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 (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN

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Message(#)(Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN  - Page 3 EmptyDim 29 Nov 2020 - 18:01




WHERE I END AND YOU BEGIN  


Elle a emprunté des raccourcis, Rae, et je ne la blâme pas, c’est ma marque de fabrique que de tirer des conclusions à partir de rien ou de pas grand chose. Elle, c’est au départ d’une conversation datant de trois mois qu’elle a tissé ses hypothèses. Moi, je me souviens parfaitement du jour, de l’heure, de l’endroit et du propos tenus puisqu’ils ont atteint leur cible, quoique peut-être pas celle que Raelyn visait. Seule ses suggestions au sujet des filles m’a obligé à lui supplier pour qu’elle opte pour le silence. Certes, elle défendait le Club bec et ongles, mais pour ce faire, c’est Sofia qu’elle enterrait. Elle tentait de me convaincre que sa situation était la conséquence de ses choix et non de l’influence néfaste de Mitchell ou de ses sbires. Elle la justifiait par ailleurs non pas sous couvert du défaut qu’est la cupidité, mais en le présentant comme une sorte de philanthrope bienveillant à l’égard de ses âmes en perdition puisqu’elle était libre de rester ou de s’enfuir. En conséquence, toutes celles qui ont accepté son offre en étaient forcément heureuses. Il comprenait un toit, de l’argent, un job, une identité parfois. D’après moi, les dés étaient forcément pipés. Lorsqu’il s'agit de la peste ou du choléra, on se dévoue à la maladie la moins douloureuse. Dès lors, rien que d’y repenser, à cette discussion, mon coeur se serre. Il est prisonnier d’émotions que je peine à encaisser alors qu’il le faut. Les mettre au clair relève de la nécessité puisque grâce à celles-ci, je lèverai les sous-entendus qui se sont insinués entre nous le trimestre passé. Ont-ils ralenti nos retrouvailles ? Je l’ignore et, dans l’absolu, ça n’est plus réellement important. La seule vérité qui en est dotée, c’est qu’ils sont aujourd’hui à l’origine d’un conflit qui menace de se transformer en rengaine si je n’agis pas, si je ne sais pas la perche tendue par le coeur nu sous mes yeux et qui redoute, par-dessus tout, de mourir noyer.   « Je t’ai dit qu’il me manquait des informations, que je ne les trouvais pas et que je n’aurais bientôt plus le choix. L’étau se resserre autour de nous, j’ai toujours rien, donc, je te donne la possibilité de te servir. Je n’aurais pas dû ? » En quoi était-ce maladroit de ma part ? N’est-ce pas au contraire la preuve que son bien-être est une priorité ? Ma priorité ? N’est-ce pas indice sur ce que je ne fonce pas tête baissée vers ma vengeance sans me soucier d’elle ? « J’aurais dû continuer au risque que tu m’en veuilles de t’avoir tout pris ? Tu sais comme moi que, comme ça, Mitchell n’aurait pas été le coupable idéal.» Jamais il ne l’aura été complètement. J’ai pris ce rôle au milieu de son salon, dans une ruelle et dans un taxi. Je ne suis pas idiot, j’en suis conscient. Et, peut-être qu' entourer de mystères les termes de ma vengeance, je le colle à ma peau, ce costume. Peut-être. Toutefois, je le maintiens : je n’ai pas décidé pour elle de ce qui valait le coup d’être sauvé ou non. J’en ai appelé à son bon sens, à ce discernement que lui aurait dicté ses nobles sentiments. Je n’ai qu’une objection, celle qui lui valeut d’être réduite au silence sur la foire Vintage : la prostitution

Les filles qui travaillent pour le Mac de Mitch ne sont que des gamines. Raelyn, elle les imagine chanceuse et ça me blesse tant le père en moi, celui qui a la conviction qu’elles se répètent toutes, pour tenir le coup : vaut mieux ici que seul, en danger, ailleurs. Est-ce que je me trompe ? Je ne l’exclus pas. Ai-je envie d’ouvrir les yeux ? Pas le moins du monde. «Si je t’ai demandé de te taire, c'est par rapport à Sofia. Tu as été déçue quand tu t’es rendu compte que Alec n’était pas celui que tu pensais, pas vrai ?  » ai-je illustré dans l’expectative d’un hochement de tête. «Eh bien, demande-toi si j’ai envie qu’on me bouscule en changeant celle que j’ai de ma fille et tu comprendras. C’est ça que je ne veux pas que tu fasses, parce que je ne me trompe pas. Je ne peux pas me tromper. Je n’en ai pas le droit.. » Et, pour cause : l’impact sur mon moral serait dévastateur. Je serais aussitôt confronté à mes maladresses en terme d’éducation, à mes fautes en tant que père, à mon échec, tout simplement. Comment, dans ces conditions, entreprendre un quelconque projet en toute sérénité ? Comment ne pas me persuader que Sarah a tort ? Que ma mère tout autant ? Que je vaux mieux que ce raté déplorés par ses proches ?  Que je ne suis pas qu’un brouillon travaillé jusqu’à atteindre la pleine satisfaction grâce à la naissance de Chad ? Comment ne pas abandonner sans avoir essayé au préalable de m’édifier ? Comment ne pas perdre tout goût pour le bonheur ? Tout intérêt pour les autres ? Tout intérêt à ses yeux ? « Et le problème, il existe. C’est ta réaction qui l’a mis en lumière et tu le dis encore. Tu veux tout lui prendre et, face à ça, je dois me taire et accepter, laisser faire et faire de toi une ennemie ou, et c’est ce que j’ai fait, te rappeler que je ne cloisonne pas pour toutes les têtes pensantes du Club. Tu étais inquiète pour les dommages collatéraux, je te donne l'opportunité de limiter les dégâts. Qui, comment, pourquoi, ça te regarde, mais pense à moi, c’est tout ce que je demande. » ai-je conclu, passablement déçu finalement. Ce que j’ai considéré comme un cadeau a été reçu comme s’il était empoisonné et, ça m’attriste de statuer que nous ne ferons pas équipe. Elle ne le veut pas. A chacun de mes conseils elle prêtera la volonté de lui couper les ailes. c’est dommage, mais que puis-je y faire de plus que me sortir du jeu de quilles ? De quitter mon fauteuil, déposer mon verre, avancer vers elle et chercher, auprès de sa détresse, une pelletée d’affection comme autant de terre pour ensevelir cette peur que, tôt ou tard, si nous ne parvenons pas à nous accorder sur un compromis, la séparation sera inévitable.

Evidemment, ça m’effraie.  Je ne suis pas certain d’être capable d’en déposer un sur la table entre nous. C’est toute cette notion de sacrifices qui prend son sens désormais, car je serais contraint d’en faire un, un qui nous abîmerait si je choisis de l’ignorer pour être avec elle envers et contre toute blessure. J’en ai encore. Elle aussi, je n’en doute pas. Je suppose qu’elle est simplement plus douée pour les rencarder. Moi, principalement lors de nos disputes, elles saignent abondamment : le pansement saute. « Pas que je me sacrifie pour toi en tout cas. Mais, j’ai eu à encaisser et à faire des choix.» ai-je soupiré, loin d’être enchanté de convoquer un souvenir de son overdose. « A l’hôpital, tu m’as dit que je ne pouvais pas être là, que ce n'était plus ma place, que je n’avais plus le droit. J’avais deux options : partir ou rester. Si j’avais écouté mon amour-propre, je me serais cassé et j’aurais espéré que le type que j’avais croisé serait venu te voir finalement. » Une sale type qui, par son manque de courage, n’aurait jamais fait machine arrière. « Ce n’était plus ma place et en restant, je me suis imposé et, parfois, je le vis comme le sacrifice de mon orgueil pour être avec toi, parce que je voulais pas être ailleurs, mais toi, tu ne voulais plus de moi. J’ai aussi sacrifié un peu de ce qu’on était et qui me plaisait : on avait décidés ensemble de tenter l’aventure. Aujourd’hui, c’est surtout moi qui l’ai décidé. Toi, tu es là par la force des choses, pas moi, alors quand on s’oppose encore à cause du Club et ça me renvoie à l’idée que tu les as choisis eux plutôt que moi.» Par eux, il est utile d’entendre Aaron et, par extension, tous ceux qu’elle me reprochera d’avoir livré à l’abattoir parce que ma cause, elle n’y croit pas. Elle n’entrevoit en Sofia aucune noblesse, aucune erreur de parcours malheureuse qui lui inspirerait empathie commisération ou un soupçon de colère envers sa malchance. « Mais, je ne veux pas te perdre non plus, Rae. Je ne peux pas non plus.»lui ai-je finalement chuchoté à l’oreille puisqu’elle a serré mes doigts et que mon coeur affligé m’a conduit vers elle. Je l’ai d’emblée enlacée. Mon bras a barré son dos tandis que ma main s’est logée dans sa nuque. L’autre, nichée dans la chute de ses reins, l’a pressée contre mon torse. Je n’ai pas faim d’elle ou de son corps. J’ai simplement froid et je me réchauffe au feu de camp qu’est son corps. Je suis aussi perdu et je me laisse guidé par la lumière des flammes dès lors que je suis pris d’un mauvais pressentiment nous concernant. Je ne jurerais pas que nous nous tirerons de ce piège à ours complètement indemne, mais je ne pipe mot. Je profite qu’elle est a moi tant que je le peux encore. Je me gave de l’espoir que, bientôt, nous le louerons cet appartement qui ne serait ni chez elle ni chez moi, mais chez nous. « Je vais aller me doucher. Puis, on va aller chercher la moto et faire du repérage, ça te dirait ? Un tour de la ville et des quartiers en vogue, mais retirés ? » ai-je néanmoins vérifié, mon regard anté au sien et mes lèvres, inexorablement attirées par sa bouche, au point d’y déposer un baiser.
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN  - Page 3 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
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Message(#)(Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN  - Page 3 EmptyDim 29 Nov 2020 - 20:18


WHERE I END AND YOU BEGIN
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN  - Page 3 873483867

« Je t’ai dit qu’il me manquait des informations, que je ne les trouvais pas et que je n’aurais bientôt plus le choix. L’étau se resserre autour de nous, j’ai toujours rien, donc, je te donne la possibilité de te servir. Je n’aurais pas dû ? J’aurais dû continuer au risque que tu m’en veuilles de t’avoir tout pris ? Tu sais comme moi que, comme ça, Mitchell n’aurait pas été le coupable idéal. »
« C’est pas ce que j’ai dit je... »

Je me suis sentie au pied du mur et j’ai réagi. J’ai eu le sentiment d’être poussée dans une direction et retenue par la ceinture au dernier moment, d’avoir le souffle coupé après avoir touché du doigt hier soir la possibilité de récupérer ce dont Mitchell m’a, à mon sens, dépouillée : mon amour propre et mon sentiment que j’étais à ma place en haut lieu au Club. Je n’aime pas sa formulation : je te donne la possibilité de te servir puisqu’elle me procure la désagréable sensation de lui devoir quelque chose. Hors, si je nous envisage comme une équipe, je le répète, je ne veux pas reproduire les erreurs du passé : je veux me reconstruire professionnellement sans avoir le sentiment que ma réussite, je ne la dois pas à moi et à un autre. Mais je serais hypocrite et je me sentirais dégueulasse de ne pas prendre la mesure de son cadeau : de la preuve d’amour qu’il m’offre sur un plateau d’argent. « T’es pas le coupable idéal. Pas dans ma version de l’histoire. » Plus depuis longtemps. Bien sûr, ce serait mentir que de prétendre que je ne l’ai pas envisagé comme tel à cause de la peine, la douleur, la colère et d’assister à l’effondrement de mon univers. « Si je t’ai demandé de te taire, c'est par rapport à Sofia. Tu as été déçue quand tu t’es rendu compte que Alec n’était pas celui que tu pensais, pas vrai ? » Je fronce les sourcils et, si je suis toujours angoissée et tendue, les muscles de mes avants bras se détendent presque imperceptiblement. « Eh bien, demande-toi si j’ai envie qu’on me bouscule en changeant celle que j’ai de ma fille et tu comprendras. C’est ça que je ne veux pas que tu fasses, parce que je ne me trompe pas. Je ne peux pas me tromper. Je n’en ai pas le droit... » Je déglutis et je hoche la tête. Je ne comprends pas : je ne suis pas mère et je manque d’empathie. J’ai également préféré qu’on m’ouvre les yeux quitte à m’arracher les paupières plutôt que l’on me manque, et j’ai appliqué ces préceptes à mon rapport avec lui aussi bien qu’avec le reste du monde. Je ne comprends pas mais, ce que je comprends, c’est la souffrance que je lis au fond de son regard. Elle, elle  me renverse et je n’ai d’autre choix que de me taire. Je réalise que, dès lors qu’il est question des dernières années de vie de sa fille et de son destin tragique, il me restera toujours hermétique. Est-ce que je lui en veux ? Non, je n’en ai pas le droit, parce que cela ne sous-entend pas pour autant qu’il est moins sincère avec moi. Est-ce que cela me blesse ? Oui, parce qu’à nouveau et au risque de ressembler à un disque rayé, cela appuie mon sentiment que jamais je ne parviendrai à supplanter la douleur et le deuil. Que je resterai éternellement dans l’ombre de sa gamine, que nous pourrons cohabiter tant que je ne dis rien qui le force à revoir ses positions la concernant, mais qu’elle pèsera toujours sur notre relation telle une épée de Damoclès au-dessus de notre tête. Et je le répète : je n’ai pas le droit de le lui reprocher alors je me tais. J'ajoute un peu d’eau au moulin de ma peine, un non-dit que je me crois capable d’encaisser puisqu’il le faut : je ne veux pas le perdre. J’accepte que le sujet gangrène et qu’il me blesse, j’accepte qu’y penser puisse me rendre chaque jour un peu plus malheureuse parce que je n’envisage pas la suite sans lui. « Et le problème, il existe. C’est ta réaction qui l’a mis en lumière et tu le dis encore. Tu veux tout lui prendre et, face à ça, je dois me taire et accepter, laisser faire et faire de toi une ennemie ou, et c’est ce que j’ai fait, te rappeler que je ne cloisonne pas pour toutes les têtes pensantes du Club. Tu étais inquiète pour les dommages collatéraux, je te donne l'opportunité de limiter les dégâts. Qui, comment, pourquoi, ça te regarde, mais pense à moi, c’est tout ce que je demande. »  « Je te demande pas de te taire et d’accepter… J’ai jamais fait ça. Je veux juste pas avoir l’impression que c’est ce que toi tu me demandes de faire. » Et finalement, ne sommes nous pas tous les deux coupables du même crime ? Celui de ne pas avoir écouté l’autre avec attention et d’avoir laissé nos peurs prendre le dessus ? L’est-il plus que moi ? Il a été intraitable, il a tranché comme si je n’avais pas voix au chapitre avant de s’étonner que je m’en offusque, mais à partir de là, ne me suis-je pas braquée ? « On est pas en état d’en reparler... » S’il me posait la question, s’il s’agissait bien d’un ultimatum je lui dirais que je m’en fous de filles, et que s’il me demandait de choisir entre les activités de prostitution au sein du Club et lui mon choix aurait des allures d’évidence. Mais nous sommes trop fébriles pour réussir à défendre notre point de vue sans donner l’impression d’être butés : ce n’est pas le moment et je n’ai pas envie que nous nous déchirions sur des malentendus. « Pour l’instant, je te demande juste de me laisser le bénéfice du doute avant de me condamner. » Je tente d’esquisser un sourire : il en a l’apparence mais pas la savoir ou l’éclat. « Et je te promets de faire pareil. » Puisque je ne suis pas aveugle ou butée à ce point : je sais que j’ai laissé ma colère parler, que je me suis braquée au moins aussi vite que lui.  

Mais s’il y a des remarques que je peux imputer à la colère, il y en a d’autres que j’ai du mal à digérer, parce qu’elles me font peur et mal, et tout ce qui a découlé sur une notion de sacrifice en fait partie. Dans la colère il ne m’a pas répondu ”mais tu n’es pas un sacrifice” mais ”ne parle pas de choses que tu ne connais pas”. Moi, j’ai entendu qu’il confirmait que notre relation était pavée d’abnégation et de renoncement et, qu’en plus de ça, je ne pouvais pas comprendre puisque je ne renvoyais jamais la pareille. Alors à présent, j’ai certes besoin d’entendre qu’il ne pensait rien de tout ça, mais également de comprendre ce qui était à l’origine de ces remarques : elles m’ont trop heurtée pour que je ne les attribue à la colère seule et me contente de cette explication. « Pas que je me sacrifie pour toi en tout cas. Mais, j’ai eu à encaisser et à faire des choix. » Ses doigts frôlent les miens et si je les serre un peu plus fort, c’est autant pour me rassurer, pour lui dire en geste de me prendre dans ses bras et par appréhension de la suite. Des choix ? Et estime-t-il que ma vie ressemble à ce qu’elle était lorsque nous nous sommes rencontrés ? Certes, je n’ai pas fait de sacrifices puisque j’ai encaissé plus que choisi, mais s’imagine-t-il que s’il avait été nécessaire que je fasse de vrais choix nous concernant ma décision n’aurait pas été en sa faveur, en la notre ? S’imagine-t-il que j’aurais agi en parfait égoïste au mépris de notre relation et de nos nobles sentiments ? « A l’hôpital, tu m’as dit que je ne pouvais pas être là, que ce n'était plus ma place, que je n’avais plus le droit. J’avais deux options : partir ou rester. Si j’avais écouté mon amour-propre, je me serais cassé et j’aurais espéré que le type que j’avais croisé serait venu te voir finalement. » Je tombe des nues et je l’observe, effarée. Je ne l’attendais pas là Amos, et si j’ai de la peine de penser à la sienne s’il s’est persuadé que j’ai simplement voulu le chasser, je suis soulagée d’avoir mis le doigt sur un problème. Un que je peux régler puisque que ma réalité n’a rien à voir avec la sienne, et que forte de cette certitude je peux le rassurer. « Ce n’était plus ma place et en restant, je me suis imposé et, parfois, je le vis comme le sacrifice de mon orgueil pour être avec toi, parce que je voulais pas être ailleurs, mais toi, tu ne voulais plus de moi. J’ai aussi sacrifié un peu de ce qu’on était et qui me plaisait : on avait décidé ensemble de tenter l’aventure. Aujourd’hui, c’est surtout moi qui l’ai décidé. Toi, tu es là par la force des choses, pas moi, alors quand on s’oppose encore à cause du Club et ça me renvoie à l’idée que tu les as choisis eux plutôt que moi. Mais, je ne veux pas te perdre non plus, Rae. Je ne peux pas non plus. » Enfin, il m’attire à lui et me serre contre son torse. Pétrifiée, peinée pour lui autant que pour nous, je pose ma tête contre son torse et m’abandonne à lui. Ma serviette me glisse des mains pour retomber sur mes hanches mais je n’en ai que faire, j’ai besoin de le sentir contre moi, j’ai besoin de me réchauffer à la chaleur de son corps. « Dis pas ça... » En le gardant contre moi, en demeurant dans ses bras et sa main glissée dans ma nuque, je recule mon visage pour qu’il puise toute ma sincérité dans mon regard. « Ce jour-là… Après que tu m’aies trouvée je… J’avais terriblement honte. » Je déglutis et je me force à ne pas détourner le regard. « Honte que tu m’aies vue dans cet état là, honte que tu m’aies vue toucher le fond, honte que… Je voulais pas croire que tu pouvais être là parce que je voulais pas que ce soit le souvenir que t’aies de moi, que ce soit comme ça que tu me vois. » Fébrile, j’augmente la pression de mes doigts sur ses avants bras. « Je t’ai pas chassé je… J’étais mortifiée. Et je suis pas là aujourd’hui sous la contraire. Je suis là parce que je l’ai décidé, pas par la force des choses : sinon je serais partie quand tu m’en a laissé le choix. » Après l’une de nos dispute les plus violentes, quand il m’a rendu mon téléphone et proposé de partir avec lui sur Fraser Island. « Si j’avais voulu que l’aventure s’arrête, je serais partie. J’ai envie d’être nul part ailleurs. Je choisis personne d’autre que toi. » Et certainement pas mon défunt compagnon : mais je ne comprends malheureusement pas à travers ses mots qu’il fait partie du problème. « Je vais aller me doucher. Puis, on va aller chercher la moto et faire du repérage, ça te dirait ? Un tour de la ville et des quartiers en vogue, mais retirés ? » Je hoche doucement la tête et mes mains remontent le long de ses bras avant de m’enrouler autour de ses épaules et j’enfouis ma tête dans son cou. Je m’y abrite puisqu’ici, quand j’hume son parfum, j'oublie le poids des non dits qui pèsent sur nos épaules. « Bien sûr que j’en ai envie. » Et je ne parle pas tant du tour à moto que de l’appartement : je ne veux pas qu’il pense que j’ai changé d’avis à cause de cette violente altercation.








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Message(#)(Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN  - Page 3 EmptyLun 30 Nov 2020 - 20:39




WHERE I END AND YOU BEGIN


Ce conflit, elle le résume en une phrase, Raelyn : “ce n’est pas ce que j’ai dit.” Très bien ! Je ne peux que la croire. J’interprète souvent plus que je n’entends, mais est-il inconsidéré de lui répondre que “moi non plus”. Je n’ai pas prononcé le quart de ce dont elle m’accuse. Je ne l’ai ni suggéré ni pensé de prendre le contrôle sur ses activités. J’ai foi en ses compétences. Peut-être même - sans doute - en sa prudence. Je la sais réfléchir : mes peurs sont irrationnelles. Je jure également qu’elle n’a pas besoin de moi pour ajuster le cap que poursuit sa barque. Rien, dans ma démarche, n’était peinte du noir de la malveillance. Elle n’était pas non plus un subterfuge pour l’endormir et me débarrasser de son indépendance comme s’il s’agissait d’un problème. Elle ne l’a jamais été pour moi. Je le lui ai répété à maintes reprises et, malgré tout, elle y tient tellement qu’elle me traite comme si j’étais une menace réelle. Bien sûr, je tends quelquefois à statuer sur certaines questions sans m’enquérir de son option, mais elles ne sont que détails, futilités, parfois liées à de la maladresse. Jamais je n’ai fourré mon nez dans ses affaires professionnelles, pas même alors qu’elle détient des informations qui pourraient m’être utiles. Les pièces manquantes de mon puzzle, elle les a en poche. Il lui suffirait de claquer les doigts pour qu’elles émergent de sa mémoire. Or, je ne les ai pas réclamées adroitement hier par un mensonge ni, sur l’instant, ouvertement à présent que la vérité a éclaté. S’il m’arrive d’y songer, plus que rarement, je me l’interdis sans effort à la faveur de notre relation. Je ne me suis pas associé à elle physiquement pour la duper et lui extorquer sur l’oreilles des aveux sur le Club. Notre liaison, elle a poussé sur la branche de l’arbre de l’attraction. Je l’ai cueillie, goûtée, chérie jusqu’à l’encenser de nobles sentiments. Elle m’a fait mal lorsqu’elle a affirmé tout de go qu’elle fut l’objet de mes projets, l’enjeu d’ignobles manipulations à son unique profit pourtant inexistantes. Aujourd’hui, je suis blessé qu’il demeure entre nous quelques doutes. Je me moque bien que la cause défendue soit différente. Je me fiche qu’elle prenne les armes pour sa liberté de penser et non plus pour se prémunir de mes limites. Je les pensais claires, évidentes. J’étais convaincu que l’élégance du geste et de l’émotion transparaissait au travers cet acte de bienveillance. Je me suis trompé et ça m’attriste. Notre partenariat s'achève là où démarre l’ordre du professionnel. Dès lors, je n’ajoute rien. Je hausse les épaules machinalement et j’enferme mes désirs de me réaliser grâce à une salle de jeu dans la cage du mutisme. Pour leur allouer de la place, dans ce cachot, je lui promets par contre que, bientôt, lorsque nous serons tous deux capables de quitter la sphère de l’émotionnel, je sustenterai sa curiosité par rapport à cette vengeance qui contribue à me maintenir debout, fier, altier, sans que mon reflet dans un miroir ne me dégoûte.


Je le lui promets à l’aide d’un sourire affecté : je ne suis pas pressé de m’entretenir avec elle de l’une des pièces maîtresses de mon édifice. Si elle refuse l’immunité moyennant quelques secrets, je n’aurai d’autres choix que d’abandonner et ça m’effraie. Je redoute les conséquences au vu de sa réaction du jour. Je pressens que l’offre lui sera aussi douloureuse qu’un coup de canif visant ses ailes et je crains le pire pour nous deux. Je crains de lui en vouloir puisque j’aurai eu raison : ce sera pour l’heure du choix et il est déjà fait. Contre les mots, les vivants gagnent toujours, mais à quel prix ? Il sera faramineux, c’est indiscutable. D’une certaine manière, il l’est déjà puisqu’elle me confirme que mes motivations et mes défauts lui font une “drôle” d’impression. Et la mienne, dans tout ça ? Celle qui suppose qu’elle aimerait pouvoir trier ce qu’elle garde de ce qu’elle jette dans mon tempérament ? A quel moment ai-je souhaité qu’elle se taise d’ailleurs ? Qu’ai-je pu commettre comme bévue pour qu’elle se sente flouée au point de se braquer ? Je suis perdu, comme elle l’est probablement et, fort de mes vieilles habitudes, je me tais. Je dissimule mes émotions en priant qu’un jour donné, elle m’offrira de m’en libérer, au même titre que cet après-midi, non pas autour de ce qui me préoccupe, mais de ce qui l’inquiète : le sacrifice. Au moins y ai-je remporté un serment pour lequel je hoche de la tête, sans reproche et sans effroi. « Tu n’en as pas besoin. j’ai confiance en toi. » ai-je souligné, réprimant un “moi” qui sous-entend que l’inverse n’a rien d’effectif. Si je ne suis pas le méchant de l’histoire, je n’ai rien d’un prince charmant.

C’est une étrange sensation que de sortir de la bannette à linges sale les pièces les plus dégueulasses. Certes, elle ne sont pas tachées de graisse - en général, c’est irrécupérable - mais elle n’empeste pas moins mon renoncement à toute vanité. Elle me chatouille les narines dès lors que je m’interroge : quel homme fort serait resté à ses côtés ? Quel type bien dans sa tête aurait enduré cette déception et les suivantes avec une telle abnégation ? L’amour explique-t-il tout ? Justifie-t-il qu’au jeu de ce dernier, elle déclare forfait. ? La réponse m’échappe et, a priori, elle ne la possède pas non plus. Ce n’est pas la première fois qu’elle déclame que sa place est là, avec moi, sur ce bateau ou ailleurs depuis près d’une demi-heure. J’avoue, je m’en suis persuadé : c’était plus facile et plus acceptable pour les miettes de mon orgueil à l’agonie. Toutefois, littérairement parlant, je planque mes mains dans mes poches de crainte qu’elle ne brûle au contact d’une flamme : je ne suis sûr de rien. Littéralement, je la prends dans mes bras par contre. Je l’enlace et je me nourris du velours de sa peau contre la mienne. Mon coeur lui hurle : serre-moi. Serre-moi fort et ne me lâche surtout pas. Ma tête, elle me conseille d’en profiter au maximum puisque l'introspection insinue en moi son poison. Et, pour cause, je ne comprends moi. J’ai eu honte moi aussi. Après qu’elle m’ait traîné comme un boulet jusque la douche et dans mon lit, dès lors qu’elle a déshabillé mon corps inerte de mes frusques détrempés, j’ai pensé à fuir. J’ai songé à rompre, à l'inviter au départ, à me montrer si désagréable et ingrat que la séparation aurait eu valeur d’onction de grâce. J’ai eu honte, moi aussi, et malgré tout, j’ai eu foi en elle, en cette affection manifestée quand elle ne me devait rien. J’ai davantage écouté mon coeur que ma tête et, quoique les faits ne soient pas identiques, je compare. J'évalue et je suis perplexe : une rupture ne suggère pas le désamour, dès lors l'opprobre n’a pas lieu d’être… à moins que…. à moins que j’ai visé juste tout du long. Comment, face à moi, dévêti d’un secret dans un taxi, a-t-elle pu souffrir de ce que j’aurais pu penser d’elle ? Comment, si ce n’est parce qu’elle a appris à me détester pendant ce long mois d’absence ? Comment ? Ça n’a, à mes yeux, aucun sens. Plus triste encore, ça manque d’équité : j’ai fait fi de mon orgueil, le sien est toujours son moteur. « Tu n’avais aucune raison d’avoir honte. C’était moi. Mais, ce n’est pas grave. Je vais mettre tout ça derrière moi, d’accord ? » La question est rhétorique. Elle est dépourvue de conviction. J’essaie cependant et je me dis : “c’est déjà ça.” C’est pas si mal, finalement, même si j’en tremble en pressant son corps plus fort contre le mien, même si je frémis toujours en lui proposant un tour des quartiers de Brisbane en guise d’amnistie. « Très bien. Dans ce cas, je vais prendre une douche. Je n’en ai pas pour longtemps.» Dix minutes, tout au plus, jumelée à dix autres supplémentaires pour m’habiller et user du reste de la journée pour m’employer à laisser cette merde derrière nous, jusqu’à la prochaine fois.

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