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 (Maxence+Adriel) If only it could have stayed like this forever.

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Message(#)(Maxence+Adriel) If only it could have stayed like this forever. - Page 2 EmptyMer 3 Fév - 13:28



IF ONLY IT COULD HAVE STAYED LIKE THIS FOREVER
Il y a une dizaine d'années. Avant.
Lorsque Maxence se plaint du “breuvage” que je lui ai choisi, ça me confirme que j’ai bien choisi et je le somme d’arrêter de râler, que ça n’est pas si pire que ça quand même. Il utilise beaucoup de sarcasme en me disant que le gâte beaucoup trop avec cet ajout de crème glacée et je hoche la tête comme s’il avait tout à fait raison, avant d’éclater de rire. Il roule des yeux et j’affiche mon air le plus pur et innocent. Mon frère ne suit toutefois pas mes instructions parce qu’il prend tout de suite son cocktail alors que je lui ai dis d’attendre. Il réplique qu’il est le plus grand et qu’il fait ce qu’il veut et je rétorque que ça n’a absolument pas rapport, pff. Son argument final me fait marmonner dans ma barbe quasi invisible parce que je sais qu’il a raison, c’est lui qui a la carte bleue — je crois que c’est celle donnée par nos parents, bien entendu, mais c’est lui qui connaît le NIP et tout. Je soupire. J’ai hâte d’avoir ma propre carte de crédit, les parents m’ont promis de m’en procurer une “pour les urgences” (dommage que je n’aie pas de petit frère à gâter, moi) quand j’aurai dix-huit ans. Certes, je pourrai aussi m’en prendre une juste à moi, je suppose. Max agite même la carte en question devant mes yeux et je détourne exprès le regard pour l’ignorer, boudeur. Un tout mini sourire ne peut s’empêcher, toutefois, de se frayer un chemin sur mes lèvres. C’est toujours comme ça avec lui, on s’embête, mais c’est notre manière à nous de nous montrer notre affection.

J’attends (im)patiemment que Maxence prenne la première bouchée de sa slush à la banane. J’aurais aimé pouvoir le photographier en même temps de ladite bouchée pour immortaliser l’expression qu’il a sur le visage. Au lieu de ça, j’éclate de rire et j’ai du mal à m’arrêter. Je me félicite intérieurement et j’affiche un air satisfait lorsqu’il me demande si je suis fier de me moquer de mon pauvre grand frère. « Tu parles! » je m’exclame en continuant de rire. Fier que j’aie fait un aussi bon choix, oui. Je le traite de tricheur quand il prend une gorgée de son cocktail pour faire passer l’affreux goût de son dessert. Je roule des yeux lorsqu’il me dit qu’il va manger ce truc quand même — la slush. « Je te croirai quand je le verrai! » je lance d’un ton de défi. Il ne tarde pas à me rappeler que moi aussi je dois boire mon truc dégueu et il va même jusqu’à m’offrir de me faire goûter à son Falcon punch si je bois la moitié au moins. Je dois retenir un sourire, victorieux, car au fond, c’était ce que je voulais. Il le sait très bien en plus. Mais mon visage se transforme plutôt en grimace et en mimique de haut-le-coeur, redoutant le moment où ce truc vert touchera mes lèvres. Je râle que ce n’est pas juste et Maxence me répond que c’est une leçon qu’il m’apprend ce soir, la vie est rarement juste. Je le regarde en plissant des yeux, en voulant dire t’es sérieux? tout en enfournant une bouchée de gaufre pour me préparer mentalement. C’est ce qui t’attend après, Adri, courage. Je prends une bonne inspiration et entame le smoothie, que je tente finalement de caler le plus possible pour arriver à la moitié et pouvoir goûter à l’alcool fort. Je dois m’arrêter pour cause d’un brainfreeze, mais je passe finalement ma langue sur mes lèvres parce que le goût est quand même pas si mal. Je suis toujours persuadé que celui aux baies aurait été meilleur encore, mais s’il faut que je finisse ce truc vert, ça sera ça, je n’en mourrai pas. Je le tends à Maxence s’il veut goûter et il est persuadé que ce sera meilleur que la slush. J’en doute pas une seconde. Il goûte et… je vois la grande déception dans ses yeux lorsqu’il réalise que ce n’est pas mauvais du tout. Il s’exclame que j’ai de la chance et dit que c’est nul. Je l’observe avec un air triomphant sur le visage et je réclame mon prix, qu’il me tend avant de me prévenir de commencer doucement. Mais je l’écoute à peine. « Oui oui oui, papa », je fais pour l’embêter, me demandant s’il me dit de ne pas en prendre plus de trois gorgées pour que je ne lui pique pas tout son cocktail. Il me semble qu’on ne peut pas se saouler avec que trois gorgées, en tout cas, surtout si c’est mélangé avec du jus… Alors, une gorgée… « Miam. Ça goûte presque le jus », je commente. Rehaussé d’un petit goût d’alcool, bien entendu. Mais ça passe. Une deuxième, puis une troisième, et une quatrième juste pour ne pas me plier aux exigences de Maxence. Lorsque je lui tends de nouveau son verre, il reste un peu moins de la moitié. Il faut dire que mes gorgées étaient pas si pire grosses. Je hausse les épaules. « Je peux en avoir un pour moi… s’il te plaît? » je lui demande en prenant mon air le plus charmeur. Je ne suis pas certain qu’il va vouloir, compte tenu qu’il doit me ramener chez les parents, mais ce n’est pas faute d’essayer.

Puis, c’est trop vite trente minutes avant mon couvre-feu et on doit se préparer à partir parce que toute minute de retard chez les Mayers sera remarquée. Ça ne m’étonnerait même pas que nos parents m’attendent dans le salon, maman en train de lire un roman à l’eau de rose et papa en train de regarder les nouvelles du soir à la télé. Lorsque je rentrerai, je sais que maman s’informera de ma soirée et de Maxence aussi, en faisant comme si cette drôle de relation avec son fils ne l’affectait pas alors qu’au fond, elle aimerait que ça se soit passé autrement. Dans l’auto avec Max, je me vois déjà saluer en vitesse les parents, répondre à leurs questions brèves et filer dans ma chambre le plus vite possible pour m’y enfermer et m’imaginer encore à l’arcade avec mon frère. J’espère que même dans dix ans, on se refera des soirées comme ça, que la tradition perdurera. Je suis loin de me douter que d’ici quelques mois, notre relation ne sera plus du tout la même et commencera à décliner.
code by bat'phanie


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