De simples messages. Que je pourrais recevoir de n’importe qui, d’une simple connaissance, d’un ami pas vraiment proche… Mais pas de lui. Je ne l’accepte pas, ça me déchire un peu plus à chaque fois. Il se tient éloigné, je le sais. Même Knox est étonné de ne pas voir Newman toutes les cinq minutes à l’appartement. Parce qu’en temps normal, c’est ce qu’il aurait fait. Surtout après l’accident que j’ai eu. L’inquiétude sur son visage se lisait sans aucune difficulté lorsqu’il était rentré dans cette chambre d’hôpital. Et pourtant, depuis, c’était un silence radio presque total, des messages simples, limite tout prêt, alors que pour moi, il avait toujours eu des mots et des attentions tendres… mais après tout, je ne pouvais pas lui reprocher. La seule fautive dans l’histoire, c’est moi, même s’il a voulu me rassurer en partageant les torts à propos de ce rapprochement qu’il y a eu entre nous mi-septembre, après un weekend passé ensemble à Gold Coast… Une relation charnelle et peut-être plus au fond car on s’aime depuis toujours lui et moi. D’une façon particulière, amicale mais qui peut laisser à penser à plus parfois. Et je pense qu’autant l’un que l’autre nous nous sommes laissés voguer dans cette histoire, sans se poser de questions, se disant que peut-être les mots prononcés par certain, sur cette relation si spéciale qui nous unissait, n’était peut-être pas si fausse finalement… Notre bulle, pendant deux semaines, semblait infranchissable. Elle l’est restée car personne n’a su pour nous deux et encore aujourd’hui, personne n’est au courant. Et peut-être que personne ne le saura jamais. Pourtant, cette barrière a été franchie par quelque chose ou plutôt quelqu’un et par ma faute. Car je n’étais pas seule, du moins dans ma tête et ce n’était donc pas que nous deux. Je me suis rapprochée d’Adam pour de mauvaises raisons et je le sais. Je ne pouvais pas lui faire subir une souffrance certaine qu’il ne méritait pas. Pas lui. Jamais. Pourtant, le mal était déjà fait, même après seulement deux semaines de relation… indéfinissable. Une relation qui n’a pas eu d’étiquettes et qui finalement, nous allait bien. Mais j’ai décidé d’y mettre fin suite à mon accident, comme si une prise de conscience soudaine s’était manifestée en moi. Ce serait injuste de lui faire croire que quelque chose pourrait se passer entre nous, qu’il puisse y avoir plus alors que mon esprit est ailleurs. Que j’ai beaucoup trop de choses qui se passent présentement dans ma vie pour lui en faire subir les conséquences. Et pour rien au monde je ne voudrais mettre cette amitié si particulière en danger. Et, malgré les précautions elle l’est…
« Newman est passé ce matin ». Mes yeux se tournent immédiatement sur Knox, assis à mes côtés sur le canapé alors que nous regardons une émission stupide à la télé « Pourquoi il n’a pas attendu ? il t’a dit quelque chose en particulier ? ». Il se met à rire alors « Tu pensais pas que j’allais lui offrir le thé ». Je roule des yeux et lâche un « Tu fais chier Baxton » avant de me mettre à bouder dans mon coin. Il a essayé de venir finalement… la première fois depuis trois semaines. Trois semaines que j’étais cloitrée chez moi et le seul jour où il décide de passer, je ne suis pas là car j’ai commencé ma rééducation pour me débarrasser de mes béquilles et reprendre un semblant de vie normale. Pourtant, il semble essayer de revenir et au fond, ça me rassure. J’attrape alors mon téléphone pour lui envoyer un message… Mais je me ravise. « Pousse-toi ! » Je pousse alors Knox qui venait de poser sa tête sur mes jambes « Tu vas où ? » « Quelque part » « Mia ! » Il râle, il commence à faire son rabat-joie à me dire que je dois rester tranquille pour guérir. Il en devient lourd même si au fond c’est gentil et bienveillant. Je me prépare alors et vingt minutes après j’appelle un Uber pour me rendre à la caserne. J’ai envoyé un texto à sa sœur pour savoir s’il travaillait et elle m’a dit que sa garde n’allait pas tarder à se finir.
Je me retrouve alors devant la caserne. A l’aide de mes béquilles, je m’avance jusqu’à la petite porte où commence à sortir certains des collègues d’Adam. Certains me reconnaissent et me demandent comment je vais, j’ai même droit à quelques plaisanteries de leur part. Sourire aux lèvres, celui-ci s’estompe alors quand je le vois arriver « Bye Mia, quand tu vas mieux, on se fait une grosse fête » « Compte sur moi » je fais alors, détournant le regard d’Adam pour saluer le pompier qui venait de m’adresser ces derniers mots. Je m’approche alors, je vois que sa mine n’est pas des plus radieuse. Face à face, je le salue alors « Hey… » je tente de retrouver un sourire mais je suis stressée à l’idée qu’il puisse m’envoyer boulet. Mais je me dis que s’il a fait le chemin ce matin jusqu’à mon appartement, c’est qu’il avait envie de me voir, non ? « Knox m’a dit que tu es passé ce matin alors je me suis dit que j’allais venir te voir puisqu’on s’est loupé… ». Je trouvais la conversation pathétique, j’avais l’impression de recommencer tout à zéro avec lui, de ne pas le connaitre, alors qu’à chaque fois que nous nous retrouvons, les choses étaient tellement différentes. Une étreinte, un sourire complice échangé, des rires, des taquineries. Mais je sais que les choses ont changé et que ça prendra sûrement du temps pour que la normalité revienne entre nous…
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Depuis cet appel, la vie de Newman avait pris un nouveau tournant. Plus rien n'était pareil. Les premiers jours, on était les plus difficiles. Ils avaient pris de nouvelles habitudes qu'il devait aujourd'hui oublier. Comme le texto du matin. C'était le premier truc qu'il faisait. Un petit message pour lui souhaiter le bonjour de la plus douce des façons. Adam utilisait toujours des petits surnoms adorable pour Mia. Ma chérie, mon amour, mon étoile, ma libellule et le fameux l'unique, ma princesse. Là, il n'était plus question de l'appeler ainsi. Newman avait peur que Mia se braque. Oui, il avait saisi le message. Plus d’ambiguïté entre eux. Plus de câlins, plus de bisous, plus de gestes tendre. Il avait tellement peur de ne pas y arriver qu'il refuser de la voir depuis plusieurs semaines. Alors il se contentait de petits messages. Ça pouvait paraître un peu froid comparé à d'habitude. Adam mettait des plombs à écrire une phrase. Parfois il s'agacer tellement de se mettre des brides qu'il jetait son téléphone à l'autre bout de la pièce. Les jumeaux ne comprenaient pas trop le comportement de leur père. Ils se demandaient pourquoi tata Mia était moins présente ces jours-ci. Adam avait dû être franc avec eux. Il n'était pas question de leur mentir. Ni de les inquiéter pour rien. Avec des mots simples, il leur avait expliqué qu'elle avait fait une vilaine chute sur sa planche et qu'elle devait se reposer. Il n'était pas question de parler de cette relation qu'ils ont eu. À personne d'ailleurs. Adam ne souhaite pas que ça s'ébruite. Ça ne servirait à rien si ce n'est empirer les choses. C'est leur petit secret. Mais ce n'est pas simple de faire genre tout va bien dans le meilleur des mondes alors que pas du tout. La visite d'Andrew ne l'a pas vraiment aidé à aller mieux. L'alcool s'est occupé de noyer ses chagrins et au petit matin, c'est une affreuse gueule de bois qui lui fait prendre conscience que tout ça doit s'arrêter. Il avait l'impression de replonger dans le néant. Un trou profond dans lequel il était déjà tombé.
Peu à peu Newman se reprend en main. Il est un peu plus souriant. Moins angoissé. Faut dire que Joy se charge bien de lui changer les idées. Il a eu un moment d'hésitation avant de lui proposer cette après-midi avec les garçons à la fête foraine. Il culpabilise sûrement de prendre du bon temps de son côté alors que Mia est dans son coin. Avec qui ? Hmmm... Ça il ne veut pas savoir. Cette journée détente lui fait un bien fou. Les garçons sont contents, le père l'est tout autant. C'est simple à chaque fois ils s'amusent comme des gosses. Si bien que Adam l'invite de plus en plus. Ils se sont toujours soutenus depuis la mort de Chloé. Mais là il semblerait qu'ils lâchent quelques brides et qu'ils s'amusent sans se poser de question. Le brun ne considère pas Joy comme une roue de secours. Il ne se le permettrait pas. Il a profond respect pour la jeune femme. Et ce n'est pas son genre d'être comme ça. Mais disons qu'il a passé le plus clair de son temps avec Mia depuis leur week-end dérapage. Et du coup Newman a un peu délaisser le reste de son entourage. C'est tout juste s'il a trouvé le temps pour Kaya. Disons qu'il se rattrape. Ouais on va dire ça comme ça.
Il estime que ça a assez durer tout ça. Il ne peut pas sans cesse garder ses œillères et éviter Mckullan à jamais. Elle lui manque terriblement. Ses messages ne lui suffisent plus. Merde, tant pis, va y Newman. C'est ta meilleure amie bordel. C'est donc déterminé qu'il se rend à son appartement. Plus la distance diminue plus il a envie de ralentir et de faire demi-tour. Qu'est-ce qu'il va lui dire ? Bonjour ? Ça va ? Il doit lui faire la bise ? Lui serrer la main ? Merde soit pas si con. Il est là, devant cette porte à se demander s'il va sonner ou non. Dans un élan de courage, il appuie enfin sur le bouton de la sonnette en prenant une grande inspiration. Et dire qu'il n'y a même pas deux semaines, il serait entré sans sonner. Il lui aurait alors posé les mains sur les yeux en lui chuchotant un « Devine qui s'est ... ». Mais ça c'était avant. Lorsqu'il entend la clé s'agiter dans la serrure son cœur s'emballe. Il ravale. Plus de peur que de mal, c'est la tête de Knox qui apparaît. Adam est la fois soulagé et blasé de voir le blond. « Salut ..hm... Mia est là ? » C'est tout juste s'il lui répond. Le courant a toujours eu du mal à passer avec lui. Même s'il ne le remerciera jamais assez d'avoir sauvé leur amie commune. Il n'est pas né le jour où ils seront bras dessus bras dessous les deux. « Tu pourras lui dire que je suis passé s'il te plaît ? » Knox hoche la tête et referme aussitôt la porte. Pas sûr que le message sera passé. Il ose espérer le contraire. Au moins ça prouverait à Mia qu'il ne l'a pas complètement abandonné. Il aura essayé. Peut-être qu'elle est là et qu'elle ne souhaite tout simplement pas le voir … va savoir.
Les garçons sont à l'école. Papa lui, il est en train de faire le point avec son équipe. « Josh, tu n'oublies pas ta formation jeudi. Et Pete tu as le code deux à réviser. » Les gars hochent la tête et se tapent dans la main comme des crocs magnons. « On se boit une bière ? Je paye ma tournée » Adam regarde sa montre. Les jumeaux finissent dans deux heures. Y a le temps pour une bière. Personne ne l'attend de toute manière. « Okey va pour une bière. Je vais me changer j'arrive. » Adam s'éloigne dans le vestiaire. Il profite pour prendre une douche. Au moins il n'aura pas à le faire en rentrant. Les gars l'attendent sur le parking, prêt à partir de l'autre côté de la rue, dans leur bar favoris. Ils y servent de bonne chope de bière, de bonne qualité et pas trop cher. En plus l'ambiance est sympa. Parfait pour finir la journée sur une bonne note. Alors qu'il s'avance vers la sortie, il ralentit au point limite de s'arrêter lorsqu'il reconnaît sa voix. Mia … Elle est là. Ses collègues se retournent sur lui et ils comprennent que c'est le moment où ils sont censés partir sans poser de questions. Adam leur fait un signe de la tête pour leur faire comprendre qu'ils peuvent partir sans lui. C'est d'ailleurs ce qu'ils font après avoir salué la blonde. Il s'avance vers elle est constate la présence de béquille. Physiquement, elle semble aller mieux. Mais moralement… il y a mieux. Elle a perdu ce sourire qu'il aime tant. « Hey… » Adam reste un moment-là à la fixer en se demandant s'il doit la prendre dans ses bras ou se contenter dire un « ça va ? » Tristitude… Ça ne leur ressemble tellement pas. S'en est presque ridicule. Ils ont l'air de deux péquenots qui se rencontrent pour la première fois. « Knox m’a dit que tu es passé ce matin alors je me suis dit que j’allais venir te voir puisqu’on s’est loupé… ». Ha … Finalement il n'était pas si con le blond. C'est peut-être lui plus bête dans l'histoire à agir ainsi. Adam baisse les yeux un bref instant comme un gosse qu'on vient de punir parce qu'il mangé des cookies avant le repas. « Tu me manques Mia … » Timidement il relève les yeux sur elle . C'est à peine s'il ose la regarder. Il se sent idiot, coupable, de s'être montré si tendre avec elle et aujourd'hui ? Ils se comportent comme deux étrangers. Il n'ose pas entrer en contact avec elle. Il se l'interdit Newman. Ça ne fait plus partie de ses « privilèges » tout ça. Il doit rester à sa place. Celle du bon copain, du meilleur ami à qui on confit tout, ou presque. Mais plus celui d'amant ou je ne sais quoi d'autre. Cette place n'est plus à prendre.
Je ne supporte pas cette distance qui s’est instaurée entre nous. La seule fois où nous avons été éloignés à ce point remonte à très longtemps. Cela est arrivé lorsque, après le départ de mon père, je suis partie en vrille, fréquentant les mauvaises personnes. J’ai rejeté toutes personnes qui ne comprenaient pas mon comportement, en me noyant dans les fêtes, l’alcool mais aussi la drogue. Ça a été le cas d’Adam… Du coup, nous sommes restés pendant plusieurs mois sans nous voir, ni nous parler, nous ignorant au détour des couloirs du lycée. Pourtant, lorsque j’ai retrouvé le chemin de la raison, notre complicité a été retrouvé aussi vite qu’elle s’était stoppée. Non, les fois où Adam et moi avons été éloignés sont rares et c’est donc pour moi difficile de revivre ça à nouveau. Mais cette fois, les raisons sont tout autre, et notre complicité a pris un autre tournant. Parce que je me suis sentie bien à ses côtés, qu’il a toujours pris soin de moi cherchant sans cesse à me faire plaisir. Et parce que les circonstances ont fait que… alors, une relation plus intime a vu le jour… deux semaines. C’est le temps que ça a duré. Peut-être était-ce trop déjà ? Deux semaines durant lesquelles nous avons commencé à vraiment apprécier la présence de l’autre, où nous avons aimé nous retrouver en cachette, à l’insu de tout regard curieux, ou presque. Une relation restée secrète pendant tout ce temps, révélée encore aujourd’hui à personne. Et très certainement que personne n’en saura rien car, finalement, qu’est-ce qu’on en dirait ? Un simple moment d’égarement ? Oui mais… parce qu’il y a un mais et que ce n’était pas juste ça, et autant Adam que moi le savons. Peut-être que lui le sait plus que moi, peut-être que je me voile la face et que je vais finir par le regretter… regretter de le repousser alors qu’il est à mes yeux l’homme parfait, avec qui je sais que je pourrais être heureuse, un bonheur que je recherche finalement depuis toujours ; Et pourtant, ma tête, mes pensées, peut-être même plus que ce que je ne veux le dire est ailleurs. Et pour cette raison, je ne peux pas poursuivre ce que nous avons entamé Adam et moi… parce qu’il ne mérite pas de souffrir et parce que je ne mettrais jamais notre amitié si forte en péril. Et peut-être aussi car j’aime me compliquer la vie, aller savoir.
Il y a quand même un petit espoir que notre complicité renaisse, du moins, celle que nous possédions avant tout ça, avant cette relation sans étiquette. Knox m’apprend qu’il est passé me voir ce matin. Mais étant absente, il n’est pas resté plus longtemps, surtout quand on connait la relation entre mes deux meilleurs amis. Alors, je bondis du canapé lorsque Baxton me le dit pour aller rendre visite à Adam, directement à la caserne, où il va bientôt finir son service. Je ne pense pas que mon médecin serait ravi de me voir planter là avec mes béquilles. Il me recollerait sûrement exprès une semaine de plus d’arrêt pour la peine. M’enfin, pour le moment je suis loin de penser à ça. Non, je pense plutôt à la boule au ventre qui se forme quand je vois l’équipe d’Adam qui sort au compte-goutte et que je sais que, d’une minute à l’autre, il sera là. Alors, les gars de la caserne me tape la discute parce qu’ils me connaissent, pour être déjà venu plusieurs fois ici, que ce soit pour voir Adam ou Dylane qui travaillait là aussi. Toujours un accueil chaleureux de leur part et il est clair que je ne manquerais pas d’aller boire un verre avec eux pour fêter ma guérison. Pour le moment, la guérison qui m’intéressait était celle d’une amitié si particulière qui me manquait…
Il est là, devant moi. Et la gêne se réinstalle entre nous. Indéniablement. On est planté l’un devant l’autre mais aucun geste tendre comme on pourrait en avoir l’habitude, ne serait-ce qu’une étreinte. Pourtant, l’envie est là mais une barrière invisible semble s’être installée entre nous deux. Dans l’échange que nous avons, il n’y a même pas un sourire… juste un énorme malaise. Qui m’agace, qui me ferait presque me mettre en colère, envoyer tout valser… « ça va ? ». Non, ça ne nous ressemble pas ça… Un simple ça va, entre nous. D’habitude, il y aurait eu un petit surnom, un petit quelque chose qui faisait la particularité de notre relation. Même bien avant cette relation charnelle… Et là, plus rien, comme si tout avait disparu du jour au lendemain… En guise de réponse, je hausse les épaules, parce que, si je devais être sincère, non ça ne va pas. Physiquement, je souffre encore selon les efforts faits dans la journée. Et moralement… je ne préfère pas enfoncer le couteau. Alors, je me permets quand même de retourner la question, par simple politesse parce que j’en connais déjà la réponse… « Et toi ? ». Je le connais, je vois bien que sa mine est déconfite, qu’il n’a certainement pas le moral. Il me l’a montré indirectement en restant distant… Et je comprends parfaitement son choix… Je lui dis alors que je sais qu’il est quand même passé ce matin, qu’on s’est loupé… Il baisse les yeux et finalement un « Tu me manques Mia… » sort d’entre ses lèvres. Et je n’ai pas envie qu’il pense que ce n’est pas mon cas, alors j’approche de lui, parce que c’est plus fort que moi, essaye de garder un semblant d’équilibre pour me libérer d’un appui et pouvoir ainsi attraper sa main « Moi aussi tu me manques… Enormément ». Je soupire. Je m’en veux, je m’en veux d’avoir rendu les choses compliquées entre nous. Je le regarde sincèrement dans les yeux en lui disant cela. Mais je me dois de lui lâcher la main car j’ai besoin de retrouver ma béquille « Je regrette cette distance entre nous. Et pourtant, je ne peux pas te le reprocher… Je sais que c’est de ma faute et, si tu as besoin de temps, je le comprendrai… ». Je m’en veux c’est certain. Je commence à avoir du mal à tenir debout parce qu’avec les béquilles c’est loin d’être confortable. Alors j’indique un banc non loin de là par un signe de tête à Adam « On va s’assoir ? ». Nous nous dirigeons alors vers celui-ci. Je m’installe la première, déposant mes béquilles sur le côté, laissant le temps à Adam de s’assoir à son tour. « Ça me fait du bien de sortir un peu… Ca me change de l’appartement où je commence sérieusement à devenir folle… Et Knox avec ». Je ris doucement car je sais que je lui mène la vie dure. Il est au petit soin avec moi mais je ne lui rends pas la tâche aisée avec mon caractère de merde. Je me retourne alors vers Adam « Et malgré tout, ça me fait du bien de te voir aussi… ».
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Fraîchement sortis de la douche, ses cheveux sont encore légèrement humides. Son sac en bandoulière, Adam s'avance vers la sortie pour rejoindre ses collègues qui bavardent dehors. Il est loin de s'imaginer qu'ils sont occupés à discuter avec celle qu'il évite depuis déjà plusieurs semaines. Il a bien tenté de venir la voir ce matin. Mais sans succès. Il ne sait pas s'il aura le cran de retenter sa chance tout de suite. Adam redoute ses retrouvailles. Au fond de lui, il en brûle d'envie. Mais une part de lui veut rester à l'écart. Mia lui a demandé de cesser tout ça ; Ce petit jeu qui s'était immiscer entre eux... Un jeu qui n'en était peut-être pas un finalement… Adam ne veut pas se l'admettre, mais il se pourrait bien que son cœur ait flanché pour sa meilleure amie. Il ne l'a pas choisi. C'est le genre de sentiments qu'on ne maîtrise pas. Mais cette complicité si évidente lui a donné l'espoir de revivre une union fusionnel. Celle qui vous donne envie de vous lever chaque matin. Celle qui vous donne des ailes. Il est un peu trop sentimentale Newman. Il se laisse croire qu'il pourrait aimer une seconde fois. Combler cette place définitivement vide. Pendant deux ans il s'est interdit de ressentir quelque chose pour quelqu'un. Son cœur était trop blessé par la perte de sa femme. Impossible pour lui de tourner la page de cette histoire à peine entamée. Puis le temps est passé. La douleur s'est estompée. Et il y a eu ce fameux week-end. Deux jours qui devaient être deux jours de détente entre amis. Amis oui … c'est ce qu'ils ont toujours étaient jusqu'à maintenant. Mais à partir du moment où Newman a posé ses lèvres sur les siennes, se fût comme une révélation. Il a ressentit comme une connexion lorsque sa langue est venue caresser la sienne. Une tension qu'il n'avait plus ressentit depuis deux ans, son regard changea radicalement pour Mia. Ces quarante-huit heures avec elle furent très intenses. Le brun l'a traité comme une princesse. Il lui a offert toute cette tendresse qu'il gardait précieusement. Il l'a aimé, il l'aime encore … Et c'est la raison pour laquelle il persiste à vouloir maintenir cette distance entre eux. Adam ne veut pas aller contre les choix de Mckullan. Il respecte cette décision. Même si elle lui fait mal... Ils ne s'étaient rien promit. Ça devait être juste une passade. Juste du bon temps entre deux adultes consentant. Mais il a fallu que les sentiments s'en mêlent. Ces foutus sentiments qui vous mettent au plus mal. Adam tentait de tenir le choc en s'occupant l'esprit. Il passait plus de temps avec ses collègues après le boulot. Il voyait également Joy de plus en plus. Ils se sont toujours soutenus dans les moments compliqués. La brune a su lui redonner le sourire, le goût à la vie. Le brun essayait tant bien que mal de retrouver un équilibre. Mais cet équilibre ne peut pas être parfait sans Mia. Il a beau vouloir la tenir, éloigner. Son absence est trop pesante.
Lorsqu'il entend sa voix résonner à l'autre bout du couloir, son cœur manque un battement. Ses pas se font moins rapides. Il s'arrête un instant histoire de se préparer mentalement à la revoir. Puis il finit par se présenter au reste du groupe. Ses collègues comprennent vite qu'il y a un mal aise. Ils saluent une dernière fois Mia et font un signe de tête au brun avant de s'éloigner sans lui. Il n'était plus question de boire une bière avec eux. Adam lève les yeux sur elle. Il est presque sans expression. Elle brise la glace en engagent la conversation comme elle peut. Même pour elle ça semble difficile. Ils s'échangent un « ça va » un peu fadasse. Un haussement d'épaule sera la seule réponse qu'elle lui donnera. Il comprend vite qu'elle ne va pas bien. Ils ont toujours étaient connecté les deux. Si l'un ne va pas bien l'autre ne peut pas l'être. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Adam voudrait la serrer dans ses bras. Pourtant il reste planter là. Il a peur de ne pas savoir se contenir. C'est encore frais tout ça. Son corps brûle toujours d'envie de venir au contact du sien. Et ce n'est pas juste pour une accolade. « Et toi ? » Mia doit se douter de sa réponse. Elle le connaît mieux que personne. Juste en voyant la tête qu'il tire elle peut deviner qu'il n'est pas au top de sa forme. « J'ai connu des jours meilleurs ... » Avec elle ouais … Ce n'est plus qu'un lointain souvenir. Sa présence ici est due sa visite de ce matin. Apparemment Knox a finalement passé le message. Sous ses airs de petit con il n'est pas si mauvais en fait. Adam fini par lui avouer qu'elle lui manque. Fallait que ça sorte. Pourquoi lui mentir quand l'évidence est là. Mia s'approche et vient lui prendre la main. Il baisse aussitôt son regard sur celle-ci tandis qu'il caresse le dessus de sa main avec son pouce. Ce contact est à la fois réconfortant et douloureux car il sait qu'il devra se contenter du peu. « Moi aussi tu me manques… Énormément » Il ravale lorsque leurs mains se détachent. C'était trop court. Difficilement, il relève les yeux sur elle avec beaucoup de peine. Ses lèvres se pincent. « Je regrette cette distance entre nous. Et pourtant, je ne peux pas te le reprocher… Je sais que c’est de ma faute et, si tu as besoin de temps, je le comprendrai… » Un soupir s'échappe de ses lèvres avant qu'il donne sa réponse. « Si je le fais c'est pour ne pas rendre les choses plus difficiles » Car il sait pertinemment qu'il finira par craquer de nouveau et ce n'est pas ce qu'elle souhaite pour eux. Cette distance est donc inévitable hélas... « On va s’asseoir ? » Il hoche la tête et l'accompagne jusqu'au banc qui se trouve à quelques mètres d'eux. Sa main reste en suspend derrière son dos. Encore une fois, il n'ose pas. Pourtant l'envie est là. Il la laisse s'installer la première et vient s'asseoir à côté d'elle. « Ça me fait du bien de sortir un peu… Ça me change de l’appartement où je commence sérieusement à devenir folle… Et Knox avec » Il la voit sourire, ça lui réchauffe le cœur aussitôt. Il sourit à son tour sans le vouloir. Comme si Mia était son propre reflet. Cependant, il reste silencieux. Ne sachant pas par quoi commencer. « Et malgré tout, ça me fait du bien de te voir aussi… ». Il prend le temps de la regarder dans les yeux sans dire un mot. Puis finalement il lui offre un sourire sincère. « Tu en as encore pour longtemps avec tes béquilles ? » C'est une battante Mckullan. D'ailleurs il doute qu'elle ait le droit d'être là. Ça ne l'étonnerait pas d'apprendre qu'elle ai été contre l'avis de son médecin. « Les garçons m'ont demandé comme tu allais. » Les bambins s'étonnent de ne plus la voir aussi si souvent à la maison. Adam avait dû leur expliquer qu'elle était en convalescence. Ils vont bientôt avoir six ans. Ils sont en âge de comprendre. Même s'ils n'auront jamais le fin fond de l'histoire. Sa main ose venir au contact de sa joue. Newman lui offre un tendre sourire tout en la fixant. « Ça me fait plaisir de te voir en dehors de ce lit d'hôpital. » Il gardera tout de même cette vision d'horreur. Il retire sa main pour ne pas créer de malaise. Ce contact si anodin soit-il est devenu trop difficile à cerner depuis quelque temps.
« J’ai connu des jours meilleurs… » Je n’en doute pas, autant lui que moi avons eu des jours meilleurs. Ensemble c’est certain en tout cas. Même bien avant tout ça, notre amitié était simple, notre côté fusionnel, parfois un brin trop tactile aux yeux de certains nous passait au-dessus de la tête. On n’en avait rien à faire parce que nous savions tous les deux que c’était comme ça entre nous, on savait aussi ce que nous étions. Mais désormais ? Désormais, cette relation charnelle avait changé la donne et tout était devenu flou entre nous. Au point que nous n’osons plus nous frôler, nous toucher. De peur que ce soit mal interprété alors qu’au final, certains gestes ont toujours existé entre nous. Oui, j’ai envie de le serrer dans mes bras. Mais la seule chose que je suis capable de faire c’est de tenir sa main, brièvement, pour lui dire à quel point il me manque. Parce que j’ai besoin de lui dans ma vie, qu’il est un de mes piliers et que sans lui, il y a comme un vide. Un vide que je ne pourrais jamais combler si je venais à le perdre. Il faisait partie des personnes qui me permettait de trouver un juste équilibre dans ma vie, de ne pas partir en vrille à des moments où j’aurai pu de nouveau perdre pied… « Si je le fais c’est pour ne pas rendre les choses plus difficiles ». Je sens bien à ce moment là que pour lui, la fin de cette relation est compliquée et que je l’ai blessé. J’aurai dû m’en douter, je connais Adam depuis toujours et je sais que ce n’est pas du genre à avoir des relations sans lendemain… Et ce côté-là de sa personnalité montre encore à quel point il fait peut-être parti des rares mecs biens sur cette terre. Bien sûr, à moi aussi, cette fin de relation me fait mal parce que j’aimais cette complicité si facile entre nous. Et le fait de vivre cacher aux yeux des autres avait eu un côté excitant et pas si désagréable finalement. Sans parler de ça, ma relation avec lui avait tout ce qu’il y a de plus simple… Pourtant, je fuyais. Alors je ne fais qu’acquiescer à ses mots car je ne peux que comprendre ce qu’il ressent… Et je me rends compte alors que je lui fais un peu subir ce que moi j’ai pu subir…
On part alors s’installer sur un banc non loin de là. Mes béquilles ne me permettent pas de rester debout bien longtemps, surtout que je ne suis pas censé sortir. Nous nous dirigeons alors en silence vers celui-ci. Une fois installé, j’avoue à Newman que cela me fait du bien de sortir de chez moi. Un sourire apparait sur mon visage quand je pense à Knox qui va finir par me laisser seule tellement je peux être insupportable avec lui. Je vois alors qu’Adam sourit à son tour, et ce petit rayonnement sur son visage me manquait cruellement. Je lui avoue également que ça me fait du bien de le voir… Il ne répond pas, à la place il me sourit. Je me rends compte encore plus que les choses ont changé malgré tout « Tu en as encore pour longtemps avec tes béquilles ? ». Je tourne mon regard vers lui et hausse les épaules « Et bien disons que mon médecin me fait la surprise chaque semaine. Mais normalement début novembre, je devrais ne plus en avoir besoin. J’ai commencé la rééducation de ma cheville. Ma seule sortie autorisée de la journée… » Ce qui n’était pas forcément la plus agréable. Un sourire amusé s’affiche cependant sur mon visage car j’avoue alors être venu là alors que je ne le devrais pas. « Les garçons m’ont demandé comment tu allais ». Je repense alors aux jumeaux que je n’ai pas revu depuis cette fois où je suis partie en douce de chez lui, après avoir passé la nuit avec. Ces petits êtres étaient pour moi comme une famille, je l’ai considéré comme mes propres neveux, j’étais leur tata et pour rien au monde cela changerait. Alors quand ils les évoquent, mon cœur se serre. J’essaye de ne laisser rien transparaitre pourtant mon regard se ferme un peu, regardant au loin alors que je lui réponds « Tu leur a dit ? ». Bien sûr je sous entendais pour mon accident pas pour notre relation. Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres « Tu pourras leur dire que je vais bien et que leur tata leur fait d’énormes bisous… ». Mon ton est un peu triste, mon regard au sol. Tout est devenu compliqué. Je sais que ma relation avec les garçons ne changera pas pour autant mais ça me fend le cœur, entre cet accident et cette histoire entre nous, de voir que cela fait presque un mois que je ne les ai pas vu, choses qui n’arrivent jamais en temps normal. Et puis, si les choses n’étaient pas ce qu’elles étaient entre Adam et moi, il serait passé plus d’une fois avec eux à l’appart’, ce qui m’aurait fait le plus grand bien, car ils me redonnaient sans cesse le sourire « …et qu’ils me manquent eux aussi » j’ajoute alors doucement. Mon regard ne s’est pas posé une seule seconde sur Adam lorsque j’ai prononcé ces derniers mots. Parce que je n’ose pas l’affronter, tout simplement.
« Ca me fait plaisir de te voir en dehors de ce lit d’hôpital ». Mon regard se pose dans le sien, mais la gêne revient rapidement. Sa main qui s’était posée sur ma joue la quitte aussi rapidement. Sauf que cette fois, je la rattrape alors qu’il a reposé celle-ci sur sa cuisse. Je glisse mes doigts entre les siens tout en continuant de le regarder « Je suis désolé vraiment de t’avoir fait vivre tout ça… à nouveau ». Cette peur de perdre quelqu’un qui lui était cher, je sais qu’il a forcément assimilé mon accident à la perte de Chloé « Je ne sais pas ce que nous étions Adam… Mais ces deux semaines avec toi étaient juste parfaites. Tu m’as fait vivre un petit conte de fée éveillé ». Je n’arrangerai sûrement pas les choses en lui disant cela mais je me sentais dans l’obligation de le rassurer, affichant un sourire sincère. « Tout ce que je veux c’est que tu ne doutes pas de toi, de qui tu es, de ce que tu peux mériter ou pas. Tu mérites d’être heureux ». Parce que j’ai ce rôle aussi en tant que meilleure amie, ce dernier reprenant le dessus, même si au final je n’étais pas la mieux placée pour en parler, puisque la cause de son état, c’était moi. Ma main se serre un peu plus dans la sienne et cette fois, mon regard ne l’a pas quitté une seule seconde.
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Leur amitié n'a jamais faibli. Aujourd'hui, encore, cette petite flamme est toujours allumée. Adam la juste mit sous cloche. Il a besoin remettre les choses à sa place. Notamment ses sentiments. Cette brève relation avec Mia l'avait quelque peu perturbé. Sans le vouloir il était occupé à ressentir plus que de l'amitié pour elle. - Erreur – D'autant plus que McKullan ne souhaite pas ce genre de relation avec lui. C'est son choix, c'est son droit. Newman le respecte même si sur le moment ça fait mal. Il commence à douter de lui. Ça fait deux fois qu'il se prend un mur, la troisième il n'est pas sûr qu'il se relèvera. On a beau lui sortir qu'il est l'homme idéal, il est toujours désespérément seul. Cet amour qu'il conserve depuis deux ans, Adam voudrait l'offrir à quelqu'un digne ne le recevoir. Ils marchent jusqu'à ce banc en restant bien silencieux. Le brun se décide enfin à engager la conversation en s'intéressant à son état physique. « Et bien disons que mon médecin me fait la surprise chaque semaine. Mais normalement début novembre, je devrais ne plus en avoir besoin. J’ai commencé la rééducation de ma cheville. Ma seule sortie autorisée de la journée… » Il pince ses lèvres en retenant un sourire. Forcer de constater qu'elle brave encore les interdits. Mia est très forte pour ça. « Tu ne changes pas à ce que je vois. » Non, c'est toujours la même petite blonde qu'il traîne à son bras depuis qu'ils sont gosse. L'âge adulte ne les a pas faits mûrir plus que ça. Si elle n'avait pas ses béquilles, s'ils n'avaient pas franchi les barrières de l'amitié, dieu sait ce qu'ils auraient fait cette caserne dépourvue d'équipiers. Avec des SI, on refait tout un monde. Il ne tient qu'a eux de retrouver cette complicité perdue. Newman lui avoue que ses fils s’inquiètent pour elle. « Tu leur a dit ? » Il hoche la tête pour lui signifier que oui. Adam n'a pas vraiment eu le choix. La situation était trop anormale pour qu'ils ne se posent pas question. Mia venait régulièrement à son domicile. Encore plus depuis qu'ils s'étaient rapprochés. Ils avaient pris soin de garder leur petit secret pour eux. Mais ils avaient quand même profité de sa présence lors des temps mort. « Tu pourras leur dire que je vais bien et que leur tata leur fait d’énormes bisous… » Il la voit baisser les yeux tristement. Il n'a jamais était question de la priver de quoi que ce soit. Adam lui relève alors le menton pour croiser son regard et lui offrir un sourire sincère. « Tu pourrais venir leur faire, les bisous… Ils seraient heureux de te revoir. Moi aussi. » Il prend sur lui pour faire des efforts. De toute façon, cette situation ne peut pas durer sur le long terme. C'est bien trop difficile. Autant pour lui que pour elle. Ça rime à rien. « …Et qu’ils me manquent eux aussi » Un soupir s'échappe de ses lèvres. Adam déteste voir Mia si triste. Il n'arrive pas à être heureux si elle ne l'est pas. « Je suis désolé de t'avoir fait subir ce silence. J'en avais besoin. C'est égoïste de ma part. Mais je te promets d'être là pour toi. » Sa main vient se poser sur sa joue pour une caresse. Mais alors qu'il souhaite mettre un terme à ce contact, elle vient rejoindre sa main en entrelaçant ses doigts avec les siens. Ses yeux sont rivés dessus sans qu'il ne sache quoi faire. La chaleur de sa main ne le laisse pas indifférente. Trop de souvenirs, heureux...Avec elle. « Je suis vraiment désolé de t’avoir fait vivre tout ça… À nouveau » Adam ferme les yeux un bref instant en revoyant cette image de McKullan sur ce lit d'hôpital. Cette scène lui avait rappelé trop de mauvais souvenirs. « Je ne sais pas ce que nous étions Adam… Mais ces deux semaines avec toi étaient juste parfaites. Tu m’as fait vivre un petit conte de fée éveillé » Il relève les yeux sur elle en ayant un sourire au coin des lèvres. Même si ça le laisse perplexe tout ça. Il n'est pas le seul à ne pas arriver à mettre un nom sur cette relation. Pourtant, ils sont d'accord pour dire que ces deux semaines furent merveilleuses. Leurs mains sont toujours liées. Comme s'il était devenu impossible de les détacher. « Mia … Tu m'as redonné le goût d'aimer de nouveau. Je n'oublierai jamais ça ... » Ce fut court mais intense. Assez pour avoir réveillé en lui un sentiment enfoui. Malheureusement, il n'a apparemment pas choisi la bonne personne pour partager tout ça. Lui dire je t'aime, Adam la déjà fait. Mais pas comme ça.« Tout ce que je veux c’est que tu ne doutes pas de toi, de qui tu es, de ce que tu peux mériter ou pas. Tu mérites d’être heureux ». Il sent la main de Mia se resserrer sur la sienne. Comme si elle avait peur qu'il lui échappe une seconde fois. Mais Newman n'a pas l'intention de partir. Heureux, il l'était avec elle. Jusqu'à ce qu'elle décide que c'était fini. Et pour ce est de douter, c'est déjà fait. « Je finirai peut-être par trouver la bonne ... » Y a bien quelqu'un sur cette terre qui n'est pas rebuter par la présence de ses deux têtes blondes et d'un peu trop d'amour de la part du papa ? L'espoir fait vivre non ? « Tu mérites d'être heureuse aussi Mia. Encore faut-il que tu te l'accorde … » Et il a clairement l'impression que ce n'est pas le cas. Pourquoi se priverait-elle de son amour sinon ? Il n'est même pas certain que dans neuf ans elle tienne sa promesse. D'ici là il espère quand même avoir trouver celle qui partagera sa vie et qui lui offrira peut-être la chance d'avoir une fille.
« Tu l'as revu ? » Ca lui brûle les lèvres depuis trop longtemps. C'est plus fort que lui, fallait que ça sorte. Et il n'est pas question d'Andrew là, mais bien de cet homme dont ne prononcera pas le nom. Adam a le sentiment que Mia ne lâche pas prise malgré les souffrances qu'elle lui a confier. Il espère se tromper. Pas sûr qu'il adhère à cette idée. Même s'il sait que ça ne changera pas grand chose finalement. Si ce n'est son approbation. Mais encore une fois, McKullan n'en aura que faire. Si elle a décidé de retourner vers cet homme, Newman ne pourra pas faire de miracles. Qu'il en soit ainsi. Mais qu'elle ne vienne pas pleurer dans ses bras à ce sujet. Adam pourrait devenir mauvais.
« Tu ne changes pas à ce que je vois ». Je souris, car il a raison. Rien ne pourra me changer, j’aurai toujours ce côté borné, à n’écouter personne excepté mes envies. Peut-être à tort je sais, mais aujourd’hui, la sortie est totalement justifiée « Non » je réponds alors en riant doucement. Je redeviens cependant sérieuse, posant mon regard sur lui « Même si mon médecin est contre, je ne pouvais pas ne pas venir te voir… Je lui dirai que cette sortie était… ». Je cherche un mot, petit sourire au coin des lèvres en haussant les épaules une fois que celui-ci vient dans mon esprit « …vitale ». Je semble plaisanter et pourtant, je n’en pense pas moins en réalité. J’ai besoin de le voir, Adam reste et restera toujours mon meilleur ami quoi qu’il arrive. Et même si cette histoire nous éloigne un temps, je sais qu’on finira par se retrouver comme avant, comme avant toute cette relation ambiguë qui est née entre nous. Peut-être qu’au fond, je veux précipiter les choses, mais c’est plus fort que moi. Notre complicité est telle que rester un jour de plus sans le voir me semble difficile. C’est pour cela que j’ai bondi du canapé lorsque Knox m’a annoncé qu’Adam était passé ce matin pour me voir. C’était le petit signe que j’attendais, en dehors de ses messages si impersonnels et si différents de ceux dont j’avais l’habitude, pour retourner vers lui. Parce que mes réponses étaient tout autant distantes alors que j’avais eu envie plus d’une fois de le rappeler. Mais finalement, cela n’aurait eu rien de bon, surtout lorsque c’est la colère qui aurait fini par parler. Une colère injustifiée envers lui alors que cette distance qu’il a initié entre nous était totalement justifiée.
Il me parle alors des jumeaux, qui semblent attendre de mes nouvelles. J’interroge Adam pour savoir s’il leur a expliqué mon accident. Il se contente d’un hochement de tête. Cela me rend triste, car je pense tout de suite à Aaron qui a perdu sa mère sous ses yeux « Et comment ils l’ont pris ? ». Parce que j’ai suffisamment inquiété de monde sans qu’en plus j’en rajoute en inquiétant aussi ces deux petits bouts que j’aime aussi fort que s’ils étaient les miens. En tout cas, de ne plus les voir eux aussi me rend triste et je ne parviens pas à le camoufler devant Adam. Ce dernier vient alors me rehausser la tête en me relevant le menton doucement, m’obligeant à le regarder « Tu pourrais venir leur faire, les bisous… Ils seraient heureux de te revoir. Moi aussi ». Mon cœur se serre, j’ai envie d’envoyer valser ses deux béquilles qui trônent à côté de moi, d’extérioriser toute cette haine et colère que j’ai en moi depuis de trop nombreuses semaines. Tout est devenu si compliqué alors que ma vie pourrait être plus simple… Je me contiens, retenant les larmes qui veulent s’échapper et parvint à sortir ces quelques mots : « Je sais… Mais je ne veux pas qu’ils me voient avec mes béquilles. Quand je m’en serai débarrassée je viendrai ». Non pas que j’avais besoin de plus de temps pour me tenir éloigné d’Adam, non. Juste parce que je ne voulais pas les effrayer ou les inquiéter, et que je n’avais pas la force ne serait que les serrer très fort dans mes bras. Et il était hors de question qu’ils me voient comme ça. « Je suis désolé de t’avoir fait subir ce silence. J’en avais besoin. C’est égoïste de ma part. Mais je te promets d’être là pour toi. ». Ma tête tourne doucement de gauche à droite « Tu n’es pas égoïste Adam… Et encore une fois, je comprends parfaitement ta décision, ne t’en excuse pas ». Je le supplie de ne plus le faire. La seule égoïste dans l’histoire, c’est moi. La preuve par ce geste que j’ai envers lui et que je devrais me contenir de faire. Mais encore une fois, je pense aussi à moi parce que je n’ai pas envie de rompre ce contact entre nous. Ma main trouve la sienne, nos doigts s’entrelacent naturellement. Je m’excuse alors pour tout, parce que je ne suis pas totalement inconsciente : l’accident, cette relation. Et pourtant… il arrive à en trouver du positif « Mia… Tu m’as redonné le goût d’aimer de nouveau. Je n’oublierai jamais ça… ». Cela me réchauffe le cœur alors, de savoir que j’ai pu lui en procurer, même si ce n’était que durant deux semaines, un avant-goût d’une prochaine histoire qui sera bien plus belle, et je n’en doute pas pour lui « Tu m’as procuré la même sensation Adam… Tu m’as redonné l’espoir d’y croire… » Et pourtant, je me l’interdisais. Avec lui du moins. Et parce que notre relation était particulière aussi et que notre amitié comptait trop pour continuer de la mettre en danger quand j’étais à ce point perdue. J’essaye alors de le rassurer, de lui dire qu’il mérite d’être heureux et qu’il n’a rien à se reprocher. Mes paroles sont accompagnées par le geste lorsque je resserre mes doigts entre les siens « Je finirai peut-être par trouver la bonne… ». Un sourire apparait sur mes lèvres alors « J’en suis persuadée ». Les mots qui suivent en revanche, le font disparaitre aussitôt « Tu mérites d’être heureuse aussi Mia. Encore faut-il que tu te l’accordes… ». Il ne le sait pas mais à ce moment-là, lorsqu’il prononce ces mots, j’ai l’impression de recevoir un coup dans le cœur. Parce qu’il touche juste. Je suis la seule responsable de tout ça finalement, par les choix que je fais, les mauvais choix. Il ne le dit pas franchement mais c’est ce qu’il sous-entend. Mais est-ce que je peux vraiment lui reprocher ?
Je n’ai pas répondu, parce que je ne m’en sens pas le courage, il a raison et la seule chose que je fais c’est de baisser le regard. « Tu l’as revu ? ». L’effet inverse se produit, je ne m’en rends pas compte mais même mes sourcils se froncent lorsque je repose mon regard dans le sien. Parce que je sais qu’il ne parle pas de mon père. Mais de lui… Alec. Cette question me refroidit, et surtout je ne la comprends pas. Pourquoi a-t-il besoin de savoir ? « Ça n’a pas d’importance Adam ! ». Mon ton est sec, je m’en rends compte et finit par soupirer. Ma main quitte alors la sienne. Je reste silencieuse quelques instants avant de lui répondre « Il est venu me voir… Le soir de mon accident. Mais je lui ai demandé de partir, et c’est ce qu’il a fait. Et je ne compte pas retourner vers lui ». Mon ton était laconique et las de devoir sans cesse me justifier sur cette relation… Je n’ajoute pas qu’il a laissé des petits gâteaux sur le pas de ma porte quelques jours après mon retour de l’hôpital, car là, en revanche, cela ne signifie rien, surtout qu’il n’a pas daigné sonner pour me les donner en mains propres… De nouveau, un froid s’est installé entre nous. Sans le regarder, je me permets à mon tour un commentaire « J’ai vu que tu as passé du bon temps avec Joy de ton côté ». Car les différents post que les deux ont mis sur leurs réseaux sociaux respectifs ne m’ont pas laissé indifférente, surtout quand on connait ma relation avec la jeune femme. « Mais je suis contente pour toi Newman, je ne veux que ton bonheur ». Contrairement à lui qui était cruellement contre ma relation, inexistante, avec Alec, et même si à mon tour, je n’aime pas cette Joy, s’il doit sortir avec elle, je serai juste heureuse pour lui tant qu’il l’est avec elle.
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Elle a beau être passé dans un rouleau compresseur ... Avoir frôlé la mort du bout des doigts, Mia se tient là devant lui malgré les recommandations de son médecin. Adam n'est pas très étonné. C'est dans sa nature d'être comme ça. Un putain de caractère qui lui colle la peau depuis qu'elle est gosse. « Même si mon médecin est contre, je ne pouvais pas ne pas venir te voir… Je lui dirai que cette sortie était… » Il l'observe sans dire un mot. Patiemment, il attend la suite de sa phrase. Un petit sourire se dessine sur les lèvres de McKullan. Adam penche légèrement la tête pour capter son regard en souriant à son tour discrètement. « …Vitale ». C'est à ce moment que son sourire devient plus grand. Elle est lui c'était juste... Évident ! Depuis toujours et pour toujours ils resteront ce qu'ils sont. Deux âmes inséparables. Peu importe les épreuves du temps. Leur lien est indéfinissable. Même si c'est deux semaines on chambouler pas mal de choses. Ce n'est qu'une histoire de jours, voir même moins que ça pour ça redevienne comme avant. Ça le tue de se tenir si distant Mais il le fait pour lui, pour elle, pour eux… Pour que se soit moins difficile. « Ça l'est tout autant pour moi. J'ai mis le temps mais je n'ai jamais cessé de penser à toi. » Adam ne précisera pas qu'elle a hanter ses pensées. Parfois pour des petites choses du quotidien qui lui rappelait sans cesse Mia. Un escargot… Un pique-nique au parc ou cette bouteille de rhum à moitié vide qui trône encore sur sa table de chevet. Il n'y a pas un jour qui passe sans qu'il ne pense pas à elle. Elle fait partie de sa vie c'est indéniable. Newman c'est laisser croire que ça pouvait être plus que ça. Seulement voilà, il faut être deux … Il commence à se faire une raison en se disant qu'il conservera son amitié quoi qu'il arrive. Adam lui parle d'Aaron et de Noah qui s'inquiètent un peu de ne plus voir leur tata Mia du jour au lendemain. « Et comment ils l’ont pris ? » Il se pince les lèvres et baisse les yeux en repensant à la réaction d'Aaron. De toute façon il avait tout de suite compris qu'un drame était arrivé en ayant eu Dylane au téléphone. Elle ne lui avait rien révélé, mais le gamin a vite compris qu'il s'agissait de Mia. Encore plus quand son père le confirma. Il s'est alors enfouit dans les bras de son paternel pour pleurer à chaude larme. Tous les jours il lui demande comment elle va. Il répond alors que chaque la rapproche de la guérison. Pour Noah se fût différent. Il est plus réservé que son frère mais pas pour autant insensible. Son visage montrait une profonde inquiétude. Mais ses larmes coulaient intérieurement. Adam relève les yeux sur elle pour lui avouer les choses. « Ils sont inquiets pour toi. Il leur tarde de te revoir. » Au moins, il était sincère sur ce point. Il se garde de donner les détails. Mia n'a pas besoin de ça. Newman lui ouvre une porte en lui proposant de revenir à la maison quand elle le voudra. Que se soit pour les jumeaux ou pour lui. Ils avaient tous les trois très envie de la revoir. « Je sais… Mais je ne veux pas qu’ils me voient avec mes béquilles. Quand je m’en serai débarrassée je viendrai » Il acquiesce et ne peut qu'approuver son choix. Elle ne veut pas les inquiéter d'avantage et c'est légitime de sa part. Adam culpabilise d'être resté si longtemps silencieux avec elle. Mia avait besoin de lui et pourtant … « Tu n’es pas égoïste Adam… Et encore une fois, je comprends parfaitement ta décision, ne t’en excuse pas ». Malgré tout, il s'en veut car il estime qu'il doit être là pour elle. Qu'importent ses sentiments. C'est le devoir d''un ami. Ce n'est pas dans ses habitudes de se faire passer avant les autres. Mais cette relation lui rappeler vaguement une autre. Il connaît les conséquences. À croire que ça ne lui à pas servit de leçon. Sa main vient se poser sur la sienne. Adam aurait pu fuir ce geste comme la peste. Pourtant il ne bouge pas d'un iota, car inconsciemment c'est ce qu'il attendait. Un premier pas venant d'elle. Il vient mélanger ses doigts aux siens d'un naturel déconcertant. A croire qu'il suffit d'un contact pour tout revienne au galop. Newman se confie a elle en indiquant qu'elle lui a redonner le goût d'aimer. Indirectement il lui avoue avoir eu des sentiments quelque peu différents de leur quotidien amical. Un je t'aime à peine voiler. « Tu m’as procuré la même sensation Adam… Tu m’as redonné l’espoir d’y croire… » L'espoir … Elle avait le pouvoir d'être enfin heureuse et épanouie en amour au seuil de sa porte. Pourtant, elle a fait choix de la refermer. Il soupire en espérant trouver enfin la bonne personne. Même s'il était persuadé de l'avoir déjà trouvé. « J’en suis persuadée » Adam aimerait en être aussi sûr. Mais il arrive à un stade ou le doute s'installe. Il a peur d'aimer de nouveau et se retrouver face à un mur. Encore. Et si ce n'était plus fait pour lui tout ça ? Le brun lui reproche de ne pas s'autoriser à être heureuse. C'est ce qu'elle est occupée de faire avec eux. Mia ne répond rien … Ça ne fait que confirmer ce qu'il pensait …
Elle baisse les yeux et consent. Jusqu'à ce qu'il ose aborder le sujet sensible. Car s'ils en sont là c'est un peu à cause de LUI tout ça. Mckullan relève les yeux sur Adam en fronçant les sourcils. Il comprend alors que la question dérange. Mais pas question pour lui de baisser le regard. « Ça n’a pas d’importance Adam ! » Il affiche d'abord une mine étonnée avant de foncer les sourcils à son tour. « Comment ça pas d'importance ? Ça en a pour moi, de savoir si le gars qui est occupé à faire souffrir mon amie , a osé revenir se pointer. » Il avait vu la détresse dans ses yeux quand elle s'était confié à lui ce fameux soir … Un de plus qui avait oser la faire souffrir. Donc oui, Adam ne se gêne pas pour montrer sa haine contre cet homme. La main de Mia se détache, il comprend alors que c'est le cas. Son regard s'assombrit. Il se redresse légèrement en faisant pression sur sa mâchoire. « Il est venu me voir… Le soir de mon accident. Mais je lui ai demandé de partir, et c’est ce qu’il a fait. Et je ne compte pas retourner vers lui » La, pression redescend légèrement quand elle précise qu'elle ne compte pas revenir vers lui. Peut-être que finalement, elle a fini par ouvrir les yeux. Son regard se radoucit. Mais son envie d'en découdre avec lui se fait plus forte quand il apprend qu'il c'est pointé le soir de l'accident. Il se prend pour qui ? Il croit peut-être quand se pointant avec un bouquet de fleurs et des cookies à son chevet ça fera de lui un homme respectable ? Adam ne connaît rien de cet homme. Si ce n'est un nom … Alec … Il résonne dans sa tête comme une craie sur un tableau. Autant dire que c'est très désagréable. C'est déjà bien assez pour lui. La seule chose qu'il retient c'est qu'il n'est qu'un nom supplémentaire à sa liste noire. Juste après tous les autres qui ont osé brisé le cœur de sa princesse. Alors qu'il rumine tout seul comme un chien, Mia rétorque « J’ai vu que tu as passé du bon temps avec Joy de ton côté » Finit les sourires, finit les voix mielleuses sous la table . Un froid glacial vient de s'installer entre eux. Quand il entend le nom de Joy il est un peu sur le cul. Comment ose t-elle lui faire ce reproche. « Et ? C'est quoi le souci ? Joy ne me fait pas miroiter je ne sais pas quoi. On a été à la fête foraine avec les garçons. Où est le mal à ça ? » Il la fixe droit dans les yeux en essayant de comprendre son reproche. Car oui, pour lui c'est un reproche. On pourrait presque croire qu'elle en est jalouse. Ce qui est sûrement le cas pour lui aussi.Mais ça personne ne se l'avouera, surtout pas Newman. - Mais je suis contente pour toi Newman, je ne veux que ton bonheur ». Un léger rictus se dessine sur son visage quand elle prononce son nom. C'était tellement pas crédible. Si elle avait voulu être sincère, Mia ne l'aurait pas appeler ainsi. Et encore moins avec le ton employé. Adam sent bien que cette relation avec Joy ne lui plait pas du tout. Cinquante/Cinquante. « Arrête un peu Mia. Je sens bien que ça te fait chier. » Autant que lui pour … (On c'est qui). C'était quoi l'idée ? Les réactions de Mckullan sont un peu contradictoire. Elle ne veut pas de cette relation avec lui. Mais en même temps ça semble difficile pour elle de le laisser dans les bras d'une autre. C'est un peu le même schéma pour le brun au détail prés que lui n'aurait pas était contre tenter un truc. Mais un truc vraiment sérieux. Pas juste des messes basses sous la table. « Je suis censé faire quoi ? Dit moi ? Attendre neuf ans que tu daignes enfin ouvrir les yeux ? » Il soupire et tourne la tête dans le sens opposé. Le regard vide, il croise ses bras. Adam est un peu paumé. C'est le genre de discussion qu'il ne pensait pas avoir avec elle. Mais faire la gueule à McKullan ça a toujours était très compliqué pour lui. Pourtant il persiste à ne pas vouloir la regarder, car il est blessé dans son orgueil. Peut-être qu'il se trompe royalement. Peut-être pas... Seule Mia le sait.
Le mot que j’ai choisi peut paraitre démesuré et pourtant, pour moi, revoir Adam était vraiment nécessaire. Parce que, comme je l’ai déjà dit, nous avons toujours été fourré ensemble depuis notre plus tendre enfance et qu’au quotidien, aujourd’hui, la moindre excuse était une opportunité pour se voir « Ca l’est tout autant pour moi. J’ai mis le temps mais je n’ai jamais cessé de penser à toi ». Et je n’en doutais pas une seule seconde. Il en avait été de même pour moi et disons que j’ai le temps de le faire étant donné que je suis cloitrée chez moi h24. Knox n’est pas constamment avec moi puisqu’il a aussi sa vie et son travail et donc qu’en étant seule, c’est mon occupation principal… Ressasser. Ressasser le fait que j’ai blessé mon meilleur ami, que je lui ai fait du mal, alors qu’il ne le méritait pas. Parmi tant d’autres choses. En me rappelant que, le jour de l’accident était juste une des pires journées de ma vie. Non seulement du fait de l’accident en lui-même, bien sûr, mais aussi des nombreuses larmes qui ont coulé du fait de règlement de compte ou de sincérité… Adam avec qui j’ai arrêté la relation et qui a été un véritable crève-cœur… Mon père ensuite, accompagné de Geo, qui a tenté de me convaincre de le pardonner, de le comprendre… Les paroles échangées avaient été virulentes entre nous et évidemment, cette visite c’était mal terminé. Et la dernière, celle à laquelle je ne m’attendais pas et qui est à l’origine de ce que nous sommes avec Adam actuellement : un flou total, presque comme deux inconnus… Je ne peux pas. Je ne peux pas supporter qu’il en soit ainsi désormais entre nous et je sais que je ne pourrais le supporter plus longtemps…
Les jumeaux sont au courant pour mon accident et là encore, un sentiment de culpabilité nait en moi. Parce que je sais, du moins pour Aaron, que cela a dû être difficile d’entendre que sa tata avait eu un accident, surtout après ce qu’il a vécu. Je demande alors leur réaction à Adam « Ils sont inquiets pour toi. Il leur tarde de te revoir ». Il est vague, je le remarque bien et je sais qu’il ne me dit pas tout. Je le comprends rapidement et mon regard fixe un peu plus le sol quelques instants. Je regrette de ne pas pouvoir les voir. Et même si Adam ne me l’interdit pas, je ne veux pas qu’ils me voient dans cet état et préfère patienter encore un peu.
Tout commencé à s’apaiser entre nous, nous avons réussi à parler calmement de cette décision que j’ai prise à propos de nous deux… Mais Adam a posé la mauvaise question. Celle qui va me faire me refermer car il m’oblige à repenser à Alec et me fait culpabiliser d’être attaché à un mec qui ne veut même pas de moi dans sa vie. Ou du moins, qui ne peut visiblement pas m’y inclure… Alors quand il me demande si je l’ai revu, ma première réaction est de lui dire que cela n’a pas d’importance. « Comment ça pas d’importance ? Ca en a pour moi, de savoir si le gars qui est occupé à faire souffrir mon amie, a osé revenir se pointer ». Je sais que ce n’est pas l’unique raison qui le pousse à me demander s’il est revenu. Peut-être pense-t-il que depuis que j’ai mis fin à cette relation indéfinissable entre nous, je l’ai revu et que j’ai remis le couvert avec lui ? Il n’en était rien et je finis par me confier à lui en étant honnête. Non je ne retournerai pas vers Alec. Je m’abstiens cependant de lui dire que, lorsqu’il est venu me rendre visite ce soir-là, à l’hôpital, il m’a avoué que je lui manquais, chose que je lui aussi dites… Mais je me retiens de lui dire qu’Alec m’a fait comprendre que quelque chose le retenait d’être avec moi, car comme il a su me le dire, dans une autre vie, jamais il ne m’aurait laissé partir. Peut-être qu’au fond, et ça aussi je le garderai pour moi, j’ai espoir que les choses s’arrangent, qu’Alec finisse par revenir vers moi… C’est pathétique, je le sais. Mais comme on dit la cœur a ses raisons que la raison ignore…
Je n’ai pas envie de discuter davantage d’Alec mais qu’Adam m’est posé la question à réveiller une certaine rancœur en moi. Alors, je me permets de lui parler de Joy… j’ai vu les plusieurs post instagram autant de l’un et de l’autre. Ils ont l’air de passer du bon temps ensemble et je lui fais bien savoir que je l’ai vu « Et ? C’est quoi le souci ? Joy ne me fait pas miroiter je ne sais pas quoi. On a été à la fête foraine avec les garçons. Où est le mal à ça ? ». Un couteau de plus enfoncé quand il me dit qu’en plus cette nana que je n’ai jamais supporté semblait avoir partagé non seulement du temps avec Adam mais aussi avec les jumeaux. Mais ce qui me fait le plus bondir c’est le fait qu’elle, au moins, ne le fait pas miroiter « Sérieusement Adam ? Tu estimes que je t’ai fait miroiter ?! ». Parce que je ne sais pas s’il compare Joy à Alec ou Joy à moi. Et que dans tous les cas, je n’aime pas le ton qu’il utilise. J’enchaîne alors en disant que je suis contente pour lui. Mais je reconnais que ça parait faux, notamment en utilisant son nom de famille. Bien sûr que je ne voulais que son bonheur mais pas avec elle. Je ne l’appréciais pas de fait de différents qui dataient d’une quinzaine d’années mais je la trouvais beaucoup trop présente auprès d’Adam et toujours à des moments où il était… faible. La disparition de Chloé, maintenant après mon accident… Elle me paraissait toujours être une sorte de profiteuse qui serait tout autant capable de le faire souffrir que moi j’ai pu le faire. « Arrête un peu Mia. Je sens bien que ça te fait chier ». Je repose mon regard sur lui, fronçant les sourcils . « Le moins du monde, je ne te retiens pas ». Je suis clairement de mauvaise foi à ce moment-là, les mots utilisés sont aussi forts et je sais que ça va certainement le faire réagir. Une colère commence de plus en plus à monter et ses derniers mots ne vont rien arranger « Je suis censé faire quoi ? Dis-moi ? Attendre neuf ans que tu daignes enfin ouvrir les yeux ? ». Mon regard se repose vers lui, il me blesse profondément en disant cela. Il ne peut pas le voir car il tourne sa tête à l’opposé et croise ses bras sur son torse. Je reprends alors mes béquilles et me lève du banc « Tu as raison, il vaut mieux qu’on garde nos distances encore quelques temps ». Parce que je ne supporte pas qu’il continue à me reprocher mon choix d’arrêter cette relation et qu’il me renvoie à la figure le fait que je ne fais que de mauvais choix… Je suis debout, mon regard est blessé et plein de colère à la fois « Et oublie cette promesse qu’on s’est faite … ». Je tourne alors les talons, commençant à avancer avec mes béquilles, vers je ne sais trop où. Mais je ne supporte plus de rester à ses côtés avec ce froid glacial entre nous et les reproches qu’il peut me faire, cette jalousie certaine qu’il a du fait de mon choix. Tout cela était une mauvaise idée et je commence à regretter tout ce rapprochement entre nous… et pourtant, au fond de moi, je préférai quand tout était si simple.
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Alors que la discussion semblait s’apaiser, Adam a la bonne idée d'aborder le sujet qui fâche. Rien que de repenser à ce qu'elle lui a confier ce soir-là, il sent ses nerfs s'enflammer. Mais ça lui brûle les lèvres. Sa curiosité se fait trop forte. Il a besoin de savoir. Seulement la réaction de Mia ne se fait pas attendre. De suite, elle se braque. À croire que la page n'est pas définitivement tourner. Sois disant ce n'est pas important. Sauf que ça en a pour lui. Adam ne supporte plus de voir Mia se foutre dans des situations pareilles… Elle ce don de les choisir, tous plus mauvais les uns que les autres. Celui-là ne fera pas exception. Et à chaque fois, c'est le même scénario. Newman la console. Newman lui prouve que les hommes ne sont pas cons. Newman recolle les morceaux pour qu'elle retourne allait se briser une unième fois dans les bras d'un de ces crétins. Toujours et encore la même rengaine. Il avait cru cette fois pouvoir lui offrir plus que de belles paroles. Mais cette fois c'était lui qui en ressortait brisé. Le revers de la médaille ou un truc du genre … Toujours est-il qu'il c'est fait une raison. Même si une partie de lui se demande encore « Pourquoi ? » . C'est Joy qui est occupée à recoller ses morceaux à lui. A le réconforter à sa manière. Et apparemment Mckullan apprécie moyennement se faire voler la vedette. Adam se gêne pas pour dire ce qu'il pense de toute ça. Il ne mâche pas ses mots en faisant référence à l'autre dindon pour qui elle papillonne encore. « Sérieusement Adam ? Tu estimes que je t’ai fait miroiter ?! » Il fait les gros yeux en la fixant. Jamais il n'a pensé ça d'elle. Il sait pertinemment que cette parenthèse entre eux n'a jamais étais synonyme de promesse l'un envers l'autre. De son côté il s'est laissé emporter par les sentiments sans le vouloir. Mais il ne peut que s'en vouloir à lui-même pour ça … Mia ne lui a jamais rien promit. Secrètement il a espéré faire pencher la balance de son côté. Hélas c'est une cause perdue d'avance. « Dit pas n'importe quoi. J'parle pas de toi mais de l'autre. » Encore un beau parleur ou un mec qui tourne autour du pot comme une abeille à son miel. Adam les supporte pas/PLUS. Ce n'est pas sa façon a lui de concevoir un couple. Il ne sera jamais d'accord avec ce genre comportement. Mia a beau être sa meilleure amie, il y a des choses qui ne cerne pas chez elle. Et elle continue en disant ironiquement qu'elle ne lui souhaite que son bonheur avec la brune. Newman est un peu sur le cul car entre Joy et lui pour le moment c'est purement amical. Il ne dit pas qu'il ne se passera jamais rien avec Petterson – pourquoi il s'en priverait ? - Mais là au stade où ils sont il n'y a pas de quoi faire une scène comme elle est en train de lui faire. D'ailleurs il lui dit clairement qu'il voit bien son petit manège. « Le moins du monde, je ne te retiens pas ». Tsss... elle est tellement pas crédible … Ils se connaissent depuis tellement d'années. Ce genre de choses n'est pas dissimulable, pas entre eux. « Je t'ai connu plus convaincante ... » Les deux jeunes femmes n'ont jamais réussi à s'entendre. Il semblerait que cette situation n'arrange en rien leur entente déjà bancale. Fâché, blessé, Adam lui confie sa peine. Cette promesse qu'ils se sont faite … Et si tout ça ce n'était que du vent ? Des belles paroles ? « Tu as raison, il vaut mieux qu’on garde nos distances encore quelque temps »Il se retourne en fronçant toujours les sourcils. Mia c'est lever du banc. Un peu surpris, Adam la regarde en se posant mille et une question. Est-ce qu'elle compte réellement lui tourner le dos ??? « Et oublie cette promesse qu’on s’est faite … » Son sang se glace. C'est trop pour lui. Non, non il n'est pas question de la laisser fuir. Ça fait trop longtemps que ça dure. Il ne supporte plus cette barrière. Newman a envie de foutre un gros coup de pied là-dedans et dire « MERDE » Sans attendre, il se lève pour la rejoindre. Il laisse glisser ses mains à sa taille et l'attire dans ses bras. Elle ne s'échappera pas, plus maintenant. Tant pis pour les règles qu'il s'était fixées. Tant pis si ça fait mal. Il a besoin d'être proche d'elle. C'est comme ça. Ce n'est pas possible autrement entre eux. Ses bras viennent s'enrouler autour d'elle pour ainsi recréer cette armure qu'il a toujours maintenue avec elle. « Désolé mais je peux plus. » Doucement il glisse ses mains sur son ventre, il repense à cette histoire d'enfant … Surement la raison qui a poussé Mia à lui tourner le dos. Adam n'a que ça en tête depuis qu'Andrew lui a balancé l'info la dernière fois qu'ils se sont vu. Et si tout cela était vrai … ils n'ont pas prit le soin de se protéger. Leurs ébats étaient si passionnels que ce détail est passé outre. Son cœur s'emballe alors qu'il parcoure son ventre comme s'il cherchait à entrer en contact avec leur potentiel mini eux. - Leur princesse ? - Adam n'arrive pas a savoir si ça le rend heureux ou si ça l'effraie. Peut-être un peu des deux. Si la situation n'était pas ce qu'elle était, il serait sûrement le plus heureux des hommes, à pleurer à ses pieds pour la remercier d'être une nouvelle fois papa ; avec elle qui plus est ! Mais ses gestes s'arrêtent en pensant la possibilité que cet enfant ne soit pas le sien … Ses deux mains viennent se poser sur ses épaules. Newman la fait pivoter en faisant doucement pour ne pas qu'elle perdre son équilibre déjà douteux. Leurs regards se croisent. Il la fixe en ravalant difficilement. C'est le moment … Il faut qu'il lui en parle. Adam ne sait pas par quoi commencer. Tout ça le fait douter. Il n'est même pas sur que cette information soit fiable. Mais il a besoin d'être rassuré sur ce point. Son silence dur depuis déjà trop longtemps. « Tu me le dirais … ? » Il espère être le premier au courant si cas. Hélas les rumeurs courent déjà bon train. Son front vient se coller au sien tandis qu'il pose timidement une main sur son ventre pour la seconde fois. « Je ne veux pas de secret entre nous. Surtout pas celui-là … Tu sais que jamais je t'abandonnerai. » Sa mâchoire ce serre tandis qu'il ne la quitte pas des yeux. Il cherche ses mots Newman. « Est-ce que t'es enceinte ? » Il n'ose plus respirer. Sa réponse lui fait trop peur. Les deux mains sur ses hanches, comme si ça lui permettait de rester debout sur ses deux jambes. Selon la réponse, a voir si il arrive à le rester ; Pas si sur... L'attente est interminable. Adam est à l'affût du moindre signe. Un mouvement de paupière, de sa bouche. N'importe quoi le ferait flancher si elle lui sortait un oui ou … faut qu'on parle … ce n'est pas ce que tu crois …. Je voulais te le dire mais … Je ne compte pas le garder. Ho la la la, il ne préfère même pas penser à cette possibilité-là. Autant qu'il creuse sa tombe tout de suite. Les secondes durent des heures. Il veut savoir et en même temps, il voudrait ne jamais avoir posé la question. Oui ? Non ? Dans les deux cas ça ne le laissera pas indemne.
Adam n’aurait jamais dû se lancer dans ce sujet. Le fait qu’il parle d’Alec et qu’il me demande si je l’ai revu depuis notre « rupture » me fait vaciller et mon humeur change littéralement. Je suis sur la défensive mais surtout je suis agacée. J’ai fait ce chemin jusqu’à la caserne pour qu’on retrouve un semblant de normalité, que notre amitié reprenne là où elle s’était arrêtée. Car il me manque, que j’ai besoin de lui dans ma vie… Surtout avec tout ça. Mais dans tout ça, y’a aussi notre relation particulière, charnelle que nous avons eu et qui a pris fin et qui a donc créé cette distance entre nous. Alors, c’est sur une pente glissante que je me risque en venant le rencontrer et en essayant d’apaiser les choses. Mais il était évident que ça ne pouvait pas bien se terminer… Cela va même crescendo. Car après avoir abordé le sujet d’Alec, je viens à lui balancer à mon tour son semble-t-il rapprochement avec Joy, qui apparait de plus en plus sur ses réseaux sociaux. Une phrase maladroite de sa part me fait penser qu’il me reproche de l’avoir fait miroiter et me fait vriller complètement. Sa réaction est sans appel « Dis pas n’importe quoi. J’parle pas de toi mais de l’autre ». Je n’aime pas qu’il le qualifie de la sorte, ça m’énerve un peu plus. Je pose mon regard toujours aussi assombrit sur lui « Tu n’en sais rien ! ». Comme si je tentais de me convaincre du contraire alors que je sais qu’il a raison. L’autre, comme il le surnomme, m’a laissé penser qu’un nous était possible… Même si avec lui aussi aucun mot n’a jamais été posé sur notre relation, ses appels incessants pour me revoir, ses attentions toujours plus grandes à chacune de nos rencontres ont fait qu’il m’a fait penser qu’il tenait à moi et qu’il voulait plus qu’une simple relation sans lendemain… Bref, je ne veux plus en parler et je prétends que je ne retiendrai pas Adam s’il compte avoir une relation avec Joy. Il me connait, mon ton sonne faux, il n’y pas une once de sincérité dans mes paroles « Je t’ai connu plus convaincante ». En temps normal, j’aurai ri parce qu’il avait raison. Là, au contraire, il met en avant une éventuelle jalousie de ma part et ma colère n’est que plus grandissante. Alors, ma meilleure arme lorsque je veux riposter et prouver le contraire, c’est d’attaquer avec des piques un peu plus fort. C’est surtout le fait qu’il remette en question le pacte qu’on avait conclu ensemble, qu’il doute même que je l’honore qui me fait voir rouge et avoir des mots forts. Puisqu’il n’a pas confiance, alors cette promesse ne vaut plus rien désormais, et je lui fais part qu’il peut l’oublier. Je sais que ça va le blesser, j’en suis pleinement consciente, mais ses mots l’ont été aussi pour moi. Pourtant, je n’ai pas envie d’en arriver là, je n’ai pas envie que cette promesse soit rompue. Parce qu’elle représente bien plus que ce que je ne veux le penser. Mais peut-être aussi que cette promesse scellée est en fait qu’égoïste aussi… Je n’y vois plus clair à cet instant et tout ce que j’ai envie de faire c’est de partir. Je regrette d’avoir fait tout ce chemin pour ça, ce n’était qu’une mauvaise idée. Il est trop tôt visiblement pour qu’on arrive à redevenir comme avant…
Je n’entends pas le « Merde » prononcé par Adam alors que je lui tourne le dos et que je m’éloigne du banc sur lequel nous étions assis tous les deux. Je le plante, sans lui dire aurevoir, il reste assis, bêtement, seul, et il ne semble même pas réagir. Je n’attends pas qu’il me court après de toute manière, il nous faut du temps, plus de temps… Alors que je m’apprête à sauter dans le premier taxi qui se manifestera, je sens alors ses mains se glisser à ma taille. Il m’attire alors vers lui et me prends dans ses bras. C’est inattendu, surtout lorsqu’on sait ce qu’on vient de se dire quelques secondes plus tôt. Je ne réagis pas, sûrement parce que prise au dépourvu. Et puis finalement, lorsqu’il m’étreint un peu plus, je ferme les yeux quelques instants. Je ne peux pas à mon tour lui montrer de la tendresse à cause de mes béquilles mais j’ai tout autant envie de me réfugier dans ses bras. « Désolé mais je peux plus ». Il s’excuse, comme s’il bravait un interdit qui, pourtant, n’existe pas. Parce que même si cette relation particulière est terminée, cela ne voulait pas dire que je lui interdisais de s’approcher de moi, d’avoir des contacts avec moi. Certes, ces derniers seraient différents… mais nous avons toujours été fusionnelles et tactiles entre nous… je comprends alors qu’il s’est lui-même posé des interdits parce que cela rendrait les choses trop compliquées… « Ne le sois pas… » parce que je serai hypocrite de dire que je n’en avais pas moi-même envie.
Les mains d’Adam viennent se glisser sur mon ventre. Un geste anodin au début. Puis qui est plus persistant, qui peut même porter à confusion. Je trouve son comportement soudainement étrange, encore plus différent que lorsqu’il tentait de se tenir éloigné de moi. Comme s’il était à la recherche de quelque chose. Alors, il me fait pivoter, doucement pour me faire face. Ses mains sont sur mes épaules, son air est grave. Mon cœur s’accélère alors, j’ai l’impression qu’il va m’annoncer une terrible nouvelle. Son long silence n’arrange rien « Tu me le dirais… ? ». Il se stoppe. Lui dire quoi ? Je ne saisis pas du tout où il veut en venir. Est-ce qu’il veut encore me reparler d’Alec, être sûr que je lui disais la vérité, que je ne l’avais pas revu, que nous étions à nouveau ensemble ? Mes sourcils se froncent, comme si je recherchais plus d’indices pour comprendre ce qu’il veut me demander. « Je ne veux pas de secret entre nous. Surtout pas celui-là… Tu sais que jamais je t’abandonnerai ». Plus ils parlent, plus je pense dans ce sens. Sa mâchoire se serre en plus, un tic récurrent lorsqu’il était question de Strange. Je commence à me crisper à nouveau, prête à bondir, parce qu’encore une fois, il ne semble pas me croire. J’ouvre la bouche pour commencer à déblatérer jusqu’à qu’il me coupe dans mon élan « Est-ce que t’es enceinte ? ». Mes yeux s’écarquillent, je reste silencieuse un long moment pour réaliser ce qu’il vient de me dire. Moi enceinte ? Mais d’où il sortait ça ? Ou alors je le suis mais je ne suis pas au courant, il est mieux informé. « Mais t’es complètement malade Newman ! ». Voilà ce qui sort en premier. Parce que je trouve cela tellement insensé. Comment il peut penser une chose pareille ? Cette rupture lui a-t-il fait perdre à ce point la tête, qu’il cherche une quelconque explication pour la comprendre ? « Sérieusement, où tu as été chercher ça ? ». Je me cale à nouveau sur mes béquilles, me détachant de son emprise. « Tu penses que je t’ai quitté pour ça ? Tu crois vraiment que si j’avais été enceinte de toi, je ne t’aurai rien dit ? ». Mes questions s’enchaînent parce que je ne comprends pas du tout pourquoi nous en sommes à parler de ça.
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Ça fuse, ça bataille dure. Adam est le premier à lancer les hostilités. Mia ne se fait pas prier pour répliquer. Sa première défense c'est Joy. Comme si elle lui reprocher de passer du temps avec Petterson plutôt que d'en passer avec elle. C'est le monde à l'envers. Adam se défend aussitôt en soulignant que Joy ne lui a fait rien fait miroiter. Ils passent juste du bon temps ensemble. Là, il n'est pas question de flirt ou quoi que se soit. Y a rien de concret contrairement à elle est Alec qui doivent avoir largement passé l'étape supérieure. Mia s’offusque en pensant qu'il la vise en disant cela. Hors pas du tout. Il avait pensé à Alec et personne d'autre. « Tu n’en sais rien ! » Pourtant son petit doigt lui dit qu'il n'est pas si loin de la vérité. Mia aura beau dire ce qu'elle voudra, elle se laisse trop vite emballer. Il ne les compte plus … Cette fois c'est le bon qu'elle disait. Pour finalement revenir pleurer dans ses bras quelques semaines après. Et ça sera pareil pour celui-là. Encore un. Et certainement le suivant aussi. Car elle a le don pour les choisir. Finalement ce n'est peut-être pas un mal de se contenter de son amitié. Il n'avait pas envie d'être l'entre deux. Si elle l'aimait tant, autant qu'elle aille le retrouver. Loin de lui de vouloir la garder prisonnière. Mia lui balance qu'elle lui souhaite que du bonheur sur un ton peu convainquant. En ne réagissant pas, Adam comprend qu'il vise dans le mille. C'est égoïste de sa part. Elle aurait le droit de papillonner et pas lui ? Sous quel prétexte ? À quoi bon. Il doit encore patienter neuf ans pour être heureux ? Mais même leur pacte, elle le brise en tournant les talons. Adam est subjuguer. Sur le moment, il reste sans voix, il ne réagit pas. Mais plus elle s'éloigne plus il se dit qu'il ne peut pas la laisser partir. Alors il se lève et la rattrape en brisant les règles qu'il s'était lui-même fixer. Sans l'once d'une hésitation, il vient tendre les bras pour venir la blottir dans ses bras. Chose qu'il aurait du faire à la seconde où elle c'est pointé devant lui. Adam s'excuse d'avoir était si distant. « Ne le sois pas… » Lui souffle t-elle. Sa tendresse revient au galop. Newman n'hésite pas à venir caler sa tête contre la sienne en fermant les yeux un instant. Cette proximité lui avait beaucoup trop manqué. Mais il s'était fixé des barrières de peur que se soit malsain suite à leur rapprochement.
Ses mains viennent glisser sur son ventre. Cette histoire de bébé lui revient en tête. Avec Andrew, ils avaient fini par s'en amuser en imaginant l'avenir avec une tête de plus. Le cadre semblait idyllique vu comme ça. Une belle est heureuse famille unie et aimante. Un peu trop peut-être pour être vrai. Pour ça, il fallait qu'il en ait le cœur net. Alors il lui pose la question de but en blanc non sans angoisse. « Mais t’es complètement malade Newman ! » Encore une fois elle citer son nom. Adam comprend tout de suite que tout ça n'était que baliverne. Un somptueux mensonge sortit de nul part. Il retire aussitôt ses mains, presque déçu. Cet enfant aurait été une belle connerie, faut croire. « Sérieusement, où tu as été chercher ça ? » Sans prendre la peine de réfléchir, il dit les choses comme elles sont. « Un certain Grant qui aurait demander à ton père comme le bébé allait. » Sauf quand disant cela il avoue à demi-mot avoir revu Andrew. Au point où il en est, il s'en fout. « Tu penses que je t’ai quitté pour ça ? Tu crois vraiment que si j’avais été enceinte de toi, je ne t’aurai rien dit ? » Ouais c'est bien ce qu'il pensait. Il s'était laisser emporter par l'euphorie du moment. « Ouais je sais, c'est stupide. Je me suis emballé. J'avais trop bu. » Nerveusement, il se frotte la nuque en évitant son regard. S'il pouvait disparaître loin d'ici ça l'arrangerait. Adam se sent honteux et stupide d'avoir douté d'elle. D'avoir pu penser qu'elle était enceinte … de s'être fait des films idiots sur une éventuelle paternité. « Ecoute Mia … Je ne sais pas ce qui se passe … Tout ça m'a un peu perturber. Je ne regrette pas ce qui c'est passer entre nous. C'était merveilleux. Deux semaines de pur bonheur. Tout ce que je veux moi, c'est que tu sois heureuse. Avec ou sans moi. Notre amitié est importante à mes yeux. Je te souhaite de trouver quelqu'un qui sache t'aimer à ta juste valeur. Mais je ne veux pas que cette parenthèse nous éloigne » Et il ne souhaite plus non plus avoir ce genre de relation avec elle. Celle-ci doit rester exceptionnelle. C'est mieux pour tout le monde. Il gardera des bons souvenirs de tout ça et il espère maintenant retrouver cette place de confident. Celle qu'il a toujours eu. Mains dans les poches, il baisse les yeux et shoot dans un caillou histoire de s'occuper l'esprit. « Je l'ai revu … » C'était le moment ou jamais de jouer cartes sur table avec elle. Et pour ça il refait un pas vers elle en levant les yeux. « J'ai revu papa. Et je n'ai jamais coupé ce lien entre nous. » Il sort son portefeuille de sa poche pour sortir la photo qu'elle avait déchirer en deux lorsqu'il avait voulu lui avouer la première fois. À l'époque, c'était encore des gamins mais Mia avait déjà sacré caractère. Alors qu'il lui avait tendu cette photo dans le but de lui avouer qu'il avait réussi à retrouver la trace d'Andrew. Elle lui avait arraché des mains pour la fendre en deux avant même qu'il puisse s'exprimer. Adam l'avait ramassé et c'était charger de recoller les morceaux ensemble. Ce cliché lui revenait de droit. En espérant que cette fois elle la déchire pas. « Tu as un papa formidable Mia. Il a ses défauts comme tout le monde. Mais l'amour qu'il a pour toi est unique. Il a besoin de toi, comme toi tu as besoin de lui. Laisse-lui une chance » Il termine sa phrase d'une petite voix. Il espère sincèrement qu'elle accepte. Andrew n'était vraiment pas bien. Il a besoin de retrouver sa fille. Adam ne veut pas le voir sombrer. Il le soutiendra quoi qu'il arrive. Quitte à ce que Mia lui en veuille. Il les aime autant l'un que l'autre. Il n'est pas question de choisir entre l'un ou l'autre. « S'il te plaît Mia ... »
Ses mains glissent sur mon ventre, comme s’il espère y trouver quelque chose ou quelqu’un qui s’anime dans celui-ci. Son geste semble anodin au début mais finalement, il prend tout son sens quand il me demande si je suis enceinte. Ma surprise est telle que je me recule un peu de son emprise, manquant cependant de perdre l’équilibre. Je ne comprends pas pourquoi il me pose cette question. A aucun moment je ne pensais avoir laissé planer un quelconque doute sur le fait que je sois enceinte. J’en rirais sûrement plus tard mais pour le moment, je suis décontenancée par cette question « Un certain Grant qui aurait demandé à ton père comment le bébé allait ». Incroyable, une personne qui prétendait sûrement me connaitre avait lancé cette idée totalement saugrenue. Ce n’est pas le fait qu’Adam ait pu parler à mon père depuis qui me préoccupait mais plus l’identité de cette personne « Je ne connais même pas de Grant ! » je lance alors. Ce qui est vrai, je n’ai aucun Grant dans mon entourage. Même parmi mes collègues de boulot. Peut-être quelqu’un qui n’a pas voulu donner son véritable nom… Je cherche un peu et je n’ai strictement aucune idée de qui cela peut être. Mes sourcils sont froncés alors que je me rends compte qu’Adam pense sûrement que je l’ai quitté pour cette raison… inexistante « Ouais je sais, c’est stupide. Je me suis emballé. J’avais trop bu ». Je suis de nouveau en équilibre sur mes béquilles et mon regard est toujours un peu fermé « Tu… ». Je commence alors « Tu avais espoir que ce soit le cas ? ». Parce que c’est l’impression qu’il me donne surtout lorsque je vois une once de déception dans son regard. Mes paroles sont plus apaisées cependant même si mon regard se veut insistant sur lui en attendant une réponse honnête. « Ecoute Mia… Je ne sais pas ce qui se passe… Tout ça m’a un peu perturbé. Je ne regrette pas ce qui s’est passé entre nous. C’était merveilleux. Deux semaines de pur bonheur. Tout ce que je veux moi, c’est que tu sois heureuse. Avec ou sans moi. Notre amitié est importante à mes yeux. Je te souhaite de trouver quelqu’un qui sache t’aimer à ta juste valeur. Mais je ne veux pas que cette parenthèse nous éloigne ». Je baisse un peu les yeux vers le sol car je me rends compte de l’incidence que tout cela a eu sur nous. Sur notre belle amitié, que l’on pensait indéfectible. Et pourtant, il aura fallu d’un moment d’égarement pour que nous la mettions en danger. Je n’aurai jamais pensé cela possible et toutefois nous y étions. A mon plus grand regret. Je réhausse mon regard doucement vers lui « Je ne le veux pas non plus Adam… J’ai besoin de toi dans ma vie. Je ne tolèrerai pas de te perdre… Jamais ». Mon air est triste parce que je n’aimerai pas en arriver là avec lui. « Tu es l’une des seules personnes qui ne m’a jamais trahi… Et je ne tiens pas à te décevoir non plus… » Parce que je sais qu’au fond il l’est du fait de mes choix… D’un en particulier qu’il ne comprend pas. Et qu’il ne comprendra sûrement jamais, même avec le temps, j’en suis persuadé…
« Je l’ai revu… ». Je sens Adam nerveux, il shoote dans un caillou qui n’a rien demandé. Je ne comprends pas tout de suite avant qu’il ajoute « J’ai revu papa. Et je n’ai jamais coupé ce lien entre nous ». Et là je comprends. Il me sort cette vieille photo de mon père et moi lorsque j’étais qu’une gamine. Dans ses bras. Une photo que j’avais déchiré il y a des années de ça, de colère parce qu’il venait de m’abandonner. Adam l’avait semble-t-il rafistolée. Et surtout, il était parvenu à garder ce lien avec lui… C’est ce qu’il vient de m’avouer à demi-mot « Tu veux dire que… Pendant toutes ces années tu étais en contact avec lui ? ». Parce que je m’étais confié un nombre incalculable de fois à lui, lui disant que j’étais brisée à cause de mon père. Qu’il s’était montré compréhensif, qu’il semblait lui aussi déçu de son départ et blessé. Blessé car mon père a été pour lui le père qu’il a toujours rêvé d’avoir… « Pourquoi tu ne m’as rien dit Adam ? ». Je suis déçue. Déçue qu’il ne me l’ait jamais dit, déçue de voir que la seule personne que je pensais incapable de me trahir un jour l’avait fait depuis tant d’années. La colère commence à gronder au fond de moi et ne demande qu’à s’extérioriser. « Tu as un papa formidable Mia. Il a ses défauts comme tout le monde. Mais l’amour qu’il a pour toi est unique. Il a besoin de toi, comme toi tu as besoin de lui. Laisse-lui une chance. S’il te plait Mia… ». Je n’ai pas besoin d’entendre ça, je n’ai pas envie de l’entendre. Et encore moins de la part d’Adam « Arrête » lui dis-je alors. Mon regard sombre se porte sur lui « Ne me demande pas ça, pas toi, alors que tu as été à mes côtés pendant tout ce temps, que tu as vu à quel point j’ai été brisée par son départ, à quel point j’en ai souffert et à quel point j’en souffre toujours ». Je marque une pause essayant sûrement de me contenir, ce qui n’a finalement aucun effet « Comment tu peux prendre sa défense après tout ça ? Comment tu peux me demander une chose pareille Adam ?! ».
J'aurais dû savoir que ça n'arriverait pas parce que ce n'était pas bien J'aurais dû le savoir parce que ça arrive à chaque maudite fois J'ai failli croire qu'on aurait pu être quelque chose
J'ai failli croire qu'on aurait pu essayer, mais Ça ne s'est pas produit, alors j'ai besoin que tu sortes de ma vie
Mais l'autre nuit, je t'avais dans mes pensées, je t'ai appelée Je voulais que tu me voles mon temps, même si j'ai dit que voulais être seul Oh et j'aurais dû savoir que ça n'aurait jamais pu marcher Oh, ça n'aurait jamais pu bien se terminer Sache que c'est seulement humain, mais je ne tire jamais leçon ...
Ces rumeurs d'enfant le perturbent quelque peu. D'autant plus qu'il pourrait en être le père, ou pas … Peu importe. Il s'agit de Mia, et rien que ça c'est un fait important. Elle a une importance dans sa vie qui va au-delà d'une banale amitié. S'il doit la suivre jusqu'au bout du monde juste pour la voir sourire, il le fera Newman. Alors il tente d'éclaircir les choses en lui posant directement la question. Car pour le moment, cette information est basée sur des rumeurs. Bien qu'il s'est laissé emballer par cette idée l'autre soir. Adam préfère rester lucide. « Je ne connais même pas de Grant ! » Il fronce légèrement les sourcils en essayant de comprendre le comment du pourquoi. Ce Grant est apparemment inconnu au bataillon. La seule personne à l'avoir vue, c'est Andrew, mais même lui ignore qui s'est. Ça ne va pas beaucoup les faire avancer tout ça. Adam voit le regard de Mia s'intensifier sur lui. Il le soutient sans jamais baisser les yeux. Elle lui reparle alors de ce bébé imaginaire. Il s'en veut tellement d'avoir pu penser qu'elle lui cacherait une telle chose. « Tu… » Son regard s'adoucit. Il redoute la suite de sa phrase. Mais il va bien falloir qu'il assume. « Tu avais espoir que ce soit le cas ? » Ses lèvres se pincent. Ses yeux finissent par la fuir pour finalement revenir à l'assaut. Si cet enfant avait dû réellement exister, Adam l'aurait élevé dignement avec elle c'est certain. Un bébé surprise. Ça peut paraître fou tout ça. Et pourtant … Ce n'est pas comme s'ils ne se connaissaient pas depuis des lustres. Adam l'aurait assumé jusqu'à bout. « Sincèrement … ? Je ne sais pas. Mais si ça avait été le cas, je l'aurai élevé avec toi. Je l'aurai assumé et aimer comme j'ai aimé sa mère. » Adam préfère parler au passé de cet amour si particulier. Le malaise est déjà assez présent pour en rajouter d'avantage. Dans le même élan, Newman vide son sac en lui faisant part de ses souhaits les plus sincères. Tout ce qu'il veut c'est voir son amie heureuse. Que se soit avec lui ou avec un autre. Le plus important c'est qu'elle s'épanouisse enfin. Leur amitié est trop importante à ses yeux pour la voir réduit en cendres pour des sentiments qui n'ont pas lieue d'être entre eux. « Je ne le veux pas non plus Adam… J’ai besoin de toi dans ma vie. Je ne tolérerai pas de te perdre… Jamais » Ils sont d'accord sur ce point. Le pompier est prêt à faire des sacrifices s'il le faut. « Je ne le supporterai pas non plus. J'ai passé ces derniers jours à me ronger l'esprit. » Et c'est peu dire. Si Joy ne l'avait pas secoué un peu, Newman serait sûrement en train de se noyer dans un verre de Nikka. « Tu es l’une des seules personnes qui ne m’a jamais trahi… Et je ne tiens pas à te décevoir non plus… » Sa gorge se noue. Il ravale. Adam se sent coupable d'avoir conservé ce secret trop longtemps. Il a bien essayé de le lui avouer dés le début. Mais sa haine était telle qu'il n'a pas osé la froisser encore plus. Durant toutes ces années il est resté muet dans le silence en écoutant ses peines et ses chagrins sans jamais en penser moins. Après avoir gonflé ses poumons à bloc, Adam se décide enfin à lui avouer la vérité. Quitte à devoir traverser des tempêtes pour renouer avec elle. « Tu veux dire que… Pendant toutes ces années tu étais en contact avec lui ? » Il hoche la tête, presque penaud. Puis il lui tend cette photo légèrement défraîchi avec le temps. Elle a perdu de son éclat mais le sourire d'Andrew et de Mia sur ce cliché reste indétrônable. « Pourquoi tu ne m’as rien dit Adam ? ». Adam fait un pas vers elle, les bras suspendus dans le vide. « J'ai essayé Mia. J'ai essayé … Le jour où je t'ai tendue cette photo, tu l'a déchiré en deux en me faisant bien comprendre que tu ne souhaitais jamais le revoir. J'avais passé des jours entier à le chercher et j'avais fini par retrouver sa trace grâce à Internet. Je me faisais une joie de te l'annoncer. Mais tu t'ai braqué sans même que j'aborde le sujet. J'ai pas osé … » Il n'a plus osé après ça. C'est donc en secret et à l'abri des regards qu'il discutait avec son paternel d'adoption. Adam partageait avec lui ses journées et souvent le quotidien de Mia. A sa façon, il essayer de conserver ce lien qui les a toujours unit. Il lui demande alors de lui laisser une seconde chance car il sent bien qu'autant l'un que l'autre en a besoin. Ils sont juste trop borné pour ce l'avouer. « Arrête » Ses bras en tombent. Mia se renferme encore une fois. « Ne me demande pas ça, pas toi, alors que tu as été à mes côtés pendant tout ce temps, que tu as vu à quel point j’ai été brisée par son départ, à quel point j’en ai souffert et à quel point j’en souffre toujours ». Un soupire s'échappe de ses lèvres avant qu'il n'enchaîne à son tour. « Je sais que tu en a souffert. Et moi aussi tu sais ! Le voir partir comme ça … ça a été une épreuve de plus. Un enfant ne devrait pas subir la séparation de ses parents. Malheureusement, on ne peut rien y faire. Pour avancer dans la vie, il faut savoir accepter ses erreurs. C'est ce qu'il fait aujourd'hui. Alors ne laisse pas filer cette chance. On a qu'un seul père et le tient.. il t'aime ... » Son regard devient plus triste. Sur ces derniers mots, Adam repense à son enfance pas toujours rose. Il tente de chasser ces mauvais souvenirs de sa tête pour se concentrer sur Mia. « Comment tu peux prendre sa défense après tout ça ? Comment tu peux me demander une chose pareille Adam ?! ». Newman vient poser ses deux mains sur ses épaules afin de capter toute son intention. « Tu veux vraiment savoir pourquoi ? Tu veux vraiment que je te rappelle le calvaire que j'ai vécu ? Ton père ne t'a jamais levé la main dessus. Ton papa à toi, il a été là pour souffler ta première bougie, féliciter tes premiers pas. Il t'a aimé plus qu'aucun homme ne t'aimera jamais. Tu es sa princesse, la huitième merveille du monde à ses yeux. Il a su reconnaître ses torts. Chose que le mien ne fera jamais... Il a été con mais pas mauvais … Un père comme lui, c'est rare. Tout comme toi. » Il lui caresse le cou avec son pouce, les yeux presque brillant. « J'aimerais tellement que l'on reforme ce trio tous les trois... Ne m'en veux pas de m'être accrocher au seul père que je n'aurai jamais. Je vous aime autant l'un que l'autre. Je pourrai jamais faire un choix entre vous. Si j'ai pris la décision de ne pas t'en parler avant c'est parce que je respectais tes choix et ta peine. Mais je pense qu'aujourd'hui il est temps de faire un pas avant et de ravaler sa rancoeur. Ça prendra le temps que ça prendra, mais j'ai envie d'y croire. » Adam veut s'accrocher à cette idée. Mia est bornée. Il sait que ça ne sera pas simple de la convaincre. Mais il persiste à croire qu'elle doit accepter le retour de son père pour combler cette partie du puzzle. Elle a besoin de lui pour être heureuse dans sa vie. Une princesse a besoin de son royaume. Et son royaume, c'est lui ...
« Sincèrement… ? Je ne sais. Mais si ça avait été le cas, je l’aurais élevé avec toi. Je l’aurai assumé et aimé comme j’ai aimé sa mère ». Je sais qu’il l’aurait fait, je n’en doute pas une seconde. Parce que c’était Adam, tout simplement. L’homme que je trouvais le plus respectueux au monde, le plus aimant et généreux. Je sais qu’il ne m’aurait pas laissé tomber… au contraire. Il était pour moi l’homme parfait comme j’aimais lui rappeler parfois. Il m’en avait fait la démonstration à plusieurs reprises : à la plage où , ce soir-là, quand il a voulu me redonner espoir en l’amour, espoir que des mecs bien existent, indirectement tout a peut-être commencé entre nous ; durant tout ce weekend à Gold Coast où il a tout fait pour me rendre heureuse, et où tout a réellement commencé. Alors pourquoi ? Pourquoi je refuse une relation avec lui ? Parce qu’il est avant tout mon meilleur ami et que je ne peux pas lui faire du mal. Pas quand mon esprit et une partie de mon cœur sont ailleurs… Bien trop occupé à penser à quelqu’un d’autre. Pourtant, je sais qu’Adam me rendrait heureuse. Mais il y avait aussi cette amitié indéfectible et que, pour rien au monde, je mettrais en danger. Alors j’ai fait ce choix. Je l’aime, moi aussi, c’est certain. Et le fait qu’il parle au passé me picote le cœur. Parce que je sais que son éloignement est dû à des probables sentiments qu’il a développé à mon égard, autre que ce que nous avons l’un pour l’autre depuis toujours… J’attrape alors sa main à ce moment-là, lui souriant timidement mais sincèrement « Je n’en doute pas une seule seconde » je lui murmure alors en plongeant mon regard dans le sien. Indéfiniment nous serons là l’un pour l’autre et ce fossé qui s’est creusé ces trois dernières semaines nous font nous rendre compte qu’il est inimaginable pour nous que notre amitié s’arrête, que nous nous perdions pour toujours « Je ne le supporterai pas non plus. J’ai passé ces derniers jours à me ronger l’esprit ». Il faisait partie de ces personnes dans ma vie qui ont toujours été là pour moi, sans faille, qui ne m’a jamais déçu ou trahi. Cas rare quand on connait mon passé et mon présent. Et pourtant…
Il m’avoue à demi-mot qu’il est resté en contact avec mon père pendant toutes ses années. Il confirme avec un hochement de tête qui me fait porter le regard sur cette photo qu’il me tend. On est là mon père et moi… la princesse dans les bras de l’amour de sa vie qu’était son père. Était car ce conte de fée n’a pas eu une fin heureuse comme il devait pourtant en connaitre une, parce que cet homme est parti, laissant sa petite fille chérie seule à jamais… Alors je l’accuse. J’accuse Adam de ne m’avoir rien dit, d’avoir gardé ça pour lui… Je le vis comme une trahison. Et venant de lui tout particulièrement, elle fait mal… « J’ai essayé Mia. J’ai essayé… Le jour où je t’ai tendu cette photo, tu l’as déchiré en deux en me faisant bien comprendre que tu ne souhaitais jamais le revoir. J’avais passé des jours entiers à le chercher et j’avais fini par retrouver sa trace grâce à Internet. Je me faisais une joie de te l’annoncer. Mais tu t’ais braqué sans même que j’aborde le sujet. J’ai pas osé… ». On me reproche encore une fois que j’ai été bornée, que je n’ai laissé aucune chance à mon père. Que finalement, tout ça serait presque de ma faute, comme mon propre père me l’a reproché sur mon lit d’hôpital. Sale gosse avait-il dit… Sale gosse qui l’a ignoré, qui ne lui a pas laissé la chance de rester proche d’elle alors qu’il était à des dizaines de milliers de kilomètres. Il n’en faut pas plus pour me remettre dans ce même état de rage « Evidemment, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Et même si je t’avais écouté, qu’est-ce que ça aurait changé hein ? Dis-moi Adam ? Qu’est-ce que ça aurait changé !? ». Parce que pour moi, ce contact avec lui n’était que superficiel et sans intérêt. Non j’avais besoin de mon père auprès de moi, physiquement, pour qu’il me guide quand mon chemin s’est couvert de doutes… Je défends alors Adam de continuer à le défendre et surtout à essayer de jouer les entremetteurs pour que les morceaux moultes fois brisés soient recollés. « Je sais que tu as souffert. Et moi aussi tu sais ! Le voir partir comme ça… Ca a été une épreuve de plus. Un enfant ne devrait pas subir la séparation de ses parents. Malheureusement, on ne peut rien y faire. Pour avancer dans la vie, il faut savoir accepter ses erreurs. C’est ce qu’il fait aujourd’hui. Alors ne laisse pas filer cette chance. On a qu’un seul père et le tient… il t’aime… ». Les regrets. Voilà le chemin sur lequel il m’amène progressivement. Le même sentiment que j’ai ressenti à l’hôpital quand mon père m’a avoué être fatigué… qu’il m’attendrait le plus de temps qu’il le pourrait mais qu’il était épuisé et pas sûr de tenir face à tout ça. Mon cœur s’était serré et bien que je n’aie laissé rien transparaitre, cela m’a affecté. Et les paroles d’Adam commencent à m’en rappeler le goût amer. Mon regard plongeait dans le sien est sombre, on peut sentir la colère qui est prête à exploser à tout moment. Je ne comprends pas le positionnement d’Adam… Mais en revanche je vois très bien que l’alchimie entre mon père et Adam n’a pas changé pendant toutes ces années. Comme si celle-ci s’était même approfondie… Je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment il peut prendre sa défense, comment il peut me demander de faire table rase… « Tu veux vraiment savoir pourquoi ? Tu veux vraiment que je te rappelle le calvaire que j’ai vécu ? Ton père ne t’a jamais levé la main dessus. Ton papa à toi, il a été là pour souffler ta première bougie, féliciter tes premiers pas. Il t’a aimé plus qu’aucun homme ne t’aimera jamais. Tu es sa princesse, la huitième merveille du monde à ses yeux. Il a su reconnaitre ses torts. Chose que le mien ne fera jamais… Il a été con mais pas mauvais… Un père comme lui, c’est rare. Tout comme toi. ». Ses mots se répercutent en moi d’une manière inattendue. Ma colère encore présente quelques secondes plus tôt s’estompe tout à coup. Il me rappelle les paroles de Geo cinq ans plus tôt qui m’avait dit la même chose à propos de l’amour de mon père : le seul qui t’a aimé, t’aime et t’aimera sans faille. Et ses mots résonnent encore, comme ceux d’Adam. Mon meilleur ami qui lui a connu un véritable calvaire étant petit avec un père à l’opposé du mien. Cela me brise le cœur et je sais à quel point il est difficile pour lui d’en parler. Alors, je comprends cet attachement qu’il a pour mon père… Rare… Tout comme moi. Je reste sans voix face à ses paroles alors qu’il poursuit « J’aimerai tellement que l’on reforme ce trio tous les trois… Ne m’en veux pas de m’être accroché au seul père que je n’aurai jamais. Je vous aime autant l’un que l’autre. Je pourrais jamais faire un choix entre vous. Si j’ai pris la décision de ne pas t’en parler avant c’est parce que je respectais tes choix et ta peine. Mais je pense qu’aujourd’hui, il est temps de faire un pas en avant et de ravaler sa rancœur. Ça prendra le temps que ça prendra, mais j’ai envie d’y croire ». Ma gorge se noue alors que mon regard se pose sur le sol. Adam vient de me mettre une claque sans le vouloir… Celle qu’il me manquait peut-être pour me rendre compte de certaines choses. Peut-être aussi qu’il fallait que des paroles comme celles-ci proviennent de lui… Parce qu’il me connaissait par cœur et que ses paroles ont plus de répercussions venant de sa part que de n’importe qui… Je me détache à nouveau de son emprise pour rejoindre à nouveau ce banc que nous avons quitté quelques minutes plus tôt. Epuisée physiquement mais aussi émotionnellement, j’ai besoin de m’assoir, de réfléchir à tout ça. Je relève alors mon regard sur Adam, qui n’est pas encore assis à mes côtés « Je le sais… ». je dis alors doucement « Je sais que, malgré tout, j’ai de la chance d’avoir un père comme lui… Je sais qu’il m’aime à en crever. Je sais qu’il serait prêt à tout pour moi ». Une larme commence à perler le long de ma joue. Je sature de tout ça. De cette situation avec mon père en particulier qui, depuis quinze ans, me fait souffrir. « Je l’aime Adam… Je ne sais combien de fois j’ai pris mon téléphone ces derniers jours, prête à l’appeler, juste pour qu’il soit à mes côtés, pour qu’il me réconforte, pour qu’il me rassure... Je suis paumée, je ne sais plus quoi faire Adam… » Je marque encore une pause, comme pour reprendre mon souffle alors que je fais des petits sursauts du fait du trop plein d’émotions accumulées qui ressort… « Parce que, malgré tout, il m’a manqué pendant quinze ans et que j’ai toujours espéré qu’il reviendrait… Et maintenant qu’il est là… Je n’arrive pas à oublier… Pas aussi rapidement. J’ai peur d’en être incapable Adam… ». J’appelle clairement mon meilleur ami au secours. Parce qu’il me semble le plus à même de m’aider, peut-être le seul car il côtoie aussi mon père depuis toutes ces années. Il nous connait par cœur autant l’un que l’autre et ça depuis très longtemps. Est-ce que je lui en voulais finalement ? « Tu lui parlais de moi ? » je demande alors calmement.