L'euphorie retombe au fur et à mesure que la fatigue l'emporte. Son petit corps faiblit à chaque heure qui passe. Elle lutte Bonnie, mais quand il lui demande de se hisser hors de ce trou ça semble impossible. Comme si le piège se refermer sur elle. Comme si ce trou représenter une partie de sa vie. Ses soucis, ses emmerdes, mais surtout cette profonde tristesse qui la ronge de l'intérieur. Lorsqu'elle s'est sentie tombée dans le vide, la seule chose à laquelle elle a pu s'accrocher … c'est lui. Sans le vouloir Clyde a amortit sa chute, et plus encore. Un peu dans les vapes, elle redresse sa tête et l'observe grimacer de douleur. Confuse, elle se réfugie encore dans l'humour pour cacher son vrai visage tant qu'elle le peut encore. « En même temps, t’étais pas censée sortir du chemin. T’as triché. Et maintenant, on est dans la merde. » Il n'a jamais était aussi prés de la vérité. Son regard évite le sien alors qu'elle se passe une main sur le visage. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien répondre à cela … « ça ne changera pas de d'habitude .. » Alors qu'il ne lui laisse pas le choix de se redresser, elle le regarde d'un air suspect quand elle le voit sourire. Faut dire que c'est plutôt rare. Du coup ça surprend, ça ferait même flipper. Erin l'interroge. Si elle pouvait rire avec lui ça pourrait être sympa. « Rien, je me disais que si tu voulais être sûre que ton gars ne te rappelle plus, tu n’avais qu’à lui envoyer une photo de toi. » De suite elle fait une mine boudeuse. Il avait une répartit un peu spéciale son motard. Mais étrangement, elle sentait que derrière ses piques se cachaient un homme bon. À son tour elle a ce sourire qui vient prendre place sur son visage. Sanders n'hésite à pas à trainer ses doigts sales sur ses joues mal rasées afin de les mettre sur un même piédestal. « Alors, déjà mon grand, sache que je ne donne pas mon numéro au premier venu. Et … Elle prend un léger recul pour admirer son œuvre. Il lui en manque un peu sur la joue droite … et ce n'est pas mon gars. J'ai pas de gars moi. C'est trop compliqué ces histoires. » Finit-elle par dire brièvement. Le brun a un mouvement de recul. Sans grande surprise il se lève en la laissant planter là sur le sol. Ses jambes sont fatiguées. Cette chute, bien qu'elle a été amortie par son ours, a rendu son corps douloureux. Sa tête lui donne l'impression de tourner plus vite qu'une toupie. Bref, Sanders ne se presse pas pour se relever. Croyez-vous qui l'aiderait ? « Reprends-toi, j’ai pas envie de moisir ici. » Ses paroles sont dures. En temps normal, elle l'aurait envoyé chier. Mais là elle n'a plus la force de lutter. Difficilement elle se relève pour le rejoindre. Le voir s'agenouiller de la sorte lui rend son humour. Mais pas celui de Clyde apparemment … Bonnie le met en garde sur ses éventuelles intentions. « Ne le prends pas personnellement, mais j’ai autre chose à faire, là. » Elle lève les yeux en ciel en se disant qu'il n'était définitivement pas drôle; et vraiment différent des autres garçons qu'elle a pu connaitre. Son pied vient s'appuyer sur cette marche de fortune qu'il forme avec ses deux mains. Les bras tendus, elle tente de faire du mieux qu'elle peut pour se hisser hors de là. Ses ongles viennent se planter dans la terre. « Fais un effort ! » Mais son corps vacille. Elle a beau lutter Bonnie, c'est comme si son destin c'était de rester dans le fond du trou avec lui. À bout, elle se laisse tomber dans ses bras en le suppliant de lui laisser un peu de répit. Et cette fois, ses paroles n'avaient aucun filtre. « Ok, on fait une pause. » Un léger sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'elle se niche dans le creux de ses bras en fermant les yeux un instant. Elle était bien là. Un sentiment de sécurité l'envahie. Le monde pouvait bien s'écrouler, dans ses bras, Erin avait l'impression d'être invincible.
Machinalement, ses doigts viennent se perdre dans sa nuque qu'elle caresse. C'est sa manière a elle de relâcher la pression. L'envie de le connaître un peu plus se fait plus forte. Sanders commence donc à lui poser quelques questions pas bien méchantes afin de mieux le cerner. « En voilà des questions… » Dans le ton de sa voix, elle sentait déjà que ce n'était pas une partie de plaisir pour lui. Doucement il la repose au sol et vient s'asseoir prés d'elle. Sa plus grande fierté ? « Je suis un excellent pilote. » Alors qu'il répond à sa première question, elle se laisse glisser à ses côtés. Sa tête vient se poser sur l'épaule du brun timidement. Elle sait qu'elle prend le risque d'être rejeté – Encore – Mais ça vaut la peine d'essayer. Alors elle se laisse aller tout contre lui en l'écoutant attentivement. « ça j'ai vu oui. J'aurais bien aimer que cette virée en moto dure un peu plus longtemps » Avoua t-elle en levant les yeux sur lui et en lui offrant un petit sourire sincère. Le peu de distance qu'ils avaient parcouru, Sanders s'était sentie pousser des ailes. Sa plus grande peur ? « Perdre ma moto. » Elle fronce les sourcils en se disant qu'il exagère peut-être un peu. Même elle qui était très attacher à sa petite coccinelle, mais ses craintes étaient tout autres. « Vraiment ? Tu tiens beaucoup à elle à ce que je vois … un élément important dans ta vie j'imagine. » ça ne pouvait pas être sa seule attache même s'il semblait définitivement seul. Perdue dans ses pensées, elle ne voit pas arriver sa dernière réponse. « Déménager. » Elle reste un moment silencieuse en fixant ses mains. « Pourquoi ? Pourquoi fuir plutôt que d'affronter ... » C'est ce qu'elle s'imagine. Qu'il fuit quelque chose ou quelqu'un en voulant disparaître, ailleurs. Pour finalement toujours se retrouver face à lui-même. « A ton tour, maintenant. » Elle relève la tête sur lui en le regardant droit dans les yeux. Sa tête n'a jamais quitté son épaule. Il tombe, elle tombe avec lui. C'est à son tour de se confier. Un peu surprise. Erin ne pensait pas que ça l’intéresserait de savoir ses craintes, ses envies ou encore la chose dont elle est le plus fière. Les réponses sont plus compliquées qu'elle ne le pensait. Erin n'a jamais était très fière d'elle-même. Son père la souvent regarder haut. La considérant avec peu d'estime. Elle a fini par y croire Bonnie. « Je ne sais pas … » Pourtant il y a des tas de choses dont elle pourrait se venter. Sanders est très engagé dans la cause animal mais aussi pour les enfants malade. Elle ne compte pas ses heures. Son seul objectif c'est de rendre tout ce petit monde heureux sans se préoccuper de sa petite personne. « J'ai peur d'être abandonnée ... » Elle ravale difficilement en baissant ses yeux. Son regard est trop dur à soutenir. Lui faire cette révélation lui coûte même si ça peut paraître anodin d'un point de vu extérieur. Sanders souffre en silence depuis trop longtemps. Son journal intime en est le seul témoin. Chaque soir, elle lui confie tout ce qu'elle sur le cœur. Ses pages sont parsemées de larmes. Parfois l'encre a coulé, noyé par sa souffrance. Elle donne pourtant l'impression de croquer la vie à pleine dent. Toujours souriante et avenante, Bonnie aime rendre son sourire à ceux qui l'entourent. Mais rare sont ceux qui parviennent à lire entre les lignes. Elle a un moment d'hésitation. Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est mal ? Sa main vient se glisser doucement dans la sienne. Elle semble si petite comparer à la sienne. Sa peau est douce, contrairement à celle de Clyde qui semble avoir traversé des tempêtes. « J'ai tendance à m'attacher aux mauvaises personnes … à faire les mauvais choix. » Ses doigts viennent se faufiler entre les siens alors qu'elle s'appuie un peu plus contre lui. « Et je fuis, car j'ai peur de tout ça. » Sous ses airs de princesse Disney, les contes de fée l'effraie au plus au point. Erin c'est toujours interdit d'aimer qui que soit si ce n'est ses proches. « J'aimerais que mon père m'aime pour ce que je suis et non ce qu'il voudrait que je sois. » Toujours et encore ce même noyau qui revient sans cesse. A croire que tout tourne toujours autour de lui. « Est-ce que tu penses qu'on a la vie qu'on mérite? » Il n'y a pas un jour qui passe sans qu'elle ne se demande pourquoi son père a agit ainsi. Sa main est toujours lier à la sienne. Ses yeux ne quittent pas cette étreinte, étrange mais agréable.
La soirée prenait un tout autre registre. La fatigue commençait à se faire sentir. Erin n'avait plus la force de résister. Le masque qu'elle persiste à porter glisse doucement malgré elle. Ses vieux démons lui rappellent que tout ça n'est qu'un malheureux tableau qu'elle expose à ceux qui veulent bien le regarder. Clyde fait le choix de lui accorder un moment de répit. Il prend place à ses côtés. Erin profite alors pour partir dans une conversation plus profonde avec lui. À travers ses questions, elle tente de percer le mystère qui gravite autour de lui. Elle se doute bien que quelques heures ne suffiront pas. Ils ne se reverront peut-être jamais. Pourtant Bonnie a envie de partager plus qu'une flasque d'alcool avec lui. Quelque chose en Clyde lui donne un sentiment de sécurité. Même s'il peut faire peur avec son regard fuyant et sa gueule mal rasée, Sanders s'accroche à son instinct. Elle a le sentiment qu'il n'est pas si mauvais. Les réponses qu'il fournit ne sont pas plus développé que ça. Mais la blonde essaye de lire à travers les lignes. Le simple fait qu'il lui accorde des réponses lui fait plaisir. Un début timide, mais un début quand même … Il évoque sa moto et de suite elle pense à cette minie balade avec lui. Courte mais agréable. La tête sur son épaule, elle sourit en se remémorant ce moment un peu spécial. « On peut dire ça comme ça. C’est pas la bécane de mes rêves mais… Je pilote depuis tellement longtemps. Ca fait partie de moi, je crois. J’en ai besoin. Pour… Aller bien. » Chaque personne réagit différemment. Lui c'était conduire, brûler de la gomme. Elle l'avait ressentit lorsqu'il maniait son karting avec prouesse. Combien de tours il lui avait mis ?? Elle avait cessé de compter au troisième. Ce n'est pas pour autant qu'elle ne s'était pas amuser. Finir première n'avait pas d'importance pour ce genre d’activités. Erin s’estime gagnante de participer à cette course avec lui. Si ça peut lui faire plaisir, elle peut même accepter d'autres défis avec lui. Une autre course ? Un autre manège, une autre balade sur son destrier de fer. Elle ne dirait pas non pour tout ça. « Tu veux dire que tu pilotes sur circuit ? Genre une vrai course ? » Elle en sait rien Sanders. Le milieu automobile ce n'est pas vraiment son domaine. C'est tout juste si elle arrive à manier sa coccinelle, alors bon. « On a tous notre petit truc. Moi j'aime bien chanter. » A travers ses textes, elle se dévoile. Encore faut-il pouvoir les entendre. Il n'est pas rare de l'entendre fredonner des airs qu'elle aime bien. Mais ses chansons a elle, elle les garde en secret au plus profond de son journale intime. Bonnie n'a jamais eu la prétention de savoir chanter. Du moins, pas assez bien pour le faire délibérément sur une scène. Le seul public qui ne l'effraie pas ce sont les enfants malade pour qui elle donne de son temps. Ils sont tellement éblouis par sa robe de princesse qu'ils ne font pas vraiment attention à son interprétation.
À son tour, il lui demande de se confier en lui demandant de répondre à ses propres questions. Chose qu'elle n'avait pas vraiment prévue. Si bien que la première reste sans réponse. Dire qu'elle est fière de quelque chose qu'elle a accomplie, c'est trop pour elle. Elle estime ne pas avoir de mérite à recevoir. Pas plus que les autres. Elle se confie sûr son père. Cet homme qui lui a donnait l'impression d'être transparente. Petite, elle faisait tout pour attirer son intention. Elle voulait tellement être sa princesse. C'est ce que les autres papas exprimaient en venant chercher leur enfant à l'école. Bonnie avait attendu longtemps son papa derrière la grille. Ses petits camarades partaient tous un à un avec leur parent respectifs. Mais elle, elle était toujours là à fixer l'horizon à la recherche de cette silhouette qu'elle estime tant. Il devait venir la chercher ce jour-là. Il lui avait fait la promesse. Encore des paroles en l'air … Pourtant elle y avait cru Erin. Le temps s'assombrit. Une goutte vient faire baver l'encre de son dessin. Mais ce n'est pas le ciel qui pleure mais bien, ses yeux … Elias finira par venir la chercher. Mais elle résiste et pleurs encore plus en criant qu'il lui avait promit. Son frère évitera tout commentaire, car ce qu'il pense de tout ça ne plaira pas à sa sœur. Il vient lui prendre la main et la ramène à la maison. Le dessin qu'elle tenait entre ses mains finit par lui glisser des mains. La feuille de papier terminera dans une flaque et piétiner par d'autres passants. Les traits sont difficiles à deviner. Mais on peut facilement deviner un père et sa fille se tenant la main. Elle n'a jamais perdu espoir qu'il ouvre les yeux. L'incompréhension est totale.
Instinctivement, sa main vient glisser dans la sienne. Une manière pour elle de se donner du courage à parler. Son geste est timide. Elle redoute qu'il la repousse. Ça peut semblait trop entreprenant de part. Pourtant, elle n'a aucune arrière-pensée et encore moins de mauvaise intention vis-à-vis de lui. Mais elle ressent le besoin de le faire, quitte à devoir encaisser un refus de sa part. Ce fut tout autre. Alors que ses yeux sont fixés sur leurs mains, elle remarque ses doigts s'entrelacer doucement avec les siens. Un sentiment de bien-être l'envahie. Presque soulagée. Elle sourit brièvement sans lever les yeux. Sa main vient se serrer dans la sienne comme s'il essayait de lui faire comprendre qu'il la soutenait à sa façon. Erin lui demande alors s'ils ont la vie qu'il mérite en se demandant ce qu'elle avait bien pu faire pour que son père l'ignore autant. « Je pense qu’on ne contrôle pas tout. » Ce n'est pas faute d'avoir essayé en ayant voulu être un enfant modèle. Chose qu'elle continue à faire en s'acharnant à ses études. Quitte à ne pas en dormir. Et quand vient le week-end, la pression redescend tellement que parfois s'en est inquiétant. Alors oui, Bonnie ne maîtrise rien, même pas sa propre vie. Tout ça défile sous ses yeux sans qu'elle ne puisse rien faire. « Tout ce que je sais, c’est que tu peux pas décider pour les autres. Tu auras beau te donner un mal de chien pour eux, s’ils ont décidé de s’en cogner, eh bien… » Sa phrase est en suspens. Elle a peur d'entendre la suite pourtant le sait. Combien de fois son frère lui a dit de lâcher l'affaire. Qu'il n'en valait pas la peine. Quitte à ce qu'elle brise ce qui lui place sous la main pour combler sa peine. « Eh bien tu te seras donné un mal de chien pour rien. Et comme ce n’est jamais assez, comme tu es convaincu que tu peux y arriver, faire toujours plus, tu t’acharnes. Mais tu sais quoi ? Tu te crèves pour rien. » Ce qu'il vient de lui dire là lui brise le cœur. Car indirectement, il brise tous ses espoirs de le voir revenir. Elle se pince les lèvres. Ce n'est pas le moment de craquer. Montrer ses faiblesses, ce n'est pas dans ses habitudes. Bonnie ne veut pas donner l'impression d'être désespérée à ce point. Elle se doit d'être forte. «Dans la vie, il y a ce qu’on attend de toi, ce qu’on croit qui est le mieux pour toi… Et il y a ce que toi tu désires. Et même si ce que tu désires est mauvais, ce n’est pas forcément une fatalité, au final. » Sauf que même elle, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut. Devenir vétérinaire ? Venir en aide à ses petits êtres fragile qui sont au final bien plus fort qu'elle ? Mais après ? C'est quoi sa vie ? … « J'en sais rien … je ne sais même pas de ce que j'ai envie ou pas. » La plupart des filles de son âge rêvent d'un futur prometteur avec un homme à aimer et des enfants à chérir. Mais même ça elle se le refuse de peur de reproduire le schéma familial qu'elle a subit et qu'elle subit encore malgré tout. « Alors même si t’as l’impression que tout est contre toi, dis-toi qu’il n’y a que comme ça que tu peux apprendre. Les orages finissent toujours par passer. Mais il faut que tu aies le courage de les affronter. On sait jamais vraiment combien de temps ça dure. Il faut faire avec. Quoi qu’il arrive, fait de ton mieux. Pour toi. Pas pour les autres. Parce qu’au bout du compte, la seule personne avec qui t’es obligé de rester toute ta vie… Eh bien, c’est toi. » Ces paroles sont tellement poignantes. Erin reste sans voix un moment. Pour ça, il faudrait qu'elle s'accepte elle-même. La source du problème est là. L'image qu'elle a d'elle est erronée à cause de son paternel qui l'a toujours regarder de haut. Estimant qu'elle ne méritait pas mieux que ça. Malgré que son frère-là toujours mis sur un piédestal, elle ne peut s'empêcher de croire le contraire. « Je vais être honnête… Tu vas morfler toute ta vie. À cause de tes erreurs, celles des autres, celles d’inconnus. Et c’est comme ça. Je ne pense pas qu’on a la vie qu’on mérite. Je pense qu’on a la vie pour laquelle on se bat. » Mais elle n'avait plus la force de se battre avec Bonnie. Pas maintenant qu'il venait de lui dire qu'elle perdait son temps à vouloir changer quelqu'un qui ne changera finalement jamais. Il est ce qu'il est et il le restera. Elle n'ajoutera rien à tout ça. Il avait totalement raison et elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait apporter de plus. Doucement, elle laisse ses paupières se fermer. Il semblerait que la fatigue ai raison d'elle. La pression de sa main se relâche. Son corps se détend. Si bien que sa tête vienne se caler sur le torse du brun. Les heures passent. Son sommeil devient plus profond. Peu à peu, elle prend ses aises sans même s'en rendre compte. Sa main vient glisser sous son tee-shirt à la recherche de chaleur humaine. Elle est bien là, même si son sommeil aurait pu être plus réparateur dans un lit confortable.
La chaleur des rayons matinaux vient réchauffer son visage encore endormi. Elle grimace lorsque ceux ci se font trop persistants ses yeux. Sanders n'a jamais était du matin. A défaut d'avoir un oreiller à se foutre sur la tête, elle vient planquer son visage sous la veste en cuir du motard en râlant. Cette odeur ne lui ai pas encore familière. Subitement elle ouvre les yeux en réalisant qu'elle n'est pas dans son lit, et en compagnie d'un homme qui plus est ! Elle relève alors la tête en se détachant de cette étreinte presque gênante. Mais elle devient tout de suite plus sereine en reconnaissant le visage de Clyde. Il dort encore un bébé. Il serait presque mignon. Un sourire vient prendre place sur ses lèvres. « Debout cendrillon » murmure t'elle pour ne pas le réveiller brusquement. Mais ça semble ne pas suffire. Hésitante, elle le secoue légèrement en attrapant son bras. « Ho ! Réveille toi ! Ne m'oblige pas à t'embrasser » En faisant référence au dessin animé où un baiser était censé réveiller la belle blonde. - Incarner par Clyde s'il vous plaît – Bonnie avait retrouvé sa bonne humeur. Son masque avait repris place. Oubliant presque ce qu'il c'était passé la veille. Il y avait juste son mal de crâne qui était là pour lui rappeler qu'elle avait eu la main lourde sur sa gourde. À voir la couleur du ciel, ils avaient dormi un petit bout de temps. Il devait être dans les cinq/six heures du matin à vu de nez. Elle se lève la première en venant balayer la terre présente sur sa jupe. Le regard rivé vers le ciel, elle est bien décider à sortir de ce trou cette fois. « Faut qu'on sorte de là. On retente ? » Qu'elle lui demande alors qu'il se réveille tout juste.
Elle l'écoutait parler avec grand intérêt. Tout ce qui sortait de sa bouche, la captivait. Même si ses réponses étaient brève et peut-être pas toujours sincères, Erin tendait l'oreille pour en analyser chaque mot. « De vraies courses, ouais. » Curieuse, elle tente d'en savoir plus sur cette passion qui l'anime tant. Le monde automobile n'est pas quelque chose qu'elle maîtrise contrairement à son frère qui passe plus de temps à astiquer sa voiture que l'appartement. Elle était à mille lieues de s'imaginer que Clyde était dans les mêmes délires qu'Elias. « Je pourrai venir te voir un jour ? » Est-ce qu'elle sous-entendait qu'elle aimerait le revoir ? Indirectement oui. Mais le deal c'était de se séparer au petit matin. Il était totalement libre de prendre ses cliques et ses claques au lever du jour. Bonnie ne pourra que le regarder s'éloigner. Machinalement, elle se tortille une mèche de cheveux en restant appuyer contre lui. Un peu comme un pilier qui l'empêcher de vaciller. À son tour elle lui confie que son moyen de décompresser sobrement, c'était de chanter. Sanders lui disait cela avec le plus grand sérieux. Ce n'était pas quelque chose qu'elle crier sur tous les toits de peur qu'on lui demande d'en fredonner une. Ces textes, elle les chante qu'avec son meilleur ami ou à l'abri des regards. « Évite ici, je n’aimerais pas que le plafond nous tombe dessus. » Déjà, il n'y avait pas de plafond ! De suite elle lui met un coup de coude dans les côtes en souriant en coin. « Hey ! Je te permets pas. Tu ne sais même pas comment je chante. Si ça se trouve tu aimerais » Il pourrait être son premier fan. Elle lève les yeux pour lui offrir un sourire tendre et sincère. « Désolé. » Bizarrement, elle ne lui en veut pas. Sa réaction ne l'étonne pas en fait. Ils ne se connaissent que depuis quelques heures, mais sur ce point elle pense l'avoir cerné. Un humour un peu rustre mais pas méchant. « ça passe pour cette fois » Dit-elle avec un regard plein de malice. Elle aussi, elle aime le taquiner. Quand l'occasion se présentera, elle n'hésitera pas à prendre sa vengeance. « Je suis sûr que tu te débrouilles pas si mal. » Sa tête vient reprendre appuie sur l'épaule du motard. « Un jour, t'aura peut-être l'occasion de le juger toi même » Ou jamais. Ils sont peut-être en train de vivre leurs dernières heures ensemble. Une rencontre improbable pour une seule et unique soirée. Mais une petite partie d'elle voudrait que ce ne soit que le début d'une belle aventure. Sa compagnie lui plaît, aussi étonnant que cela puisse paraître. Il a ce côté rassurant et surtout, il est très mature. Avec lui, Sanders à l'impression qu'elle peut aborder tous les sujets en étant prise au sérieux -Hormis la musique-
Puis la conversion devient plus profonde. Plus dure aussi. Clyde lui fait clairement comprendre qu'elle perd son temps avec son père. Erin a beaucoup de mal à l'admettre. Jusqu'à maintenant, elle a toujours gardé l'espoir qu'il change et qu'il revienne pour rattraper toutes ses années perdues. Elias avait baissé les bras depuis longtemps. Et il ne fallait pas mieux qu'il se pointe sinon l’accueil sera sanglant. Mais sa sœur était plus naïve de ce côté-là. L'amour d'un père lui manquait. Leur mère a bien essayé de combler ce vide en offrant plus d'amour qu'elle ne le pouvait. Mais rien ne remplace un papa. Bonnie devra apprendre à vivre avec cette case qui restera sûrement vide tout au long de sa vie. Et apprendre à aller de l'avant. Parce que pour le moment, Erin fait un peu du surplace. Elle s'empêche d'avancer et se renferme beaucoup pour certaines choses. « On s’en fou. Prends ton temps. Ne te laisse pas enfermer dans quelque chose parce que tu penses que c’est ce que tu dois faire. Prends le temps de déterminer ce qui te plaît. » Elle se serre un peu plus contre lui, et resserre sa main dans la sienne. Comme si elle essayait d'enfiler une armure pour se protéger du reste du monde. Ses yeux vert/bleus viennent se poser dans les siens. Elle reste un moment-là, à le regarder sans rien ajouter. Erin prend le temps de l'observer. Clyde donne l'impression d'avoir perdu cette petite étincelle en lui. Il lui conseillait des choses qu'il ne devait pas lui-même appliquer. « Ce que je fais me plaît, mais je ne suis pas sûr de le faire pour moi. Mais toi … Est-ce que t'accorde le temps de savoir ? » Ce n'est pas l'impression qu'il donne en tout cas. Elle baisse son regard. Son pouce vient caresser le dos de sa main. Une manière de lui montrer qu'elle pouvait être là aussi pour lui malgré son jeune âge. Les épreuves du temps l'avaient rendu plus mature. Même si parfois elle donne l'impression de ne n'être qu'une enfant en pleine fleur de l'âge. Seuls ceux qui prenaient le temps de la cerner comprenaient qu'elle n'était pas seulement rigolote et insouciante. Tout cela ce n'est qu'une manière de compresser et de penser à autre chose que de se morfondre à longueur de temps sur son sort.
La fatigue vient peu à peu prendre place. Ses paupières deviennent lourdes. Elle essaye de lutter mais Morphée finit par l'emporter. Son corps bascule doucement sur Clyde, pour enfin venir se blottir contre lui. Bonnie se sent en totale sécurité à ses côtés. Elle relâche toute pression et se laisse transporter par ses rêves. Alors que son corps se refroidit, elle glisse sa main sous le tee-shirt du brun pour y trouver la chaleur qui lui manque. Elle sent une vague de chaleur l'envahir. C'est agréable et rassurant à la fois. Instinctivement, elle se met en boule comme un nouveau-né en savourant le peu de confort qu'on lui offre. Son sommeil est assez lourd. Assez pour ne pas se réveiller durant la nuit. Seuls les premiers rayons du soleil auront raison d'elle. Machinalement, elle vient enfouir sa tête sous la veste de Clyde en râlant. Mais l'odeur du cuir lui fait ouvrir les yeux. Elle met un petit temps avant de comprendre où elle est, avec qui. Elle se refait la soirée dans sa tête et grimace en se redressant un peu trop vie. Les excès de la veille lui donnent un mal de crâne pas forcément agréable. Sa main vient frotter ses yeux. Elle s'étire et sourit en voyant que son compagnon qui dort toujours à point fermé. Doucement, elle s'approche pour lui chuchoter de se réveiller. « Ca va, ça va. » Qu'il râle – Pour changer – Elle sourit d'avantage en se penchant sur son oreille pour lui murmurer « Je vais pouvoir te rendre ta liberté » Encore faudrait-il sortir de ce trou. Bonnie lui propose donc qu'ils tentent à nouveau la courte échelle. Cette fois elle se sent d'attaque. L'alcool s'est dissipé dans son sang. Elle a encore la migraine mais ses esprits et son entrain sont revenu. « Heu... Ouais, on y va. » Il s'agenouille et lui propose ses deux mains en guise de marche de fortune, pour l'aider à se hisser. Erin tend les mains et plante ses griffes au sommet pour ensuite se servir de la force de ses bras pour remonter. Elle grimace face à l'effort à fournir puis par miracle elle retrouve la surface. Péniblement elle se lève en dépoussièrent ses vêtements plein de terre. « Tu vois quelque chose pour me faire sortir d’ici ? » Elle regarde autour d'elle à la recherche d'un objet qui pourrait le sortir de là. Une corde ? Le souci, c'est qu'avec son poids plume ça va être compliqué. D'autant plus qu'il n'y a aucun point d'attache pour l'aider. Par chance les ouvriers avaient laisser une échelle à proximité. Erin part la chercher et revient prés du trou. Mais avant de la lui donner, elle se penche pour s'adresser à lui. « Tu promets d'être mignon avec moi » Sanders le fait miroiter un peu avant de mimer un bisou avec ses lèvres. Pas chien, elle lui glisse l’échelle non sans sourire. Il n'était pas question de le laisser là plus longtemps. Il lui manquait presque déjà!Clyde retrouve à son tour la lumière du jour. Ils étaient toujours au beau milieu du champ de mais. Mais en plein jour tout semblait plus simple. Ils trichent un peu en coupant à travers. Un petit rire s'échappe des lèvres de la blonde alors qu'elle le tire avec elle hors de ce labyrinthe. Une fois sortie elle s'étire et se retourne vers Clyde. Est-ce que c'était le moment de se dire au revoir ? « Je suis censer te rendre tes clés si j'ai bien compris ... » Elle se pince les lèvres en faisant une mine un peu boudeuse. Mais bonne joueuse, elle glisse ses doigts entre ses deux seins pour lui rendre son trousseau. Son visage change d'expression. Elle se retourne brusquement dans un souci d'intimité, puis elle écarte son chemisier pour y voir plus clair. Mais rien, nada. Pas de clés à l'horizon. Bonnie tourne la tête en regardant en biais Clyde qui doit se poser mille et une question. « Je les ai plus … » Sentant qu'il va pester plus fort que sa mère. Elle s'empresse de marcher vers l'attraction qui leur à mi la tête à l'envers. Elle les a probablement perdues ici. « Stresse pas ! Je vais les retrouver » Râle t-elle en inversant les rôles. Alors qu'il traîne les pattes, Erin prend un peu d'avance et profite que la fête foraine soit encore en sommeil pour sauter par-dessus les barrières et regarder au sol. Son regard vient balayer le pied de l'attraction. Un sourire vient se dessiner sur les lèvres lorsqu'elle reconnaît le petit porte clé au loin. Elle jette un bref coup d'oeil vers Clyde en s'assurant qu'il ne la voit pas les ramasser. Puis elle revient vers lui en les cachant discrètement dans sa poche. Bonnie joue carrément la comédie en faisant mine de ne rien avoir trouver. « Y a rien, je pense quelqu'un a dû les ramasser pour les mettre de côté...Faudra revenir quand le personnel sera là. » Le parc donnait presque l'impression d'avoir était abandonné. Genre, une sorte de fin du monde où ils seraient les uniques survivants. « Je te dépose ? » Ce n'était pas vraiment une question en fait. Sa tête vient se pencher légèrement sur le côté. Bonnie affiche un tendre sourire. On lui confierait presque le bon Dieu. Elle lui fait un signe de la tête pour l'inviter à la suivre jusqu'au Playground, Là où se trouve Herbie. Sa fidèle petite coccinelle. L'idée c'était juste de prolonger un peu plus cette rencontre. Si elle lui avait rendu ses clés tout de suite, ça serait certainement déjà fini tout ça. Mais elle n'en avait pas envie Erin. Cette petite marche avec lui c'était une manière comme une autre de le retenir encore un peu.
La soirée ne s'est pas vraiment déroulée comme prévue. Ce rendez-vous Tinder l'avait poussé à l'arrière de la moto de Clyde. Pour ensuite finir dans ce trou avec lui. Une parenthèse qui leur avait permit de se confier. Erin ne garde que quelques brides de cette profonde discussion. Ou peut-être qu'elle préfère se dire qu'elle n'a pas déballer tous ses déboires. Au risque de passer pour une pauvre fille désespérée. Elle déteste qu'on la considère comme une victime. Il y a toujours plus malheureux que soit, c'est ce qu'elle se dit toujours. Pleurer, c'est pour les faibles. Son père le lui disait tout le temps. Donc elle garde ses larmes Bonnie. Du moins celles qui pourraient se glisser sur ses petites joues rosées. Il y a des larmes dans le cœur qui n'atteignent pas les yeux. Après avoir passé la nuit au chaud sous sa veste, elle se réveille avec quelques douleurs ici et là. Surement la faute à cette chute de presque trois mètres, et ce matelas de terre. Ne parlons pas de son horrible migraine. Sanders ne voudrait pas se voir dans une glace. Elle qui d'habitude est toujours coquette et bien apprêté, elle devait faire triste à voir avec toute cette terre rouge sur ses vêtements et son visage. Ça semble le cadet de ces soucis à Clyde. Lui ce qu'il veut, c'est enfourcher sa moto et partir je ne sais où. Bonnie le réveille en douceur. Enfin, elle essaye. Car il a le sommeil profond Barrow. Elle serait bien curieuse de savoir de quoi il rêve...ou pas. Peut-être d'eux et de cette soirée atypique. Un sourire prend place sur son visage alors qu'elle le secoue. Il finit par ouvrir les yeux difficilement. Les rayons du soleil semblent le déranger. Il doit avoir mal aux cheveux lui aussi. Erin remarque que sa flasque est vide. Monsieur avait soif apparemment ! Il l'aide à se hisser hors du trou. Il peut bien regarder sa dentelle, là elle est bien décider à sortir. Ses muscles donnent tout ce qu'ils peuvent pour la hisser à la surface. Après moult efforts, Erin retrouve le plancher des vaches. De suite elle cherche de quoi sortir Clyde de là. Elle n'a pas l'intention de l'abandonné. Même si elle en donne l'impression en lui faisant du chantage avec l’échelle. « Comme si je l’avais pas été… » Un sourire tendre s'étire sur ses lèvres alors qu'elle lui offre la possibilité de la rejoindre au sommet. Clyde c'était montrer adorable avec Bonnie. Elle en est consciente. Tout n'est que subtilité. Avec lui, il fallait se montrer attentif aux moindres signes. Il aurait pu l'envoyer bouler bon nombre de fois – Il a bien essayé, mais elle est du genre coriace la petite – malgré ses airs revêches, c'est une boule d'amour. Il l'avait écouté, offert son soutien et même sa veste pour lui tenir chaud. Ça peut paraître anodin mais aux yeux Bonnie c'est déjà beaucoup. Ils sortent de ce labyrinthe en coupant à travers champ. Erin retrouve sa gaité et sa bonne humeur en jouant les Indiana à travers le maïs. Mais son sourire s'efface à la seconde où elle réalise qu'elle a égaré ses clés. « Comment ça, tu les as plus ?! » Elle hausse les épaules en prenant une mine innocente. « Je les avais calées là mais elles n'y sont plus » Faut dire qu'elle n'a pas la poitrine de Pamela Bonnie. C'est petit, mignon, bien rebondit mais pas du tout extravagant. Tout de suite, elle se dirige vers l'attraction qu'ils ont faite ensemble. Elle est persuadée qu'elles sont tombées là-bas quand ils avaient la tête à l'envers. La culpabilité la ronge. Clyde tient beaucoup à son bolide, Erin espère vraiment remettre les mains sur ce trousseau. « Eh ! » Il râle à l'arrière mais elle ne ralentit pas. Comme si le temps était compté. Avec souplesse, elle enjambe les barrières de sécurité sans états d'âme. Sanders n'en a que faire des interdits à l'instant T. Les yeux rivés sur le sol, elle cherche le fameux sésame. Au fur et à mesure qu'elle voit le motard se rapprocher, son stress montre crescendo. Après quelques minutes d'acharnement, un porte-clés attire son intention. Heureuse, Bonnie le ramasse discrètement et le cache dans sa poche. Même si ça aurait été plus simple de lui rendre tout de suite, Erin souhaite prolonger à sa manière cette rencontre improbable. Elle revient donc vers lui en jouant la comédie. « Pour les mettre de côté, ouais, bien sûr. Ou alors quelqu’un aura gagné une moto, cette nuit. » Il râle le brun. Mais même sous ses airs de bougre, Sanders lui trouve un petit quelque chose d'attendrissant. On pourrait croire qu'elle est barge de vouloir s'accrocher à un homme tel que lui, mais avec Erin, il fallait savoir lire à travers les lignes. Sans hésitation, la blonde lui propose de le déposer. Il aura l'occasion de voir sa petite coccinelle qu'elle aime tant. Et elle avait une petite idée derrière la tête la demoiselle. De toute façon, il n'a pas vraiment le choix. Il n'allait quand même pas rester planter là à attendre que la neige tombe - Il allait attendre longtemps ... - . « J’espère que tu conduis mieux que tu n’a réussi ton petit jeu. » Elle se retourne et le voit allumer une cigarette. Elle le laisse l'allumer, avant de la lui piquer et de tirer une latte. La nicotine vient faire un aller-retour dans ses poumons avant qu'elle ne relève le menton pour extraire la fumée vers le ciel. « Hm... un petit jeu ? Je ne vois pas de quoi tu parles » Dit-elle non sans sourire en coin. Le cylindre entre les doigts elle reprend une dose de poison avant de la lui rendre avec l'empreinte de ses lèvres marquées au fer rouge. Après avoir marché une bonne vingtaine de minutes, ils arrivent sur le parking du Playground. Une seule voiture est présente. C'est impossible de la ratée. Et pas seulement parce que le parking est désert. Mais de part son allure. Une coccinelle des années soixante, bariolée de lignes tricolores et de plusieurs cinquante-trois. On pourrait croire à un gag. Pourtant, Erin est très fière de sa voiture. Elle l'a hérité de son grand-père. Il a participé à de nombreux rallyes avec. Cette déco, ils l'avaient choisi ensemble. Sanders est tellement fan de Disney que la Volkswagen avait hérité des couleurs de la célèbre Herbie. Le patriarche aurait fait n'importe quoi pour sa petite fille. Ils ont donc décoré la petite auto ensemble. Et ensemble, ils ont savouré les nombreuses victoires de celle-ci ! Sous ses airs de jouet, elle avait su rafler la première place à des bolides plus féroces qu'elle dans des rallyes historique. Son grand-père savait manier un volant. Il avait réussi à se faire un nom dans ce milieu. Elias avait hésité de son talent, Erin de sa voiture. « Je ne monte pas là-dedans. » Vexée, elle pose ses mains sur ses hanches en le regardant. « Elle s'appelle Herbie ! Et ne la sous-estime pas s'il te plaît ! Tu juges sans connaître son histoire. On ne t'a jamais dit ne pas te fier aux apparences ??? » Elle se mord l’intérieur de la joue nerveusement avant d'aller déverrouiller la portière. « Je comprends mieux pourquoi tu as tant apprécié ta courte virée en moto… » Erin s'énerve sur la serrure alors qu'il continue de descendre sans pincette tout un symbole à ses yeux. « Ouais bah j'ai pas eu honte de monter dessus MOI ! » Enfin, la portière s'ouvre. Elle balance son sac sur la banquette et se penche pour lever le bouton de la porte passagère. « Te fatigue pas, j’ai à faire. » Quoi ? Il se fout de qui là ? Mais elle a à peine le temps de redresser qu'il est déjà en train vouloir lui tourner les talons. « Penses pas t’en tirer si facilement, s’ils n’ont pas retrouvé de clefs. » Elle a tout juste le droit à un signe de tête et de main en guise d'au revoir. Alors c'est ça ? Ils se quittent comme ça ? D'un banal signe de tête. « Hey ! » Il ralentit le pas et se retourne. Sa main glisse dans sa poche pour récupérer ce qu'il désire tant récupérer et elle lui lance dans le même élan. Clyde réceptionne ses clés en plein vol. Les talons de Bonnie viennent claquer sur le macadam alors qu'elle se rapproche de lui d'un pas décidé. Avec audace, elle s'appuie sur lui en se hissant sur la pointe de ses pieds pour atteindre sa joue et lui faire un bisou. « TOI ! Ne pense pas t'en tirer comme ça » Dit-elle dans un murmure que seul lui peu entendre. À lui d'en déterminer le sens. Bonnie se détache en faisant un pas en arrière. A son tour, elle lui tourne les talons mais elle prend la peine de se retourner une dernière fois pour qu'il puisse voir son sourire et ce clin d'œil qui lui était destiné. Elle a envie de croire que le destin n'en avait pas fini avec eux. S'ils sont destinés à se revoir, le hasard se chargera de les bousculer l'un vers l'autre. En attendant, Sanders reprend place derrière son volant vintage. Herbie démarre au quart de tour. Le découvrable ne tarde pas à se déplier. Erin adore rouler les cheveux au vent. Et aujourd'hui est une belle journée. Ça serait dommage de s'en priver. Lorsqu'elle dépasse Clyde qui est en route pour rejoindre sa fidèle moto, elle sort sa main en l'air pour lui faire signe. Choupette fait résonner son petit klaxonne. Elle lève les yeux sur son rétro central et sourit en voyant la silhouette du brun. La petite coccinelle finit par disparaître à la prochaine intersection.