@Penny Stringer
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Il a annoncé ne pas connaître la série qui l’a rendue notoire et c’était vrai. Ceci étant, plus il y réfléchit, plus il lui revient des bribes du générique. Ils se rappellent à lui comme une espèce de rumeurs, un bruit de fond dont certaines ménagères ont besoin pour les accompagner durant leur tâche quotidienne. Il ne pipe mot cependant. Il garde ces détails pour lui, pour ne pas biaiser leur conversation et les prémices d’une relation qui n’évoluera peut-être pas au-delà de cette conversation, mais qui se distinguera par quelques mots plus que polis échangés à l’hôpital. Il lui demandera certainement comment ses projets avancent au lieu de se contenter d’un : “ça va” convenable. Qui sait s’il ne lui proposera pas de boire un café pendant une pause. En attendant de découvrir ce que l’avenir leur réserve, il se laisse aller à rire de bon coeur pour ce qui n’a rien d’un trait d’esprit. Le besoin d’anonymat pourrait réclamer le port d’une perruque. « C’est précisément ce que je voulais dire, oui… Garder le costume pour aller faire tes courses. ça pourra t’être utile. » Et pour cause, les séries produites par Netflix sont vues et revues. Elle compte désormais parmi les incontournables s’il en croit la presse. En outre, elle a précisé le genre : “romantique”. Nul doute qu’elle trouvera son public et il est à nouveau curieux, curieux de ce qu’est la vie d’une actrice, curieux, mais pas indiscret. Il aurait mille questions à lui poser : comment se passe un tournage ? Est-ce aussi fabuleux que l’imaginaire collectif le figure ? Est-ce compliqué de jouer une scène romantique lorsqu’on ressent à peine mieux que de la sympathie pour son partenaire ? Toutes ces interrogations, il les conserva jalousement pour lui de peur d’être irrespectueux. Il s’attarda sur le politiquement correct : où a-t-elle tourné et avec qui. « Oui ! Là, je crois que ça me dit quelque chose, il me semble que Marsh m’en a parlé.» a-t-il admis toujours avec un soupçon de honte mesurée. « Je ne regarde pas beaucoup la télé. Je vais pas souvent au ciné non plus. Je...» Il bosse beaucoup, depuis toujours et pour des résultats peu probants. Il a fait de ses études et de ses recherches sont cheval de bataille. Il y a peu de place pour le divertissement, d’autant qu’il aime aider son prochain lui aussi. C’est un précepte capital pour sa foi. BIen sûr, on dit souvent qu’on ne peut secourir que ceux qui le souhaitent vraiment. On raconte aussi qu’il faut attendre de recevoir un SOS pour être réellement utile à son prochain. Mais, en bon chrétien, Edward s’est naturellement proposé pour intercéder en faveur de ce frère autiste qui peine à s’intégrer dans le monde moderne. Il pourrait facilement lui trouver un job. Il irait même jusqu’à se porter garant du bon déroulement des journées du jeune adulte. La démarche était somme toute sincère. Sauf que les données à ma disposition tordent mes lèvres. « Je vois. Dans ces conditions, c’est peut-être compliqué en effet, mais pas impossible. Laisse-moi y réfléchir, je pourrai peut-être te trouver une solution. » En cherche-t-elle une cependant ? « Enfin, si tu veux.. je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas.» a-t-il aussitôt corrigé, mal à l’aise par sa propre audace et, quoiqu’il ne l’admettra pas, par ses propres aveux. « Interne. Je pourrais donc changer, mais j’ai eu une idée. J’ai eu comme une révélation, un truc qui sort de mes compétences et j’ai peur que si je change de spécialisation, je manque encore plus de temps pour m’y consacrer.  » Il marqua une pause, plutôt longue finalement et, enfin, il soupira. « Je dois t’embêter avec toutes mes histoires en fait. Je n’étais pas supposé te dire tout ça, mais ça m’a fait du bien de le dire en tout cas. »  
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@edward rhodes
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« C’est précisément ce que je voulais dire oui… Garder le costume pour aller faire tes courses, ça pourra t’être utile. » Je ris de bon coeur cette fois, tentant de m’imaginer marcher le long des allées avec ma robe bleue poudre et ma longue perruque d’un rouge vif. Ce serait sans doute pire si j’avais une queue de sirène plutôt que la fameuse robe qu’Ariel porte lorsqu’elle est au château avec le prince Eric. Je me doute toutefois que je me ferais bien plus remarquer accoutrée de la sorte qu’habillée normalement avec des lunettes soleil pour une tentative souvent inutile de vie privée. « Oui! Là, je crois que ça me dit quelque chose, il me semble que Marsh m’en a parlé. » « Marsh? » que je demande, perplexe devant le surnom. Ma première idée est qu’il s’agit de sa sœur, mais peut-être est-ce sa femme aussi. Dure à dire avec si peu d’informations. « Je ne regarde pas beaucoup la télé. Je ne vais pas beaucoup au ciné non plus. Je... » Je secoue la tête. Il n’a pas besoin de se justifier. « J’imagine que les études en médecine et tout ce que ça comporte prenne beaucoup de ton temps, oui. » En tant qu’actrice, je n’ai moi-même plus le temps de me tenir à jour niveau films et séries même si ça fait en quelque sorte partie de mon métier de suivre l’actualité. « Je vois. Dans ces conditions, c’est peut-être compliqué en effet, mais pas impossible. Laisse-moi y réfléchir, je pourrais peut-être te trouver une solution. » Je relève les yeux légèrement, un fin sourire habitant mes lèvres. « Enfin, si tu veux… Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. » « C’est vraiment gentil, mais mon frère n’habite pas Brisbane. » Du moins, pour le moment. Je me tâte encore à savoir si j’aurais le temps de m’en occuper si, ou plutôt quand, le pire venait à se produire. Le pire étant évidemment le décès de mes parents. « Interne. Je pourrais donc changer, mais j’ai eu une idée. J’ai eu comme une révélation, un truc qui sort de mes compétences et j’ai peur que si je change de spécialisation, je manque encore plus de temps pour m’y consacrer. » Le temps, ce traître dont tout le monde semble manquer. « Je dois t’embêter avec toutes mes histoires en fait. Je n’étais pas supposé te dire tout ça, mais ça m’a fait du bien de le dire en tout cas. » Je lui offre un sourire alors que nous continuons de marcher, toujours sans destination précise. « Tu ne m’embêtes pas du tout. Je suis même plutôt curieuse d’en savoir plus sur cette révélation. » Ça me change les idées aussi et ça me fait du bien, plus que je ne le verbalise dans le moment.

@Penny Stringer
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La surprise qu’est cette rencontre est plutôt agréable finalement. Il s’était figuré qu’il aura à la consoler durant de longues secondes, que peut-être elle verserait une larme sur le souvenir d’une enfant qu’elle aurait fait rêvé. Or, ils rient ensemble. Ils plaisantent et s’esclaffent au nom de l’absurde et ça fait du bien. Edward, parce que trop compétiteur, n’est pas réputé comme étant l’interne le plus sympathique du St-Vincent. Son but étant d’être toujours le meilleur, il est plus doué, bien malgré lui, pour se faire des ennemis que le contraire. Un visage amène à croiser dans les couloirs ne pourra pas lui faire du mal, d’autant qu’en dehors de son métier, il est un type lambda, un gars comme les autres avec son lot d’erreurs, de chagrin, de joie, de victoire, d’échec et de blessures surtout, des blessures psychologiques plus que physiques. Pour sûr, elle fait mouche : elle a mis le doigt dessus. Sujet sensible néanmoins. Il préfère éclairer sur “qui est Marsh” que de décrire ô combien son père lui manque encore. «  C’est mon épouse. Marsh est son nom de famille. Elle m’appelle Rhodes, moi Marsh. Ça doit être lié à l’université. Et puis, j’aime son nom de famille, il lui va mieux que son prénom que j’ai en horreur, mais je ne lui ai jamais dit. Je n’oserais pas. » Pas tant qu’elle soit un véritable tyran. Au contraire, elle est douce, sa partenaire. Elle a du caractère, mais elle n’est pas soupe au lait. Pas plus que Penny qui, s’il en croit son instinct, ne semble pas de la catégorie des susceptibles. Ed s’est mêlé effectivement de tout sauf de ses affaires quand il fut question du petit frère de Penny. Or, il ne cherchait qu’à aider, à aider quelqu’un qui en aurait sans doute bien besoin - à nouveau, au regard de la société seulement. Dans un tout autre monde, l’autiste trouverait sa place sans grand mal -  mais qui est trop loin pour être secouru. « Oh ! Je vois. Je ne peux donc rien faire. C’est ce qu’on appelle un coup dans l’eau, mais ça aurait été avec plaisir. » Parce que c’est ce que lui aurait dicté les valeurs auxquelles il croit malgré sa réputation de scientifique. Et, son projet, l’est-il ? Sous certains aspects, peut-être, sauf qu’il n’est qu’une ébauche, qu’il suppose en outre que ça n’intéressera pas son interlocutrice, si bien qu’il s’est excusé. « Je… Je pourrais t’en parler, mais peut-être pas là. On devrait aller se poser quelque part….» La ville est en fête. Il fait beau. Ils trouveront bien un coin d'herbe depuis lequel ils observeront le monde. Peut-être que Marsh pourrait les rejoindre. Peut-être qu’ils partageront un café aussi. Peut-être que le  regard extérieur lui amènera des solutions. « Si tu as le temps. » Lui, pour une fois, il en a à disposition… Sans doute serait-il chez lui si Marsh ne ressassait pas comme un vieux disque rayé les mêmes plaintes, celles qui le poussent à rentrer le plus tard possible malgré tout l’amour qu’il ressent pour elle.

Sujet clôture

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