J'hausse les épaules lorsque Peter se demande sincèrement ce que j'aime dans mon métier. Il est vrai que piloter des avions de chasses pour la Royal Australian Air Craft et se mettre en danger de façon quotidienne n'est pas vraiment ce à quoi aspire la plupart des gens. Et pourtant, je me suis toujours démarquée des autres. Non seulement à cause de mon caractère qui fait que refuse qu'on me mette dans une catégorie de personne, de ma couleur de peau et la texture de mes cheveux, mais aussi à cause de mon orientation sexuelle. Bref, j'ai toujours fait les truc pas comme tout le monde, au grand damne de mes parents, et cela passe donc, aussi, par le métier que j'ai décidé d'exercer.

 « J'aime beaucoup l'ordre et la discipline» avouais-je finalement en posant mon regard sur mon ami  « La rigueur à quelque chose de presque reposant en vrai. Mais au final j'ai toujours voulut faire un truc qui n'est pas à la porté de tout le monde. Tu me connais, j'ai toujours aimé me démarquer des autres, ne pas faire de truc conventionnel. Et puis il me fallait un métier qui allie passion et structure où chaque jour est un dépassement de soit et ...» un sourire mutin s'affiche sur mes lèvres  «Avoue, c'est quand même la classe qu'une de tes plus proches amie aurait pu jouer dans top gun ! » m'exclamais-je finalement avec humour, ne pouvant m'empêcher d'exprimer mon amour pour ce film avant d'entrer dans la maison hantée.

Celle-ci nous effraie a tel point que nous sommes obligé de nous réfugier au stand de boisson et de barbe à papa. C'est là que Peter me demande des nouvelles de ma vie et je ne peux décemment pas lui mentir. J'aimerais beaucoup, mais ce n'est pas dans mes cordes. Alors je lui avoue tout, lui explique à quel point je me sens mal par rapport à la mort de mon père et tout ce qui s'en suit. Mon ami montre, encore une fois, à quel point son soutient est infaillible, si bien que je lui demande s'il ne veut pas venir avec moi au Canada. Bien que je m'attendais à une réponse négative, j'avoue que j'ai un peu de mal à cacher ma déception. Toutefois, les raisons de son refus sont tout à fait légitime et je grimace doucement lorsqu'il évoque l'opération de sa sœur  «Ah oui, c'est vrai» soufflais-je en hochant la tête, me rappelant qu'il avait vaguement évoqué la condition de sa sœur  «Tu me diras quand c'est ? Que j'envoie quelques ondes positives » dès fois que ça fonctionnerais, hein  « Tu le vis comment ?» que je demande de but en blanc. Tant qu'à être aux confidences, autant qu'il en soit aussi pour mon ami hein !  « Et ouais, je vais peut-être y aller ...» je soupire doucement et secoue la tête  «On verra bien » Au pire y aura peut-être Alan qui viendrait avec moi ?

Je prends ensuite une profonde inspiration et soupire doucement  «Oui !  » déclarais-je finalement, fermement en levant ma bouteille à ma bouche  « Oui, on a de l'alcool, de la barbe à papa, des attractions, de l'adrénaline et de la bonne compagnie» je lance un coup d'oeil à mon ami, souriant doucement  « Allez, faisons un pacte» je m'immobilise et me place devant mon ami  « On ne pose plus de question qui fâche. On oublie le passé et le futur et on se concentre sur le moment présent. Deal ?» je lève ma bière devant nous, attendant qu'il n'en fasse de même pour sceller le pacte qui nous suivra le reste de la soirée.

Louisa m’explique ce qu’elle aime dans ce métier. Je sais qu’elle a toujours voulu faire quelque chose de différent. Se démarquer et se dépasser. Elle voulait un challenge, elle s’est trouvée dans cette ordre et cette discipline qu’on lui imposait tout en réussissant à sortir du lot. « C’est sûr que c’est classe ! » Je ris avec elle avant qu’on entre dans la maison hantée.

Après avoir été traumatisé par zombie et clown on prend la direction du stand de barbe à papa, la discussion soudainement plus sérieuse. Elle me parle de la mort de son père, du fait qu’elle ne peut pas aller au Canada et me demande si j’irais avec si elle pouvait s’y rendre. Mais je ne peux pas. Peut-être que je l’aurais fait s’il n’y avait pas eu l’opération de Tessa. Et encore, malheureusement, je n’étais pas le plus doué pour toutes ces choses-là et je pensais bien plus souvent à moi qu’aux autres. Peut-être que j’y serais allé, mais cela aurait été peu probable, mon boulot serait sûrement passé avant.

« Ca va, ça me stresse un peu mais ça devrait aller. » dis-je ne parlant de l’opération de Tessa, mon regard fuyant. Je n’ai pas envie de parler de tout ça. Finalement on décide tous les deux qu’il serait mieux de boire, manger, faire toutes les attractions possibles et inimaginables te ne plus penser à quoique ce soit de sérieux. « Deal ?! »

C’est ainsi qu’on oublie le passé et le futur, qu’on ne pense ni à son père décédé ni à l’opération de ma sœur, qu’on oublie qu’on se noie sans doute un peu trop tous les deux et qu’on s’entraîne vers le bas. Mais au moins ce soir aucun de nous n’est seul. On ne parle plus de sujets qui fâchent et la barbe à papa terminée, on se lance dans un énième manège.