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Message(#)welcome to all EmptyDim 10 Jan 2021 - 14:13

Comme tous les jours Casey venait ouvrir l'antenne d'aide à partir de huit heures, quelques volontaires étaient là pour l'aider, il n'était désormais plus seul pour tout gérer ce qui était des plus agréables. Entre l'antenne et le foyer il ne savait plus où donner de la tête mais il était heureux. D'autant qu'avec Chad les choses semblaient prendre une heureuse tournure alors il ne pouvait pas se plaindre. Il mettait cependant un point d'honneur à passer tous les jours pour voir comment ça se passait avec les volontaires, mais aussi pour offrir son aide. Ce n'était pas le tout d'ouvrir une antenne comme celle là, mais il fallait aussi être présent et l'animer. Donnant les directives de la journées à ses bénévoles, il alla s'installer dans son bureau, il désirait organiser une soirée de charité, afin de récolter quelques fonds mais pour cela il avait besoin de tout un tas d'autorisations et aussi de l'appui de certaines personnes s'il voulait que ça se fasse et qu'il ait du succès. Il ne vit pas le temps passer, alors qu'il cherchait des informations sur internet et qu'il appelait tout un tas de personnes si bien qu'il ne s'aperçu pas que midi pointait le bout de son nez. Ce fut une de ses bénévoles qui vint le sortir de son bureau pour qu'il déjeune avec eux. Il les rejoignit peu après, s'installant sur une table et discutant avec ses bénévoles pour savoir comment s'était passée la matinée. La fréquentation de l'antenne augmentait de semaine en semaine ce qui d'un point de vue était positif, mais d'un autre ne l'était pas. Des gens avaient besoin d'aide, au point que l'état ne soit pas suffisant s'ils venaient jusque ici. Bien qu'entrain de manger, l'antenne était toujours ouverte et quelques personnes entraient, les bénévoles se relayant tour à tour pour aller voir les personnes entrant.
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Message(#)welcome to all EmptySam 16 Jan 2021 - 17:40




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Victoire est en plein travail sur elle-même, et un observateur extérieur pourrait dire que cela n’est pas nouveau, qu’elle l’est depuis quasiment quinze, depuis qu’elle s’est avoué être une victime de Riddle, depuis qu’elle a réussi à se détacher de son emprise et qu’elle a commencé à voir une première psychologue. Entre temps, il y a eu le dépôt de plainte, le procès, le harcèlement de la presse, la condamnation non pas de l’agresseur mais d’elle-même pour diffamation, la dépression. Puis la fuite, le retour en France, une nouvelle psychologue et toujours la dépression quelque peu compensée par les études de pâtisserie qu’elle a commencée là-bas. Puis le mouvement Me Too et les journalistes qui reviennent, qui la traquent, qui remuent le couteau dans la plaie et sa mère qui supporte mal la situation, qui se fait du soucis, la dépression de Vic toujours. Sa mère qui finira par succomber à une crise cardiaque bien trop jeune, Vic est persuadée que c’est de leur faute aux journalistes, de sa faute aussi pour avoir tenté de se battre contre des moulins à vent, la dépression est toujours là, comme une meilleure amie qui ne vous abandonne jamais. Puis, le changement d’identité, le déménagement à Brisbane, une nouvelle psy encore, se noyer dans le travail et l’alcool, la dépression est presque une âme sœur à ce stade. Elle la suit partout comme son ombre et la pousse toujours à boire un dernier verre. Puis Vic a eu un grave accident de voiture, elle aurait pu tuer quelqu’un, elle aurait pu se tuer et ce soir-là elle était saoule et défoncée au volant. Depuis, elle a arrêté de boire, elle a changé de psy à nouveau et pour le première fois depuis quinze ans, elle a l’impression d’aller dans la bonne direction, d’avancer et de vraiment entamer son travail sur elle-même. Ce n’est pas facile mais elle commence à être entourée de personnes qui la soutiennent vraiment. Byron. Kane. Penny, même… Penny pour qui elle sent irrémédiablement des sentiments se développer et cela lui fait peur.

Voilà pourquoi Vic se retrouve devant le local d’une association LGBTQIA+. Son adolescence a été ruinée par un prédateur sexuel et une carrière qu’elle aurait préféré ne jamais avoir embrassée. La dépression et ses traumatismes l’ont tenue éloignée de toutes relations amoureuse potentielle, elle ne fait aucune confiance aux hommes et elle a peur de se faire encore briser le cœur par une femme. Sans compter qu’elle ne ressent aucun désir sexuel, certains psys lui ont dit que c’était dû à son traumatisme, d’autres qu’elle était simplement asexuelle. Elle ne sait plus qui croire, ni quoi penser, elle désespère de trouver l’amour un jour et elle ne comprend tout simplement pas qui elle est. Voilà pourquoi, elle pousse la porte du local avec le cœur qui bat la chamade et pourquoi elle combat l’envie irrésistible qu’elle a de rebrousser chemin et de partir en courant. Elle a peur de ce qu’on pourra lui apprendre sur elle, elle a peur qu’on la juge, mais, plus encore, elle a besoin de se comprendre et de savoir une fois pour toutes si son cas est désespéré, si elle va mourir seule et qu’elle doit s’y faire.

C’est l’heure de la pause déjeuner, Vic vient de sortir de la pâtisserie où elle a fini sa mâtinée de travail commencée très tôt cette nuit. Elle entre presque sur la pointe des pieds, comme si elle pouvait se rendre invisible. Des gens mangent, d’autres consultent des dépliants ou des livres, un jeune homme discute à un bureau avec une femme d’une cinquantaine d’année qui hoche la tête d’un air compréhensif. Le Française s’avance timidement en essayant d’éviter les quelques regards qui se tournent vers elle, elle n’est pas prête encore, alors elle s’élance vers un présentoir de dépliants et commence à lire les titres comme si sa vie en dépendait. Être gay/lesbienne. Est-ce que c’est si simple que ça ? Vic est-elle simplement lesbienne ? La bisexualité existe. Probablement que ça existe, est-ce que le petit-copain du collège de Vic compte ? De toutes façons, elle n’aime pas vraiment qu’il y ait le terme « sexuel » dans ce mot, elle n’a aucun attrait pour le sexe. Suis-je asexuel ? Ça c’est une bonne question. Vic attrape le dépliant et le fixe sans l’ouvrir comme s’il allait lui donner la réponse instantanément. Elle regarde par dessus son épaule pour vérifier que personne ne la voit et quand elle croit que la voie est libre, elle glisse le dépliant dans sa poche. Elle continue à lire les titres. Transidentité : comprendre le genre. Elle n’y connaît pas grand-chose sur le sujet mais au moins sait-elle qu’elle n’a jamais remis en cause son statut de femme, elle est une femme pour le meilleur et malheureusement surtout pour le pire. Travailleur du sexe : comment se protéger ?, elle fait une grimace en lisant ce titre. Quel horreur, rien que de penser à l’idée de faire du sexe un métier, elle se sent mal.

Finalement, c’était probablement une mauvaise idée, elle ferait mieux d’y aller. Elle se retourne et s’apprête à sortir mais elle croise le regard d’un homme qui se dirige vers elle avec un grand sourire et elle se sent obligée de se justifier : « Je dois y aller en fait… Je… merci... » et elle se rue maladroitement vers la sortie sans réaliser que son sac à main s’est accroché au présentoir de dépliants. Celui-ci s’écroule sur le sol tandis que tous les papiers s’envolent et cela arrête Vic dans son élan, elle se retourne mortifiée et commence à se baisser pour ramasser le bazar : « Excusez-moi, excusez-moi… Je fais que des conneries... Je vais ramasser… » Et après s’enfuir, oui s’enfuir c’est un bon projet ça.



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Message(#)welcome to all EmptyDim 24 Jan 2021 - 14:23

Ils étaient entrain de manger lorsque Carter remarqua une jeune femme entrer dans l'antenne. Il vit sa timidité, son envie de ne pas se faire remarquer et s'efforça donc de ne pas la fixer. L'idée était que les gens pouvaient entrer pour venir chercher des informations, des réponses à leurs questions, et le brun était bien placé pour savoir que cela demandait du temps et de la discrétion dans la plupart des cas. Il avait briefé son équipe pour qu'ils agissent ainsi avec tous leurs visiteurs, pour leur donner une sensation d'ouverture et de tranquillité. S'ils ne souhaitaient pas leur parler tout de suite, ce n'était pas grave, ils avaient le temps et l'équipe d'accueil se tenait à la disposition de leurs visiteurs pour les aider. Carter jetait de temps en temps des regards à la jeune femme, qui allait de dépliants en dépliants, essayant d'avoir le moins de contacts possibles avec les autres. Carter avait presque fini son repas, attaquant son dessert qu'il laissa finalement à moitié entamé. Il n'aurait pu l'expliquer, mais il y avait quelque chose chez la jeune inconnue qui le poussait à vouloir la voir. Une certaine fragilité peut être, ou bien souhaitait il juste s'assurait qu'elle allait bien. Lentement il s'avança vers elle, pour lui laisser le temps de le voir venir, pour ne pas lui faire peur. Il se para de son plus beau sourire d'ailleurs mais lorsque la jeune femme le vit, elle eu la réaction que Casey souhaitait à tout prix éviter, la peur. Il ouvrit la bouche, voulant la rassurer, tout en levant ses mains mais c'était trop tard, la jeune femme lui disait qu'elle devait partir. Le brun ne chercha pas à la poursuivre, conscient que ça ne ferait qu'aggraver les choses mais la jeune femme fit tomber un portant, produisant un grand fracas. Casey se tourna vers son équipe et leur fit signe de rester où ils étaient avant qu'il ne rejoigne la jeune femme et ne l'aide à ramasser les dépliants. "Hey, c'est pas grave, ça arrive, on va tout ramasser et on y verra rien." dit il avec un sourire et un ton rassurant. Il redressa le portant et remit les dépliants un peu à la va vite, préférant se concentrer sur la jeune femme. "Bonjour...moi c'est Casey...bienvenue parmi nous." dit il une fois qu'ils eurent rangé, lui tendant la main, ne voulant pas la brusquer ou l'effrayer de plus belle.
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Message(#)welcome to all EmptyMer 27 Jan 2021 - 20:10




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Il n’a pas l’air méchant, il ne va pas la manger, elle ne peut même pas justifier sa réaction excessive par le fait que ce soit un homme car elle a fait enfin des progrès dans ce domaine. Elle n’est plus terrorisée dès qu’elle croise un membre de la gent masculine, d’autant plus qu’elle sait qu’en ce lieu il y a peu de risque pour qu’il soit intéressé sexuellement par elle, ce qui est à la base de son besoin de fuir les hommes. Ce n’est pas qu’elle se sente menacée par sa présence, pas qu’elle ait peur qu’il tente de la séduire, non, elle est simplement terrifiée à l’idée qu’il lui pose des questions, ou pire encore qu’il lise en elle comme dans un livre. S’il comprenait tout juste en la détaillant du regard alors que des années de thérapie n’ont pas réussi à ce qu’elle se comprenne elle-même ? Elle ne savait pas comment elle serait sensée se sentir. Soulagée ? Vexée ? Honteuse ? Bien plus probablement cette dernière option, persuadée qu’elle est d’être un cas à part, une sorte d’erreur de la nature créé de toutes pièces par ses traumatismes.

Alors elle prend la fuite ou du moins elle essaye de prendre la fuite mais l’anse de son stupide sac rouge emmène avec elle le présentoir de dépliants et elle qui n’aime pas se faire remarquer, elle est servie. Tout le monde se retourne vers elle, l’envie de fuir malgré tout, de laisser quelqu’un d’autre ramasser le bazar est forte, mais elle ne peut se résoudre à être si mal polie. Alors, elle se retourne, s’excuse et commence à ramasser en  n’oubliant pas de s’auto-flageller au passage. "Hey, c'est pas grave, ça arrive, on va tout ramasser et on y verra rien." la rassure aussitôt l’homme en prenant le portant en main pour le redresser. Ni vu ni connu, ou presque. Les dépliants sont étalés partout sur le sol et Vic les rassemble aussi vite qu’elle le peut avec l’aide de l’homme. « C’est trop tard pour passer inaperçue... » bredouille-t-elle en évitant à tout prix de croiser les regards des personnes présentes qui observent la scène. Probablement qu’aucun d’entre eux n’a de regard malveillant, ni même moqueur, simplement, il y a soudain eu beaucoup d’animation de ce côté de la pièce avec le fracas du présentoir et les feuillets volants en toutes directions. C’est un réflexe humain de s’intéresser à une telle scène, mais l’instinct de fuite de Vic est également humain, elle voudrait le pouvoir de se volatiliser d’un simple clignement d’œil là tout de suite. "Bonjour...moi c'est Casey…bienvenue parmi nous." Elle regarde sa main tendue pendant quelques fractions de secondes de trop, elle hésite, trop habituée à éviter ce genre de contact, mais elle se reprend aussitôt. Elle ne veut pas paraître impolie, surtout après avoir mis un tel bazar dans le local. Elle sert sa main à regret cependant, s’ils commencent les présentations, il va être plus difficile de s’éclipser tout de suite. Son sourire est forcé et très peu naturel : « Bonjour… Vic… Mais je… je vais pas vous déranger plus longtemps... » Elle aurait bien prétexté qu’elle s’était trompée d’adresse et qu’elle cherchait en fait une boucherie-charcuterie mais elle s’est grillée toute seule en compulsant les dépliants.

« Juste le temps de réparer mes conneries... » Elle ne peut pas partir encore, elle a les bras pleins de dépliants qu’elle s’efforce de trier pour les remettre en place, mais plus elle s’affaire à les séparer, plus ils lui échappent et dégringolent à nouveau vers le sol par dizaines. « Oh c’est pas vrai ! » s’agace-t-elle, perdant patience d’autant plus qu’elle sent les regards peser sur elle. Elle relève enfin les yeux vers Casey dont elle évitait le regard jusqu’à présent comme ceux de tous les autres, elle se sent stupide, elle a honte d’être là, cette association est sensée être pour les jeunes LGBT+. Et elle n’est plus jeune depuis longtemps, elle n’est même pas sûre de correspondre à l’une des lettres du sigle. « Je sais pas pourquoi je suis venue… C’était stupide... » et elle dépose les flyers avec lesquels elle n’arrive pas à se débattre sur une table qui se trouve à proximité, elle se retourne et jette un œil à la sortie. Elle sait que si elle sort maintenant, elle ne reviendra probablement jamais, elle n’aura jamais de réponse à ses questionnements, alors elle hésite.

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Message(#)welcome to all EmptyDim 31 Jan 2021 - 11:01

Casey l'écouta et releva les yeux pour voir que en effet les personnes présentes les regardait. Il fit un petit geste à l'encontre de ses employés qui comprirent le message et s'occupèrent des gens autour d'eux pour que la jeune femme se sente moins oppressée et observée. Il aida la jeune inconnue à ramasser les quelques flyers encore au sol pour les ranger à nouveau sur le présentoir. Certaines étaient pliés mais c'était le cadet des soucis de Casey sur le moment présent. "Personne n'est là pour vous juger." dit il avec un sourire qu'il voulu avenant, avant de se présenter et de lui tendre sa main pour la saluer. Peut être que pour cette première visite il n'aurait que son prénom et elle quitterait l'antenne. Ce ne serait pas la première visiteuse à faire cela, mais si il parvenait à établir un contact, aussi ténu soit il, ce serait déjà une victoire en soi, car cela voulait dire qu'il y avait une possibilité pour qu'elle revienne les voir dans les jours à venir. Il la laissa guider leur échange, sentant que ce simple geste physique semblait difficile pour elle. Il n'appliqua qu'une brève pression sur sa main avant de la relâcher et que sa main ne retombe le long de son corps. Il avait apprit avec le temps que forcer les gens était contreproductif. La seule chose en son pouvoir était de montrer à l'inconnue qu'elle était dans un safe space, et qu'elle était libre de ses actions ici, quoi qu'elle décide de faire. Elle lui révéla son prénom, ou plutôt un surnom mais le brun ne chercha pas à pousser les choses trop loin. "Enchanté de faire votre connaissance Vic." répondit il sans se départir de son sourire. Il rouvrit la bouche pour lui répondre, sentant son anxiété à rester ici et son envie de régler rapidement ce qu'elle avait fait pour partir. Casey se pencha à nouveau pour récupérer les dépliants qui tombaient au sol, et essaya de capter son regard. "C'est pas grave..." dit il à nouveau en la regarda, se redressant avec quelques flyers qu'il posa distraitement sur la table à sa droite. La clé était de ne pas brusquer Vic, mais il n'allait pas non plus l'empêcher de partir si tel était son choix. "C'était pas stupide Vic, vous êtes venue ici pour une raison." répondit il, remarquant son regard vers la porte, son instinct de fuite devant être dur à combattre pour elle. Casey glissa ses mains dans ses poches, jetant un rapide coup d'oeil autour d'eux pour constater que personne ne leur prêtait attention désormais. "Est ce que vous avez un peu de temps devant vous ? On a de quoi manger si vous n'avez pas eu le temps de prendre votre repas." expliqua t'il en montrant derrière lui la table encore dressée. Si les repas étaient pour celles et ceux en galère financièrement, il laissait également d'autres personnes profiter des repas, car cela permettait de créer un moment où le dialogue était parfois plus facile autour d'un repas. "Vous êtes libre de repartir si vous voulez, et la porte vous sera toujours ouverte si vous décidez de revenir nous voir." reprit Casey, souhaitant réellement aider la jeune femme qu'il sentait bel et bien perdue en cet instant.
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Message(#)welcome to all EmptyDim 31 Jan 2021 - 21:21




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Vic est au cœur de l’attention, tout ce qu’elle déteste et son interlocuteur semble détourner l’attention du public qui observe la scène. "Personne n'est là pour vous juger." la rassure-t-elle alors qu’elle sent les gens autour reprendre leurs conversations, vaquer à nouveau à leurs occupations et les regards cesser de peser sur elle. Elle se détend légèrement et saisit la main tendue non sans marquer un temps d’arrêt. Ils échangent leurs prénoms finalement. "Enchanté de faire votre connaissance Vic." lui dit-il avec un sourire chaleureux, alors qu’elle est en train de jongler avec les flyers, assurant déjà qu’elle ne va pas lui prendre beaucoup plus de son temps. « Enchantée également. » s’empresse-t-elle d’ajouter tout de même, elle n’a pas envie d’être impolie, il a l’air très sympa ce Casey, c’est simplement qu’elle n’assume pas totalement d’être là. Elle n’assume pas totalement d’avoir besoin d’être là à son âge, d’être restée émotionnellement au stade adolescent et d’être perdue dans ses sentiments et ses attirances. "C'était pas stupide Vic, vous êtes venue ici pour une raison." Elle est libérée des flyers mais elle n’ose pas s’enfuir tout de suite, faussant ainsi compagnie à l’homme qui était venu aussi promptement à son secours. « Oui, mais c’est ridicule… Je ne suis clairement pas dans la tranche d’âge cible... » dit-elle en risquant enfin un regard vers les personnes présentes qui, à son grand soulagement, ne lui prêtent plus aucune attention. Ce sont dans la grande majorité de très jeunes adolescents, des jeunes adultes aussi mais quasiment aucun trentenaire à l’exception de ceux qui portaient le badge signifiant qu’ils étaient bénévoles de l’association.

"Est ce que vous avez un peu de temps devant vous ? On a de quoi manger si vous n'avez pas eu le temps de prendre votre repas." lui propose-t-il et elle suit des yeux son geste jusqu’à la table dressée avec une grande variété de denrées offerte aux visiteurs, il y a quelques personnes qui sont assises en train de déguster un sandwich ou une salade. Elle n’a effectivement pas mangé, elle sort juste de la pâtisserie où elle vient de travailler pendant six heures non stop, elle a faim oui. Mais elle peut rentrer chez elle pour déjeuner, ce sera bien plus confortable et bien moins angoissant socialement. « Euh… Je sais pas, je devrais peut-être rentrer... » bredouille-t-elle avec nervosité comme s’il lui forçait la main, comme s’il essayait de la kidnapper alors qu’il ne s’agit que d’une proposition. "Vous êtes libre de repartir si vous voulez, et la porte vous sera toujours ouverte si vous décidez de revenir nous voir." la rassure-t-il et Vic se sent stupide de vouloir fuir à tout prix, elle est venue pour une bonne raison ici et l’accueil qui lui a été fait a été parfait, en douceur. Elle regarde Casey en se mordillant la lèvre, hésitante. Le fait qu’il lui ai donné l’autorisation de s’en aller, lui donne envie d’essayer de rester, d’aller jusqu’au bout de son idée. « Si je vous pique un sandwich, il manquera à personne ? » demande-t-elle, toujours soucieuse de ne pas déranger, de ne pas être de trop et de ne pas prendre la place de quelqu’un qui en aurait plus besoin. « Ça fait longtemps que vous travaillez ici ? » demande-t-elle car elle ne sait pas comment parler d’elle, elle ne sait pas par quoi commencer et quelle question poser sans avoir l’air stupide. Alors s’il parle de lui avant, peut-être que ce sera plus facile.

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Message(#)welcome to all EmptyDim 7 Fév 2021 - 9:48

Casey prenait le temps avec Victoire, conscient que d'être venue jusque ici était déjà un grand pas en soi, une victoire même. Découvrir sa sexualité, mettre des mots dessus prenait du temps, et cela ne se terminait pas quand on quittait l'adolescence. Selon sa famille, son passé, ses expériences, cette recherche pouvait continuer même à l'âge adulte, surtout lorsqu'on avait grandit dans un milieu qui n'était pas ouvert à ces choses là. Casey lui n'avait pas eu cette expérience là lui même, étant jeune lors de la découverte de son homosexualité. Néanmoins cela lui avait valu de grands problèmes qu'il était parvenu à surmonter avec le temps et surtout de l'aide. Engageant la conversation avec la jeune femme, il l'aida à récupérer les flyers, indiquant à ses bénévoles de s'occuper des autres personnes étant venues à l'association. Rapidement ils n'étaient plus que deux personnes discutant, sans attirer l'attention sur eux. Il sourit à la remarque de la jeune femme sur son âge avant de secouer la tête. "Il est vrai que cette asso a été créée pour aider les jeunes mais elle est ouverte à tous le monde. Parfois le processus de trouver son identité prend du temps, c'est quelque chose qu'on ne peut pas accélérer, sous peine de faire des erreurs. Alors ne vous en faites pas pour l'âge, ce n'est pas un facteur déterminant." répondit il, tout en finissant de ranger ce qu'il avait entre ses mains. Il fit de son mieux pour rassurer Victoire, lui laissant la possibilité de partir si elle le désirait, ne la forçant pas à rester même s'il aurait aimé pouvoir au moins parler un peu avec elle, ne serait ce que quelques minutes seulement, un second pas pour la jeune femme mais qui permettrait peut être de l'aider déjà un petit peu. Patiemment il attendit de voir si Vic allait partir et ne put cacher son sourire quand elle lui demanda si le sandwich n'allait manquer à personne, chose à laquelle Casey secoua la tête. "Pas du tout, ne vous en faites pas." dit il, s'effaçant pour qu'elle puisse accéder à la table de repas. Il l'invita à s'installer à table, en faisant de même avant d'hocher la tête. "Depuis le début c'est à dire cinq mois seulement." répondit il avec un sourire, servant un verre d'eau à Victoire. "Pour être honnête j'ai fondé cette asso et acheté ce local pour en faire ce que vous voyez aujourd'hui. J'ai moi même eu des problèmes quand j'étais adolescent et que j'ai découvert mon homosexualité." commença t'il, se livrant sans gène se doutant que la jeune pâtissière avait sûrement besoin d'en savoir plus sur lui avant de se livrer elle même. "Mes parents ne m'ont pas accepté et, pour vous résumer les choses, je me suis retrouvé à la rue. Quelqu'un m'a aidé et j'ai pu m'en sortir. Mais à l'époque il n'y avait pas de lieux comme celui là alors c'est pour ça que j'ai voulu le créer, pour rendre ce qu'on m'a donné, et apporter de l'aide aux personnes qui en ont besoin." conclu t'il sur un ton doux, laissant le choix à Victoire de lui poser d'autres questions ou bien de lui parler un peu d'elle.
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Message(#)welcome to all EmptyMar 9 Fév 2021 - 12:43




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Victoire se retrouve au milieu de cette association, ne se sentant pas à sa place, elle n’est plus jeune depuis longtemps et le fait qu’elle n’ait pas eu de véritable jeunesse n’y change rien. Elle a passé les trente ans et elle se sent ridicule de ne pas encore savoir qui elle est. "Il est vrai que cette asso a été créée pour aider les jeunes mais elle est ouverte à tous le monde. Parfois le processus de trouver son identité prend du temps, c'est quelque chose qu'on ne peut pas accélérer, sous peine de faire des erreurs. Alors ne vous en faites pas pour l'âge, ce n'est pas un facteur déterminant." Il a les mots qu’il faut pour la rassurer sur ses égarements et questionnements tardifs, il connaît définitivement son sujet bien plus que Victoire et après tout, c’est bien pour cela qu’elle a poussé la porte de ce local. Alors, même s’il lui offre une porte de sortie et que c’est ce qu’elle souhaite depuis le début, elle décide de ne pas fuir pour une fois, elle décide de tenter sa chance. Après tout, une simple discussion ne peut pas faire de mal, non ? Surtout que son interlocuteur lui inspire confiance et elle a déjà mille questions qu’elle souhaite lui poser. Mais avant tout, elle s’assure de ne voler la place, et le sandwich, de personne. "Pas du tout, ne vous en faites pas." Et ils vont s’installer à la table où toutes les personnes attablées sont déjà occupés par leur repas et des discussions animées, personne ne fait attention à eux alors Vic commence à questionner Casey sur son implication dans cette association, histoire de ne pas rester sur un silence gênant. Les questions qui l’intéressent vraiment restent bloquées dans sa gorge pour le moment, elle a besoin que la conversation débute plu légèrement. "Depuis le début c'est à dire cinq mois seulement." Elle acquiesce en attrapant un sandwich et avisant le verre d’eau qu’il lui sert : « Merci. Ah oui c’est tout récent, je me disais que je n’avais pas fait attention au local avant. » C’est tout simplement qu’il n’était pas là. "Pour être honnête j'ai fondé cette asso et acheté ce local pour en faire ce que vous voyez aujourd'hui. J'ai moi même eu des problèmes quand j'étais adolescent et que j'ai découvert mon homosexualité." Oh, elle a donc carrément affaire au fondateur de l’association et l’aisance avec laquelle il aborde se sexualité est impressionnante. Ce n’est pas tant le fait qu’il n’en est pas honte, ils sont sensés se trouver dans un safe space donc il est bien naturel qu’il assume. Non, c’est surtout cette certitude dans le ton et le regard quand il déclare être homosexuel que Victoire admire. Ça a l’air agréable de savoir qui l’on est sans l’ombre d’un doute… Vic pour sa part ne sait que conclure de ses relations passées, de ses crushs, de ses émotions, tout cela est si flou pour elle, elle n’arrive pas à trouver un cadre bien clos qui définirait qui elle est. Pourtant, pour lui ça n’a pas du être facile, il parle de problèmes, elle comprend qu’il ait voulu créer cette association et ceux qui ont vécu des choses similaires : « Je suis désolée que ça ait été difficile pour vous... » Elle-même a souffert et souffre toujours de ne pas se comprendre, de ne pouvoir se définir, de se sentir si différente de la masse. "Mes parents ne m'ont pas accepté et, pour vous résumer les choses, je me suis retrouvé à la rue. Quelqu'un m'a aidé et j'ai pu m'en sortir. Mais à l'époque il n'y avait pas de lieux comme celui là alors c'est pour ça que j'ai voulu le créer, pour rendre ce qu'on m'a donné, et apporter de l'aide aux personnes qui en ont besoin." Le cœur de Victoire se serre, imaginer Casey adolescent mis à la porte par ses parents la remplit de tristesse. Pourtant, elle sait que ce genre de choses arrive tous les jours et bien que cela la révolte, elle ne saurait pas bien quoi faire pour changer les choses. A défaut d’empêcher ce genre de choses d’arriver, Casey a choisi d’aider les personnes concernées, de leur apporter soutien, sandwichs et un lieu où se sentir en sécurité. « C’est terrible de savoir que ce genre de choses arrive encore. J’ai eu la chance de ne pas avoir ce problème... » Mais elle en a eu bien d’autres problèmes, pas forcément liés à son identité sexuelle, ou peut-être que si, elle n’en sait rien. Elle a souffert bien assez pour toute une vie. « En tous cas, c’est bien d’essayer de faire d’un passé douloureux, quelques de positif dans le présent. J’essaye moi aussi... » C’est ce qu’elle essaye de faire également avec l’association où elle est bénévole et qui lutte de divers manières contre les violences faîtes aux enfants et adolescents. Cela l’aide à gérer ses propres traumatismes de jeunesse et à aider d’autres victimes de viol comme elle, ce n’est pas toujours de tout repos mais c’est gratifiant.

Un silence un peu gênant s’installe, Casey attende qu’elle dise quelque chose et Vic ne sait pas bien par où commencer. C’est une tempête de questions sous son crâne et elle sait qu’elle va devoir parler de son histoire à un moment donné. Il va falloir qu’elle se confie si elle veut qu’il l’aide à se comprendre, mais pour l’heure, elle opte pour une question très pratique, peut-être est-ce une question bête mais elle prie pour qu’il lui réponde par la positive. Elle se penche en avant pour la poser à voix basse, un peu honteuse qu’on puisse l’entendre : « Dîtes, y a un genre de test ou de quizz pour savoir à quelle lettre on correspond ? » Elle parle du sigle LGBTQIA+ qui semble s’allonger toujours plus. Ce serait vraiment bien s’il lui suffisait de répondre à ses questions simples en cochant des cases pour qu’on lui annonce à la fin « Félicitations vous êtes [insérer ici l’identité de Victoire] ». Tout serait réglé en quinze minutes, on lui remettrait un starter pack pour commencer sa nouvelle vie et elle pourrait enfin trouver l’amour. Mais sa question naïve ne peut pas recevoir de réponse aussi binaire car la sexualité est un concept bien trop fluide pour que ce soit si simple. « Je suis incapable de dire ce que je suis, c’est compliqué. Vous pouvez me dire ce que je suis, vous non ? » Si elle pouvait reporter le poids de cette responsabilité sur lui, ce serait parfaitement rassurant, après tout il s’y connaît lui.

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Message(#)welcome to all EmptyJeu 25 Fév 2021 - 9:30

Casey parlait avec aisance à Victoire de la création de cette association, de son propre passé aussi. Il avait apprit à ne pas en être honteux avec le temps, d'en faire une force pour avancer plutôt que de laisser ce qui lui était arriver le détruire. Il avait tourné la page sur ses parents, sur sa famille. Une chose difficile à faire mais nécessaire pour lui. Le photographe ne souhaitait pas les revoir, ni leur parler. Ils avaient clairement montrés qu'eux n'en avaient rien à faire alors ce serait pareil pour lui. Aujourd'hui, il se concentrait sur le positif dans sa vie et il allait de l'avant, toujours. Il parla à Victoire de son passé, en résumant rapidement les choses néanmoins pour ne pas la noyer sous trop de choses non plus, d'autant qu'il n'était pas le plus important dans la conversation, c'était bel et bien elle. Mais pour qu'elle s'ouvre à lui, pour qu'elle accepte de lui parler, c'était à Casey de faire le premier pas, à lui d'ouvrir les portes pour qu'elle puisse après le laisser rentrer. "En effet, c'est tout récent, avant je n'étais pas trop dans le pays à cause de mon travail mais j'ai décidé de faire une pause on va dire, et de me consacrer à d'autres choses pour le moment." expliqua t'il avec un sourire. Il sourit alors qu'elle lui dit être désolée pour lui, secouant la tête. "Ce sont des choses qui arrivent, d'autres sont plus chanceux, d'autres moins c'est..." Il poussa un léger soupir. "La vie." dit il peu après avec un sourire triste. Une fois qu'il lui eut résumé son histoire, Victoire s'ouvrit un petit peu, faisant comprendre à Casey que sa vie n'avait pas été rose elle aussi. Il ne chercha pas à pousser plus loin sur le moment, préférant que la jeune femme s'ouvre à lui d'elle même sans se sentir forcée à le faire. "Vous faites partie d'une association aussi ?" lui demanda t'il alors, se concentrant sur cette information là plutôt que le reste. Il n'était pas rare que des gens ayant vécu des traumatismes ou choses difficiles décident d'aider en retour une fois qu'ils avaient résolus leurs propres problèmes. C'était en tout cas un point positif qui avait surement du aider Victoire à aller de l'avant, mais pas à tous les niveaux si elle se trouvait ici. Sa question le prit légèrement de court mais le fit sourire avant qu'il ne secoue la tête. "Si seulement il existait ce test...ça aiderait tellement de gens mais...je pense que vous connaissez déjà la réponse à la question." dit il penchant la tête sur le côté. Il s'humecta les lèvres avant de reprendre. "Victoire la sexualité ce n'était pas...noir ou blanc...il y a tout un tas de couleurs, et parfois ça peut même évoluer dans une vie avec nos expériences...c'est pour ça que c'est difficile parfois de dire ce qu'on est ou pas. Certains et certaines préfèrent même ne pas mettre de nom, c'est parfois plus facile comme ça." Il se redressa sur sa chaise, lançant un regard dans la pièce pour voir si tout allait bien avant de se concentrer sur Victoire. "Ca malheureusement je ne peux pas vous le dire. Il n'y a que vous qui pouvez le faire, moi en revanche je peux vous aider. Il y a des questions auxquelles je peux répondre peut être. Et il faut savoir que ça ne se fera pas un un claquement de doigts, ça sera long, possiblement douloureux aussi." reprit il avec sérieux mais douceur aussi. Il ne voulait pas effrayer Victoire non plus. "Mais on peut vous aider à vous découvrir, à affirmer qui vous êtes, c'est aussi ce qu'on fait ici, en plus de donner à manger, on aide les gens à se découvrir et c'est tout aussi important." Il attendit quelques instants, pour ne pas la surcharger, pour lui laisser le temps de diriger tout ça. "Sachez que vous ne serez forcée à rien ici, on a des groupes de discussion, des psychologues qui donnent des consultations bénévolement aussi mais la manière dont vous souhaitez faire les choses vous appartient. Il faut savoir que se forcer n'aidera en rien, bien au contraire. Alors si a un moment vous vous sentez mal à l'aise et que vous avez besoin de faire une pause, n'hésitez pas, votre bien être mental est important aussi.
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Message(#)welcome to all EmptyDim 7 Mar 2021 - 1:47




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Leur discussion commence par du small talk rassurant pour Victoire, ils parlent de l’association qui a vu le jour assez récemment et il lui explique qu’il était à l’étranger pour le travail avant tout cela. Elle acquiesce un peu mécaniquement et l’encourage à parler de lui encore et encore. Tant qu’ils parleront de lui, elle n’aura pas à parler d’elle. Bien vite, le sujet de la découverte de sa sexualité vient sur le tapis, rien d’étonnant vu le lieu dans lequel ils se rencontraient. Elle se sent mal qu’il ait dû vivre des choses si difficiles dans sa jeunesse, le rejet de sa famille entre autres. "Ce sont des choses qui arrivent, d'autres sont plus chanceux, d'autres moins c'est… la vie." conclut-il dans un soupir. Elle ne sait pas bien que répondre face à son sourire triste alors elle acquiesce en silence. Elle le sent, c’est à elle de dire quelque chose pourtant. Elle finit par parler d’elle à demi-mot, disant n’avoir pas eu le même genre de problème que lui mais reconnaissant un passé douloureux qu’elle essaye de transformer en positif. Comme lui. C’est vague mais c’est déjà beaucoup pour Victoire, elle a tellement pris l’habitude de cacher qui elle est, qu’il est difficile de se dévoiler. "Vous faites partie d'une association aussi ?" Touché. Elle acquiesce un peu à regret, car elle se sent obligée de préciser maintenant. « Oui… Qui lutte contre les violences faîtes aux enfants et adolescents... » A quinze ans on est encore loin d’être une adulte, on est toujours bien plus proche de l’enfance. Vic, en tous cas, était encore une enfant quand tout cela lui est arrivé. Elle soupire, mal à l’aise, elle n’est pas venue pour ça, pour parler encore de ses traumatismes. Elle a déjà sa psy pour ça, et quelques rares personnes, celles qui savent plus ou moins précisément ce qu’elle a vécu. Elle croque dans le sandwich avec empressement, de peur qu’il lui demande d’élaborer, puis elle finit par revenir au sujet principal de sa venue ici, son orientation sexuelle ou romantique ou les deux… Elle se doute pourtant que ses problèmes d’intimité sont probablement liés à son passé, mais elle voudrait une solution facile et rapide, un quizz qui lui dise qui elle est en 30 questions et ce serait enfin réglé. Apparemment l’idée d’un tel test le fait rire et cela n’est pas encourageant pour Vic, il lui avoue que ce genre de quizz n’existe pas. "Victoire la sexualité ce n'était pas...noir ou blanc...il y a tout un tas de couleurs, et parfois ça peut même évoluer dans une vie avec nos expériences...c'est pour ça que c'est difficile parfois de dire ce qu'on est ou pas. Certains et certaines préfèrent même ne pas mettre de nom, c'est parfois plus facile comme ça." La Française ne peut cacher sa contrariété, ce n’est pas le genre de réponse qu’elle attendait et ce n’est pas le genre de réponse qui va l’aider à clarifier sa  sexualité ou ses sentiments. Cette zone grise mouvante, évolutive, qui peut même n’avoir aucun nom, ça a l’air d’encourager la confusion plutôt que de la faire disparaître. Alors, elle lui demande directement à lui, s’il peut lui dire ce qu’elle est, car c’est bien à cela que sert cette association, non ? "Ca malheureusement je ne peux pas vous le dire. Il n'y a que vous qui pouvez le faire, moi en revanche je peux vous aider. Il y a des questions auxquelles je peux répondre peut être. Et il faut savoir que ça ne se fera pas en un claquement de doigts, ça sera long, possiblement douloureux aussi." En gros, elle doit se débrouiller et ça va être douloureux. Plus que toutes ces années de détresse qu’elle a déjà vécues ? Peut-être pas, ou peut-être que ce ne sera que le prolongement… « Super… Génial, vraiment... » soupire-t-elle sarcastique, elle a posé le sandwich et sans calculer son geste, enfouit son visage dans ses mains comme pour disparaître. Elle masse ses globes oculaires à travers ses paupières, commençant à se dire que tout ceci était vain et qu’elle n’allait rien apprendre de plus que ce qu’elle savait déjà. Il n’est pas difficile pour Casey de déceler son désarroi alors que tout son corps est en train de se refermer, de se recroqueviller, alors il précise : "Mais on peut vous aider à vous découvrir, à affirmer qui vous êtes, c'est aussi ce qu'on fait ici, en plus de donner à manger, on aide les gens à se découvrir et c'est tout aussi important." Victoire relève le visage lentement, laissant ses mains retomber sur ses genoux. « J’ai besoin d’aide, oui… J’aimerais dire que je me connais à 34 ans, mais je ne me comprends toujours pas... » Elle a beau avoir subi de nombreuses thérapies, celle-ci ont toujours été centrées sur ses traumatismes, sur son enfance, son rapport aux hommes, sa dépression chronique et son alcoolisme, cela faisait déjà beaucoup à travailler, ils n’en sont jamais vraiment arrivé à sa vie amoureuse, ou alors elle a éludé brillamment. "Sachez que vous ne serez forcée à rien ici, on a des groupes de discussion, des psychologues qui donnent des consultations bénévolement aussi mais la manière dont vous souhaitez faire les choses vous appartient. Il faut savoir que se forcer n'aidera en rien, bien au contraire. Alors si a un moment vous vous sentez mal à l'aise et que vous avez besoin de faire une pause, n'hésitez pas, votre bien être mental est important aussi." tente-t-il de la rassurer, lui laissant toujours une porte de sortie ce qu’elle apprécie grandement. Mais elle a l’impression qu’il la renvoie vers d’autres personnes, les psychologues, les thérapies de groupe… « On peut pas juste parler ? J’ai déjà ma dose de psys... » Il sera toujours temps d’en parler avec sa nouvelle psy qu’elle affectionne particulièrement, mais là elle a juste besoin de parler avec quelqu’un qui est concerné, quelqu’un qui ne va pas lui trouver un nouveau syndrome quelconque ou se centrer sur ses traumatismes. Juste une simple discussion mais pour cela, elle le sait, il faut qu’elle commence à se livrer. « Je crois que j’ai toujours eu des crushs sur des filles, depuis le collègue déjà… Mais elles n’étaient jamais intéressées. Ma seule vraie relation a été avec un homme, mais… J’allais pas bien à l’époque, j’ai pas été correcte... » Elle repense à Matthias, rencontré en France après son retour de New York, leur relation avait été compliquée mais il y avait eu beaucoup de tendresse entre eux, il a essayé vraiment de l’aider à aller mieux, de la sortir de cette spirale infernale. Mais sans succès. Finalement, elle est tombée enceinte de lui et cela a été la goutte d’eau, elle n’a pas supporté cela, elle a avorté sans le prévenir et ils se sont quittés dans la douleur. « C’est beaucoup plus facile pour moi d’aimer une fille, je crois… Mais elles ne m’aiment jamais en retour… » Il faut dire qu’elle sait les choisir, ces crushs qui ne mènent nul part, elle ne rate aucune occasion d’avoir le cœur brisé et s’emballe toujours beaucoup trop rapidement au moindre signe d’intérêt face à elle. « Et les mecs, eux, ils sont toujours intéressés et insistants, mais je… j’ai du mal avec eux... »

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Message(#)welcome to all EmptySam 20 Mar 2021 - 13:27

Que Victoire soit elle même actrice d'une association ne le surprit pas vraiment. Les gens concernés par certains sujets avaient tendances à graviter dans ce milieu, pour aider après avoir eux même subi un traumatisme, ou parce que quelqu'un de leur entourage en avait vécu. Certains aussi le faisaient par altruisme et générosité, tout le monde n'avait pas forcément une petite histoire triste qui les avait poussé à aller aider les autres. Mais la réponse de Victoire était une autre pièce du puzzle que Casey tentait de réaliser au fur et à mesure de sa discussion avec la jeune femme. Il ne lui posa cependant pas de questions sur ce sujet là, conscient que c'était peut être un sujet sensible et que déjà venir ici pour Victoire était un premier pas énorme. Il faisait attention aux mots qu'il employait, veillant toujours à lui faire comprendre qu'elle était libre de son parcours avec eux, qu'ils l'aideraient de leur mieux à se construire et à aller de l'avant. Il répondait à ses questions, et comprit rapidement qu'il ne lui donnait pas les réponses qu'elle attendait de sa part. Il n'allait cependant pas lui mentir et lui dire que tout serait facile dans la démarche qu'elle venait d'entreprendre. Il sentit son désarroi et voulu poser sa main sur son épaule mais s'en abstint, certaines personnes appréciaient un contact physique rassurant, mais pour d'autres c'était plus difficile et il ne voulait pas que Victoire se sente oppressée par sa présence ou son contact. Il était entrain d'établir avec elle une relation de confiance et il devait prendre le temps de la connaitre pour déterminer ce avec quoi elle était à l'aise ou mal à l'aise. Il reprit néanmoins la parole, voulant lui donner une lueur d'espoir dans ce qui était une grosse zone d'ombre pour la jeune femme. "Vous savez, on a ici des gens de tous horizons qui viennent nous voir, comme vous ils ont de nombreuses questions et ce besoin de se découvrir. Les choses font que parfois, la découverte de soi prends du temps, par pression sociale, ou parce qu'il fut un temps où certaines moeurs étaient illégales par exemple." répondit il alors qu'elle semblait se trouver idiote de ne pas savoir qui elle était à 34 ans. Il élabora sur l'aide qu'elle pouvait recevoir ici et hocha la tête à sa réponse, lui offrant un léger sourire. "Bien sûr Victoire, comme je vous le disais, votre parcours est votre choix, je vous présente juste l'aide dont vous pouvez disposer ici." répondit il. Le brun resta par la suite silencieux, écoutant la jeune femme lui parler de ses expériences, sans jugement aucun sur ce qu'elle lui disait. Il la laissa parler sans chercher à l'interrompre, tout en analysant ses propos et les informations qu'elle lui donnait. "D'accord..." commença t'il, ne voulant pas lui donner l'impression avec sa réponse d'être condescendant ou de donner l'impression qu'il savait tout sur tout. "De ce que je comprends, votre attraction ne se limite pas à un genre, c'est quelque chose que vous me révélez sans trop de difficultés. Après, et ça va vous sembler bateau peut être mais les gens de notre communauté ne portent pas une étiquette, rencontrer quelqu'un est parfois plus difficile, si on ne passe pas par des applis spécialisées ou si l'on ne va pas dans certains lieux dédiés. Il se peut tout simplement que les femmes pour qui vous avez eu des crushs n'aient simplement pas été intéressées par vous, mais cela ne veut pas dire que c'est impossible de rencontrer une partenaire qui saura vous rendre votre attirance, ou encore vos sentiments." Casey marqua une légère pause, laissant à son interlocutrice le temps d'entendre sa réponse. "Je pense aussi que votre rapport aux hommes est lié à ce que vous avez vécu. Vous n'êtes pas obligée de m'en parler, mais votre passé, vos expériences façonnent votre manière d'être avec les autres. Personnellement, il m'a fallu du temps avant d'avoir confiance en un autre homme après la perte de mon premier amour." dit il évoquant Chad. "J'ai du reconnaître que tous n'étaient pas comme lui, que tous n'allaient pas me faire souffrir comme lui avait pu le faire. Mais on efface pas une expérience douloureuse et parfois, on a tendance à la reproduire, comme pour se conforter dans la mésestime de soi." Il hésita un instant avant de poser sa question suivante. "Cette relation sérieuse que vous avez évoquée, vous seriez d'accord pour m'en dire un peu plus ? Vous n'êtes pas obligée si vous ne le souhaitez pas.
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Message(#)welcome to all EmptyMar 23 Mar 2021 - 21:44




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L’échange avec Casey est finalement assez naturel, même s’il parle beaucoup plus qu’elle et qu’elle se laisse porter par la discussion. Elle répond au compte goutte et si elle ne se livre pas encore réellement, elle laisse clairement se manifester ses frustrations face à son manque de connaissance et de compréhension d’elle-même. "Vous savez, on a ici des gens de tous horizons qui viennent nous voir, comme vous ils ont de nombreuses questions et ce besoin de se découvrir. Les choses font que parfois, la découverte de soi prends du temps, par pression sociale, ou parce qu'il fut un temps où certaines mœurs étaient illégales par exemple." Elle hoche de la tête en silence, cherchant à chasser cette gêne, cette honte même, qui s’est installée en elle et l’a retenue si longtemps d’entrer dans ce genre de lieu dédié à la découverte de soi et de sa sexualité. Mais en tous cas, elle n’est pas venu chercher de psychologue ici, elle a déjà fréquenté son lot de praticiens et son actuelle psychologue serait probablement tout à fait compétente pour aborder ce sujet, mais elles ont déjà tellement à faire sur un autre plan pour l’instant… Vic préférerait cent fois que tout ceci puisse s’éclaircir par une simple conversation avec un connaisseur (comme s’il s’agissait de vin et non pas de se découvrir , elle et ses attirances, en profondeur). "Bien sûr Victoire, comme je vous le disais, votre parcours est votre choix, je vous présente juste l'aide dont vous pouvez disposer ici." « Merci… » souffle-t-elle en essayant de réunir le courage de parler d’elle et des luttes qui prennent place dans son cœur et son esprit. Et elle finit par se lancer, elle se lance dans un long monologue, et elle a probablement prononcé plus de mots dans cette prise de parole que dans toutes les paroles émises depuis son entrée dans le local de l’association. Il la laisse parler, malgré les quelques blancs qui s’installent mais qu’elle finit par combler par d’autres précisions. Finalement, elle s’interrompt, et retient son souffle ne supportant plus ce silence qui les entoure comme si tout le monde l’avait écoutée parler, alors que clairement, tout le monde vit sa vie sans se soucier d’elle. Casey finit par reprendre la parole et il commence à tirer des conclusions qui semblent évidentes sur son attirance pour les deux genres, puis il essaye de la rassurer sur son incapacité à rencontrer une femme qui veuille d’elle. Il lui parle d’applications de rencontre ou de bars gay et elle fait la moue : « C’est ça que je devrais faire… Je sais… Mais ça me paraît pas naturel, comme si je devais forcer le destin... » Elle n’a pas envie d’être cette femme désespérée qui écume toutes les soirées et scrute la salle à la recherche d’une femme sur qui jeter son dévolu. Pourtant, ce n’est pas comme si elle avait le choix, il faut qu’elle comprenne qu’elle ne vit pas dans un conte de fée, et qu’elle ne tombera pas sur la femme de sa vie en se promenant sur la plage au coucher du soleil dans une sorte de cliché de comédie romantique. "Je pense aussi que votre rapport aux hommes est lié à ce que vous avez vécu. Vous n'êtes pas obligée de m'en parler, mais votre passé, vos expériences façonnent votre manière d'être avec les autres. Personnellement, il m'a fallu du temps avant d'avoir confiance en un autre homme après la perte de mon premier amour." Il n’est pas stupide, il a bien compris qu’il y avait anguille sous roche avec sa façon de parler des hommes et le fait qu’elle soit bénévole dans ce type d’association là. Il ne sait pas les détails, il imagine peut-être que son père la battait ou quelque chose du genre, mais en tous cas il avait compris d’où lui venait ce rejet de la gent masculine. Elle se raidit sans même le réaliser alors qu’il évoque son passé et elle déglutit difficilement, se concentrant sur son histoire à lui pour ne pas se laisser ravager par les souvenirs traumatiques. Il parle des séquelles laissés par son premier amour : « Il vous a fait quoi ? » demande-t-elle d’une voix faible, elle sait qu’elle n’a aucune raison d’exiger une réponse de sa part mais elle la demande tout de même, ne sachant pas à quel point leurs histoires pouvaient être similaires. Probablement pas tant que ça… "J'ai du reconnaître que tous n'étaient pas comme lui, que tous n'allaient pas me faire souffrir comme lui avait pu le faire. Mais on efface pas une expérience douloureuse et parfois, on a tendance à la reproduire, comme pour se conforter dans la mésestime de soi." « Au contraire… J’ai tellement voulu éviter de reproduire tout… ça... » hésite-t-elle quand elle réalise qu’elle est en train d’évoquer ses viols directement, même si elle ne les nomme pas. « … que j’ai jamais laissé un homme s’approcher de moi depuis... » Littéralement, elle a trouvé mille et une façon de repousser les avances des hommes, les insultes, les cris, les scandales, les coups parfois, la fuite souvent mais déjà par anticipation, elle faisait tout pour ne pas attirer leurs regards et leur attention. Elle évite de nombreux lieux, ne porte que des vêtements amples et peu flatteurs, ne se maquille pas, elle essaye de passer inaperçu. « Sauf avec cet homme dont je vous parlais... » Matthias. "Cette relation sérieuse que vous avez évoquée, vous seriez d'accord pour m'en dire un peu plus ? Vous n'êtes pas obligée si vous ne le souhaitez pas." Maintenant qu’elle est lancée, elle sent que tout va se dérouler petit à petit, elle veut qu’il la comprenne pour qu’il l’aide à se comprendre. Elle prend une profonde respiration et se lance : « Je l’ai rencontré il y a une dizaine d’années… J’étais en dépression et je ne sais pas ce qu’il a réussi à voir en moi… Je suppose qu’il a voulu me « réparer »… Il était adorable Matthias, gentil, doux, patient… Moi je buvais et je… j’avais du mal avec l’intimité... » Tout ça pour dire qu’il passait surtout son temps à gérer son alcoolisme, qu’elle pleurait dans ses bras tous les soirs et qu’il était là pour la rassurer, la soutenir, essayer de la reconstruire, et que leurs relations sexuelles étaient rares étant donné la libido a priori inexistante de Victoire. « Plus d’un an il a supporté ça… Et je suis tombée enceinte... » Les souvenirs du moment où ils ont appris qu’elle était enceinte, la joie avait jailli sur le visage de Matthias tandis que la terreur avait gagné le cœur de Victoire. « Je pouvais pas… avoir un enfant… je n’étais même pas capable d’arrêter de boire, j’allais lui faire du mal de toutes façons... » Les larmes commencent à couler sur ses joues, des larmes de honte envers la personne qu’elle était jusqu’à encore il y a peu, une alcoolique dépressive sans aucune volonté, des larmes pour cet enfant aussi peut-être et pour Matthias. « Je lui ai brisé le cœur… Je l’ai même pas prévenu que j’allais avorter... » Elle allait mal oui, à l’époque, elle se sentait incapable d’être une compagne pour Matthias, encore moins une mère pour leur enfant. Elle avait été lâche de faire cela dans son dos mais c’était la seule solution qui lui était apparue à cette époque. Les larmes coulaient sur ses joues à présent et elle attrapa une serviette en papier sur la table pour éponger les pleurs qui ne cessaient pourtant pas. « Excusez-moi je- … Je n’avais pas parlé de ça depuis longtemps... » A vrai dire, à part avec ses psychologues, elle n’en avait jamais parlé à personne, elle se sentait tellement la méchante de l’histoire, elle avait honte tout simplement.

Spoiler:



Dernière édition par Victoire Laclos le Lun 12 Avr 2021 - 20:18, édité 1 fois
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Message(#)welcome to all EmptyLun 5 Avr 2021 - 15:43

Toujours avec la même douceur, Casey discutait avec Victoire. Il faisait probablement le plus la conversation mais ce n'était pas grave. L'important c'était que Victoire n'était pas partie au bout de quelques minutes, l'important c'était qu'elle était toujours là à l'écouter. Le brun ne doutait pas qu'elle avait sûrement encore envie de partir, ce qui serait compréhensible. Il ignorait jusqu'où ils allaient pouvoir aller mais tout ceci lui semblait déjà être un très bon début. Et il espérait que cela convaincrait Victoire de continuer ce qu'ils avaient déjà commencé, pas forcément avec lui même s'il espérait pouvoir continuer à s'occuper d'elle. Victoire le touchait, il pouvait sentir sa fragilité, les non dits, les années de lutte en elle. Elle devait sûrement être fatiguée et Casey il voulait l'aider à aller de l'avant. Il ne s'imaginait pas en grand sauveur de la cause humaine, il ne se voyait pas comme un super héros, mais s'il pouvait au moins diriger Victoire dans la bonne direction...ce serait ça de gagner et ce serait renvoyer encore un peu plus l'ascenseur. Il pencha la tête sur le côté après sa remarque sur le bar, sentant bien que ce n'était pas une idée qui séduisait la jeune femme. "Certes, c'est plutôt spécifique quand on va dans ce genre de bar, d'autant plus qu'on on utilise des applis de rencontres spécialisées..." commença t'il, marquant une pause avant de reprendre. "Mais rien ne vous force à y aller pour rencontrer quelqu'un. Les bars lgbt sont en réalité comme les autres, on peut juste y boire un verre, rencontrer des amis. Il faut plus les voir comme...un endroit sécurisé, où vous savez que vous ne risquez rien à approcher une femme si jamais vous croisez quelqu'un qui vous plait." Lui même sortait peu, surtout depuis que les choses avec Chad avaient changé, mais il lui était arrivé quelques fois d'y aller pour s'amuser, pas forcement pour rencontrer. "Dites vous que vous y allez pour vous, juste pour vous y amuser. Pas dans l'optique de rencontrer quelqu'un." rajouta t'il, continuant la discussion en évoquant son propre passé, et comment il trouvait écho avec les expériences de Victoire. Il détourna le regard un bref instant à sa question, ce sujet était encore un peu délicat, malgré les développements récents. "Il était...il était dans le placard, il avait une petite amie c'était...une situation merdique." dit il en riant avant de retrouver son sérieux. "Je l'ai aimé, mais il a fait un choix, et ça m'a fait terriblement mal. Je me suis sentit trompé..." répondit il, continuant sur sa lancée, se sentant malgré le sujet un peu mieux de lui avoir confié ça. Il l'écouta sans dire un mot, évoquant l'homme dont elle lui avait parlé plus tôt, lui demandant si elle voulait lui en parler. En silence il l'écouta raconter son histoire, sentant la douleur derrière chaque mot, ce qu'il soupçonnait au sujet de Victoire se confirmait mais il n'en dit rien, comprenant que pour l'aider, elle allait devoir accepter plus qu'une main tendue. Plus que la sienne. Voyant les larmes sur ses joues, il poussa une boite de mouchoirs vers elle, retenant un geste qu'il aurait voulu réconfortant mais qu'elle n'aurait peut être pas jugé de la sorte. Il ne la jugea pas pour ce qu'elle lui révélait, il était loin d'être le mieux placé pour ça, d'ailleurs personne ne pouvait la juger. A ses excuses il secoua la tête, lui offrant un léger sourire. "Ne vous excusez pas Victoire, si vous avez besoin de pleurer alors faites le, personne ne vous jugera ici pour exprimer ce que vous ressentez. Vous êtes en sécurité avec nous, c'est une promesse que je vous fais." lui répondit il avec bienveillance. Il cernait un peu mieux les choses désormais, et voyait bien que les problèmes de Victoire allaient au delà d'une recherche sur son identité. Elle lui donnait l'impression d'être morcelée, tiraillée de toute part, ayant peut être par le passé chercher à contenter tous les autres, quitte à se perdre elle même. "Je veux vous remercier de votre confiance Victoire, sachez que je veux vous aider, ici on ne juge pas les gens, on les aide et on les accompagne." Il se tourna pour lui servir un verre de jus d'orange, se levant pour attraper quelques carrés de chocolat. "Tenez, ça vous fera du bien." dit il en souriant. Il lui laissa un peu de temps pour digérer tout ça, pour que ses émotions se calment un peu. "Est ce que vous avez déjà fait de la thérapie par les arts ? Chant, théâtre, peinture ?" lui demanda t'il, réfléchissant à comment il pouvait lui apporter l'aide dont elle avait besoin. Car la réponse qu'elle obtiendrait, tout comme l'aide qu'il pourrait lui donner ne pourrait être soit noire ou blanche...
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Message(#)welcome to all EmptyJeu 15 Avr 2021 - 14:51




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Au fur et à mesure des minutes, Vic commence à parler, à aligner plus de deux mots. Elle a écouté les longs discours de Casey, il a su la mettre en confiance et elle ose chaque instant un peu plus ; Lorsqu’elle lui parle de sa difficulté à trouver une femme pour partager quelque chose, il lui conseille les applications de rencontre et les bars gays. C’est d’une logique imparable, mais pour Vic rien n’est si simple. Les bars sont encore, et seront peut-être toujours, un danger pour sa sobriété et puis, elle est rêveuse Vic, elle voudrait vivre une comédie romantique et tomber nez à nez avec la femme de sa vie dans la rue, un coup de foudre au premier regard, une histoire de conte de fée. Elle sait qu’elle exagère et qu’elle devrait profiter des outils qui sont à sa disposition, mais tout ça lui semble forcé, pas naturel. Casey lui concède qu’elle a en partie raison, mais il l’encourage à se rendre dans des bars : "Mais rien ne vous force à y aller pour rencontrer quelqu'un. Les bars lgbt sont en réalité comme les autres, on peut juste y boire un verre, rencontrer des amis. Il faut plus les voir comme...un endroit sécurisé, où vous savez que vous ne risquez rien à approcher une femme si jamais vous croisez quelqu'un qui vous plait." Vic acquiesce avec un air contrit, ça a l’air bien effectivement, de se retrouver entourée de gens qui ne la jugeront pas, mais malheureusement, il y a de l’alcool dans les bars. Elle est déjà en train de distiller des informations sur sa vie intime et elle a un peu honte de se présenter à cet inconnu de cette manière, fucked up de toutes parts. "Dites vous que vous y allez pour vous, juste pour vous y amuser. Pas dans l'optique de rencontrer quelqu'un." Mais, elle n’a pas envie de mentir, elle est venue pour obtenir de l’aide et si elle cache des éléments de l’équation, il ne pourra pas l’aider à la résoudre. « Euh… hum… Je… J’essaye d’éviter les bars… Je suis sobre depuis cinq mois... » avoue-t-elle en baissant la tête tout autant que la voix. Quel défaut n’a-t-elle pas ? Perdue, névrosée, alcoolique, traumatisée… Les bars ça n’a jamais été un lieu d’amusement pour elle de toutes façons, un lieu de biture oui, un lieu qu’elle évitait déjà, préférant se saouler seule chez elle, là où des hommes n’essayaient pas de l’aborder.

Casey essaye de lire entre les lignes de ce que Victoire veut bien lui concéder, il sent bien qu’elle a un bagage passé qui altère ses relations à la gent masculine et pour illustrer, il se livre encore un peu et parle de son premier amour. Vic lui demande ce que cet homme a fait pour qu’il perde confiance dans les hommes de manière générale. "Il était...il était dans le placard, il avait une petite amie c'était...une situation merdique. Je l'ai aimé, mais il a fait un choix, et ça m'a fait terriblement mal. Je me suis sentit trompé..." Elle hoche lentement la tête, leurs histoires n’ont absolument rien en commun, si ce n’est probablement la souffrance que cela a engendré, mais elle se doute que ça ne devait pas avoir été une situation facile. « Désolée… ça a dû être difficile... » Pourtant, elle aimerait pouvoir aimer une femme, même si elle était dans le placard, même si elles devaient se cacher, ce serait déjà ça non ? Puis vient le sujet de Matthias, sa seule relation sérieuse, cette période complexe, son alcoolisme déjà présent, sa grossesse et l’avortement sans même le consulter, ni le prévenir. Très vite, les larmes coulent, ces souvenirs sont douloureux et réveillent son sentiment de culpabilité, elle sait qu’elle a fait du mal à un homme adorable qui a essayé de l’aider autant qu’il a pu. Casey pousse une boîte de mouchoir vers elle et elle en saisit un aussitôt, essuie ses larmes et se mouche, elle est vraiment dans un sale état, une épave à la dérive. "Ne vous excusez pas Victoire, si vous avez besoin de pleurer alors faites le, personne ne vous jugera ici pour exprimer ce que vous ressentez. Vous êtes en sécurité avec nous, c'est une promesse que je vous fais." Elle lui adresse un pâle sourire pour lui signifier sa reconnaissance, elle sait que ça fait beaucoup de choses à décharger sur lui et est persuadée que malgré sa bienveillance affichée, il doit être en train de se dire qu’il est tombé sur un sacré cas. Il n’aurait pas tord après tout. "Je veux vous remercier de votre confiance Victoire, sachez que je veux vous aider, ici on ne juge pas les gens, on les aide et on les accompagne." Les larmes continuent de couler, même si elles sont immédiatement épongées par le mouchoir et Vic soupire, s’agaçant de ne pas arriver à les arrêter. « Merci à vous de m’écouter… Je sais que je suis un peu irrécupérable... » "Tenez, ça vous fera du bien." dit-il en lui tendant un verre de jus d’orange et des morceaux de chocolat. Elle ne se fait pas prier et enfourne aussitôt deux carrés de chocolats qu’elle croque et laisse fondre dans sa bouche. Le chocolat, les sucreries, ça a toujours été son petit plaisir et mine de rien, cela fonctionne, elle se sent un peu mieux. Comme s’il avait lu en elle et savait exactement ce dont elle avait besoin. Elle fit couler une gorgée de jus d’orange dans son gosier. « C’est exactement ce qu’il me fallait. » dit-elle d’une voix un peu rocailleuse. Les larmes finissent par s’arrêter et seules les rougeurs de ses yeux et de son visage indiquent qu’elle a pleuré à présent. "Est ce que vous avez déjà fait de la thérapie par les arts ? Chant, théâtre, peinture ?" Elle le regarde, intriguée, jamais aucun de ses thérapeutes ne lui a proposé cette formule là. Elle n’a aucun talent ceci-dit, dans aucune de ces disciplines, son seul atout à elle c’était d’être jolie, c’est ce qui l’a amenée à être un peu célèbre à cette époque, rien que son physique. « Non, jamais… En même temps, je suis pas une artiste du tout, j’ai aucun talent… Enfin… On pourrait dire que la pâtisserie est un talent, c’est ce qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau. J’ai tendance à me plonger dedans quand ça ne va pas... » C’est à dire, bien trop souvent. Il lui arrive de faire des pâtisseries jusqu’à être trop épuisée pour manier le moindre fouet, elle aime tellement pâtisser, ça la rend heureuse, et elle déconnecte du reste dans ces moments. Elle est concentrée et son esprit ne vagabonde pas trop, elle s’en sert aussi contre l’insomnie, se rompant le dos et les bras à la tâche jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue. Ainsi elle évite ces moments problématiques où le sommeil ne vient pas et où son esprit est en boucle, ressasse ses angoisses, anticipe les pires issues possibles pour tout et n’importe quoi, la torture et lui donne envie de s’enfiler une bouteille de whisky d’une traite. Mais la pâtisserie, ça reste son travail, ce ne serait peut-être pas si mal d’essayer autre chose. « Vous faîtes ce genre de choses ici ? En quoi ça va m’aider à comprendre mon orientation ? » Parce qu’elle revient au sujet premier de sa présence ici, elle a bien compris que les choses ne sont pas si simples et qu’il ne suffira pas de prendre le premier mot venu pour se l’épingler dessus, en faire son étiquette, mais elle a besoin de se comprendre, de se définir. Elle a dit à Kane qu’elle était lesbienne mais ce n’est pas vraiment le cas, non ? Elle se demande si elle est possiblement asexuelle, mais elle n’est sûre de rien, elle n’arrête pas de se répéter qu’elle aurait peut-être une libido différente avec une femme. Deux nouveaux carrés de chocolat trouvent leur chemin jusqu’à sa bouche et elle les cale contre sa joue pour pouvoir parler tout en les laissant fondre lentement : « Ou alors, vous avez peut-être une jolie amie à me présenter, ça irait peut-être plus vite ainsi... » plaisante-t-elle lâchant un petit rire, le premier depuis qu’elle est arrivée dans le local.
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Message(#)welcome to all EmptyMer 21 Avr 2021 - 9:35

Casey se sentit soudain con, en apprenant que Victoire était sobre depuis cinq mois. Il n'avait pas réfléchi à la possibilité que la jeune femme ait du faire face à cette addiction là, en plus de ce qu'elle traversait déjà. Il n'avait pas voulu sauter à cette conclusion, que l'alcool ait pu être un échappatoire pour elle quand les choses n'allaient pas bien. Il était donc bien penaud lorsqu'elle lui confessa cela et il secoua la tête. "Je suis désolé, je n'ai pas réfléchi que vous puissiez avoir eu une dépendance à l'alcool." dit il, s'excusant platement. La dernière chose qu'il voulait c'était la faire replonger dedans alors qu'elle essayait de sortir la tête de l'eau. "Alors on oublie les bars, il n'y a pas que là qu'on puisse rencontrer quelqu'un de toute manière." tenta le brun avec un léger sourire alors que leur conversation continuait. Autour d'eux les gens allaient et venaient, Casey savait qu'il n'avait pas à se soucier du travail de ses bénévoles. Et s'il y avait un trop gros problème, ils sauraient venir le chercher au cas où. Victoire et lui continuaient donc à échanger, Casey n'hésitant pas à parler de sa propre vie, non seulement pour montrer à Victoire que personne n'était à l'abri de soucis dans sa vie, même pas lui, mais aussi pour lui montrer que parler de soi pouvait vous faire du bien. Même si ça pouvait être douloureux. Il esquissa un léger sourire en l'entendant et haussa des épaules. "Ca l'a été oui, mais j'ai tourné cette page là, je suis allé de l'avant, j'ai rencontré d'autres hommes. Et aujourd'hui..." Un sourire plus franc se dessina sur ses lèvres. "Il a fait son coming out, il a divorcé. Il est enfin libre, et on commence à se voir de nouveau. Vous voyez Victoire, la vie est faite de rebondissements qu'on ne peut pas prévoir. Il y a des moments difficiles mais si on s'accroche alors...on peut tout surmonter. Mais vous n'avez pas besoin d'être seule pour affronter tout ça." Ils parlaient encore, Casey prenant le temps d'être là pour Victoire alors qu'elle s'ouvrait à lui sur des moments difficiles de sa vie. Il lui offrit un réconfort sucré, sachant que ça marchait parfois avec d'autres même si cela ne réglerait pas les choses. "Hey, je refuse d'entendre que vous êtes irrécupérable, vous êtes qui vous êtes Victoire, avec vos qualités, vos défauts, avec votre passé. Je sais que pour le moment c'est dur de voir le bon mais croyez moi, je suis persuadé que vous êtes capable de la plus grande gentillesse et qu'il y a de la force en vous. Et si vous ne pouvez pas le voir maintenant, moi je peux." dit Casey avec douceur. Il ne voulait pas la braquer mais il voulait qu'elle se voit d'une autre manière qu'au travers de son regard négatif. Parler de tout ce qu'elle avait vécu devait la secouer, et qui ne le serait pas à sa place. Mais Casey ne voulait pas qu'elle parte d'ici avec des idées sombres tournant dans son esprit. "Le chocolat est un excellent remède." dit il avec un petit clin d'oeil accompagné d'un sourire. Casey orienta la discussion vers un début de solution, même si il faudrait plus d'un atelier pour cela. Il sourit en l'écoutant, découvrant alors une des passions de la jeune femme. "La pâtisserie est une forme d'art aussi." dit il avant d'hocher la tête à sa question. "On a différents ateliers, menés par des bénévoles et parfois des professionnels aussi qui viennent de temps en temps. On a du chant, de la danse, de la peinture, et d'autres choses dans le genre. J'aimerais aussi faire de la thérapie par les animaux mais ça ça prends un peu plus de temps." expliqua t'il, marquant un léger temps d'arrêt avant de reprendre. "Alors je vais être franc, non ça ne vous dira pas votre orientation d'un coup de baguette magique, mais ça peut être un des outils pour vous découvrir, ça peut vous mettre sur le chemin de qui vous êtes, qu'est ce qui vous plait chez quelqu'un d'autre, etc...ce n'est pas un remède magique en revanche, il va falloir travailler pour ça et, je ne vais pas mentir, ça pourra être douloureux. Mais croyez moi Victoire, le jeu en voudra la chandelle." dit Casey avec un sourire, la voyant manger à nouveau du chocolat. Simple, mais efficace. A la petite plaisanterie de Victoire, Casey ne put s'empêcher de rire en l'entendant, découvrant d'ailleurs avec plaisir le rire de sa vis à vis. "Malheureusement non désolé...et puis ce ne serait pas très éthique pour être honnête avec ma démarche. Mais peut être que vous rencontrerez une femme ici avec qui vous pourrez vous lier ? Plein de choses peuvent se passer maintenant que vous vous êtes lancée et êtes entrée ici. Vous pourriez par exemple donner des cours de pâtisserie ? Croyez moi, ça ferait plaisir à pas mal de monde par ici." dit il en souriant.
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