Elle ne répond pas tout de suite, s’amuse de le regarder réfléchir et se poser 1000 questions à la seconde. Elle laisse le doute planer alors qu’elle se rapproche lentement de la chambre. Puis elle dit oui, à sa manière. Elle utilise des phrases détournées et des sourires pour le lui dire. Elle penche la tête et attend qu’il réagisse, qu’il comprenne. Et il comprend, il se rapproche d’elle assez rapidement et vient l’embrasser avidement. Elle se laisse faire, répond à son baiser et sourit lorsqu’il la plaque contre le mur. Il se détache, et ils ont tous les deux le souffle court, les yeux noirs de désir. Ses mains se perdent sur les joues de Jill et les siennes glissent sous son tee-shirt. “C’est un peu mieux.” Elle hausse les épaules, elle tente de tenir ses propos mais elle meurt d’envie que ça recommence. Elle le suit jusqu’à la chambre, en grimaçant à chaque surnom qu’il énonce à voix haute. “Essaye et je te laisse ici, tout seul, dans les draps froids.”

Elle entre et se retourne pour capter à nouveau son sourire et son regard. Etonnement, le jeune homme n’a jamais eu l’air aussi heureux qu’à cet instant. Elle ne le dit pas à voix haute, et elle sourit elle aussi comme une gamine. Il ferme la porte et se rapproche d’elle à nouveau pour poser son front contre celui de Jill. Yeux dans les yeux, elle pouffe de rire, elle aussi elle est heureuse de ne pas être restée dans cet avion. Elle se rapproche pour attraper ses lèvres une nouvelle fois et le mordre légèrement. “Peut-être que si tu l’avais demandé de cette manière je serais même pas entrée dans l’avion.” Un sourire en coin qui se dessine sur le visage de la McGrath. Peut-être qu’elle serait restée, peut-être pas. Le contexte est particulier, et, à ce moment là, elle pourrait lui promettre tout le bonheur du monde.

Parfois j’ai l’impression qu’elle et moi avons été faits pour entrer en collision peu importe les conséquences, notre amitié pilier inébranlable malgré tout. Nous ne serions jamais un couple normal. Pourtant ce soir, il semblerait que nous étions tous les deux prêts à essayer. A tenter de transformer cette amitié maintenant que nous étions loin de Brisbane et de ses limites. « Ca serait vraiment très cruel de ta part. » Je lui dis en riant quand elle menace de me laisser seul dans les draps froids. « En plus tu viens déjà de le faire une fois, tu te répètes ! » Je gronde, ma main se liant malgré tout à la sienne tandis qu j’ouvre la porte de la chambre, l’attirant à l’intérieur, mon front venant vite trouver le sien, ses lèvres venant mordiller les miennes.

Avec des peut être on pourrait refaire le monde. Peut être que j’aurais pu lui dire avant qu’elle ne monte dans l’avion ce que je ressentais pour elle, ce que je voulais. J’avais simplement pu lui dire que je ne voulais pas qu’elle parte, j’avais simplement pu l’embrasser comme si c’était la dernière fois. Parce que j’avais été persuadé que mes sentiments n’auraient rien changé. A présent j’avais l’impression d’être dans une dimension parallèle, une où nous étions ensembles, une où elle venait d’accepter qu’on soit plus qu’une simple amitié améliorée, plus qu’un défi.

On savait tous les deux que je n’aurais pas été capable de lui dire avant de monter dans l’avion. Que je lui disais maintenant car ce moment me semblait hors du temps, il n’y avait plus que nous. Je l’embrasse de nouveau, mes mains passant sous ses vêtements, attirant son corps au mien. « Oui mais on aurait pas fui comme Bonnie et Clyde et ça c’est quand même vachement la classe. »

Pete a l’air heureux, et ça l’amuse. Ils ont fuit tous les deux, et elle ne sait pas si cette fuite doit vraiment avoir une fin. Pour l’instant, elle se sent à sa place. Elle a bien fait de sortir de cette avion à temps, de l’avoir rejoint à la sortie de l’aéroport alors qu’il n’était pas encore parti. Elle ne regrette pas son choix, bien au contraire. Mais elle n’aurait pas supporté qu’il soit froid plus longtemps. Elle était venue pour passer de bons moments, pour profiter de lui et de son corps maintenant que personne n’était là pour les observer et les surveiller. Elle voulait qu’ils profitent de chaque seconde comme si les parents de Jill allaient débarquer d’une minute à l’autre. C’est bien ce qui pourrait arriver non ? Elle sait Jill, qu’ils sont à sa recherche, et qu’elle ne pourra pas leur échapper pour l’éternité.

En attendant qu’ils l’attrapent, elle a dit oui à Pete. Elle accepte de tenter quelque chose avec lui et c’est bien la première fois dans sa vie qu’elle accepte de faire une telle chose. Elle a besoin de voir, et, de toute façon, elle ne peut le remplacer par personne tant qu’ils sont sur la route. Ils sont seuls sur les routes pour une durée indéterminée, alors c’est le moment ou jamais d’essayer pas vrai ? “Mais je suis une personne cruelle” Leurs doigts s’enlacent, leurs lancent s’emmêlent et les baisers de Jill se font de plus en plus pressant alors que ses dents viennent attraper plusieurs fois la lèvre inférieure de Pete. “C’était à cause de toi.” Et ça restera de sa faute si elle est sortie pour fumer, pour essayer de trouver une issue alors que le jeune homme voulait l’obliger à parler de choses qu’elle ne voulait pas évoquer.

Elle laisse ses mains glisser sous ses vêtements pendant qu’elle en profite pour lui enlever son tee-shirt. Il fait bien plus chaud maintenant, ils n’ont plus besoin d’autant d’épaisseurs de tissus. Elle l’écoute parler en laissant glisser ses lèvres dans son cou. “On fait de bons Bonnie & Clyde, mais je suis sûre que tu pourrais jamais braquer une banque.” Elle pose des baisers ça et là avant de marquer la peau de Pete d’un suçon. Il est à elle non ? Elle peut donc faire ce qu’elle veut de sa peau. “Ca veut dire quoi pour toi tout ça ? Ca change quoi pour ce qu’on a l’habitude de faire ?”

On a fui comme deux gamins, fuyant toutes responsabilités, pour rester à deux un peu plus longtemps. On a pris la route.

Bien sûr qu’elle est cruelle. Elle est cruelle parce qu’elle joue avec chaque émotion qu’elle me fait ressentir, chaque baiser un peu plus intense, me rendant un peu plus accrocs à elle et à ce que nous pouvons être à présent qu’il n’y a plus d’autres contraintes. « Oh crois moi je le sais. », moqueur, mes lèvres effleurent les siennes, jouant avec notre désir, refusant de rencontrer ses lèvres. Elle est partie dehors à cause de moi et je roule des yeux, mes mains se glissant dans ses cheveux, lui faisant pencher sa tête en arrière alors que je viens embrasser son cou.

L’instant d’après je n’ai plus de t-shirt et je lui enlève les couches de vêtement qu’elle a enfilé dans sa fuite. Mes mains viennent parcourir sa peau, l’amenant contre moi, collant ma peau brulante à la sienne et c’est à son tour d’embrasser la peau de mon cou alors que je continue de parler, perdant un peu de ma concentration, un grognement de désir passant la barrière de mes lèvres.

Selon elle, si on fait de bons Bonnie et Clyde, elle ne me croit pas capable de braquer une banque. « Tu sais pas de quoi je suis capable ! » je lance fanfaron. Je pourrais ajouter qu’elle ne sait pas à quel point je serais capable d’aller loin pour elle. Je ris, mes ongles éraflant son dos alors que ses lèvres viennent marquer ma peau d’un suçon. Je suis à elle et elle est à moi. Ca en sera toujours ainsi. Parce que c’est comme ça que ça doit être.

Elle pose bien trop de questions, sur tout ce que cela veut dire et en quoi cela serait différent. Je t’aime. Je pourrais lui dire. Je pourrais l’avouer ici et maintenant. Ca serait une réponse à toutes ces questions. Pourtant je me contente de sourire, fuyant, l’embrassant pour la faire taire, la poussant sur le lit, pour arriver au-dessus d’elle. « J’pensais que tu voulais pas parler de tout ça ? » et sans lui laisser le temps de réellement répondre, mes lèvres se joignent de nouveau aux siennes, avides. J’ai déjà bien trop parlé ce soir et je ne veux pas m’ouvrir un peu plus de peur de lui montrer à quel point les sentiments sont là.