« Ca aurait dû être toi et moi ça. » Je suis son regard qui se pose sur son doigt où il n’y a plus d’alliance. Je déglutis car je n’aurais jamais été capable de l’épouser. Je n’étais pas prêt à ce type d’engagement.  Je n’aurais jamais dû lui en faire la promesse. « Je suis désolé… » Pour tout ce que j’aurais pu lui offrir et tout ce que je n’ai pas su lui offrir. Pour tout ce que j’ai brisé encore et encore.  Je caresse ses cheveux alors que sa tête est collée dans le creux de mon cou. Je ne veux plus faire de promesses que je ne tiendrai pas.  Mais j’avoue malgré tout que j’ai menti, qu’évidemment je l’ai aimée, sinon je ne serais pas revenu. Je le sens le soulagement qui détend ses muscles et je m’en veux d’avoir osé lui faire croire le contraire.

« J’aurais aimé que cette nuit ne se termine jamais. » « Je ne te ferais plus de promesses que je ne tiendrai pas. » Je lui dit doucement en caressant son visage en réponse. Moi aussi j’aimerais que la nuit dure éternellement, qu’on ne la quitte jamais, que ce moment où tout semble aller bien dure encore et encore.  Que le soleil ne se lève pas. Elle est infatigable, son rire raisonne dans la pièce.  « Increvable. » Je ris contre ses lèvres alors qu’elle m’embrase. « Surtout dans cet état-là. » Elle attise déjà mon désir par le simple fait d’embrasser chaque parcelle de la peau de ma mâchoire et mes mains s’égarent le long de son dos, attrapant ses hanches pour l’amener au-dessus de moi.  Je la regarde longuement, laissant mon regard parcourir son corps nu et lentement un sourire étire mes lèvres. « Tu es belle. »  Je caresse sa joue. « Comment tu vas Mollly ? Vraiment ? » Je lui demande alors que mon sourire s’étiole un peu, parce que je sais qu’elle ne va pas bien.

« Je suis désolé… » J’en suis désolée aussi, désolée que rien ne se passe comme ça aurait dû se passer. Je ne dis rien, je ne fais que me rapprocher de lui, comme si c’était possible. J’ai envie de rêver cette nuit, de me dire que tout ça aurait été possible et qu’on aurait pu fonder une famille, construire une maison et faire tout ce qui nous aurait rendu heureux. Je l’aime, et je l’aimerais probablement toute ma vie, il sera dans mon coeur et dans ma vie jusqu’à ce qu’il veuille de nouveau en partir. On sera amis, on sera tout ce qui nous permettra de pouvoir nous voir sans qu’on ne puisse se faire du mal.

Sa main est dans mes cheveux, et je veux rester là jusqu’à la fin des temps. Cette nuit aura une fin, et ce sera les adieux à cette relation charnelle qui nous a uni trop longtemps. « Je ne te ferais plus de promesses que je ne tiendrai pas. » Je souris, parce que ça me rassure. “Plus de mensonges, plus jamais de mensonges.” Je capte son regard une seconde, c’est un accord, une vraie promesse. “On a tout le temps du monde.” Et ça vaut pour beaucoup de choses. Pour nous habituer à cette relation, pour nous dire toutes les vérités, pour nous rendre compte si on sera capable d’arrêter de s’aimer un jour. Il y comprendra ce qu’il voudra.

Je l’embrasse, je laisse glisser mes lèvres sur sa peau nue et je me change les idées. Il m’attire au-dessus de lui et ça ne fait que me faire sourire un peu plus. « Tu es belle. » “T’es pas mal non plus.” Il est beau, il est magnifique. Il s’éloigne un peu, pose sa main sur ma joue et je fronce les sourcils. Je me demande ce qu’il veut, et la question me donne froid dans le dos. « Comment tu vas Mollly ? Vraiment ? » Je déglutis, et je plonge dans son regard. “Pas maintenant… pas maintenant s’il te plaît…” Je n’ai pas envie de parler de tout ça, pas alors qu’on est si bien et si heureux.

« Plus de mensonges, plus jamais de mensonges. » J’hoche la tête et je déglutis, espérant la tenir cette fois. Espérant arriver à être honnête toujours. « On a tout le temps du monde. » Et pourtant j’ai l’impression qu’il n’y a plus que ces heure-là, que dès que le jour se lèvera ça sera terminé. Qu’il n’y aura plus de nous pas vraiment. Ce soir n’en est que le dernier écho et il disparaîtra au petit matin. Je ne dis rien restant silencieux.

Ses mains glissent sur ma peau, ses lèvres trouvent les miennes et je m’accroche avec désespoir avec ce baiser, l’attirant sur moi avant de libérer ses lèvres pour mieux la regarder. Mon regard brûlant effleure ses yeux, descend dans son cou, sur sa poitrine, épouse ses formes. Elle est belle et je ne peux que le dire. « T’es pas mal non plus. » A ca je ris, un sourire amusé étirant mes lèvres. Mais je caresse doucement sa joue, j’ai envie de savoir comment elle va, comment elle se sent derrière l’alcool qui la fait rire. Pourtant elle perd son sourire. “Pas maintenant… pas maintenant s’il te plaît…” Elle n’a pas envie de parler de ça et je comprends. Moi qui suis toujours été incapable de parler, je peux comprendre qu’elle n’aille pas bien et souhaite l’effacer. Elle a juste besoin d’une étreinte et je peux la lui donner, attirant son visage au mien, l’embrassant tendrement. « D’accord… » Je murmure contre ses lèvres, la faisant basculer sur le côté. Je me décide à embrasser chaque parcelle de sa peau nue dans l’espoir par mes caresses de lui faire tout oublier.

Peut-être que demain sera un autre jour. Peut-être qu’on ira un peu mieux. Peut-être qu’on sera plus heureux.

Lorsqu’on s’endort des heures plus tard, ses jambes sont emmêlées aux miennes et je ne sens que l’odeur de ses cheveux contre mon visage et enfin, je me sens bien.