| | | (#)Lun 11 Jan 2021, 00:35 | |
| Tim recommençait tout juste à rouvrir les yeux sur le monde qui l'entourait: ce n'était pas un fait évident pour un garçon qui avait tant vécu, et surtout souffert. Il avait bel et bien essayé de garder le positif de toutes ces expériences désastreuses dont il avait été l'objet mais les traumatismes restaient présents comme au premier jour. Comme la première cigarette brûlante que sa mère avait posé sur son corps d'enfant parce qu'il avait prononcé le mot garçon au lieu de fille. Comme ses cheveux longs qu'il avait essayés de couper avec des ciseaux et les coups qu'il avait reçus en retour face à la tornade déchaînée de cette femme qu'il était censé appeler maman. Rien ne s'était jamais déroulé comme prévu, rien n'avait été beau ni magique dans cette innocence envolée aux prémisses de son existence mais Decastel avait réussi à s'échapper de cette prison douloureuse dont on lui avait fait hériter. Aujourd'hui, il était un adulte, plus ou moins fier de tout le chemin qu'il avait parcouru, surtout des enfants qu'il avait eu quelques mois auparavant et qui étaient vite devenus sa raison de se battre et de désirer aller plus loin. Timothy apprenait tout simplement à vivre ces derniers temps, seul hic dans toute cette histoire, le temps était précieux à souhait mais aussi ô combien délicat pour tout gérer d'une seule traite. Il y avait d'abord son travail à la librairie puis sa passion pour l'horticulture qui commençait à devenir un petit business agréable et enfin, les jumeaux. Il avait d'ailleurs enfin démarré une thérapie pour régler les problématiques liées à son enfance afin d'atténuer les peurs qui persistaient lorsqu'il envisageait l'avenir de ses enfants. Pour pouvoir tenir son agenda bien chargé, le français devait avouer qu'il avait besoin d'un coup de main de temps en temps, notamment pour garder les petits, et il avait bien cru tenir la personne idéale avant qu'elle ne se désiste au dernier moment... Problème majeur puisqu'il avait rendez-vous avec un client fleuriste le lendemain après midi justement. Tim se rongeait donc les sangs dans la salle d'attente du cabinet du psychologue, clairement peu armé pour apprécier cette déroute du moment. Il avait bel et bien essayé de trouver une solution en appelant quelques numéros de son répertoire, gênant par la même occasion les autres patients qui attendaient patiemment leur tour pour rencontrer un médecin quelconque. Decastel était atrocement gêné en raccrochant finalement, abattu par le ciel qui lui tombait sur la tête, comme quoi les étoiles ne s'alignaient pas toujours pour les gens doux comme lui. Néanmoins, il tâcha de conserver le sourire en relevant les yeux vers d'autres personnes impatientes comme lui d'en finir avec l'heure de torture à venir. Peut être n'était-il pas seul pour une fois, peut être pourrait-il voir un peu de lumière dans l'aura de ses congénères d'infortune, cette fois-ci.
@Kaya Jones Excuse moi pour ce retard désastreux |
| | | | (#)Mer 13 Jan 2021, 16:40 | |
| Kaya avait décidé de prendre une résolution, juste une parce que bon, ce n’était pas trop son truc de prendre des résolutions. En général, elle ne les tenait pas et franchement, elle ne s’en souvenait généralement pas à la fin de l’année. Celle-ci était différente. C’était une résolution sans vraiment l’être. Elle avait besoin d’évacuer le trop plein d’émotions et de sensations surtout qu’elle avait. Elle ne se voyait pas vraiment parler de ça à quelqu’un d’autre. Elle ne voulait pas ternir cette image de fille parfaite. Elle tentait de l’être mais ne l’était pas. Personne ne l’était d’ailleurs. Ca serait bien malheureux si quelqu’un disait le contraire. Il y aurait alors trop de jalousie, de tension aussi et on se mettait déjà bien assez de pression soi même pour en avoir une encore plus réelle. Parce que sans le vouloir, elle se mettait une pression toute seule. Elle savait que ce n’était pas possible. Elle ne savait pas quand ça avait commencé et ne le cherchait pas vraiment non plus. Elle voulait juste éviter que la vision des autres changent. Elle voulait qu’ils voient toujours cette gentille fille qu’elle était et pas cette fille qui avait embrassé un autre homme alors qu’elle était mariée. Pour certains, cela n’est rien mais pour elle, c’était déjà trop. Surtout lorsque ce n’était pas quelque chose juste comme ça. Ses sentiments étaient là et c’était finalement ce qui lui faisait le plus mal. Elle avait un mari parfait et elle allait vers un autre homme. Alors cela là rongeait de l’intérieur. Sept mois étaient passés depuis l’incident et la mort de son mari mais elle n’arrivait pas à se sortir de la tête que ce qu’elle avait fait était mal. Alors finit par se dire qu’il valait mieux qu’elle aille voir sa psy. Elle y avait déjà été plus d’une fois et ce depuis qu’elle était jeune. Elle connaissait tout d’elle et au moins, elle n’aurait pas à tout raconter de nouveau. Certaines parties oui mais pas tout. Comme à son habitude, elle était arrivée en avance. Pas de beaucoup mais assez pour prendre son mal en patience. C’était étrange de se retrouver avec d’autres personnes dans ce cabinet. Etait-elle jugée ? En même temps, ce n’était qu’un cabinet de psy mais c’était étrange de se retrouver tous là. Surtout avec cet inconnu qui semblait commencer à désespérer de se trouver une babysitter si elle avait tout compris. « Bonjour, vous semblez légèrement découragé. Tout va bien ? » Le légèrement aurait pût remplacé par beaucoup et la question était quelque peu inappropriée parce que si on voyait un psy, c’était que tout n’allait pas bien et il lui semblait encore moins avec la dernière conversation qu’il avait eu mais bon, elle ne voulait pas non plus faire comme si elle avait écouté. Quoiqu’en parlant dans une salle au silence d’ange, il devait se douter qu’on entendait tout. @Timothy Decastel Pas de soucis |
| | | | (#)Sam 16 Jan 2021, 23:56 | |
| Le karma semblait s'acharner ces derniers temps et Tim avait vraiment besoin de sa journée du lendemain pour pouvoir aller rendre visite à sa mère (enfin) en compagnie de son amie Alex. Problème d'envergure: sa babysitter venait de larguer les amarres pour un autre travail et Timothy ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. L'herbe était vraisemblablement beaucoup plus belle ailleurs et l'argent, plus facile à se faire, surtout qu'il ne pouvait pas payer très cher avec toutes les dépenses qu'il avait avec les jumeaux. Le cher Decastel se prenait donc la tête entre les mains, juste après avoir raccroché, cherchant dans le creux de son crâne s'il n'avait pas quelqu'un dans sa liste de contacts qui pourrait le dépanner pour une journée. Il remercierait en conséquence pour sûr parce que si Timothy avait bien une qualité, c'était sa grande et belle générosité. Il ne manquait jamais une occasion d'être serviable et il était toujours le premier à rendre un service à son entourage. En ce moment, évidemment, c'était plus compliqué à ce niveau-là parce qu'il y avait les enfants et qu'il se retrouvait tout seul à s'en occuper, maintenant que la mère des petits avait fait son sac et simplement laissé une lettre d'abandon sur le paillasson. Tim avait pris les choses calmement et il avait décidé de se battre pour offrir la meilleure vie aux jumeaux: pour cela, il avait besoin de faire la paix avec ses vieux démons, ce qu'il ne pouvait pas faire s'il avait les enfants lors de ce fameux rendez-vous avec sa génitrice. La situation semblait donc parfaitement inextricable et le stress de Decastel montra le bout de son nez alors qu'il tapotait du pied nerveusement sur le sol, rangeant son téléphone dans sa poche. Le moment qu'il agisse ainsi, il capta qu'une jeune femme s'adressait vraisemblablement à lui. C'était même certain puisqu'il était le seul à avoir dérangé le joyeux silence alentour avec ses appels téléphoniques à rallonge: il aurait pu aller dehors mais il ne pensait pas que le tout durerait aussi longtemps. Ses joues s'empourprèrent donc naturellement quand il croisa les yeux de la blonde qui semblait s'inquiéter de sa situation personnelle à l'instant T. "Juste ma babysitter qui m'a lâché alors que j'avis un rendez-vous mais... Je suis désolé de vous avoir dérangé avec toutes mes histoires. Les salles d'attente sont si silencieuses normalement." Il aurait bien aimé se faire encore plus petit qu'une souris pour que sa honte se tarisse mais personne ne s'intéressait vraiment à lui, en dehors de la jeune femme qui s'attardait sur ses propos, sûrement. "Si je vous ai dérangée, je peux sûrement trouver quelque chose pour me faire pardonner. Un café, peut être?" Il paraissait qu'une boisson chaude pouvait guérir toutes les querelles (comme s'il y en avait une dans leur cas précisément) mais Timothy était stressé et dans ces moments-là, il ne répondait pas toujours de lui-même, à la limite de devenir paranoïaque, un point à traiter lors de sa séance de thérapie du jour, pour sûr. |
| | | | (#)Jeu 28 Jan 2021, 12:03 | |
| La jeune femme avait décidé de se prendre en main. Depuis quelques temps déjà, elle tentait de nouvelles choses pour éviter de se retrouver trop seule. Elle trouvait le dur retour à la réalité compliqué. Devoir réaménager sa vie en tant que célibataire alors que tout ce que l’on voulait était être en couple était compliqué. En vérité, elle ne savait plus très bien si elle aurait préféré être en couple avec son mari ou Sevan mais si son mari était encore vivant, elle n’aurait pas été seule pendant quelques temps et ça aurait été agréable. Elle aurait juste été torturé par le fait qu’elle était attirée par quelqu’un d’autre. C’était compliqué à gérer dans son cœur mais maintenant, les choses étaient différentes.
Kaya n’était pas le genre de se formaliser du fait qu’une salle d’attente doive être silencieuse ou non. Franchement, elle pouvait comprendre que l’on puisse avoir des impératifs bien qu’elle préfère lorsque les gens s’éclipsent pour régler le problème. Enfin bon, le jeune homme à côté d’elle semblait bien embêter alors elle n’allait quand même pas en rajouter une couche. Elle tenta même au contraire de l’aider. Il pouvait se confier s’il le désirait. Et lorsqu’il le fit, elle sourit. Après tout, ce n’était pas bien grave. Surtout que parfois, elle trouvait que les silences de salle d’attente était bien trop silencieuse pour son propre goût. « Oh, ne vous en faites pas, ça arrive. Et puis, nous n’avez pas criez, c’est un bon point pour vous.» Elle se disait que s’il avait augmenté le volume, elle lui aurait fait une réflexion et même ce lorsqu’il était encore au téléphone. Elle détestait lorsque les gens criaient. Elle préférait garder un ton plus neutre même si cela ne voulait pas dire qu’elle ne se défendait pas. Au contraire, ça déstabilisait souvent les gens qu’elle garde son calme. Depuis le temps, elle savait s’y faire. Elle se voulu rassurante. « Ca va s’arranger, ne vous inquiétez pas. » Elle se disait qu’elle pouvait se proposer pour garder l’enfant de Timothy. Après tout, ce n’était pas vraiment comme si elle avait autre chose à faire et puis, si elle pouvait aider quelqu’un d’autre, elle ne dirait pas non. Elle aurait au moins l’impression d’avoir fait quelque chose de bien dans sa journée. Enfin, elle préférait éviter de le faire devant tout ce monde. Elle n’avait pas spécialement envie qu’on la prenne pour une fille tentant de prendre l’enfant de quelqu’un ou une fille draguant dans une salle d’attente. Au fond, on pouvait penser ce que l’on voulait d’elle, elle ne s’en inquiétait pas spécialement. Elle l’écouta à nouveau en gardant son sourire. « Vous ne m’avez pas dérangé mais un café serait avec plaisir. Peut-être qu’on trouvera une solution à votre problème ensemble. Enfin après nos rendez-vous bien sûr. » Oui parce que là tout de suite, sa psy ne serait surement pas contente qu’elle lui fasse faux bon. Surtout que bon, ce n’était pas le moins du monde son genre. Elle devait en plus gérer ses problèmes avant de gérer ceux des autres. Bon que là, ce soit différent. C’était surtout la disparition de son mari qu’elle devait gérer. Elle avait du mal à le faire et ne voulait pas embêter sa famille ou ses amis. Alors c’était la meilleure solution selon elle. @Timothy Decastel désolée pour ce gros retard, je ferrai plus vite la prochaine fois |
| | | | (#)Jeu 28 Jan 2021, 16:22 | |
| Il devait composer avec sa nature anxieuse, Tim, et ce n'était clairement pas toujours évident lorsque tous les événements s'enchainaient aussi vite. Il avait toujours donné le maximum de lui-même mais combien de fois le beau brun avait dû se prendre la réalité en pleine face? Peu importe les efforts qu'il mettait pour se sortir de ses problèmes, il y avait toujours quelque chose qui le faisait sombrer. Voilà ce que c'était de vivre avec des traumatismes qui remontaient aussi loin que ceux du jeune français: parfois, il s'éveillait en pleine nuit, pris dans les tourments fantomatiques de ses souvenirs. Il suait, il avait la gorge sèche parce qu'il savait qu'il avait hurlé bien malgré lui et ce spectacle n'était pas irrégulier. Avec le temps, Timothy avait appris à faire avec, se disant que chaque crise d'angoisse nocturne était un pas de plus vers l'acceptation, vers la guérison. Pourtant, il s'avérait que le jeune homme avait besoin de plus pour vraiment aller de l'avant et la thérapie semblait être la solution miraculeuse pour se sortir de cette impasse. Il en était d'ailleurs à ce moment charnière, où on commençait à lui demander de réellement se confronter à ce qui lui faisait du mal... Sa mère. Tim sentait que l'instant arrivait, qu'il allait bientôt devoir prendre le chemin de l'hôpital pour exposer tout son ressenti accumulé au cours des décennies qui s'étaient écoulées pour enfin se libérer du fardeau de sa culpabilité. Pour en arriver là cependant, il avait besoin que quelqu'un puisse s'occuper des enfants car il était hors de question que les jumeaux se retrouvent face à cette femme qui n'avait jamais fait le moindre bien à leur père. Forcément, c'était dans ces instants-là où personne dans son entourage n'était libre pour Gabriel et Willow et Tim sentait un vent de panique lui souffler dessus. Non, il allait tenir sur ses deux jambes et trouver de quoi régler son petit problème, un sourire naissant sur ses lèvres alors que la blonde en face de lui tâchait de le rassurer. Le jeune Decastel l'invita bien vite à aller prendre un café le temps de patienter ensemble et aussi, pour se faire pardonner d'avoir dérangé la quiétude de leur environnement. Elle n'avait pas l'air vexée outre mesure d'avoir dû supporter ses conversations depuis quelques minutes, comme quoi il y avait encore des personnes gentilles et serviables dans ce bas monde. "Va pour le café dans ce cas... Au fait, je m'appelle Tim. Et toi, c'est...?" Adieu le vouvoiement, ils étaient dans le même bateau, non? En tout cas, Timothy préférait cette familiarité alors qu'il l'invitait vers la machine à café, lui indiquant d'un coup d'oeil ce qu'elle préférait prendre pour qu'il puisse satisfaire sa commande. "T'es en thérapie aussi? On a pas choisi la facilité." Decastel n'allait pas la pousser à énoncer son histoire si elle ne le désirait pas mais il restait toutefois curieux: chaque être humain avait un passif et partager, c'était se permettre de trouver des solutions à ses propres soucis, ce qui était bienvenu pour le grand brun à l'heure actuelle. |
| | | | (#)Dim 21 Fév 2021, 22:42 | |
| Depuis la mort de son mari, Kaya tentait de reprendre le cours de sa vie normalement. Elle savait qu’il était temps de passer à autre chose. Pas parce que ça faisait plusieurs mois déjà que Ian était enterré mais parce qu’il n’aurait pas souhaité la voir triste. Il aurait voulu qu’elle soit heureuse, rencontre quelqu’un et qu’elle mène sa vie comme elle le déciderait en étant toujours aussi passionnée par son métier. La dessus, ça ne risquait pas de changer. Elle voulait se rendre utile et c’était la meilleure chose qui lui soit arrivé que de prendre cette voie. Être avocate pour une cause noble, cela était ce qui la faisait vibrer. Elle était d’ailleurs capable d’en parler pendant des heures mais se réfrénait pour ne pas faire peur à ceux qui étaient en train de lui parler. Elle pouvait se laisser emporter mais l’évitait de plus en plus. Pas parce qu’elle ne s’y intéressait plus mais par courtoisie pour les autres qui devaient en avoir marre de l’entendre à chaque fois parler de la planète et de la nature. En tout cas, si elle était là, c’était non seulement parce qu’elle voulait aller mieux mais aussi parce qu’il fallait qu’elle apprenne à laisser le passer où il était. Après tous ces mois passés, elle se sentait toujours aussi coupable qu’au premier soir d’avoir trompé son mari en embrassant quelqu’un d’autre. Un ami très cher à son cœur qu’elle n’avait plus vu depuis ce jour là parce qu’elle avait coupé toutes relations. Désormais, il lui manquait terriblement mais elle ne savait pas si c’était une bonne chose que de l’appeler maintenant. Alors elle avait préféré venir ici afin de tenter de faire taire en elle toute culpabilité.
Elle ne pensait pas qu’en allant voir la psy qui la connaissait depuis si longtemps, elle allait se retrouver dans une salle d’attente à écouter la conversation d’un inconnu. Ce n’était pas que ça la dérangeait mais il était vrai qu’en général, on s’attend à du silence lorsque l’on vient ici. Comme si ce que l’on était ne devait pas être dévoilé. Pourtant, ce n’était pas parce que l’on allait voir un psy que l’on était forcément fou ou que l’on devait se cacher entièrement. Chacun venait pour des choses bien différentes. Elle ne pu s’empêcher d’écouter la conversation que Timothy avait. Elle sourit, se disant qu’elle pouvait peut être l’aider. Après tout, ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas d’enfant qu’elle ne pouvait pas en garder. Elle préférait cependant éviter de le dire de but en blanc pour éviter qu’il ait des idées. Alors il lui propose un café qu’elle accepte avec plaisir tandis qu’ils se dirigent vers la machine pour éviter de déranger les autres. « Enchantée, Je m’appelle Kaya. » Elle appuie sur le bouton de la machine indiquant « café noir » tout en enlevant le sucre qu’il pourrait y avoir. Elle l’aimait comme ça depuis le temps. « C’est sûr qu’on ne choisi pas la facilité mais on choisi d’aller mieux et c’est une bonne chose. » Elle attendit que la boisson de Timothy descende avant d’entamer la sienne tout en évitant de lui demander pourquoi il était là. Les raisons pouvaient être diverses mais elle n’avait pas envie de le mettre mal à l’aise. « Alors, dites moi tout, quel est votre problème exactement ? » Parce qu’il lui semblait avoir compris le problème mais elle ne voulait pas assumer à cent pour cent. @Timothy Decastel |
| | | | (#)Lun 22 Fév 2021, 02:11 | |
| Ce n'était jamais évident de parler de soi, mais peut être que c'était un exercice plus simple lorsqu'on était face à un inconnu, à une personne totalement neutre qui n'aurait aucune raison de vous juger. C'était en tout cas la raison qu'avait invoqué Timothy en se rendant pour la première fois de sa vie chez une psy: il s'était clairement dit que s'il ne tentait rien, il n'obtiendrait jamais rien en termes de guérison et ce n'était pas une possibilité viable sur la durée. Il pensait forcément à ses enfants, à ces petits êtres qui avaient besoin d'avoir à leurs côtés un père stable et aimant, un père qui saurait les relever s'ils tombaient. Cela ne pouvait pas être le cas si ledit géniteur devait se battre pour affronter ses propres démons. Alors, Tim avait tenté toutes les démarches pour apaiser son coeur meurtri: rien n'était encore parfait et il luttait encore beaucoup au quotidien pour conserver cette apparence calme et joyeuse quand il avait encore au fond du lui bon nombre de traumatismes qui le mettaient à terre. Personne ne pouvait se douter de tout ce qu'il cachait tant Timothy apparaissait être un homme d'une grande sagesse, toujours avec un sourire aux lèvres et avoir des petites attentions pour son entourage. Il était foncièrement bon et ne savait pas comment se comporter de la mauvaise manière avec autrui, ce qui lui portait préjudice puisque des âmes mal avisées avaient déjà bien essayé de se jouer de lui par le passé. Heureusement, Decastel n'était plus aussi naïf aujourd'hui et sa situation tendait même à une prise d'assurance de plus en plus affirmée, ce qui tombait à pic vu toutes les actions qu'il entreprenait pour trouver la paix avec son propre coeur. "Enchanté aussi. C'est original comme prénom en tout cas." Bien plus que Tim: il devait bien y en avoir des centaines à la ronde, ce qui ne dérangeait pas tellement l'homme en question, il ne remettait pas grand chose en perspective de toute façon, bien plus intéressé par ce que la jeune femme aurait à lui apprendre sur elle. S'ils devaient attendre leur rendez-vous respectif patiemment, autant en profiter pour briser la glace, non? "On verra si ça marche, en effet. Mon problème? De manière générale ou vis à vis de mon babysitting raté?" La question manquait de spécificités mais Timothy n'était pas fermé au dialogue, le tout avait même l'air rafraichissant. "Je dois rencontrer ma mère dans un hôpital psychiatrique et ma babysitter m'a lâché au dernier moment, ce qui m'embête beaucoup puisque j'ai pas mal de choses à régler avec elle. Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici?" Il ne rentrait pas forcément dans les détails les plus morbides tout de suite mais peut être que ceux-là arriveraient d'eux mêmes dans la conversation à un moment donné. Il fallait laisser le temps au temps comme on le disait si souvent. |
| | | | (#)Dim 28 Fév 2021, 22:01 | |
| Il était étrange que de discuter avec quelqu’un dans un cabinet de psy mais au fond, on rencontre bien des gens dans tous les endroits possibles et imaginables. Elle se présenta alors, donnant son prénom. Il semblait ne pas en connaitre beaucoup et au fond, elle se disait qu’elle non plus n’avait pas rencontré beaucoup de Kaya. Elle préférait ça au fond d’elle. Cela la faisait se sentir un peu unique. « Merci. » Elle lui demanda alors un peu plus d’informations. Elle pensait par rapport à ce qu’elle avait entendu, pas par rapport à sa vie personnelle. Elle ne voulait pas qu’il se sente obligé de lui dire quoique ce soit. Elle n’était pas persuadée de vouloir lui dire elle-même pourquoi elle était là. « Oh, euh je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise. Je pensais plutôt au niveau de votre baby-sitting. » Au fond, c’était ce qui comptait le plus non ? Savoir pourquoi il avait besoin d’aide. Bien que savoir pourquoi il était là pourrait aussi le faire déterminer s’il était un fou ou pas. Bien évidemment, elle ne pensait pas que tout ceux qui venait voir des psys l’étaient. Après tout, elle ne l’était pas et revenait se pencher sur un divan pour parler de ses problèmes. Il lui expliqua alors son problème. Elle ne put s’empêcher de se dire que peut être ce n’était pas une si bonne idée que ça mais on ne peut pas juger les gens par ses parents si ? Elle qui est ouverte n’avait jamais été en contact avec des personnes dont les parents avaient été interné. Elle ne savait donc pas vraiment comment réagir à cette annonce. « Ah je vois. Effectivement, ce n’est pas super sympa. » Elle préféra ne pas demander plus de précisions. Elle ne voulait pas qu’il se sente mal de parler de sa mère. Ca ne devait pas être un sujet facile qu’il aborde tous les jours. Et puis, ce n’était pas ses affaires non plus pour dire vrai.
Il lui demanda alors pourquoi elle était là. Elle aurait préféré éviter le sujet pour ne pas se mettre à pleurer ou trop y penser. Au fond, malgré les mois passés, elle avait toujours du mal à parler d’Ian. Elle tentait de montrer le contraire mais ça la remuait toujours autant. Elle préféra donc être brève sur le pourquoi de sa présence ici aujourd’hui. « Disons que mon mari est mort il y a quelques mois et que j’ai du mal à passer à autre chose. » Simple, pas besoin d’en rajouter plus pour comprendre que c’était un sujet encore sensible dont elle ne voulait pas parler. Elle allait le faire dans quelques instants et c’était bien suffisant pour elle.
Elle s’engagea alors dans la direction qu’elle voulait lui proposer depuis quelques minutes. Il n’en savait pas trop sûr elle mais au moins, elle lui avait dit la vérité sur sa présence ici. « Vous voulez que je garde vos enfants le temps de votre rendez-vous ? Je peux m’arranger avec mon travail. » Kaya ne savait pas dans quoi elle s’engageait. Elle ignorait qu’il s’agissait de jumeaux et encore plus de bébés. Elle qui n’avait jamais fait de baby sitting ou quoi que ce soit allait se retrouver un peu désemparée s’il acceptait sa proposition. @Timothy Decastel |
| | | | (#)Dim 28 Fév 2021, 22:27 | |
| Timothy avait beaucoup plus de facilités à parler de lui dernièrement, ce qui détonnait très nettement avec toutes ces années où le brun n'avait jamais réussi à décrocher un mot en rapport avec ses traumatismes. La guérison venait peu à peu et il n'était plus aussi gêné de ressasser tous ses douloureux souvenirs, même s'il était clair que le français préférait discuter d'autre chose, de moments plus heureux où aucun sévice n'avait été subie. Le passé devait rester dans le passé mais pour ce faire, il était obligatoire pour les gens qui souffraient, autant Kaya que lui, de passer par cette phase étrange où il fallait tout déballer sur soi. Decastel n'était pas le plus à l'aise dans ce genre d'exercices et il commençait sa thérapie très doucement, à un rythme qui lui convenait car on parlait tout de même de treize années où le pauvre enfant avait dû tout vivre et surtout tout supporter, les paroles terribles de sa génitrice et ses actes odieux qu'il lui pardonnait parce qu'elle était folle. Ce n'était pas sa faute après tout, si? Tim avait toujours été trop gentil et trop généreux, pardonnant tout à tout le monde alors que certaines personnes méritaient surtout qu'il crache du venin sur elles. Dernièrement, le grand brun avait tendance à faire plus attention aux gens à qui il apportait sa confiance: il était hors de question que ses enfants pâtissent de ses piètres choix de vie, ce qui faisait de lui un père admirable au final. "Désolé si je vais trop loin dans mes explications. La thérapeute m'a dit que ma douleur ne devait plus être tabou alors j'essaie de faire des efforts pour m'ouvrir un peu plus sur tout ça." Et encore, Tim n'avait pas été dans les détails, il était probable que Kaya ne serait pas intéressée par son passé en tant qu'Esmeralda forcée, la jeune femme avait sûrement mieux à faire qu'écouter ses diatribes de toute façon. Elle aussi était là pour une raison par ailleurs et le regard triste de Decastel se posa dans le sien en captant sa douleur alors qu'elle mentionnait son feu mari. Une situation bien difficile se présentait à elle et Timothy se sentait plutôt mal d'avoir abordé le sujet, bien sûr qu'elle ne venait pas pour rien ici. "Oh, je suis désolé... Et ça se comprend, on efface pas les gens comme ça." Tim aurait probablement aimé l'idée cela dit car il aurait choisi d'effacer sa mère de sa mémoire en premier lieu, histoire de se sentir bien mieux dans sa peau et de ne pas perdre trente années de son existence à errer sans aucun but à venir. Il allait mieux, c'était ce qui comptait et surtout, il écoutait Kaya qui semblait prête à s'occuper de ses enfants par pure sympathie, ce qui fit rougir Timothy, il n'avait pas l'habitude encore de la gentillesse de certaines personnes. "Oh non, je voudrais pas t'imposer quelque chose comme ça. Tu as des enfants? Parce que là, on parle de jumeaux d'un an et je veux pas que tu te sentes forcée en quoi que ce soit parce que t'as pitié de ma situation. Ils sont pas toujours faciles à gérer à cet âge là, et là en avoir deux..." Il sourit malgré tout parce qu'il les aimait, ces petits bouts, plus que tout au monde, même quand ils l'empêchaient de dormir et qu'ils mettaient une vie bien calme jusqu'alors sans dessus dessous depuis une bonne année maintenant. |
| | | | (#)Sam 06 Mar 2021, 20:44 | |
| Kaya avait décidé qu’il était temps pour elle de reprendre ses cessions. Elle aurait préféré pouvoir s’en passer mais apparemment elle n’était pas assez forte toute seule. Elle aurait aimé être capable de se reconstruire sans aide, comme une grande fille. Pourtant, être grande c’était aussi savoir lorsque l’on avait besoin d’aide et c’était ce qu’elle avait dû accepter. Elle l’avait accepté une fois à contre cœur, une autre plus facilement. Cette fois si, c’était différent. Elle devait réussir à aller de l’avant. Elle était donc ici à tenter de se remémorer la dernière fois qu’elle était venue à une cession et la sensation qu’elle avait senti. Elle allait mieux et c’était ce qu’elle voulait. Elle voulait arrêter de se sentir seule. Une chose était sure, elle n’avait pas vraiment imaginé faire la conversation avec un inconnu autre que son psy une fois arrivée ici. Elle avait pensé se retrouver dans la pièce, calmement sans penser à autre chose et aux problèmes de quelqu’un d’autres. Timothy avait engendré un autre chemin et elle ne se plaignait pas non plus.
Elle lui sourit lorsqu’il eu l’impression d’aller trop loin. « Oh ne vous en faites pas, ce n’est rien. Et puis c’est toujours intéressant de savoir ce qui se passe dans la tête de quelqu’un. » Enfin presque toujours parce que parfois, elle s’en passerait mais ce n’était pas le problème pour le moment. Elle se dit qu’il ne devait pas avoir eu une vie facile. La sienne à côté semblait plus confortable. Pourtant, elle n’était pas rose non plus. Son père était parti lorsqu’elle avait six ans. Elle avait dû faire sans figure paternelle jusqu’à aujourd’hui encore, elle était devenue anorexique à cause d’un souhait trop grand de devenir une nageuse olympique, sa sœur avait faillit mourir dans ses bras à cause d’une overdose et deux fausses couches plus tard, son mari mourrait. Non, on ne pouvait pas vraiment dire que c’était une vie facile mais elle lui sembla plus simple que celle du jeune homme en face d’elle. « C’est exactement ça. J’ai du mal à passer à autre chose en fait. » Comment passer à autre chose d’ailleurs lorsqu’il s’agissait de l’amour de votre vie. Elle espérait intérieurement qu’elle aurait droit à plusieurs.
Elle lui proposa alors de s’occuper de ses enfants tandis qu’il allait à son rendez-vous. Après tout, elle pouvait bien l’aider et pouvait même s’arranger s’il acceptait. Elle doutait que ce soit le cas. On ne confie pas un bébé à un étranger que l’on rencontre chez un psy si ? Sa question le laissa quelques instants sans voix. Non, elle n’avait toujours pas d’enfants. Elle aurait dû en avoir deux mais il semblerait que ce n’était pas dans les lignes pour elle. Elle avait fini par se le mettre en tête parce qu’il fallait bien avouer ce qui était inavouable. Avec Ian, ils avaient d’ailleurs parlés d’attendre et de voir comment faire pour en avoir. Ses deux grossesses avaient été des surprises. Ils n’avaient rien planifié mais il était certain qu’elle s’était sentie prête à avoir un enfant et à tenter de trouver la bonne manière pour eux d’en avoir un, jusqu’à ce que ses sentiments pour un autre homme arrivent. « Oh je te le proposes, tu ne me l’imposes pas le moins du monde. » Elle sourit. « Et non, je n’ai pas d’enfant mais je me sens capable de m’occuper de deux adorables petits anges. » Et puis, ce n’était pas comme s’il partait pour des jours entiers. Elle était capable de s’occuper d’enfants pour quelques heures. Surtout qu’à un an, ça faisait encore la sieste assez longuement non ? Si il faut, ils ne seraient pas réveillés longtemps. Enfin même s’ils le sont, ça ne la dérangera pas.
@Timothy Decastel Pas de soucis |
| | | | (#)Dim 07 Mar 2021, 00:08 | |
| On ne s'attendait clairement pas à faire de nouvelles rencontres dans un tel endroit, surtout pas lorsqu'on se prénommait Timothy Decastel et qu'on était aussi timide naturellement. Certes, le jeune homme avait tendance à s'améliorer depuis une année mais il avait encore quelques réserves en société et il préférait amplement se retrouver dans un coin où personne ne le regarderait plutôt que devant tout un public. Il était donc forcément gêné d'avoir étalé sa vie privée devant les quelques patients qui attendaient patiemment leur rendez-vous avec un docteur et il ne savait pas faire grand chose d'autre que des jolis sourires en espérant qu'on ne l'insulterait pas pour cet affront. Il était clairement beaucoup trop doux pour ce monde, Tim, et c'était ce qui lui coûtait tant depuis sa plus tendre enfance. Les cicatrices s'amoncelaient sur sa chair meurtrie depuis et le brun n'arrivait pas vraiment à se sortir de cette spirale tortueuse où plus rien d'autre ne comptait que cette douleur qui ressortait toujours, surtout lorsqu'il s'y attendait le moins. C'était probablement l'avantage d'un rendez-vous chez le psy, Timothy savait d'ores et déjà qu'il aurait mal même si le savoir ne l'empêchait pas d'appréhender. Appuyer là où cela faisait mal, c'était quelque chose que personne n'appréciait mais pour Tim, c'était un danger immense car il avait conscience qu'une crise de panique pouvait débarquer à tout moment et il se refusait à une telle faiblesse après tout ce qu'il avait enduré pour en arriver à ce degré d'acceptation. Au moins, il n'était pas seul dans ce cas puisqu'il sentait la détresse de Kaya au moment où elle osait s'exprimer sur les quelques raisons qui l'amenaient dans ce genre de lieux. Leur blessure était radicalement différente mais il était probable que le mal qui en découlait restait similaire, Tim s'osant à un sourire de réconfort après que la jeune femme eut annoncé qu'elle avait perdu son mari. Ce ne devait être qu'un fait parmi d'autres et Timothy était attristé de constater qu'une telle personne qui semblait jeune et vive puisse avoir autant souffert au cours de sa vie. Il s'identifiait, spontanément, parce qu'elle n'avait pas l'air plus âgée que lui et les voilà tous les deux à se trouver là, sans savoir ce qui adviendrait de leur carcasse le lendemain. "On préférerait savoir ce qui se passe de bien dans la tête des autres, les savoir heureux." Decastel, en tout cas, était ce genre d'éternels optimistes qui pouvaient être usants à la longue. En effet, il n'était pas en mesure de trouver le bon en lui mais il le cherchait toujours chez les autres, quitte à se sacrifier pour aboutir au résultat escompté. Il en périrait, un jour ou l'autre. "On ne se remet pas si aisément d'un traumatisme, j'en sais quelque chose, mais ça veut pas dire qu'on retrouvera jamais le bonheur." Il espérait que la blonde l'obtiendrait, elle qui était si généreuse en se proposant en babysitter de fortune pour ses deux terreurs. Tim en était forcément émue, il n'en attendait pas tant de quelqu'un qu'il connait franchement à peine. "Alors, petits anges, en apparence. Le problème de jumeaux, c'est qu'ils se relaient pour hurler et empêcher le repos aux gens avec eux... Je peux te les montrer pour te faire une idée. Là, c'est Gabriel et la petite fille, c'est Willow." Il avait dégainé son téléphone et montré quelques clichés des deux enfants en question, s'osant même à une vidéo où les deux bébés pleuraient sans discontinuer, Tim osant un léger rire envers Kaya, lui indiquant que tout ne serait pas rose avec les mini Decastel. |
| | | | (#)Lun 15 Mar 2021, 19:16 | |
| C’était la première fois depuis bien longtemps que Kaya remettait les pieds dans un cabinet de psy. Elle aurait préféré que ce ne soit pas le cas et se montrer forte mais apparemment, ce n’était pas fait pour elle. Il fallait qu’elle demande de l’aide encore une fois. Elle se demanda si un jour elle arrivait à gérer toute seule quelque chose. Elle avait réussit pendant un certain temps avec son mari mais désormais seule, elle doutait fortement. La perte d’Ian lui avait fait perdre ses moyens et elle ne croyait plus vraiment en grand-chose. Elle ne croyait surtout plus vraiment en ses capacités. Oh au travail, ça allait mais en dehors, c’était autre chose. Se retrouver seule vous mettait face à vos vérités et elle ne savait plus où les siennes se trouvaient. Alors oui, elle était là sans que personne ne soit au courant. Elle n’avait rien dit à sa sœur, pas même à sa mère ou à ses amis car cela signifierait qu’elle devait avouer ce qui la tracassait et elle ne le voulait pas le moins du monde. Elle préférait au fond que ça reste entre elle et elle-même ou son psy en l’occurrence. En parler à quelqu’un d’autre serait avouer sa trahison et elle ne le pouvait pas. C’est d’ailleurs pour cela que lorsque Timothy lui parla de lui-même, elle fut plus soulagée qu’autre chose. Elle comprenait ses dires même si elle aurait préféré que ni elle ni lui ne souffre à l’instant même. Une douleur bien différente qu’elle lui exprima. Elle aurait préféré s’abstenir et ne dit d’ailleurs pas tous les détails. « Nous, on retrouvera surement le bonheur, ça prend juste plus de temps qu’on le souhaiterait parfois. » Elle aurait voulu que ce soit beaucoup plus rapide pour elle en tout cas, qu’elle puisse passer à autre chose et éviter de penser à Ian chaque jour. Peut être que si elle déménageait ça aiderait mais franchement, elle était trop bien dans sa maison pour y penser réellement. C’était le foyer qu’ils avaient fondés ensemble. Ils avaient tout choisi à deux alors c’était bien compliqué de se déparer de tout ce qui les rapprochaient et faisaient qu’ils avaient été un couple. Elle devrait peut-être y penser mais elle n’était pas persuadée d’y arriver.
Elle se proposa alors en tant que babysitter. Elle avait eu l’idée au début bien qu’elle ne connaisse pas encore le jeune homme. C’était peut être un piège pour repérer qui était assez naïve pour croire à ce qu’il disait. Pourtant, elle sentait que c’était différent. Elle sentait qu’il était vraiment sincère. Elle ne s’était juste pas attendu à ce que ce soit des jumeaux si petits. Elle qui n’avait jamais eu d’enfant à cause de ses fausses couches se disaient que c’était l’occasion d’essayer. ET puis franchement, ce n’était pas quelques heures qui allaient l’empêcher de faire la garde de deux petits anges non ? Bon apparemment, ce n’étaient pas tellement des anges à cet âge là. Ils semblaient crier beaucoup. Elle qui s’attendait à voir deux petits garçons, ne cherchez pas pourquoi, elle ne le sait pas elle-même, se retrouva devant une vidéo avec une petite fille et un petit garçon. Elle sourit, imaginant que ça aurait pu être les siens si la nature en avait décidé autrement. Enfin, des jumeaux n’étaient pas présents dans la lignée de Ian ou la sienne. Ils auraient cependant du en avoir deux. Leur fille aurait eu sept ans, leur fils trois. Il fallait croire que ce n’était pas fait pour eux d’être parents. Ils n’en avaient d’ailleurs pas parlé depuis longtemps avant la disparition de son mari.
Kaya sourit. « Ok, des bouchons d’oreilles seront peut être utiles mais à part ça, j’arriverai bien à me débrouiller. On ne va quand même pas se laisser avoir par deux bouilles aussi mignonnes que les leurs ? » Elle trouvait toujours les enfants mignons même lorsqu’ils criaient apparemment. Ses gènes de mère n’étaient peut être pas tous morts finalement. @Timothy Decastel |
| | | | (#)Lun 15 Mar 2021, 20:27 | |
| La confiance ne vient pas facilement pour quelqu'un comme Timothy. Il a trop subi pour en arriver là et il ne peut qu'avoir peur face à toutes les cruautés de l'univers dont il a été témoin. Le français espère pourtant que le tout change, qu'il puisse se confier plus aisément à autrui et surtout, s'épanouir dans un univers qu'il ne comprend pas toujours. Le temps est censé faire son travail et comme il est optimiste depuis bon nombre d'années, Tim ne se précipite pas, il attend, il reste patient. Pourtant, il veut avoir mieux, pas pour lui, non, parce qu'il considère que son temps est plus ou moins passé déjà mais avant tout pour ses enfants. C'est pour eux qu'il est là d'ailleurs, à avoir des rendez-vous hebdomadaires avec un psy. S'il veut guérir, c'est avant tout pour être le meilleur père possible à leurs yeux et il s'agit encore et toujours d'un travail de longue haleine. Il se sait seul sur ce chemin tortueux car personne ne peut partager ce qu'il ressent et ne peut avoir les mêmes besoins que lui puisque chaque chagrin est unique, chaque mal être est la résultante d'une vie singulière. C'est le cas pour Kaya autant que pour Tim, lui qui sourit alors qu'elle acquiesce à ses propos. Trouver le bonheur? On peut tous avoir un semblant d'espoir, aussi insignifiant soit-il dans cette course effrénée de l'univers. Timothy ne recherche plus spécialement tout cela, il se consacre entièrement aux deux petits bouts qui l'attendent à la maison et qui ont besoin d'un roc pour se développer correctement. Ils n'ont plus de mère, Tim est désormais bien seul face à l'ampleur de la tâche et c'est avec un sourire ancré à ses lippes qu'il présente les terreurs à Kaya. Il ne s'attend pas nécessairement à une réponse positive: le brun ne lui en voudrait d'ailleurs pas si c'était le cas parce qu'on parle de deux bébés d'à peine un an, ce qui ne constitue pas l'âge le plus tendre. Il montre quelques vidéos, il veille sur les réactions de la jeune blonde, ne se doutant pas outre mesure qu'elle a des traumatismes au fond d'elle concernant les enfants. Tim ne sait rien et il ne peut même pas le deviner sur son visage car la jeune femme n'a pas l'air prête à se montrer sous son vrai jour. Elle se protège, apparemment bien mieux que lui, Tim se montrant toujours relativement sensible et à fleur de peau, prêt à parler de lui si on lui pose la moindre question. Qui oserait néanmoins? "Oh crois moi, on se laisse franchement avoir. Ils sont très mignons en réalité, c'est juste le coucher qui n'est pas simple... Depuis que leur maman est partie, ils ont du mal à affronter la solitude, sûrement la peur que je les abandonne. C'est pas facile pour moi, tu vois, de les laisser à quiconque. Ca me fait autant mal au coeur qu'eux, au fond." S'il lui arrive quelque chose, que deviendraient-ils, ces petits anges? Tim ne doit pas penser à cela, pas alors qu'il se relâche un peu, dos au distributeur de boissons, tâchant de comprendre la personne qui se trouve devant lui. Une mission plus qu'ardue. "Je peux te demander ce qui t'anime à vouloir rendre service à un quasi parfait inconnu?" Sur le papier, l'affaire semble risqué mine de rien, même si Tim doit être le type le moins dangereux de cette planète, on ne peut pas le deviner en un clin d'oeil. Enfin, si presque, vu la tête qu'il fait à ce moment précis, la douceur incarnée. Et la compassion, surtout. |
| | | | (#)Jeu 25 Mar 2021, 14:04 | |
| Depuis plusieurs années Kaya avait abandonné l’idée qu’elle puisse un jour devenir mère. Après deux fausses couches, il fallait dire qu’elle ne s’attendait plus à aucun miracle et même s’il avait du en avoir un, elle n’était pas persuadée qu’elle pourrait subir une troisième fois la perte d’un enfant. Elle avait fait ce qu’elle avait pu, avait été épaulé par son mari mais désormais, elle n’en avait plus l’envie. Et puis sans Ian l’idée ne l’effleurait même plus. Elle avait autre chose à penser comme tenter d’aller mieux et d’avancer après la mort de son mari. Il était clair que ce n’était pas évident pour elle. Rien que de parler de sa mort lui faisait mal. Elle avait encore du mal à accepter qu’il ne reviendrait jamais et qu’il ne passerait plus le pas de la porte. Parfois lorsqu’elle sentait que quelqu’un était prêt à sonner à la porte, elle se précipitait pour ouvrir, espérant se retrouver nez à nez avec son âme sœur. Ce n’était jamais le cas et son sourire disparaissait aussi vite qu’il était apparu. Les personnes ne comprenaient pas ce revirement de situation et elle devait leur expliquer qu’elle attendait qu’un. Elle ne leur disait bien évidemment pas que ce quelqu’un était mort. Elle passerait alors pour la folle de service et franchement, elle n’en avait pas vraiment envie. Alors malgré le fait que tout ait changé dans sa vie et que les enfants étaient désormais bien loin de son esprit, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir aider Timothy. Ce n’était pas parce qu’elle ne pensait ne jamais en avoir ou tout du monde naturellement qu’elle ne pouvait pas être proche d’enfants. Elle les aimait ces petites créatures. Qu’importe si c’était les siens ou pas. Bon en l’occurrence, elle n’avait pas encore rencontré ceux du jeune homme mais elle se disait que s’occuper d’enfants pendant quelques heures ne devraient pas être bien trop compliqué. Après tout, deux êtres aussi petits ne pouvaient quand même pas lui rendre la vie infernale si ? Kaya ne se doutait pas des difficultés à venir mais c’était une battante. Elle tâcherait de s’en occuper du mieux qu’elle pourrait même si ce n’était pas évident. Si elle avait les bonnes armes à sa disposition, elle conquerrait tout. « Oh je vois. Elle est partie il y a longtemps ? » Elle se dit qu’elle avait peut être été trop loin. Après tout, ils ne se connaissaient pas encore. « Tu n’es pas obligé de répondre. Je comprends que tu n’ai pas envie de les laisser à n’importe qui. Ce sont tes enfants après tout. » Elle savait que pour certains parents, cela leurs étaient égales. Leurs enfants pouvaient être en compagnie de n’importe qui qu’ils ne s’en souciaient même pas. Certains ne savaient même pas que leurs enfants n’étaient pas rentré à la maison. Elle trouvait ça vraiment immonde et injuste mais c’était la vie. Au moins, ces deux bouts de chou avaient un père qui les aimait malgré l’absence d’une mère. C’était un bon début même si leur vie ne serait jamais facile et que l’absence d’une figure féminine manquerait probablement, surtout à Willow qui ne pourrait pas lui poser les questions que l’on pose à sa mère.
Elle bu une gorgée de café en écoutant la question de Timothy. Pourquoi voulait-elle l’aider ? C’était naturel pour elle mais elle savait que les gens avaient tendance à douter de la bonté naturelle, s’attendant toujours à un problème. Après tout, vu le monde dans lequel ils évoluaient, c’était compréhensible mais bien triste. « Tu es dans le besoin et je peux t’aider. Alors pourquoi ne le ferrais-je pas ? » C’était une question peut être facile à répondre ou pas d’ailleurs. Kaya voulait juste aider. @Timothy Decastel |
| | | | (#)Jeu 25 Mar 2021, 15:03 | |
| Ils ne savent pas grand chose l'un de l'autre et Tim appréhende quelque peu ce qui pourrait arriver s'ils commençaient à se confier l'un à l'autre. Ne dit-on pas que deux patients avec le même thérapiste ne doivent pas forcément briser la glace? En vérité, Decastel ne fait pas attention à ce genre de choses depuis qu'il a commencé ce suivi auprès de son psy, il sait seulement qu'il veut aller mieux, qu'il veut oublier la majorité de ses traumatismes afin d'aller de l'avant et ne plus avoir à se cacher derrière une façade ultra sensible. Il a besoin d'être plus en contrôle de lui-même car il y a les jumeaux qui l'attendent chaque soir à la maison, ses enfants qui sont devenus la prunelle de ses yeux depuis le jour de leur naissance et ce qu'il ne désire surtout pas, c'est les perdre. Pourtant, il a conscience que rien n'est forcément acquis, que tout peut tourner au vinaigre en un claquement de doigts. Il l'a vu avec la mère des jumeaux: ils auraient pu avoir une belle histoire tous les deux mais il s'est avéré que la jeune femme avait plutôt dans l'idée de profiter de sa candeur et de sa gentillesse pour se sentir mieux dans sa peau. Au bout du compte, il n'y avait pas eu la moindre relation amoureuse, juste des déchirements perpétuels jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien des sentiments qui étaient présent jadis. Aujourd'hui, Decastel ne ressent plus qu'une bonne dose de haine pour cette femme, sûrement parce que l'abandon des jumeaux est la chose qu'il n'envisage pas le moins du monde de son côté et elle, par contre, elle a choisi de le faire pour conserver sa liberté. Il ne doute pas qu'un jour ou l'autre, elle regrettera cette décision et se ramènera comme une fleur pour avoir une place au sein de la vie de leur petite famille, Tim doute qu'il acceptera. Il pense avant tout au bien être des deux enfants, à eux qui n'ont rien demandé à personne et qui doivent se battre au quotidien pour s'épanouir malgré une situation familiale aussi particulière. Au moins, le français ne se sent pas seul avec ses incertitudes et ses troubles qui le rendent parfois amer. Il y a Kaya qui ne semble pas savoir mieux que lui où elle en est car elle a perdu un mari quelques mois auparavant et que remonter la pente après une telle perte est des plus difficiles. "Elle est partie l'été dernier. Enfin, elle a juste une lettre sur le palier. C'est sûrement pour ça que je fais attention avec les petits aussi parce qu'elle a jamais été stable, que je lui laissais des chances pour s'en occuper et elle a tout abandonné du jour au lendemain. Mais tout le monde n'est pas comme elle, il y a des gens de confiance et tu m'en inspires beaucoup, je te rassure." Elle semble douce et gentille, Kaya, toutes les qualités nécessaires pour s'occuper de deux petits monstres. Enfin, Tim sait qu'ils sont beaucoup plus mignons avec les personnes qui les gardent alors il n'a pas tellement peur que les choses se passent mal avec la jeune blonde. "Dit comme ça, c'est vrai que ça semble être la bonne réponse. Je peux faire quelque chose pour toi en retour? Un service, une compensation financière, n'importe quoi? J'y tiens." Si elle lui offre quelques heures pour garder les petits, Tim tient vraiment à lui rendre la pareille et pas seulement avec un café comme il vient de le faire, quelque chose qui est beaucoup plus à la hauteur de la qualité de service qu'elle lui rend alors que le français sourit et attend timidement une quelconque réponse de sa part. |
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