On peut rembobiner ou pas ? En l’espace d’une soirée – de quelques verres – je suis passée de cette nana complétement flippée par rapport à tout ce qui lui arrive, à celle qui est prête à ouvrir la porte de son appartement à Leslie. A quel moment y a une logique à tout ça ? A quel moment, mon cerveau est pas capable de me dire stop, que c’est pas normal ce qu’il se passe. Et pourquoi ce serait pas normale hein ? Pourquoi j’devrais pas ouvrir cette porte et laisser Leslie venir avec moi ? Pourquoi ce serait pas logique ? Et si en fait, si c’était la suite logique ? Depuis quand, j’me pose toutes ces questions sans savoir pourquoi j’me pose autant de question ? Wait, j’ai la tête qui tourne.
J’ouvre la porte, et je m’engouffre dans l’immeuble, la lumière qui est toujours pas réparée, je savais bien qu’un jour, ça nous jouerait des tours. Moins de dix marches à monter avant la porte de la colocation. Les dix marches les plus hautes de toute ma vie mais j’y arrive, aidée par Leslie, comme si ses baisers me donnaient des ailes. J’appuie sur l’interrupteur mais y a rien qui s’allume là non plus. C’est quoi ? Une panne de courant ? Ou j’ai juste mal visé ? Tant pis. Y a un bruit sourd, je grimace, j’sais pas c’que c’est. « Tu t’es fais mal ? » que j’demande, parce que si c’est Leslie qui a tapé dans un truc, ça a du faire mal. « Tu vis toute seule ? » je secoue la tête. « Y a Liam et Dan. » que je chuchote comme s’il fallait pas les réveiller, comme si elle savait qui ils étaient. « Mes collocs. » j’ai aucune idée s’ils sont là, en réalité. « on reste pas là. » pas là, pas dans l’salon, pas dans la cuisine, on va aller à l’abris des regards, à l’abris des oreilles qui peuvent trainer dans l’coin. La première porte à droit c’est ma chambre, et là, la lumière s’allume. C’était pas une panne de courant.
J’enlève mes chaussures en les laissant trainer au pied du lit, ca fait du bien, j’avais l’impression que mes pieds allaient exploser. « tu veux un truc ? à manger ? A boire ? » et j’me retourne vers Leslie qui est vraiment juste derrière moi, ou plutôt, devant moi, maintenant. Mon souffle se coupe, mes yeux vitreux et ma vision qui commence à devenir flou ne m’arrêtent pas. « Ou c’que tu veux… »

L'appartement est plongé dans le noir. Ça va, dans une minute ou deux tes yeux s'adapteront à l'obscurité et tu arriveras à voir où tu mets les pieds. D'ici là, tu trouves le moyen de faire un vacarme immense en faisant tomber quelque chose au sol. Oups. C'est brisé ? Noa n'a pas l'air de s'en soucier du tu ne sais quoi éclaté au sol. « Tu t’es fais mal ? » C'est de toi qu'elle s'inquiète. Trop adorable. « Non, désolé. » que tu chuchotes plus par peur de réveiller tout le monde qu'autre chose. Ce serait dommage d'être banni d'ici après la première visite. C'est grand ici, de ce que tu arrives à discerner. Elle ne doit pas vivre seule. « Y a Liam et Dan. Mes collocs. » Ah voilà. Ils sont trois. La seule fille entourée de deux mecs. Tu espères qu'ils ne sont pas trop à la traîne. Parait que les jeunes hommes de ce monde ne se ramassent pas trop. T'en sais rien. Tu as grandi avec trois sœurs et l'autre personne qui partage ta chambre en ce moment, c'est une fille également. « on reste pas là. » Les doigts de Noa filent dans les tiens - ou peut-être que c'est toi plutôt qui s'y accroche ? Tu la suis jusqu'à sa chambre où elle referme la porte derrière vous deux.

« tu veux un truc ? à manger ? A boire ? » « Il est quatre heure du matin. » que tu rigoles tout en tentant de retirer tes chaussures qui ne semblent pas vouloir coopérer. Quatre heure, c'est plus le temps de manger et de boire. Un dernier verre n'aurait absolument rien de raisonnable. C'est le temps de filer sous la couette et d'aller dOrMiR. « Ou c’que tu veux… » Tout ce que tu veux, hm ? « C'est toi que j'veux. » Et tu le sais depuis le jour un. Tes mains se glissent contre ses hanches pour la rapprocher à nouveau de toi. « Désolé, j'ai pas apporté mon pyjama. » Vraiment désolé, et puis tu n'avais absolument pas prévu de découcher ce soir - comme si ça l'aurait changer quelque chose que ce soit prévu. Tu ne pensais pas franchir autant d'étapes ce soir. La curiosité de voir jusqu'où Noa ira cette nuit te pousse même à continuer le chemin. Il y a tes lèvres qui parcourent sa nuque, qui remontent jusqu'à sa mâchoire, puis jusqu'à ses lèvres. Il y a tes doigts qui s'emmêlent dans ses mèches, tandis que l'autre main est occupé à presser son corps un peu plus contre le tien - comme si c'était vraiment possible. Tu as la tête qui tourne, le désir qui brûle à l'intérieur de toi. Quand ton corps se décolle du sien, c'est simplement pour faire passer ton haut par dessus tes épaules pour le laisser rejoindre le sol. C'est trop rapide ?

Il est quatre heure du matin, vraiment ? Qui a fait un bon dans le temps ? Je n’ai pas vu cette soirée passée et je ne me souviens pas la dernière fois où j’étais rentrée si tard. Si même c’était déjà arrivé. Bon si, quand même, une ou deux fois… hm. Bon, du coup, elle a pas faim, elle a pas soif, qu’est ce que j’suis censée faire ? Juste lui dire merci et puis, elle s’en va et on se revoit une prochaine fois ? Quand ? Demain ? Après demain ? « C'est toi que j'veux. » je dégluti. Je sais c’que ça veut dire ça. Je sais, j’suis peut être une amatrice en ce qui concerne les filles, mais pour autant, les codes doivent être les mêmes qu’avec mes exs. C’est moi qu’elle veut, c’est elle que j’veux, je crois ? Là ? Ma tête me dit d’arrêter tout ça, de pas rentrer dedans, parce que j’y connais rien, ca va mal finir, parce que c’est l’bordel déjà, que cette soirée devait être suffisante pour un saut dans l’bain. Il y a encore six heures, j’avais jamais embrassé une femme et là, elle est chez moi, ses lèvres gouttent si bons en plus. Son parfum est si bon. Elle est douce, Leslie. Elle est si belle, juste devant moi, juste là et même si j’ai les yeux qui sortent de la tête, j’ai l’cœur qui explose sous ma poitrine. Et c’est pire quand elle me touche, j’ai chaud, pourquoi il fait si chaud là ? « Désolé, j'ai pas apporté mon pyjama. » « j’peux t’en prêter un. » que j’réponds, à côté d’la plaque, comme si j’avais pas compris, quelle débile, je gagne du temps ou quoi ? Je souffle dès lors que ses lèvres parcourent ma nuque, mon corps trahis absolument toute ma retenu, il dit oui et même un Grand Oui. C’est nouveau, oui et non, ça ressemble exactement au même désire que j’ai lorsqu’un homme pose son regard sur moi, au même désire que je ressens lorsqu’un homme pose ses lèvres sur moi. Là, c’est Leslie, je crois qu’en fait, ce gout de l’inconnu m’excite un peu plus. Je prends aucune initiative, je la laisse absolument tout entreprendre, parce que ca se passe comment ensuite ? Son t shirt touche le sol, en toute délicatesse et moi, je fais un pas en arrière, maladroitement et tape contre le lit derrière moi. Je m’effondre parce qu’un rien me fait perdre l’équilibre. Je m’effondre et me retrouve allongée sur le lit, en gloussant comme une idiote, et mes mains qui viennent se poser sur mes lèvres pour m’intenter de me taire. Ferme là, Jacobs, on dirait une gamine qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, c’est un fait. Et en même temps, j’ai pas envie de comprendre davantage. Je sais très bien que si j’avais pas bu d’alcool ce soir, j’aurai laissé Leslie la bas, j’aurai pas eu le courage de la faire venir ici, j’aurai pas eu le courage d’accepter ses baisers, ses caresses, ses mots tendre. Pourtant, j’en crève d’envie depuis l’instant où on s’est rencontré. En silence. Faisait la sourde oreille, celle qui ne comprend pas, celle qui est innocente. J’ai plus aucune innocence en moins là.
Je finis par me redresser pour retirer à mon tour ce t shirt fluo qui me colle bien trop à la peau. Et pour le reste, aucune initiative, j’ai dit, je sais pas, si j’dois tout virer, si j’dois la laisser faire, j’ai peur de le faire, en vrai, d’être la première à me lancer, même si elle m’a déjà bien ouvert la voie. C’est quoi la prochaine étape ? La, j’ai vraiment envie de la sentir nue, contre moi. Des pulsions sauvages, presque. « J’ai la tête qui tourne. » pour de vrai, j’ai pas encore envie de vomir, c’est déjà ça, non ? doucement, sur les gestes, faut maitriser ça, c’est d’ailleurs pour ça que j’me plonge à nouveau la tête en arrière, me laissant tomber comme une masse sur le lit, attrapant sa main au passage pour la ramener à moi. « Donne-moi tes lèvres. »

« j’peux t’en prêter un. » Tu éclates de rire. Elle est adorable dans toute sa naïveté. Ça va. Pas besoin de t'en prêter un. Tu ne comptes pas être très très vêtue si jamais elle te permet vraiment de passer la nuit ici. Elle peut encore changer d'avis n'importe quand. Tu ne serais pas vraiment surprise que ça l'arrive. C'est plutôt son audace qui te surprend ce soir. C'est le courage que lui donne les quelques verres consommés un peu plus tôt. Noa se redresse dans son lit pour retirer à son tour son haut qui va rejoindre le tien au sol. Elle glousse comme une adolescente. Elle est belle. Plus que jamais. « J’ai la tête qui tourne. » Il y a tes lèvres qui se pincent. Elle va quand même pas gerber hein ? Cette pensée est rapidement oublié quand elle se laisse retomber sur son matelas en t'amenant avec elle dans sa chute. « Donne-moi tes lèvres. » Elle peut sûrement le sentir, ton sourire contre ses lèvres. Oh, elle n'aura certainement pas besoin d'insister pour ça. « T'es tellement belle. » que tu ajoutes juste avant de reprendre possession de ses lèvres. Ta main glisse le long de sa cuisse, remonte jusqu'à sa poitrine. Tu découvres chaque parcelle de son corps par tes baisers et tes caresses. En quelques minutes seulement, le reste de vos vêtements se retrouvent à même le sol, alors que tout ce qui prend vie dans la pièce, ce sont ses râles qui se mêlent aux tiens.

* * *

Tu grognes à moitié endormi, en te retournant dans le lit pour venir enlacer Noa juste à côté de toi. C'est quoi l'idée de faire autant de bruit à une pareille heure ? Bon, tu n'as absolument aucune idée de l'heure qu'il est. C'est sûrement une heure très raisonnable pour mettre de la vie dans l'appartement. Ils ne se sont pas endormis aux petites heures du matin, eux. « Ils sont en train de refaire la déco ? » que tu demandes en riant doucement, tes lèvres viennent s'égarer contre l'épaule de la brune. Comment elle se sent ce matin ? Est-ce qu'elle aura honte qu'une femme sorte de sa chambre ce matin devant ses colocs ? Les homos qui ne s'assument pas, un classique. De toute façon, ils penseront sûrement que t'es juste une amie qui a dormi ici. Ah les hommes, ils sont si naïfs. Enfin, si vous n'avez pas été trop bruyante. Comme si ça te gênerait de les avoir empêchés de dormir cette nuit, enfin ce matin plutôt. « Tu regrettes ? » que tu lui demandes par la suite alors que le bout de tes doigts s'égarent contre sa peau dénudée. Maintenant l'alcool dissiper, elle regrette ou pas ? Tu as déjà presque la totalité de tes fringues en visuelles pour pouvoir te rhabiller en vitesse si jamais elle te chasse d'ici. Ce ne serait pas la première fois, ni même la dernière.

Le bruit de fond, que je n’avais même pas remarqué jusqu’à présent ne m’a pas perturbé pour un sous, sans doute l’habitude de la présence humaine et de la vie en colocation. Par contre, je sursaute presque quand je sens une présence humaine à côté de moi, me sortant d’un sommeil bien profond. « Ils sont en train de refaire la déco ? » et la voix douce de Leslie me rassure aussitôt. Bien sûre que c’est elle, j’avais juste pas cette habitude de me réveiller aux côtés de quelqu’un, du moins, ça m’était plus arrivé depuis quelques temps, quelques mois ? « bienvenue à la coloc. Ils se vengent peut être du bruit qu’on a fait hier en rentrant. » que je réponds amusée, en me tournant doucement vers elle après avoir frémis sous le baiser qu’elle m’offre sur l’épaule. Je grimace parce que j’ai une sensation de tête lourde, de ventre barbouillé et comme des courbatures dans tout le corps. « Tu regrettes ? » je me gratte la gorge, parce que ça me démange, parce qu’une sensation désagréable de bouche sèche. « La cuite ? » que je dis en plaisantant, parce que si c’est ça, les effets d’un lendemain d’une soirée arrosée, c’est pas terrible. Mais j’ai l’idée que sa question n’est pas portée sur les verres d’alcool qu’on a bu ensemble hier. « Je regrette pas. » que je réponds timidement, sans trop savoir quoi faire, mon bras droit reste collé le long de mon corps que je sens nu et l’autre, bien calé sous mon oreiller, tout engourdit d’ailleurs. Par contre, je me demande ce que ça veut dire, maintenant ? Elle attend après cette soirée, Leslie ? Est-ce que c’était un coup pour rien, une mise à l’épreuve et plus rien ? Est-ce que c’est un début de quelques choses ? De quoi ? « Je t’avoue que j’ai quelques flash, de notre arrivée ici. Mais que j’ai aucune idée de comment et quand j’ai fini par m’endormir. » je tire le draps pour couvrir mon corps, pudeur sans doute bête, parce qu’on a fini à toutes les deux nues dans ce lit et que j’étais sans doute un peu moins farouche avant de pioncer comme une masse.
Je sens ma gorge se nouer petit à petit et la chair de poule qui est visible sur mon bras qui prend l’air. « est-ce que t’as bien dormi ? » Est-ce qu’elle a envie de partir maintenant ou est-ce qu’on va partager cette journée gueule de bois ensemble ? « J’ai hyper soif et j’ai hyper mal à la tête. » elle va se foutre de moi, la novice. « Tu veux quelques chose ? » à boire, à manger ? Maintenant ? « j’peux aller chercher un truc dans la cuisine. »

« bienvenue à la coloc. Ils se vengent peut être du bruit qu’on a fait hier en rentrant. » « Qu'est-ce que tu racontes ? On a été suuuuper discrète. » que tu glousses. Tout le monde sait ça. La discrétion au pieu, ta spécialité, surtout avec un verre dans le nez. C'était bien le dernier de tes soucis hier qu'il y ait ou non des oreilles indiscrètes témoins de vos ébats. « La cuite ? » Ouais, non, c'était pas ça la question. Elle le sait bien et elle l'évite. La cuite, tu sais déjà qu'elle regrette, parce qu'elle doit se sentir hyper mal ce matin, se dit probablement qu'elle ne boira plus jamais de sa vie. On se dit tout ça. Et on recommence toujours. « Je regrette pas. » Ça te soulage qu'elle le dise à voix haute. Tu ne voulais pas non plus passer pour la fille qui profite de l'ivresse de l'autre. « Je t’avoue que j’ai quelques flash, de notre arrivée ici. Mais que j’ai aucune idée de comment et quand j’ai fini par m’endormir. » Oh, toi tu te souviens d'absolument tout. « J'te rafraîchis la mémoire si tu veux. » que tu lui dis, espiègle, en venant perdre de nouveau un baiser contre nuque, alors que ta main se fait un chemin jusqu'au creux de son dos. Si c'est un deuxième round qu'elle veut, tu ne vas certainement pas t'en plaindre.

« est-ce que t’as bien dormi ? » Tu redresses ta tête dans la paume de ta main pour mieux la regarder. Dormir, c'est un bien grand mot. La nuit a été particulièrement courte. Tu as l'impression de n'avoir que cligner des yeux que c'était déjà le matin. « Oui, très bien. » que tu lui réponds le sourire aux lèvres en venant replacer une mèche de ses cheveux. Quoi de mieux qu'un dodo collé toute nue ? « J’ai hyper soif et j’ai hyper mal à la tête. » Tu ris. Voilà exactement ce que tu pensais; elle a la gueule de bois. « Eau et aspirine. » Y'a rien d'autre à faire. Et ça ne fait pas particulièrement de miracle non plus. Du repos aussi. Beaucoup de repos. Elle va sûrement dormir tout le reste de la journée. « Tu veux quelques chose ? j’peux aller chercher un truc dans la cuisine. » « Non, c'est bon. J'ramasserais un truc en chemin. » que tu lui dis en perdant un dernier baiser contre ses lèvres. Tu te redresses dans le lit en ramassant tes fringues éparpillés un peu partout dans la pièce. « J'dois rejoindre des amis pour un devoir. » que tu lui expliques en te rhabillant. « J'suis sûrement déjà en retard. » que tu ajoutes en riant. Oh ça va, ils ont l'habitude. Par chance que tu as un super cerveau pour tout pardonner. « Je t'appelle après ? » Si c'est ce qu'elle veut.

« Qu'est-ce que tu racontes ? On a été suuuuper discrète. » j’en ai presque honte, parce que vraiment, j’avais encore jamais ramené personne à la colocation, quelque soit l’heure et du coup, l’idée même d’avoir pu réveiller Liam et Dan me gênait. Mais, ca avait pas l’air de perturbée Leslie, qui comme toujours, prenait les choses comme elles venaient sans avoir l’air de se poser trop de question. J’étais d’autant plus admirative qu’elle en ait rien à faire de ce que pouvait penser les autres. Alors que de mon côté, je commençais à me demander si personne de mon entourage ne nous avait vu, si mes parents n’allaient pas m’appeler dans la journée pour me demander ce que j’avais fais de ma soirée et surtout, pourquoi je l’avais passée accrochée aux lèvres d’une femme. Ces doutes ne remettaient cependant pas en question la soirée que j’avais passé et comme je venais de le dire à Leslie, non, je ne regrettais pas. J’espérais seulement que pour l’instant, cela puisse rester entre nous. En même temps, à qui pourrait-on bien en parler ? Nous n’avions pas de connaissances communes et il n’y avait aucune raison de s’emballer ? Si ? Qu’allait-il se passer ensuite ? « J'te rafraîchis la mémoire si tu veux. » la douceur de sa main qui se perd dans le creux de mon dos me procurent une vague de frisson et des sensations qui me reviennent, que j’ai l’impression de connaitre et que pour autant, une impression aussi de nouveau. L’alcool y était sans doute pour quelques chose, une désinhibition incontrôlée, alors qu’aujourd’hui, j’étais plus réservée.
L’alcool le grand mal de ma soirée, le grand mal de ce lendemain. Bouche sèche, gorge qui gratte, la tête dans les vapes. « Eau et aspirine. » la recette miracle pour s’en sortir alors ? Ça semblait logique. J’irai faire l’armoire à pharmacie pour trouver ce qu’il faut et ramener au passage de quoi grignoter et se rafraichir. « Non, c'est bon. J'ramasserais un truc en chemin. » son baiser sonne comme un dernier baiser alors qu’elle s’empresse ensuite de se rhabiller. « J'dois rejoindre des amis pour un devoir. » Oh. Je la regarde alors faire, mine déçue sur le visage. Moi qui me voyais déjà passer un peu plus de temps avec elle, j’ai la sensation qu’on me l’arrache sans préavis. « J'suis sûrement déjà en retard. » je finis par sortir du lit à mon tour, attrapant timidement mes vêtements au passage aussi avant de les enfiler en deux secondes. « Je t'appelle après ? » je hoche la tête. « J’espère. » on verra si elle le fait, on verra si c’était pas juste pour passer une bonne soirée et s’amuser après un paris stupide. « de toutes façons, je pense que j’bougerai pas de la journée. » et que j’vais passer cette journée à attendre un signe de vie de sa part, surtout.