@knox baxton
- - - - - - - - - -

Tu reprenais tranquillement tes repères dans cette ville qui était maintenant tienne. Tu avais mis plusieurs années avant d’admettre que Brisbane était maintenant la maison. Même si tu avais quitté la demeure familiale au jeune âge de dix-huit ans, la maison de tes parents avait longtemps été l’endroit auquel tu referais quand on parlait de chez toi. Peu importe que ton appartement était à Perth, à Sydney ou à Brisbane – ou même que tu aies des appartements dans deux de ces villes simultanément – tu étais persuadée que la maison était et resterait éternellement cette demeure ou tu avais grandi à Torquay. Le temps avait fait son œuvre toutefois et même quand plus rien ne semblait te retenir à Brisbane en 2020, tu étais majoritairement restée dans le coin. Maintenant que tu revenais de plusieurs semaines passées aux États-Unis, tu réalisais finalement que tu n’aurais pu t’imaginer revenir ailleurs que dans cette ville. Oui, tu avais déjà hâte à la fin de semaine ou tu allais rentrée chez tes parents et finalement pouvoir les serrer dans tes bras après plus de deux mois sans les voir. Enfin entendre le rire de ton frère à nouveau et pouvoir lui souhaiter une bonne année de vive voix, même si tu étais de nombreuses semaines en retard. Mais malgré tout ça, tu n’aurais pas pu t’imaginer revenir ailleurs qu’à ce loft qui était désormais plus vivant que jamais avec la présence de Haley et de Yelahiah. Et ça avait quelque chose de réconfortant que de te sentir à nouveau à ta place quelque part, complètement.

Les rues sont toujours les mêmes bien que tu sembles les redécouvrir sous un nouvel angle alors que tu décides de sortir en fin de soirée, l’envie d’une crème glacée se faisant ressentir en cette chaude journée d’été. Tu avais proposé à Haley de venir avec toi, mais cette dernière avait décliné ton invitation pour une raison que tu avais déjà obligé. Tu étais encore sur le décalage horaire et tu avais du mal à te remettre sur le bon horaire. Donc même si tu n’avais presque pas dormi la nuit dernière, tu avais décidé de rester réveillée toute la journée, ce qui voulait dire que tu étais plus qu’épuisée au moment même ou tu errais les rues toujours bien éveillées de la ville, malgré l’heure avancée de la soirée. Il n’y a pas beaucoup de monde à la crémerie et c’est avec un cornet à la vanille enrobé de chocolat au lait que tu ressors de la petite boutique fraîche. T’es un peu dans la lune alors que tu avances sans vraiment faire attention ou tu mets les pieds. C’est d’ailleurs de justesse que tu évites une portière qui s’ouvre à quelques centimètres à peine de ton visage. Tu mets un moment avant de comprendre ce qui vient de se passer alors que ton regard croise celui du jeune homme qui sort finalement de la voiture. C’est avec surprise que tu remarques qu’il s’agit de Knox. Knox que tu n’as pas vu depuis des mois. Knox qui n’a pas la même prestance ni la même étincelle dans son regard. Knox qui semble limite mal en point. « Oh! Hey, what’s up? » Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas parler, non pas que le jeune homme soit un de tes amis proches ou quoique ce soit. Seulement un coup d’un soir vieux de plus d’un an désormais, et puis quelqu’un avec qui tu pouvais quelques soirées à boire et faire taire les démons qui te suivent depuis l’agression. « Haven’t seen you in a while, you all right? » que tu demandes, légèrement surprise de le croiser ici dans cet état.

Cela fait maintenant un mois et demi que le médecin m’a annoncé le diagnostic pour mon cancer. Un mois et demi que je me suis violemment disputé avec Mia avant de quitter l’appartement que nous avions en commun. Elle m’a envoyé un message pour Noël, elle a tenté de me recontacter plusieurs fois d’ailleurs depuis ce jour-là, mais je n’ai jamais répondu. Je n’ai pas la force de lui faire face et encore moins la force pour une énième dispute avec elle. Ce soir-là, j’ai donc fouillé dans mon téléphone pour trouver un contact que je ne connais pas énormément afin de trouver un logement et cela c’était arrêté sur Shiloh. Je l’ai rencontré à une fête d’amis en commun la blonde, on a discuté et quand j’ai fait un malaise et que j’ai commencé à vomir me trips elle m’a aidé. Alors quand j’ai eu besoin de quelqu’un pour me loger quelques jours, ou m’aider à trouver un endroit ou ‘crasher’ je l’ai appelé elle. Elle n’a pas posé trop de questions et c’était exactement ce qu’il me fallait. Seulement les semaines ont avancé, et je ne suis toujours pas retourné chez moi, vivant alors entre une nuit d’hôtel de temps en temps et ma voiture le reste du temps. J’aurais pu squatter chez des amis, aller chez ma mère, ou même ma sœur ou mon frère, mais je n’en ai pas envie. Je n’ai pas le courage de répondre aux questions, d’avouer les choses pour que les gens me regardent avec pitié.

Allongé dans ma voiture, je suis donc en train d’envoyer quelques SMS. Je dois aller bosser dans quelques heures, mais en attendant j’en profite pour me reposer. L’absence de traitements n’est pas si facile, et à part quelques anti-douleurs et la drogue que je me procure pour tenir le coup, je ne suis pas vraiment en bon état. Je suis toujours malade, toujours fatigué et j’ai l’impression que je passe bien trop de temps à dormir. Je continue cependant de dire à tous le monde que je vais bien, même si mon visage commence vraiment à se creuser et que je suis plus pâle que jamais. Sans faire vraiment attention, je finis par ouvrir ma portière, pour aller attraper quelques choses dans mon coffre mais manque de la mettre en pleine tête d’une brune. « Oh! Hey, what’s up? » Je relève la tête et il me faut quelques secondes pour la reconnaître la personne face à moi. Penny. Elle est devenue brune depuis la dernière fois que je l’ai vu. « Hey. » Que je réponds simplement en lui adressant un léger sourire. Penny et moi avions couché ensemble plusieurs fois, sans rien d’autre dernière évidemment, comme je le fais souvent. « Haven’t seen you in a while, you all right? » Je tente de me mettre un peu devant la portière de ma voiture ouverte, pour cacher la vue sur le sac de couchage qui y traine. « Yeah, it’s been a while. I’m good, how about you? » Je lui demande en retour en lui adressant un léger sourire. « You haven’t move to Hollywood to become a super star yet? » Je sais que Penny est actrice, et plutôt doué d’ailleurs des films que j’ai vu avec elle.

@knox baxton
- - - - - - - - - -

Tu ne pourrais dire pourquoi, mais alors que ton regard croise celui du blond, tu as l’impression que quelque chose cloche. Tu ne le connais pas particulièrement bien pourtant, Knox. Vous avez passé quelques nuits ensemble il y a longtemps, quand tu faisais encore ce genre de choses. Ça semble être dans une autre vie tellement ça fait longtemps que tu n’as pas été intime avec quelqu’un. Et puis après l’agression, tu l’as retrouvé quelques fois, quand tu avais besoin de boire et d’oublier. Tu n’avais jamais eu besoin de le chercher longtemps avant de le retrouver dans un bar quelconque de la ville. C’est peut-être pour cette raison d’ailleurs que tu es surprise de le croiser devant une crémerie à cette heure de la soirée, toi qui avait l’habitude de le savoir déjà dans les bars. Tu hoches la tête légèrement, simplement contente de ne pas t’être pris une porte de voiture en plein visage. « Hey. » Tu lui offres un sourire et tente de ne pas trop le dévisager alors que tu remarques les traits tirés de son visage. Ça ne fait que deux mois maximum que tu ne l’as pas vu, et pourtant il semble avoir grandement changé. Tu ne peux t’empêcher de lui demander si tout va bien, même si tu tentes de camoufler ta curiosité mal-placée. « Yeah, it’s been a while. I’m good, how about you? » Better than you que t’as envie de répondre, mais tu te pinces les lèvres et te contente de hocher légèrement la tête. « Yeah I’m doing okay, thanks. » Tu ne sais pas vraiment quoi lui dire au blond, ce n’est pas le genre d’interactions que vous êtes habitués d’avoir et puisque tu ne sais pas vraiment comment interpréter son nouveau look, tu as peur de dire quelque chose de travers. Après tout, ça ne te regarde pas. Ton regard se retourne légèrement vers la voiture du jeune homme dont la porte est demeurée ouverte et tu remarques qu’il y a des vêtements un peu partout sur le siège arrière. Tu n’en penserais rien normalement, si ce n’était du fait que les sièges étaient allongés au maximum et qu’il semblait pourtant seul dans sa voiture. Que faisait-il juste avant de sortir? Tu retournes ton regard vers Knox alors que sa voix s’élève à nouveau entre vous deux. « You haven’t move to Hollywood to become a super star yet? » Tu échappes un léger rire nerveux, les pensées toujours tournées vers ce que tu viens de remarquer. « Well funnily enough, I’m just back from a shooting in LA. But no permanent move in the cards for me yet. » Tu lui offres un sourire alors que tu sens rapidement le silence s’installer entre vous, chose qui te rend encore plus mal à l’aise de que de penser aux différentes raisons qui pourraient expliquer pourquoi Knox avait l’air de dormir dans sa voiture un samedi soir et pourquoi il a l’air si mal en point. « What about you? What’s new for you? » Tentative plus ou moins subtile pour voir s’il allait t’offrir par lui-même une explication pour la scène sous tes yeux. « I haven’t gone out in a while, you’re still being the life of the party? » Because you don’t look like it one bit, mate.

Je suis fatigué, épuisé même et l’idée de dormir dans un bon lit, sous de bonnes couvertures, avec une bonne odeur de draps fraîchement lavé deviens de plus en plus alléchant. Ca fait un mois et demi maintenant que j’ai quitté l’appartement après ma dispute avec Mia. Un mois et demi que je tente de dormir à droite à gauche, changeant souvent d’endroit pour essayer de ne pas soulever de questions chez qui que ce soit. J’aurais sans doute pu débarquer chez ma mère, ou chez ma sœur, même chez mon frère dans sa petite ville du Queensland, mais je n’ai pas envie de soulever les questions. Je sais que si je finis chez quelqu’un qui me connaît un peu trop ils finiront par savoir pour moi, pour la leucémie et que cela pourrait finirait par faire le tour de tout le monde alors que je n’en ai pas envie. Mia ne comprend pas ma décision de ne pas vouloir me faire soigner, et je pense que personne ne la comprendrait vraiment. Je m’étais dit qu’à ne pas me faire soigner, je pourrais continuer de vivre ma vie à deux cents à l’heure, en profitant mais la vérité en est un peu autre. La vérité c’est que je suis trop fatigué pour faire la fête autant qu’avant, que pleins de choses me rende malade et que je passe bien trop de temps à être défoncé ou à dormir. Alors lorsque Penny me demande comment je vais, je lui sors la réponse automatique, celle qui devient facile à dire tellement je la sors. « Yeah I’m doing okay, thanks. » Je lui adresse un léger sourire.

Je me décale, pour tenter de cacher au maximum ma voiture, alors que le regarde de la brune s’y perds quelques minutes. Je sens bien les questions venir et très franchement, je n’en ai pas envie. Alors je tente de lancer un sujet avant qu’elle ne pose trop de question, qu’elle ne devient trop curieuse. Je lui demande pour L.A. pour sa carrière. « Well funnily enough, I’m just back from a shooting in LA. But no permanent move in the cards for me yet. » J’hoche la tête. « Cool. » Je lui réponds en espérant qu’elle continuera son chemin, mais visiblement elle n’a pas l’air d’en avoir envie. « What about you? What’s new for you? » Elle fait sa curieuse et il n’y a pas besoin d’être devin pour savoir ce qu’elle espère tirer de tout cela. « Still working as a DJ and living my best life, you know. » Je lui réponds avec un grand sourire. Il faut croire que je suis doué pour mentir. « I haven’t gone out in a while, you’re still being the life of the party? » « Well, you know me, still living for that kind of shit. » Et ce n’est pas un mensonge, c’est même encore plus littéralement la vérité. Je vis pour faire la fête à présent. « I was actually about to go out. Wanna join me? I’m still the best for that. » Je lui adresse un clin d’œil plein de sous-entendus. Après tout, je ne serais pas contre une nuit avec la belle brune, ce ne serait pas la première fois que cela arriverait. Je sors alors un petit paquet de poudre blanche de ma poche, en étale un peu sur ma carte de crédit et viens y passer mon nez. J’en ai besoin. « Want some? »

@knox baxton
- - - - - - - - - -

« Cool. » Tu hoches la tête. Probablement que tu devrais comprendre le message et rentrer chez toi avant que ta glace ne fonde complètement, mais il y a quelque chose qui te garde en place sans que tu ne sois capable de comprendre pourquoi. L’état de sa voiture et l’état de son visage toutefois sont assez inquiétants pour que tu restes placée devant lui et que tu tentes d’en apprendre davantage sur son état. « Still working as a DJ and living my best life, you know. » You sure about that? La question se lit dans tes yeux sans même qu’elle ne franchisse la barrière de tes lèvres toutefois. Il sourit le blond, fait comme si de rien était alors que tu vois bien qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans sa façon d’être, de paraître, d’agir. « Well, you know me, still living for that kind of shit. » Il a beau être un passable acteur, tu es meilleure que lui à ce jeu. Tu connais trop bien les signes qui prouvent que quelqu’un est en train de te mentir et de par la façon qu’il a d’éviter de te regarder droit dans les yeux, tu sais qu’il te cache quelque chose. Tu ne le connais pas assez pour t’en mêler pourtant, et si normalement tu aurais fait comme de si rien était, c’est son teint malade et fatigue qui te force à intervenir. « You look pretty tired. Maybe a break wouldn’t be the worst thing, no? » Il va probablement te dire que t’es rabat-joie ou autre chose dans la même lignée, mais tu t’en fiches. « I was actually about to go out. Wanna join me? I’m still the best for that. » Tu hoches légèrement la tête. T’as pas du tout la tête à sortir et quelque chose te dit que lui non plus ne devrait peut-être pas continuer de vivre sa best life comme il l’a sit bien dit. « No thanks. I’m still super jetlagged and tired. I’m just gonna home and crash early. » Mais il ne semble pas vraiment te prendre au sérieux alors qu’il sort un petit sachet de ses poches et vient reprendre place dans sa voiture. Il étend un peu de la poudre blanche sur sa carte de crédit sur laquelle il fait une fine ligne et vient renifler la coke sous tes yeux, sous les yeux de n’importe qui pouvant passer par là. T’as la tête qui va de tous les côtés d’ailleurs pour t’assurer que personne sauf toi n’a vu ce qui vient de se produire. Pas question qu’on retrouve ta tête dans les journaux avec un titre du genre Penny Stringer addicted to coke. Non merci. « Want some? » « Are you fucking crazy? Doing this right here? » Tu lui piques le sachet de poudre que tu viens replacer dans sa poche. « Hide your shit. You know I can’t be seen around this. » Tu roules des yeux légèrement, le force à se rasseoir dans le siège derrière le volant alors que tu fais le tour de la voiture et viens t’asseoir du côté passager. L’odeur dans la voiture est nauséabonde et l’état est effrayant. « What the fuck is wrong with you? Are you living in your car? » Pu question de mettre de gants blancs, tu vas droit au but.

Je vois bien le regard que me lance Penny. J’ai beau ne pas la connaitre tant que ca, avoir coucher avec elle seulement quelques fois et l’avoir entrainer dans des fêtes diverses et variées, je connais ce regard. Celui de l’inquiétude, cela qui tournera en pitié si je lui dis que je suis malade. C’est comme cela avec tout le monde, et c’est pour cela que je préfère ne rien dire, que je préfère garder cette information pour moi-même si cela se voit clairement sur mon visage que je n’ai pas l’air en forme. Je lui mens à la brune face à moi, je lui dis que je vais bien. Cela se voit pourtant sur mon visage que je suis claqué et clairement pas en forme, mais jamais je ne l’avouerais, j’ai trop de fierté. Je suis bien trop fatigue et la seule chose que j’ai envie c’est d’aller me trouver un parking en bord de mer et de dormir. « You look pretty tired. Maybe a break wouldn’t be the worst thing, no? » « And why in hell would I do that? I’m fine. » Peut être qu’en me le répétant pleins de fois ca finir par devenir vrai non ? Je finis alors même par proposer à la femme en face de moi de venir faire la fête avec moi alors que je ne suis pas vraiment sur le point d’aller danser. « No thanks. I’m still super jetlagged and tired. I’m just gonna home and crash early. » « Okay, cool, whatever. » Je lui réponds.

Je sors alors un sachet de petites pilules de couleurs. C’est devenu une habitude depuis l’annonce de ma maladie d’en prendre tous les jours. Les doses ont d’ailleurs bien doublé mais cela me permet d’atténuer un peu tout pendant quelques minutes ou quelques heures. J’ai augmenté ma consommation et même si ce n’est peut être pas une bonne idée, c’est trop tard pour revenir en arrière. Je relève la tête et en propose à la brune face à moi. Après tout, ce ne serait pas la première fois que l’on se retrouverait défoncer tous les deux. « Are you fucking crazy? Doing this right here? » Je lève les yeux au ciel. Elle prend le sachet de mes mains et vient le remettre dans ma poche un peu violemment, me créant surement un bleu au passage. La joie d’avoir une leucémie, il suffit de me toucher pour que j’ai un bleu. « Hide your shit. You know I can’t be seen around this. » « Jeeez, relax mate. » Je lui dis alors qu’elle finit par me faire rentrer de force dans la voiture côté conducteur. J’aurais surement pu résister, mais je suis trop fatigué alors je me laisse tomber sur le siège alors qu’elle grimpe de l’autre côté. « What the fuck is wrong with you? Are you living in your car? » Mon regard deviens un peu plus noir. « So?! » Je lève les yeux au ciel et ressors le petit sachet pour glisser une pilule dans ma bouche. « So much better than having a fucking annoying roommate. I can go wherever the fuck I want, when I want. » Je lui dis avant de baisser un peu le dossier de mon siège. « Stop looking at me like that! Did someone put a stick in your ass or what?! »

@knox baxton
- - - - - - - - - -

« And why in hell would I do that? I’m fine. » Tu ne sais pas à quoi tu t’attendais vraiment en lui proposant de prendre ça plus calme ce soir, mais t’aurais du savoir que ce serait accueilli de cette façon. Tu ne le connais pas assez pour te mêler de ce qui ne te regarde pas et pourtant, voilà que c’est exactement ce que tu fais. C’est ton côté over protectrice qui ressort, t’as ce besoin incessant de vouloir sauver tout le monde de tout alors que t’es pas superwoman Penny. Pire encore, tu n’arrives pas à te sauver toi-même le trois quart du temps alors qu’est-ce qui te fait croire qu’il pourrait vraiment t’écouter? Il te propose de sortir et ça aussi, tu refuses. Tu sais que ce n’est pas en refusant son invitation qu’il va s’empêcher d’y aller mais au moins comme ça, tu ne l’incites pas. « Okay, cool, whatever. » Yeah, whatever.

Il y a la panique qui s’empare de ton visage quand tu le vois sortir sa poudre au beau milieu de la rue, avec les passants pas loin et n’importe qui qui peut vous voir faire. Tu le connais un peu insouciant mais là c’est pire que jamais. Tu le forces à cacher le sachet dans sa poche à nouveau et puis tu gueules, ou du moins tu voudrais gueuler mais tu te contentes de parler sur un ton de voix à peu près normal malgré la colère qui se fait entendre entre tes dents. « Jeeez, relax mate. » « Well maybe you shouldn’t be so relaxed, mate. » Non mais sérieusement, c’est quoi son problème? Tu le pousses dans sa voiture et tu embarques finalement de l’autre côté. C’est les vêtements ici et là qui te font tiquer et te poussent à finalement la question qui provoque une réaction instantanée chez le blond. « So? » « So why? » Il dit qu’il travaille encore donc s’il a encore de l’argent (surtout de l’argent à dépenser dans l’argent et dans la drogue) alors pourquoi est-ce qu’il dort dans sa voiture? « So much better than having a fucking annoying roommate. I can go wherever the fuck I want when I want. » « Or you know, you could have easy access to a bed, a shower and a fucking toilet if you learn to deal with people. » Il ne va quand même pas te faire croire qu’il préfère vivre sur son siège arrière plutôt que de gérer des conflits avec son ou sa colocataire. Tu ne sais pas avec qui il vit mais ça te semble vraiment extrême tout ça. « Stop looking at me like that! Did someone put a stick in your ass or what? » Tu roules des yeux. C’est probablement la conversation avec le plus de mots que vous avez échangés depuis que tu le connais, ou du moins conversation où vous êtes tous les deux à jeun. T’es pas certaine que tu l’apprécies beaucoup sans alcool dans le sang et avec tous ses vêtements sur le corps. « What the fuck is wrong with you? » Tu prends une grande respiration. Ça sert à rien de t’énerver contre lui. Si ça se trouve, il y a une raison derrière tout ça. « You really don’t look okay. » que tu tentes sur une voix plus posée.

Je devrais peut-être finir par accepter le fait que je ne vais pas bien, le fait que je ne suis définitivement pas en forme. Je pensais qu’en évitant les traitements je pourrais continuer à vivre le plus normalement possible, à coucher à droite et à gauche, à profiter de la vie à fond mais la vérité en est tout autre. Je suis tellement fatigué, tellement malade qu’au final je commence doucement à me dire que peut être que l’idée de me faire soigner ne serait pas aussi horrible. Je ne sais plus vraiment quoi faire, et je ne vais sûrement pas appeler qui que ce soit pour demander de l’aide. Hors de question. Cette foutue fierté se mêle à ma conversation avec Penny et je lui propose de sortir même si au fond je n’en ai vraiment aucune envie.

Pour soulager un peu tout mon corps mais surtout pour tenir un peu plus éveiller, je sors un petit sachet de poudre blanche ce qui fait immédiatement sauter sur place la brune face à moi. Je lève les yeux au ciel alors qu’elle attrape mon bras pour me faire monter dans la voiture. À croire qu’elle a de la force l’actrice parce que je suis persuadé que je finirais par avoir un bleu là ou sa main à serrer mon bras. Je me pose au fond de mon siège en lui disant de se détendre un peu. « Well maybe you shouldn’t be so relaxed, mate.» Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel. Je me rappel d’elle bien plus détendu que cela. Peut être qu’une partie de jambe en l’air pourrait la détendre un peu, si seulement j’étais en état… Elle me demande alors si je vis dans ma voiture et ma réaction est immédiate. « So why? » « Are you a fucking cop?! » Je soupire lourdement en venant étaler un peu de la poudre blanche sur une carte bleu et venir passer mon nez dessus avant de reprendre la parole. « Or you know, you could have easy access to a bed, a shower and a fucking toilet if you learn to deal with people. » « Fuck off. » Du Knox tout cracher ca, de jurer dans tous les sens sans prendre la peine de donner une vraie réponse.

Et je sens bien son regard sur moi, son regard qui me juge, et je déteste cela. « What the fuck is wrong with you? » Je tourne la tête vers elle et le fusille un peu du regard, parce qu’il n’y a qu’à cela que je suis doué en ce moment : repousser les gens, les faire me haïr un peu plus que d’habitude. « Nothing is wrong with me! » J’attrape une bouteille qui traîne à l’arrière de ma voiture, descend un peu le siège et viens prendre une gorgée. « You really don’t look okay. » Elle a le ton plus calme et mon regard se tourne vers elle quelques secondes. « Why the fuck would you care? » Je lui demande, le ton beaucoup plus posé à mon tour. Je n’ai pas la force de monter le ton, de me prendre la tête. « It’s not like we’re friends or anything. » J’ajoute avant de reporter mon attention sur le volant devant moi.

@knox baxton
- - - - - - - - - -

Plus il insiste qu’il va bien, moins tu le crois. Tu ne sais pas pourquoi toi tu insistes toutefois alors que tu te retrouves un peu au milieu de cette situation sans vraiment t’en rendre compte. Quelques secondes de plus auraient suffit à ce que tu passes sans le remarquer. Quelques secondes de plus et tu n’aurais jamais vu qu’il était là. Tu n’aurais jamais vu la fatigue sur ses traits, fatigue qui ressemblait étrangement à celle que tu avais vu sur les traits d’une Livia malade il n’y a pas si longtemps. Tu n’aurais pas remarqué qu’il vivait dans sa voiture, tu n’aurais pas remarqué que quelque chose, plusieurs choses même ne semblaient pas tourner rond dans l’univers du blond. Et si tu ne savais pas, ce n’était pas ton rôle d’essayer de le sauver, pas vrai? Mais voilà que tu savais et tu ne pouvais pas tout simplement fermer les yeux et faire semblant de rien. Tu n’avais jamais le genre à ne pas adresser tes inquiétudes lorsqu’elles se présentaient sous ton nez, même si ça aurait été tellement plus simple de prendre tes jambes à ton cou et ne pas te mêler de la vie de Knox. « Are you a fucking cop?! » « Are you fucking serious right now?! » Tu ne peux t’empêcher de répliquer sur le même ton qu’il utilise à ton égard. Si t’es pleine de compassion, il n’en reste pas moins que tu as un putain de caractère de cochon et que t’es pas du tout le genre à te laisser marcher sur les pieds, surtout lorsque tu ne comprends pas pourquoi l’on t’attaque de la sorte. « Fuck off. » « Great comeback. » que tu réponds, écho de son insolence alors que tu te demandes de plus en plus pourquoi tu insistes alors que c’est si évident qu’il ne souhaite pas de ton aide ou de tes commentaires. C’est probablement parce qu’il insiste si fort que tu as l’impression qu’il en a terriblement besoin.

« Nothing is wrong with me! » Il s’exclame à nouveau et tu te contentes d’échapper un long soupir bruyant alors qu’il se penche vers l’arrière et revient avec une bouteille entre les mains. T’as envie de lui arracher la bouteille des doigts, mais tu te retiens, te contente plutôt de secouer vivement la tête, découragée par chacun des comportements destructeurs du blond. « Why the fuck would you care? » « Because it looks like you need someone to. » Après tout, il ne dort pas dans sa voiture sans raison. Il doit bien y avoir une raison qui explique ce changement soudain de domicile et tu ne peux pas croire que personne n’a essayé de le retenir de faire un truc aussi débile. « It’s not like we’re friends or anything. » « So what? You’d rather I leave you alone and pretend I don’t care? » Ce serait si simple, mais t’es pas comme ça. Tu peux juste pas. « Just tell me why you live in your car. Don’t you share place with your friend? I don’t remember her name. » T’as une bonne mémoire, mais faut dire que ce détail t’échappe complètement. « No one decides to live in their car just because they can. That’s just a dumb idea and I know you’re not that dumb. » Petite tentative d’humour ici alors qu’un sourire habite temporairement tes lèvres quand tu lui dis qu’il n’est pas si stupide que ça. Tu ne penses pas qu’il est stupide du tout. Tu penses qu’il a besoin d’aide et qu’il sait juste pas comment demander.

J’insiste que je vais bien, parce que j’ai horreur d’avouer le contraire, surtout devant une nana que je ne connais pas vraiment. Penny et moi ca été l’histoire de quelques nuits, quelques soirées mais rien de plus et elle ne me connaît pas vraiment elle non plus. Pourtant, elle insiste, elle s’inquiète comme si elle était ma mère et cela a le don de m’énerver, de me faire monter doucement. Pourquoi s’en souci-t-elle après tout ? Ce n’est pas ma mère, ce n’est pas mon amie et encore moins quelqu’un à qui j’ai envie de mon confier sur quoi que ce soit, du moins pas aujourd’hui. Je regrette un peu qu’elle ne soit pas simplement passée devant ma voiture sans me reconnaître, cela aurait été tellement plus simple. « Are you fucking serious right now?! » Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel avant de le dire clairement de fuck off, ce qu’elle semble trouver vraiment mature. « Great comeback. » Qu’elle répond alors que je prefère ne rien dire. A quoi bon répondre, peut être qu’en l’ignorant elle finirait par partir vu qu’elle ne semble pas me prendre au mot.

J’attrape alors une bouteille qui traîne dans ma voiture et après sniffer un rail de coke, je porte le goulot à ma bouche. Je ne dois vraiment pas être beau à voir, j’en suis conscient, mais c’est vraiment le dernier de mes soucis. Je ne peux cependant m’empêcher de lui demander pourquoi elle se souci de moi. J’en connais des tonnes qui m’aurait ignorer complètement et ne serait pas en train de me prendre la tête, coincé dans ma bagnole. « Because it looks like you need someone to. » Je lève les yeux au ciel. « I don’t fucking need anyone. » Je lui réponds en sifflant entre mes dents alors que la vérité est surement bien loin de cela. C’est ma spécialité de repousser les gens des que les choses deviennent compliqué, de me renfermer complètement et de faire comme si tout allait bien au pays des bisounours. « So what? You’d rather I leave you alone and pretend I don’t care? » Je relève alors la tête vers elle et plante mon regard dans le sien. « Hmm, yes! » because I’m so not fucking worth it, mais ca je ne le dis pas à haute voix. Mais pourtant elle ne semble pas vouloir abandonner la brune, elle ne semble pas vouloir quitter ma voiture. « Just tell me why you live in your car. Don’t you share place with your friend? I don’t remember her name. No one decides to live in their car just because they can. That’s just a dumb idea and I know you’re not that dumb. » Je soupire lourdement et viens me pincer l’arrête du nez. « I live in my car because I fucking want to and because I’m sooo much better without any people around me to be a pain in my ass. » Je lui réponds avant de reprendre une gorgée.

les dés:

@knox baxton
- - - - - - - - - -

Tu veux vraiment croire que tu peux être une fille patiente lorsque le moment l’oblige. Après tout, t’es la grande sœur d’un garçon autiste qui a souvent demandé beaucoup d’attention, avec des besoins qui n’ont jamais cessé de grandir et une compréhension limitée. T’as appris à gérer avec lui, à te mettre deuxième. T’as appris à patienter pour l’attention de tes parents. T’as appris à patienter pour obtenir l’attention de ton frère ou même patienter pour obtenir une quelconque réaction de sa part. T’as appris à patienter pendant les crises et les coups. Alors oui, parfois ça paraît pas dans tes comportements impulsifs et tes décisions qui ne font pas toujours du sens, mais t’es une fille patiente Penny et tu veux aider. Mais Knox devant toi, il veut pas de ton aide. Il veut pas s’aider lui-même et ta patience, elle s’effrite un peu après la ligne de coke qu’il fait sous tes yeux. Et puis elle s’effrite davantage avec chaque gorgée d’alcool qu’il avale alors que ça semble être la dernière chose dont il a besoin en ce moment. Mais tu t’entêtes un peu plus, sans vraiment comprendre pourquoi et lui non plus. Mais t’as l’impression de reconnaître l’endroit ou il se trouve en ce moment. Sans comprendre le pourquoi, tu sais de quoi ça à l’air toutefois, quelqu’un qui est au bout de la corde, dans le fond du baril. Quand t’as l’impression que plus rien ne peut bien aller, qu’il ne reste que l’autodestruction pour ressentir quelque chose. T’étais là toi aussi, il y a pas si longtemps. Tu essayes si fort de lui faire comprendre que tout seul, c’est plus difficile, mais il est borné Knox, trop borné pour son propre bien. « I don’t fucking need anyone. » « Everybody needs someone. » Simple vérité. Tu le sais trop bien d’ailleurs. Tu serais jamais ou tu es aujourd’hui si ce n’était pas de ton cercle proche. De Rory, de Chloe, de Jessian, de Joy, de Arrow. Dieu sait les conneries que t’aurais pu faire, si ça n’avait pas été d’eux. T’es consciente que t’es pas une personne proche de lui, que tu peux pas le sauver comme eux t’ont sauvé, mais si tu peux essayer de le repousser près de ceux qui comptent, tu te dis que c’est déjà au moins ça de gagner. « Hmmm, yes! » « Well, I’m not doing that so suck it up and stop acting like a fucking baby. » Toi aussi tu peux jurer. Toi aussi tu peux t’énerver. S’il veut vraiment jouer à ça, il a pas encore compris qu’il a une adversaire de taille devant lui. « I live in my car because I fucking want to and because I’m soooo much better without any people around to be a pain in my ass. » Il reprend une gorgée, mais il semble avoir un haut le coeur à chaque fois qu’il boit un peu plus et tu lui arraches la bouteille des mains avant qu’il ne se mette à vomir partout dans sa voiture. « Drop your fucking childish act and tell me what’s wrong or I swear, the next thing I’m doing is taking you to the hospital. » Parce qu’il a pas l’air bien. Que tu redoutes autant pour sa santé physique que sa santé mentale et que t’aurais aucune difficulté à le faire interner si c’est la route qu’il choisit. « I would only have to tell them I’m worried for your own safety and that’s it. 72 hours in the psych yard. And trust me, I’m a fucking good actress, I can make anyone believe anything. » Et t’es presque certaine qu’il a pas envie d’aller tester ta théorie ce soir.

Oublier. S’anesthésier. Se détruire un peu plus juste pour oublier que tout part en couille. Pas besoin d’hôpital, pas besoin de gens autour, juste cette poudre blanche et cette bouteille d’alcool fort. Ce n’est pas nouveau cette tendance que j’ai à m’auto détruire, cette tendance que j’ai à tomber dans l’addiction. Cela fait des années que c’est ainsi. Depuis mon premier cancer je prends soin de ne pas m’attacher, de ne pas me soucier des autres, de baser ma vie sur moi, mes propres décisions et rien d’autre. C’est pour cela que je suis parti de l’appartement, que j’ai repoussé Mia et que je continue de le faire. C’est pour cela que je ne couche jamais plusieurs fois avec les mêmes personnes, ou du moins pas souvent. C’est ainsi que les choses sont les mieux, que ma vie est faite pour être vécue. « Everybody needs someone. » Not me, I don’t fucking need anyone, je pense sans pour autant le dire à voix haute. « Then go to the people who need you and leave me the fuck alone. » Je réponds à voix tellement basse que je ne suis pas sûr qu’elle m’entende. Après tout, pourquoi se soucie-t-elle de moi la brune ? Ce n’est pas comme si on se connaît vraiment. On a baisé, quelques fois, on a été high ensemble quelques fois mais ca s’arrête là, enfin c’est ce que je pensais. « Well, I’m not doing that so suck it up and stop acting like a fucking baby. » Je soupire lourdement, pour lui faire comprend qu’elle me soûl. C’est qu’elle se rebelle la petite brune. « You know, you’re sexy when you get angry. It almost make me want to fuck you. » Nice Knox… Very smooth, je m’exaspère des fois.

Comme j’aurais pu le prédire, et comme je m’y attendais à un moment ou à un autre, je commence à me sentir mal. J’ai froid d’un coup, vraiment froid et j’ai le corps parcouru de frissons. Je vais être malade. « Drop your fucking childish act and tell me what’s wrong or I swear, the next thing I’m doing is taking you to the hospital. » Je dois surement être encore plus blanc qu’avant, mais hors de question qu’elle m’amène à l’hosto. « Not going to a fucking hospital. » Je lui réponds séchement. « I would only have to tell them I’m worried for your own safety and that’s it. 72 hours in the psych yard. And trust me, I’m a fucking good actress, I can make anyone believe anything. » Je lui lance un regard noir, vraiment noir comme je n’en ai pas donner à qui que ce soit depuis bien longtemps. J’ouvre la bouche pour répondre, mais ce n’est pas des mots qui sortent. J’ai à peine le temps d’attraper un sac en plastique que je rends le peu de contenu que j’ai dans l’estomac. I’m fucking tired of all that… Just let me die, je pense à cet instant précis. Il se passe de longues minutes avant que je relève la tête, sentant le regard inquiet de la brune sur moi. « Stop staring at me like this! » Je soupire. « I’ve got fucking cancer. Happy now?! » J’ajoute avant de fermer les yeux. Breathe Knox, breathe.

@knox baxton
- - - - - - - - - -

« Then go to the people who need you and leave me the fuck alone. » Vous jurez à chaque phrase, vous êtes clairement tous les deux à bout de cette situation pour des raisons qui sont complètement à l’opposé l’une de l’autre. Tu veux l’aider et il veut que tu le laisses tranquille. Mais t’es pas le genre de personnes à abandonner quelqu’un quand il semble désespérément avoir besoin de quelque chose ou de quelqu’un, d’un peu d’aide et d’attention. « I’m not going anywhere. » Non, tu ne vas nulle part. Il est aussi bien de se mettre cette putain d’idée dans la tête parce que vous avancez pas là, cette discussion tourne en rond et t’as besoin que le jeu cesse. T’as besoin qu’il te parle, t’as besoin de savoir quoi faire, t’as besoin de te sentir utile ne serait-ce qu’un petit peu. Tu commences à perdre patience, tu commences à t’énerver. Il joue avec tes nerfs et quand tu vois un sourire arrogant qui se place sur ses lèvres, tu ne peux t’empêcher de rouler des yeux et d’échapper un léger soupir de dégoût et ça, c’était même avant d’entendre les mots qui s’échappent de ses lèvres ensuite. « You know, you’re sexy when you get angry. It almost make me want to fuck you. » « Don’t be a pig. » Il pense quand même pas que tu vas lui sauter dessus parce qu’il te dit un truc aussi dégradant? Si tu commences tranquillement à envisager l’idée d’être intime avec quelqu’un à nouveau, ce n’est clairement pas dans une situation comme celle-là que tu vas te laisser tenter pour la première fois après plus d’un an d’abstinence. Non, tu préfères encore passer ton tour et le regard de hargne et de dégoût que tu lances au blond parle assez fort que tu espères qu’il n’osera plus jamais faire un commentaire de la sorte à ton endroit.

« Not going to a fucking hospital! » « So you better be straight with me then! » Elles sont là ses options. Il te parle, il t’explique ce qui se passe et tu trouves un moyen efficace de l’aider ou tu l’emmènes de force à l’hôpital et dieu sait que tu en es capable. Tu lui fais des menaces et t’es vraiment convaincante, tu le sais qu’il te croit par le regard meurtrier qu’il te lance, les couteaux dans ses yeux ne font que témoigner que quelque chose se trame vraiment sous son masque. Et puis avant qu’il n’ait le temps de dire quoique ce soit, il attrape un sac de plastique et il commence à être malade. Tu te tournes légèrement, tente d’ignorer le bruit qui t’apporte en lui seul un haut le coeur. Ça semble être éternel et puis finalement, il relève la tête et tu te retournes pour le regarder. L’agacement et la colère ont complètement laissé placé à l’inquiétude dans tes yeux et il le voit, le blond. « Stop staring at me like this! » T’es pas capable de le regarder autrement, tu restes silencieuse, tu attends que le verdict tombe parce que tu le sens qu’il y a quelque chose et que ce ne sera pas beau. « I’ve got fucking cancer. Happy now? » « Of course I’m not happy! » Tu réponds rapidement, sans même avoir pris le temps d’assimiler ce qu’il vient de t’annoncer le blond. Le cancer. Tu n’y connais rien. Mais clairement, ça le ravage. Ça explique les hauts le coeur sûrement. Le teint translucide. Et le dédain de l’hôpital. Il se soigne? T’es pas certaine du tout. « You’re not getting it treated, are you? » T’as peur d’entendre la réponse, mais t’as besoin de savoir. « You need help Knox. Serious help. » Loin du genre que t’es en mesure de lui donner.

Je suis en full mode connard, je ne vais pas le nier. Je n’ai pas envie de discuter avec Penny, je n’ai pas non plus envie de lui étaler ma vie, et encore moins de lui parler de mon cancer, mais elle ne semble pas décider à lâcher prise et à me foutre la paix. Il faut croire que je ne suis pas le seul à être têtu lorsque je m’y mets, que je ne suis pas le seul à ne pas lâcher prise avant l’autre. « I’m not going anywhere. » J’ai l’impression d’avoir Mia en face de moi, avant que l’on ne se prenne la tête, que je devienne vraiment méchant et que je ne claque la porte de chez nous pour quitter l’appartement. Sauf que Mia me connaît, Mia avait une raison de ne pas vouloir lâcher prise. Penny, elle, me connaît à peine. Elle ne sait pas qui je suis vraiment, elle n’a connu que le côté party à cent pourcent : drogue, sexe et alcool. Mon meilleur côté certains diront sûrement. Je joue avec ses nerfs, je le vois bien dans la manière dont elle me lance des regards noirs, mais aussi dans la manière dont elle roule des yeux à chacune de mes phrases. Peut être qu’elle finira par abandonner si je continue comme ca. « Don’t be a pig. » Je ris légèrement, ironiquement bien sur avant de prendre la parole. « Since when did you become a prude?! » Je lève les yeux au ciel à mon tour. Pourtant elle n’a pas tort, je suis dégueulasse, et à me voir dans le reflet du rétroviseur, je ne donne clairement pas envie de baiser. J’ai le teint cireux, les yeux cernés et prendre quelques kilos ne me ferait vraiment pas de mal.

Je m’énerve encore plus en réagissant au quart de tour lorsqu’elle me parle d’hopital. Hors de question que je ne me mette les pieds là-bas, parce que je sais exactement comment cela va se finir. « So you better be straight with me then! » Mais je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre, ou de faire quelque chose que je suis obligé d’attrape un sac plastique pour y vomir. Mon estomac est vide, je le sais parce que je n’arrive rien à avaler, mais visiblement cela n’empêche pas qu’il se vide une nouvelle fois, me brulant la gorge au passage. Kill me now, je pense. Je suis fatigué de tout ca, de la maladie. Définitivement pas dans mon état normal et pas en état de lutter plus longtemps, je finis par lâcher le morceau lui annonçant pour mon cancer. « Of course I’m not happy! » Je ferme les yeux, reposant ma tête contre l’appuie-tête de mon siège de voiture et ne répond rien. Moi non plus je ne suis pas heureux de cette situation. « You’re not getting it treated, are you? » Mes yeux se posent sur la brune. « Obviously. » Je dis simplement en attrapant une bouteille d’eau cette fois-ci. « You need help Knox. Serious help. » Je soupire lourdement. « No, I don’t okay? Look, you don’t know me Penelope, so just let me deal with my life. » Je me masse les tempes. « I don’t want to finish in a fucking hospital for the rest of my stupid life without even knowing if the treatments are gonna work or not. I’ve been there okay? I’ve already dealt with one leukemia, and I know that the chances of healing from a second one aren’t good. » Un deuxième cancer c’est toujours un traitement plus long, plus lourd et sans même être sur que cela marcheras. « I just want to enjoy the time I have left, that’s it. » Même si au final je suis tellement malade que je ne profite pas vraiment de la vie. « Nobody understand and respect that and it’s my fucking choice. »