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 Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1)

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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyDim 6 Déc 2020 - 12:29

Décembre 2020

Noël approchait à grand pas. Le moment le plus redoutable de l’année pour la famille Warren. Si faux semblants et crises hystériques étaient au rendez-vous, sincérité et calme étaient totalement absents du rendez-vous. Pourtant, chaque année, Elizabeth y croyait très fort. Elle espérait tellement que sa famille trouve un terrain d’entente. Elle essayait tant bien que mal de faire la médiatrice entre tous mais même elle n’avait pas de pouvoirs suffisants afin d’apaiser le climat tendu pendant ce rassemblement Warren. Par conséquent, même elle, elle finissait par redouter ce moment. Et là, elle avait grandement du mal à l'accepter.

Il faut dire que plus les années passaient et plus les parents Warren retiraient de leur discours les filtres dans les sujets qu’ils pouvaient aborder. Sans compter toute cette extravagance qui ne cessait de s’agrandir. Il fallait toujours avoir la meilleure décoration que le voisin. Des professionnels étaient engagés pour transformer la maison en véritable atelier de Noël vivant, avec des elfes et des sucres d’orge partout ! Sans compter la taille du sapin…une année, il était même tombé au sol suite à une altercation entre des serveurs pendant le gala rassemblant toute la clique des parents Warren, la crème de la crème, l'élite de Brisbane. Le scandale avait duré plusieurs jours auprès des amies de sa mère. Inutile de préciser que les serveurs n’ont plus jamais pu travailler dans le quartier. Ni même dans la ville d’ailleurs étant donné les connaissances de la mère Warren.

Oui, c’était une épreuve pour tous. Aussi, cette année, Elizabeth avait envisagé une stratégie nouvelle pour y faire face : faire un repas avec sa fratrie avant Noël et ce dans le but de préparer Noël. Ca valait au moins le coup de tenter. Ne dit-on pas que si on reproduit les mêmes comportements, on obtient forcément les mêmes résultats ? Cette réalité semblait désormais une évidence pour la belle. Et après la période qu’elle venait de vivre, elle avait besoin de reconnecter avec cette volonté de toujours vouloir rassembler et unir sa famille. Elle voulait aussi de tout coeur montrer à sa fratrie qu’elle se relevait petit à petit et qu’elle prenait davantage soin d’elle suite aux inquiétudes et encouragements qu’ils étaient venus lui manifester quelques mois plus tôt. Finalement, cette décision de repas, c’était aussi pour elle l’occasion de tourner la page sur cette année et de se tourner vers un avenir meilleur, un avenir où ses frères et sa sœur seraient enfin plus proches. Du moins, elle l’espérait.

Elle avait décoré son appartement de fond en comble. Bon, elle avait tout de même eu l’aide de quelques petits lutins mais cela n’empêche qu’elle avait mis la main à la pâte et elle était plutôt fière d’avoir fait la démarche, elle qui ne décorait jamais son appartement. Elle voulait montrer toute sa bonne volonté. Elle avait fait appel à un traiteur pour le repas, tout naturellement. Sinon ils n’auraient pas mangé correctement. Ils le savaient tous que Beth n’était pas la reine de la cuisine.

En avance, comme à son habitude, elle remit une mèche de son chignon en place. Elle était fin prête à recevoir. Elle entendit sonner à la porte. Elle prit une grande respiration et ouvrit la porte. Ce soir était peut-être le soir où ils arriveraient à s’entendre et à vivre un repas sans se chamailler.


@Tommy Warren @Scarlett Warren @Marius Warren


Mes loulous, je vous propose...:
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyMer 9 Déc 2020 - 4:41

Lové sur l’un des accoudoirs du canapé, Microbe observait Tommy d’un œil mauvais. Il avait pourtant l’habitude de rester seul plusieurs heures, si les horaires de travail du brun sous-entendaient qu’il soit chez lui la plupart des après-midis, ses matinées le chat avait l’habitude de les passer seul, sa petite maîtresse au collège et le père de cette dernière occupé à courir d’un bout à l’autre de Fisherman Island. Mais ce matin-là c’était comme si le félin se doutait qu’il se tramait quelque chose d’autre – quelque chose de familial. Ce qui, chez les Warren, n’était pas forcément synonyme de positif, mais allez savoir … Microbe ne digérait peut-être pas d’être ainsi mis de côté, lui officiellement Warren depuis que Tommy avait – enfin – consenti à lui ouvrir pour de bon la porte de l’appartement et à le faire pucer chez un vétérinaire. « Moïra on va être en retard ! » Ayant décidé au dernier moment de finalement se laver les cheveux, la pré-adolescente agitait dans tous les sens le sèche-cheveux sur sa tignasse blonde, s’époumonant depuis la salle de bain pour répondre « Oui oui j’arriiiiive ! » Qu’en serait-il lorsqu’elle serait en âge de se maquiller ? Il préférait ne pas y penser, mais avait une nouvelle fois jeté un coup d’œil machinal à sa montre. Rien de plus inutile au demeurant, car pour s’éviter d’avoir à rejoindre Spring Hill par le bus Tommy avait obtenu de Scarlett qu’elle passe les chercher en voiture, et la question de savoir s’ils arriveraient ou non à l’heure chez leur autre sœur reposait uniquement sur les épaules de la benjamine. « C’est bon, je suis là. » Avec sa robe d’été, ses converses neuves dont Tommy priait silencieusement qu’elles ne seraient pas trop petites dans huit mois, et la dextérité avec laquelle elle emprisonnait ses cheveux dans une pince, sa fille avait de moins en moins les manières d’une enfant et de plus en plus celles d’une adolescente … Et lui, tout père qu’il était, se sentait soudainement affreusement vieux devant une telle constatation. Affreusement vieux et affreusement triste, à l’idée qu’Alice ne soit plus là pour y assister elle aussi.

Scarlett n’était (presque) pas arrivée en retard, et sans grande surprise sa nièce s’était beaucoup plus enthousiasmée sur le choix de playlist pour le trajet que son frère, qui malgré tout avait piqué un baiser sur sa joue avant qu’elle ne se réengage sur la route. « T’as vu, papa a mis une chemise ! » Et repassée, qui plus est. Marmonnant quelque chose d’incompréhensible dans sa barbe, le concerné en avait d’ailleurs fait sauter un bouton supplémentaire, avec toujours cette désagréable impression d’être déguisé lorsqu’il sortait des sentiers battus de son éternel combo jean-tee-shirt-baskets-usées. Sa volonté de faire un effort ayant tout de même des limites il en était resté au jean, et tenait sur ses genoux le bouquet de fleurs que Love l’avait aidé à choisir lorsqu’il était passé la voir à sa boutique la veille au soir. La vérité c’est que le brun était moyennement emballé par cette idée de dîner de « pré-Noël » aux allures de conseil de guerre, mais qu’il n’avait pas osé décliner l’invitation d’Elizabeth … Elle semblait morose, ces derniers temps, et faute d’être de bonne oreille ou de bon conseil Tommy voulait lui faire plaisir. Et puis pragmatiquement peut-être n’était-ce pas une aussi mauvaise idée qu’il voulait le penser … Entre les déboires sentimentaux de leur fille aînée, ceux de leur premier fils étalés dans les magazines people tandis que le casier judiciaire du second subissait le même traitement, les deux faisant probablement jaser dans les chaumières où leur mère tenait tellement à sa réputation, et la petite dernière qui de la bouche de leur père agissait toujours comme une adolescente et aurait tout intérêt à se chercher un « vrai travail » chacun des quatre enfants Warren aurait largement l’occasion d’en prendre pour son grade au repas de Noël, et se mettre d’accord sur les choses à ne pas dire et les perches à ne pas saisir permettrait – peut-être – d’éviter que la dinde ne soit pas la seule chose à finir dépecée.

Le hasard avait voulu que Scarlett, Moïra et Tommy retrouvent Marius au pied de l’immeuble et qu’ils s’engouffrent à quatre dans la cabine d’ascenseur. Si n’importe qui d’autre avait souhaité monter il aurait faussement eu l’impression d’avoir affaire à une famille « normale », une famille qui ne passait pas plus de temps à s’envoyer reproches et remarques acerbes qu’à se soutenir comme étaient – paraît-il – supposés le faire les frères et sœurs. « Tu n’es pas venu avec Colleen ? » avait néanmoins cru bon de demander Moïra, levant le nez vers son oncle avec espièglerie – et peut-être une légère pointe de déception. Bien que la diffusion de Race of Australia ait été pour Moïra l’occasion de se prendre de passion au sujet de Martin, archétype du prince charmant sauce vingt-et-unième siècle qui n’avait pas besoin d’épée pour se faire sauveur et protecteur de la faune et de la flore, l’idée de pouvoir se faire une opinion de la nouvelle « amoureuse » de son oncle l’avait poussée à suivre avec curiosité et intérêt l’émission bien au-delà des seuls épisodes où apparaissait son père. « Moïra … » Lui adressant un regard visant à la persuader de tenir un peu mieux sa langue, s’était le premier extirpé de la cabine d’ascenseur une fois l’étage de Beth atteint, et lorsque cette dernière était venue ouvrir elle s’était retrouvée nez-à-nez avec tous ses invités d’un seul coup. « Woooow c’est trop joli ! » La studieuse de la fratrie n’y était en effet pas allée de main morte avec la décoration, provoquant au passage l’étonnement d’un Tommy qui n’imaginait pas sa sœur du genre à perdre des heures pour habiller son appartement aux couleurs de Noël, sans songer un instant qu’elle ait pu déléguer la tâche – car dans ce cas où était le fun ? « Tiens, elles sont pour toi. » avait-il en tout cas fini par reprendre après la valse des salutations et la brève accolade qu’ils avaient échangée, lui tendant le bouquet de fleurs avec l’infinie certitude que s’il avait choisi lui-même plutôt que de s’en remettre à l’expertise de Love il aurait probablement fait un faux-pas. Le langage des fleurs, ce n’était pas sa tasse de thé.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyMer 9 Déc 2020 - 17:14

Il ne lui manquait que les oreilles tombantes et le nez rose pour parfaire ce rôle traditionnel. Éternelle retardataire, Scarlett gambadait montre en main dans les allées du supermarché, les yeux en quête d'une pancarte indiquant le rayon des vins et spiritueux. De toute évidence elle ne se saoulait pas assez avec Tommy, car elle était bien incapable de s'orienter dans ce commerce pourtant situé à deux pas de son appartement. Elle manqua de glisser en retournant sur ses pas quand elle aperçut enfin l'objet de sa convoitise. Il était hors de question d'arriver les mains vides chez Beth. Bien moins par politesse que pour s'épargner d'entrée de jeu quelques accusations à peine voilées. Particulièrement pressée malgré tout, elle alpagua un vendeur concentré sur son inventaire pour lui soutirer quelques bons conseils. « Excusez-moi, vous conseilleriez quoi pour quelqu'un d'exigeant mais qui n'y connaît pas grand-chose ? » La question pouvait sembler paradoxale, mais elle était pourtant très claire dans sa tête. Le vendeur tourna vers elle un regard interloqué. A en croire sa dégaine nonchalante et son piercing à la lèvre, il n'était pas non plus un fin connaisseur, et aurait mieux faire de l'aiguiller vers les bières bons marché dont elle raffolait elle aussi par manque de moyens. « N'importe quel Penfolds. Un Shiraz par exemple. » répondit-il contre toute attente avec une certaine assurance. Du moins Scarlett, qui était on ne peut plus novice en la matière, l'avait trouvé extrêmement convainquant. « Génial, c'est tout à fait ce qu'il me faut. C'est combien ? » Elle aurait pu jurer qu'en la toisant de haut en bas, le garnement avait déjà décrété qu'elle était incapable de se permettre ce genre de luxe. « Faut compter entre 55 et 100 dollars. » avait-il rétorqué avec insolence. Scar étouffa un hoquet de surprise et secoua la tête en guise de désapprobation. « Vous savez quoi, celle-ci fera l'affaire. » décida-t-elle en prenant au hasard la bouteille à moins de 10 dollars entreposée juste devant ses yeux. « Merci pour rien. » dit-elle enfin en reprenant sa course effrénée en direction des caisses. C'était officiel, elle était à partir de cet instant en retard. La main posée avec grandiloquence au niveau du ventre, elle s'épargna cinq minutes de queue grâce à la crédulité plus ou moins courtoise des gens. Seule une femme la dévisagea avec insistance, le regard virevoltant entre la bouteille qu'elle tenait entre les mains et ce ventre à peine arrondi qu'elle gonflait d'air. « Bah quoi ? C'est pour offrir ! »

Tommy se montra indulgent en montant silencieux dans la voiture. Il devait certainement penser que sa fille était suffisamment volubile pour faire la conversation à sa place, et il avait raison. Moïra grandissait à une vitesse affolante, et les sarcasmes encore tout à fait ingénus qui sortaient parfois de sa bouche avaient toujours le don de l'amuser. « C'est ce qu'on appelle un miracle de Noël ma chérie. » déclara-t-elle en lançant à son frère une œillade affectueuse. Elle était la dernière à accepter de se travestir en sainte par complaisance à l'égard de leur famille, et serait bien mal avisée de lui reprocher d'avoir gardé un jean et des baskets par confort et habitude. D'ailleurs elle portait une petite robe blanche sans manche ce soir-là, et des sandales à talons rouges empruntées à une amie. Une tenue qu'elle pourrait très bien garder pour poursuivre la soirée autre part que dans l’atmosphère étriquée de l'appartement chic de sa sœur. L'idée d'un dîner de répétition l'avait cependant séduite. Cet avant Noël s'apparentait plus à un réconfort qu'ils s'accordaient avant la tempête qu'au dédoublement d'un calvaire auquel Scarlett ne pouvait pas échapper cette année. Et puis, avec un peu de chance et de persuasion, elle pourrait faire boire ses frères et sœurs juste assez pour qu'ils subissent le réveillon du lendemain avec une migraine à peu près similaire à celle que lui infligeait leur mère à chaque prise de parole. Ils arrivèrent en même temps que Marius en bas de l'immeuble, et se pressèrent dans l'ascenseur après des salutations cordiales. L'absence de cavalière de son aîné n'était pas passé inaperçue, mais la candeur de Moïra la coiffa au poteau. S'il était seul ce soir, il n'avait aucune raison d'imposer à Colleen leur dîner du lendemain, et ils s'étaient de toute façon promis de se présenter leurs conquêtes respectives avant de chercher la bénédiction parentale. Scar se contenta donc de pincer les lèvres pour réprimer un sourire que Tommy aurait condamné. Ils débarquèrent en meute dans l'appartement luxueusement décoré de Beth, elle aussi parée de mille feux pour l'occasion. Secrètement, Scarlett remercia sa nièce d'avoir pu distraire la fratrie pendant qu'elle jetait un œil ahuri à la pièce. Comme d'habitude, leur sœur avait eu la folie des grandeurs. « Ça aussi c'est pour toi. Enfin, pour nous. » Pour moi, pensait-elle un peu fort en s'aventurant à l'intérieur du salon et se délestant de sa bouteille de piquette.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyJeu 10 Déc 2020 - 16:40

Assis devant la table de la cuisine ouverte, tu regardes Colleen s’afférer dans ton loft pour récupérer quelques affaires. Ce soir elle dormira chez elle et c’est bien à Logan City qu’elle passera les prochains jours. Tu aurais pu l’y rejoindre après le dîner chez tes parents le lendemain ou même après le déjeuner le surlendemain mais la situation était bien assez délicate avec Lou pour que tu t’hasardes à ce genre de chose. Non, ce n’est qu’une question de quelques jours, tu vas revoir Colleen bien assez tôt mais la perspective de ces quelques jours sans elle ne t’enchante pas. Tu passes une main sur ton visage alors que l’aquarelle sur laquelle tu travailles se retrouve oubliée. Dans quelques heures, tu devras te rendre chez Beth. Dans quelques heures, vous alliez vous retrouver tous les quatre, enfin tous les cinq, autour d’une table sans aucune échappatoire possible. Tu avais pensé trouver une excuse pour ne pas te rendre à ce conseil de guerre mais tu n’en avais trouvé aucune et puis tu devais bien cela à Beth qui s’était une fois de plus démenée pour tous vous réunir. Assez étrangement, elle ne semblait pas avoir eu trop de mal à vous convaincre pour une fois. Cela ne prédisait en rien une fin de soirée dans la joie et la bonne humeur mais c’était déjà un grand pas en avant. Tu avais essayé de convaincre Colleen de se joindre à toi mais elle t’avait bien fait comprendre que si elle voulait ne pas travailler le jour de Noël, ce qu’elle avait promis à Lou, elle n’avait pas le choix qu’enchaîner les gardes à l’hôpital. Avoir la jeune femme à tes côtés aurait rendu l’expérience bien plus agréable, tu aurais eu l’impression de te sentir moins seul autour de cette table en tout cas mais tu la laissais filer après un ultime baiser en lui promettant de lui envoyer un message pour lui dire comment se déroulaient les choses. Sur le comptoir de la cuisine se trouvaient les chocolats que tu avais achetés pour l’occasion ainsi que les deux bouteilles de vin que Dani t’avait conseillée pour cette soirée. L’une des bouteilles venait d’ailleurs du vignoble qu’elle avait racheté et il te tardait de le goûter, voir la base sur laquelle elle partait pour n’apprécier que plus le vin qu’elle t’offrira dans quelques années. C’est en trainant les pieds que tu allais te préparer. Tu enfilais un pantalon noir avec une chemise avant d’observer le résultat. Tu finis par retourner les manches de ta chemise pour rendre ton look un peu moins sérieux. Tu n’allais pas parler devant des centaines d’étudiants ce soir, tu allais simplement manger avec ton frère, tes soeurs et ta nièce. Une fois coiffé, tu regardais l’heure et constatait qu’il était déjà l’heure de partir. Tu vérifiais une dernière fois que tu n’avais rien oublié avant de quitter ton loft à pied pour te rendre chez Beth.

Le chemin n’était pas long entre vos deux logements et cela te permettait de te préparer mentalement. Ces dernières semaines n’avaient pas été de tout repos pour toi ou pour Colleen d’ailleurs. Il avait fallu faire avec l’intrusion des journalistes dans votre vie privée et c’était quelque chose face à quoi ta mère n’avait pas pensé à te préparer pour le coup. Cette dernière n’avait d’ailleurs pas hésité à te dire exactement ce qu’elle pensait de la situation et elle avait bien assez crié pour que tu n’aies aucune envie de te rendre au repas le lendemain. Tu n’en avais malheureusement rien à faire de ce que ses copines à l’église pouvaient bien penser de toi ou de Colleen, la vérité c’était que les gens pensaient savoir, pensaient vous connaître mais ne savaient rien. Et tu n’étais pas le seul à subir ces assauts, Tommy en avait pris pour son grade dernièrement aussi … Des sujets qui allaient rendre le dîner de demain insupportable mais peut-être que la préparation de ce dernier ce soir allait vous permettre, pour une fois, de préparer un front de soutien uni. Parce que votre mère se nourrissait de vos divisions pour faire avancer ses arguments. Quand tu arrivais devant chez Beth, tu retrouvais Scarlett, Tommy et Moïra qui étaient apparemment arrivés ensemble. Tu les saluais tous avant de tenir la porte pour qu’ils s’engouffrent dans l’immeuble. Tu montais avec eux dans cet ascenseur et alors que les portes se refermaient, Moïra te demanda : « Tu n’es pas venu avec Colleen ? » Tes yeux croisèrent son regard espiègle et à cet instant précis, ta nièce t’apparut comme l’adolescente qu’elle devenait de jour en jour. « Moïra … » Tu laissais échapper un petit rire en voyant l’échange entre le père et la fille. Tu fis signe à ton frère de ne pas s’en faire, l’absence de Colleen, tu la regrettais autant que ta nièce apparemment … « Colleen travaillait ce soir, elle est de garde jusqu’à demain midi pour pouvoir passer Noël avec sa fille. » Tu confirmais donc à Scarlett comme à Tommy que tu ne comptais pas présenter Colleen à vos parents le lendemain ou le surlendemain. Ce n’était vraiment pas le moment, ni pour vous, ni pour Colleen d’ailleurs qui avait bien assez à gérer. L’intolérance et les remarques de ta mère, elle pouvait s’en passer. Mais ta fratrie, c’était une autre histoire. Avant que tu n’aies pu ajouter quoi que ce soit, l’ascenseur arriva à destination et une fois tous devant la porte de Beth, vous frappiez. L’hôte ne tarda pas à faire son apparition et tu laissais tout le monde rentrer, fermant la marche. « Woooow c’est trop joli ! » En effet, Beth n’avait pas fait les choses à moitié. Tout son appartement était décoré pour Noël, quelque chose que tu n’avais pas vu chez elle depuis … peut-être toujours ? Cela fit apparaître un sourire sur ton visage et quand Beth se tourna vers toi, tu déposais un baiser sur sa joue avant de lui dire : « Salut Beth. Très belle déclaration, félicitations ! » Tu lui aurais bien donné le vin et les chocolats mais malheureusement, elle avait déjà les mains prises avec les fleurs de Tommy et le vin de Scarlett. « Je t’accompagne à la cuisine pour poser tout ça si tu veux. Si tu as déjà prévu quelque chose, on est pas obligé de le boire ce soir mais une amie oeunologue me les a conseillés. » Donc normalement ils devraient être plutôt bons. « Colleen est désolée de ne pas pouvoir venir mais elle travaillait alors ce sera l’occasion d’organiser un prochain dîner. » Dis-tu à Beth en sachant très bien que Tommy et Scarlett vous entendaient. « J’apporte quelque chose pour l’apéritif ? » Tant qu’à être dans la cuisine, autant servir à quelque chose.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptySam 12 Déc 2020 - 14:15

Lorsqu’elle ouvrit la porte, Elizabeth eut la surprise de voir toute sa fratrie en même temps. Tommy et Scarlett avaient fait un vrai effort et cela la touchait. Et pas que pour l’heure d’ailleurs, leurs tenues également ! Quelle agréable surprise de voir Tommy sur son 31…Elizabeth était touchée par ce geste qu’elle savait significatif de son cadet.

T : « Tiens, elles sont pour toi. »

Tommy lui tendit des fleurs. Le bouquet était magnifique. Elle n’en revenait pas de tout ce travail qu’avait accompli son frère pour elle. Elizabeth salua aussi sa nièce qu’elle était ravie de voir. Moïra lui apportait toujours une chaleur humaine incroyable. Elle était si fière d’être la tante d’une jeune fille intelligente et bienveillante. Scarlett s’avança ensuite.

S : « Ça aussi c'est pour toi. Enfin, pour nous. »

Bon sang, même sa jeune soeur s'était donné du mal. Certes, ce n’était pas le meilleur vin qui existait mais l’attention était là. Elle n’en demandait pas plus de Scarlett de toute façon. Elle la connaissait très bien et savait que la peine qu’elle s’était donnée voulait tout dire. Après tout, ce repas allait peut-être bien se passer…

Et bien sûr, à côté de Tommy, Moïra, bien que elle était déjà partie admirée la décoration, et Scarlett, il y avait ce cher Marius, dont la présentation était impeccable et toujours avec une bonne bouteille de vin accompagnée de ses chocolats préférés, noirs et pralinés. Elizabeth était si heureuse d’arriver enfin à retrouver une proximité avec son aîné. La vie ne les avait pas épargnés mais ils pouvaient enfin se reparler sans rancœur ou non-dits et même se confier car Marius était venu s’ouvrir à Elizabeth quelques temps plus tôt sur sa nouvelle relation. C’était un vrai progrès pour eux.

D’ailleurs, tout naturellement, Marius proposa son aide. Il proposa de goûter le vin recommandé par son amie œnologue. Elizabeth ne put masquer son enthousiasme, Marius et elle adoraient se faire découvrir de bonnes bouteilles.

« Oh non ça me va très bien de découvrir une nouvelle merveille. Il faut absolument qu’on goute ce vin en priorité »

Elle s’en voulut immédiatement en pensant au fait que Scarlett aussi avait apporté du vin…Elle espérait que sa sœur n’ait pas entendu sa maladresse ou qu’elle ne l’ait pas pris pour une remarque désobligeante concernant la renommée, ou plutôt le manque cruel de renommée, de son choix.

Marius excusa ensuite l’absence de Colleen. Elizabeth n’en était pas surprise. L’occasion était belle mais la présentation aurait eu lieue au milieu d’un moment généralement rempli de tensions. Et elle était secrètement heureuse que cela leur fasse une nouvelle raison de se rassembler tous ensemble. La fratrie Warren s’était en effet toujours promis de se présenter leurs partenaires de vie sérieux avant de les confronter aux parents Warren. C’était leur petit pacte à eux.

M : « J’apporte quelque chose pour l’apéritif ? »

Elizabeth indiqua à son frère des assiettes déjà sorties sur son bar. Ils apportèrent le tout à table. Après avoir admiré chaque recoin de l’appartement, Moïra les rejoignit et ils s’installèrent tous à table.

« Avant qu'on se lance dans les sujets épineux, je voudrais sincèrement vous remercier de votre présence. Ca me touche beaucoup que nous soyons tous rassemblés autour de cette table »

C'était horriblement niais mais Elizabeth l'était tellement rarement. Elle ne se l'autorisait qu'en de grandes occasions. Les Warren n'étaient pas les rois des émotions...Ils trinquèrent et le bal pouvait s'ouvrir. Les connaissant, il n'y avait qu'une seule manière dont ils pouvaient commencer ce rassemblement...

« Bon alors, par quel sujet on commence ? »

En plongeant la tête la première.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyLun 21 Déc 2020 - 8:40

Si la curiosité de Moïra à l’égard de Colleen n’était qu’une autre facette de l’intérêt soudain qu’elle portait à l’égard de la vie amoureuse des « grandes personnes » de son entourage, celle-là même qui nourrissait les sous-entendus et les regards en coin dès qu’il était question de la mère de son amie Julie et dont Tommy était à peu de choses près certain que cette dernière agissait de façon similaire auprès de Norah, il n’avait pas imaginé son frère d’humeur à saisir la perche tendue maladroitement et se justifier quant à l’absence de la britannique. Et c’était pourtant armé d’une certaine légèreté que l’aîné de la fratrie avait répondu « Colleen travaillait ce soir, elle est de garde jusqu’à demain midi pour pouvoir passer Noël avec sa fille. » en provoquant au passage une œillade entendue entre Scarlett et Tommy. La grande question, au bout du compte, n’était pas tant que Colleen soit là ou pas mais plutôt de savoir si Beth l’avait invitée ou si Marius avait simplement loupé une occasion de leur imposer – à la concernée autant qu’à eux – sa présence dans ce qui s’annonçait plus comme un conseil de guerre familial que comme un véritable repas de fêtes. L’ascenseur arrivé à destination le questionnement était néanmoins resté en suspens, et en véritable maîtresse de maison tirée à quatre épingles Beth les avait accueillis gracieusement. Première à s’extasier devant la décoration un peu excessive de l’appartement, Moïra avait été suivie par Marius et son plus sobre « Salut Beth. Très belle décoration, félicitations ! » et les bras chargés des cadeaux offerts pour remercier de l’hospitalités les deux aînés avaient disparu à la cuisine, laissant Scarlett et Tommy au salon avec Moïra et le frère ne pouvant s’empêcher de marmonner entre ses dents à sa sœur « Il va nous falloir plus fort que du vin pour voir le bout de ce repas. » Dans la pièce d’à côté il était de nouveau question de Colleen, et de la confirmation que Beth l’avait belle et bien invitée, mais sans s’appesantir plus longuement sur la question Tommy vit reporté regard et attention sur sa fille, laquelle tournait autour du sapin de Noël avec un brin d’envie. « C’est dommage qu’on n’ait pas un vrai sapin à la maison … » Et par vrai elle ne faisait référence qu’à la taille, car trouver un sapin non-artificiel en Australie et en plein été n’était même pas une option et il n’y avait bien que durant son exil canadien que Tommy avait goûté à la satisfaction de sentir l’odeur du conifère en rentrant chez lui. « C’est ce qui arrive quand on décide d’avoir un chat, crapule. » Exit le grand sapin habillé de guirlandes lumineuses et de boules colorées, bonjour le sapin miniature sans décorations fragiles et trônant sur le guéridon du salon.

De retour avec ce que Beth vit prévu pour l’apéritif, Marius et elle avaient déposé le tout sur la table et tous s’y étaient finalement installés. Pour un tas d’autres familles la chose aurait probablement été anodine, mais une année en arrière encore l’idée qu’un repas comptant à la même table les deux frères Warren ne soit pas forcément amené à tourner au fiasco était tout sauf évidente. Pour autant, il y avait dans le ton sur lequel Elizabeth avait déclamé « Avant qu'on se lance dans les sujets épineux, je voudrais sincèrement vous remercier de votre présence. Ça me touche beaucoup que nous soyons tous rassemblés autour de cette table. » quelque chose de forcé, ou plutôt de vaguement artificiel … Ou bien était-ce simplement que Tommy n’était pas du genre à l’aise dans l’étalement de sentimentalisme, plus Scrooge que lutin de Noël qu’il était. « Merci à toi de nous avoir invités. » avait-il néanmoins répondu en forçant un sourire, soucieux de faire plaisir à sa sœur à défaut de véritablement y prendre du plaisir lui-même. Pas le moins du monde calé en matière de vin malgré des années à travailler derrière le comptoir d’un bar, il était bien incapable de deviner lequel des deux vins Marius et Beth avaient décidé de servir en premier et l’un ou l’autre son palais n’y verrait aucune différence. « Bon alors, par quel sujet on commence ? » … Et là s’arrêtait peut-être le tact d’Elizabeth, en fin de compte. Le nez disparaissant dans son verre avec le même réflexe qui l’animait lorsqu’il s’agissait de disparaitre derrière son cahier quand le professeur cherchait un volontaire pour prendre la parole, Tommy avait jeté une œillade vers Scarlett comme un cherchait un phare en pleine nuit puis fini par marmonner derrière un rire nerveux « Tu es sûre que tu préfères pas attendre qu’on en soit à deux-trois verres chacun avant d’aborder les sujets qui fâchent ? » À deux doigts de décider que ce n‘était finalement plus une si bonne idée maintenant qu’il avait le nez dessus. Une chose était sûre, il ne fallait pas compter sur lui pour ouvrir le bal … Mais quoi de vraiment étonnant venant d’un Tommy habitué à redoubler d’efforts pour tenter de les faire oublier, ses casseroles et lui.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyMar 29 Déc 2020 - 9:45

Pourquoi avait-elle l'impression de sauter pieds joints dans une embuscade ? Malgré l'apparat et toutes les vanités qu'ils distillaient dans la décoration, l'exubérance de la cuisine, ou même la superficialité de leurs rapports, un Noël chez les Warren était digne d'un dîner de basse-cour. Sur ce point Elizabeth n'était pas bien différente de leur mère, plus attachée à l'apparence qu'au fond des problèmes qui déchiraient la famille depuis à peu près toujours. Une forme de déni poussé à l'extrême. Scar n'était pas assez candide pour croire que mettre la poussière sous le tapis suffirait à apaiser les tensions une soirée. Elle était même incroyablement lucide sur la question, et n'avait aucun scrupule à se dérober un an sur deux pour résorber son ego et adoucir ses ressentiments. Au moins cela leur donnait une bonne raison de refaire sa vie dans son dos. Avait-elle son mot à dire de toute manière ? La nonchalance de Tommy la rassura, alors que les deux aînés s'affairaient déjà à la cuisine. Scarlett n'allait pas s'en plaindre : elle préférait être payée pour servir, mais l'initiative était tout de même symptomatique du soin qu'ils apportaient à tout contrôler. Elle gloussa, estimant qu'agir en animal était particulièrement de circonstance. Dans cette basse-cour, ils étaient les vilains canards. « M'en parle pas. Crois-moi qu'on finira par taper dans la réserve de whisky qu'elle sert à ses invités les plus prestigieux. » assura-t-elle. L'absence de Colleen était devenu un véritable sujet, et Scarlett se réjouissait déjà à l'idée qu'elle puisse participer à un prochain dîner de famille en qualité de diversion de choix. Sa rencontre fortuite avec la fameuse conquête de son frère lui avait semblé prometteuse, et elle pouvait déjà se vanter de l'avoir vue dans une position inconfortable. Et encore, elle avait plus de chance de faire mouche dans une robe de cocktail aux yeux des parents Warren que dans une pièce de lingerie aux siens. Le choix du vin et de l'apéritif fut expéditif. Scar n'aurait pas su dire si elle était soulagée ou vexée que sa contribution œnologique à la soirée fût reléguée au rang de rince-bouche plutôt que d'amuse-bouche. Les connaisseurs avaient sans doute raison, il valait mieux ne pas compromettre leur palais si l'amie de Marius était de si bon conseil. Les mondanités furent lancées autour de la table. Beth se lança dans un discours de remerciement aussi bref que solennel, suscitant chez sa sœur un roulement d'yeux railleurs. Elle aurait même balancé sa tête en arrière et simulé un ronflement si elle n'était pas tirée à quatre épingles. Sa coiffure était trop instable pour se permettre le moindre écart de conduite. Tommy renchérit dans la politesse, et cette fois Scar ne put réprimer quelques sarcasmes. « Je savais pas qu'on était invités chez Oprah ce soir. » dit-elle en pivotant sur sa chaise en quête du retour caméra. Surprenant que le programme de discussion n'avait pas lui aussi été préparé comme on organisait un panel, agrémenté de quelques diapos projetées au seul mur qui ne scintillait pas de guirlandes colorées. Cette fois, Tommy botta en touche, et le regard aussi furtif que désespéré qu'il lui avait discrètement décoché avait des allures de supplication. Voulait-il qu'elle parle ou au contraire qu'elle se taise ? Là était la limite de leur connexion psychique. « Ok je vais mettre les pieds dans le plat alors. » trancha-t-elle aussi aiguisée qu'une guillotine. Elle aurait juré que tous les yeux avaient convergé dans sa direction dans un mélange de stupeur et d'appréhension. « Pas de panique, je vais juste faire la liste des sujets que j'aimerais éviter demain. Pour commencer, si on pouvait ne pas parler du fait que je sois trimballée de coloc en coloc depuis des mois. Et puis tant qu'à faire survoler la question de ma vie professionnelle... En fait, si on pouvait juste ne pas parler de moi j'en serais éternellement reconnaissante. Si on se met d'accord je suis sûre qu'on pourra passer un Noël normal, c'est-à-dire à se prendre la tête sur des sujets d'actualité ou à vouloir réconcilier nos opinions politiques plutôt que de rabâcher les mêmes conflits tous les ans. Voilà pour moi, à toi Marius. »
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyJeu 31 Déc 2020 - 4:27

Les réunions de famille, ce n’était pas synonyme chez les Warren de moments de bonheur et de légèreté. Il était évident que vous vous prépariez tous à votre manière à affronter la soirée qui vous attendait. Beth avait, pour la première fois mais peut-être pas pour la dernière, réussi à vous avoir tous dans la même pièce, au même moment et de votre plein gré. C’était une prouesse et tu ne pouvais qu’espérer que les choses se passent bien. Peut-être que la recherche d’un stratagème pour affronter vos parents le lendemain serait le vecteur commun qui vous permettrait de ne pas vous déchirer. Tout le monde jouait parfaitement le jeu alors que vous rentriez chez Beth qui avait tout donné au niveau de la décoration. Cela faisait des années que tu ne décorais plus ton appartement pour les fêtes. Cette année, tu avais fait l’effort de mettre quelques guirlandes lumineuses au milieu de ta décoration habituelle mais rien de plus. Comparé à l’appartement de ta soeur, tu pourrais être comparé au Grinch sans aucun doute. Chacun offrit à Beth ce qu’il avait amené pour la soirée, des offrandes que ta soeur accueillit avec le sourire. Tu amenais avec toi une bouteille de vin recommandée par Dani et tu espérais que vous alliez la goûter vu qu’elle te l’avait chaudement recommandée. « Oh non ça me va très bien de découvrir une nouvelle merveille. Il faut absolument qu’on goute ce vin en priorité » Tout comme toi, Elizabeth appréciait les bons produits et les nouvelles découvertes culinaires. Sa réaction dessina un sourire amusé sur tes lèvres et bientôt tu la suivis pour l’aider en cuisine alors que Tommy, Moïra et Scarlett s’installaient dans le salon. Tu aidais Beth à rassembler tout ce qu’il fallait pour l’apéritif et puis tu la suivis au salon où tu pris place sur un fauteuil de libre. C’est Beth qui prit la parole en premier : « Avant qu'on se lance dans les sujets épineux, je voudrais sincèrement vous remercier de votre présence. Ca me touche beaucoup que nous soyons tous rassemblés autour de cette table » Dans n’importe quelle autre circonstance, tu te serais retenu de lever les yeux au ciel. C’était le genre de phrases toutes faites que tu détestais entendre. Mais tes yeux étaient rivés sur Beth quand elle prononça ces mots et la sincérité de son regard et de ses traits ne pouvait tromper personne. « Merci à toi de nous avoir invités. » Même si tu redoutais profondément le déroulement de la soirée, tu ne pouvais qu’être d’accord avec Tommy, votre soeur avait mis les petits plats dans les grands pour ce soir. « Je savais pas qu'on était invités chez Oprah ce soir. » C’est sans grande surprise que Scarlett renchérit ce qui te fit légèrement secouer la tête. La sincérité de Beth et de ces paroles candides ne l’avaient pas beaucoup touchée, pas surprenant quand on connaissait la relation entre les deux soeurs. « C’est assez rare pour être souligné en effet. » Dis-tu un sourire amusé sur les lèvres. Tu ne savais pas si tu allais être amusé longtemps mais tu pris une petite gorgée du vin servi et Dani avait raison, il était vraiment délicieux. Tu ne boiras pas beaucoup de toute manière donc autant savourer ton verre. Heureusement que tu n’étais pas en train de boire quand Beth vous dit : « Bon alors, par quel sujet on commence ? » Tu ne t’attendais pas à une approche aussi directe. Peut-être que tu aurais dû, Elizabeth n’était pas du genre à tourner autour du pot pendant des heures. Elle avait pensé cette soirée comme un conseil de guerre, comme l’élaboration d’un plan de bataille complexe pour affronter ce qui pouvait paraître être pour certains un simple repas de famille mais qui pour vous n’était autre chose qu’une journée de torture. « Tu es sûre que tu préfères pas attendre qu’on en soit à deux-trois verres chacun avant d’aborder les sujets qui fâchent ? » Tu doutais fortement que l’alcool vous aide à affronter les sujets qui vous attendaient mais bon, cela ne pouvait pas faire de mal. Le silence se fit après la question de Tommy et c’est Scarlett qui reprit la parole : « Ok je vais mettre les pieds dans le plat alors. » Une phrase pareille prononcée par ta plus jeune soeur avait de quoi t’inquiéter et tu vis que tu n’étais pas le seul. Vos visages vous trahirent car elle ajouta : « Pas de panique, je vais juste faire la liste des sujets que j'aimerais éviter demain. Pour commencer, si on pouvait ne pas parler du fait que je sois trimballée de coloc en coloc depuis des mois. Et puis tant qu'à faire survoler la question de ma vie professionnelle... En fait, si on pouvait juste ne pas parler de moi j'en serais éternellement reconnaissante. Si on se met d'accord je suis sûre qu'on pourra passer un Noël normal, c'est-à-dire à se prendre la tête sur des sujets d'actualité ou à vouloir réconcilier nos opinions politiques plutôt que de rabâcher les mêmes conflits tous les ans. Voilà pour moi, à toi Marius. » Rabâcher, c’était la spécialité de votre mère. Elle vous l’avait déjà prouvé en ramenant Alice sur le tapis la dernière fois qu’elle t’avait invitée pour le dessert avec Tommy et Moïra sans te prévenir à l’avance. Malheureusement, tu ne pensais pas que ce serait aussi simple que ça. Aucun d’entre vous n’avait envie de parler de sa vie avec vos parents. Chaque information donnée pouvait se retourner contre vous et c’était épuisant d’être sur ses gardes à chaque minute et chaque seconde de la journée. « Je ne suis pas certain que ce soit la bonne stratégie. » Dis-tu dans un premier temps. « On ne pourra pas éviter tous les sujets qui fâchent. Je pense qu’il serait plus prudent que nous choisissions tous quelque chose, un sujet lié à notre vie qui pourrait intéresser notre mère. Et à chaque fois qu’elle s’en éloigne, on la ramène sur ce sujet sur lequel on ferait front commun pour une fois. » Cela ne serait pas si difficile que ça n’est-ce pas ? « De mon côté, avec les photos qui sont sorties le mois dernier je sais que notre mère n’attend qu’une chose c’est de me questionner sur Colleen et de me convaincre que je ferai mieux de m’intéresser à Béatrice. J’ai évité tous ses appels ces dernières semaines. » Tu n’en étais pas fier mais tu avais déjà bien assez de choses à gérer entre la fin d’année universitaire, ta promotion en devenir et Marylou la fille de Colleen. Ta mère n’était vraiment pas une priorité. « Et si jamais vous avez besoin de détourner l’attention, je vais prendre de nouvelles fonctions à l’université à la rentrée 2021. Par contre, cela ne pourra fonctionner qu’une fois. » Peut-être que ton frère et tes soeurs prendraient toutes ces informations comme une manière pour toi de te vanter mais tu essayais d’offrir des solutions et des manières de détourner l’attention. « Beth ? Tu en penses quoi ? » Demandas-tu à ta soeur qui avait jusqu’ici été assez silencieuse.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyLun 4 Jan 2021 - 16:39

Scarlett ne put s’empêcher de faire une réflexion sur la qualité de réception d’Elizabeth. Le commentaire la fit plus rire qu’il ne l’offusqua. Si elle était comparée à Oprah, ma foi, c’était tout sauf dégradant. Marius tenta de rattraper la flammèche lancée en l’air par Scarlett mais cela n’était pas nécessaire car Elizabeth avait déjà décidé de laisser passer cette maigre tentative de la faire sortir de ses gonds. Scarlett s’amusait toujours à venir explorer le fonctionnement de sa sœur pour pouvoir appuyer là où elle savait qu’Elizabeth perdrait le contrôle, ce ferait sourire et amuserait la piquante et taquine cadette.

Maintenant que l’allumette était lancée par Elizabeth, il ne s’agissait plus que de savoir lequel lancerait sa bûche en premier. Sans grande surprise, Tommy tenta de s’échapper. Il n’avait jamais été du genre à se lancer corps et âme dans un conflit. Il était même plutôt du genre à les fuir. Mais heureusement pour lui, Scarlett lui vint volontiers en secours. Elle attira les regards sur elle. Tous semblaient retenir leur respiration face à l’imprévisibilité de leur jeune soeur. Scarlett tenta de dresser une liste de sujets à éviter la concernant pour finalement en venir à la conclusion de l’oublier. Comme si cela était possible…

Marius vint élever le niveau de stratégie en apportant un argument intéressant. Cela rattrapa la naïveté de sa sœur de penser qu’elle pourrait échapper aux attaques de la mère Warren. Ce ne fut d’aucun étonnement que la suite de son explication se dirige vers le scandale autour de lui et Colleen. La mère Warren était probablement encore plus vive dans sa tentative d’entremetteuse avec Marius, étant l’aîné. Elizabeth était attristée pour son frère qui méritait tant le bonheur et cette fameuse Colleen avait l’air de le rendre heureux. Alors voir leur mère venir tenter de se mettre entre eux, cela la faisait rager intérieurement.

« Beth ? Tu en penses quoi ? »

Elizabeth prit quelques secondes de réflexion. Elle ne voulait pas froisser sa sœur mais il était évident que Marius avait la bonne idée. Elle essaya de réfléchir à une façon douce de le dire.

« Scar, si tu penses pouvoir échapper à Mère, tu te fourvoies. Marius a raison, il faut qu’on la concentre sur certains sujets et qu’on s’y tienne. Ensemble on sera plus forts »

Elle s’adressa d’abord à sa jeune sœur, espérant l'avoir convaincue d'un front commun. Et après tout, c'est ce qu'elle avait toujours voulu, qu'ils soient tous liés ensemble. Seulement, elle avait espéré que ce soit pour un autre sujet que tenter de contrôler leur mère. Mais même elle se devait d'admettre que plus les années passaient, plus la mère Warren était difficile à gérer.

« Désolée mais va falloir que tu choisisses un sujet sur lequel tu veux qu’on se concentre tous. Et toi aussi Tommy... »

Car même si il se faisait petit, elle était loin d'oublier la présence de son autre frère. Surtout qu'avec sa participation improvisée à ROA, il avait de quoi s'en prendre plein la face aussi...Puis elle repensa à ce que Marius avait dit le concernant, autour de lui et Colleen. Elle eut une tendre pensée envers @Caelan Leckie , avec qui elle avait décidé de laisser une seconde chance à leur histoire. Ils s’étaient retrouvés il y a quelques semaines et n’avaient rien perdu de leur alchimie et de leur complicité. Personne ne le savait, y compris Marius, avec lequel elle se rapprochait pourtant de plus en plus. Non, cette fois-ci, elle voulait garder sa bulle rien que pour elle. Elle ne put s’empêcher cependant de lâcher un sourire en pensant à Caelan. Elle savait qu’elle serait tenter de balancer au visage de leur mère qu’elle n’était plus célibataire mais elle ne pouvait pas mettre Caelan au milieu de ce champ de bataille. Il n’y avait qu’à voir ce que la pauvre Colleen allait recevoir pendant la soirée. Car même si elle allait faire de son mieux pour soutenir son frère, elle se doutait bien que la mère Warren ne pourrait s’empêcher de placer au moins une réflexion. Et puis de toute façon, elle avait trop peur de la réaction de Caelan pour le mentionner. Après tout, c’est bien ce qui l’avait fait fuir à l’époque, passer le cap de rencontrer sa famille.

« Personnellement je souhaiterais éviter les discussions autour d’un potentiel futur mariage ou sur toutes les raisons qui font que je devrais déjà être mère »

Elle repensa ensuite à ces derniers mois, à sa période noire, au fait qu'elle s'était coupée de tous, qu'elle avait tenté de réduire au silence sa souffrance par l'alcool...

« Et puis ça serait génial de ne pas mentionner mon…petit coup de déprime. Mère pense que j’étais très occupée avec le travail pour pouvoir lui répondre et vous comprendrez que je préfère que ça reste ainsi… »

Le problème c’est qu’elle n’avait pas de sujet de distraction comme Marius avec sa carte pro « nouvelles fonctions ». Rien n’avait bougé au travail d’Elizabeth. Puis, soudain, elle eut une idée. Elle repensa à son investissement nouveau à l’association le « Royaume Enchanté ». Ca aussi sa fratrie ne le savait pas mais quitte à sacrifier un sujet, autant que ce soit celui-là plutôt que sa nouvelle relation avec Caelan. Sa fratrie lui ferait probablement tout de même des commentaires mais elle s'imaginait que ce serait bien plus gérable que de balancer sa relation avec le beau brun.

« J’ai quelque chose dont je pourrais me servir pour distraire Mère mais je ne vous en ai pas encore parlé »

Un court silence s'installa, chacun devait déjà faire son scénario dans sa tête sur ce qu'avait à révéler Elizabeth.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyDim 10 Jan 2021 - 20:59

La dernière fois que tous les Warren avaient été attablés au même endroit remontait à si loin que Tommy n’aurait même pas su dire à quand exactement. Une chose était sûre, elles ne s’étaient probablement pas terminées dans la joie et la bonne humeur la dernière fois déjà, et la seule raison pour laquelle il subsistait un mince espoir que ce ne soit pas le cas cette fois-ci résidait dans le fait que leurs parents n’étaient pas présents. Une bien piètre consolation quand on savait qu’il n’en serait pas de même la semaine suivante, et à cette simple pensée le brun n’avait pu que donner raison à sa sœur lorsqu’elle avait ironisé « M'en parle pas. Crois-moi qu'on finira par taper dans la réserve de whisky qu'elle sert à ses invités les plus prestigieux. » tandis que leurs aînés s’affairaient en cuisine. Encore qu’il aurait fallu que ses deux cadets soient considérés comme des invités prestigieux, et à ce sujet rien n’était moins sûr. Pour l’heure, elle semblait en tout cas accorder une valeur sentimentale qu’aucun des autres membres de la fratrie n’avait véritablement soupçonnée, et en bonne illustration de ce qu’étaient les relations entre les quatre enfants Warren Tommy avait acquiescé d’un ton un peu gêné, Scarlett avait usé du sarcasme dont lui n’était pas capable, et Marius était arrivé impérieux par-dessus pour défendre la dignité de sa sœur préférée. « Ok je vais mettre les pieds dans le plat alors. » Elizabeth avait peut-être tendu le bâton de parole en se gardant bien de se mouiller la première, mais Scarlett, elle, n’avait pas peur de se mouiller … Et ça, ce n’était qu’une des nombreuses raisons pour lesquelles Tommy l’admirait. Son propos résumé par le « En fait, si on pouvait juste ne pas parler de moi j'en serais éternellement reconnaissante. » glissé au travers, elle avait ponctué le tout d’un « Voilà pour moi, à toi Marius. » résolu, jetant sans scrupules leur aîné dans l’arène. Affublé d’un pragmatisme qui lui donnait l’air d’un septuagénaire – mais dont Tommy était bien forcé d’admettre qu’il marquait un point – l’universitaire ne semblait pas adhérer à la stratégie de Scarlett. « On ne pourra pas éviter tous les sujets qui fâchent. Je pense qu’il serait plus prudent que nous choisissions tous quelque chose, un sujet lié à notre vie qui pourrait intéresser notre mère. Et à chaque fois qu’elle s’en éloigne, on la ramène sur ce sujet sur lequel on ferait front commun pour une fois. » Facile à dire quand l’entièreté de votre existence et de votre choix de carrière provoquait les louanges de leurs parents … Mais ce luxe-là, Marius et Elizabeth étaient les deux seuls à l’avoir. « De mon côté, avec les photos qui sont sorties le mois dernier je sais que notre mère n’attend qu’une chose c’est de me questionner sur Colleen et de me convaincre que je ferai mieux de m’intéresser à Béatrice. J’ai évité tous ses appels ces dernières semaines. »« Et si elle décide de s'intéresser à Colleen ? » La question lui avait échappé de façon trop automatique pour qu’il n’ait le temps de la retenir. « Elle rêve juste de tous nous voir casés, avec qui ça je pense que c’est le cadet de ses soucis du moment qu’ils rendent bien sur les futures photos de famille. » Car en revanche, leur mère ne tolérerait que l’évocation de relations sérieuses, de nature à ramener sa progéniture dans le droit chemin dont le célibat semblait tant les avoir éloignés. Au moins Colleen était photogénique, puisqu’elle était télégénique. « Et si jamais vous avez besoin de détourner l’attention, je vais prendre de nouvelles fonctions à l’université à la rentrée 2021. Par contre, cela ne pourra fonctionner qu’une fois. Beth ? Tu en penses quoi ? » À l’unisson, tous les regards s’étaient tournés vers la maîtresse de maison dans l’attente de sa réponse. Avant de donner, ô surprise, raison à Marius, la concernée avait commencé par adresser à son autre sœur « Scar, si tu penses pouvoir échapper à Mère, tu te fourvoies. » et arraché à Tommy un vague roulement d'yeux devant l’utilisation du mot Mère. Il aimait beaucoup Beth, mais parfois elle savait se montrer encore plus bourge que Marius … et ça, elle le tenait assurément de leur mère, justement. « Désolée mais va falloir que tu choisisses un sujet sur lequel tu veux qu’on se concentre tous. Et toi aussi Tommy ... » And here we go again. « […] Mère pense que j’étais très occupée avec le travail pour pouvoir lui répondre et vous comprendrez que je préfère que ça reste ainsi … » Une excuse qui faisait bien plus mouche auprès de leur père que de leur mère, en véritable cliché du couple désuet où l’homme pensait à la réussite professionnelle et la femme à la réussite familiale. Pitié. « J’ai quelque chose dont je pourrais me servir pour distraire Mère mais je ne vous en ai pas encore parlé. » Et parce que Beth restait Beth, la voilà qui ménageait savamment son suspens, attendant de l’un d’entre eux qu’il supplie pour qu’elle cesse de se faire prier là où Tommy, lui, en était toujours à ruminer le fait qu’ils ne soient pas tous logés à la même enseigne pour ce qui était des moyens de diversion. « Et donc … ? Tu vas nous en dire plus ou bien tu attends qu’on devine ? » Il n’avait pas envie de jouer, Tommy, et déjà de voir ses deux aînés étaler comme ils étaient occupés et comme leur vie professionnelle leur réussissait faisait ressortir ses frustrations profondes, et son envie de disparaître sous un tapis. « J’ai rien de probant pour faire diversion, pour choisir un sujet faudrait déjà que j’ai le choix … on n’a pas tous ce luxe. » Laissant échapper un soupir, il s’était saisi de son verre de vin et en avait bu une gorgée bien trop longue pour ce que coûtait probablement le prix de la bouteille. « Mais je suis à peu près sûr que maman ne prendra pas le risque de remettre Alice sur le tapis. » Pas si elle espérait que son fils cadet reste jusqu’à la fin du repas, il avait été assez clair à ce propos la dernière fois que Marius et lui s’étaient croisés chez leurs parents. « Et elle a des haut-le-cœur rien qu'à mentionner les articles de tabloïds sur mes ‘exploits' carcéraux, alors à moins qu’elle ne cherche sciemment à se provoquer un ulcère je pense qu'elle ne s'aventurera pas là-dessus non plus … En revanche, si papa nous propose encore de nous trouver un boulot dans sa boîte à Scarlett ou à moi, vous avez un boulevard pour renchérir sur votre propre boulot pour nous tirer de là, parce que je ne sais pas toi, mais moi il commence à me rendre barjo. » Et disant cela Tommy avait reposé les yeux sur la benjamine de la fratrie. Travailler dans l’industrie du surgelé ce n’était pas pire que là où il bossait actuellement … Mais travailler sous les ordres de leur père ou de l’un de ses collègues, plutôt mourir. « Je suis prêt à demander du pain, du sel ou la soupière mille fois si le nom de Colleen est mentionné, en échange. » Hey, est-ce que ce n'était pas un deal en or, ça ? Non ? Non. Restait encore à briefer Moïra quant au fait de ne pas mentionner les manigances auxquelles s’adonnaient sa copine Julie et elle pour tenter de provoquer un rapprochement entre la veuve et le veuf qu’étaient leurs parents … Mais ça, il n’avait pas besoin d’être en présence des oreilles de ses frère et sœurs pour le faire.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyMer 13 Jan 2021 - 17:16

Les guirlandes auraient pu lancer des éclairs que Scarlett n'aurait pas été surprise. D'ailleurs, elle aurait trouvé ça plus approprié que les chants de Noël qu'étaient censées leur inspirer les touches de vert et de rouge disséminées dans l'appartement. Au moins le bain de sang qui allait suivre s'accorderait assez facilement avec la palette de couleurs, songeait-elle un peu cyniquement. Certains accuseraient ses sarcasmes d'avoir mis le feu aux poudres mais, si on lui demandait son avis, le snobisme latent de ses aînés n'était pas tout à fait innocent dans l'équation. Les regards qu'on lui avait jetés avaient d'abord été accusateurs, comme si tout le monde savait foncièrement que leur entente artificielle n'était pas suffisamment solide pour résister à la moindre incivilité. Tous n'étaient pas encore assez proches pour considérer la taquinerie autrement qu'une forme de provocation. Son plan lui avait paru infaillible avant que Marius ne le démolisse d'un gros coup de pragmatisme. Beth acquiesça naturellement, et Scarlett s'empêcha de soupirer en cherchant un peu de réconfort dans le regard de Tommy. « C'est facile à dire pour vous. Je doute avoir la même définition de la réussite que maman, alors même si je lui racontais mes petites victoires elle trouverait toujours le moyen de me tourner en dérision. » grommela-t-elle un peu lasse. Dans leur fratrie, elle et Tommy brassaient assez d'échecs pour rendre ceux des deux autres bien futiles en comparaison. Les déboires médiatiques de Marius et la dépression de Beth n'étaient qu'une erreur de parcours qu'on leur pardonnerait aussitôt trouvé le prochain point de discorde. En ce qui la concernait elle n'avait pas de sujet de prédilection à aborder, ni même de promotion sortie de derrière les fagots pour distraire les parents des prétendus questions fâcheuses dont Marius et Beth voulaient se préserver. Ne pouvaient-ils pas servir de paratonnerre pour une fois ? Tommy avait encore Moïra qui lui servait de distraction. Elle n'avait rien. Tommy qui restait d'ailleurs bien silencieux, mais qu'elle devinait bouillir de l'intérieur et ruminer les mêmes vieux ressentiments. Peut-être que la bonne stratégie serait de jeter les deux autres sous les roues du bus pour une fois. Scar ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait pu venir à bout de son pudding avant qu'il ne soit froid et sec, à l'image de l'accueil qu'on lui réservait. Il fallait toujours qu'elle se justifie de tous ses choix. Sauf si Beth décidait de refaire ce coup de l'annonce dramatique en étirant le suspense. Toute l'attention se concentra sur elle, et Scar elle-même se surprit à être impatiente. Elle imita Tommy et se délecta d'une gorgée de vin, tandis qu'elle jetait à sa sœur un regard aussi insistant qu'implorant. Même sans être une connaisseuse elle sentait bien la différence de qualité, mais se modéra afin de s'épargner un procès sur son alcoolisme. Chaque parole de son frère lui intimait un amen appréciateur. Une manie dont Beth ne se cachait pas dès que Marius intervenait, comme si son statut d'aîné lui conférait une sagesse incontestable. Scarlett opina et afficha une grimace désabusée à l'idée de travailler pour leur père. En revanche elle n'avait pas envie d'être aussi clémente que Tommy, et à défaut d'apprécier que les reproches de sa mère soit braqués sur les autres elle pourrait au moins apprécier son repas. « Moi je suis comme Tommy. A la limite si jamais on aborde un sujet qui vous met mal à l'aise je veux bien lui dire que son jambon est trop salé, mais après ça il faudra sans doute que je renverse un truc sur la table pour trouver une bonne excuse de la quitter deux minutes. » La cuisine était aussi sacrée aux yeux de leur mère que le mariage. Insulter un dîner de Noël était le pire affront qu'on pouvait bien lui faire. « Pour une fois vous pouvez bien prendre sur vous Beth et Marius. Vous verrez ce que ça fait d'être dans nos chaussures. » Elle n'était même pas agressive, juste un peu découragée.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptySam 16 Jan 2021 - 13:26

La solution que tu proposais te semblait on ne peut plus raisonnable. Choisir un sujet sur lequel lancer votre mère pour qu’elle n’attaque que sur ce dernier et qu’elle laisse les autres pans de votre vie tranquille. Lui donner l’impression que vous étiez en train de lui donner de la chair tendre dans laquelle elle pourrait enfoncer ses dents alors que vous n’étiez en réalité en train de lui donner que ce que vous aviez minutieusement prévu. Bien entendu, il était assez illusoire de penser que tes cadets allaient acquiescer à ton plan de bataille. Il aurait pu être aussi parfait que possible, rien que par esprit de contradiction, ils se seraient empressés de trouver quelque chose qui n’allait pas. « Et si elle décide de s'intéresser à Colleen ? Elle rêve juste de tous nous voir casés, avec qui ça je pense que c’est le cadet de ses soucis du moment qu’ils rendent bien sur les futures photos de famille. » Tu ne te faisais aucune illusion quant au fait que tu allais échapper au sujet avec ta mère. Même si tes frères et soeurs acceptaient de la distraire à chaque fois qu’elle passerait à la charge, cela ne serait pas suffisant pour qu’elle lâche l’affaire. Pas quand tu semblais avoir quelqu’un dans ta vie pour la première fois depuis des années, pas quand tu n’en avais pas parlé alors que cela faisait plusieurs mois que ça avait commencé. Heureusement que dans ton malheur, ta mère n’avait pas découvert que Colleen habitait à Logan City sinon tu osais à peine imaginer de quoi elle serait capable. « Alors je parlerai de Colleen, je ne pense pas avoir le choix. Les photos laissent peu de doutes sur la nature de notre relation. » Tu aurais pu essayer de faire croire à votre mère que ce n’était qu’une amie, que ce n’était rien de sérieux mais cela ne fonctionnerait pas. Tes sentiments pour Colleen étaient dessinés sur ton visage sur cette photo, tu trouvais d’ailleurs cela étrange que vous n’en ayez pas parlé depuis. Mais avec la situation avec Marylou actuellement, ce n’était pas la meilleure chose à faire. Beth prit ensuite la parole après avoir analysé ta stratégie. « Scar, si tu penses pouvoir échapper à Mère, tu te fourvoies. Marius a raison, il faut qu’on la concentre sur certains sujets et qu’on s’y tienne. Ensemble on sera plus forts. Désolée mais va falloir que tu choisisses un sujet sur lequel tu veux qu’on se concentre tous. Et toi aussi Tommy... » Même toi qui étais considéré comme une personne peu attentive aux autres tu pouvais lire sur le visage de vos deux cadets que cette perspective les enchantait peu et même, au contraire, les contrariait. Tu ne compris pas vraiment pourquoi jusque’à ce que Scarlett vous dise : « C'est facile à dire pour vous. Je doute avoir la même définition de la réussite que maman, alors même si je lui racontais mes petites victoires elle trouverait toujours le moyen de me tourner en dérision. » C’était en effet fort probable, il fallait l’avouer. C’était réellement dommage et dans des moments comme ceux-là, tu te disais qu’au moins, en n’ayant pas d’enfant, tu ne pourras pas les traumatiser comme vos parents l’avaient fait avec vous depuis votre naissance. Tu n’ajoutas rien cependant, laissant Beth reprendre la parole. « Personnellement je souhaiterais éviter les discussions autour d’un potentiel futur mariage ou sur toutes les raisons qui font que je devrais déjà être mère. Et puis ça serait génial de ne pas mentionner mon…petit coup de déprime. Mère pense que j’étais très occupée avec le travail pour pouvoir lui répondre et vous comprendrez que je préfère que ça reste ainsi… J’ai quelque chose dont je pourrais me servir pour distraire Mère mais je ne vous en ai pas encore parlé » Vous restiez tous pendus aux lèvres de Beth qui ne prononça pas un mot de plus. Tu levais un sourcil en la regardant avant de prendre une gorgée de vin quand tu compris qu’elle ne continuerait pas plus. C’est donc Tommy qui lui dit : « Et donc … ? Tu vas nous en dire plus ou bien tu attends qu’on devine ? » Un sourire amusé se dessina sur ton visage alors que tu posais ton regard sur Beth pour la pousser à reprendre la parole. Il était compréhensible qu’elle ne veuille pas lancer votre mère sur le fait qu’elle était célibataire et sans enfant mais malheureusement, si Colleen était mentionnée, il serait facile pour votre mère de rediriger ses remarques vers Beth. Il allait donc falloir que tu veilles à ce que cela soit le cas le moins possible. « J’ai rien de probant pour faire diversion, pour choisir un sujet faudrait déjà que j’ai le choix … on n’a pas tous ce luxe. Mais je suis à peu près sûr que maman ne prendra pas le risque de remettre Alice sur le tapis. Et elle a des haut-le-cœur rien qu'à mentionner les articles de tabloïds sur mes ‘exploits' carcéraux, alors à moins qu’elle ne cherche sciemment à se provoquer un ulcère je pense qu'elle ne s'aventurera pas là-dessus non plus … En revanche, si papa nous propose encore de nous trouver un boulot dans sa boîte à Scarlett ou à moi, vous avez un boulevard pour renchérir sur votre propre boulot pour nous tirer de là, parce que je ne sais pas toi, mais moi il commence à me rendre barjo. Je suis prêt à demander du pain, du sel ou la soupière mille fois si le nom de Colleen est mentionné, en échange. » C’était une belle proposition mais malheureusement, votre mère allait parler de Colleen coûte que coûte. Tu ne lui donnais que trente secondes de retenue après avoir passé le pas de la porte pour lancer son attaque. Une minute si elle se forçait vraiment à attendre. La distraire marcherait peut-être mais un commentaire culinaire ne suffira pas. Si Tommy attire l’attention de votre mère, cela voulait dire une potentielle attaque à son encontre en retour. « Moi je suis comme Tommy. A la limite si jamais on aborde un sujet qui vous met mal à l'aise je veux bien lui dire que son jambon est trop salé, mais après ça il faudra sans doute que je renverse un truc sur la table pour trouver une bonne excuse de la quitter deux minutes. Pour une fois vous pouvez bien prendre sur vous Beth et Marius. Vous verrez ce que ça fait d'être dans nos chaussures. » Tu ne pus t’empêcher de pousser un petit soupir. Pourquoi est-ce que Scarlett et Tommy pensaient qu’ils étaient les seuls à souffrir de vos parents ? Les coups étaient différents, les sujets n’avaient rien à voir mais vous en preniez aussi. Peut-être qu’ils pensaient que c’était moins violent, moins important et que vous étiez les préférés parce que votre situation était meilleure mais ce n’était pas aussi simple que cela. Les attaques étaient nombreuses de la part de votre mère, aucun de vous ne sera jamais exactement ce qu’elle imaginait de vous. « Parce que tu penses que maman nous épargne à nous ? Juste parce qu’on a un job qu’elle juge plus ‘respectable’ ? Si ça peut te rassurer, ce n’est pas le cas. Aucun de nous ne remplit les attentes qu’elle avait pour nous alors tous les coups sont permis. » Dis-tu en soupirant. Votre mère n’avait jamais eu de mauvaises intentions probablement mais elle était la championne pour vous blesser encore et encore, même maintenant alors que vous aviez tous vécu une belle partie de votre vie. « Très bien. » Dis-tu en soupirant après avoir bu une belle gorgée de ton verre. « Je parlerai de ma relation avec Colleen. Je vous demande deux choses : ne jamais mentionner que Colleen habite à Logan City sinon je ne donne pas cher de sa peau. Et si maman se met à parler de petits-enfants, essayer de calmer ses ardeurs s’il vous plaît. » Voilà un sujet que tu n’avais jamais abordé avec Colleen mais le fait que tu sois en couple ne changeait pas grand chose à ce niveau-là. Colleen était déjà maman et tu doutais que retenter l’expérience près de vingt ans plus tard l’intéresse. Tu commençais à enterrer ce rêve de toute manière, la première couche de terre commençait à sécher, la deuxième n’allait pas tarder. « Par contre, maman sautera sur l’occasion de prendre des nouvelles de vos vies amoureuses après la mienne, ce sera sans doute le moment de changer le sujet pour quelque chose de plus professionnel. Là encore, je peux essayer de contenir papa mais je ne ferai pas des miracles non plus. » Et puis ton regard se posa vers Moïra qui avait le nez rivé sur son téléphone portable et qui grignotait des gâteaux d’apéritif. Votre arme secrète, elle était là. « Que dirais-tu d’être notre arme secrète Moïra ? Attirer l’attention de tes grands-parents sur ta dernière anecdote à l’école et ta dernière bonne note ? » Tu regardais aussi Tommy qui allait sans aucun doute t’en vouloir d’utiliser sa fille dans cette histoire mais Moïra était la kryptonyte de vos parents. Alors que les reproches s’accumulaient à votre sujet, Moïra pouvait faire tout ce qu’elle désirait, ils acceptaient tout de leur unique petite fille.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyLun 18 Jan 2021 - 17:33

T: « Et donc … ? Tu vas nous en dire plus ou bien tu attends qu’on devine ? »

Tommy s’impatientait, on pouvait sentir l’agacement grandir en lui. Mais Elizabeth avait besoin de rassembler son courage pour pouvoir annoncer qu’elle se lançait dans le bénévolat. Sa fratrie allait probablement être choqués de la voir offrir de son précieux temps de directrice à des…enfants ! Elizabeth n’était habituellement pas vraiment proche de ces petits êtres. Elle avait même douté plus d’une fois arriver un jour à trouver en elle une fibre maternelle. Et pourtant, dès qu’elle avait été en contact avec ces enfants dans le besoin, le regard pétillant et les oreilles grandes ouvertes, ses barrières émotionnelles avaient volé en éclats. Avec eux, elle montrait une partie de sa personnalité dont elle ne connaissait même pas l’existence. Ils avaient vraiment une baguette magique ces sacrés petits bouts car même le cœur de la reine des glaces Warren, il était arrivé à le faire fondre.

Le regard de Marius se posa sur Elizabeth et cela la rassura. Ces derniers temps, ils avaient enfin pu retrouver une complicité et elle pouvait lire comme de l’eau de roche son soutien dans ses pupilles. Mais Tommy décida de continuer dans son élan de parole.

Il expliqua que leur mère allait certainement éviter le sujet Alice et son passé carcéral et Elizabeth le rejoignait totalement sur son analyse. Ces thèmes étaient loin derrière eux maintenant et la matriarche avait désormais d’autres discussions à venir titiller de ses doigts habiles. Ce que voulait par-dessus tout éviter Tommy c’était de parler de sa vie professionnelle…

« Ok, donc ta vie pro, on évite, c’est un point noir pour toi »

Scarlett enchaîna en mettant en avant la stratégie de la critique culinaire. Malin mais cela ne tiendrait pas assez leur mère en cage, déchaînée comme elle allait être d’avoir tous ses enfants en même temps.

S: « Pour une fois vous pouvez bien prendre sur vous Beth et Marius. Vous verrez ce que ça fait d'être dans nos chaussures. »

Et là, c’était la réflexion de trop. Elizabeth n’en revenait pas d’entendre ce discours. Elle ne fut pas la seule puisqu’après avoir lâché un soupir, Marius réagit et clairement, il était sur la même corde qu’Elizabeth : l’irritation. Puis il énonça son point noir à lui : ne pas confier la localisation géographique de Colleen à Logan City et calmer ses ardeurs concernant les petits-enfants. Il termina son tour de parole en proposant d’utiliser Moïra comme arme secrète, ce qui était totalement bien pensé mais qui allait probablement ne pas plaire à Tommy, qui ne réagit pas de suite. Et pendant ce labs de temps, la phrase de Scarlett résonnait en Elizabeth. Elle n’avait rien dit jusqu’alors mais en réalité, elle montait en pression. Tout comme Marius, elle avait du mal à accepter que ses deux cadets ne comprennent pas qu’elle et Marius souffraient autant qu’eux des réflexions de leur mère.

« Mais vous croyez quoi ? Que Marius et moi on n’en a pas marre aussi d’entendre des réflexions ? Que parce que notre vie professionnelle la satisfait un peu plus que la votre on est tranquilles ? »

Elle sentait l’exaspération monter en elle. Elle qui était si habituée à émettre un grand contrôle sur ses émotions, là, elle était juste fatiguée.

« Vous pensez que ça m’amuse de devoir cacher que je suis en couple parce que sinon je sais que le discours sur les enfants sera encore pire que si elle pense que je suis célibataire ? »

Et soudain, un silence s’installa. Elizabeth réalisa qu’elle avait en effet fait une révélation, mais pas celle qu’elle souhaitait…Mais c'était trop tard, l’association le Royaume Enchanté paraitrait de toute façon bien pâle en comparaison à la bombe qu’elle venait de lancer : elle n’était plus seule dans sa vie amoureuse. Les regards étaient posés sur elle, tous aussi surpris les uns que les autres.

« Je…je voulais attendre encore un peu avant de vous en parler. C’est tout récent »

Elle s’en voulait terriblement d’avoir dévoilé cette annonce ainsi. Elle s’attarda davantage sur Marius, elle voulait qu’il soit le premier à savoir et elle espérait qu’avec son regard, elle arriverait à lui exprimer son regret de n’avoir pu le faire. Mais elle avait voulu prendre le temps, se préparer pour lui confier cette nouvelle...Car au fond d’elle, elle se doutait que quand il connaîtrait l’heureux élu, il ne serait pas le premier partisan de cette relation puisqu’il était le seul à savoir que @Caelan Leckie l’avait lâchement quittée du jour au lendemain par message alors qu’elle voulait justement commencer à l’introduire auprès des membres de sa famille et donc en premier Marius, qui était donc au courant.
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyMer 3 Fév 2021 - 19:43

Ils avaient beau être des adultes, ils avaient beau tenter chacun d’y mettre du leur, les discussions entre les membres de la fratrie ne restaient jamais apaisées très longtemps et les différences de valeurs autant que les rancœurs qu’ils nourrissaient chacun finissaient toujours par se frayer un chemin dans la discussion. Le schéma était toujours le même, les deux aînés faisaient front commun et les deux cadets adoptaient en retour une stratégie de défense commune pour tenter de rééquilibrer la balance et de ne pas se laisser engloutir par l’ascendant naturel de Marius et Elizabeth. Le fait même que l’un et l’autre suggèrent de piocher parmi leurs réussites personnelles pour détourner l’attention de leurs parents des sujets qui fâchaient le montrait bien, les deux aînés vivaient sur une planète totalement différente de celle que foulaient Tommy et Scarlett, et d’un air un peu las cette dernière avait d’ailleurs fini par faire remarquer « C'est facile à dire pour vous. Je doute avoir la même définition de la réussite que maman, alors même si je lui racontais mes petites victoires elle trouverait toujours le moyen de me tourner en dérision. » sans que ni leur frère ni leur soeur n’osent tenter de la contredire – tout simplement parce qu’il s’agissait de la vérité. Au bout du compte, et comme il l’avait de son côté fait remarquer après avoir appuyé les dires de sa cadette, Tommy avait néanmoins l’avantage d’avoir déjà mis les points sur les « i » avec sa mère quelques mois plus tôt concernant le sujet qui pour lui était le plus sensible : celui de la mère de Moïra … Restait encore le sujet épineux de ses derniers déboires avec la presse (si tant est que l’on puisse qualifier de presse les tabloïds), mais il avait l’espoir peut-être un peu naïf que sa mère continue à être bien trop mortifiée de l’accro fait à sa réputation de fausse bourgeoise pour verser du sel sur ses plaies. Non, pour une fois Marius et Beth devraient accepter d’être les cibles principales des jugements de leurs parents, et si leurs deux cadets acceptaient de faire au mieux pour tenter d’arrondir les angles il ne faudrait pas compter sur eux pour prendre tous les coups à leur place. « Pour une fois vous pouvez bien prendre sur vous Beth et Marius. Vous verrez ce que ça fait d'être dans nos chaussures. » Non sans un brin de provocation, Tommy avait levé son verre à cela et pris une gorgée de vin en offrant à Scarlett un bref sourire. Mais bien sûr, il ne fallait pas espérer autre-chose que de l’exaspération venant des deux autres, visiblement froissés de ne pas être brossés dans le sens du poil. « Parce que tu penses que maman nous épargne à nous ? Juste parce qu’on a un job qu’elle juge plus ‘respectable’ ? Si ça peut te rassurer, ce n’est pas le cas. Aucun de nous ne remplit les attentes qu’elle avait pour nous alors tous les coups sont permis. »« C’est vrai, ça doit être si difficile d’être le préféré. » Cette fois-ci le sarcasme lui avait échappé sans qu’il ne soit parvenu à le garder pour lui … Mais vraiment, Marius s’entendait-il parler, alors qu’il était depuis toujours celui à qui leur mère passait absolument tout avec un « oui mon chéri » mielleux ? « Et si maman se met à parler de petits-enfants, essayez de calmer ses ardeurs s’il vous plaît. » Ça en revanche, Tommy pouvait faire – principalement parce qu’il était le seul de la fratrie qu’on ne pouvait pas attaquer à ce sujet-là. En signe de bonne volonté, il avait donc acquiescé d’un signe de tête, le regard concentré sur Marius et ce dernier ajoutant comme une mise en garde « Par contre, maman sautera sur l’occasion de prendre des nouvelles de vos vies amoureuses après la mienne, ce sera sans doute le moment de changer le sujet pour quelque chose de plus professionnel. Là encore, je peux essayer de contenir papa mais je ne ferai pas des miracles non plus. » Quelle vie amoureuse au juste ? Aux dernières nouvelles, et malheureusement pour lui, Marius était le seul à fréquenter quelqu’un … et comme il était également le seul à qui leur mère s’entêtait à présenter tout un tas de greluches dont l’unique point commun était leur haut-potentiel de mère au foyer, cela ferait toujours cela de moins. Lorsque son frère avait ajouté « Que dirais-tu d’être notre arme secrète Moïra ? Attirer l’attention de tes grands-parents sur ta dernière anecdote à l’école et ta dernière bonne note ? » cependant Tommy était directement monté au créneau avec fermeté « Non, ce n’est pas à elle de servir de paratonnerre. » Il préférait encore encaisser lui-même les remarques plus ou moins justifiées de leurs parents. « Sauf s’il y a quelque chose dont tu as envie de parler, mais tu n’es obligée de rien. Tu prendras un livre, ou le nécessaire à aquarelle que t’a offert Oakley, comme ça tu auras de quoi t’occuper si le repas s’éternise. » avait-il finalement ajouté à l’intention de sa fille, n’ayant aucunement l’intention de la forcer à rester à table si celle-ci se transformait en tribunal familial. Silencieuse depuis un petit moment maintenant, Beth se contentait d’écouter les échanges de ses trois frères et sœurs en laissant son regard passer de l’un à l’autre. Quelque part Tommy en était un peu agacé, elle était à l’origine de ce repas supposé accorder leurs violons et elle se contentait d’attendre une fois de plus de Scarlett et lui détournent l’attention pour les épargner Marius et elle – comme si ce n’était pas ce qu’il se passerait, de toute façon. « Mais vous croyez quoi ? Que Marius et moi on n’en a pas marre aussi d’entendre des réflexions ? Que parce que notre vie professionnelle la satisfait un peu plus que la vôtre on est tranquilles ? » Littéralement sortie de nulle part, la remarque d’Elizabeth était tombée comme un cheveu sur la soupe et avait réduit le reste de la table au silence. « Vous pensez que ça m’amuse de devoir cacher que je suis en couple parce que sinon je sais que le discours sur les enfants sera encore pire que si elle pense que je suis célibataire ? » Médusés, pas tant par la révélation que par la façon dont Beth venait de perdre le sang froid qui la caractérisait habituellement, tous étaient restés silencieux. « Je … je voulais attendre encore un peu avant de vous en parler. C’est tout récent. » Que lui-même ne soit pas au courant n’étonnait pas spécialement Tommy, Beth et lui n’entretenaient pas ce genre de proximité et dans la situation inverse ce n’était pas elle qu’il aurait mis la première dans la confidence … Mais que Marius ne soit pas au courant ? Ça, il s’en étonnait beaucoup plus. Et en même temps était-ce réellement le problème ? Non, bien sûr que non. « Vous êtes vraiment deux putains d’hypocrites. » Il pourrait mettre toute sa monnaie dans la bad words jar de la cuisine en rentrant, soit. Avait-il vraiment besoin de préciser qu’il s’adressait à Beth et Marius ? « Vous cochez les deux plus grosses cases attendues par papa et maman, le job prestigieux ET la relation stable, mais vous êtes là à vous lamenter comme si vous alliez être ceux qui allaient le plus en prendre pour votre grade alors que vous saviez pertinemment que ça serait pas le cas. Comme d’habitude. » Et Beth osait les inviter ici en prêchant la solidarité fraternelle, alors qu’elle était la première à ne pas avoir dès le départ mis cartes sur tables ? « Bah vous savez quoi ? J’en ai ras-le-bol que vous nous utilisiez Scar et moi pour vous rassurer et avoir de quoi prouver qu’il y a pire que vous, alors si c’est pour encore être le quotient échec de la discussion, je pense que je me passerai de ce ‘repas de famille’. » Plus de trente ans de cette rengaine, et les deux plus âgés se prélassaient toujours dans leurs privilèges d’aînés sans même réaliser qu’ils participaient au problème. Quoi de nouveau sous le soleil ?
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Message(#)Let’s avoid (or make ?) a christmas family crisis (Famille Warren n°1) EmptyJeu 11 Fév 2021 - 6:02

Dans un sens ce dîner de répétition était une belle réussite. Il n'avait pas fallu plus de quelques minutes pour que les frères et sœurs Warren multiplient les faux pas, ceux-là même qu'ils s'étaient promis d'éviter le lendemain. Comme quoi le spectre de la déception parentale ne flottait jamais très loin de leurs crânes, bien assez formatés par toutes les attentes démesurées de leur mère pour se passer de sa présence. Cette scission était vouée à perdurer tant que personne n'accepterait de faire preuve de l'empathie qu'ils attendaient de le part des autres. Deux clans, deux visions qui s'opposeraient à jamais sans se comprendre, se reprochant toujours les mêmes travers, se projetant dans leurs vies respectives avec les mêmes opinions butées et étriquées. Ce rabâchage avait cessé d'être comique dès la première fois qu'ils l'avaient condamné. Et pourtant, ils s'obstinaient tous à reprendre les mêmes armes rouillées pour se déchirer et se donner l'illusion de défendre leur orgueil monstrueux. Piqué dans le sien, Marius ne tarda pas à monter sur ses grands chevaux. Une vaine tentative de leur susciter un peu de compassion, comme si ses problèmes étaient comparables. Scar avait beau savoir qu'elle et Tommy n'avaient pas le monopole de la misère, il lui était pourtant difficile de plaindre ses aînés. « C'est une vraie question ? Il y a une différence entre vouloir le mieux pour ses enfants et vouloir les changer complètement. » rétorqua-t-elle à son frère, qui arguait ne pas être épargné par l'implacabilité de leur mère. Ses plaintes auraient plus d'impact s'il avait passé plus que quelques réveillons de Noël occasionnels en leur compagnie. Pour Scar, il était de fait le plus épargné de tous, parce qu'il avait choisi l'exil. Sa stratégie de vouloir impliquer Moïra avait au moins eu le mérite de sortir Tommy de sa léthargie, papa ours encore trop traumatisé pour laisser quiconque approcher sa fille. Scar resta en retrait, sirotant sa boisson, le regard faussement hypnotisé par les larmes du vin qui coulaient le long de son verre. Ce n'était pas son combat. En revanche lorsque Beth explosa à son tour, elle releva les yeux aussitôt, obligée de justifier son manque d'apitoiement malgré la période noire que leur sœur avait traversée, et pendant laquelle ils l'avaient soutenu. Elle ne demandait rien de plus elle-même : un peu de soutien. « Si c'est récent je vois pas pourquoi tu voudrais en parler. Arrêtez de vous inventer des problèmes. » répondit-elle à Beth, qui venait de noyer le poisson de sa relation récente dans un torrent de lamentation. Tommy la coiffa au poteau, et elle l'écouta attentivement délivrer le fond de sa pensée, qui était toujours à peu près similaire au sien. Elle n'aurait pas su mieux dire avec moins de grossièretés. La riposte n'allait pas tarder, aussi Scarlett en profita pour compléter l'exposé déjà bien documenté de son frère. « Tommy a raison, je sais pas si vous vous entendez quand vous parlez. Vous êtes là à vous plaindre que vos vêtements soient pas impeccables en sortant du pressing alors que je suis forcée d'aller à la laverie parce que j'ai pas de place dans mon 20 m2. Arrêtez un peu, ça devient franchement lourd. Si ça vous fait plaisir je m'inventerai un nouvel emploi pour éviter le sujet de vos situations si difficiles à assumer, puis je m'inventerai aussi un mec rencontré à la billetterie du musée pour vous empêcher de parler de Colleen et je-sais-pas-qui, qui ont au moins le mérite d'exister pour de vrai. Vous réalisez pas un peu à quel point c'est ridicule ? On a les mêmes parents, je pense qu'on a quand même le droit de hiérarchiser nos malheurs. On compare pas le riche avec ses problèmes de riche au pauvre enfant des quartiers défavorisés là, on parle juste de nous quatre qui avons eu a priori les mêmes chances dans la vie. Donc excusez-moi de ne pas vous plaindre. C'est pas ce que fait maman en tout cas. » s'égosilla-t-elle avec une parfaite élocution, comme si elle récitait une diatribe déjà préparée par des années de frustration. Ce cirque était devenu insupportable, et il était temps qu'ils fassent tous preuve d'un peu d'humilité s'ils voulaient apaiser leur relation. Depuis son siège de cadette, Scarlett estimait qu'elle n'avait pas à tenir ce rôle. Si Elizabeth et Marius se targuaient de toujours faire les bons choix dans leur vie, ils n'avaient qu'à le faire à leur place. A eux de céder un peu de fierté, car en ce qui la concernait elle n'en avait plus à revendre à sa famille.
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