| (JILLER) Burning for you in the cold night |
| | (#)Ven 8 Jan 2021 - 0:02 | |
| Je me demandais parfois si c’était une connerie. Si on faisait une connerie, nous les deux gamins en train de fuir Brisbane pour éviter le départ pour Londres de Jill. On a pris la voiture et on est parti et pourtant son départ me semble toujours inévitable. Mais aujourd’hui je croie dur comme fer à la possibilité que la fuite serait réussie, pouvait durer, l’inévitable devrait attendre. Parce que j’avais décidé d’ignorer la possibilité du retour. On était passé chez moi pour prendre des affaires, emportant deux sacs bien remplis. Jill n’avait rien emmené avec elle aussi on était parti comme on avait pu.
Cet hôtel est miteux au bord de l’autoroute, mais ça nous évite de dépenser trop d’argent et de se faire remarquer. Personne ne va venir nous chercher ici et personne ne va regarder deux fois un couple de jeunes. Ces quelques jours sont passés vite à vrai dire. Seules les nuits sont longues. Parce qu’on a décidé de partager une chambre et que dès que la nuit tombe, on se retrouve dans ce lit, rien que tous les deux.
Ce n’est pas la première fois qu’on dort ensemble. Pourtant cette fois j’ai l’impression que c’est différent. Parce que les fois où on s’était retrouvé à deux dans un lit avaient été dues à des soirées trop arrosées à nos corps se mêlant le temps d’une nuit pour s’oublier au petit matin, retrouvant notre amitié pleine de défis. Non, cette fois le jeu me semble loin, la situation plus sérieuse. On a fugué ensemble, comme si le reste du monde n’importait plus et pour la première fois je me dis qu’on a peut être une chance. Une chance de plus.
Sa présence dans le lit rend l’atmosphère irrespirable et je me bats avec l’envie de coller mon corps au sien et de céder au désir que j’ai pour elle, désir avec lequel elle est en train de jouer je le sais bien.
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| | | | (#)Sam 9 Jan 2021 - 23:02 | |
| Ca fait plusieurs jours qu'ils sont partis de Brisbane. Plusieurs jours que Jill et Pete sillonnent les routes et s'éloignent sans vraiment savoir jusqu'où ils vont pouvoir aller. LaMcGrath est sans papiers et sans argent. Jill n'a qu'une seule envie pour le moment, ne plus jamais revoir le reste de sa famille et continuer sa fuite jusqu'à la fin de sa vie. Elle ne sait pas encore que ses jours sont comptés, que, tôt ou tard, elle finira par se retrouver à Londres avec tous les McGrath.
Une nouvelle soirée, un nouvel motel miteux. Il a tenu le défi pendant ces quelques jours. Elle est étonnée Jill, qu'ils n'aient pas craqué alors qu'ils ont passé leurs journées ensemble, mais ils tiennent le coup. Tout n'est qu'une question de jeux et de défis entre eux, ça a toujours été comme ca et ca le restera. C'est ce qu'elle se dit depuis qu'elle le connaît. Au fond, ils savent tous les deux que c'est différent, que ça va plus loin. Mais, est ce qu'ils ont vraiment le droit de parler de tout ça maintenant, alors que tout est compliqué et que leurs vies vont à mille à l'heure.
Elle est allongée sur le lit depuis de longues minutes. Apres avoir pris une douche elle a enfilé un tee-shirt de Pete, prête à aller dormir. Elle s'amuse, elle le cherche, et elle le pousse à perdre ce défi idiot qu'ils se sont lancés il y a quelques jours. "Tu crois qu'on va rester là plusieurs jours ?" Elle s'en fiche à vrai dire, tant qu'ils ne croisent aucune tête de connue elle veut bien aller n'importe où. Et puis, elle aime voyager Jill. "Je pense qu'on devrait aller dormir tôt, on sait jamais." Elle joue, trouve son regard en s’allongeant sur son lit. Elle le cherche et ce soir elle aimerait le trouver.
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| | | | (#)Dim 10 Jan 2021 - 9:01 | |
| Je ne savais pas ce qui me mettait aussi peu à l’aise. Était-ce mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine ? Ou le fait que d’imaginer sa peau nue sous ce t-shirt m’arrachait des frissons le long de ma colonne vertébrale ? Je ne savais pas mais j’étais allé prendre ma douche avant elle, tentant de penser à autre chose que son corps non loin du mien, à ses nuits qui me semblaient interminables, au énième défi que je refusais de perdre. J’étais à la fenêtre, en train de fumer une clope en boxer, quand elle était sortie de la douche simplement avec un de mes t-shirt. Elle s’allonge sur le lit et mon regard descend le long de son corps sans se cacher. Je serre les dents, je ne peux pas craquer. Car je suis au plus proche de sobre et sobre il n’y a jamais rien eu entre elle et moi. J’hausse les épaules, mon regard se posant au loin à travers la fenêtre au lieu de la regarder. « On peut, mais j’avoue que la vieille de l’accueil me fait sacrément flipper pas toi ? » Je me tourne de nouveau vers elle en riant, mais c’est là que son regard trouve le mien, et que je sens le défi derrière les mots qu’elle prononce. Mon dieu qui m’avait laissé avoir des sentiments pour ce démon. Pourtant j’entre dans le jeu, moins à l’aise que d’habitude pourtant. « Je vois qu’en fait hors des soirées, Madame est une grand-mère. Tu m’avais caché ce côté de ta personnalité. Ou tu dis ça juste parce que t’as froid et que tu veux te blottir contre moi ? » Je provoque moqueur mais après avoir écrasé mon mégot dans le cendrier, je viens me glisser sous la couette à côté d’elle, me mettant sur le dos pour ne pas la regarder les bras croisés pour soulever ma tête. Je suis au plus loin d’elle dans le lit pourtant et mon regard refuse de croiser le sien à présent. Je ne craquerai pas.
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| | | | (#)Dim 10 Jan 2021 - 11:19 | |
| Le voyage est long, et pourtant, elle ne voit pas le temps passer. C’est certainement ce mélange de stresse et d’adrénaline. Comme si leur temps était compté, comme si tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Parce que c’est le cas. Parce qu’elle sait au fond d’elle qu’un jour tout finira par s’arrêter et elle n’aura pas d’autre choix que de rejoindre Londres. Mais elle n’y pense pas ce soir, tout ce à quoi elle pense la McGrath, c’est à Pete et à ce stupide défi qu’ils se sont lancés et qu’elle n’a pas vraiment envie qu’il tienne. Elle veut qu’il craque, et elle finira par avoir ce dont elle a besoin. Ils pourraient s’amuser, profiter de ces jours de liberté ensemble mais il se bloque Pete, et elle ne comprend pas pourquoi, elle ne veut pas comprendre pourquoi il a l’air d’être tiraillé de l’intérieur de jeune homme. “Terrifiante, il vaut mieux qu’on reste caché ici sans bouger le plus longtemps possible.” Ils savent aussi bien l’un que l’autre que Jill ne survivrait pas une journée sans manger ni boire de café. Mais c’est le jeu, et ils pourraient rester dans cette chambre jusqu’à ce qu’il ne craque.
Elle se met sur le lit et ne lâche pas ses yeux quand il ose la regarder. Mais il l’évite, il s’éloigne, et ça l’amuse beaucoup la McGrath. Elle ne sait pas ce qu’il cherche, ce qu’il évite. Il en a envie, comme toujours, alors pourquoi il continue de lutter encore et encore ? Il a déjà perdu ce défi il y des années de ça. “C’est toi le plus vieux. Et tu sors pas de la chambre non plus quand je suis là.” Elle hausse les épaules. Ils n’ont pas grand chose à faire à l’extérieur, et il ne se passe rien de plus quand ils restent dans un lit finalement. “Devine.” Elle penche la tête sur le côté, séductrice au possible. Il s’allonge dans le lit, le plus loin possible d’elle. Ce qu’il n’a pas l’air de comprendre, c’est que Jill ne veut pas s’imposer de barrières ni de distance. Elle ne craquera pas avant lui, c’est toujours Pete qui fait le premier pas, qui perd le jeu. Elle glisse à son tour sous la couette avant de passer au dessus de lui en posant un genoux de chaque côté de son ventre. “Toi t’as pas froid ?” Elle le cherche du regard, il fait nuit dehors et elle ne compte pas sortir d’ici. Elle compte le garder coincé sous ses jambes jusqu’à ce qu’ils craquent tous les deux, parce que si le jeune homme craque elle le suivra dans la chute. “Qu’est ce que tu veux ?” Est ce que ce n’est vraiment qu’un jeu, ou est ce qu’il ne veut pas être proche d’elle quand ils n’ont pas d’alcool dans le sang ?
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| | | | (#)Mer 13 Jan 2021 - 23:42 | |
| J’aimerais pouvoir rester caché dans ce lit avec elle jusqu’à la fin de temps. Bon j’aurais sûrement besoin d’alcool et de café et de clopes, mais si j’avais tout ça, j’aurais pu me contenter de journées dans ce lit. Pendant un bon moment, ça j’en étais persuadé. Pourtant je la fuis comme je peux dans cette chambre et je la vois que ça l’amuse, elle le sait la Mcgrath et elle me provoque et me séduit et je dois me retenir de ne pas craquer, de ne pas l’embrasser, de ne pas lui enlever ce t-shirt.
Non j’ai pas froid. J’ai trop chaud. Je sens une colère sourde monter contre moi-même alors qu’elle passe au-dessus de moi, qu’elle se retrouve à califourchon sur mon corps et que je ne peux pas m’échapper et que je suis bien trop conscient qu’elle porte mon t-shirt, et qu’il remonte dangereusement le long de ses cuisses. « Non je n’ai pas froid. » Je plante mon regard dans le sien, la voix dénuée d’émotions. Mais c’est cette absence qui en vérité révèle qu’il y en a bien trop, que je me bats avec moi-même. Mes mains sont toujours sous ma tête et là, la question me prend de court. Je cherche quelque chose dans son regard qui me dira ce qu’elle veut entendre. Je le sais en vérité. Il me suffirait de répondre « toi. » et ça serait la vérité et je craquerais encore, et elle comme moi passerait une bonne soirée.
Sauf qu’on est loin de Brisbane, je suis loin d’être saoul malgré les quelques bières de toute à l’heure. Il n’y a pas Matt, ce n’est plus un défi dans le dos de son frère. Pour moi ce moment veut dire quelque chose. Pour elle non. Et je me rends compte alors qu’un peu de cette colère est dirigée contre elle, parce qu’elle joue sans voir, parce qu’elle ne voit pas derrière mon air indifférent et mes sourires moqueurs, parce que mes sentiments sont là, trop présents et que je les ignore depuis longtemps. « Non. » Je n’y crois pas moi-même au mot qui sort de ma bouche, à l’absence de sourire sur mon visage. « Je répondrais pas à cette question. » Je lui lance avec défi, la voix un peu trop amère, je me force pourtant à tenter de retrouver cet air moqueur. Sans succès. Je viens attraper ses hanches et je la fais basculer, inversant nos positions. J’en ai assez de ce jeu où je perds constamment, assez des sentiments qui se sont créés malgré moi. Ce n’est pas de sa faute à Jill. Elle ne voit pas comme toujours. Mais elle sait ce qu’elle fait. Je suis au-dessus d’elle, entre ses jambes et mon regard est plus sombre alors que mes deux mains viennent se poser de chaque côté de sa tête. « Toi, qu’est ce que tu veux ? » Que ce soit elle qui craque cette fois.
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| | | | (#)Jeu 14 Jan 2021 - 15:01 | |
| Il est froid et elle ne comprend pas pourquoi. Elle ne fait qu’être comme d’habitude, elle est comme elle l’a toujours été et elle joue aux jeux qui caractérisent leur relation depuis qu’ils se sont rencontrés. Elle se retrouve assise sur lui, cherche tous les angles qu’elle peut trouver pour qu’il craque en premier parce que c’est à lui de craquer. Jill ne perd pas, elle ne perd jamais. Elle souffle, il n’a pas froid. Pourtant il est aussi glacial qu’un iceberg. Elle n’a pas envie de se prendre la tête, elle n’est pas partie, elle n’a pas fuit avec lui pour qu’il fasse la gueule. Elle reste souriante quelques secondes, elle garde ses yeux ancrés dans ceux de Pete tant qu’il n’évite plus son regard. “Dommage.” Elle est toujours joueuse, elle cherche
Il lui dit non, et elle hausse un sourcil. Ca n’a pas de sens de répondre non à cette question, mais la suite de sa réponse est bien plus cohérente. Elle penche la tête légèrement sur le côté et finit sous lui avant même de s’en rendre compte. Et elle a moins l’impression de jouer à cet instant, elle se sent coincée avant même qu’il ne pose sa question. Elle ne sait pas ce qu’elle veut Jill, elle ne l’a jamais su et elle n’avouera rien tant que lui ne l’aura pas fait. Il sait comment il fonctionne, et il sait qu’elle ne répondra pas. “Plus rien là.” Parce qu’elle a juste envie de s’échapper, de fuir ses responsabilités comme elle sait si bien le faire. C’est à son tour d’éviter le regard du jeune homme pour trouver une issue. Il ne tient pas ses mains, alors elle les utilise pour le faire basculer seule sur le côté et se relever. Elle a besoin d’une cigarette, elle a besoin de sortir avant qu’il ne se décide à poser d’autres questions. Elle enfile un jean et un sweat et en moins d’une minute elle est dehors. “Je reviens” Ou peut-être que non. Elle pourrait toujours s’enfuir et prendre une voiture, faire du stop ou en voler une sur la route pour éviter cette conversation.
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| | | | (#)Jeu 14 Jan 2021 - 18:39 | |
| Je sais pas d’où vient la colère. Contre elle, contre moi-même. Contre ces sentiments que j’ai envie d’effacer, qui m'empêchent de profiter de cette nuit dans ses bras, qui ne voudra rien dire encore une fois. Je suis trop froid, elle s’en rend compte et j’aimerais pouvoir ne pas réagir ainsi, profiter de son corps brulant sur le mien, mais j’en suis incapable, pas ce soir.
J’aurais pas dû c’était une connerie. Je le sens au moment où elle annonce qu’elle ne veut plus rien. Elle ne m’a rien promis. Ce n’est rien, ce qu’il y a entre nous. Je devrais le savoir que ce n’est qu’un jeu de plus, je devrais l’accepter. Elle me repousse sur le côté et je ne cherche pas à résister retombant sur le lit alors qu’elle fuit. Le problème c’est qu’on est pareil elle et moi. On réagit de la même façon. On sera toujours deux petits cons passant leur temps à fuir. Elle se rhabille et je pourrais dire quelque chose mais je ne dis rien, je me contente de la regarder partir avant de soupirer, ma tête retombant sur l’oreiller. Je ne sais pas quoi dire ou quoi faire. J’ai agi comme un con, je déteste les prises de tête, déteste les embrouilles inutiles quand on aurait pu juste passer une nouvelle nuit ensemble, nos corps liés le temps d’un moment qu’on oublierait bien vite jusqu’au prochain. Son amitié compte trop à mes yeux pour que je la fasse foirer avec ses sentiments qui n’ont pas d’importance. Je m’habille, enfilant un jean et un t-shirt et un pull et je me décide à la rejoindre. J’arrive lentement derrière elle m’allumant une clope. « Désolé. » Je tire sur la cigarette. Je ne sais pas quoi dire. Je me force à retrouver un air léger, à prétendre que tout va toujours bien. « Tu sais que tu me piques mes cartes là. Normalement c’est moi qui ait le monopole de la fuite. » Je lance une pique en même temps, parce que je ne sais pas m’en empêcher. Mais malgré tout j’essaye de retrouver mon sourire. « Allez on oublie. » J’ai pas envie d’oublier. Mon ton est un peu trop léger. Je voulais qu’elle réponde à la question. Elle le ferra pas.
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| | | | (#)Jeu 14 Jan 2021 - 21:45 | |
| Elle s’échappe d’entre ses bras. Elle ne veut pas répondre, il ne veut pas répondre non plus. Ils risquent d’aller loin tous les deux de cette manière. Jill cherche une issue, la cigarette semble être la meilleure option. Elle hésiterait presque à partir sur la route avec des inconnus pour éviter d’être mise face au mur, face à l’évidence avec Pete. Elle le sait, au fond d’elle, que ça va plus loin qu’un jeu entre eux, mais il faudrait qu’elle se l’avoue, et ça, ce n’est pas gagné. Elle pensait qu’ils allaient s’amuser, vivre chaque jour comme si c’était le dernier, mais c’est bien plus compliqué que ça, bien plus compliqué que quand ils étaient tous les deux à Brisbane, bourrés pendant les soirées étudiantes.
Elle s’habille, s’échappe et reste seule seulement quelques minutes à l’extérieur. Pete la rejoint, et il a changé de visage. Il tente de cacher ses émotions, de cacher ses mots derrière des blagues et un sourire mais elle n’est pas dupe la McGrath, même si elle s’amuse à lui faire croire le contraire. Quelque chose n’allait pas quand ils étaient tous les deux dans ce lit, quelque chose était étrange et elle n’a pas envie d’avoir à faire à un Pete froid comme quelques minutes auparavant. “Désolé pour quoi ?” Pour avoir enfin été sérieux ? Pour avoir voulu d’une conversation sérieuse ? Conversation qu’ils auraient dû avoir depuis des mois, voir des années déjà. “Je fuis avec bien plus de classe que toi.” Bien évidemment qu’ils recommencent à jouer et à se taquiner, parce que c’est bien plus simple pour les deux cons égocentriques de faire comme ça et de ne rien changer à leurs petites habitudes. Mais ce soir c’est différent, ce soir il va se passer quelque chose qui les fera avancer. “On oublie quoi ?” C’est elle qui relance les questions, et c’est inattendu. “T’étais froid et je déteste ça.” Elle est honnête Jill, toujours. “Je retourne pas dans cette chambre tant que je ne saurai pas pourquoi.” Et il sait qu’elle est capable de rester dehors, dans le froid, pendant des heures juste pour avoir ce qu’elle veut.
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| | | | (#)Jeu 14 Jan 2021 - 22:31 | |
| Je ne m’explique pas. J’aimerais lui dire que je suis désolé pour sa fuite, pour ma froideur, pour ce moment simple gaché parce que je voulais plus. J’en étais incapable. Je préfère de loin retrouver mon sourire, tenter une pique, fuir, juste d’une façon différente de la sienne. Pourtant elle relance les questions et cette fois je la regarde surpris, ne m’y attendant pas.
Je soupire. “J’ai envie d’une bière.” Il n’y en a pas. Je me renforgne. “Ca sert à rien on va s’embrouiller pour rien.” J’élude la question, je ne veux pas avouer la suite. Je prend la direction de la porte. “Tu vas vraiment rester dehors toute la nuit ?” La pointe de colère revient. Je me tourne de nouveau vers elle. “Allez Jill viens, on sera mieux dans le lit.” Mais elle ne bouge pas et je le vois à son air de défi qu’elle est sérieuse et je la connais trop bien pour espérer la faire bouger. Je soupire, passe une main sur mon visage. “ Qu’est ce que tu veux Jill ? Pourquoi il se passerait quelque chose ? On est pas bourrés. Il y a pas le risque de se faire choper par ton frère. Alors pourquoi ?” je suis persuadé qu’elle n’y répondra pas, mes questions sont plus rhétoriques qu’autres choses, j’enchaîne d’ailleurs immédiatement avant d’avoir le temps de penser à ce que je vais dire. “Peut être que j’en ai marre d’être un défi. Peut être que j’en ai marre d’avoir toujours l’impression de perdre.” Parce que je perdais en craquant à chaque fois, parce qu’à chaque fois elle prenait un peu plus de mon coeur et je me retrouvais un peu plus sous son charme sans pouvoir rien y faire. Je prétendais ne rien vouloir de plus, me contenter de la situation, pourtant c’était faux et cette fois, le sourire moqueur refusait de revenir sur mon visage. C’était la première fois qu’on avait une conversation sérieuse. J’étais persuadé que j’allais regretter ce que je venais d’avouer, qu’elle ne voulait rien de plus que mon étreinte sans conséquences le temps d’une nuit.
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| | | | (#)Lun 18 Jan 2021 - 23:59 | |
| Elle sait qu’à cause de cette conversation il va y avoir un tournant dans leur lien. Ce sera négatif, ou positif, mais ça ne peut pas rester comme ça. Elle ne sait pas sur quel pied danser avec lui depuis qu’elle a quitté l’aéroport. Il est bizarre, distant et froid alors qu’elle ne cherche qu’à être comme elle l’est toujours avec lui. Elle ne lui répond pas tant qu’il cherche à esquiver, elle le regarde dans les yeux, et elle attend. Elle pourrait rester des heures comme ça, sans dire quoi que ce soit. Elle lutte, ne veut pas qu’il la ramène dans la chambre tant qu’il n’aura pas répondu. Et elle sait qu’il la connait, trop bien pour ne pas remarquer qu’il n’a pas le choix et qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il réponde à la question s’il ne veut pas qu’elle finisse réellement par se barrer sans donner de nouvelles à qui que ce soit.
“Donc t’en as pas envie quand t’es pas bourré ?” Son visage reste impassible alors qu’elle continue de fumer sa cigarette bientôt terminée. Elle ne lâche pas le regard de Pete. C’est peut-être ça le problème finalement, qu’il a besoin d’alcool pour avoir envie de plus avec la McGrath. Elle essaie de comprendre en gardant des œillères. Elle ne réalisera rien tant qu’il ne demandera pas les choses clairement.
Elle ne peut s’empêcher de pouffer de rire en penchant sa tête sur le côté. “J’ai été autant ton défi que tu étais le mien.” Parce qu’ils étaient tous les deux les interdits, ils n’avaient pas le droit de toucher l’un à l’autre, et c’est ce qui rendait la chose intéressante et excitante. “Tu te sens perdant à chaque fois ?” Elle ne sait pas comment prendre ces mots, et elle choisit apparemment le mauvais angle à chaque fois puisqu’elle ne comprend pas les bonnes choses. “Je comprends rien à ce que tu racontes, je comprends pas pourquoi t’es comme ça, je fais juste comme on fait toujours d’habitude.” Il faut qu’il soit clair pour que Jill se rende enfin compte de ce qu’elle a sous les yeux.
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| | | | (#)Mar 19 Jan 2021 - 7:55 | |
| « Évidemment que j’en ai envie quand je ne suis pas bourré. » Je lève les yeux au ciel parce que ça me parait aberrant, parce que j’avais tous le temps envie d’elle, parce qu’elle entrait dans une pièce et mon monde se mettait à tournait en orbite autour d’elle. « Tu comprends pas. » Non elle ne comprend pas et je ne sais pas expliquer sans dévoiler des sentiments que je n’assume pas. Je n’arrive pas à tirer sur ma clope à peine entamée, je la laisse tomber au sol pour planter mon regard dans le sien, pour faire un pas vers elle. « Je veux pas ce qu’on a d’habitude. » Je m’emmêle en cherchant à m’expliquer, secouant la tête. « Non c’est pas ce que je veux dire. » je ne trouve pas les bons mots. Évidemment que je voulais ce qu’on avait d’habitude, j’adorais notre amitié, comme nos défis, j’adorais son corps contre le mien. J’en avais juste assez de prétendre que ce n’était qu’un jeu. Je m’avance vers elle avec frustration. « J’ai pas envie de toi seulement quand je suis bourré. J’ai pas envie de toi seulement parce que t’es un défi. » Une pause, ma mâchoire se serre, je suis près d’elle maintenant, mon regard dans le sien. Je ne peux pas dire le reste. Je ne peux pas lui dire que je lui ai demandé de ne pas partir parce que son absence m’est insupportable. Je ne peux pas lui dire que je suis amoureux d’elle depuis déjà longtemps et que ça me bouffe. Si à Brisbane, je peux me contenter d’un défi sous l’alcool, de son corps le temps d’une nuit, ici loin de tout le monde je ne supporte plus ce jeu, j’ai envie de savoir ce qu’il cache, j’ai envie d’une honnêteté que je suis incapable d’assumer, je suis terrifié à l’idée qu’elle me ramène brutalement à la réalité. Alors je n’ose pas lui dire que je l’aime, me contente d’insinuer que mes sentiments ne sont pas ceux d’un frère, ne sont pas ceux d’un type qui cherche simplement à tirer son coup lors d’une soirée trop arrosée, ne sont pas les sentiments d’un type qui joue.
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| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 0:08 | |
| Elle ne bouge pas, observe chacune de ses réactions pour comprendre ce qu’il veut et ce qu’il cherche. Elle ne comprend pas, elle ne veut pas se faire des idées, elle veut qu’il parle clairement et qu’il lui dise ce qu’il veut vraiment. Elle ne fera pas de suppositions, parce qu’elle ne veut pas se tromper. “Non je comprends pas” Et même si elle comprenait elle chercherait à lui faire dire ce qu’il veut. Parce qu’elle déteste qu’il ne soit pas clair. S’il veut quelque chose, il devrait tout faire pour l’avoir et arrêter de fuir. Elle est mal placée pour lui faire la leçon sur la fuite, et pourtant, elle pourrait quand même la faire. Fais ce que je dis pas ce que je fais. Ca pourrait être la devise de la McGrath.
Elle fronce les sourcils à nouveau, il ne veut pas ce qu’ils ont d’habitude, pourtant, c’est cette relation qui les a fait craqué de très nombreuses fois. Elle commence à comprendre, elle tente de capter son regard à chaque fois qu’il détourne le regard, même pendant une seconde. “T’as envie de quoi alors ?” DIs le Pete. Elle n’attend que ça, elle attend les mots, la demande, les questions qu’il a envie de poser mais qu’il s’interdit. “C’est que toi et moi là. Y’a personne que tu peux utiliser comme excuse.” Parce qu’il pourrait dire qu’il pense à Matt, ou même qu’il ne veut pas traumatiser Ginny, mais elle sait que tout ça est faux, qu’il ne cherche qu’à se cacher et à fuir un peu plus longtemps. Elle le sait parce qu’ils fonctionnent de la même manière. “Qu’est ce que tu perds à demander clairement ce que tu veux ?” A cet instant, il ne perdrait rien. Parce qu’ils sont dans l’euphorie du moment, que Jill n’a d’yeux que pour les personnes qui sont autour d’elle et qui s’enfuient avec elle, et parce que c’est Pete, et que Pete est une des personne les plus importante de sa vie.
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| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 7:33 | |
| Elle me pousse, questionne, son regard refusant de lâcher le mien quand je cherche pourtant désespérément à fuir le sien. Elle ne comprend pas parce qu’elle n’a jamais cherché à voir plus loin que le défi, que les nuits d’alcool. Moi, j’ai compris l’ampleur de mes sentiments en apprenant son départ et à présent qu’elle n’est pas partie, qu’elle est là, avec moi, je ne peux plus me contenter du jeu. J’ai la terrible impression que le temps est compté, que cette fois-ci c’est maintenant ou jamais. Pourtant je n’arrive pas à exprimer ma volonté et elle refuse de me laisser fuir Jill, ce qui crée une note d’espoir en moi. « Ce que je veux ? » Je répète, comme un idiot, comme si j’avais du mal à comprendre le sens de sa question. Car pour la première j’ai l’impression que si je lui dis ce que je veux, cela ne mettra pas fin à notre amitié. L’espoir s’insinue lentement, comment un combat avec ma lâcheté dans l’espoir de me faire abandonner ma tentative de fuite et d’assumer enfin clairement mes sentiments pour la jolie brune. Je suis incapable de lui dire que je l’aime, ça je le sais parfaitement. Cela reviendrait à admettre beaucoup de choses que je ne suis pas encore sûr de réellement comprendre ou d’assumer. Mais je peux assumer ce dont j’ai envie. Je fais un pas en avant, rapprochant nos corps sans pourtant la toucher. « Toi. » Je souffle, en plantant mes yeux azurs dans les siens. « C’est toi que je veux Jill. » La tension me donne l’impression que l’air est électrique, ma main se tend pour venir enrouler mon doigt autour d’une de ses boucles brunes. « Je veux un nous. » Le nous est hésitant, existe-t-il ? Il y a un nous, il y en a toujours eu un, je ne suis simplement pas sûr de sa nature, dans notre relation était à la fois compliquée et simple. Mon regard effleure ses lèvres, je me force à relâcher la bouche de ses cheveux, à faire un pas en arrière pour retrouver un peu de distance et à lui demander en tentant d’ignorer la boule d’appréhension dans mon estomac. « Et toi qu’est ce que tu veux Jill ? »
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| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 14:03 | |
| Elle reste assise sur la rambarde, cherche les yeux du jeune homme à chaque fois qu’il décide de fuir son regard. C’est un jeu, il y a toujours une histoire de jeu dans les agissements de Jill. Mais cette fois, il y a une connotation un peu plus sérieuse, beaucoup plus sérieuse même. Jill est happée par la conversation, elle veut savoir ce qui se cache derrière tous ces mystères et l’état étrange du jeune homme. Elle veut qu’il le dise, qu’il utilise les mots qu’elle a besoin d’entendre pour se rendre compte de l’ampleur de ce qu’il veut. Ils sont dans une bulle, et c’est le cas tout au long de cette fugue. Alors elle se laisse prendre au jeu, elle veut voir jusqu’où ils sont capable d’aller. Après tout, il est spécial Pete, leur relation est spéciale, et elle ne peut que se rendre à l’évidence.
Elle veut savoir ce qu’il veut, alors elle hoche la tête en le regardant s’approcher d’elle. Elle ne fait rien de plus qu’attendre qu’il parle et qu’il avoue enfin ce qu’il a sur le coeur. Elle hausse un sourcil quand il lui répond. C’est surprenant, et terriblement honnête. Elle sourit et penche légèrement la tête sur le côté. Il veut un “nous”. Elle comprend ce qu’il veut dire cette fois, et, étonnement, ça sonne comme un défi dans l’esprit de Jill. Quel est le plus grand défi que tenter d’avoir une relation plus ou moins sérieuse avec l’homme avec lequel elle a décidé de fuir et de fuguer ? Elle pince les lèvres et le laisse toucher ses cheveux sans rien dire. Elle suit le mouvement de ses mains et l’observe s’éloigner aussi vite qu’il est venu. Elle se lève, se rapproche de lui avant de sourire et de lui tourner le dos pour si diriger vers la chambre. “Je veux pas de surnom idiot, ni de trucs trop gnangnan sinon je te laisse pourrir tout seul dans la chambre d’hôtel.” Elle se tourne légèrement vers lui, il devrait comprendre qu’elle accepte sa proposition, qu’à être ici, tous les deux, elle accepte de tenter de faire évoluer ce lien qu’ils ont créé depuis des années. “Tu comptes me suivre ou tu vas dormir dehors ?”
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| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 19:57 | |
| Elle me dépasse et mon cœur plonge dans ma poitrine parce que ça y est, la sentence est tombée, elle n’a pas envie de ce nous, pas du nous que j’entends en tous cas. Je regarde dans le vide, un peu perdu soudain, cherchant déjà comment rattraper le coup, comment transformer tout ça en une bonne blague dont on rigolera demain. Pourtant sa voix retentit et je me tourne vers elle, la regardant sans réellement comprendre. Cela voulait-il dire qu’elle était d’accord ? Elle n’avait pas répondu à ma question, pas directement, mais cela voulait dire oui, non ? Comme toujours elle se moque et comme toujours mon sourire s’agrandit et soudain je comprends. Il n’en faut pas plus pour que je traverse la distance qui nous sépare, pour que je l’attrape par le bras, la tirant vers moi, l’attirant à moi, laissant mes envies prendre le dessus, mes mains attrapant son visage, mes lèvres se plaquant aux siennes dans un besoin soudain vital. Comme si les quelques jours où j’avais évité le contact de sa peau m’avaient semblé être des mois entiers, comme si soudain je ne supportais plus la distance que j’avais moi-même imposée. Je viens la plaquer contre le mur sans ménagement, pressant mon corps contre le sien, mon baiser se fait plus langoureux, rappelle l’urgence de ceux échangés juste avant que je ne la conduise à l’aéroport. Puis soudain, je me détache d’elle, brusquement, la respiration un peu plus courte, mes yeux un peu plus sombres car je la dévore du regard sans me cacher cette fois. « C’est toujours froid ou ça va la température pour toi ? » Je me moque en penchant la tête, mon cœur tambourinant dans ma poitrine. J’passe devant elle et j’entre, tentant de jouer au type indifférent mais elle sait bien que c’est faux. Mon ton est plein de sarcasme quand je m’exclame en lui tenant la porte : « Comment ça ? J’ai pas le droit de d’appeler mon poussin ? Mon canarie? Mon petit chat ? Ma chérie ? Mon petit chou ? C’est un crime contre l’humanité ce que tu me demandes tu le sais ça ? » Mon sourire se fait plus moqueur à chaque mot. Lorsque nous sommes de nouveau dans la chambre, je l’attire de nouveau vers moi, venant coller mon front contre le sien plus tendrement cette fois, ma voix n’est qu’un murmure à peine audible. « Heureusement que t’es pas restée dans cet avion. »
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| | | | | | | | (JILLER) Burning for you in the cold night |
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