Go ahead as you waste your days with thinking, when you fall, everyone stands another day, and you've had your fill of sinking with the life held in your hands are shaking cold, these hands are meant to hold. Speak to me, when all you got to keep is strong move along, move along like I know you do, and even when your hope is gone move along, move along just to make it through. ☆☆☆
La chaleur était celle étouffante de la fin d’après-midi, et bien que le soleil ne tape plus directement sur le toit du car immobilisé sur le bas-côté de la chaussée, la fraicheur qui régnait dans l’habitacle avait commencé à se dissiper à peine le moteur coupé et la climatisation à l’arrêt. Dans les rangées du véhicule on oscillait entre deux types de fatigue : celle qui vous assommait comme une masse et vous plongeait dans un sommeil grognon, et celle qui à l’inverse vous survoltait et exacerbait chaque occasion de brûler un peu plus de l’énergie restante. Dans la plus grande démonstration de l’ordre qui s’établissait de lui-même dès le jardin d’enfant, les petits occupants du car s’étaient inconsciemment divisés en ces deux catégories au moment de choisir leur place, et tandis qu’à l’avant on somnolait sans se soucier d’autre chose que d’arriver à bon port à l’arrière on chahutait et jouait la troisième mi-temps dans un brouhaha assourdissant. Et pour tenter de garder un semblant d’ordre au milieu de tout cela seules deux âmes mi-épuisées, mi-débordées : Sawyer et Hassan, tels des Batman et Robin du pauvre, se fendant en Shhhht et en « bientôt » machinaux à chaque bambin soucieux de savoir quand est-ce qu’ils arriveraient. Du moins ça, c’était le plan initial – celui qui aurait dû se dérouler sans accro et mettre un point final à cette journée déjà auréolée de succès. Le match des enfants contre l’équipe des 8-10 ans de Dalby durant la matinée s’était terminé sur une victoire, laquelle avait été fêtée comme il se devait autour d’un barbecue organisé par l’équipe perdante, bonne joueuse. L’estomac plein et la fierté gonflée à bloc, les petits adhérents du Logan City Rugby Club étaient remontés à bord du car supposé les ramener à Brisbane avec enthousiasme, quant à Hassan il avait pris place avec Sawyer à l’avant du véhicule et lui avait lancé après un soupir fatigué « Merci d’avoir accepté de m’accompagner. T’as le temps pour un verre quand on sera rentrés ? » Il lui aurait bien proposé à dîner, mais ils s’étaient tous les deux autant goinfrés que les enfants au barbecue et le brun était à peu près certain qu’il n’aurait plus faim avant au moins le lendemain midi.
Ça du moins c’était pour le plan initial, celui qui se déroulait sans accro et leur permettait de regagner la banlieue sud de Brisbane à l’heure initialement prévue. Celui où une fumée suspecte ne s’échappait pas d’un seul coup de l’arrière du bus, forçant le chauffeur de ce dernier à s’arrêter sur le bas-côté de la route pour voir de quoi il retournait, avant que ne tombe le couperet fatal : une surchauffe du moteur qui nécessitait d’un dépannage, et une société d’assurance dont le standard téléphonique annonçait dix minutes d’attente depuis déjà une demi-heure. « C’est mal parti. » avait d’ailleurs annoncé Hassan en plissant le nez d’un air déconfit en remontant à bord, sa place à côté de Sawyer ayant été subtilisée par la petite Emily qui semblait s’être prise de passion pour la jeune femme et la regardait avec de grands yeux admiratifs en l’abreuvant de questions en tous genres. « Shhhht on se calme un peu par là-bas. Liam, rend sa casquette à Ned, et Elliot arrête de jouer les kangourous et de t’agiter comme ça ou tu vas être malade. » Debout dans l’allée centrale qui séparait les rangées de sièges, le brun recomptait machinalement les enfants quand bien même aucun d’eux n’était descendu depuis qu’ils étaient à l’arrêt. « J’ai soif … » Se lamentait-on d’un côté, « Et moi j’ai envie de faire pipi ! » annonçait-on de l’autre, une nouvelle cacophonie s’élevant tandis que d’autres évoquaient l‘état de leur vessie ou renchérissait en disant qu’ils avaient faim – comme s’ils n’avaient pas déjà tous mangé comme douze à midi. « On n’en n’a plus pour longtemps, un peu de patience, d’accord ? » Mentant comme un arracheur de dents, Hassan avait échangé un regard lourd de sens avec Sawyer et passé à nouveau une tête vers l’extérieure pour jeter un œil au chauffeur, qui faisait toujours les cents pas téléphone à l’oreille mais sans sembler converser avec qui que ce soit – il était donc toujours en attente. « Y’a une station-service à un peu moins d’un kilomètre d’après Google Maps, à ton avis ça se tente ? » à nouveau l’attention de l’enseignant était revenue à celle qui avait accepté de le seconder dans cette galère, et qui devait bien s’en mordre les doigts désormais. « Avec toute la troupe, j’entends. » En rang deux par deux, dociles et disciplinés tout le long de la route … autrement dit tout sauf un jeu d’enfant quand on les voyait déjà peiner à tenir en place sur leur siège.
Malgré l’heure matinale à laquelle Sawyer avait dû se résoudre à se lever ce jour-là, elle ne regrettait pas d’avoir accepté la proposition d’Hassan. Elle avait presque oublié l’effervescence qu’on pouvait ressentir à participer en tant qu’acteur ou simple spectateur à un événement sportif. Oubliant occasionnellement qu’il s’agissait d’enfants, elle n’y était pas allée de main morte avec certaines directives ou encouragements hurlés depuis le bord du terrain. Toutefois elle était parvenue à se pincer les lèvres ou à baisser d’un ton quand certains mots peu recommandables lui avaient échappé. Et si la journée avait été un franc succès, elle devait avouer qu’elle n’était pas mécontente de rentrer et de retrouver son canapé, prête à s’y étaler de tout son long et à ne plus bouger pendant d’interminables mais très agréables minutes. Malheureusement pour elle, le car était immobilisé depuis un certain temps maintenant et plus les secondes passaient, plus cette perspective lui échappait. « Merci d’avoir accepté de m’accompagner. T’as le temps pour un verre quand on sera rentrés ? » Elle acquiesça vivement face à cette proposition, comme un nouveau programme, une nouvelle bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher pour rester positive. « Avec plaisir. Un verre au calme. Sans cris et sans effervescence ; j’en rêve. » Elle se tut un instant mais reprit assez rapidement en lançant un regard suspicieux à l’attention d’Hassan : « Et ne t’avises pas de sous-entendre que, d’eux ou moi, je suis certainement celle qui a fait le plus de bruit aujourd’hui. » Ce qui n’était pas forcément complètement faux, mais ça n’était pas une raison pour l’admettre ouvertement. Il n’avait pas fallu plus de quelques secondes pour qu’une des fillettes s’installe à la place d’Hassan lorsque celui-ci était descendu du bus pour déterminer si la situation avait évolué. D’abord surprise, Sawyer s’était rapidement montrée attendrie…avant de se laisser lentement envahir par l’agacement suite à la quinzième questions qu’elle venait de lui poser. « Tu fais quoi comme travail ? Ils sont où tes parents ? Et est-ce que tu as un fiancé ? Comment est-ce que vous vous connaissez avec le coach ? » Voyons voir. Dans l’ordre : "J’étudie des psychopathes calés en informatique. Morts. Oui, pas mort, mais a fui. Je lui ai hurlé dessus pendant un match, ensuite on a couché ensemble, et depuis on s’entend très bien." Tout à fait le genre de réponses appropriées pour des enfants. Pourquoi est-ce que Sawyer avait un jour songé à fonder une famille déjà ? Elle avait commencé par répondre sérieusement à ses questions avant de finir par lâcher l’affaire pour la laisser l’abreuver d’interrogations en tout genre et en continu. « C’est mal parti. » Elle ne put s’empêcher de laisser un léger soupir lui échapper en réalisant que non seulement leurs péripéties n’arrivaient pas à leur fin, mais qu’elles risquaient en plus d’être prolongées de manière conséquentes. L’esprit ailleurs, elle observa Hassan tenter de calmer les enfants avant de se dire qu’il serait peut-être temps qu’elle se ressaisisse pour lui donner un coup de main. « C’est fou ça. J’ai vécu pendant des années en familles d’accueil, on pourrait croire que je serais habituée à un tel remue-ménage. » Elle jeta un nouveau coup d’œil aux enfants qui trouvaient la moindre excuser pour gigoter dans tous les sens autour d’eux et constata que non, elle n’était définitivement pas habituée à quoique ce soit. Elle reposa son regard sur Hassan avant de déclarer solennellement : « Si tu savais comme je te respecte de parvenir à les coacher. » Elle attrapa une bouteille d’eau qui semblait être devenu le nouveau choix de Sophie pour deux jeunes sur le point d’en venir aux mains. « Y’a une station-service à un peu moins d’un kilomètre d’après Google Maps, à ton avis ça se tente ? » Un kilomètre, ça n’était pas la mer à boire…pour des adultes. Et des adultes seuls. « Avec toute la troupe, j’entends. Là, c’était clairement une autre histoire. « J’ai l’impression qu’on n’a pas beaucoup d’autres options… » Son regard inquiet balaya les différentes têtes qui s’agitaient de manière insouciante dans le bus. « Est-ce qu’on a le droit de les menacer au moindre faux pas ? » La question n’était qu’à moitié ironique. Sawyer craignait que l’un d’eux ne s’approche un peu trop de la route et que la situation dégénère très rapidement.
Si Owen avait été là pour l’entendre dire, il se serait probablement fendu d’un « je te l’avais bien dit » narquois, lui qui à peine un an plus tôt se lamentait de la fatigue plus difficile à encaisser à mesure que les années passaient au sein du Rugby Club de Logan City – tant derrière le ballon que sur le banc de l’entraîneur – tandis qu’Hassan frimait en prétendant se sentir encore en peine forme. C’était faux, bien entendu, le poids des années mais aussi celui des séquelles qu’avait laissé sa maladie sur son énergie ne demandaient qu’à lui donner tort, mais jusqu’au dernier moment Hassan s’était obstiné à se bercer d’illusion et avait refusé de se voir vieillir malgré les courbatures le suivant trois jours après chaque match, les douleurs chroniques dans son épaule réveillées à la moindre occasion … et les acouphènes que lui provoquaient des journées comme celles-ci, à gérer un troupeau d’enfants qui eux semblaient ne jamais être à court d’énergie. Pour toutes ces raisons le « Avec plaisir. Un verre au calme. Sans cris et sans effervescence ; j’en rêve. » soupiré d’un ton las par Sawyer avait raisonné en lui avec force, et si les lèvres du brun s’étaient étirées en un sourire lourd de sous-entendu c’était parce qu’il s’apprêtait à faire une remarque que la brune avait comme entendue avant même qu’il ne la prononce : « Et ne t’avises pas de sous-entendre que, d’eux ou moi, je suis certainement celle qui a fait le plus de bruit aujourd’hui. » Un léger ricanement lui échappant aussitôt, il avait secoué la tête et prétendu « Tu fais déjà ça si bien sans mon aide. » d’un ton taquin, non moins satisfait néanmoins d’avoir désormais la perspective d’un verre entre adultes pour se récompenser mutuellement de cette journée de baby-sitting niveau expert. Malheureusement ce niveau allait aussi de pair avec quelques péripéties imprévues, et quelques instants plus tard voilà qu’ils étaient à l’arrêt au milieu de nulle part, leur verre au calme s’éloignant autant que le drame d’une ribambelle d’enfants fatigués et à la vessie pleine se rapprochait. « C’est fou ça. J’ai vécu pendant des années en familles d’accueil, on pourrait croire que je serais habituée à un tel remue-ménage. » Outre sa rencontre avec un tout jeune Lawrence, des quelques semaines passées en foyer avant que son frère ainé ne récupère l’autorité légale sur lui Hassan ne se rappelait en effet que d’un brouhaha incessant, un capharnaüm permanent que le peu d’éducateurs peinaient à endiguer. Alors que dire de Sawyer, qui avait baigné là-dedans durant des années ? « J’aurais même dit immunisée. Tu serais pas en train de vieillir un peu, toi ? » avait-il alors rétorqué d’un ton badin, interpellant entre temps deux garnements du fond qui n’avaient à l’évidence pas suffisamment fait de cabrioles sur l’herbe du terrain. « Si tu savais comme je te respecte de parvenir à les coacher. » Ouvrant la bouche d’un air théâtral, il avait aussitôt demandé « Attends, attends … tu peux me répéter ça ? Je suis pas sûr d’avoir bien entendu ? » mais déjà deux autres terreurs nécessitaient que la jeune femme n’aille arbitrer leur chamaillerie dans la revendication de la propriété d’une bouteille d’eau. Entre les vessies pleines des uns et la déshydratation des autres, il allait falloir prendre une décision … et la seule qui venait à l’esprit d'Hassan risquait de ne pas être une partie de plaisir. « J’ai l’impression qu’on n’a pas beaucoup d’autres options … » N’avait de toute façon pas manqué de faire remarquer Sawyer, réaliste, et jetant un nouveau regard du côté du chauffeur de car – lequel gesticulait maintenant en donnant l’impression d’insulter la descendance de son interlocuteur téléphonique sur six générations au moins – Hassan avait affiché une moue déconfite et reporté son attention sur la horde de petits monstres sous leur bonne garde. « Est-ce qu’on a le droit de les menacer au moindre faux pas ? » Si seulement. « Si on me demande, je dirai que c’était ton idée. » Adoptant un air détaché, il avait marqué une pause et penché la tête sur le côté, faisant mine d’envisager une alternative « Ou on peut aussi instaurer la terreur en utilisant la légende des dix pour cent de pertes autorisés … » avant que la petite voix d'Emily ne s'élève à nouveau. « Quelle légende ? » Mais contrairement aux agitateurs du fond du car, la fillette ne méritait pas d’être effrayée à coups de menace de disparaître en cours de route sans qu’aucun adulte n’en soit inquiété. « Rien du tout. Bon allez, on s’assoie correctement deux minutes et on ouvre grand ses oreilles. » Frappant dans ses mains pour obtenir l’attention du groupe et un silence plutôt relatif, il avait froncé les sourcils en ajoutant « Liam, correctement on a dit … Les fesses sur le siège et les pieds par terre, pas l’inverse. Voilà. » et surtout fait au mieux pour retenir son envie de rire – un peu de sérieux, enfin. « Le car ne va pas pouvoir repartir tout de suite et j’ai cru comprendre que certains avaient soif ou besoin d’aller aux toilettes. » Un brouhaha d’approbation commençant déjà à s’élever Sawyer avait repris derrière lui pour tenter de ramener le silence et le laisser continuer « La station-service n'est pas très loin, alors on va y aller à pieds. Mais je compte sur vous pour ne pas chahuter sur la route, hm ? On ne court pas, on se tient deux par deux, et on garde sa casquette sur la tête. Tout le monde a sa casquette ? » Ils avaient plutôt intérêt, la dernière chose dont ils avaient besoin c’était qu’un des enfants fasse une insolation par-dessus le marché. « Parfait. Vous pouvez laisser le reste de vos affaires dans le car pour l'instant. Sawyer va descendre la première, vous suivez sans chahuter et moi je vous recompte pour être sûr de n'oublier personne. » Sans chahuter, quelle utopie. Néanmoins après quelques minutes tout le monde avait mis pied à terre et en houspillant un peu pour mettre le troupeau en ordre et obtenir un semblant de rangs deux par deux ils s’étaient mis en marche, Sawyer comme cheffe de file et Hassan fermant la marche. Combien de temps avaient-ils devant eux avant que l’un des enfants ne demande « C’est encore loin ? » …. Ça, c’était la grande question. Et comme pour tenter de repousser l’inévitable, Hassan avait fini par proposer « Est-ce qu’il ne serait pas temps pour un concours de devinettes ? Sawyer, je suis sûr que tu en as quelques-unes en stock. » Oh, elle en avait, ça il n’en doutait pas … À elle simplement d’éliminer celles qui n’étaient pas adaptées à la jeunesse de leur audience.
« Tu fais déjà ça si bien sans mon aide. » Hassan n’eut droit qu’à une grimace gentiment dédaigneuse en guise de réponse. Il n’avait pas tort, elle donnait le bâton pour se faire battre. Mais Sawyer était suffisamment réaliste pour savoir qu’elle aurait de toutes façons eu droit à cette remarque -somme toute justifiée- d’une manière ou d’une autre. Et s’il était vrai que son volume sonore sur le terrain avait été proche de celui qui régnait actuellement dans le bus, elle n’avait plus vraiment suffisamment d’énergie pour supporter toute cette effervescence sereinement. A croire que son niveau de tolérance avait considérablement diminué depuis qu’elle ne vivait plus au milieu du brouhaha perpétuel des familles d’accueil. « J’aurais même dit immunisée. Tu serais pas en train de vieillir un peu, toi ? » Ses sourcils se haussèrent spontanément sous le coup de la surprise ; elle n’était pas prête à se faire attaquer si facilement sur son âge. Elle secoua la tête comme pour balayer cette idée avant de répliquer : « Ce qui me réconforte, c’est que même s’il devait y avoir une part de vérité dans cette honteuse hypothèse, je resterai à jamais plus jeune que toi. » Une pointe de provocation se lisait sur son sourire. Mais Hassan avait beau avoir deux ans de plus, elle devait avouer qu’il avait l’air de tenir bien mieux la cadence qu’elle sur la journée. Oui, elle avait eu des élans d’enthousiasme et d’énergie soudaine au cours de la journée, mais elle se sentait à présent complètement à plat. Hassan quant à lui semblait avoir bien mieux réparti ses efforts sur toute la journée pour réussir à tenir jusqu’à la fin de celle-ci. Et elle avait malencontreusement tenu à lui signifier qu’elle l’admirait peut-être un peu pour cela. « Attends, attends … tu peux me répéter ça ? Je suis pas sûr d’avoir bien entendu ? » Sawyer tenait à adopter un air détaché, mais difficile pour elle de ne pas sourire en observant tout le cinéma qu’il faisait. « Mh quoi ? De quoi tu parles ? Je comprends pas. » La mauvaise foi, il n’y avait que ça de vrai. Quelle idée de lui confier la responsabilité d’une bande d’enfants quand elle donnait l’impression d’en être une elle-même avec ce genre de remarque. Il allait falloir qu’elle essaye de retrouver un peu de sérieux avant leur aventure jusqu’à la station-service ; et cela semblait plutôt mal parti. « Si on me demande, je dirai que c’était ton idée. » Elle haussa les épaules avec un sourire amusé sur les lèvres. Pensait-il vraiment que c’était ce genre de choses qui allait l’empêcher de menacer les enfants ? Probablement pas. « Ou on peut aussi instaurer la terreur en utilisant la légende des dix pour cent de pertes autorisés … » Cette solution lui convenait bien et s’il n’avait tenu qu’à elle, la petite Emily aurait certainement eu le droit à l’explication complète sur les dix pour cent de pertes pour qu’elle puisse la répéter à ses camardes et en effrayer un maximum en un minimum de temps. Cela aurait peut-être eu l’effet de les exciter encore plus au lieu de les calmer, mais Sawyer était prête à prendre le risque. Heureusement qu’Hassan savait faire preuve de sagesse pour deux. Elle ne put toutefois pas s’empêcher de lui glisser à l’oreille : « Personnellement j’aimais bien cette histoire de légende…On peut la garder sous le coude ? Au cas où ? » avant de le laisser se lancer dans des explications concernant la suite des événements. Elle faisait tout son possible pour représenter l’autorité autant que possible et garder son sérieux, mais elle profitait malgré tout du fait qu’elle était à présent debout derrière Hassan pour se cacher derrière sa silhouette de temps à autre quand certains comportements qu’elle observait lui donnait une envie soudaine et irrésistible de rire. Ces enfants étaient bruyants, surexcités, difficiles à gérer, mais aussi très drôles et quelque peu attendrissants, elle devait le reconnaître. Elle tenta cependant de se concentrer pour rester attentive aux consignes données : ne pas chahuter et garder sa casquette…cela devait être dans ses cordes -comment ça ces consignes ne s’adressaient pas à elle ?-. Elle était déterminée à se montrer responsable et à revenir avec le même nombre d’enfants qu’à leur départ très -trop- tôt dans la matinée ; mais cela ne l’empêcha néanmoins pas de lancer un regard à Hassan dans lequel il pouvait sans nul doute détecter une légère pointe de détresse et d’anxiété. Un seul enfant pouvait parfois se montrer difficile à gérer…alors toute une bande…Elle tentait tant bien que mal de chasser les scénarios catastrophes qui étaient en train de se former dans son esprit. Et elle continuait de garder précieusement cette histoire de légende urbaine dans un coin de sa tête en guise de représailles ultimes. Ou de geste désespéré pour calmer des enfants potentiellement turbulents. Le regard de Sawyer alternait entre la route, le bas-côté, et de nombreux coups d’œil en arrière pour vérifier que tout se passait bien et qu’ils n’avaient pas encore perdu d’enfants en chemin. Pas de cris, pas (trop) de plaintes, aucun blessé à décompter jusqu’à présent : ils ne s’en sortaient pas si mal. Pourtant le poids de cette responsabilité la stressait plus que tout. Pour tenter de se changer les idées et d’occuper tout le monde, elle cherchait une idée de jeu qu’ils auraient tous pu réaliser dans le plus grand des calmes, sans danger, et en restant parfaitement concentrés sur leur route. Si ledit jeu pouvait en plus agacer Hassan d’une manière ou d’une autre, c’était du bonus. Mais que disait-on déjà ? " Les grands esprits se rencontrent ? " Son ami semblait en effet avoir eu la même idée et s’était montré plus rapide qu’elle sur ce coup-là. « Est-ce qu’il ne serait pas temps pour un concours de devinettes ? Sawyer, je suis sûr que tu en as quelques-unes en stock. » Elle jeta un coup d’œil en arrière pour lui lancer un regard faussement assassin et se mit aussitôt à faire le tri dans les devinettes qu’elle pouvait connaître, la plupart d’entre elles n’étant pas réellement adaptées au public qui était présentement sous leur responsabilité. « Réfléchis bien aux tiennes de devinettes, ne compte pas sur moi pour assurer le show toute seule ! En attendant… » Son cerveau continuait de carburer pour trouver une devinette acceptable. « …que dit une feuille qui tombe dans une flaque ? » Heureusement, Hassan ne lui avait pas demandé spécifiquement de devinettes hautement intellectuelles. « Et pendant que vous réfléchissez à la réponse, pourquoi ne demanderiez-vous pas à votre coach préféré comment nous nous sommes connus ? » A son tour à présent d’éliminer les détails qui ne conviendraient potentiellement pas à de chastes oreilles. Le sourire qu’elle lui lança montrait bien à quel point elle avait hâte d’entendre cette version édulcorée de l’histoire.
Hassan n’était pas étranger aux statistiques à ce sujet, il savait que Lawrence et Sawyer étaient l’exception plutôt que la règle, et qu’une grande partie des enfants baladés de foyer en foyer, de famille d’accueil en famille d’accueil ne s’en sortaient pas aussi bien dans la vie lorsque le système les lâchait dans la nature à leur majorité. Lawrence, parfois, lui avait donné l’impression de dévier dans des directions qui auraient pu mener à bien des conséquences, et le brun parfois se demandait où en serait son ami si dix ans plus tôt Stacey n’avait pas reçu la bouteille à la mer lancée dans l’optique de la retrouver, elle, la petite sœur perdue de vue depuis si longtemps que l’avoir retrouvée relevait du miracle. Pour Sawyer les choses étaient différentes – chaque situation était différente – et le brun avait de toute façon moins l’occasion d’échanger avec elle à ce sujet : elle le faisait rarement, et il n’était pas du genre à mettre son nez là où il n’était pas attendu. Ne restaient que les quelques sous-entendus, remarques et plaisanteries dont elle le gratifiait parfois, et parce qu’Hassan était ce qu’il était, il n’était jamais le dernier pour saisir une perche lorsqu’on la lui tendait. « Ce qui me réconforte, avait-elle alors répliqué, c’est que même s’il devait y avoir une part de vérité dans cette honteuse hypothèse, je resterai à jamais plus jeune que toi. » Et du tac au tac le brun avait aussitôt embrayé d’un « Sauf si je meurs le premier. » narquois, que d’autres ayant moins d’humour que Sawyer auraient sans doute trouvé malvenu compte tenu des ennuis de santé avec lesquels il s’était débattu quelques années plus tôt. Hassan, lui, préférait en rire, persuadé que personne d’autre ne pourrait mieux le faire que lui. Ainsi la joute verbale avait continué encore quelques instants, la perspective de voir le car redémarrer dans un avenir proche s’éloignant quant à elle peu à peu et les deux accompagnants se retrouvant forcés d’admettre qu’il allait falloir changer son fusil d’épaule … Mais à bien y réfléchir, lorsque l’experte informatique lui avait glissé à l’oreille « Personnellement j’aimais bien cette histoire de légende … On peut la garder sous le coude ? Au cas où ? » le brun n’était plus certain qu’ils soient bien deux adultes en charge de cette marmaille. « Si tu en perds un je m’arrange pour que toi aussi tu fasses partie des dix pour cent, Harding. » La réponse sifflée entre ses deux en tendant de garder l’air impassible devant les enfants, il avait tourné la tête vers la jeune femme à peine une seconde pour lui offrir un sourire joueur, puis reprenant un peu de sérieux il avait énoncé la suite des événements et prié tout ce petit monde de se tenir tranquille le temps du trajet.
Un kilomètre ce n’était pas si loin, un kilomètre ce n’était pas la mer à boire … Et pourtant un kilomètre cela ressemblait au bout du monde lorsque chaque seconde d’inattention ressemblait à une occasion pour sortir du rang, shooter dans un détritus abandonné sur le bas-côté, pousser son voisin de devant ou faire le singe en enfonçant sa casquette si bas que l’on marchait à l’aveugle en gloussant. Oh, il allait être long ce kilomètre s’ils n’y remédiaient pas. Et comme on n’était jamais mieux servi que par soi-même, Hassan comptait bien évidemment sur … Sawyer, pour amuser la galerie. Et tant pis pour le regarder assassin qu’elle venait de lui lancer, car après tout, elle n’aurait eu qu’à avoir l’idée la première, hm. « Réfléchis bien aux tiennes de devinettes, ne compte pas sur moi pour assurer le show toute seule ! En attendant … » l’avait-elle alors prévenu, le brun répondant par un ricanement mais son esprit tournant déjà à toute allure pour ne pas laisser à la jeune femme le plaisir d’être proclamée reine de l’humour. « … que dit une feuille qui tombe dans une flaque ? » Par pur réflexe et trop vite pour qu’il n’ait le temps de le retenir, un « J’ai pap- … ahem. » avait aussitôt échappé à l’enseignant, qui pour noyer le poisson s’était perdu dans une quinte de toux de quelques instants, le tout sous le regard jugeant de Sawyer. Peut-être pour se venger cette tentative scandaleuse pour saboter sa devinette de grande qualité, la jeune femme avait répliqué « Et pendant que vous réfléchissez à la réponse, pourquoi ne demanderiez-vous pas à votre coach préféré comment nous nous sommes connus ? » et devant une telle bassesse, le concerné n’avait pu que lui renvoyer le regard assassin qu’elle lui avait adressé quelques instants plus tôt. Mais soit, si elle voulait jouer à ce petit jeu … « J’étais un joueur de rugby plein de talent et elle n’a pas pu résister à mon charme ravageur. » Elle pourrait crier au mensonge, lui vous dirait que tout était simplement une question de point de vue. La remarque avait au moins eu le mérite de provoquer quelques ricanements enfantins dans l’assemblée, avant qu’une petite voix ne s’élève pour demander « Mais vous étiez des enfants ça veut dire ? » ce à quoi Hassan avait répondu « De très grands enfants disons, on était quand même à l’université … » en laissant échapper un rire … Qui n’avait duré que le temps du « Ah. Vous étiez déjà super vieux alors. » jeté à la suite et de nature à les atteindre Sawyer et lui en plein cœur. Ces enfants n’avaient décidément aucune pitié. « Mais une feuille ça nage pas ! » s’était alors exclamé un autre, visiblement à son rythme. « Très bonne remarque, Max. Une feuille ça ne nage pas, je crois que Sawyer essaye de nous tendre un piège. » Sacrée Sawyer. Ferait-il mieux ou pire, la pression était immense et le suspens à son comble … Et tandis que du côté des têtes blondes on réfléchissait encore à la solution Hassan avait ajouté sa propre pierre à l’édifice, pour une double dose de réflexion qui devrait occuper tout ce petit monde au moins … Allez, vingt secondes. « Ok, la mienne … Alors. Que fait un papillon pour avoir l’air élégant ? » En tête de cortège, son amie lui avait lancé un regard qui semblait dire : Vraiment ? C’est avec ça que tu espères m’éclipser ? Mais le brun vous dirait qu’il ne faisait que se mettre au niveau … Et puis quoi, elle n’était pas drôle, sa devinette ? « Ça veut dire quoi éguélant ? » Oh, misère. « Elégant, patate ! » Double misère. « Hey, hey, doucement. Élégant – c’est quand tu te fais tout beau, comme pour le réveillon de Noël. » Plus que huit cent mètres.
En acceptant la proposition de son ami, Sawyer savait pertinemment que la sortie n’allait pas être de tout repos, mais en contrepartie il ne faisait aucun doute qu’elle s’avèrerait aussi très divertissante. Elle ne s’attendait toutefois pas à ce que leurs péripéties se composent d’un bus en panne et d’une multitude d’enfants à gérer en bord de route. Elle n’était pas particulièrement sereine à cette idée, mais la présence d’Hassan avait le mérite de la rassurer. Dans d’autres circonstances elle aurait peut-être commencé à paniquer quelque peu, mais présentement elle se disait que les deux gamins trentaines -voire soon-to-be quarantenaire pour certains- qu’ils étaient pouvaient garder l’espoir de parvenir à gérer cette situation. Peut-être pas d’une main de maître, mais si le nombre d’enfants était le même à la fin de la journée qu’au moment de leur départ, alors elle considèrerait la sortie comme une parfaite réussite. Que les enfants soient blessés ou non. L’important était qu’ils soient en vie, non ? D’ici là, leurs piques habituelles leur permettaient au moins de dédramatiser la situation. « Sauf si je meurs le premier. » Ses sourcils se haussèrent légèrement sous le coup de la surprise, ne s’attendant pas à un humour aussi noir, mais un sourire amusé vint rapidement s’afficher sur ses lèvres. « Je t’en empêcherai. Il est absolument hors de question que je sois un jour plus vieille que toi d’une quelconque manière que ce soit. » Sawyer appréciait le fait qu’ils puissent parler de leurs passés respectifs de manière aussi légère. Elle savait qu’Hassan était passé par des épreuves particulièrement dures à supporter, et elle était probablement encore loin de la vérité. Le connaissant, il ne faisait aucun doute qu’il lui avait épargné des détails sordides. Pourtant cela ne l’empêchait en aucun cas d’en plaisanter aujourd’hui. Et si leurs épreuves étaient différentes, ils les prenaient tous deux du mieux possible. Ils avaient appris à vivre avec et parvenir à en rigoler était la meilleure des revanches qu’ils pouvaient prendre sur la vie. « Si tu en perds un je m’arrange pour que toi aussi tu fasses partie des dix pour cent, Harding. » Elle haussa les épaules avant de marmonner de manière presque imperceptible : « Si ça me permet de ne pas aller travailler demain écoute… » C’était une façon comme une autre de voir le côté positif de la chose. Et finalement, disparaître était peut-être une solution bien plus paisible et préférable à la marche dans laquelle ils venaient de lancer leur petit groupe d’aventuriers quelque peu dissipés. Elle ne put s’empêcher de se demander si Hassan aurait choisi la même solution s’il avait été tout seul pour gérer le groupe d’enfants. Sawyer avait beau se dire qu’ils n’étaient clairement pas trop de deux pour faire en sorte que tout se passe bien, au fond d’elle-même elle restait persuadée qu’il aurait su se montrer à la hauteur pour ramener seul tout ce petit monde sain et sauf jusqu’à la précieuse station qu’ils tentaient d’atteindre. Ils avaient beau souvent se chercher et tenir des discours peu sérieux, la brune savait qu’il se montrait toujours responsable et attentif quand la situation le nécessitait. Et visiblement, présentement, la situation ne le nécessitait pas complètement. « J’ai pap- … ahem. » Elle lui lança un regard juste ce qu’il fallait d’assassin pour lui signifier qu’il avait bien fait de parvenir à simuler sa quinte de toux avant qu’elle ne décide de descendre en bas de la file indienne afin de lui botter les fesses pour lui avoir ainsi gâché sa blague qu’elle n’avait déjà pas particulièrement tenu à raconter en premier lieu. A la place, elle s’était vengée comme elle avait pu en le laissant se dépatouiller avec l’histoire de leur première rencontre. « J’étais un joueur de rugby plein de talent et elle n’a pas pu résister à mon charme ravageur. » Elle ne prit même pas la peine de se retourner cette fois-ci pour répondre à cet affront. Elle secoua simplement la tête d’exaspération de gauche à droite, geste qui restait bien visible pour Hassan, même le dos tourné. Toutefois il ne pouvait pas voir le léger sourire qui s’était affiché au coin de ses lèvres, amusée par la tournure qu’il avait réussi à donner à cette histoire. Les enfants quant à eux commençaient à lancer des remarques dans tous les sens, réagissant bien volontiers à cette nouvelle information. Si la plupart l’amusèrent, son sourire disparut assez rapidement quand l’un d’eux décida de les traiter injustement de vieux. Où était passé le respect ? Elle jeta un regard désespéré à l’attention d’Hassan avant d’ajouter : « Je vote pour dire qu’on était effectivement de grands enfants…et pour qu’on continue d’ailleurs de dire que nous sommes toujours de grands enfants aujourd’hui. » Ce qui n’était pas faux vu leur comportement. Et elle espérait bien qu’ils garderaient cette insouciance jusqu’à leurs -très- vieux jours. Heureusement pour l’ego de Sawyer, la conversation avait dévié du sujet de leur âge pour se réorienter vers leurs devinettes bien mystérieuses pour des enfants de cet âge, mais plutôt pathétiques pour des adultes comme eux. « Ok, la mienne … Alors. Que fait un papillon pour avoir l’air élégant ? » Même si elle ne l’admettrait probablement pas à voix haute, les blagues d’Hassan étaient définitivement au même niveau que les siennes. Elle ne put s’empêcher d’en rajouter une couche aux deux exclamations qui s’étaient déjà élevées dans les rangs des enfants. « Non, la vraie question c’est : est-ce que le papillon a pied ou pas ? » Il n’y avait évidemment que son ami pour faire le lien avec sa propre blague pour l’instant toujours irrésolue. Pour les autres, Sawyer n’était parvenue qu’à semer un peu plus encore le chaos et l’incompréhension dans des esprits déjà bien dissipés. Ca n’était peut-être pas la meilleure des idées alors qu’ils avaient besoin qu’ils restent concentrés sur le chemin et la circulation, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Et elle laisserait bien volontiers Hassan se débrouiller une nouvelle fois avec les remarques que cette question allait soulever. « Mais un papillon, c’est comme la feuille…ça nage pas ? Pourquoi il devrait avoir pied ? » Un sourire apparut sur son visage. Mission réussie.
Parce que des enfants dissipés au bord d’une route, ça ne leur suffit pas :
Win : le sac à dos d’un des enfants est resté ouvert et, à la suite d’un petit saut mal maîtrisé, tout son contenu se répand sur le sol, créant instantanément un embouteillage dans les rangs encore bien organisés jusque-là So close : un animal sauvage surgit et traverse au milieu des enfants, provoquant quelques exclamations et un léger chaos dont ils se seraient bien passé Fail : Sawyer ou Hassan (je te laisse choisir, JE NE DEVRAIS PAS.) trébuche et s’étale de tout son long sur le sol
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LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 16/12/2014
La question en vérité n’était ni de savoir quel était le réel niveau de talent d’Hassan à l’époque, ni si le supposé charme ravageur avait un fond de vérité ou n’était que pure invention de la part du concerné … Non, la vraie question c’était simplement la dose d’effort qu’il faudrait à Sawyer pour ne pas s’esclaffer en guise de réponse, et la manière dont elle avait ostensiblement secoué la tête à la tête du convoi avait suffi à arracher au brun un ricanement satisfait. Malheureusement pour lui – pour eux – les garnements à leur charge avaient décidé de perdre toute notion de respect envers leurs aînés, et si la seconde précédente l’idée de savoir comment avaient commencé les chamailleries entre les deux adultes du groupe semblait alléchante, la chose avait à l’évidence perdue tout intérêt dès l’instant où ils avaient appris que Sawyer et Hassan étaient déjà à ce moment-là de vieux machins usés de deux décennies. Ce qui en âge d’enfant, revenait à une éternité, voire deux. « Je vote pour dire qu’on était effectivement de grands enfants. » avait pourtant insisté la brune, ajoutant aussitôt « … et pour qu’on continue d’ailleurs de dire que nous sommes toujours de grands enfants aujourd’hui. » et obtenant en réponse quelques gloussements éparses. « Moi j’veux bien, mais faut quand même que tu saches un truc … » avait alors répondu Hassan en forçant le trait de la gravité, marquant une pause comme s’il s’apprêtait à révéler une infamie, avant de rajouter finalement « La moitié des parents des monstres ici présents sont plus jeunes que toi et moi. Voilà, fais ce que tu veux de cette information. » Boum. Coup de vieux, second round. Le tout sous les ricanements des monstres en question, que la perspective semblait d’autant plus amuser.
Bref, le mieux pour leur honneur et leurs vieux os était peut-être encore de revenir à leurs moutons, ou plutôt de revenir à leurs blagues de niveau discutable, celle de Sawyer les ayant laissés pensifs et celle d’Hassan semblant comporter un mot un peu trop compliqué pour une partie de l’assemblée. Et comme s’ils n’étaient pas déjà suffisamment embrouillés, voilà qu’Harding en avait rajouté une couche : « Non, la vraie question c’est : est-ce que le papillon a pied ou pas ? » Le silence avait duré quelques secondes, chaque individu de moins de dix ans prenant le temps de réfléchir sérieusement à la question avant que le plus premier degré d’entre eux – encore lui – ne se manifeste à nouveau : « Mais un papillon, c’est comme la feuille … ça nage pas ? Pourquoi il devrait avoir pied ? » Le peu de contenance dont la chaleur le rendait encore capable, Hassan l’utilisait pour tenter de garder son sérieux et paraître crédible au moment de répondre « Je pense que Mamie Sawyer perd un peu la b-... » Mais même la faune semblait décidée à l’empêcher d’être médisant, un dromadaire sauvage surgissant de nulle part pour traverser la route au pas de course sous les cris mi-surpris mi-impressionnés des enfants. « Woooow trop bien ! » Comment ça, trop bien ? « Hey, hey, hey où tu vas comme ça ? » En voilà un qui avait plus de velléités pour l’exploration animalière que pour le ballon ovale, finalement. « Mais le bromadaire ... » – « Il a dit bromadaire bahahah ! » – « C’est méchant un gros madaire ? » – « Temps mooort ! » Au. Secours. « Peter, on ne court pas au milieu de la route, et surtout pas sans regarder des deux côtés avant. Joshua, non ce n’est pas méchant, mais c’est un animal sauvage et ce n’est pas prudent de s’en approcher. Liam … Liam, pourquoi il te manque une chaussure ? » Il en avait deux lorsqu’ils avaient quitté le bus, Hassan était certain qu’il en avait deux. Et pourtant le regard voguant d’un adulte à l’autre le garnement avait haussé les épaules comme s’il n’en avait pas la moindre idée.
Résumons. Un car pas prêt de repartir, une armée de vessies presque pleines, un animal supposé hanter uniquement les zones plus arides du centre du pays, une chaussure disparue … ? « Ok, attendez Sawyer et moi on vous recompte. » Une chaussure passait encore, quand bien même il allait falloir expliquer ça aux parents s’ils ne la retrouvaient pas en rebroussant chemin tout à l’heure, mais si un enfant disparaissait là ils auraient un problème. « C’est bon pour toi ? » avait-il finalement demandé à son amie, son propre compte tombant fort heureusement juste. « C’est encore loin pour faire pipi, dis ? » Jamais très loin de la policière, la petite fille qui la suivait à la trace avait tiré sur le bas du tee-shirt de Sawyer pour être sûre d’obtenir son attention. Mais non, ce n’était plus très loin … et heureusement, car l’expédition prenait des airs de capharnaüm. La vidange des vessies semblant par ailleurs être la priorité numéro une, le groupe s’était séparé de façon déséquilibrée entre Hassan et les garçons d’un côté et Sawyer et les (quelques) filles de l’autre. Sans surprises, ces dernières avaient attendu bien plus longtemps que les garçons aient fini de leur côté, et sans surprise également « Ils ont un don pour que se laver les mains rime avec : transformer les toilettes en piscine municipale. » Mais au moins ils n'avaient plus chaud. Bien, et maintenant qui avait soif, qui avait faim ?
« Moi j’veux bien, mais faut quand même que tu saches un truc … » Oh ce genre de début de phrase ne lui disait qui rien qui vaille. Les sourcils déjà froncés en prévision, Sawyer savait qu’elle n’allait pas aimer ce qui allait suivre. La pause dramatique qu’Hassan avait décidé de marquer ne faisait qu’accroitre cette impression. Mais il fallait lui reconnaître qu’il savait ménager son effet. « La moitié des parents des monstres ici présents sont plus jeunes que toi et moi. Voilà, fais ce que tu veux de cette information. » La bouche ouverte, elle s’apprêtait à crier à la calomnie. Comment pouvait-il penser un seul instant qu’elle allait gober un mensonge aussi gros ? Et puis son cerveau s’était penché un peu plus sérieusement sur la question…lui faisant réaliser qu’Hassan venait finalement d’énoncer une douloureuse vérité. Les rires des enfants n’arrangèrent rien à la grimace qui était en train de s’afficher sur ses lèvres. « Je te déteste Jaafari, tu le sais ? » Et alors qu’il aurait pu la féliciter pour la fabuleuse blague qu’elle s’était permise de faire pour embrouiller les petits cerveaux qu’ils avaient sous leur garde, il n’avait rien trouver de mieux que de continuer à enfoncer le clou : « Je pense que Mamie Sawyer perd un peu la b-... » Elle avait beau savoir qu’il était plus âgé -et elle ne se privait évidemment pas pour le lui rappeler dès qu’elle en avait l’occasion-, cette remarque parvint à lui faire grincer des dents. Sawyer avait toujours l’impression d’être une adolescente dans sa tête et probablement un peu trop souvent dans son comportement, alors lui rappeler la réalité des années qui passaient était particulièrement sournois. Heureusement pour lui, les enfants reprirent rapidement la parole, sauvant ainsi la peau des fesses d’Hassan par la même occasion. Le brouhaha lui avait fait stopper sa course, la poussant à se retourner pour tenter de remettre un peu de calme et d’ordre dans les rangs qui s’agitaient sérieusement. « Pourquoi est-ce que vous criez comme… » Les sourcils levés et la bouche bêtement ouverte, Sawyer s’était rarement retrouvée aussi surprise de sa vie. Elle avait eu l’occasion de traiter mille et une affaires saugrenues dans le cadre de son boulot, mais aucune n’arrivait à la hauteur de la vision d’un dromadaire acclamé par une dizaine d’enfants alors qu’il traversait la route. « Mais le bromadaire ... » Cette réflexion-ci eut raison de sa surprise et lui tira un franc et sincère rire, probablement aussi dû en partie par le stress qu’elle ressentait en réalisant toutes les péripéties qu’Hassan et elle devaient gérer alors qu’elle n’avait signé que pour un "simple" match à la base. Le coach avait plutôt intérêt à considérer que sa dette serait payée après toutes leurs mésaventures. A vrai dire, Sawyer hésitait même à d’ores et déjà lui expliquer que la balance avait basculé en sa défaveur et qu’après tout ça c’était à son tour de lui être redevable…Une panne ? Un dromadaire ? S’ils attendaient encore un peu, l’un des enfants risquait-il de se faire kidnapper par un objet volant non identifié ? Au point où ils en étaient, plus rien ne l’étonnerait. « Surtout les enfants, ne faites jamais comme le bro…heu…le dromadaire. Quand on traverse une route, c’est toujours sur un passage piéton. » Elle lança un regard en biais à Hassan qui se demandait -à juste titre- d’où cette étrange et inopinée leçon de morale pouvait bien sortir. Elle haussa simplement les épaules, lui signifiant qu’elle n’était pas parvenue à trouver mieux que ça. Son cerveau faisait ce qu’il pouvait pour suivre le rythme. Et vraisemblablement, elle n’était pas remise de l’apparition de l’animal qui lui donnait à la fois l’envie d’éclater nerveusement de rire, mais aussi de se pincer pour vérifier qu’elle n’était pas en train de rêver. « Peter, on ne court pas au milieu de la route, et surtout pas sans regarder des deux côtés avant. Joshua, non ce n’est pas méchant, mais c’est un animal sauvage et ce n’est pas prudent de s’en approcher. Liam … Liam, pourquoi il te manque une chaussure ? » Elle observa son ami de longues secondes, songeant une nouvelle fois qu’elle avait de la chance d’être à ses côtés malgré le scénario catastrophe qu’ils vivaient. Il n’en menait probablement pas plus large qu’elle, mais il maîtrisait malgré tout bien mieux la situation. Ou tout du moins il parvenait à le faire croire, ce qui était un avantage non négligeable. « Ok, attendez Sawyer et moi on vous recompte. » Ha oui. Bonne idée tiens. Tentant tant bien que mal de se remettre de ses émotions, Sawyer se reconcentra sur leurs petites têtes blondes pour les compter une à une et…..ne pas avoir le compte. Il ne lui en fallut pas plus pour que son cœur rate un battement et que son cerveau ne se mette à imaginer les pires scénarios. A force de plaisanter sur le pourcentage de perte, ils avaient effectivement fini par en perdre un. Elle avait beau devoir garder son calme au quotidien dans son travail, elle sentit la panique l’envahir rapidement alors qu’elle s’apprêtait à les recompter. Elle voulait absolument garder une expression stoïque mais elle ne put s’empêcher de se pincer les lèvres et d’adresser un regard un brun angoissé à l’attention d’Hassan. Son visage était probablement en train de blêmir alors qu’elle s’évertuait à inspirer et expirer profondément tout en recomptant les terreurs. Si l’un d’entre avait disparu, un autre aurait probablement donné l’alerte, non ? Quelques secondes interminables plus tard et Sawyer réalisa qu’elle avait fait une simple erreur de calcul lors de son premier compte. « C’est bon » lança-t-elle avec soulagement. Elle espérait au moins être parvenue à lui faire peur par la même occasion, s’offrant ainsi une occasion de se venger de ses réflexions du jour. La pause toilettes eut le mérite de lui faire reprendre ses esprits et son sang froid par la même occasion. Si elle avait dû répondre à quelques questions absurdes de certaines, elle n’avait aucun doute sur le fait que Hassan vivait des émotions bien pire que les siennes dans les toilettes à entendre les exclamations et les cris qu’elle distinguait depuis l’extérieur. « Ils ont un don pour que se laver les mains rime avec : transformer les toilettes en piscine municipale. » Elle hocha la tête en le voyant ressortir de sa mission, et lui adressa un air exagérément compatissant avant d’ajouter : « Ils ne savent vraiment plus respecter l’autorité ces jeunes. Quelle honte. » Son sourire s’étira lentement en une expression gentiment moqueuse traduisait parfaitement le peu de crédibilité qu’elle accordait à l’autorité de son ami. Sawyer énuméra dans sa tête les différentes péripéties qu’ils avaient traversées : match, panne, marche, bromadaire, toilettes…ça ne pouvait donc à présent qu’être l’heure du « Goûter ? Quelqu’un a faim ? » Sa proposition fut accueillie par des cris enjoués. Ouvrant son sac pour en sortir les vivres qui s’y trouvaient, elle songea un instant qu’elle se réjouissait presque de devoir gérer une bande de petits monstres affamés sautillant sur place. Tout plutôt que de retourner marcher au bord de la route avec des enfants immatures. Et quand elle parlait d’enfants immatures, elle parlait bien évidemment de Hassan et elle.
J’ai goûté aux dés, c’est trop tard maintenant. May the odds be ever in your favor :
Win : Du sirop, de l’eau, des biscuits. Le goûter a l’air plutôt complet. Pas d’anicroche à signaler (zut). So close : On a des jus de fruits en briques…mais pas de pailles. Que quelqu’un appelle MacGyver avant que Sawyer fasse une crise de nerfs. Fail : Des jus, des bonbons, du sucre…est-ce qu’ils viennent de rêver ou est-ce bien une armée d’abeilles qui se dirigent vers leur précieux goûter ?
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ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 16/12/2014
Il y avait bel et bien le même nombre de personnes au départ qu'à l'arrivée dans leur joyeuse troupe, à une chaussure près, et même après des années à chaperonner de jeunes recrues au sein du club de rugby Hassan continuait de considérer cela comme un miracle. La faute sans doute à un brin de culpabilité en repensant à l'enfant casse-couilles et infatigable qu'il était au même âge, usant patience et énergie de ses parents, de ses professeurs, de ses entraîneurs et de toute personne dont le boulot habituel ou exceptionnel consistait à s'assurer qu'il ne se brise pas un os Dieu savait comment. Et des fractures et autres luxations, le diablotin Jaafari en avait en effet collectionnées quelques-unes, tant sur les terrains de rugby qu'en dehors. Aucune n'était cependant (et fort heureusement) à déplorer ce jour-là, tandis que garçons et filles se séparaient le temps de passer en file indienne par la case toilettes, le tout non sans démontrer une fois encore que mettre de l'eau à portée de mains d'enfants anéantissait toute chance de procéder à quoi que ce soit dans le calme. « Ils ne savent vraiment plus respecter l’autorité ces jeunes. Quelle honte. » S'était à ce sujet gentiment moquée Sawyer à leur retour, Hassan faisant mine de ne pas déceler le sarcasme et confirmant d'un « Ça, je ne te le fais pas dire. » faussement scandalisé. Sa patience n'étant étonnamment pas encore à ses limites, il avait décidé qu'un peu d'eau sur les murs ne valait pas le coup qu'il fasse sa grosse voix … L'eau était faite pour sécher, non ?
Les problèmes de vessies pleines désormais réglés, et celui du car qui ne démarrait pas ne semblant quant à lui toujours par l'être puisque le véhicule n'avait pas rejoint la station-service, restait à s'occuper des problèmes d'estomac … Les mêmes qui, pourtant, avaient été copieusement rassasiés par le banquet post-match du midi, mais à cet âge-là l'estomac semblait être un gouffre sans fond, et à la seconde où Sawyer avait annoncé « Goûter ? Quelqu’un a faim ? » elle avait été acclamée par des cris enthousiastes. « C'est comme demander à un aveugle s'il a envie de voir. » S'en était amusé Hassan, profitant que sa comparse distribue les collations pour aller acheter quelques bouteilles d'eau fraîche qui ne feraient de mal à personne, dans le cas où les briques de jus de fruits ne suffisaient pas à étancher la soif de tout le monde. Note à lui-même : refaire un passage général aux toilettes avant de repartir. L'employé de la station-service et les quelques autres clients n'ayant pas demandé à subir pareille cacophonie, le goûter s'était organisé dehors, à l'ombre du bâtiment, et chacun mâchouillait ses biscuits ou tirait sur sa paille de jus d'orange lorsque le brun les avait rejoints. « Prenez des forces, il va vous en falloir pour rentrer à pieds. » Malgré la légèreté de la remarque, plusieurs paires d'yeux s'étaient tournées vers lui avec un brin d'inquiétude et une petite voix avait osé demander « C'est loin comment à pieds … ? » Oh, si elle savait. « Eh bien, il fera probablement nuit avant ... » Un souffle mi-surpris mi-horrifié s'échappant de quelques bouches, l'un des rares opposants à la team premier degré avait tout de même osé protester « C'est même pas vrai je suis sûr ... » et un "ouf" général de soulagement s'était élevé de l'assemblée quand le brun avait répondu en riant « C'est vrai, je vous fais marcher. Enfin non du coup, je ne vous fais pas march-... » – « Aaaaaah ! » Oh, et quoi maintenant ?
Agitant frénétiquement ses bras en se remettant debout, arrosant son voisin de jus de fruits au passage, l'un des garnements tentait d'échapper à une guêpe visiblement fort intéressée par son goûter. Une guêpe, puis deux, puis cinq, et finalement c'était une dizaine de ces petites bestioles qui, attirées par le sucre, étaient venues se joindre à la fête en bourdonnant, provoquant cris et couinements parmi les enfants. « Doucement, doucement … Vous allez leur faire peur si vous vous agitez … » Plus facile à dire qu'à faire, on en conviendra, et Dieu sait pourtant que dans un pays comme le leur les guêpes étaient loin d'être les insectes les plus à craindre pour leur intégrité physique. « Outch ! » Tout ça pour terminer le premier piqué, vraiment. « Allez mettre vos briques de jus vide à la poubelle et suivez Sawyer à l'intérieur. Jason et James vous passez devant. » Les deux allergiques du groupe, autrement dit ceux qui n'avaient pas du tout intérêt à être piqués, quand bien même la trousse de secours dans le sac à dos du brun était là pour parer à toute éventualité. Le festin des guêpes jeté aux ordures et le pique-nique improvisé définitivement interrompu, le petit groupe avait retrouvé l'intérieur (et la fraîcheur) de la station-service et il avait été temps de vérifier que personne d'autre n'avait été piqué ; Et ce klaxon qu'on venait d'entendre, était-ce la fin de leur périple ?
Le danger ? Moi je me ris du danger, ha ha ha.:
WIN. Deux piqués au compteur : Hassan et l'une des filles du groupe, bien décidée à ne pas pleurer pour montrer qu'elle n'est pas une "mauviette". Mais le klaxon est celui du car, il roule à nouveau et va pouvoir repartir, Sawyer va pouvoir jouer du désinfectant et de la pince à épiler sur le chemin du retour pour débarrasser les deux malchanceux du goûter.
SO CLOSE. Trois guêpes ont fait des leurs : Hassan, la petite "qui n'est pas une mauviette" et le plus jeune de la bande en ont fait les frais, et le dernier n'a pas manqué de fondre en larmes en montrant la piqûre sur son bras. Le klaxon ? Un poids-lourd qui passait par là, mais au même moment le chauffeur du car appelle : il ne démarre toujours pas, mais un car de remplacement est en retour et devrait être là dans une demi-heure. Le temps pour Sawyer de témoigner de ses dons en bobologie.
FAIL. Quatre guêpes déclarées coupables : Hassan, la petite "qui n'est pas une mauviette", le petit dernier qui pleure, et Liam qui sautille partout avec son unique chaussure en jurant qu'il va devenir Wasp-Man, sous le regard courroucé de l'employé de la station-service. Le klaxon ? Un poids-lourd qui passait par là, et toujours aucune trace de leur car tandis que Sawyer réalise que sa bouteille d'eau s'est ouverte au fond du sac contenant la trousse de premiers secours.
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« C'est comme demander à un aveugle s'il a envie de voir. » Sawyer sourit à cette comparaison qui tapait dans le mille si l’on considérait les cris réjouis qui avaient suivi son annonce du goûter et les mains qui se tendaient à présent dans sa direction pour récupérer les vivres. « Prenez des forces, il va vous en falloir pour rentrer à pieds. » Oh Hassan. C’était vile de faire croire cela à des enfants. « D’ailleurs gardez peut-être quelques biscuits de côté au cas où. Mieux vaut faire des réserves pour tenir des fois que le retour s’éternise… » Evidemment que Sawyer ne valait pas mieux que son acolyte du jour : à eux deux ils faisaient vraiment la paire des parfaits accompagnateurs sadiques. La brune s’amusa de la plaisanterie d’Hassan. Elle pensait honnêtement que la crédulité des enfants quant au temps qu’il allait leur falloir pour rentrer durerait un peu plus longtemps que ça mais elle n’était pas mécontente que l’un d’entre eux ait remis les pendules à l’heure de tout le monde en kidsplainant (pourquoi le mansplaining ne pourrait-il pas s’appliquer aux enfants après tout ?) la blague qu’ils étaient en train de leur jouer. Elle n’était pas certaine de vouloir d’une bande d’enfants en train de paniquer parce qu’ils ne seraient pas rentrés chez eux avant la tombée de la nuit. Il y avait des dessins animés à regarder, des jeux à terminer et un repas à prendre en famille avant d’aller se coucher. On ne rigolait pas avec ce genre d’activités. Souriant déjà du trait d’esprit d’Hassan concernant le fait de les faire marcher, Sawyer releva brusquement la tête quand un cri vint le couper dans son élan. Repérant bien vite l’élève incriminé, elle mit quelques secondes à détecter les petites bestioles voltigeant en nombre de plus en plus important autour de lui et de toute l’équipe. « Doucement, doucement … Vous allez leur faire peur si vous vous agitez … » « Et quand on a une peur panique des abeilles, c’est quoi la solution pour ne pas s’agiter ? » Bien qu’elle ne puisse s’empêcher d’effectuer quelques mouvements pour éloigner un trop grand nombre d’abeilles s’approchant d’elle ou des enfants, Sawyer parvenait à rester calme et immobile dans l’ensemble. En revanche elle ne pouvait pas en dire de même des enfants qui s’étaient quant à eux laissés allègrement envahir par la peur panique. « Outch ! » Elle jeta un coup d’œil en direction d’Hassan. Sa bouche se tordit en une grimace en constatant que sa stratégie n’avait visiblement pas été des plus efficaces sur lui. Il fallait qu’ils se dégagent de cette situation le plus vite possible. Bien que l’idée lui ait paru initialement brillante, Sawyer avait rarement autant regretté un goûter au soleil. « Allez mettre vos briques de jus vide à la poubelle et suivez Sawyer à l'intérieur. Jason et James vous passez devant. » « Oui chef ! » avait-elle lancé d’un ton enjoué, tentant à la fois d’embarquer les enfants dans une dynamique efficace pour se mettre à l’abris le plus vite possible tout en dédramatisant une situation qui pouvait rapidement tourner au vinaigre. Ni une ni deux, elle repéra les deux allergiques du groupe et les fit passer devant les autres pour les amener à l’intérieur, priant cette fois-ci sérieusement pour qu’ils ne finissent pas avec une bande de blessés d’ici à leur retour à la maison. Si tant est qu’ils parviennent un jour à rentrer chez eux. « Le compte est bon. » Sawyer avait lancé un regard rassuré en direction d’Hassan après s’être permise de recompter rapidement les enfants, craignant d’en avoir perdu quelques-uns dans la bataille. « Maintenant il faut compter nos blessés, c’est ça ? Que ceux qui ont été piqués lèvent la main ! » 4 mains levées dont celle du chef de bande qui serait soigné en dernier. Les joies d’être l’adulte responsable du groupe. Tentant tant bien que mal de calmer le plus jeune qui ne cessait de pleurer et Liam qui s’égosillait de manière dramatique, Sawyer se mit à chercher la trousse de premier secours dans son sac : « C’est pas vrai…. » Elle sortit une bouteille à moitié vide qui fut très vite suivie par une trousse de premier secours complètement détrempée et accompagnée d’une mine défaite. Adieu pince à épiler soigneusement désinfectée pour retirer les dards, au revoir compresses pour appliquer et essuyer l’antiseptique, auf wiedersehen pansements objectivement inutiles dans cette situation mais pouvant psychologiquement soigner n’importe quel bobo d’enfants et calmer les pleurs les plus tenaces. « Ce serait vraiment le moment pour que le chauffeur nous appelle pour nous dire que tout est réparé et qu’on peut se remettre en route. Là on commence sérieusement à cumuler les ennuis. » Elle avait eu besoin de râler deux secondes après avoir entrevu l’espoir d’une fin heureuse suite au klaxon qu’elle avait entendu et qui ne s’était avéré être qu’un camion qui passait bruyamment par là. Mais elle n’allait pas se départir de son sourire pour autant ; ne serait-ce que pour les enfants auprès de qui ils se devaient de faire illusion pour qu’ils continuent de croire que tout allait bien. Parfaitement bien. Incroyablement bien. Peut-être que si Sawyer continuait de le répéter suffisamment, elle finirait par s’en convaincre elle-même. Se rapprochant d’Hassan, elle tenta de se faire discrète pour lui annoncer « Je vais tenter le tout pour le tout auprès de l’employé de la station-service… » avant de reprendre plus fort à l’attention des 3 enfants blessés cette fois-ci. « Vous avez déjà entendu parler de la magie de la poudre de perlimpinpin pour soigner les bobos du quotidien ? Le coach va vous en dire plus là-dessus. » Elle avait ensuite fait quelques pas en direction de l’employé de la station-service qui les observait d’un mauvais œil depuis leur entrée remarquée dans sa station et dans sa zone de confort par la même occasion vraisemblablement. « Excusez-moi, est-ce qu’on pourrait vous emprunter une trousse de secours pour soigner des piqûres de guêpes ? Du désinfectant, des compresses, des glaçons pour faire désenfler… »
Les dés laisseront-ils la violence de Sawyer s'exprimer ? :
Win : l’employé n’a pas l’air conciliant mais il s’exécute néanmoins silencieusement, acceptant de donner les différents objets demandés à Sawyer. Il ne voudrait pas se faire accuser d’avoir laissé des enfants dépérir au beau milieu de sa station, ça ne serait pas du meilleur effet pour les clients présents ni une très bonne pub pour les clients futurs.
So close : « On fait pas du bénévolat ici. J’ai tout ça mais va falloir passer à la caisse comme tout le monde pour en bénéficier. » Sauver et soigner des enfants d’accord, mais pas au détriment du capitalisme.
Fail : Haussement de sourcils et ricanements : « C’est pas mon problème à ce que je sache. » Voilà très exactement la raison pour laquelle Sawyer regrettait toujours de ne pas pouvoir emmener sa batte de baseball partout avec elle. Elle allait très vite devenir son problème.
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LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 16/12/2014
En australien qui se respectait, Hassan était assez peu impressionné par les insectes de façon générale. Et bien qu’il ait toujours tendance à les préférer dehors que dans le confort de sa maison, il était plutôt de ceux qui tentaient délicatement de leur faire retrouver le chemin du jardin que de ceux qui s’armaient d’un journal, d’une savate ou de n’importe quoi susceptible de transformer les petites bébêtes en bouillie. Tout cela ne l’empêchait pas, cela dit, de préférer ses repas en extérieurs sans IVNI – insectes volants non identifiés – pour tourner autour de sa nourriture, et là-dessus les enfants du groupe semblaient partager la même opinion à en juger par les cris aigus échappant de certains tandis que les guêpes invitées clandestines faisaient souffler un vent de (légère) panique. « Et quand on a une peur panique des abeilles, c’est quoi la solution pour ne pas s’agiter ? » La question de Sawyer n’était que pure rhétorique, et un autre jour le brun se serait peut-être risqué à répondre qu’il n’en savait foutrement rien puisque lui-même était incapable de ne pas paniquer dès lors que l’eau montait plus haut que ses chevilles. Pour l’heure, l’enseignant s’était donc contenté de marmonner entre ses dents « On est les adultes, on donne l’exemple, darling. » quand bien même la chose pouvait s’avérer plus facile à dire qu’à faire … Et d’ailleurs tout cela n’avait pas empêché Hassan d’être le premier piqué. Saleté de bestiole. Gageant que tout le monde serait plus en sécurité à l’intérieur, à commencer par les deux allergiques du groupe, le coach avait chargé Sawyer d’ouvrir la marche pour regagner le hall de la station-service tandis que lui-même aidait les derniers retardataires à jeter leurs déchets dans les poubelles dans l’espoir que l’essaim les laisse tranquilles.
Pas de la plus accueillante des humeurs, le gérant de la station-service avait tiré une tête de six pieds de long en les voyant tous investir son domaine une nouvelle fois ; Mais ça, ils auraient l’occasion de s’en occuper plus tard. Pour l’heure il s’agissait de calmer les pleurs du benjamin de la troupe tandis que la camarade policière recomptait tout ce petit monde : « Le compte est bon. » À la bonne heure. « Maintenant il faut compter nos blessés, c’est ça ? Que ceux qui ont été piqués lèvent la main ! » Quatre, tout de même – dont Liam qu’on aurait presque pu soupçonner de s’être fait piquer sciemment, tant l’idée de se transformer en cousin rayé de Spider-Man semblait le ra-vir. « C’est sûr, sa mère va l’inscrire au footy à la rentrée prochaine. » avait à ce sujet plaisanté Hassan, quoi que certain malgré tout que la maman en question ne serait pas ravie d’apprendre que son bambin avait été piqué par un insecte en plus d’avoir égaré l’une de ses chaussures de façon totalement improbable. « C’est pas vrai … » – « Hm ? » Les yeux glissant vers le sac de Sawyer, Hassan avait à son tour pu constater la ruine partielle de la trousse de secours. Adieu pansements, coton et gaze stérile. « Ce serait vraiment le moment pour que le chauffeur nous appelle pour nous dire que tout est réparé et qu’on peut se remettre en route. Là, on commence sérieusement à cumuler les ennuis. » Presque au même instant un klaxon avait retenti dehors et fait tourner la tête de toute l’assemblée dans sa direction … Mais non, il ne s’agissait que d’un chauffeur de poids lourd saluant l’un de ses comparses. « Tu as brisé un miroir, récemment ? Contrarié une vieille dame amatrice de vaudou ? » Parce que bien entendu leur excès de malchance ne pouvait venir que de Sawyer, il refusait d’envisager une autre option. « Liam, on garde les deux pieds sur le sol. » qu’il avait finalement ajouté d’un ton laconique tant la chose semblait devenue automatique. Et tandis que son acolyte proposait « Je vais tenter le tout pour le tout auprès de l’employé de la station-service … » le brun avait jeté un regard au concerné « Bonne chance. » même si Sawyer battait des cils et mettait en avant son décolleté il n’y avait pas de garantie que le cerbère flancherait. Et Hassan avait déjà vu le décolleté de suffisamment près pour savoir qu’il fallait vraiment vouloir jouer les difficiles pour y être insensible. « Vous avez déjà entendu parler de la magie de la poudre de perlimpinpin pour soigner les bobos du quotidien ? Le coach va vous en dire plus là-dessus. » La poudre de perlimpinpin n’avait pas pris l’eau, elle, au moins.
La main ne pouvant déjà plus s'empêcher de gratter la piqûre qui commençait à le démanger sur la nuque, coach Jaafari avait saisi le plus petit par une main et Liam par l'autre et fait signe au petit groupe de le suivre pour aller se poser dans un coin ; Le fait que le gérant soit une tête d'âne n'empêchait pas d'éviter de se faire remarquer auprès de tous les autres clients de la station. « Est-ce que ça fait maaaal ? » Avec toute la délicatesse dont il était pourvu – à savoir aucune, comme tout rugbyman, même haut comme trois pommes – Peter avait enfoncé son doigt sur la piqûre d'Hassan avec curiosité à peine s'étaient-ils agglutinés sur les deux bancs près des toilettes « N-aah, si tu appuies, oui. Un peu. » Et Sawyer, où en était-elle ? Pas beaucoup plus loin s'il en jugeait la posture et les gestes agacés avec lesquels elle s'exprimait – elle était trop loin pour que les éventuels noms d'oiseaux qui lui échappaient n'aillent jusqu'aux oreilles des enfants, au moins. « Tu me fais voir ? » Le menton tremblant, le petit Poucet avait tendu son avant-bras où la piqûre avait laissé une auréole rouge. « Je suis sûr qu'avec un bisou magique de Sawyer ça ira vite mieux. Quelqu'un a un mouchoir ? » Chacun fouillant ses poches, on lui avait tendu paquets mais aussi mouchoirs … usagés. « Propre. Un mouchoir propre. » Cela ne vaudrait pas les compresses stériles de la trousse de secours, mais enfin, cela permettrait au moins d'utiliser l'antiseptique qui lui avait survécu à la noyade de la trousse de secours. « Et moi, je pourrai avoir un bisou magique de Sawyer aussi ? » Wasp-Man ne perdait décidément pas le Nord. « Si tu te tiens tranquille pendant qu'on nettoie ta piqûre et que tu demandes gentiment, peut-être. » D'ailleurs, Sawyer revenait …
tutututut c'est le train du fail:
WIN. le gérant de la station-service finit par céder en acceptant de leur faire un prix sur la trousse de premiers secours vendue en rayon. Mieux encore, LE BUS REJOINT LA STATION ENFIN ILS VONT REPARTIR ÇA SUFFIT LÀ
SO CLOSE. le gérant de la station-service finit par céder en acceptant de leur faire un prix sur la trousse de premiers secours vendue en rayon. Toujours aucune trace du bus en revanche, on teste véritablement leur patience (et le dé nous déteste).
FAIL. le gérant n'a rien voulu entendre, le karma se chargera de lui plus tard mais pour l'heure il allait falloir faire avec les mouchoirs en papier et les bisous magiques de Sawyer uniquement (et le dé nous déteste encore plus).