." Je lève les yeux au ciel. "Je crois que le mieux c’est que tu fasses rien du tout, sinon je suis sûr que tu vas me foirer des bons plans culs. Puis… Ils s’en remettront que je ne reste pas le lendemain matin." J’en ai blessé des gens, je n’en doute pas vraiment, mais au moins je ne couche qu’une seule fois donc il n’y a jamais le temps de s’attacher et donc jamais le temps de vraiment briser le cœur de quelqu’un. Et puis pourquoi se caser avec une seule personne quand on peut avoir des expériences différentes avec différentes personnes ? Pourquoi se mettre dans une relation et se prendre la tête alors que tout peut être plus simple. C’est d’ailleurs quelque chose sur lequel nous sommes d’accord avec Itziar, quelque chose sur lequel notre point de vue est très similaire. "En revanche, s'il y a bien une chose sur laquelle je ne te contredirai pas, c'est ça. On est le meilleur des duos, il y a pas de doute. Chaotique, mais quand même. De ceux qu'on adore détester." Je lui adresse un sourire. "Bien sur qu’on est le meilleur des duos. Tu devrais savoir que je dis toujours des choses vrais voyons." Je ris un peu. Il est vrai qu’Itziar et moi sommes similaires sur beaucoup de choses dans notre mode de vie, et après Mia, elle est surement l’une de mes amis les plus proches, l’une des personnes sur qui je peux compter sans hésiter. Elle en est la preuve ce soir d’ailleurs. Il ne faut d’ailleurs pas longtemps pour qu’elle me parle de son prochain plan cul, un mec qui visiblement joue sur les deux tableaux. "A choisir, si seulement l'un de nous peut en profiter, je préfère que ce soit moi. Mais promis dès demain je mets dans bio 'personnes fermées aux plans à trois, s'abstenir' comme ça pas besoin de se poser trop de questions." Un nouveau rire. "Fais gaffe parce qu’avec tout ce que tu dis, ca va vraiment finir par arriver." Je ne suis pas opposé à l’idée, jamais, même si avec Itziar je ne suis pas sur de vouloir en arriver là. Notre amitié est trop importante pour gâcher cela avec du sexe.

Des shots plus tard, je finis par sortir un petit sachet de ma poche. Un petit sachet avec des pilules colorées. Je ne suis pas sur qu’Itziar fasse ce genre de choses, je ne suis pas sur que cela la tente, mais je lui propose quand même. Ce n’est pas le truc le plus fort que j’ai, et donc elle ne risque pas grand-chose, ce qu’elle ne manque pas de me demander d’ailleurs. "J'ai l'alcool joyeux, ça devrait être pareil non ?" J’hoche la tête. En quelque sorte oui. "T'es sûr que ça craint pas avec l'alcool ?" "Sur. C’est un truc super super fort." Du moins pour moi, parce que j’en prends depuis des années. Je n’arrive même pas à me rappeler ce que cela m’a vraiment fait la première fois. "Je te fais confiance." Elle glisse la petit pillule dans sa bouche alors que je me laisse tomber contre les coussins du canapé. "Tu vas voir, c’est agréable." Je lui adresse un clin d’œil.

Elle rit, Itziar, à la réponse de Knox. Il n'a pas l'air sûr qu'elle puisse aider à redorer sa réputation de Don Juan de Brisbane. Elle trouve qu'il a tort, mais elle sait que le contredire c'est peine perdue. Elle était certaine qu'elle pouvait faire en sorte de le faire passer pour un ange sans pour autant faire fuir ses potentielles conquêtes. Brisbane, comme toutes les autres villes de la planète regorgeait de personnes à la recherche d'histoires sans attaches, de moments charnels sans se prendre la tête. Il était loin d'en avoir fait le tour le Baxton. Il pouvait se rassurer sur ça en tout cas. Il allait pouvoir s'amuser pour encore beaucoup d'années, avant qu'il ne trouve la personne lui donnant envie de se poser. Parce qu'elle était persuadée que c'était possible Itziar. Persuadée aussi qu'il n'était pas hermétique à l'amour non plus, mais qu'il n'avait pas encore trouvé la perle rare. Ca viendrait, elle ne se faisait pas de soucis pour lui. "C'est comme tu veux ! Moi je suis là pour aider, alors, cette proposition tiendra toujours, si jamais." Elle pourrait redorer son blason à un autre moment, après une énième déception pour une énième conquête déçue. Rien ne pressait. En attendant, elle lève un sourcil inquisiteur dans sa direction, quand il lui dit qu'il est toujours du genre à dire des choses vraies. Elle a un doute là-dessus. Un très gros doute qu'elle se permet de mettre en avant. "Toujours des choses vraies ? T'es sûr de toi ? Ca me semble bien loin de la réalité quand par exemple, tu dis que je suis moche. Et c'est qu'un exemple parmi tant d'autres." qu'elle déclare en riant. Elle était prête à lui faire la liste de toutes les choses qu'il pouvait bien balancer et qui étaient loin d'être vraies. Elle était même prête à se lancer dans un débat parce qu'elle était certaine qu'elle gagnerait. Parce que si effectivement, il disait vrai, à ce moment précis en parlant du duo qu'il formait tous les deux, ce n'était pas le cas tout le temps. S'il avait la mémoire courte, elle, elle était plus qu'encline à le lui rappeler s'il le fallait. Elle n'avait pas la mémoire courte, elle. Bien au contraire. Tout comme elle n'était pas en reste pour inventer des histoires et le suivre dans ses délires. Le plan à trois pouvait en faire partie aussi. Une histoire partie de rien qu'elle a agrémentée au fil de la discussion. Ca n'arriverait pas à cela, elle n'en avait pas l'intention. "Ça n'arrivera pas!" déclare-t-elle en souriant. Elle est sûre d'elle, parce que ce n'est vraiment pas quelque chose qu'elle a envie de faire avec Knox. Elle reconnaît sans aucune hésitation son physique de dieu grec et sa belle gueule, mais ça s'arrête là. Elle préfère le laisser aux autres. "Comme on dit, c'est ceux qui en disent le plus qui en font le moins." Ajoute-t-elle pour appuyer ses propos. Eux, ils en parlent beaucoup, mais ils n'en pensent même pas le quart.

Quand il finit par sortir un sachet de pilules colorées d'un des tiroirs, elle n'est pas bien sûre, la jeune espagnole. Ce n'est pas le genre de choses auxquelles elle a l'habitude de toucher. Elle s'en est d'ailleurs toujours tenue loin. Ce n'est pas un vice qui la touche. Elle a les siens qui sont déjà suffisants à ses yeux. Elle est cependant de ceux qui vivent pour les expériences, pour essayer de nouvelles choses et qui ne sont pleinement satisfaits qu'une fois qu'ils ont tenté au moins une fois quelque chose. Peu importe que ça leur plaise ou pas. Elle se dit qu'une fois ça ne peut pas faire de mal, que Knox ne lui donnerait pas un truc potentiellement capable de la tuer en une demi-seconde. Alors, elle finit par prendre la pilule colorée, elle la glisse dans sa bouche et s'installe confortablement dans le canapé, pour attendre le début du voyage. "Sache que t'es mort si ça se passe mal." Qu'elle lui déclare, attendant que la drogue se diffuse dans son système.