Un chocolat se perd contre ses lèvres, alors que les mots de Clyde trouvent parfaitement son chemin jusqu’à ses oreilles. “Pas pour l’instant.” à son sourire à lui se joint celui de la blonde. Ils font partie de ceux qui n’ont aucune barrière, aucune limite servant à bloquer à l'autre de grandes parties anonymes de leur vie. Ce soir pourtant, les voilà à lutter contre ce qui semble être tout du moins un mur de verre immiscé entre les deux. Chloe cherche sa main donc, un peu plus qu’à l’habitude, pour pallier à tout le reste. “T’as qu’à continuer pour voir quand ça arrivera.” “Un jour je vais véritablement te lasser.” elle le dit bien plus pour chasser du revers les potentielles attentes ; ses espoirs de gamine que ça n’arrive jamais, que ce qu’ils ont là ne fasse que se solidifier au fil de leurs pas.

Le voilà qui profite de l'accalmie pour poser les questions qu’elle n’aurait pas mis deux secondes avant d’aligner elle-même si les rôles avaient été inversés. “Ils ont le droit aux questions pièges les autres?” le ton à la blague laisse à deviner qu’il ne s’en fout absolument pas. Il tâte le terrain, il ose, et pour ça elle esquive le rire qu’elle aurait lâché d’ordinaire, le roulement d’yeux et la fuite qu’elle aurait forcément prise avec qui que ce soit - qui n’était pas Clyde. “Ils ne se rendent habituellement pas jusque là, les autres.” les autres ont droit à un sourire, à quelques baisers. À des œillades et au dos, surtout, de Cohen. Quand elle décide qu’elle en a eu assez. Ils ne se rendent jamais au premier rendez-vous.  

Ils ne se rendent jamais à parler d’eux comme il le fait, lui. “Je déteste les îles flottantes.” “Facile.” “J’ai déjà revendu un cadeau qu’on m’a fait.” “Trop facile.” “J’ai été fiancé pendant quelques semaines, y a des années.” et elle se tait, la blonde. Ses yeux dévient par réflexe vers l'annulaire de Wakefield, vierge de toute alliance. Elle ne l’aurait jamais imaginé fiancé, même le pensait très loin du mariage. Entre la mauvaise déception de ne l’apprendre que maintenant et le pincement au creux de la gorge qu’il ait pu l’être à une autre, la ligne est mince. “Et je ne regrette aucun des trois.” ça, juste là. C’est bel et bien ce qu’elle aime chez lui, ce qu’il le rend bien plus beau qu’il ne le croit. Il assume, tout et chaque geste.  

“A ton tour.” oh on y est, déjà? Alors elle ne fait que ce qu’elle sait faire de mieux Chloe. Redresser le menton, laisser son sourire de gamine orner ses lèvres. Sentir ses fossettes creuser ses joues, et viser juste, autant pour lui que pour elle. Surtout pour elle. “J’ai envie de savoir quand tu vas finir par m’embrasser.”