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 You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4)

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptySam 13 Fév 2021 - 18:26

You're hurting too, but i need you, i do
Il y a une hésitation alors que je me trouve stationnée devant sa maison. Notre dernière rencontre remonte à six jours, elle ne s’est pas déroulée de la meilleure des façons et a même été écourtée. Pourtant, ce soir, lorsque je n’ai pu rentrer chez moi après l’hôpital, il est le seul à qui j’ai pensé pour aller me réfugier. Parce que la journée a été sûrement une des pires que j’ai pu passer depuis mon accident de surf. Elle a commencé par un texto de Tessa dans la nuit, découvert que le matin au réveil. Un message dans lequel elle m’a annoncé l’hospitalisation de Pete après que mon ami d’enfance ait fait un coma éthylique. L’inquiétude et les regrets sont alors venue s’ajouter à la panique. Même si elle m’a assuré qu’il était stable, le laps de temps entre l’annonce et le moment où j’ai pu me rendre à son chevet a été longue. Quelques jours avant, nous nous sommes violemment disputé Pete et moi au sujet de la vérité balancée à mon père, lui révélant ainsi que Jax était son fils. Pour moi, il n’était pas de son ressort d’annoncer une telle chose, celle-ci appartenant avant tout à Jax. Pourtant, il a pris la liberté de le faire, sur le coup de la colère et surtout parce qu’il a découvert que mon père sortait avec sa sœur. Une fausse excuse quand il n’a pas été capable d’être là pour Tessa alors qu’elle subissait une grosse opération. Des paroles prononcées bien trop vite, sans réfléchir, tous les deux bien trop énervés pour réfléchir convenablement et prendre du recul ; Car c’est notre amitié qui en a finalement pâti, une amitié qui datait depuis toujours. Le retrouver sur ce lit d’hôpital a été déchirant, surtout lorsque les remords ont refait surface. Parce qu’il y a des paroles horribles que j’ai pu tenir à son égard, le blessant un peu plus alors qu’il était déjà bien mal. Je m’en veux, et même si les choses se sont apaisées maintenant, je n’arrive pas à m’enlever cette image de lui sur son lit d’hôpital, des échanges qu’on a eus et qui m’ont crevé le cœur.

Et comme si cela n’était pas suffisant, j’ai appris aussi que Knox avait décidé de se faire hospitaliser la veille pour se faire soigner de sa leucémie. Une nouvelle qui a été plus un soulagement même si j’étais morte d’inquiétude pour lui également. Surtout qu’avec Knox aussi, les rapports étaient plus que tendus depuis deux mois. Je n’ai pas accepté sa décision de ne pas se faire soigner, ce qui l’a fait quitter l’appartement que nous partageons. Les paroles du jeune homme ont été dures à mon égard avant qu’il ne claque la porte. Depuis j’ai essayé, en vain, d’avoir de ses nouvelles mais il n’a jamais daigné répondre à mes messages. C’est donc Itziar, une amie en commun, qui m’a mise au courant alors que je sortais tout juste de la chambre d’hôpital de Pete. Je suis donc allée lui rendre visite et là aussi le flot d’émotions bien trop fort a eu raison de moi…

Alors, je suis incapable ce soir de rentrer dans cet appartement que je ne peux plus voir en peinture. Sur le chemin du retour, je me souviens de la discussion avec mon père. Nous voulions tous les deux renouer, c’est indéniable, reconstruire cette relation fusionnelle que nous avions toujours eu jusqu’à son départ. Ce soir alors, je ressens ce besoin oppressant de me rendre chez lui pour retrouver un certain réconfort. Peut-être fais-je le mauvais choix mais je ne vois que lui pour pouvoir m’aider à reprendre mes esprits après cette dure journée. Sur le seuil de sa porte, je frappe trois petits coups. J’entends alors ses pas derrière la porte avant que celle-ci ne finisse par s’ouvrir. Un mince sourire apparait sur mon visage, la mine fatiguée, inquiète et marquée par les flots de larmes qui ont été versées. « Bonsoir papa… Je peux entrer ? ». Je demande alors doucement.  

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyDim 14 Fév 2021 - 15:57

You're hurting too, but I need you, I do


1er février, 20h30

Won't you come and won't you stay? Please, stay. Oh, please, stay. Won’t you come and won't you stay? One day, just one day

Andrew souffrait. Pas le genre de blessure qu’on avait lorsqu’on venait de se prendre une balle ou un coup de couteau, mais c’était tout comme. Il avait l’impression de saigner à l’intérieur. Que ses entrailles allaient se barrer à tout moment. Il avait mal, au ventre, au coeur. Son esprit était embrumé en permanence. Il n’aimait pas la tournure que prenait les évènements ces derniers temps. Il avait la désagréable sensation que tout était hors de contrôle, qu’il était devenu le spectateur de sa propre vie plutôt que l’acteur. Que sa vie glissait entre ses doigts et qu’il n’avait aucun pouvoir pour la garder un peu plus longtemps. Tessa. Pete. Mia. Lawrence. Puis, Maxine, même s’il n’aimait pas trop y penser pour le moment et qu’il mettait cet évènement dans un coin de sa tête. Et pour terminer, Jax. Jax. Il avait encore du mal à réaliser. Il n’avait pu s’empêcher d’aller le voir. C’était plus fort que lui, il avait besoin de le voir. De comprendre. De s’excuser. De savoir comment il allait. Mais il ne s’était pas attardé. Parce qu’il avait bien compris que Jax n’avait pas envie de le faire entrer dans sa vie. Alors, il était revenu chez lui. A la seconde où il avait ouvert la porte, il s’était écroulé. Il n’avait pas pleuré cette fois. Pas encore. Mais il était épuisé. Toutes ces histoires lui prenaient toute son énergie et il commençait à avoir beaucoup de mal à gérer tout ça. Il aurait voulu aller voir Tessa, il aurait voulu se lover dans ses bras. Mais il avait honte, honte de ce qui s’était passé avec Maxine. Parce que même ça, il n’était pas capable de le faire correctement. Alors le vieux avait fermé la porte. Il avait pris une douche, la tête appuyée contre le carrelage froid de la salle de bain. Et il avait entrepris de se préparer à dîner, la télé en guise de fond sonore, pour chasser les bruits parasites qui hantaient son esprit.

Les quelques coups sur la porte le tirèrent de ses rêveries. Il n’avait aucune idée de qui pouvait venir à cette heure là. Il ouvrit la porte, et son coeur se serra un peu plus quand il aperçut sa fille dans l’encadrement de la porte. Il ne savait pas ce qu’elle faisait là, mais elle n’avait pas l’air énervée. Les traits tirés, comme si elle était fatiguée ou qu’elle avait pleurer. « Bonsoir papa… Je peux entrer ? ». Andrew ne s’était pas encore tout à fait habitué à entendre le mot « papa » dans la bouche de Mia. Il avait l’impression d’entendre ça de loin, comme si ce n’était pas lui qui vivait ce moment. L’espace d’un instant, il hésita à la faire entrer. Parce qu’il se sentait terriblement mal et honteux. Mais un mince sourire étira ses lèvres. « Je crois qu’on a besoin de compagnie, ce soir ». Il laissa Mia entrer dans la pièce, elle qui n’était pas encore venu ici. Il était content d’avoir pris le temps de ranger quelques jours auparavant. Elle n’aurait pas à voir les canettes de bière qui s’étaient amoncelées et la quantité astronomique de plateaux repas qu’il avait ingurgité, parce que son esprit était bien trop perturbé pour pouvoir faire quoi que ce soit d’autre à manger. Il la laissa observer les lieux. Si elle était attentive, elle pourrait apercevoir les cadres photos qui trônaient sur le buffet du salon, et la bouteille de whisky qu’Adam lui avait offert le jour de la décoration du sapin de Noël. Andrew baissa le son de la télévision, se tournant vers sa fille. « Fais comme chez-toi. Tu veux boire quelque chose ? ». Le regard interrogateur, il rejoignit le plan de travail, s’affairant à continuer sa préparation. Il n’avait rien prévu de particulier ce soir, mais il trouverait bien quelque chose à ajouter pour que sa fille n’ait pas le ventre vide. Il continua la découpe de ses légumes. Il avait du mal à supporter le regard de sa fille. Il avait peur qu’elle parvienne à percer la moindre de ses failles. Peur qu’elle soit venue lui parler de Tessa. De Jax. Et qui sait, peut-être de Maxine. Il n’osait même pas lui demander pourquoi elle était venue. Il aurait voulu désamorcer directement en lui disant qu’il avait vu Jax. Mais il n’avait pas encore le coeur à ça. Alors il préféra rester sobre. « Comment tu-vas, ma princesse ? ». Le fait de l’appeler comme ça lui donnait toujours un peu de baume au coeur. Il espérait retrouver sa place de père, petit à petit. Et il avait comme l’impression que si Mia était là ce soir, c’était parce qu’elle avait besoin de son papa, ce soir.

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyMar 16 Fév 2021 - 19:05

You're hurting too, but i need you, i do
« Je crois qu’on a besoin de compagnie, ce soir ». J’acquiesce doucement, affichant un mince sourire qui n’effacera pas les marques sur mon visage, celle qui laisse transparaitre les nombreuses émotions de la journée. Emotions qui m’ont amenée jusqu’ici, quand je n’ai pas eu l’envie de retrouver cet appartement éternellement vide. Il ne le resterait plus pour longtemps, car les choses s’étaient arrangées avec Knox, il allait revenir vivre avec moi. Mais en attendant, je suis incapable d’y remettre un pied, quand je sais que mes pensées ne vont faire que tourner en boucle les événements de la journée. Alors, oui, je fais un pas dans ce salon que je n’ai pas eu encore le loisir de découvrir. Car c’est mon premier pas dans l’antre de mon père. Cette maison qu’il a décidé d’acquérir depuis son retour à Brisbane, celle dans laquelle je n’avais encore mis un pied. Parce que je ne me sentais pas prête, parce que j’ai eu peur que tout cela ne soit qu’éphémère. M’habituer de trop à cette présence, à cette éventuelle stabilité qui pouvait s’évaporer en une fraction de secondes. Pourtant, ce soir, mes yeux parcourent son living room. Il n’y a pas la trace de cartons laissés dans un coin, pouvant laisser présager un éventuel départ à tout moment. Non, tout est soigneusement rangé, tout est soigneusement décoré, avec goût, comme s’il avait toujours vécu ici. Comme si, finalement, il n’était jamais parti, comme s’il avait juste quitté la maison familiale à Newstead pour s’installer à Logan City. En silence, j’observe alors, curieuse, ses cadres photos posées soigneusement sur le buffet. Je m’approche d’ailleurs, pour en observer un de plus près, remarquant à côté de celui-ci, la bouteille offerte par Adam le jour de la décoration du sapin de Noël chez ce dernier « Fais comme chez toi. Tu veux boire quelque chose ? ». Je redépose la photo pour tourner ma tête et poser mon regard sur mon père qui se dirige vers la cuisine « Tu as quelque chose de fort ? ». Je pourrais m’abstenir, demander quelque chose de plus soft, surtout devant mon père. Mais, cela ne me ressemblait pas, et puis j’étais une adulte désormais, plus une enfant. Je le rejoins alors qu’il s’affère à découper des légumes, l’ayant sûrement coupé dans la préparation de son repas. Je m’installe alors sur un des tabourets, de l’autre côté du comptoir, pour lui faire face. Je l’observe silencieuse, et je vois à sa mine qu’elle n’est guère mieux que la mienne. Il a l’air tout autant bouleversé que moi, sauf que j’en ignore les véritables raisons. Est-ce que c’est pour Tessa ? Pour Pete, même si leur dernière rencontre à l’hôpital, s’est mal passé ? Pour Jax ? « Comment tu vas, ma princesse ? ». Cela me fait toujours bizarre de l’entendre de sa bouche, parce que je n’en ai plus l’habitude depuis des années. Le seul qui m’appelle encore comme cela est Adam.  Pourtant, au fond de moi, cela me fait du bien. Parce que ce soir, c’est de mon père que j’ai besoin. Et de personne d’autre… « Pas très bien… ». Je suis honnête pour autant, je ne parviens pas à maintenir mon regard sur lui, ce dernier fixant les légumes découpés « Je reviens de l’hôpital ». Ma gorge se serre, revoyant dans ma tête les images de mes deux amis « Tu es au courant pour Pete ? Il a failli y passer… Si Molly n’était pas arrivée à temps… ». Je marque une pause, pour ne pas craquer, pour ne pas faillir… pas tout de suite « Knox est aussi à l’hôpital… Sa leucémie est revenue depuis deux mois. Il refusait de se faire soigner, il ne voulait pas revivre ce qu’il a vécu quand on était gamin… Mais il est revenu à la raison. Mais ça me rappelle tellement de mauvais souvenirs de le voir comme ça… Et pourtant, c’est un réel soulagement en même temps qu’il ait finalement changé d’avis… ». Mes phrases sont saccadées, mais en même temps, les informations sortent rapidement. Je n’avais pas parlé à mon père du retour de la maladie de Knox. J’étais tellement anéanti par son départ, et je me sentais si impuissante pour lui venir en aide. Mon père sait cependant que Knox a été hospitalisé pendant deux ans, alors que nous étions tout juste ado, mon meilleur ami ayant 11 ans à l’époque quand il a commencé à suivre ce lourd traitement à l’hôpital. Il se souvient sûrement très bien du souci que je me faisais à l’époque pour celui que j’ai toujours considéré comme mon frère, mon meilleur ami, celui avec qui j’ai grandi. Tous les jours, en rentrant du collège, je demandais à mon père ou à ma mère de m’amener à l’hôpital pour lui rendre visite. Et, aujourd’hui, il en serait de même. Je serai toujours là pour lui quoi qu’il en coute. « Et toi ? Tu n’as pas l’air d’être dans un meilleur état que moi ? » je lâche alors que je daigne afin poser mon regard dans le sien.
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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyMer 17 Fév 2021 - 21:23

You're hurting too, but I need you, I do


1er février, 20h30

Won't you come and won't you stay? Please, stay. Oh, please, stay. Won’t you come and won't you stay? One day, just one day

Andrew devait bien l’admettre, c’était une sensation assez particulière que de voir sa fille chez lui. La dernière fois qu’il s’était retrouvé dans une situation similaire, son chez lui n’avait pas tout à fait la même forme. Leur maison familiale à Brisbane était grande, pleine de vie. Si McKullan avait pu s’offrir une maison en revenant à Brisbane, elle n’avait certainement pas le cachet - ni le nombre de m2 - de la maison d’enfance de Mia. Un salon et une cuisine de taille modeste, deux chambres et une salle de bain. Il avait tout de même eu le luxe de s’offrir un jardin. Mais tout n’avait plus la même saveur. Il vivait seul. Et même s’il avait tenté de remplir les espaces avec quelques cadres photo et des plantes, tout était terriblement vide et silencieux. Encore plus depuis qu’il avait rencontré Bonnie. Encore plus depuis qu’il avait rencontré Jax. Si les décorations comblaient tant bien que mal le vide de la maison, le trou béant dans la poitrine d’Andrew, lui peinait à se refermer. Peut-être que sa fille, ce soir là, saurait l’apaiser. « Tu as quelque chose de fort ? ». Andrew hocha doucement la tête, ne relevant pas la proposition. Sa petite fille n’était plus une si petite fille, au final. Tout en s’affairant à la découpe de ses légumes, il réfléchit à quelle bouteille il va bien pouvoir sortir du placard. Il avait un très bon rhum, du genre qu’on sortait en soirée avec des invités de marque pour épater la galerie, mais il n’était pas certain que ce soit ce dont ils avaient besoin ce soir. Continuant à faire mentalement l’inventaire des bouteilles qui trônaient chez lui, il demanda à sa fille comment elle allait. Il avait un peu peur de la réponse, à vrai dire. Mia ne serait pas venue ici si elle n’avait pas quelque chose sur le coeur, ou tout du moins, quelque chose d’important à lui dire. « Je reviens de l’hôpital ». Le couteau d’Andrew s’arrête quelques instants, il pense savoir où la conversation va mener, et il n’aime pas forcément beaucoup ça. Par contre, les mots de sa fille avaient l’avantage de savoir ce qu'il allait sortir comme alcool. Il se pencha sous le plan de travail, attrapant une bouteille de vodka à moitié vide et deux verres à shot. « Tu es au courant pour Pete ? Il a failli y passer… Si Molly n’était pas arrivée à temps… ». Andrew serra les dents, se concentrant pour remplir les verres. C’était plus fort que lui, ce nom lui vrillait les tympans et lui perçait le crâne. Il poussa le verre devant sa fille. Ils auraient bien besoin de ça, si cette conversation était amenée à durer. « Tess’ m’a dit, oui ». Il laissa un blanc, hésitant à dire ce qu’il pensait franchement. Mais plus il observait Mia, et plus il savait que ce soir, elle n’avait pas besoin de conseils mal avisés ou d’entendre l’avis de son croûton de père. Non, ce soir, elle avait besoin de son papa, celui qui écoutait d’une oreille attentive et qui caressait ses cheveux pour l’apaiser. « Je suis désolé pour lui. Et pour sa famille. Pour Tess’, surtout. C’est la conséquence malheureuse de trop de mauvais choix de sa part mais…J’espère qu’il ira mieux et qu’il réussira à se soigner ». Si Andrew n’appréciait aucunement Pete, il devait bien admettre qu’il espérait que le gamin se remette sur pied. Pour son bien, et celui de Tessa, aussi. Andrew avala son verre de vodka cul-sec, avant de retourner à sa découpe pour le repas du soir. Il écouta Mia lui parler de Knox. « Knox…merde… », répéta simplement Andrew. Il se souvenait plutôt très bien de lui. Des soirées qu’il avait passé avec Mia, allongés sur son lit, une encyclopédie à la main ou des flyers qu’Andrew avait ramené du travail. Pour qu’elle puisse se documenter, comprendre, la maladie de son ami. Ca n’avait pas été chose aisée, et deux ans durant, Andrew et Mary avaient souvent dû consolé leur fille. Il se souvenait aussi très bien des visites à l’hôpital, quand elles étaient autorisées. Des petits cadeaux qu’ils avaient acheté au petit. Il ne savait quel comportement adopter aujourd’hui avec sa fille. Elle n’avait très certainement plus besoin de comprendre, mais sûrement d’être rassurée. Andrew glissa sa main sur celle de sa fille, serrant tendrement ses doigts dans les siens. « Je suis sûr que tout va bien se passer. Il a toujours été un battant, tu sais. Il s’en est toujours sorti. Et tu sais, avec les technologies, aujourd’hui… ».  Andrew n’était plus médecin mais il avait toujours eu le goût de s’intéresser aux sciences, et il savait que les avancées dans ce domaine étaient nombreuses. Alors, il essayait de ne pas se faire de soucis pour Knox. « Tu voudras que je t’emmène le voir ? ». Comme au bon vieux temps, s’empêcha t-il d’ajouter.

Et puis, Mia finit par poser la question qu’il n’était pas certain d’avoir envie d’entendre. Parce que ça voulait dire qu’il devait y répondre. Comment allait-il ? Il n’en savait rien, à vrai dire. Andrew se retourna quelques instants pour lâcher les aliments dans la poêle déjà chaude. Le crépitement lui permit de gagner quelques secondes. Puis il se retourna vers Mia, ne sachant pas trop par où commencer. Est-ce qu’il devait parler du bar ? De Lawrence ? De Maxine ? Il savait que ça ne servirait à rien, à part perdre la dorure qui commençait à peine à réapparaître sur son mince blason. Alors il préféra aller directement aux évènements de la journée. « J’ai vu Jax. Ça s’est…plutôt bien passé ? ». Alors, si ça s’était si bien passé, pourquoi est-ce que tout au fond de lui, il se sentait si mal ? Andrew pianota quelques instants sur le plan de travail. « Je suis content qu’il ait accepté de me parler, déjà. J’avais peur qu’il…J’avais peur ». Légère pause, il voulait tenter d’expliquer au mieux ce qu’il avait ressenti lors de cette entrevue. « Je suis content de voir qu’il a réussi à avoir une bonne famille. Aimante. Ca a l’air d’être un gars bien ». Mais. Il y avait toujours un mais. Pendant toutes ces années de recherche, Andrew s’était toujours promis que peu importe l’issue, il l’accepterait. Et pourtant, il avait la fâcheuse impression que la boucle n’était pas bouclée. « Mais je sais pas…je crois que ça me fout le cafard que toute cette quête se termine comme ça, sans espoir qu’il veuille de moi ». La dernière pièce du puzzle avait fini par trouver son emplacement, mais quelqu’un en avait raboté les coins et elle n’était pas tout à fait à sa place. Et Andrew ne savait plus quoi faire pour que cet espace vide soit comblé.

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyVen 19 Fév 2021 - 23:25

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Cette maison ne ressemble pas à celle dans laquelle j’ai grandi. Elle en est loin, la superficie d’abord, les souvenirs surtout. Pourtant, je sens que mon père tente de recréer un peu cette atmosphère avec les cadres photos entreposés sur son buffet. Comme s’il cherchait à recoller progressivement les pièces d’un puzzle défait bien trop vite. Et peut-être que ce soir, en venant lui rendre visite, j’apportais une pièce de plus. Parce que dans cette maison d’enfance, il y avait les souvenirs, ceux, nombreux, partagés ensemble. Chaque recoin de cette maison, dans laquelle ma mère vivait toujours, avait son histoire, son souvenir. A chaque fois que je m’y rendais, des tonnes de flash de mon enfance me revenaient. Et à chaque fois, c’est un arrière-goût amer qui les accompagnaient. Parce que chaque souvenir avait été brisé par son départ, parce qu’ils faisaient plus de mal quand je savais, surtout les quelques jours après son départ, que ce ne serait plus pareil. Qu’il ne reviendrait plus et que tous ces souvenirs étaient désormais réduits à néant. Mais surtout, cette complicité qui nous unissait ne serait plus jamais la même. Voilà ce qui était le plus difficile au fond. Les souvenirs resteraient toujours gravés en nous. Mais parviendrons-nous à en reconstruire de nouveau ? Aussi beau ? Aussi merveilleux ? Arriverons-nous à repartir de zéro, ou de poursuivre là où tout s’est arrêté ? C’est ce que j’espère au fond. Ce que j’espère de tout cœur depuis quinze ans, depuis le jour où il est parti. Parce que j’ai toujours eu espoir au fond. Et ce soir, c’est donc un énorme pas en avant. Pour moi. Une occasion pour lui de recoller les pièces du puzzle…

Je m’installe alors qu’il s’affère à préparer son dîner et maintenant le nôtre, m’étant invité à l’improviste. Même si l’appétit n’est pas au rendez-vous. Non ce que je cherche surtout c’est le réconfort de mon père et de ce shot de vodka qu’il me sers alors que je lui dis revenir de l’hôpital, d’avoir vu Pete, cet ami d’enfance qui a fait un coma éthylique et pour qui je m’inquiète… beaucoup « Tess’ m’a dit, oui ». Je sais que mon père ne porte pas Pete dans son cœur après ce qu’il a pu lui balancer à la figure, et notamment cette vérité sur son fils qu’il recherchait depuis des années. Pourtant, j’espère qu’il laissera l’éventuelle rancœur qu’il a à son encontre. Parce que, pour ma part, après avoir eu mon ami sur son lit d’hôpital, la rancœur s’est totalement évaporée « Je suis désolé pour lui. Et pour sa famille. Pour Tess’ surtout. C’est la conséquence malheureuse de trop de mauvais choix de sa part mais… J’espère qu’il ira mieux et qu’il réussira à se soigner ». J’attrape ce verre de vodka que je descends d’une traite, non sans grimacer. Mais ça aide à mieux passer toutes ces images qui me reviennent en tête « Je m’en veux… De ne pas avoir vu plus tôt qu’il allait mal. De lui avoir envoyé des horreurs à la figure. Il n’avait pas besoin de ça… j’ai l’impression que je suis un peu coupable de ce qu’il lui est arrivé… ». Je ravale un peu, car je sens que je pourrais finir par flancher. Oui, la culpabilité est là, la culpabilité est grande. Et j’espère aussi qu’il va s’en sortir. Dans tous les cas, il est certain que je ne l’abandonnerai pas. Que je le soutiendrai, quelque soit sa décision. Parce que cela n’était semble-t-il pas suffisant, je fais part aussi à mon père de l’hospitalisation de Knox. « Knox…merde… » J’acquiesce d’un petit signe de tête. Ma mine est décomposée, triste, inquiète… Et je sens alors les doigts de mon père glisser sur ma main pour la serrer dans la sienne… pour me rassurer. Mon regard vient alors trouver le sien « Je suis sûr que tout va bien se passer. Il a toujours été un battant, tu sais. Il s’en est toujours sorti. Et tu sais, avec les technologies, aujourd’hui… ». Mes doigts resserrent les siens alors qu’une larme finie par s’échapper. Si bien des fois, si bien à chaque fois de nos rencontres, je m’étais interdit de les laisser dévaler mes joues, cette fois, cette infime larme coulera et parcourra le chemin qu’elle souhaite. « Je suis effrayée… Je me souviens bien trop de la première fois… Et, adulte, les choses sont bien plus compliquées pour en guérir ». Parce que cette fois j’ai fait les recherches seules, sans les nombreuses encyclopédies apportées par mon père pour m’expliquer ce qu’était que la leucémie. Je veux croire que Knox s’en sortira, je crois en lui, en sa capacité de se battre. Et je ne flancherai pas devant lui, je ne lui montrerai pas mon inquiétude. Mais là, devant mon père, j’en étais incapable. « Tu voudras que je t’emmène le voir ? ». Un pincement au cœur. Voilà ce que je ressens dans cette proposition anodine et pourtant qui n’aurait plus lieu d’être désormais. Car je ne suis plus l’enfant de onze ans qu’il accompagnait voir son meilleur ami tous les soirs après l’école. Je suis surprise et un peu prise au dépourvue par sa proposition. J’hausse les épaules « Je pense que parfois, j’en aurai sûrement besoin… ». Je ne l’avoue qu’à demi-mot, mais en réalité, la présence de mon père pourrait être réconfortante. Surtout quand il sera bien trop dur de quitter la chambre d’hôpital de mon meilleur ami, surtout lorsque ce sera les jours où, il ne se sentira pas bien et que ce sera difficile à supporter…

Il n’y a pas que moi qui semble aller mal ce soir. Je le vois sur le visage de mon père. J’ai l’impression qu’au fil de nos rencontres, il va de plus en plus mal. Et cela commence à m’inquiéter… « J’ai vu Jax. Ca s’est…plutôt bien passé ? ». Mon regard se relève sur lui, surprise encore une fois. « Tu… as été le voir ? », je demande alors, comme si j’ai besoin qu’il me le redise une deuxième fois pour être sûre que j’ai bien compris. « Je suis content qu’il ait accepté de me parler, déjà. J’avais peur qu’il… J’avais peur ». Mon regard est interrogateur, même si je pense saisir ce qu’il entend par là. Je ne l’interromps pas pour autant « Je suis content de voir qu’il a réussi à avoir une bonne famille. Aimante. Ça a l’air d’être un gars bien » « Il l’est ». Je sors alors immédiatement. Parce que je n’ai plus aucun doute là-dessus. Et que je veux que mon père soit convaincu de ça. « Jax est plus qu’un gars bien. Il est juste, il est réfléchi… il est d’un calme déconcertant. A l’écoute et surtout, il sait pardonner… » Chose que je suis incapable de faire, c’est là où, lui et moi, sommes totalement différent. Et je sais que désormais, l’avoir à mes côtés, va aussi m’aider personnellement. Pourtant, si Jax et moi finissons par nous rapprocher, mon père ne peut pas en dire autant avec lui « Mais je sais pas… je crois que ça me fout le cafard que toute cette quête se termine comme ça, sans espoir qu’il veuille de moi ». Je ressens alors la tristesse de mon père dans ses paroles. Alors cette fois, c’est à moi de le rassurer. C’est à moi de venir attraper sa main pour l’inciter à me regarder droit dans les yeux « J’ai espoir… » je souffle alors. Je resserre un peu plus mon emprise sur sa main « J’ai espoir parce que Jax sait pardonner, bien plus qu’on ne le pense. Il a été catégorique avec moi. Et finalement, notre relation est entrain de prendre un tournant qu’on n’aurait jamais pensé possible lui et moi. Alors, il faudra le temps, c’est certain. Mais j’ai espoir papa ». Parce que, même si je ne le dirai pas, j’ai envie que cela fonctionne. Ce soir, je n’ai plus envie d’avoir de rancœur. Je la laisse de côté. Parce que la vie est bien trop courte…  Mon accident, Peter, Knox… Tout ça en est la preuve.

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyMar 23 Fév 2021 - 21:54

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1er février, 20h30

Won't you come and won't you stay? Please, stay. Oh, please, stay. Won’t you come and won't you stay? One day, just one day

Andrew ne pouvait s’empêcher d’observer sa fille. Il y avait quelque chose d’anodin, une atmosphère, une aura si particulière qui encadrait cette rencontre. Voir sa fille ici, c’était inespéré pour le vieux McKullan. Il en avait souvent rêvé, seul dans ses vieux motels, avec Geo. Il avait souvent imaginé qu’un jour, sa fille débarquerait dans l’encadrement de la porte du bar où ils mataient un bar de foot. Tous les gars du coin se seraient retournés vers elle, et Andrew aurait pris un malin plaisir à leur faire tourner les yeux en sens inverse. Mais aujourd’hui, elle était là. Chez lui. Sur son tabouret. Entouré de ses cadres photos. Il aurait voulu la serrer dans ses bras, lui dire à quel point il était heureux. Prendre mille photos pour immortaliser le moment. Mais c’était encore trop tôt. Alors, comme ils savaient si bien le faire, ils préfèrent commencer à parler. Parler sans s’arrêter, aidés par l’alcool qu’il avait versé généreusement dans les verres. Il ne sait pas s’il est prêt à tout entendre, à tout digérer. Mais ce soir là, il est prêt à endosser son rôle de père. Pour la première fois depuis longtemps.

Forcément, le sujet de Pete est ramené sur le tapis. Il savait qu’il était important pour Mia aussi, tout comme il l’était pour Tess’, et il ne pouvait pas ignorer leur inquiétude respective. Même si une partie de lui-même ne pouvait s’empêcher de détester le gamin pour tout ce qu’il avait rouvert, comme blessure. Mais pour Mia, il choisit de ravaler sa fierté mal placée. « Je m’en veux… De ne pas avoir vu plus tôt qu’il allait mal. De lui avoir envoyé des horreurs à la figure. Il n’avait pas besoin de ça… j’ai l’impression que je suis un peu coupable de ce qu’il lui est arrivé… ». Andrew leva les yeux vers sa fille. Combien de fois il avait entendu cette phrase. Que ce soit de la bouche de sa propre fille, lorsqu’elle passait des heures à parler de ses problèmes entre amies. Ou quand il recevait une famille, à l’hôpital, et que les parents se rongeaient les ongles à l’idée d’avoir trop laissé une situation qui aurait pu dégénérer. Ce sentiment de culpabilité, il ne le connaissait lui-même que trop bien. C’était de sa faute, s’il avait perdu son travail, des décennies auparavant. Il observa quelques instants Mia, cherchant les mots justes. Il glissa sa main sur la joue de sa fille, dans un geste de tendresse, la forçant à relever la tête vers lui. Il caressa quelques instants sa joue de son pouce. « Je t’interdis de penser que tu es coupable de quoi que ce soit. Lui seul était en capacité de décider, ou non, de boire. Tu ne pouvais pas deviner dans quel état d’esprit il était. Tout ce que tu peux faire maintenant, c’est être là pour lui, du mieux que tu puisses ». Il laissa tomber sa main, reprenant la préparation du repas. Il eut un léger sourire, un peu triste. « Et puis qu’est-ce que je devrais dire ? Je n’ai pas eu des mots tendres envers lui non plus ». Loin de là. Peut-être avait-il été plus violent que sa fille. Au fond, peut-être que c’était ce dont Pete avait eu besoin. La violence des mots. De la part de sa soeur, de son amie. D’inconnus. Pour qu’il touche le fond et reparte sur des bases plus solides. Mais il se garda bien de dire tout cela à Mia. Il avait encore trop de rancoeur contre le garçon pour être trop gentil envers lui. Pas ce soir. « Ca ira, Mia, d’accord ? ». C’était tout ce qu’il pouvait dire, tout ce qui réussirait à sortir de sa bouche au sujet de Pete.

Mia évoqua alors un autre sujet. Knox, qui lui aussi était à l’hôpital. Andrew en fut profondément touché, parce qu’il connaissait le petit tout aussi bien que sa propre fille. Comme il l’avait fait des lustres auparavant, il tenta de rassurer sa fille comme il le put. Mais Mia n’était plus si petite, ce n’était plus la petite princesse fragile qu’il avait connu auparavant. Les mots de son vieux père ne faisaient que poser un pansement ridicule sur une plaie bien trop profonde. « Je suis effrayée… Je me souviens bien trop de la première fois… Et, adulte, les choses sont bien plus compliquées pour en guérir ». Andrew hocha doucement la tête. Il comprenait son ressenti. Il aurait voulu prendre sa place, le temps que ça passe. Le temps que tout aille mieux. Lui enlever ce poids qu’elle avait sur les épaules, le prendre pour lui, pour qu’elle puisse respirer. Mais c’était impossible. Là encore, il ne put que promettre. « Tout va bien se passer, Mia, je te le promets ». Ses promesses ne valaient sûrement plus rien, aux yeux de sa fille. Mais c’était tout ce qu’il pouvait lui offrir pour le moment, et il espérait que ce serait suffisant. Il lui proposa tout de fois de l’amener voir Know, si elle le voulait. Il vit l’étonnement dans ses yeux. « Je pense que parfois, j’en aurai sûrement besoin… ». Il hocha la tête, indiquant que c’était acté pour lui. Cela serait sûrement étonnant. Peut-être même que Knox trouverait ça étrange. Que Mia et Andrew ne seraient pas à l’aise. Mais ça lui tenait à coeur, d’être là pour elle.

Andrew en vint à parler de ce qu’il avait sur le coeur, même si ce n’était pas facile. Tout était si compliqué à expliquer, il avait l’impression d’avoir une tornade au creux du ventre, au creux du coeur. Que la tempête faisait rage dans son cerveau. Alors il resta sobre. Expliquant qu’il avait vu Jax. « Tu… as été le voir ? ». Il baissa la tête, penaud, comme un enfant pris en plein vol de sucettes sur l’étalage d’un marchand. « Je sais que tu m’avais dis que ce n’était pas une bonne idée…Mais j’ai pas pu m’en empêcher… ». Il continua, essayant de dépeindre ce qu’il avait ressenti. Qu’il avait l’impression que c’était un gars bien. Mia ne fit que confirmer ce qu’il avait vu. Quant à sa capacité à pardonner, il avait quand même des doutes. Doutes dont il fit part à Mia. « J’ai espoir…J’ai espoir parce que Jax sait pardonner, bien plus qu’on ne le pense. Il a été catégorique avec moi. Et finalement, notre relation est entrain de prendre un tournant qu’on n’aurait jamais pensé possible lui et moi. Alors, il faudra le temps, c’est certain. Mais j’ai espoir papa ». Leurs deux mains s’entrelacent, Andrew baisse la tête, essayant de canaliser ce qu’il ressent. De trouver les mots justes. « Je serai patient. Je lui laisserai le temps qu’il faudra. Je n’insisterai pas. Mais si tu savais comme j’en crève d’envie. De passer des week-end avec lui, d’apprendre à le connaître, de savoir ce qu’il aime. Ce qu’il fait ». Il eut un petit sourire, illuminant son visage si triste depuis le début de la conversation. « Et puis, j’ai vu Virgil…J’ai pas pu m’empêcher de l’imaginer avec Bonnie. Tu les imagines, tous les deux, dessiner dans le salon ? ». Les images fantomatiques des deux enfants dansant ensemble main dans la main défilèrent devant ses yeux. Il ne pouvait rêver mieux, et attendrait le temps qu'il faudra.

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyVen 26 Fév 2021 - 12:07

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La rancœur est laissée de côté, le passé derrière moi ce soir. Parce que tout ce dont j’ai besoin c’est du réconfort de mon père, quand je sens que je suis incapable de faire face aux deux nouvelles qui me sont tombées dessus aujourd’hui. Il n’y a pas eu d’hésitation quand j’ai pris la direction de sa maison et, maintenant, face à lui, et dans ce petit cocon qu’il semble s’être construit, je me sens déjà un peu plus apaisée. Apaisée mais toujours inquiète quand l’image de Pete sur son lit d’hôpital, quand son appel à l’aide, lui qui n’a jamais fait ça auparavant, ne cesse de me revenir. Je me sens coupable parce que je ne l’ai pas aidé. Moi qui prétends pourtant être son ami, qui prétend bien le connaitre depuis presque toujours. Je n’en suis plus tant persuadée quand je suis passée à côté de son mal être, que je n’ai pas vu les signes avant-coureurs ou du moins, que ces derniers ne m’ont pas plus inquiété que ça…  La culpabilité est grande, mon père le sent bien et sa main vient caresser ma joue, m’incitant à relever mon regard sur lui « Je t’interdis de penser que tu es coupable de quoi que ce soit. Lui seul était en capacité de décider, ou non, de boire. Tu ne pouvais pas deviner dans quel état d’esprit il était. Tout ce que tu peux maintenant, c’est être là pour lui, du mieux que tu puisses ». J’acquiesce doucement, je lui ai promis, je ne le lâcherai pas, je ne le lâcherai plus. Plus jamais. Une larme finit par rouler sur ma joue, que je viens rattraper de justesse avant qu’elle ne s’écrase sur le plan de travail. « Et puis qu’est-ce que je devrais dire ? Je n’ai pas eu des mots tendres envers lui non plus ». Nous en avions tous eu, sur le coup de la colère. Colère provoquée par Pete quand il n’a pas été capable de dire que ça n’allait pas, seul moyen de défense qu’il a trouvé face à nos accusations sur ses agissements. Alors finalement, oui, nous étions peut-être tous autant coupable, tout comme lui l’était du fait de ses choix de se renfermer sur lui-même et de ne pas accepter les nombreuses mains tendues. « Ça ira, Mia, d’accord ? » « Je l’espère… » Parce que le chemin va être long pour Pete.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, Knox aussi se trouve sur un lit d’hôpital du fait de sa leucémie qui est revenue. Je suis inquiète, évidemment, quand je sais que la guérison est bien plus difficile à l’âge adulte que lorsqu’il était enfant « Tout va bien se passer, Mia, je te le promets ». Mon père a ses mots rassurants et je m’y raccroche. Parce qu’il n’y a désormais que l’espoir. L’espoir que tout se passe bien, que malgré les épreuves qui l’attendent sur le chemin de la guérison, il s’en sorte comme la première fois. Chaque jour, là aussi, je ne manquerai pas de lui rendre visite, comme lorsque j’étais gamine. Mon père a cette proposition étonnante, celle de venir avec moi pour aller voir Knox. Et sans vraiment réfléchir, j’accepte parce que je me sens démunie et que son soutien me rassurera… Comme il m’a toujours aidé la première fois, où certaines visites ont été plus difficiles à vivre que d’autres.

Visiblement, mon père a aussi vécu son lot d’émotions aujourd’hui. Une raison qui m’étonne car je ne m’attendais pas à ça… Il a été rendre visite à Jax. Ce fils biologique abandonné trente cinq ans plus tôt, fils qu’il a recherché pendant quinze ans. En vain. « Je sais que tu m’avais dit que ce n’était pas une bonne idée… Mais j’ai pas pu m’en empêcher ». Ma surprise est brève quand je comprends aussi qu’il n’ai pas pu tenir plus longtemps avant d’aller à sa rencontre. C’est certain, il avait des choses à lui dire, et Jax tout autant. Alors, au final, c’est peut-être un mal pour un bien que celle-ci ait eu lieu « C’était nécessaire… Autant pour toi… Mais autant pour lui aussi ». Je me souviens de ma discussion avec Jax quelques jours plus tôt, qui ne savait plus ce dont il avait envie : rencontrer ce père biologique qu’il haïssait ou ne jamais avoir à faire à lui ? Mais il y a une sensation d’inachevé pour mon père, après une traque qui a duré plus d’une dizaine d’année, où il a laissé tout derrière lui dans l’espoir de le retrouver. Maintenant que cela était enfin arrivé, il avait peur de ne plus avoir d’autres possibilités avec lui, de ne pas pouvoir se rapprocher de lui comme il l’espérait tant… Alors, je le rassure à mon tour. Parce que j’ai espoir, parce que j’ai envie de croire qu’un jour ou l’autre, ils parviendront peut-être à nouer quelque chose. Comme je suis entrain de construire ce lien si particulier avec Jax, un lien que je n’aurai jamais cru possible de nouer. « Je serai patient. Je lui laisserai le temps qu’il faudra. Je n’insisterai pas. Mais si tu savais comme j’en crève d’envie. De passer des week-ends avec lui, d’apprendre à le connaitre, de savoir ce qu’il aime. Ce qu’il fait ». je vois son visage s’illuminait et c’est à ce moment que je réalise à quel point l’amour de mon père est grand pour ses enfants… A quel point, j’ai aussi de la chance d’avoir un père comme lui, malgré tout… « Et puis, j’ai vu Virgil… J’ai pas pu m’empêcher de l’imaginer avec Bonnie. Tu les imagines, tous les deux, dessiner dans le salon ? ». Alors, machinalement, je tourne la tête vers le salon et revient ensuite poser mon regard sur lui « Ce serait beau, à voir en effet… Comme avoir ton fils et ta fille réunit ». Parce que je sais que ce serait son rêve ultime, de voir ses deux enfants réunis dans la même pièce, pour qui il préparerait un repas, animé par les éclats de rire et les discussions. Je me décide à descendre du tabouret sur lequel je suis assise depuis mon arrivée, et à faire le tour du comptoir pour le rejoindre « Je peux t’aider à faire quelque chose ? », je demande après m’être lavée les mains. Je tends alors ma main pour qu’il me donne le couteau qu’il tient pour finir la découpe des légumes. Je reste silencieuse quelques instants en m’afférant à la tâche « Ça me manque… » Je commence alors sans quitter ce que je fais des yeux « Ces moments-là avec toi… Cette complicité qu’on avait. Ça me manque… » je répète inlassablement alors que je suis entrain de vivre un de ces moments avec lui. Celui-ci me fait du bien mais, j’ai envie de bien plus. Mon regard ne s’est toujours pas posé sur lui « J’ai peur qu’on n’arrive pas à retrouver cette relation si fusionnelle qu’on avait. J’ai peur que quelque chose soit brisé indéfiniment entre nous… » Malgré la volonté des deux côtés, j’ai peur que certaines choses ne se reconstruisent pas du fait des blessures bien trop profondes, celles qu’il a tracé depuis son départ… Je tremble, sans m’en rendre compte, le poids des mots bien trop durs à prononcer malgré tout. Je laisse retomber le couteau sur la planche, m’essuyant d’un revers de main les larmes qui s’échappent encore, tentant de me ressaisir. Mais, ce soir, le rideau tombe et je n’ai plus envie de prétendre que j’arrive à faire face à tout ça…

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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyDim 28 Fév 2021 - 21:56

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1er février, 20h30

Won't you come and won't you stay? Please, stay. Oh, please, stay. Won’t you come and won't you stay? One day, just one day

La conversation sur Pete laissait Andrew perplexe, tout au fond de lui. Plus il avait parlé avec sa fille, et plus il s’était rendu compte que Mia s’en voulait terriblement pour tous les mots qu’elle avait pu dire avec Pete. Il avait beau lui dire que tout irait bien, l’espace d’un instant, il n’en était pas si sûr. Quelles étaient leurs responsabilités respectives dans l’accident de Pete ? Andrew l’avait aussi un peu cherché. Il l’avait sûrement poussé à bout. S’il ne l’avait jamais vu dans la chambre de Tess’ ce jour-là, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé. S’il ne l’avait pas croisé par la suite, peut-être qu’il n’aurait pas eu son accident. Il était bien placé pour savoir que ça ne servait à rien de ressasser le passé, d’aller chercher des explications là où il n’y en avait pas. D’essayer de savoir ce qu’il se serait passé si. Tout ce qu’il savait, c’est qu’ils se faisaient du mal à penser tout ça. Mais au plus profond de lui, il s’en voulait horriblement. Peut-être que s’il en avait l’occasion, un jour, il irait voir Pete. Parce qu’au fond, peut-être qu’il aurait dû le remercier. C’était grâce à lui qu’il avait pu voir Jax. Qu’il avait pu retrouver son fils. En attendant, il ne pouvait qu’espérer. Espérer qu’il aille mieux, qu’il se remette sur pieds. Pour Tess’. Pour Mia. Pour tous ses proches. Et pour lui-même, pour qu’il ne soit plus qu’un fantôme errant sans but.

Après avoir évoqué le sujet de Knox, les deux McKullan en vinrent à parler de Jax. Le sujet était encore compliqué pour Andrew. Il avait du mal à réaliser qu’il avait vu son fils, celui qu’il avait chercher pendant autant de temps, à des milliers de kilomètres de là. Il ne savait pas trop quoi en penser. Il avait l’impression d’être toujours brisé à l’intérieur, comme une vitre qui aurait explosé en des millions de minuscules particules de verre. « C’était nécessaire… Autant pour toi… Mais autant pour lui aussi ». Andrew hocha doucement la tête, sans rien répondre pour autant. C’est ce qu’il essayait de se répéter. Qu’il n’avait pas fait ça pour rien. Qu’il avait entamé une certaine forme de guérison. Savoir qui était son fils était mieux que de rester dans l’ignorance. Il avait achevé une quête qui avait duré bien trop longtemps et qui avait brisé bien trop de vies, y compris la sienne. Et pourtant…pourtant toujours ce goût d’inachevé. Comme si tout n’était pas terminé. Ou comme si tout n’avait pas vraiment commencé. Il essaya d’expliquer à Mia son ressenti. Qu’il lui laisserait du temps, mais qu’il avait envie de passer du temps avec lui. Et avec son fils. « Ce serait beau, à voir en effet… Comme avoir ton fils et ta fille réunit ». La gorge d’Andrew se noua un peu plus, il ne releva pas les yeux vers sa fille, se concentrant sur sa tâche. « J’y ai souvent pensé quand j’étais loin, tu sais, Mia. Vous avoir tous les deux avec moi. J’aurais été le plus heureux des hommes, à ce moment là…». Mais tout ça n’était qu’un songe. Une vulgaire chimère de plus. Il songea à son carnet, qu’il gardait dans le coin d'un tiroir. Un jour, il trouverait le bon moment - et le courage - de le montrer à sa fille. Et peut-être à son fils, maintenant. Ainsi ils comprendraient peut-être. Auraient-ils au moins un aperçu de ce qu’il avait traversé.

Mia s’approcha alors de lui, pour l’aider à cuisiner. Ils ne dirent rien pendant quelques instants. Andrew était plongé dans ses propres pensées, dans ses propres démons. Il aurait voulu lui parler de Tessa. Et puis de Maxine. Mais il ne pouvait pas, il ne devait pas. Pas maintenant. Pas maintenant qu’il avait récupéré un peu sa place de père. Elle lui en aurait voulu à tout jamais. Mais Mia brisa le silence avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit. « Ça me manque…Ces moments-là avec toi… Cette complicité qu’on avait. Ça me manque…J’ai peur qu’on n’arrive pas à retrouver cette relation si fusionnelle qu’on avait. J’ai peur que quelque chose soit brisé indéfiniment entre nous… ». Face à ces mots, la gorge d’Andrew se serra d’autant plus. La vitre qu’il avait à l’intérieur de lui éclata en d’autant plus de morceaux. Il posa lui aussi son couteau, la main tremblante. « Ca me manque aussi, Mia ». Il marqua une légère pause, observant les yeux de sa fille qui laissaient couler quelques larmes. « S’il y a bien quelque chose qui m’a hanté tous les jours depuis que je suis parti, c’est de t’avoir perdu à tout jamais, Mia…J’ai peur d’être parti trop loin et de t’avoir perdue en chemin ». Les yeux humides, il glissa une main sur celle de sa fille. « Mia… ». Et puis il ne put s’en empêcher. Jusque là, leurs retrouvailles étaient toujours restées sobres. Jamais trop de contact. Mais Andrew ne pouvait plus. Il glissa une main dans le dos de sa fille, l’attirant tout contre lui. Il l’encercla de ses deux bras, l’embrassant sur le haut du crâne, respirant l’odeur de ses cheveux, comme il le faisait lorsqu’elle était plus jeune. Il la serra si fort contre lui, comme s’il essayait de rattraper toutes ces années perdues. « Je ne sais pas si je pourrais un jour réparer ce que j’ai brisé, mais je vais essayer…Ce dont je suis certain, c’est que je n’ai jamais cessé de t’aimer et que je t’aimerais jusqu’à la fin de mes jours. Tu as toujours été et tu seras toujours la première pensée que j’ai le matin, la dernière que j’ai en me couchant. Tu seras toujours la raison qui fait que je reste éveillé tard le soir ». Il marqua une légère pause, presque essoufflé par ce qu’il venait de dire. « Je t’aime à en crever, Mia. Je donnerais ma vie pour toi ». Sa voix se brisa, il laissa les larmes couler sur son visage. Il avait déjà dit ces mots quelques jours plus tôt, à quelqu’un qui n’en avait probablement rien à cirer. Mais cette fois, il avait besoin de les dire à sa fille. Il avait besoin qu’elle sache.


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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyJeu 4 Mar 2021 - 7:30

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Mon père sait. Il a passé des années à le chercher, il a parcouru des milliers de kilomètres pour le retrouver. Pour finalement se rendre compte que, durant tout ce temps, son fils était dans la même ville que lui. Alors, bien sûr, lorsque Pete lui a appris la nouvelle, d’une manière qui, certes, aurait pu être mieux, et qu’il m’a confronté pour en savoir un petit peu plus, il a décidé rapidement d’aller à sa rencontre. Il n’aura fallu que de quelques jours pour qu’il décide d’aller rencontrer Jax, ce fils qu’il n’a jamais eu, hormis le jour de sa naissance… Qu’il a laissé partir, et que je sais, désormais, à contre cœur. Je lui ai déconseillé de le faire, parce que je craignais que cela se passe mal, mais aussi parce que Jax avait toujours été catégorique sur sa volonté de renouer avec ses parents biologiques. Avec nos parents. Mais il semblerait toutefois que la rencontre se soit plutôt bien déroulée. Pourtant mon père a cette sensation d’inachevé. Surtout après avoir passé plus de quinze ans à sa recherche. Sûrement parce que ces retrouvailles n’ont duré qu’une poignée de minutes et qu’il sait que, désormais, il n’aura peut-être plus aucun contact avec Jax. Car ce dernier, même s’il a accepté cette rencontre, même s’il m’a même avoué avoir besoin de rencontre notre père pour lui dire ce qu’il avait sur le cœur, reste catégorique sur le fait qu’il ne voudra jamais renouer avec lui… C’est compréhensible. D’un côté, comme de l’autre. Alors, à défaut, mon père s’imagine Virgil et Bonnie dans la même pièce, comme je sais bien qu’il m’imagine Jax et moi réuni « J’y ai souvent pensé quand j’étais loin, tu sais, Mia. Vous avoir tous les deux avec moi. J’aurais été le plus heureux des hommes, à ce moment-là… ».  Cela n’a rien d’étonnant. Pas quand je connais mon père depuis toujours, qu’il a toujours eu cet esprit de famille, même s’il a merdé en quittant le cocon familial quinze ans plus tôt. Mais je sais aussi désormais que ce choix qu’il a fait était dans l’unique but de nous réunir… Jax et moi. Alors, j’acquiesce d’un signe de tête avant de finalement faire le tour du comptoir pour lui proposer mon aide.

Je m’attelle à la découpe des légumes à mon tour et un silence s’installe. Un silence que je finis par briser quand j’avoue à mon père que ce genre de moments partagés me manque, que notre complicité me manque. Je lui fais part de mes doutes, ceux qui me poussent à dire qu’on ne parviendra peut-être jamais à renouer parce que quelque chose est définitivement brisé entre nous. La confiance, sûrement, de mon côté. Quand j’ai peur d’apprendre du jour au lendemain qu’il est reparti. Parce que, cette crainte, je l’aurai toujours au fond de moi. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise.  Je tremble alors, le poids des mots que j’ai osé dire enfin, ce courage que je n’ai pas eu jusque-là. De lui avouer qu’il me manquait… « Ca me manque aussi, Mia ». Je tourne enfin la tête vers lui, plongeant mon regard dans le sien. « S’il y a bien quelque chose qui m’a hanté tous les jours depuis que je suis parti, c’est de t’avoir perdu à tout jamais, Mia… J’ai peur d’être parti trop loin et de t’avoir perdue en chemin ». C’est ce que je pensais aussi. Je pensais qu’il n’y aurait plus aucune possibilité pour lui de se racheter, même s’il revenait. Je pensais ne ressentir que de la haine à son égard, alors que, ce qui me tue le plus lorsque je suis en sa présence, et que j’ai ces mots à son égard, lui balançant à la figure tout ce que je peux lui reprocher, c’est de ressentir au fond de moi cet amour éternel pour lui. Cet amour qui fait qu’à l’intérieur de moi, je suis tiraillée entre l’envie de le détester et l’envie de laisser toute cette rancœur derrière moi pour retrouver notre complicité abandonnée. Je lutte sans cesse, refoulant ce sentiment partagé, et surtout cet amour que j’aurai à tout jamais. Mais ce soir, si jusqu’à présent, c’est ainsi que j’avais agi, il s’avère que je n’en ai plus la force. Je n’ai plus la force de me battre contre moi-même. Alors, lorsqu’il glisse sa main sur la mienne, que son autre vient dans mon dos pour m’attirer à lui, je ne me débats pas. Pas cette fois, contrairement à ce jour de septembre où j’ai appris son retour. Où il a tenté cette étreinte, que je ne lui ai pas offerte en retour, me débattant à la place. Mais cette fois, c’est différent. Je sens ses bras m’encercler et je me sens propulser des années en arrière. Où cela avait pour effet de me faire sentir en sécurité et apaiser. C’est exactement ce que je ressens à ce moment même, alors qu’il dépose un baiser sur le haut de ma tête. Je redeviens cette petite fille… sa petite fille. Alors, à mon tour, mes bras viennent se nouer autour de sa taille, ma tête se posant contre son torse. Je resserre mon étreinte aussi quand lui en fait de même « Je ne sais pas si je pourrais un jour réparer ce que j’ai brisé, mais je vais essayer… Ce dont je suis certain, c’est que je n’ai jamais cessé de t’aimer et que je t’aimerais jusqu’à la fin de mes jours. Tu as toujours été et tu seras toujours la première pensée que j’ai le matin, la dernière que j’ai en me couchant. Tu seras toujours la raison qui fait que je reste éveillé tard le soir ».   Alors à mon tour, et pour une fois, enfin, je viens à dire ce que j’ai au fond de moi, à mon père « Je n’ai jamais cessé non plus papa… Malgré la haine, la rancœur, le mal que j’ai pu ressentir. J’ai toujours gardé espoir… Espoir que tu finisses par réapparaitre sur le pas de la porte de ma chambre… A m’attendre après la fin d’un de mes cours à l’université… Ou au détour d’une de ces ruelles à Mexico… » parce que ce n’était pas lui qui s’y était présenté, mais Geo… « Je n’ai jamais cessé de vouloir ton retour, malgré tout. Et quand tu es enfin revenu… au fond… j’étais soulagée ». C’est la première fois que je l’avoue à voix haute, que j’ose lui dire. Les larmes roulent sur mes joues au fil des mots et je suis incapable de quitter les bras réconfortants de mon père. Peut-être aussi que cette position me permet d’éviter son regard et ainsi arriver plus facilement à dire ce que j’ai sur le cœur. « Je t’aime à en crever, Mia. Je donnerais ma vie pour toi ». Je sens la voix de mon père se briser. C’est alors à ce moment que je décide de me détacher un peu. Non pas pour quitter ses bras, mais pour affronter son regard. Ma main vient alors se poser délicatement sur sa joue, alors qu’avec mon pouce j’essuie ses larmes. Un petit sourire apparait sur le coin de mes lèvres « Je le sais » je murmure alors. Les rôles s’inversent quand c’est moi qui, finalement, vient à le réconforter un peu. Il y a cette hésitation, ma gorge se nouant davantage « Je t’aime aussi papa ». Mon regard vient plonger dans le sien avant que je me réfugie à nouveau dans ses bras. J’ai enfin le courage de prononcer ces trois petits mots, des mots que je n’ai plus prononcés depuis des années.

Après quelques secondes encore à rester dans les bras l’un de l’autre, je finis par me détacher, définitivement cette fois, essuyant les dernières larmes résistantes d’un revers de main sur mes joues « Bon, aller, j’ai faim, le repas ne va pas se faire tout seul ». Je ris doucement et termine de découper les légumes pour qu’on puisse enfin les mettre à cuire.  


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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptyMer 10 Mar 2021 - 22:22

You're hurting too, but I need you, I do


1er février, 20h30

Won't you come and won't you stay? Please, stay. Oh, please, stay. Won’t you come and won't you stay? One day, just one day

A cette heure qui commençait à se faire tardive, debout dans sa cuisine, sa fille à ses côtés, Andrew commençait à cerner et à comprendre qu’il n’aurait jamais dû partir de Brisbane. Il était parti pour fuir, fuir ses responsabilités, fuir son ex-femme qui l’avait profondément trahi et qui ne le comprenait pas, fuir sa fille qui n’aurait pas compris. Parce qu’elle ne savait tout simplement pas le mal et la culpabilité qui rongeaient le coeur de son père depuis tant d’années. Elle ignorait presque tout du passé de ses parents. Du fait qu’elle aurait pu - qu’elle avait eu - un frère. Alors il avait été plus simple pour Andrew de partir. De s’éloigner. De ne plus être proches de ceux qui contribuaient à lui ronger les os et à percer son âme. Rester auprès d’eux, c’était continuer à perpétuer ce mensonge. Continuer à faire comme si leur fils n’avait jamais existé. Et ça le tuait lentement. Il avait toujours réussi à penser qu’il avait bien fait de partir à la recherche de son fils. Tout le monde lui avait dit, à un moment ou à un autre. Geo. Maxine. Qu’il n’aurait pas supporté rester une seconde de plus dans une maison qui se noyait sous les faux-semblants et les non dits. Parce qu’il n’aurait pas pu soutenir le regard de sa fille un instant de plus. Mais maintenant qu’il était là, avec Mia, il se rendait petit à petit compte que finalement, ça n’avait pas été un si bonne idée que ça. Qu’il aurait dû rester. Lui parler. Lui expliquer pourquoi il allait mal. Lui expliquer pourquoi il avait besoin de prendre du temps pour lui. Pour se ressourcer, pour essayer de comprendre. En partant, il s’était plus perdu que retrouvé. Et il avait surtout perdu sa fille. Il savait pertinemment qu’il mettrait probablement des années à retrouver la confiance de Mia. Probablement le même nombre d’années que le temps où il avait été absent. Quinze longues années qui s’étaient écoulées de manière lente, et à la fois si rapide. Comme du sable qui aurait coulé dans un sablier. Mais il n’avait pas envie d’attendre quinze ans. Pas cette fois. Parce que c’était trop long, trop douloureux. Il avait besoin de sa fille. Il avait besoin qu’elle sache qu’il était là pour elle, dans n’importe quel moment, n’importe quelle situation. Il voulait qu’elle sache à quel point elle comptait pour lui.

Alors il décida que c’était le moment de lui faire part de tout cela, parce qu’il voyait bien qu’elle était autant bouleversée que lui. Et comme à chaque fois, comme quand elle était petite et qu’elle revenait de l’école, cartable branlant sur le dos, il avait envie de la serrer dans ses bras. Il avait appris à repérer les moindres petits gestes de Mia : le menton qui tremblait lorsqu’elle se retenait de verser quelques larmes, ses yeux qui papillonnaient bien trop vite. Alors il la serra tout contre lui. Retrouvant l’espace d’un instant cette sensation oubliée depuis bien trop longtemps. Une bouffée d’air frais. Une forme de délivrance. « Je n’ai jamais cessé non plus papa… Malgré la haine, la rancœur, le mal que j’ai pu ressentir. J’ai toujours gardé espoir… Espoir que tu finisses par réapparaitre sur le pas de la porte de ma chambre… A m’attendre après la fin d’un de mes cours à l’université… Ou au détour d’une de ces ruelles à Mexico…Je n’ai jamais cessé de vouloir ton retour, malgré tout. Et quand tu es enfin revenu… au fond… j’étais soulagée ». Andrew ne dit rien. Il ne dit rien parce qu’il n’y avait rien à dire. Il voulait juste prendre le temps de s’imprégner des mots de sa fille. De se rendre compte qu’elle avait encore confiance en lui, ne serait-ce qu’un peu. Et qu’elle l’avait toujours aimé et attendu. Alors il la serra simplement plus fort contre lui. Lui disant qu’il l’aimait plus que tout. « Je t’aime aussi papa ». Là encore, une phrase qui ne nécessite pas de réponse. Juste beaucoup de tendresse et de soulagement. Sa fille était revenue auprès de lui. Le vieux McKullan, fatigué par la vie, usé par ses tourments, avait peut-être enfin trouver l’apaisement, et cet apaisement avait des cheveux dorés comme les blés.

*

Andrew et Mia avaient terminé de dîner. Ils s’étaient installés sur le canapé, pour parler de tout et de rien, regardant une émission télévisée stupide en parallèle. Andrew, bien qu’apaisé, avait quelque chose qui lui trottait dans la tête depuis qu’il avait eu cette longue conversation avec Mia quelques instants plus tôt. Alors, sans prévenir sa fille, il se leva simplement du canapé pour aller ouvrir le tiroir du buffet. « J’ai quelque chose pour toi », dit-il simplement. Tiroir ouvert, il hésita longuement. Il avait envie de le faire depuis un moment déjà. A Noël. Mais ça n’avait jamais été le bon moment. Ce soir, il sentait que quelque chose s’était ouvert. Une porte entrebâillée, avec un peu de lumière. Il récupéra l’objet en question au fond du tiroir, revenant s’installer au côté de sa fille. Il déposa le vieux carnet sur la table basse. Usé jusqu’à la corde, comme son propriétaire, le cuir était élimé et avait perdu sa couleur vive d’antan. Mais c’était son carnet. Tout ce qu’il avait écrit lorsqu’il n’était pas là. « Tu n’es pas obligé de lire maintenant. Mais je voudrais que tu l’emmènes avec toi, pendant un temps. Que tu le lises quand tu te sentes prête ». Il baissa légèrement les yeux, triturant ses mains. « Je veux que tu en prennes soin. Je veux que ton…Que ton frère le lise aussi, quand il le voudra ». La gorge nouée, les mots étaient difficilement sortis de sa gorge. Il se souvenait de chaque mot, chaque lettre qu’il avait inscrit dans ce carnet. Des moindres tâches qui avaient parsemées le papier. C’était une partie de sa vie, et il voulait le partager avec celle qui était toute sa vie.


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Message(#)You're hurting too, but i need you, i do (Andrew & Mia #4) EmptySam 13 Mar 2021 - 19:18

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Les mots étaient enfin sortis, les mots que j’ai retenus pendant des années, que je jugeais inutile de penser, ceux que j’avais enfouie au plus profond de moi, pensant ne plus avoir à les réutiliser. Des mots que je mourrais d’envie pourtant d’exprimer mais qui m’était impossible de le faire. Car il avait été absent. Il n’était plus à mes côtés. Que ces mots, même s’ils avaient passés la barrière de mes lèvres ne se seraient heurtés qu’aux murs de ma chambre d’adolescente… Quinze ans, où ces mots ont été prisonniers, enfermés dans un coin de mon cœur et de mon esprit à double tour, quand j’étais même incapable de les coucher sur un bout de papier. Cette échappatoire, cette passion que j’ai eu très tôt d’écrire. Une passion qu’il m’a donnée, comme cet amour pour les livres, pour les histoires… Tout venait de lui. Tout comme cette habitude qui ne m’a jamais quitté d’avoir un carnet qui me suivait partout, et qui me suit encore partout, afin de pouvoir y écrire à l’intérieur, à chaque instant, qu’importe l’endroit où je me trouve. Même perdu au milieu de nulle part, s’il y a bien quelque chose qui ne me quitte jamais, que j’amène toujours avec moi, c’est bien ce petit objet. Il a son importance. Cette habitude n’est pas anodine quand il m’a offert mon premier carnet alors que j’avais huit ans. Qu’il ait toujours fait en sorte que j’en ai un d’avance, pour ne jamais me retrouver à court. Même avec son départ, où j’aurai pu abandonner cet amour pour l’écriture, comme j’aurai pu abandonner mon amour pour lui, je ne l’ai pas fait. Non l’écriture m’a sauvé, quand, durant un an, j’ai été incapable d’exprimer mes sentiments, d’accepter de ressentir cette absence bien trop lourde à porter pour une adolescente de quinze ans. Mais jamais je n’ai réussi à écrire ce qu’au fond de moi, je ressentais. L’abandon, je l’ai écrit, la déception, je l’ai écrite, la douleur, je l’ai écrite… L’amour pour lui, je m’y suis refusée…

Repenser à cette douleur fait mal. Mais pouvoir enfin extérioriser ses sentiments, cet amour trop longtemps enfoui me fait un bien fou. Quand dans ses bras, j’arrive à lui dire enfin ce que j’ai sur le cœur depuis tant d’années et que je sens son étreinte se resserrer sur moi. Quand le Je t’aime papa, sort enfin, incapable de lui dire les fois où j’ai pu l’avoir à l’autre bout du fil alors que l’envie était présente. Ce soir, tous mes maux semblent s’apaiser, tout comme les siens, alors que je reste encore dans ses bras réconfortants et savoure l’instant, espérant qu’il ne serait pas le dernier…

***
Après le dîner, mon père et moi sommes installés dans le canapé, regardant la télévision tout en discutant de tout et de rien. Un moment là aussi retrouvé, un moment simple partagé, me replongeant dans nos vieux souvenirs. Je regarde mon père se lever du canapé, le suivant du regard « J’ai quelque chose pour toi ». Il y a une hésitation dans ses gestes et puis, de ce tiroir, il en sort un objet que je distingue mal de loin. Jusqu’à qu’il dépose cet objet sur la table basse et que mon regard vienne se poser sur celui-ci. Un carnet. Un carnet usé par le temps dont je viens, curieuse, effleurer du bout des doigts la couverture. Un geste qui dure quelques secondes avant que je ne retire ma main et écoute mon père sans pour autant quitter l’objet des yeux « Tu n’es pas obligé de lire maintenant. Mais je voudrais que tu l’emmènes avec toi, pendant un temps. Que tu le lises quand tu te sentes prêtes ». Mon regard se tourne alors sur mon père, mon expression est neutre, peut-être un peu intriguée « Je veux que tu en prennes soin. Je veux que ton… Que ton frère le lise aussi, quand il le voudra ». Je sens la difficulté qu’il a à sortir les mots. Je tourne les yeux vers le carnet, puis vers lui à nouveau. Ma main vient se poser sur la sienne, que je serre un peu plus fort « Je le ferai Papa… », cela valait autant pour lire son carnet que pour en prendre soin. Mon regard dans le sien, un regard enfin apaisée après des années de haine, je m’approche alors pour venir nouer mes bras autour du cou de mon père et être celle qui, cette fois, lui offre une étreinte, le serrant un peu plus fort avant de déposer un baiser sur sa joue et prendre congé. Je prends alors avec moi ce carnet, que je glisse dans mon sac, à côté du mien. Je lui promets de revenir bientôt le voir et sur ces mots, je quitte cette maison dont, désormais, je n’aurai pu peur de franchir le pas de la porte…

THE END


electric bird.

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