The worst part is there's no one else to blame-- @Danika Riley
La douleur du rejet de Maddox avait été trop grande pour pouvoir y faire face et je m’étais résolu à essayer de la faire taire en la remplaçant par de la douleur physique à la place, une douleur beaucoup plus facile à supporter. Avec un peu de recul, cependant, je trouvais mon idée plutôt stupide alors que ça allait forcément avoir un impact sur ma compétition à venir, sans parler de la douleur fulgurante causée par le désinfectant dont je me serais bien passé malgré qu’il s’agissait de l’effet recherché au départ. « Oh ça va. Les hommes et la douleur vous ne savez pas gérer. » Elle rit et je ne peux m’empêcher de rire un peu à mon tour face à ces railleries qui accompagnent nos discussions depuis toujours. « Ça dépend quand même. » dis-je pour me défendre, convaincu de bien réussir à cacher la douleur dans le ring face à mon adversaire. Sauf que ce soir notre fils m’a complètement démoli et je n’ai tout simplement plus aucune force pour lutter contre la douleur. J’allais avoir besoin d’un peu de temps pour reconstruire planche par planche ma palissade. « Mais non, non ça me fait pas plaisir de te faire du mal. » Je lance un regard furtif dans sa direction entendant prononcer ces mots, et en remarquant qu’elle ne me regarde pas je devine qu’elle ne parle pas seulement de la douleur physique causée par le désinfectant. Ou peut-être que je l’espère et que je me fais des scénarios. Dans tous les cas, ses mots font naître sur mon visage un petit sourire en coin.
Malgré toutes les craintes et mon manque d’assurance, j’accepte de rester ce soir pour tenter d’arranger les choses avec notre fils, tenter de me frayer une place dans son petit cœur pour qu’il m’accepte. Je redoute le réveil de Maddox mais ça me semble bien loin pour le moment alors je tente de ne pas trop y penser. La tête appuyée contre le mur derrière moi, je ferme les yeux et je me concentre plutôt sur les gestes de Danika qui nettoie doucement le sang séché sur mon bras. « Je vais bander ta main. T’as des compétitions prochainement ? » Le son de sa voix me sort de mes pensées, j’ouvre donc les yeux pour la regarder. « La prochaine est le 13 février. Va falloir que je mette les bouchées doubles quand ma main sera guérie. » dis-je en rapportant mon attention vers ma main qu’elle bande. Pour le moment, au moins, j’allais pouvoir continuer à m’entraîner tant que je me limitais à des exercices qui ne requéraient pas l’usage de ma main droite. Mais j’allais perdre du temps considérable à m’entraîner au combat et ça risquait de me nuire. « Allez viens, on va essayer de te trouver des habits un peu moins sortis d’une attaque au couteau. » Je ris silencieusement en hochant la tête, me relevant du tabouret pour la suivre en silence afin de ne pas réveiller le petit qui dort tout près.
Nous entrons dans une autre chambre où Danika s’arrête en fixant le placard. Mon regard se pose sur elle alors que j’attends en silence, me doutant qu’elle pense à son père et que c’est difficile pour elle. Lorsqu’elle me regarde d’un air désolé, je tente de l’encourager en lui souriant et en hochant la tête un coup. Elle ouvre finalement la porte, dévoilant tout un tas de trophées et de médailles appartenant à son père, mais aussi à elle si je me fie aux dates gravées dans le métal. Je ne peux m’empêcher de repenser à la discussion que nous avons eue à l’extérieur, au moment où elle m’expliquait que les quatre dernières années lui avaient tout pris. Et si tous les souvenirs de ses victoires se trouvent cachés derrière cette porte, je soupçonne que c’est parce que le simple fait de les voir doit lui faire trop mal. « Hmm…tu peux ? » Absorbé dans mes réflexions, je n’avais même pas remarqué que Danika peinait à rejoindre la boîte avant qu’elle me demande mon aide. En silence, je m’approche du placard pour attraper la boîte en question que je pose sur son lit. « Merci. Il devrait avoir quelque chose qui t’ira là-dedans. » Lentement, j’ouvre la boîte sans dire un mot, regardant les vêtements un à un en silence. À certains morceaux je m’arrête un moment, repensant à certains souvenirs pendant lesquels son père les portait. Mon choix s’arrête finalement sur un chandail simple qui ne me semble pas familier. J’agrippe d’une main le col de mon chandail pour l’enlever, le laissant tomber au sol pour ne pas tacher son couvre-lit. « T’as déjà pensé à recommencer la boxe? » demandai-je en lançant un regard furtif dans sa direction pendant que j’enfile tant bien que mal le chandail de son père en essayant de ne pas trop utiliser ma main blessée. « Il n’est pas trop tard. » Je me retiens de lui dire que ses trophées et ses médailles ne devraient pas être cachées, me doutant bien trop qu’elle le prendrait mal et qu’elle se braquerait. En attendant sa réponse, je me remets à fouiller dans la boîte, en sortant une paire de short de sport sans bouton ni fermeture éclair, ce qui risquait d’être plus pratique dans les circonstances. Je déboutonne mon pantalon d’une main, secouant mes jambes ensuite pour les faire glisser le long de mes jambes. Enfiler un short d’une main est toutefois plus compliqué et je grogne pendant que j’essaie de le faire monter le long de mes jambes en tirant sur le bout de tissu un côté après l’autre. Avant de m’énerver et de finir par le lancer à l’autre bout de la chambre, je relève la tête vers Danika.« Peux-tu m’aider? »
The worst part is there's no one else to blame-- @Danika Riley
Il reste à peine plus d’un mois avant ma prochaine compétition et ma blessure risqué de ne pas du tout m’aider en plus de tout ce que j’ai de planifié ce mois-ci. Les prochaines semaines s’annoncent folles et j’ai vraiment mal choisi mon moment pour me blesser. « Je suis sûre que tu arriveras à rattraper le retard. » Je me gratte la nuque d’une main, l’air peu convaincu. « J’espère. Il va falloir que je fasse avec le temps qu’il restera. Tessa se fait opérer ce mois-ci en plus et je n’ai pas été super focus dernièrement. J’espère que ça ne me nuira pas. » dis-je en haussant les épaules sans me douter que j’allais me ramasser à l’hôpital à l’issu du combat. Nous quittons la salle de bain pour nous rendre dans la chambre de Danika où les vêtements de son père sont rangés dans son placard. Pendant que je change de chandail, je tente de l’encourager à reprendre la boxe après avoir vu tous ses médailles et trophées camouflés à proximité des vêtements de son père. Ces souvenirs trop douloureux cachés hors de sa vue. « J’ai recommencé l’entraînement. » J’observe Danika en silence alors qu’elle me répond. Toutes ses réactions démontrent clairement qu’elle est inconfortable face à ma question et je comprends donc rapidement qu’il s’agit d’un sujet tabou. Malgré tout, je continue et je tente de la convaincre que ce n’était pas trop tard pour qu’elle reprenne le tout plus sérieusement, persuadé qu’elle pourrait toujours en faire une carrière si elle le désirait. « Pas trop tard pour quoi pour reprendre les compétitions ? Si, c’est trop tard. » me répond-t-elle sèchement. « C’est toi qui le sais. » lui dis-je calmement peu désireux qu’on se prenne la tête ce soir même si je ne suis pas du tout d’accord. Danika elle a la boxe dans le sang et je suis convaincu qu’avec un peu de travail elle serait capable de remonter sur le podium.
Je me concentre plutôt sur le short de son père que j’essaie d’enfiler tant bien que mal. À bout de nerfs, je finis par l’envoyer valser à l’autre bout de la pièce avant de demander à Danika de m’aider. En silence, elle accepte et va chercher le bout de tissu. Elle se penche ensuite devant moi pour m’aider et ses cheveux chatouillent mes jambes, provoquant un spasme. Immobile, je suis chacun de ses mouvements des yeux pendant qu’elle remonte le short le long de mes jambes et qu’elle effleure ma peau au passage avec ses mains. Lorsqu’elle se relève finalement en prenant appuie sur mon torse, notre proximité soudaine me trouble. Mon regard s’attache au sien et, alors que l’ambiance change du tout au tout, j’arrête de respirer quelques secondes. Mon cœur s’emballe dans ma poitrine alors que mon regard se pose sur ses lèvres et que je contemple presque l’idée de les embrasser. Mais Dan s’écarte avant que j’ose faire quoi que ce soit et c’est probablement mieux ainsi. « Je vais nous servir un verre. » « Ok. » Je la regarde sortir de la chambre sans bouger, attendant qu’elle soit hors de mon champ de vision pour prendre une bouffée d’air les yeux fermés. J’attends quelques secondes avant de la suivre, le temps de reprendre un peu le contrôle sur moi-même. « T’aimes toujours le whisky ? » Je hoche la tête en souriant, mon regard s’attardant sur ses mains qui nous servent à boire plutôt que sur son visage. « Oui toujours. » Quand elle me tend le verre je la remercie et je la suis jusqu’au salon.
Lorsque je prends place sur le canapé à ses côtés, je ne peux faire autrement que de repenser à ce qui s’est passé plus tôt au même endroit. Au regard de Maddox rempli de larmes et à ses cris, mais aussi à la douleur que j’ai ressentie face à son rejet et que je ressens toujours un peu. Silencieux, mon regard se perd dans le whisky pendant que je caresse mon verre du bout des doigts. C’est le contact de l’épaule de Danika contre la mienne qui me sort de mes pensées, je relève la tête et je lève mon regard vers le sien. « Ca ira mieux demain et tous les jours d’après. » Je soupire bruyamment en hochant la tête puis je lui souris tristement. « J’espère que t’as raison. » J’essaie de me convaincre qu’elle a raison, que ça pourrait être difficilement pire que ce soir, mais c’est encore trop frais dans ma mémoire pour pouvoir facilement passer à autre chose. « Si ça peut te rassurer j’en mène pas large non plus depuis qu’il est né… » Je hausse les sourcils et je rapporte mon attention sur mon verre. « Au moins toi il t’aime. » Ne puis-je m’empêcher de dire avant de prendre une gorgée de whisky. Malgré toute ma peine, cependant, je ne suis pas insensible à ce qu’elle vient de dire. Je relève donc mes yeux vers les siens et je pose une main sur son genou en guise de soutien. « Je n’ai pas de mal à imaginer que ça a dû être difficile pour toi par moment. » Mais elle avait elle-même décidé de se lancer dans cette aventure seule alors que j’aurais pu l’aider depuis le début. Et si elle avait pris une décision différente à l’époque, Maddox n’aurait pas eu l’occasion de me rejeter, de refuser que je prenne ma place dans sa vie. Est-ce que je suis supposé de me réjouir qu’elle en a bavé à quelques reprises pendant ces années? Qu’elle l’avait cherché au final? « Peut-être qu’on devrait préparer le canapé-lit pendant qu’on est encore en état de le faire. » dis-je pour changer de sujet, un petit sourire au coin des lèvres. Elle acquiesce et nous nous levons donc du canapé pour déposer nos verres sur la table de salon. J’aide Danika à transformer le canapé en lit comme je peux, d’une main, et nous nous rassoyons parmi les oreillers, les jambes allongées sur le matelas. « Pour ce que tu disais tantôt, que tu en menais pas large… » Je prends une pause pour réfléchir à mes mots parce que malgré l’ouverture dont nous avons fait preuve ce soir, parler de sujets sérieux n’est pas tellement naturel entre nous. « Es-tu correcte? Si t’as besoin de parler… » Je suis là.
The worst part is there's no one else to blame-- @Danika Riley
De retour au salon où tout s’est effondré, la conversation revient inévitablement sur le sujet sensible de la soirée : Maddox. Danika doit sentir que mes craintes persistent parce que je n’ai besoin de rien dire pour qu’elle colle son épaule à la mienne et qu’elle tente de me rassurer encore une fois. Je tente de me convaincre que tout ira mieux demain, comme l’a dit mon ex, mais je ne peux m’empêcher de redouter le réveil du petit et sa réaction lorsqu’il verra que je suis encore là. « Il va t’aimer. » dit-elle avec conviction et je tente de me convaincre qu’elle a probablement raison parce qu’elle connait le petit mieux que moi. « J’espère. » Peut-être que c’est moi qui n’a pas été réaliste à espérer que notre relation soit à un autre niveau après même pas deux mois. Histoire de changer le sujet, je lui suggère qu’on prépare le lit avant de ne plus être en état de le faire et nous nous réinstallons dès que c’est fait.
Je décide de revenir sur les mots qu’elle a prononcés en dernier pour me réconforter, y voyant comme un désir de peut-être se confier. « Ca va. J’ai pas envie de parler de tout ça, pas ce soir. » La réaction de Danika me surprend, étant trop habitué à ce qu’elle se braque dès que nous abordons un sujet dont elle n’a pas envie de discuter. Pendant un instant je me demande si nous serons en mesure de continuer dans cette direction ou si demain matin tout reviendra comme avant entre nous, comme si la discussion de ce soir n’avait jamais eue lieu. Nous connaissant tous les deux, je ne peux m’empêcher de penser que la deuxième option est probablement la plus probable. « Mais je n’ai pas été une bonne mère dès le départ Law. Même encore maintenant je ne suis même pas sûre de l’être. Je veux dire ça vient pas comme ça. Laisse-toi un peu de temps, c’est tout. » Je lève les yeux au ciel en soupirant bruyamment, penchant légèrement ma tête vers elle pour la regarder. « Arrête Dan, t’es beaucoup trop modeste. » Je n’étais peut-être pas présent dans la vie de Maddox pour les premières années de sa vie, cela faisait quand même près de deux mois que je la regardais aller avec lui et je ne pouvais pas lui reprocher d’être une mauvaise mère. « T’es une bonne mère. » Elle avait fait des erreurs et elle en ferait probablement d’autres, mais elle est humaine et nous en faisons tous. Une partie de moi lui en voudrait probablement toujours de m’avoir tenu à l’écart de Maddox, mais l’important était de les reconnaître et de faire ce qu’il fallait pour ne pas refaire la même erreur deux fois.
Nous continuons de discuter pendant un long moment, enfilant les verres de whisky l’un après l’autre. Nos boulots respectifs y passent et elle me demande même des nouvelles de Stacey et Mila qu’elle n’a pas vues depuis plusieurs années déjà. Au fil des discussions je m’avachis de plus en plus sur le canapé-lit jusqu’à me retrouver littéralement couché parmi les oreillers. Je sens la fatigue se manifester de plus en plus et je commence à avoir de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. Je lutte contre la fatigue parce que je n’ai pas envie de m’endormir et qu’on soit le lendemain matin. Si ce n’était que de moi, je resterais à discuter sur son canapé-lit pendant des heures malgré les ressorts que je sens à travers le matelas. « Tu crois qu’on se serait remis ensemble si je te l’avais dit ? » Sa question me prend par surprise et je tourne lentement la tête pour scruter son visage mais tout ce que j’aperçois dans la noirceur c’est sa silhouette sans plus. Je pousse un gros soupir alors que je réfléchis. « Je ne sais pas. C’est ce que tu aurais voulu? » J’aurais probablement voulu faire des efforts pour que ça marche mais je doute que ça aurait été suffisant. Parce que je n’aurais probablement pas changé du jour au lendemain et qu’on aurait probablement fini par se déchirer encore une fois. Et maintenant que nous avons recommencé à passer du temps ensemble, je me demande si quatre ans de recul suffisent. Dans le doute, il faut s’abstenir. Allongée à côté de moi, Danika frissonne et elle tire les draps par-dessus elle. Instinctivement, je me rapproche d’elle et je me couche en cuillère derrière elle pour la réchauffer, passant mon bras droit sous son cou et mon gauche par-dessus son corps pour frictionner son bras avec ma main. Épuisé par cette soirée intense, je m’endors quelques minutes plus tard à peine, le nez enfoui dans ses cheveux.
C’est probablement la proximité de nos corps qui a une incidence sur la nature plus érotique de mes rêves cette nuit. Les souvenirs du corps nu de Danika contre le mien éveillent mon désir pour elle et mon corps me trahit en réagissant malgré moi. Lorsqu’un bruit me sort de mon rêve, je constate que Danika est encore dans mes bras. Toujours à moitié endormi, je reste immobile pendant que mon regard parcourt attentivement sa nuque jusqu’à l’os de sa mâchoire. Prévoyant le malaise qu’on ressentira forcément tous les deux au moment où Danika se réveillera, j’essaie de trouver une façon de mettre un peu de distance entre nous deux avant qu’elle se réveille mais sa tête est appuyée sur l’un de mes bras. C’est à ce moment que la petite voix de Maddox résonne du babyphone et Danika commence à bouger avant que je puisse mettre fin à notre étreinte. Et histoire d’accroître le malaise un peu plus, il n’y a pas que ce dernier qui soit palpable dans la pièce, non, il y a aussi mon érection bien trop appuyée sur son corps. Même si je suis persuadé qu’il n’y a aucune chance pour qu’elle ne s’en soit pas déjà rendue compte, je fais semblant de dormir encore et je retire mon bras de sous sa tête pour me tourner de dos à elle. Les yeux fermés, j’attends impatiemment qu’elle se lève pour aller voir Maddox et je compte bien attendre d’être présentable avant de sortir de sous les draps pour aller les rejoindre. Pense à une petite vieille que je me répète dans ma tête pour faire comprendre à mon corps que le timing est vraiment mal choisi et qu’il serait temps de passer à un autre appel.
The worst part is there's no one else to blame-- @Danika Riley
Le retour à la réalité est difficile ce matin alors que les regrets se manifestent. Jamais je n’aurais pensé un jour raconter cette partie de mon histoire à Danika ni même qu’elle s’ouvre elle aussi à moi, surtout pas quatre ans après notre rupture. En quatre mois de relation, jamais je n’ai senti une telle proximité entre nous que celle que nous avons eue hier et je regrette que nous ne nous sommes pas laissés aller à des confidences quand c’était le temps. Ce matin, le malaise est perceptible sans que le moindre mot soit prononcé et je sais que ni l’un ni l’autre n’osera revenir sur ce qui s’est dit, préférant maintenir une certaine distance entre nous d’autant plus après l’effet évident causé par son corps contre le mien. Et même si j’aurais préféré que mon attirance pour elle demeure un non-dit, j’aurais aimé qu’elle reste endormie un peu plus longtemps pour pouvoir la regarder dormir paisiblement comme dans le temps, pour pouvoir encore humer son parfum et sentir sa chaleur.
Maintenant seul dans le canapé-lit, je soupire bruyamment en me frottant les yeux du bout des doigts pour me réveiller, la voix de Danika résonnant dans le babyphone. « Tu as bien dormi Maddy ? » Le petit est réveillé et je sais que ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne sortent de sa chambre pour venir me rejoindre. La boule au ventre, je me lève et je range le canapé-lit d’une main pour me tenir occupé, tentant d’ignorer mon stress qui s’accentue en entendant les prochaines paroles de mon ex. « On va prendre le petit déjeuner ? » Le rythme de mes battements de cœur accélère et je me parle dans ma tête pour ne pas partir, pour être à la hauteur des attentes de Danika parce que je sais qu’elle a raison et que je dois l’affronter ce matin. Difficile toutefois d’ignorer les doutes et les craintes d’un deuxième rejet alors que je ne me suis pas encore tout à fait remis du premier. « Ca te dit des pancakes Maddy ? Tu sais qui est l’expert des pancakes ? C’est Law. » En entendant mon surnom, je m’immobilise et je relève la tête vers Maddox que Dan tient dans ses bras. Quand le petit se cache en me voyant, je lui souris malgré mon cœur qui se serre, espérant le mettre en confiance. « Hein Law tu fais des pancakes du tonnerre ? Avec plein de sirop d’érable ? » « C’est vrai ? Avec plein de sirop d’érable ? » La réaction de Maddox me décoche un sourire plus spontané cette fois. Je regarde furtivement Danika avant d’hocher lentement la tête à l’intention de Maddox. « C’est vrai, oui. Tu veux que je t’en fasse? » Je lui demande d’une voix douce et le petit répond en hochant lentement la tête en souriant timidement.
Danika installe le petit dans sa chaise pendant que je me dirige vers la cuisine pour me laver les mains et elle vient ensuite me rejoindre pour me montrer où se trouvent les ingrédients dont j’ai besoin. « Ca a pas trop changé de place. » dit-elle sans oser me regarder et je devine qu’elle sait et qu’elle sait que je sais dans quel état j’étais ce matin à notre réveil. Son malaise évident ne m’aide aucunement à me détendre alors que je subis déjà la pression de devoir plaire à notre fils. En voulant m’aider en sortant les ingrédients, son bras frôle le mien et il est difficile de ne pas remarquer son mouvement de recul. « C’est bon, je devrais pouvoir me débrouiller maintenant. Je te dirai si j’ai besoin d’aide. » dis-je à voix basse sans la regarder tout en la débarrassant de ce qu’elle a dans les mains. Je prépare le mélange à pancakes en tentant le plus possible de seulement me servir de ma main indemne. À mesure que les pancakes sont cuits, je les empile une par-dessus l’autre dans une assiette que je pose ensuite en plein milieu de la table. Je dépose un pancake dans chaque assiette. « Bon appétit. » dis-je avant de commencer à manger tout en regardant Maddox avec attention, espérant que le malaise entre nous deux allait se dissiper plus rapidement que celui entre sa mère et moi.