@joy petterson
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Tu souris, comme tu le fais toujours alors que tu répètes les mêmes cinq phrases depuis le début de la journée. On te rassure à plusieurs reprises que tu es parfaite, que c’est normal que ça prenne autant de temps, qu’il y a les différents angles à prendre en compte et puis le son qui n’est pas toujours comme on le voudrait et un tas d’autres termes techniques que tu as entendu des dizaines de fois auparavant. Tu n’as que quinze ans oui, mais le monde de la publicité, tu commences à t’y connaître et pas qu’un peu. On voit souvent ton visage dans les publicités de tout genre et ce depuis que tu as seulement quatre ans. Tu attends le jour où ton acharnement et la variété de travail que tu as fait va te mener à un premier vrai rôle. Un rôle qui a un nom. Un rôle qui a du contenu. Un rôle qui va peut-être faire rire et pleurer les gens derrière leurs écrans. Tu t’accroches à ce rêve alors que tu continues de sourire au producteur qui ne semble pas satisfait du travail fait par son cameraman. Tu ne sais pas tu passes combien de temps au total sur le minuscule plateau de tournage, mais une chose est certaine, tu es fatiguée quand tu sors finalement du bâtiment pour rejoindre ton père qui t’attend en bas. Aujourd’hui, tu as tourné une publicité pour une marque populaire de produits pour le visage qui lance une campagne dédiée aux adolescents. Aujourd’hui, tu as aussi quinze ans et c’est avec un paquet dans les mains que ton père t’accueille à l’extérieur. Ça te fait tout de suite sourire et oublier la fatigue accumulée de cette longue journée. Tu ouvres la boîte pour y découvrir un long pendentif au bout du quel se retrouve une petite pierre verte, un péridot en référence à ton mois de naissance. Tu offres une accolade à ton père que tu remercies une fois de plus d’être venue avec toi à Melbourne. Depuis la naissance de ton frère il y a six ans maintenant, c’est lui qui s’occupe de venir avec toi quand tu as des contrats en ville. Ce soir, il te laisse même sortir toute seule. Tu as quelques années qui habitent Melbourne qui ont proposé de t’emmener souper pour ton anniversaire. Tu as vraiment hâte, surtout que c’est la première fois que ton père te laisse sortir en ville toute seule. Il t’a même réservé ta propre chambre à l’hôtel, pour la première fois. Un spécial pour ta fête qu’il te dit, et ça t’arrache un autre sourire. Il sait vraiment comment te faire plaisir ton père.

La soirée se déroule bien. Tu commandes ton repas de pâtes préfères chez Criniti’s et tes copines t’offrent quelques produits pour le corps à l’odeur de vanille, ta préférée. Elles te connaissent bien, elles savent que c’est ton odeur préférée. Ton père t’a demandé de ne pas rentrer trop tard, 22 heures maximum ce qui te dérange un peu, mais tu n’as jamais été le genre à désobéir à tes parents donc quand il arrive 21h30 passé, tu payes ta facture et te met en route vers l’hôtel où ton père a réservé pour la fin de semaine. Même si tu es contente d’être à Melbourne, tu as déjà hâte de rentrer à la maison à Torquay et de voir ton frère et ta mère. Célébrer ton anniversaire avec eux aussi. Tu te demandes si David a remarqué ton absence. Tu sais que parfois, ça le rend anxieux que tu ne sois pas là. Tu ne serais pas surprise que ta mère te dise demain qu’il a dormi dans ton lit. Tu penses à l’appeler avant d’arriver à l’hôtel lorsque ton attention est détourné vers un petit groupe de personnes. Trois garçons et une fille. Elle semble à peine consciente mais tente de se défaire du contact d’un des garçons, bien plus grand et costaud qu’elle et toi mise ensemble, mais il ne semble pas prêt de la lâcher. Tu devrais continuer ton chemin, faire comme si de rien était, mais tu ne le fais pas. « You should let her go! » que tu t’exclames, attirant ainsi l’attention de tout le groupe. T’as ton téléphone entre les doigts, prête à composer le 000 si ça commence à dégénéré. « Or what? » T’as déjà le doigt sur le 0 alors que le plus grand des trois s’approche de toi. « I’ll call the cops! » Tu montres l’écran de ton téléphone et le 0 déjà inscrit et ils ne perdent pas de temps avant de se pousser, laissant la brune derrière. « Are you okay? Did they hurt you? » que tu demandes finalement avant de sentir l’alcool qui émane du souffle de la brune. Dans quelle situation est-ce que tu viens de mettre ton nez encore?

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Encore une fois Joy était dehors, cette fois-ci elle avait décidé de partir à Melbourne rejoindre plusieurs potes à elle. On ne pouvait pas appeler ça des amis mais le matin même elle avait pris le train puis deux bus différents pour se retrouver à Melbourne. Elle aimait bien cette ville car il y avait énormément  d'étudiants, et c'était donc un repère pour les soirées étudiantes. Une copine à elle était venue la récupérer pour venir la prendre et l'amener avec elle se préparer. Elles avaient passé le début de soirée à boire tout en se préparant, Joy perdait pieds totalement et pas plus tard que la semaine dernière, sa mère lui avait parlé d'une école de redressement. Jamais vivante, Joy n'irait là bas. Enfin, ça c'était ce qu'elle pensait. Pour la peine, encore une fois en désaccord avec sa mère, elle avait décidé de se barrer, sans prévenir. C'était une vraie terreur, elle faisait tout sans faire attention, sans considérer les risques... Comme suivre ce groupe de potes qu'elle connaissait à peine pour passer la soirée dans les bars à boire, elle avait réussi à passer sans qu'on lui demande sa carte d'identité. Elle était donc avec tout ce groupe en train de danser, de chanter, de boire, et Joy se faisait toujours remarquer. Comme à son habitude, elle allumait les mecs, elle provoquait les filles, et se retrouvait souvent au milieu de situations qu'elle n'arrivait plus à contrôler.

Cette nuit-là, Joy avait vraiment beaucoup trop bu. Elle voulait oublier que sa mère ne l'aimait pas, elle ne l'aimait tellement pas qu'elle voulait l'envoyer dans une école de redressement, que sa soeur approuvait ça, et que toute sa famille lui tournait le dos. Après avoir perdu son frère jumeau, il y a cinq ans, Joy avait l'impression de devoir affronter la vie toute seule. Elle se sentait en permanence seule et chercher à combler ce vide d'une manière ou d'une autre. L'alcool, l'attention des gens, fille, garçon, peu importait, la drogue, elle faisait tout pour être le centre de l'attention, sans vraiment le vouloir ses cicatrices du passé l'avaient totalement transformé. Dans ce bar, dans ces toilettes, elle décida de prendre un rail de coke, amusée avec son amie, elles commencèrent à s'embrasser, puis elles se remirent du rouge à lèvres comme si de rien était. Les deux filles étaient complètement stone, et Joy ne voyait plus très clair. Elle revint parmi les groupes, continua à danser de manière très provocatrice. Elle suivait un peu le move sans vraiment se rendre compte de ce qui pouvait se passer sous ses yeux. La jeune fille de dix sept ans se fit même embarquer par trois garçons, beaucoup plus âgés qu'elle, dans un coin du bar, un commença à la tripoter, et même à l'embrasser. Complètement à l'ouest, Joy se laissait faire sans vraiment avoir la force de faire quoique ce soit, ce n'était même pas sûr qu'elle se rendait compte que quelque chose clochait... Enfin, ils finirent dehors. Joy remarqua qu'elle était dehors car l'air frais de la nuit lui faisait du bien. Ouais, ça la réveillait un peu. Mais elle ouvrit les yeux et ne reconnut aucun de ses soit disants amis. « You should let her go! » Une voix se fit entendre, Joy fronça les sourcils, elle y voyait flou mais elle se rendit compte que la voix parlait pour elle, pour la sortir de cette situation douteuse. « Or what? » Joy s'aggrippa un poteau, elle manqua de tomber. « I’ll call the cops! » Joy se redressa alors que les  trois mecs semblaient s'éloigner. Elle tenta d'ajuster sa vue, mais n'arrivait pas vraiment, elle se sentait mal... « Are you okay? Did they hurt you? » elle tentait de regarder la jeune fille en face d'elle sans vraiment arriver à ajuster sa vue. Joy n'eut pas le temps de répondre qu'elle se mit à vomir sur le trottoir, un jet, puis deux, oh non elle n'allait pas bien. « Sorry. » arriva-t-elle à ruminer. « I don't think so. Mmh, I-I.. don't know. » Joy n'était même pas sûre de ce qu'ils lui avaient fait, elle était complètement perdue. Elle releva la tête en s'essuyant la bouche, elle y voyait déjà un peu mieux. La jeune fille devant elle paraissait jeune, propre sur elle, que faisait-elle ici ? « Who are you? »

@joy petterson
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Les rues de Melbourne étaient beaucoup plus occupées que celles de Torquay, il n’y avait pas de doute là-dessus. Partout autour de toi, tu voyais les groupes de jeunes adultes se promener, sortant de divers restaurants pour se rendre ensuite à un pub ou un bar. Il est encore relativement tôt, mais tu n’es pas complètement surprise d’entendre des rires dénués d’inhibition, des conversations aux voix fortes propulsées par l’alcool. Ce n’est pas la première fois que tu te promènes dans les rues de la ville à cette heure-là, pas la première fois que tu assistes à un tel spectacle. Ça t’amuse d’ailleurs et tu ne peux t’empêcher d’avoir hâte de faire pareil, toi aussi, une fois que tu vas avoir atteint ta majorité. Tu as déjà bu oui, mais tu n’es pas le genre à avoir des fausses cartes et aller dans les bars. Surtout qu’à Torquay, les options sont plutôt limitées et ce n’est pas plus mal ainsi. Tu te dis que tu as tout le temps du monde de découvrir cet univers. Qu’en ce moment, tu profites bien de n’être qu’une adolescente parmi tant d’autres, malgré ton visage qu’on voit quelques fois à la télévision vu les publicités que tu enchaînes depuis quelques années. T’as pas l’impression que t’as besoin de grandir trop vite et cette impression n’est qu’un peu plus confirmée lorsque tu viens en aide à une brune qui semble à peine plus vieille que toi. Tu sais que ça pourrait facilement se retourner contre toi, il y a trois garçons, tous plus grands que toi, mais ton téléphone en main et tes menaces semblent suffisants pour les faire fuir. La brune, elle, semble toujours plutôt mal en point lorsque tu t’approches d’elle. Tu cherches son regard, mais la première chose que tu vois, c’est le vomi qui s’étend sur le trottoir. Tu parviens à te tasser juste à temps, sinon elle aurait vomi sur tes bottes et c’est pas vraiment comme ça que tu as envie de finir ta soirée d’anniversaire. Ça semble te durer éternellement, tout ce vomi alors que tu grimaces, les yeux levés au ciel pour lui éviter la honte d’être regarder, à la brune. « Sorry. » Tu baisses finalement les yeux, t’approches d’elle tout en t’assurant d’éviter de mettre le pied dans le vomi. « Don’t worry about it. » Tu viens placer tes mains sur ses bras et l’invite à venir s’asseoir un peu plus loin, sur un banc libre.

« I don’t think so. Mmh, I-I.. don’t know. » Tu n’es pas convaincue ni rassurée par les mots qui sifflent entre les lèvres de la jeune femme. Elle doit être vraiment intoxiquée pour ne pas savoir ce qui vient de se passer et tu n’oses même pas penser à ce qui aurait pu arriver si tu n’étais pas intervenue. Tu passes une main dans tes cheveux, tentant de réfléchir à la meilleure manière de régler la situation, sans vraiment savoir quoi faire toutefois. Tu t’es jamais retrouvée dans une situation comme celle-là. Peut-être parce que t’es un peu trop bonne fille. Tu songes à appeler ton amie Camille, elle sait quoi faire elle quand quelqu’un a trop bu, mais t’es pas certaine qu’elle te serait vraiment utile comme ça, à distance. « Who are you? » Ah ça, tu ne croyais pas que c’était une information très pertinente dans le moment, mais tu réponds quand même, avec ce traditionnel sourire sur ton visage. Tu ne sais peut-être pas comment l’aider efficacement, mais tu allais au moins essayer d’être une présence rassurante pour elle. « I’m Penny, what about you? » Tu regardes ton téléphone, hésitante à appeler ton père pour qu’il te vienne en aide. Tu ne le fais pas toutefois, tu as peur qu’il s’imagine que tu as bu toi aussi (alors que ce n’est clairement pas le cas) ou alors que ça effraie la brune au nom toujours inconnu et qu’elle se retrouve dans une autre situation que tu considères potentiellement dangereuse. « Are you from here? Do you know where we are? » Ça te semble être de bonnes questions de base pour ramasser l’information dont tu as besoin. Après tout, le but maintenant est de l’aider à rentrer chez elle saine et sauve. Et si ça voulait dire manquer ton couvre-feu, so be it. « Is there anyone I can call for you? To let them know you’re okay? »

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Joy ne prenait jamais le temps de bien s'organiser, elle improvisait toujours et ça pouvait parfois la mettre dans de sacrées situations. D'ailleurs, cette fois-ci elle était partie à Melbourne sans vraiment prévenir qui que ce soit. Une nouvelle action qui entraînerait sa mère à s'inquiéter et à réfléchir de plus à plus à cette idée d'école de redressement. Joy ne s'en doutait pas le moins du monde, elle ce qu'elle voyait c'était sa petite personne. Elle passait son temps à partir, revenir, faire la muette, ou gueuler, elle n'avait pas de juste milieu. Cette fois-ci elle était partie sur un coup de tête pour rejoindre quelques personnes qu'elle pensait vraiment connaître. Il se révéla assez vite que ce n'était pas vraiment le cas... A peine le dos tourné et la brunette se retrouva entraîner dans une situation peu recommandée. Trois hommes, une jeune fille complètement déchirée, généralement cela ne faisait pas une bonne addition. Elle s'était retrouvée dehors sans vraiment savoir comment ni pourquoi, elle tentait difficilement de se défendre sans vraiment savoir si elle voulait vraiment se défendre... Elle était tellement ailleurs qu'elle ne savait même plus ce qu'elle faisait. Ce qui était sûr c'était que vu de l'extérieur, la scène devait être pathétique et même inquiétante étant donné qu'une jeune fille vint même l'aider. Joy ne comprenait pas vraiment tout ce qui se passait, sa tête tourner, elle entendait des voix lointaines sans vraiment déchiffrer ce qui était dit... Elle comprit que la jeune fille avait fait fuir les trois hommes, elle ne savait même pas si c'était une bonne chose. Pour l'instant, son corps avait envie de rejeter tout ce qu'elle venait d'enfiler ces dernières heures... Elle se retrouvait donc à vomir sur le trottoir, ce n'était vraiment pas très sexy, mais elle ne pouvait pas se retenir, et c'était le seul moyen que son corps avait trouvé pour probablement lui éviter un coma éthylique. « Don’t worry about it. » Joy s'essuyait encore la bouche, un peu dégoûtée d'elle-même sans vraiment réaliser toute l'ampleur de la situation. Elle suivait la jeune fille sur le banc, ah oui, quelle bonne idée, ça tournait de suite un peu moins. Elle tentait difficilement de s'attacher les cheveux, elle se sentait vaseuse et pas vraiment en forme pour le coup. Elle y voyait flou et se demandait ce qu'elle fichait ici. « I’m Penny, what about you? » Joy leva la tête pour croiser le regard de Penny, elle tentait d'y voir plus clair même si c'était assez compliqué en réalité. Elle se mit à rire en pensant à son prénom, ça la ferait décidément toujours rire ce prénom, tellement peu caractéristique de qui elle était vraiment. « My name's Joy. » dit-elle encore le sourire bête scotché au visage, cela correspondait peu à la situation, et peu à elle en général de toute façon. « Are you from here? Do you know where we are? » L'inconnue semblait jeune et inquiète, mais Joy n'était pas du genre à s'en faire, Penny pouvait s'en aller sans problèmes. « Nope. I live in Brisbane. I was with some friends... but I think I lost them. Don't worry about me, I'm gonna be fine. » Joy n'était pas du genre à s'alarmer vite, pas ces derniers temps, au contraire elle jouait plutôt avec les limites de son corps, la patience de ses proches aussi... Mais ce soir, elle n'était pas avec des amis proches, elle était seule, elle le savait mais ce n'était pas pour autant qu'elle s'en inquiétait.  « Is there anyone I can call for you? To let them know you’re okay? » Une fois de plus, Joy ne put s'empêcher de rire. Très bonne question qui n'avait aucunn sens pour Joy.  « No ones cares about me, young lady. » dit-elle, tentant d'être drôle mais elle le pensait réellement. « Thank you for helping me with these guys, but you can go now. I'm feelin' better. » dit-elle d'une voix un peu plus assurée afin de convaincre sa sauveuse du moment. Elle n'avait pas besoin d'aide, du moins c'était ce qu'elle pensait et elle ne voulait pas prendre plus du temps de la jeune fille qui semblait plus jeune qu'elle d'ailleurs mais beaucoup plus mature, sans aucun doute.

@joy petterson
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Tu ne peux t’empêcher de te dire que cette situation est particulièrement étrange, et les choses ne s’arrangent pas vraiment alors que la jeune femme intoxiquée se met à rire d’un rire franc et quelque peu inquiétant. Tu fronces les sourcils, te demandant ce qu’il peut y avoir de si drôle à ton nom ou au sien. C’est seulement lorsqu’elle ouvre à nouveau la bouche que tu comprends un peu mieux. « My name’s Joy. » Il y a tout un tas de commentaires qui te viennent en tête comme quoi elle a pas l’air très heureuse pour une fille qui s’appelle joie, mais tu te dis qu’elle a dû les entendre plus qu’une fois pour rire comme elle le fait. Ça ne t’empêche pas toutefois de t’inquiéter pour elle. La nuit tombée, tu sais que même si Melbourne est une ville relativement sécuritaire, il y a des fous partout et il serait tellement facile d’abuser d’elle qui semble complètement à côté de la carte. Et maintenant que tu l’as abordé, tu te sens un peu responsable d’elle. Tu serais incapable de la laisser là par elle-même et jamais tu ne t’en remettrais s’il venait à lui arriver quelque chose parce que tu l’as laissé seule. Tu imagines déjà de voir une photo d’elle aux nouvelles avec un sous-titre qui dit un truc du genre Jeune femme retrouvée morte dans une ruelle de Melbourne. Tu dramatises sans doute, mais le fait reste le même : tu n’allais certainement pas l’abandonné ici sans rien faire pour l’aider. « Nope. I live in Brisbane. I was with some friends… but I think I lost them. Don’t worry about me, I’m gonna be fine. » Tu hoches légèrement la tête, t’es pas certaine que tu la crois quand elle te dit qu’elle va être correcte. Elle a perdu ses amis, elle est dans une ville ou clairement elle n’a pas de domicile, possiblement même pas d’endroit pour dormir. Si tu étais dans cette situation, t’aimerais que quelqu’un s’en fasse pour toi. « Were these guys your friends? » Tu espères que non, mais tu doutes. Tu penses qu’elle s’est mise les pieds dans une situation dont elle a complètement perdu le contrôle, cette Joy. Et ça ne fait que t’inquiéter encore plus.

« No one cares about me, young lady. » Elle sourit, mais tu ne trouves pas ça drôle du tout. T’as l’impression que c’est ce qu’elle pense vraiment la brune. Personne pour appeler, aucun endroit pour aller. Tu continues de réfléchir, mais tu sais très bien ce que tu veux faire maintenant. Ton père n’approuverait certainement pas, mais tu allais faire tout en ton pouvoir pour qu’il ne l’apprenne pas. Sinon, tu pouvais dire adieu à tes chances de ravoir ta propre chambre d’hôtel un jour. Ou du moins, jusqu’à tes dix-huit ans. « Thank you for helping me with these guys, but you can go now. I’m feelin’ better. » Si normalement, tu es plutôt du genre à faire ce qu’on te demande sans rien dire, tu refuses toutefois d’écouter Joy. « I don’t think so. » Elle semble encore chancelante et puis c’est même pas la peine qu’elle insiste, tu ne l’as laisses pas toute seule ce soir. « I actually have a hotel room not far from here. I think you should come with me, at least for a few hours while you sober up. » Tu parles comme si tu lui donnais le choix alors que la décision est pourtant bel et bien prise dans ton esprit. « You shouldn’t stay alone out here at night. It’s not safe. » La nuit n’est jamais sécuritaire pour une jeune femme, peu importe ou tu es, c’est ce que ta mère t’avait appris du moins. Chaque fois qu’on apprenait la mort d’une adolescente ou d’une jeune adulte aux nouvelles, ta mère se faisait un devoir de te rappeler quelques règles de sécurité de base, du genre de ne jamais te promener seule passer 22 heures, de ne pas te promener en compagnie de personnes que tu ne connais pas bien, de ne pas être en état d’ébriété. Des règles en soi que Joy ne semblait pas avoir respecter ce soir. « Let me help you up. » Tu passes ton bras autour d’elle et l’aide à se relever. Elle peine encore à tenir sur ses deux jambes, ça se voit. « Do your parents know you’re here? » Tu ne peux t’empêcher de penser que si ses parents ne savent pas, ils doivent mourir d’inquiétude. Tu sais que tes parents seraient en mode panique si c’était toi à la place de Joy.

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Joy  était partie de Brisbane sans prévenir personne, comme à son habitude. Elle devait avoir quelques appels de sa mère, mais elle finissait toujours par abandonner sachant très bien que Joy ne répondrait pas. Elle était invivable mais c'était comme ça depuis des années maintenant. Elle ne se doutait pas que depuis des semaines déjà sa mère prévoyait de l'interner de force dans une école de redressement. Elle avait encore quelques semaines de liberté devant elle mais ça elle ne le savait pas. Joy avait décidé de rejoindre des gens qu'elle connaissait à Melbourne pour aller s'amuser une soirée ou deux, ça ne lui ferait pas de mal, bien au contraire. En plus avec son petit ami, elle s'était encore pris la tête, donc c'était le moment ou jamais d'aller s'amuser sans se prendre la tête. L'adolescente ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait et apparemment une bonne étoile vint la tirer d'une sale histoire. Enfin, Joy ne la vit pas comme une bonne étoile mais plutôt comme un trouble fête. Elle paraissait assez jeune, peut être même plus jeune qu'elle même, elle se demandait bien ce qu'elle fichait ici mais bon... Il fallait dire que ces trois mecs étaient vraiment bizarres, et qu'elle l'avait peut-être échappé belle en effet. Joy avait probablement perdu ses amis de la soirée, mais elle ne s'en inquiétait pas trop. C'était comme un chat, elle retombait toujours sur ses pattes. « Were these guys your friends? » Joy se tournait légèrement pour faire face à Penny sur le banc, elle tentait de réfléchir, c'était encore difficile, elle se sentait vaseuse.  « Clearly not. But they were not that bad. » dit-elle sans vraiment savoir en réalité. Mais Penny semblait la juger, et en disant cela, Joy tentait de se défendre mais elle était peu convaincue elle même... La brunette tentait de sauver les apparences, elle n'avait besoin de personne. Du moins, c'était ce qu'elle tentait de faire croire à tout le monde, et elle la première. Elle n'était pas du genre à affoler son entourage et encore moins une inconnue. Alors elle lui dit qu'elle pouvait partir, elle n'avait pas besoin d'une babysitter. « I don’t think so. » Joy fronçait les sourcils, pourquoi insistait-elle autant ? Elle n'avait pas l'air de vouloir lâcher le morceau, mais la brunette détestait être un boulet pour qui que ce soit, elle était assez grande pour s'occuper d'elle même. Enfin c'était ce qu'elle pensait. « I actually have a hotel room not far from here. I think you should come with me, at least for a few hours while you sober up. » Joy avait envie de refuser, elle avait envie que cette inconnue s'en aille, afin qu'elle puisse décuver tranquillement. Mais elle avait l'air d'avoir pris sa décision et en réalité, Joy n'avait plus la force de rien. « Why do you wanna help me? » demanda-t-elle alors, intriguée. Penny se leva et aida Joy à faire de même, elle la regardait comme si elle était une alien. Qui faisat ça pour une inconnue ? Elle n'était même pas une adulte... Joy ne comprenait rien à ce qui se passait, elle avait encore la tête embuée par la drogue et les verres. « You shouldn’t stay alone out here at night. It’s not safe. » Joy soupirait, elle s'en fichait bien de ce qui était sécurisé ou non. Elle avait l'habitude de prendre des risques, de ne pas faire attention, c'était une vraie tête brûlée et jusqu'ici, elle s'en était toujours sortie. « Don't you have better things to do? » demanda-t-elle alors sans vraiment attendre une réponse, elle marchait un peu en titubant s'appuyant sur la jeune inconnue. Elle ne savait même pas où elle allait...  Joy était vraiment casse pied quand elle s'y mettait, mais elle se demandait bien pourquoi elle devrait se laisser aider par cette fille.  « Let me help you up. » La brunette n'était pas convaincue de ce qu'elle devait faire en réalité. « I don't even know you... Why should I follow ya? » Elle se laissait supporter par ce petit poids plume se demandant bien pourquoi elle faisait tout ça. Elles avançaient toutes les deux dans cette rue sombre, la musique de la boîte retentissait de dehors, Joy eut un regard vers l'entrée de la boîte , elle savait que ses "amis" y étaient encore. « Do your parents know you’re here? » La bonne blague. Cette Penny était drôle. Elle était toute propre sur elle, elle devait avoir des parents riches qui devaient l'aimer et la soutenir dans tout ce qu'elle faisait, elle ne trouvait donc pas ça normal qu'une fille comme moi soit toute seule. « My parents are dead to me. » dit-elle d'un trait, sans émotion. Sa mère devait probablement s'inquiéter oui mais peu importait, Joy ne lui donnait jamais de nouvelles, encore moins quand elle fuguait comme ça... Et son père était resté au Canada car son métier était bien trop important pour lui... Joy n'avait pas de familles, sa famille c'était ses amis, aussi peu qu'ils étaient, elle se raccrochait à eux comme une moule à son rocher. Mais elle n'était pas très douée pour les choisir.

@joy petterson
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« Clearly not. But they were not that bad. » Tu ne sais pas si elle se croit vraiment la brune alors qu’elle dit ça, mais toi, t’es pas du tout du même envie. They looked really bad and they probably could have hurt her. Mais ça, tu ne le dis pas. T’as pas l’impression qu’elle est vraiment ouverte à la conversation Joy. Même si elle semble vraiment mal en point, elle te donne vraiment l’impression qu’elle n’a pas besoin de ton aide. Pire encore, elle te donne presque l’impression qu’elle t’en veut d’avoir pris la peine d’intervenir. Tu n’as beau n’avoir que quinze ans, tu sais quand même faire la différence entre ce qui est bien et mal et t’es persuadée que de la laisser toute seule dans cet état là, ce serait une très mauvaise chose à faire. Peut-être que tu pousses les choses un peu trop loin en lui proposant de venir avec toi à ta chambre d’hôtel. T’es consciente qu’elle ne te connaît pas et que tu pourrais être en train de lui proposer de se rendre dans une autre situation compliquée, mais tes intentions sont bonnes et tu espères vraiment être en mesure de lui faire comprendre. Tu ne veux pas la laisser dehors toute seule, tu ne veux pas prendre la chance que ses amis puissent revenir ou reprendre contact avec elle et que les choses dérapent. Tu ne pourrais t’expliquer vraiment pourquoi, mais tu veux lui éviter ça. T’as la certitude qu’elle mérite mieux que ça, que ce n’est pas vraiment ce qu’elle veut non plus, malgré ce qu’elle dit, malgré la manière dont elle agit. « Why do you wanna help me? » La question te prend de court. Tu ne sais pas pourquoi tu y tiens tant que ça à vrai dire. T’as envie de croire que si c’était toi dans cette situation, quelqu’un s’occuperait de toi. Qu’on ne te laisserait pas toute seule dans les rues sombres de Melbourne, à la merci de n’importe qui. « Because you look like you need it. » Plain and simple. Ce n’est peut-être pas une bonne réponse, peut-être bien qu’elle va s’énerver Joy de t’entendre dire ça, mais t’as le pressentiment qu’elle est un peu trop éméchée pour vraiment faire quoique ce soit contre toi. Elle se lève et prend appui sur toi, son corps probablement plus lourd qu’il ne devrait l’être sur ses jambes.

« Don’t you have better things to do? » Tu hoches la tête. Oui. Des tas probablement. Tu pourrais être dans ta chambre en train de répondre aux différents messages de joyeux anniversaires que tu as reçu aujourd’hui. Tu pourrais même aller voir ton père pour aller lui souhaiter une bonne nuit avant de retourner à cette grande chambre qui était seulement tienne pour le weekend. Tu pourrais être en train de faire un appel vidéo avec ta mère ou avec Ellie, ta meilleure amie. Mais tu ne fais rien de ça. « I do. It’s my birthday today. » Tu ne dis pas ça pour qu’elle se sente mal (ou du moins, pas juste pour qu’elle se sente mal). Tu veux seulement qu’elle comprenne que tu as pris la décision de lui venir en aide et que tu n’allais pas changer d’avis même si elle continuait de te grogner après. « But no matter what you say, I’m not leaving you alone. » C’est clair comme ça, non? « I don’t even know you… Why should I follow ya? » Tu hausses les épaules cette fois-ci. Elle pourrait bien accepter de ne pas te suivre. Mais qu’allait-elle faire de plus ici? Dormir dehors? Tenter de retrouver ses si bons amis? « Because it’s better than sleeping outside? » Elle ne semblait vraiment pas vouloir s’aider, mais toi, tu t’acharnes, tu insistes. Peut-être que t’es vraiment naïve au fond, mais alors que tes pas se dirigent vers l’hôtel ou tu restes pour le weekend, ses pas suivent les tiens. « My parents are dead to me. » Tu restes silencieuse pendant un instant alors que tu assimiles cette nouvelle information offerte par Joy. Peut-être qu’elle est en fugue. Elle dit que ses parents sont morts pour elle, mais tu peux facilement t’imaginer qu’ils sont inquiets pour elle de leur côté. Après tout, quelle genre de parents ne s’inquiètent pas pour leur ados, même une ado rebelle qui n’écoute pas? Tu peines à imaginer que ses parents s’en foutent. « I bet you’re not dead to them. They must be worried. » C’est une réalité qui t’est si peu familière, peut-être bien qu’elle a raison quand elle assume qu’ils s’en foutent, mais tu peines à y croire, tu ne veux pas y croire. « We don’t have to talk about them if you don’t want to. Let me just get you somewhere safe for the night and you can leave first thing in the morning. When you’re sober and it’s light out. Deal? »

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Joy tentait de se convaincre qu'elle ne s'était pas mise dans une sacrée piètre situation. Comme à son habitude, elle avait tendance à minimiser les faits, elle prenait toujours les choses à la légère et ce n'était pas forcément au goût de tous. Elle serait incapable d'avour à Penny qu'elle était tombée dans un sacré merdier et que sans elle, elle aurait probablement fini violée, ou droguée, ou même pire. Joy ne réalisait pas que tout le monde n'était pas bienveillant. Elle, elle a vu ces mecs et ne pensait pas qu'ils étaient si mauvais que ça, mais elle croisa le regard de l'inconnue et comprit qu'elle n'était pas du même avis. Elle se demandait bien pourquoi cette jeune fille voulait absolument l'aider. Elle semblait venir d'une bonne famille, toute propre sur elle, loin des mauvaises fréquentations et influences que Joy pouvait suivre. Elles ne faisaient clairement pas partie du même monde.  « Because you look like you need it. » Joy leva la tête pour la regarder. C'était gentil de dire ça, elle qui était souvent laissée pour compte. Elle n'avait pas l'habitude qu'on l'aide même si son comportement était probablement un appel à l'aide qu'elle n'avouerait jamais. Elle avait envie de faire confiance à cette fille, elle lui sourit mais se demandait quand même si elle n'avait pas mieux à faire ce soir.   « I do. It’s my birthday today. » Joy la regardait, raison de plus pour ne pas venir s'occuper d'une inconnue désespérée. « Happy birthday, Penny. » eut-elle la présence d'esprit de dire, avec un mince sourire.  « How old are you? Something tells me it's not normal you're out at night at your age. Am I wrong? » dit-elle un peu curieuse, elle s'intéressait à son inconnue de la soirée. Elle se demandait ce qu'elle faisait dans le coin à cette heure-ci, elle qui semblait si sage, si prudente et mature; la brunette interrogeait la jeune fille du regard espérant ne pas être trop indiscrète. « But no matter what you say, I’m not leaving you alone. » Joy la fixait en soupirant, Penny avait probablement mieux à faire le soir de son anniversaire. « You want to do something good for your birthday? » dit-elle en souriant, amusée par le comportement très adulte de la jeune fille. Joy n'avait ni la force ni l'envie de se disputer, ou de se battre pour ses propres envies. Elle n'avait clairement pas envie de suivre cette inconnue, elle ne la connaissait même pas, mais elle avait un bon feeling.  « Because it’s better than sleeping outside? » La brunette se mit à rire. « Okay, one point for you. » Joy se mit à suivre difficilement Penny, elle était toute vaseuse et allait probablement s'endormir très vite, mais il fallait encore marcher. Peut être que la marche, prendre l'air, lui permettrait de décuver et de se sentir un peu mieux au réveil. « I bet you’re not dead to them. They must be worried. » La brunette regardait son interlocutrice, un peu étonnée de sa réponse. Ses parents s'inquiétaient peut être pour elle, son père ne devait même pas être au courant de ses problèmes, encore au Canada vivant sa best life.  « « We don’t have to talk about them if you don’t want to. Let me just get you somewhere safe for the night and you can leave first thing in the morning. When you’re sober and it’s light out. Deal? » Joy se laissait guider par Penny, sans vraiment savoir où elle allait, et de toute manière elle n'avait pas d'autres plans, elle avait perdu la trace de ses amis de la soirée. Alors à quoi bon lutter ? « Deal. » dit-elle sans rien ajouter de plus, suivant la jeune fille jusqu'à son hôtel. « Hé... it's a fancy hotel. You're someone, aren't ya? » dit-elle en voyant l'entrée de l'hôtel en question. Elle accentuait sur le "someone" et l'interrogea du regard, elle était probablement la fille de quelqu'un de riche, ou bien peut être qu'elle même était une star, une chanteuse ou autre... Mais clairement, elle n'était pas une fille de bas étage comme Joy pouvait l'être.

@joy petterson
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« Happy birthday, Penny. » Pour la première fois depuis que tu l’avais abordé, tu avais l’impression de voir un côté plus doux de la brune qui t’offrait même un sourire pour faire changement. Tu lui dis un léger signe de la tête comme remerciement et tu espérais que si le reste n’était pas assez convaincant pour qu’elle te suive à ton hôtel, peut-être qu’elle ne serait pas en mesure de te refuser ton cœur d’anniversaire. « How old are you? Something tells me it’s not normal you’re out at night at your age. Am I wrong? » Tu hausses les épaules légèrement. Elle n’a pas vraiment tort après tout, même si tu connais plusieurs adolescents de ton quinze ans qui sortent bien plus que toi tu n’as l’habitude de le faire. Tu n’en vois simplement pas l’intérêt et avec tes tournages, tu n’as généralement pas le temps. Non pas que tu allais te mettre à expliquer tout ça à la brune qui demandait probablement juste pour faire la conversation ou te dire que t’es une gamine trop sage. « I’m 15. I guess me being out at this time isn’t a usual thing, no. » Et si tu n’avouerais jamais à voix haute que ça te faisait peur, la vérité est que oui, tu étais inconfortable à te promener dans les rues de la ville si tard le soir, toi qui était habituée à bien plus calme et bien plus posée comme environnement. « I went out to a restaurant with some friends for my birthday. I don’t go out much. Especially in Melbourne. » Mais il y avait bien un début un tout. Tu espérais qu’avec le temps et des visites un peu plus fréquentes, tu allais te faire à l’idée d’être en sortie de plus en plus tard. N’empêche que tu t’en étais plutôt bien sortie ce soir, malgré tout. Si Joy refusait encore et toujours d’admettre les faits, tu savais que tu avais fait une bonne chose en chassant les garçons et en lui offrant ton aide, qu’elle l’apprécie ou non. « You want to do something good for your birthday? » Elle rit Joy, mais pas d’un rire sympathique. Plutôt comme un rire moqueur, comme si de lui venir en aide était quelque chose dérisoire plutôt que la bonne action que tu étais convaincue que c’était. « Why are you saying it like it’s a bad thing? Helping someone can never be a bad thing, can it? » Peut-être que tu étais bien mature du haut de tes quinze ans, mais il n’en restait pas moins que tu étais bien naïve avec une vision peut-être un peu trop rose de ce que le vrai monde pouvait être. Mais ça, tu allais certainement l’apprendre avec le temps.

« Okay, one point for you. » Tu lui souris alors qu’elle commence finalement à te suivre sans toujours te faire la tête, la brune. Tu es presque convaincue maintenant que tu allais l’avoir à l’usure, à coup de commentaires pertinents et de vérités non camouflées. Toutefois, tu réalises bien rapidement que t’es en train de frappée un mur quand tu mentionnes ses parents. Ça ne devrait être une surprise pour personne qu’une fugueuse (ou du moins, c’est ce qu’elle semblait être) ne soit pas en très bons termes avec ses parents. Ça te dépassait toi, d’imaginer une relation aussi déchirée que difficile, mais ça semblait être la réalité d’une Joy qui affichait une mine grave à la mention de ses parents. Tu décides donc de tenter une approche différente, en espérant que tu puisses finalement rentrer. Tu détesterais tomber sur ton père s’il devait réaliser que tu es encore dehors passé ton couvre-feu. « Deal. » Un autre sourire habite tes lèvres. Elle marche à tes côtés, même si tu dois encore soutenir une partie de son poids puisqu’elle est chancelante. La regarder aller ne te donner pas du tout envie de boire. Vous arrivez finalement devant l’hôtel où tu séjournes pour le week-end. Joy s’arrête un instant alors que sa voix s’élève dans l’entrée pratiquement vide de l’hôtel. « Hé... it’s a fancy hotel. You’re someone, aren’t ya? » Tu hoches la tête alors que tu l’invites à te suivre jusqu’à l’ascenseur. « What do you mean, someone? » T’as jamais considéré d’être qui que ce soit en vrai, même si tu passes souvent à la télévision dans les différentes publicités que tu tournes depuis que tu es haute comme trois pommes. Ça ne fait pas de toi quelqu’un de connu, si? Et puis, l’hôtel n’a rien de si fancy que ça. Ou peut-être que t’as des goûts de luxe et que tu n’as jamais réalisé. « My parents have money, I guess. And I’m an aspiring actress. I’ve been in a lot of commercials. But it’s nothing serious yet. » Ta mère dit que t’es encore jeune, que t’as toute la vie devant toi pour percer en tant que comédienne ou actrice. Toi, tu voudrais tout maintenant. Mais en attendant, tu continues d’y travailler en espérant percer un jour. « I wouldn’t say I’m someone yet. »

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Joy trouvait son interlocutrice un peu jeune, c'était peut-être qu'un effet, parfois on faisait plus jeune que son âge... Quand Penny lui apprit que c'était son anniversaire, déjà elle fut étonnée qu'elle soit là dans les rues de Melbourne, n'avait elle pas mieux à faire pour son anniversaire ? Puis, elle prit cette information comme un bon moyen de savoir son âge.   « I’m 15. I guess me being out at this time isn’t a usual thing, no. » Joy ne s'était pas trompée. Penny était même plus jeune qu'elle, Joy n'avait déjà pas du tout l'âge pour être de sortie, alors Penny, c'était pire. Joy ne pouvait pourtant pas la juger, après tout, ça faisait déjà pas mal de temps que Joy faisait un peu n'importe quoi... Elle ne pouvait pas juger sa sauveuse pour être de sortie le soir de son anniversaire. « It's not, but you seem... pretty well-behaved, compared to... me. » dit-elle, en finissant par rire. Elle se sentait encore dans les vaps avec tout ça mais elle se rendait bien compte qu'elles ne se ressemblaient pas vraiment... Même si Joy était plus âgée, il semblait qu'on pourrait beaucoup plus confiance à la jeune star de la soirée. « I went out to a restaurant with some friends for my birthday. I don’t go out much. Especially in Melbourne. » Joy réalisait bien qu'elles étaient des opposés. Il est clair que même si Joy n'aimait pas les fêtes d'anniversaire ou encore même les fêtes d'anniversaire, elle ne raterait pas une occasion de faire sauter la bouteille de champagne. Penny semblait plus sage, plus dégourdie aussi, c'était pourquoi Joy lui fit confiance à la seconde où leurs regards s'étaient croisés... Même si elle était toujours méfiante, la brune n'était pas en état pour jouer les rabats joies. « Are you not from Melbourne? » demanda-t-elle alors par curiosité, probablement pour en apprendre plus sur Penny, mais elle était encore un peu jeune Penny pour savoir vraiment comment on faisait la fête... Peut-être que Joy pourrait lui apprendre, mais là elle n'était pas vraiment en état. Pour le moment, Joy s'étonnait plutôt que la jeune fille insiste autant pour la sortir de là.  « Why are you saying it like it’s a bad thing? Helping someone can never be a bad thing, can it? » Joy s'arrêta de marcher. Elle fixa Penny d'un air exagérément dubitatif.  « You're too young to be that spiritual. » finit-elle par dire en donnant un coup de coude à la jeune fille, pour rire. Puis elle reprit sa marche.

Elle suivait sa nouvelle amie de la soirée sans vraiment réfléchir avant de se rendre compte que l'hôtel où elles se rendaient, n'était pas juste un hôtel pouilleux de la ville, bien au contraire. Elle fit exprès d'éviter le sujet de ses parents, Joy était une torturée et préférait toujours éviter la vérité. Elle avait toujours cette impression d'abandon, et rien ne s'arrangeait avec le temps. Au moins, quand elle buvait elle pouvait oublier un temps sa misérable vie. Bon, peut être qu'elle en rajoutait un peu mais c'était bien ce que faisaient tous les adolescents, non ? « What do you mean, someone? » Joy fronçait les sourcils, comme si Penny ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire... Joy n'avait pas l'habitude de tout ça, elle, son truc c'était le squat chez un ou chez l'autre, sans vraiment profiter des avantages et du confort d'un hôtel. « Oh c'mon! You know what I mean. » dit-elle en entrant dans l'ascenseur. « Really? » dit-elle en regardant Penny qui ne semblait pas comprendre. « You're aware of the fact that not everybody can afford a room here, right? » dit-elle alors en fixant Penny, toujours dans l'ascenseur. Après tout, ce n'était peut être pas un cinq étoiles mais quand même... Même si Joy devait absolument se payer une chambre d'hôtel, cela ne serait pas le premier hôtel sur sa liste... « My parents have money, I guess. And I’m an aspiring actress. I’ve been in a lot of commercials. But it’s nothing serious yet. » La brune regardait la jeune fille à côté d'elle qui semblait avoir assez d'ambitions pour elles deux. Clairement, Joy n'était pas si ambitieuse, et n'avait pas un chemin tout tracé...  « Mmh, I see. I knew that I've already seen your face somewhere. It must be in one of your ads! » finit-elle par dire alors que le "ding" de l'ascenseur se faisait entendre. Elle sortit alors tout en suivant Penny vers sa chambre. « I wouldn’t say I’m someone yet. » Joy la suivit jusqu'à la porte de sa chambre d'hôtel, ou sa suite, qui sait ? ça ne l'étonnerait même pas. « "Yet". Yes. Stay positive, think positive, and positive things will happen to you. » dit-elle, Penny devait rester positive, elle ne se pensait pas être "quelqu'un" pour le moment, mais elle était encore jeune et tout pouvait arriver. Joy était bien douée pour donner des conseils, surtout avec 3 grammes dans le sang, mais elle était rarement douée pour les appliquer à elle-même...

@joy petterson
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« It’s not, but you seem… pretty well behaved, compared to… me. » Elle rit et tu ne peux t’empêcher de joindre ton rire au sien. Il y a quelque chose qui te dit que ce n’est pas bien difficile d’avoir l’air plus sage qu’elle après tout. Il suffit de voir son état actuel. Tu imagines qu’elle a pris un certain mélange d’alcool et de drogues (mais tu ne saurais dire lesquelles, tu n’as pas beaucoup de connaissances dans le domaine) et de ce que tu comprends entre les lignes, ce n’est pas la première fois qu’elle se retrouve dans cet état. Ça ne semble même pas être la première fois qu’elle se retrouve dans une situation épineuse non plus et tu ne peux que réaliser à quel point vos vies sont à l’opposé complètement l’une de l’autre. Et pourtant, t’as l’impression qu’il y a bien plus chez elle que ce qu’elle cherche tant à montrer. « I’ll take that as a compliment. » T’es pas certaine que ça en soit un, mais peu importe. « Are you not from Melbourne? » Tu hoches vaguement la tête. T’aimerais bien parfois. Ce serait beaucoup plus simple pour tous tes tournages si tu n’avais pas besoin de faire faire le voyage à ton père si souvent. Tu pourrais te déplacer de manière indépendante, après tout, le système de bus et de train est plutôt efficace en ville, surtout si on compare avec le système pratiquement inexistant à Torquay. Tu savais pourtant que tes parents tenaient à la maison ou tu avais grandi et tu aurais du mal toi aussi à dire au revoir à ces murs qui t’ont vu grandir. Un jour peut-être, tu habiteras en ville. Si et quand ta carrière te le demandera, évidemment. Pour l’instant, tu te plais bien ou tu es, probablement un peu plus que l’adolescente moyenne et bien plus que Joy semble se plaire chez ses parents, mais ça, c’est un sujet rouge, à ne pas discuter. « I live in Torquay. It’s a coast town, just passed Geelong. About 90 minutes from here. » La maison sur le bord de la plage, t’as pratiquement été élevé les deux pieds dans le sable, mais ça, c’est loin d’être chose hors de l’ordinaire en Australie.

Tu es soulagée lorsque vous mettez finalement les pieds dans l’hôtel, maintenant que vous êtes rentrées et que ton père n’a pas réalisé que tu avais dépassé ton couvre-feu. Maintenant, il ne te restait qu’à cacher ta nouvelle amie dans ta chambre et espérer ne pas tomber sur ton paternel en chemin. « Oh c’mon! You know what I mean. » Tu continues de la regarder, toujours troublée par ce qu’elle essayait de te faire comprendre. « Really? » Tu hoches négativement de la tête et hausse les épaules légèrement alors que les portes de l’ascenseur se referment derrière vous. « You’re aware that not everybody can afford a room here, right? » « Oh. » So that’s what she meant. Tu as grandi avec de l’argent, tu es privilégiée, tu le sais, mais jamais personne ne t’avait fait la remarque auparavant. Peut-être parce que tout le monde autour de toi venait du même milieu. Tu allais dans une école privée après tout ou les simples frais d’inscriptions étaient sans doute des milliers de dollars à chaque année, non pas que tu saches le montant exact. Toutes tes amies venaient de familles fortunées comme la tienne alors jamais tu n’avais vraiment porté attention à ce monde extérieur, ou la simple idée de passer une nuit dans un hôtel avec une certaine popularité était quelque chose hors de porté. « I never really thought about it much. » Tu espères seulement que tu ne l’as pas insulté d’une manière ou d’une autre en ne comprenant pas ce qu’elle essayait de te dire. Tu peux être un brin naïve au fond. Tu as soudainement l’impression que tu ne connais pas grand-chose du monde, de la vie en dehors de ta petite zone de confort. « Mmh, I see. I knew that I’ve already seen your face somewhere. It must be in one of your ads! » Tu souris. Ça, ça te fait toujours plaisir de l’entendre. Tu ne te tannes jamais de savoir qu’on reconnaît ton visage de part l’une des nombreuses publicités sur lesquelles tu as travaillé. Ça veut dire que tu as fait un assez bon travail pour que ton visage reste gravé quelque part dans leur mémoire. Le plus beau compliment qui soit. « ‘Yet’. Yes. Stay positive, think positive, and positive things will happen to you. » Tu fronces les sourcils alors que vos pas vous mènent finalement jusqu’à ta chambre que tu ouvres à l’aide de ta clé magnétique et aide la jeune femme à y rentrer en premier. « Maybe you should apply it yourself, don’t you think? » Il y a quelque chose te dit qu’elle ne suit pas les conseils qu’elle s’amuse à te donner. Tu l’aides à marcher jusqu’au lit encore parfaitement fait de ta chambre et une fois qu’elle y est assise, tu l’aides à s’allonger. « I’ll get you some water. I hear it helps. » Du moins, c’est ce que tu as vu mille fois dans les films. Tu ne saurais dire. T’as jamais été saoule dans le passé. Tu bois du vin parfois, quand ta mère accepte de te servir un verre lors des grandes occasions, mais c’est tout. Tu offres la porte du mini-réfrigérateur et en ressort une bouteille d’eau. Il y en a toujours une ou deux de disponible quand tu arrives. Tu penses qu’il faut les payer, mais tu sais que ça dérangera pas ton père. Si tu décidais de prendre les petits échantillons d’alcool disponibles par contre, ce serait sans doute une autre histoire. « Are you hungry? I could probably find something to eat. I think I saw a vending machine downstairs. »

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Rien ne pré-destinait les deux jeunes filles de se croiser ce soir. Pourtant, Joy avait fini dans la rue et s'était faite remarquer avec ces trois hommes. Penny n'avait pas hésité à intervenir sentant que la situation était louche. La brune n'aurait pas imaginé quoique ce soit de dangereux, mais elle n'était pas vraiment dans son état normal. Peut-être qu'elle se rendrait compte que Penny l'avait sorti d'une drôle de situation, mais pour le moment elle la suivait car elle n'avait pas la force de chercher où dormir. Elle avait été abandonnée par ses "amis", et elle se sentait si faible et vaseuse qu'elle préférait suivre sa bienfaitrice. « I’ll take that as a compliment. » Joy ne pensait pas que ça pouvait être pris autrement de toute manière, elle savait très bien qu'elle ne menait pas la vie des plus saines. Elle s'étonnait tout de même que Penny soit aussi mature pour son âge, beaucoup plus que Joy qui était plus âgée... La brune venait d'apprendre que c'était l'anniversaire de Penny, elle s'interrogeait donc sur le programme de sa soirée, elle avait sûrement mieux à faire que sortir une délurée de ses plans foireux. Elle s'étonnait de comprendre que la jeune fille n'était en réalité pas d'ici.« I live in Torquay. It’s a coast town, just passed Geelong. About 90 minutes from here. » Joy avait vaguement entendu parler de ce blog, elle acquiesça, la brune se montrait un peu plus docile et bavarde maintenant. Elle la suivait dans son hôtel, plutôt surprise de voir à quel point il était assez huppé...

Joy regardait un peu partout en entrant dans le hall de l'entrée, tentant de ne pas trop se faire remarquer alors qu'elle suivait Penny vers l'ascenseur. Elle ne put s'empêcher de donner son avis, elle ne s'attendait pas à ce que la demoiselle puisse permettre un tel hôtel. « Oh. » Les portes de l'ascenseur se refermèrent et la brune regarda Penny, d'un air perplexe. Elle avait l'air d'apprendre qu'elle était riche. « I never really thought about it much. » Joy ne comprenait vraiment pas pourquoi la jeune fille s'était arrêtée sur elle, elle semblait vivre dans un autre monde. « You live in a complete different world from me.» informa-t-elle en s'appuyant sur la paroi de l'ascenseur, ce mouvement d'altitude ne lui faisait pas du bien à l'estomac. Elle se concentrait pour contenir ses esprits. Ce n'était pas méchant ce qu'elle disait, Penny semblait tout à fait gentille et avenante mais clairement, les demoiselles ne faisaient pas face aux mêmes problèmes dans la vie. La brune sortit de l'ascenseur en tentant d'être positive pour sa sauveuse, elle semblait vouloir percer dans le monde de cinéma et ce n'était pas un domaine facile.. « Maybe you should apply it yourself, don’t you think? » Le rire de Joy se fit entendre alors qu'elle entra dans la suite de Penny. Elle n'était même plus étonnée de la beauté des lieux. « It's very simple to say but very difficult to do. » conclua-t-elle en haussant les épaules, Joy n'appliquait jamais ses propres conseils. Elle était une fille complètement perdue, paumée était le bon mot en réalité. Elle se fit conduire jusqu'au lit où elle s'y assit, c'était confortable, elle se sentait comme sur un nuage. « I’ll get you some water. I hear it helps. » Elle se laissa tomber en arrière et se mit à rire à la remarque de Penny. « Have you never been drunk? » demanda-t-elle, bon elle se rendait bien compte que 15 ans c'était jeune, mais Joy avait pris sa première cuite à 14 ans donc tout était possible. Si ce n'était pas le cas, Joy devrait donner quelques cours à Penny, elle ne pouvait pas passer à côté de sa jeunesse de la sorte... La brune se redressa sur le lit, et regardait Penny s'agiter un peu partout, elle, de son côté, elle avait la tête qui tournait et préférait rester assise. « Are you hungry? I could probably find something to eat. I think I saw a vending machine downstairs. » Joy secoua la tête, elle revint vers elle et prit la bouteille d'eau, elle n'avait pas forcément soif mais Penny avait raison, ça aidait pour la gueule de bois. Elle but alors quelques gorgées.  « Thank you. » dit-elle en refermant la bouteille, puis elle secoua la tête.« Nope. Stop moving, you're giving me a headache, honey. Come here... » dit-elle en tapotant le lit, une place à côté d'elle. « Tell me your story, young Penny. » finit-elle par demander, curieuse de savoir qui elle était vraiment, elle avait compris qu'elle était une jeune fille plein d'ambitions, aux rêves démesurées mais prête à tout faire pour les réaliser. Tout le contraire d'elle mais elle voulait voir à quel point elles étaient opposées...

@joy petterson
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Tu étais persuadée, malgré ton jeune âge, qu’il n’y avait pas de hasard dans la vie. Que les choses arrivaient d’une certaine façon parce que c’était ainsi et pas autrement. Tu n’étais pas religieuse ou quoique ce soit dans le genre, mais tu avais un sens du destin plutôt développée. Ou peut-être étais-tu simplement un peu naïve et tu aimais t’expliquer l’inexplicable de cette façon. Quoi qu’il en soit, tu ne pouvais que croire que d’une manière ou d’une autre, ton chemin était destiné à croiser celui de la brune ce soir. Le pourquoi t’échappait encore dans le moment, mais tu voulais croire que les raisons viendraient d’elles-mêmes éventuellement. Ou non. Peut-être qu’elle serait l’histoire d’un soir. Une anecdote que tu vas pouvoir raconter lundi matin à tes copines entre deux classes sans jamais réentendre parler d’elle. Seul le temps saurait le dire, mais ton intuition te disait que ce n’était pas la dernière fois que tu allais croiser cette brune au caractère bien trempé et à la vie quelque peu chaotique. « You live in a complete different world from me. » Tu hausses les épaules. Tu ne sais pas vraiment de quel monde elle vient, la brune. T’as besoin d’un peu plus de détails pour vraiment pouvoir affirmer ou nier cette affirmation. « What’s your world like Joy? When it isn’t filled with booze, drugs and creepy boys? » Tu dis le tout avec un sourire, c’est presque une tentative d’humour tout ça. L’ascenseur monte tranquillement jusqu’au sixième étage et tu ne peux t’empêcher d’analyser la brune du regard. Ses vêtements, son maquillage, son corps chancelant, ses cheveux qui semblent avoir un peu de vomi dans le bas. Ce n’est pas une image élogieuse, et pourtant, tu le vois sous tout ça qu’elle est jolie la brune. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver pour qu’elle se retrouve dans cet état?

« It’s very simple to say but very difficult to do. » Tu hoches légèrement la tête. Reste qu’il y a ses vérités qui sont universelles. C’est toujours bien plus facile de donner des conseils que de les appliquer, peu importe le monde dans lequel tu grandis ou même celui dans lequel tu vis. Elle se laisse tomber contre le lit et son rire te surprend légèrement. « Have you never been drunk? » Tu hoches négativement de la tête alors que tu lui apportes la bouteille d’eau qui lui fera sans doute le plus grand bien. « Never. I mean, I’ve had a few drinks before but never to put myself in a state like... » Tu hésites quelques secondes et devant son sourire, tu finis ta phrase. « Yours. » T’es à 90% certaine que la jeune femme n’y prendra pas offense. Si c’est l’autre 10% qui l’emporte, tu te dis que t’auras simplement à lui rappeler qui était là pour lui prêter mains fortes il y a pas si longtemps de ça. Elle prend la bouteille d’entre tes doigts et en prends quelques gorgées. « Thank you. » Tu lui offres un sourire alors que tu es déjà en train de penser à la prochaine chose que tu pourrais faire pour qu’elle se sente mieux, si ce n’est maintenant, ou moins à son réveil. De ce que tu as vu dans les films et à la télévision, une gueule de bois ça n’a rien d’agréable. « Nope. Stop moving, you’re giving me a headache, honey. Come here... » Sa main vient se poser contre l’oreiller à ses côtés et tu viens t’asseoir à ses côtés. « Tell me your story, young Penny. » Tu échappes un léger rire. « Hey I’m not that young. How old are you anyway? » Elle ne semblait pas bien plus vieille que toi après toi, une année ou deux peut-être, sans plus. « And there’s not much to say about me, truthfully. I have a little brother. He’s 6 years old. He has autism and he doesn’t talk. » David, ta petite boule d’énergie. Tu l’aimes ton frère, même si tu trouves ça particulièrement difficile en ce moment. Puisqu’il ne parle pas, il peine à se faire comprendre et ça le rend plutôt agressif. Tu portes d’ailleurs quelques morsures sur tes bras, mais rien de bien grave. C’est une réalité avec laquelle tu as apprise à composer depuis le plus jeune âge de ton frère. « My parents are just a normal couple who love each other and care for their kids, special needs and all. » C’est pas facile à tous les jours, mais au moins, tu sais que t’as ta passion pour le cinéma et la télévision pour t’occuper quand l’ambiance à la maison devient trop lourde. « And I want to be an actress. Known worldwide. Maybe live in Los Angeles when I’m in my 20s or something. » Déménager outre-mer est sans doute ton plus grand rêve en ce moment. Tu ne sais pas si tu serais vraiment capable de laisser ta famille derrière, mais tu oses croire que dans 5-10 ans, t’aurais pris le courage que ça demande. « What about you Joy? What’s your biggest dream? »

giving a helping hand -- @Penny Stringer    

☽ circa 2007 Joy avait peut-être la tête dans le coltar, mais elle ne perdait pas le Nord. Elle avait bien vu que Penny se portait bien sur elle, bien apprêtée, un joli petit minois, des paroles sages... Elle avait tout d'une fille à papa, sans en être pour autant très hautaine. Bien au contraire, Penny s'était montrée altruiste ce soir, et elle avait probablement sauvé Joy d'une fin de soirée très chaotique. Joy n'avait pas besoin d'ajouter "viol" à sa liste de malheurs. Elle en avait déjà assez bavé  comme ça, et encore qu'elle ne savait pas encore ce qui allait lui arriver ces prochaines années... Elle la dévisageait un peu la blonde à côté d'elle, et elle se disait qu'elles étaient bien différentes toutes les deux. Pas besoin d'être Einstein pour faire ce constat d'ailleurs. « What’s your world like Joy? When it isn’t filled with booze, drugs and creepy boys? » La brune ne put s'empêcher de rire à cette remarque. Joy dégageait une image d'elle tellement glorieuse, c'en était affligeant. « Full of dramas, you'll be surprised. » Joy sourit encore, elle préférait prendre ce constat avec le sourire, c'était triste mais c'était la réalité. Bien sûr, elle n'allait pas commencer à étaler sa vie de la sorte, elle ne voulait pas dépiter sa bienfaitrice, du moins peut-être pas de suite...

Elles arrivaient enfin dans la suite, et Joy prit un grand plaisir à s'installer sur le lit. C'était si grand et confortable, elle n'avait clairement pas l'habitude. « Never. I mean, I’ve had a few drinks before but never to put myself in a state like... » C'était évident qu'il y avait un monde entre les deux jeunes filles. Elles ne menaient pas la même vie... « Yours. » Penny avait suspendu sa phrase comme si elle craignait la réaction de Joy, mais il en fallait beaucoup pour la contrarier, surtout dans cet état. Et puis, malgré tout, Joy était bien consciente de la manière dont elle agissait, rien était très sain dans la vie qu'elle menait ces derniers temps. « I won't talk you into trying because... I quite exaggerated tonight, but you should try to get drunk at some point in your life. When you are surrounded by good people, it's kinda fun. » dit-elle comme une femme de cinquante ans qui avait de la bouteille pour parler de son expérience. Clairement non, mais ce soir Joy avait abusé de drogues et d'alcool, un mélange connu pour faire... de la merde. N'ayons pas peur des mots. La jeune fille se sentait encore mal mais l'eau lui fit du bien, Penny avait les bons réflexes, elle la remerciait d'ailleurs, encore une fois... Mais elle en avait assez fait pour ce soir, et même s'il n'était pas si tard encore, Joy se doutait que Penny ne rêvait pas de passer sa nuit à s'occuper d'elle. Elle l'invitait donc à prendre place à côté d'elle et à lui raconter son histoire, elle semblait avoir une belle vie passionnante et peut-être que ça ferait rêver la brune de l'écouter un peu. « Hey I’m not that young. How old are you anyway? » Joy se mit à rire légèrement, elle avait raison Penny, elle aussi ne perdait pas le Nord.
« Seventeen. » informa-t-elle sans plus, mais Joy se gardait bien d'ajouter qu'elle semblait avoir vécu mille vies à côté de celle de sa nouvelle amie de la soirée. Après tout, elle ne se permit pas d'ajouter ceci car elle ne connaissait pas sa vie, elle connaissait juste l'image qu'elle renvoyait d'elle-même... « And there’s not much to say about me, truthfully. I have a little brother. He’s 6 years old. He has autism and he doesn’t talk. » Joy ne s'étonna qu'à moitié, on cachait tous des casseroles, même les plus propres sur soi... Et même si Penny n'osait pas aller plus loin dans ses propos, Joy se doutait que ce n'était pas toujours facile avec un petit frère autiste qui devait demander beaucoup d'attention... Joy avait grandi avec un frère malade pour qui toute la famille vivait, et elle avait manqué cruellement d'attention. « It mustn't always be easy, anyway. » se permit-elle de dire tout de même, elle en connaissait un rayon sur le frère malade, même si les pathologies étaient bien différentes. « My parents are just a normal couple who love each other and care for their kids, special needs and all. » Ce qui différait complètement de la famille de Joy qui s'était déchirée aussi tôt que Tom était mort. Le couple marié de plus de quinze ans n'avait pas survécu à la mort d'un enfant. « So it exists... » souffla-t-elle en regardant la bouteille entre ses mains. « Parents who care, I mean... » clarifia-t-elle en levant la tête vers Penny, elle lui accorda un mince sourire. « And I want to be an actress. Known worldwide. Maybe live in Los Angeles when I’m in my 20s or something. » Ca, Joy l'avait bien compris que Penny était ambitieuse, et il fallait qu'elle croit en ses rêves. « I'm sure you will. You look pretty determined. » répondit-elle avec un sourire plus grand cette fois, elle y croyait déjà un peu plus à ce qu'elle disait maintenant. « What about you Joy? What’s your biggest dream? » Et bien, il n'y avait pas grand chose à dire de ce côté-là, Joy se rendit compte que c'était triste à dix-sept ans de ne rien avoir à partager à part la mort de son frère jumeau. « I don't have any dreams. » rétorqua-t-elle en haussant les épaules, Joy ne savait pas quoi faire de sa vie et n'avait pas de but bien précis, elle errait dans la vie, comme elle errait dans cette rue encore une heure plus tôt.  « My twin brother died when I was 12, my parents divorced right after, my mom took me and my younger sister from Canada to... here. And I'm deeply in love with a boy who makes me feel like crap. » finit-elle par ajouter, clairement le bilan de sa vie était bien plus triste que celui de Penny. Elle leva la tête tout de même pour regarder Penny. « Hence my bad habits to do crap as well. » ajouta-t-elle enfin avec un léger rire ironique. Joy avait un passif qui l'avait malheureusement conduit jusqu'ici, et le bilan n'était pas fameux, Penny pouvait le constater maintenant.

@joy petterson
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« Full of dramas, you’ll be surprised. » Tu ne l’es pas vraiment après tout. Tu te dis que les gens n’agissent pas comme la jeune femme le fait sans avoir de bonnes ou plutôt de mauvaises raisons de le faire. Tu te contentes de hocher légèrement la tête, persuadée que si elle avait envie de t’en dire plus à ce sujet, elle le ferait par elle-même. Tu te dis que c’est peut-être comme ses parents, un sujet à éviter. « I won’t talk you into trying because… I quite exaggerated tonight, but you should try to get drunk at some point in your life. When you are surrounded by good people, it’s kinda fun. » Tu échappes un léger rire. Pensait-elle sincèrement que tu n’avais pas l’intention de te saouler un jour dans ta vie? Bien sûr que ce jour allait arriver tôt ou tard, tu étais même plutôt excitée à l’idée. L’opportunité ne s’était tout simplement pas présentée jusqu’à présent et comme elle le mentionnait elle-même, tu voulais faire ça bien Tu étais probablement un peu naïve dans ta façon de penser, mais tu voyais ta première beuverie un peu comme tu voyais ta virginité, tu voulais que ça se passe dans des conditions optimales et avec les bonnes personnes. Tu n’étais pas pressée après tout, même si tu disais tant vouloir vieillir et finalement être une adulte. Tu avais une adolescence aisée et plus ou moins facile, des amis à qui te confier, une famille pour veiller sur toi et la vie devant toi. « You do know I intend to get drunk someday right? Like you say, I just want to do it right. » Et le jour viendrait. Et tu ne le savais pas encore, mais la brune assise sur le lit à côté de toi serait présente lors de cette fameuse première cuite. Photo à l’appui. Et ça ne semblait pas être le cas en ce moment, mais elle était vraiment la meilleure partenaire à avoir pour la plupart des expériences qui ont parsemé la fin de ton adolescence.

« Seventeen. » Alors elle n’était pas bien plus vieille que toi, bien qu’elle semblait avoir beaucoup plus d’expériences de vie que toi pour une si petite différence d’âge. Elle veut que tu lui parles de toi, de ta vie, de ton monde, mais tu n’as pas l’impression d’avoir grand-chose à lui raconter qui soit d’intérêt pour elle. Si ta vie est pleine d’amour et d’ambition, elle te semble toutefois bien banale à côté d’une vie pleine de drames, comme elle-même le dit si bien. Tu lui parles de ton frère, qui est sans doute d’une manière particulière le plus grand drame de ta vie ainsi que la plus belle chose qui te soit arrivée. « It musn’t always be easy, anyway. » « It isn’t. » que tu dis en hochant négativement de la tête avant de lui montrer les dernières marques de dents laissés sur ton épiderme. « The world is a very overwhelming place for him. I try to be a soothing place. » Tu n’y parviens pas toujours, surtout en ce moment. C’est difficile, mais tu continues d’essayer. Il a commencé à dire quelques signes, t’as jamais été aussi émue de toute ta vie que la fois ou il a signé amour et soeur. Il comprend tellement plus de choses qu’il n’est en mesure de le faire savoir. Tu l’aimes tellement, tu te sens devenir légèrement émotionnelle alors que tu penses à lui mais tu ne le laisses pas paraître à la brune qui enchaîne. « So it exists... » Tu voudrais lui demander qu’est-ce qui existe, mais tu restes silencieuse, attendant la réponse à ta question muette. « Parents who care, I mean. » Ça te fait mal au coeur de savoir que Joy est persuadée que ses parents ne se préoccupent pas d’elle. Tu ne connais pas l’histoire, peut-être que t’es naïve de penser ainsi, mais tu n’imagines pas un monde ou une mère ou père puisse se foutre de sa propre fille. Ça te dépasse complètement. Tu lui renvoies son sourire triste, incapable de trouver les bons mots pour la consoler ou apaiser son coeur que tu devines endolori. « I’m sure you will. You look pretty determined. » « Thanks. I am, but I know it’s not always enough. » C’est un monde cruel que celui de la télévision et du cinéma. Tu oses croire que tu fais des pas dans la bonne direction, mais impossible de savoir ce que l’avenir te réserve vraiment.

« I don’t have any dreams. » Tu fronces les sourcils. Tu peines à croire que ça puisse être possible. Tout le monde a des rêves, non? « My twin brother died when I was 12, my parents divorced right after, my mom took me and my younger sister from Canada to… here. And I’m deeply in love with a boy who makes me feel like crap. » C’est beaucoup d’informations en peu de temps et tu peines à faire le tri dans tout ce qu’elle vient de te dire. « Hence my bad habits to do crap as well. » Tu as un léger mouvement de recul avant de te retourner complètement vers la jeune femme, ton regard droit dans le sien. « I am so sorry to hear about your twin brother. That must have been really hard. » Tu ne connais pas la mort, personne de ton entourage n’a connu cette fin tragique jusqu’à maintenant et tu remercies le ciel chaque fois que ce soit le cas. « I can understand how that would have broke your family… Do you ever see your dad? » De ce que tu as compris, il est resté au Canada alors qu’elle, sa mère et sa sœur sont ici. Ça non plus, ça ne doit pas être facile à gérer tous les jours. « But I’ve gotta ask.. are you saying you do drugs and drink because of a boy? » Ça, tu peines à le comprendre. « How do you know you love him if he treats you like crap? Isn’t that like the opposite of love? » Et très rapidement, elle allait se rendre compte que non, tu n’avais jamais été amoureuse. Oh la vie et ses mystères. Tu avais tant à apprendre.