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 andersons ✽ signals crossing can get confusing

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andersons ✽ signals crossing can get confusing Empty
Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyVen 22 Jan 2021 - 17:20

look at you kids with your vintage music comin' through satellites while cruisin' you're part of the past. but now you're the future, signals crossing can get confusing feat @caleb anderson & primrose anderson  :l: octobre 2020
Recevoir le message de Caleb pour m'inviter à rencontrer mes nièces – safe and sound, me l'a-t-il promis – a été teinté d'un quelque chose que je ne saurai définir. Mon esprit se perd dans les méandres d'un univers qui est loin du nouveau papa, fier et heureux, dont le message me fait sourire agréablement alors que je luttais pour ne pas m'endormir. Je n'ai pas besoin de voir mon frère pour savoir qu'il doit se trouver quelque part vers le paradis et les nuages. Il me l'a assez prouvé ces derniers mois qu'il était complètement gaga de ces enfants avant même qu'on puisse leur donner ce nom. Je n'ai pas de doutes sur ses qualités, Caleb étant de ces personnes pour qui tout semble si facile et rempli de succès.  Une pression qu'il m'impose sans le savoir, mais que je n'arrive pas à maintenir. Pourtant, dans mes chaussures de sœur, je suis bien placée pour savoir que Caleb n'a pas eu la facilité. Il est sûrement plus carré que moi, plus ambitieux dans un certain sens, comme moi je peux l'être. Certains diront que ce sont pour de mauvaises raisons. Je dirai juste que mes priorités ne sont pas celles des autres et que chacun voit midi à sa porte. Même si ces remarques viennent souvent des plus proches et qu'elles sont toujours plus douloureuses à entendre que n'importe qui d'autre. Caleb fait partie de ce lot.

Et pourtant, quand il me propose de venir chez lui – chez eux, que j'essaie de me marteler en tête, non sans un arrière-goût âpre – je lui réponds automatiquement oui. Le midi, un petit tête–à–tête avec un repas de chef – littéralement – serait idiot celui qui refuserait, même si ce n’est que des pâtes avec de la bolognaise. J'ai eu le temps de rentrer, de me laver et de dormir une petite poignée d'heures avant de me rendre à Spring Hill. Les siestes accumulées ne suffiront jamais à rattraper toutes ces nuits à travailler, les poches se creusant quelque peu sous mes prunelles bleutées, que je cache sous du maquillage discret mais présent. Je n'ai pas envie de me prendre un reproche de mon frère, espérant que le bonheur de son nouveau rôle suffira à camoufler les stigmas d'un train de vie qu'il n'arrive pas à accepter. Son nuage paradisiaque devrait être assez gros à présent pour qu’il ne songe à penser à moi, sa petite sœur qui fait absolument tout de travers et surtout, qui ne reprend pas sa digne succession. Parfois, l’idée de partir ailleurs et de tout plaquer ici sans prévenir personne me séduit plus que de raison ; mais je me retrouve juste incapable d’abandonner tout ce que j’ai ici, que ce soit Caleb ou mes amis. Et je laisserai l’opportunité à quiconque de rajouter une pierre sur la pile déjà bien grande de remarques envers et contre moi.

Quand je sonne, je suis fébrile. Quand Caleb ouvre, j’esquisse un sourire, peu rassurée, comme si je m’attends à ce qu’il me claque la porte au nez à tout moment. Ce qui est complètement stupide puisqu’il m’a lui–même invité. Il faut croire qu’il y a toujours une part de moi qui est prête à croire le pire de toute situation. « Salut, j’ai cru comprendre qu’il y avait deux nouvelles habitantes sur cette terre et qu’elles habitent ici. » Ma voix est douce, remontant mon sac sur mon épaule, n’osant pas franchir le seuil de son chez lui – eux – sans qu’il ne m’y invite. Nous marchons sur des œufs mais je suis réellement ravie qu’il m’ait appelé. Je ne veux vraiment rien gâché, pas en voyant le regard brun illuminé de mon grand frère, papa, ce que je ne réalise qu’à moitié avant d’entendre des pleurs au loin. « Ah, effectivement, elles ont l’air d’avoir de la voix. Cela ne vient pas de toi, j’en suis sûre. » J’étire mon sourire que j’espère amusé, et qu’il le prendra comme tel. Non, promis, je n’ai pas attaqué Alex. Il est juste de connaissance unanime que Caleb n’est pas celui qui parle le plus fort, bien au contraire. Vraiment, j’espère ne pas avoir fait un mauvais pas juste en disant cela, parce que j’avais très envie de voir mes nièces mais si j’assombris déjà leur père, la rencontre risquerait d’être moins réjouissante que prévue.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 23 Jan 2021 - 12:05

Primrose & Caleb
“look at you kids with your vintage music comin' through satellites while cruisin' you're part of the past. but now you're the future, signals crossing can get confusing”
Je ne savais pas que je pourrais un jour être aussi heureux. C’est comme si d’un coup, la vie avait décidé de me sourire et de me laisser une chance. Depuis le jour où j’ai emmené Alex à la maternité, depuis que j’ai, pour la première fois, tenu mes filles dans mes bras. C’est beau, c’est inespéré et j’ai l’impression d’être sur mon petit nuage et de ne plus pouvoir en redescendre. En même temps, j’y suis bien, moi. Avoir des enfants a toujours été mon rêve, un de mes objectifs à remplir absolument dans la vie. Au moins quatre enfants, au minimum, c’est ce que j’ai toujours voulu et pourtant depuis quelques années j’avais un peu abandonné cette idée. L’idée de ne pouvoir retomber amoureux, de retrouver le bonheur, de trouver une femme avec qui je voudrais avoir des enfants. Parce que tout ça, je l’avais déjà. J’avais déjà trouvé mon bonheur, la femme que j’ai considérée comme étant la femme de ma vie pendant cinq ans. Sauf que par ma faute, j’ai tout perdu. Alors pour moi, il m’était improbable d’avoir de nouveau le droit à tout ça. Sauf qu’Alex a fait son retour dans ma vie. Retour brutal, semé d’embûches, compliqué, mais pourtant on y est. On a réussi à tout surmonter. La révélation d’un premier enfant que nous avons eu ensemble il y a neuf ans, les disputes, les mensonges, l’alcoolisme, la drogue. J’aurais pu facilement la quitter. La laisser se débrouiller seule avec ses démons, et je sais que pour la plupart de mes proches, c’est l’option que j’aurais dû choisir. Mais malgré tout ça, malgré toutes ces différences, toutes ces épreuves, moi, je suis encore et toujours amoureux d’elle. C’est peut-être con ou dingue de ma part, mais on ne contrôle pas ses sentiments. Et aujourd’hui elle fait de moi l’homme le plus heureux de la terre avec nos deux filles.

Lucy et Lena. Elles sont belles. Non, elles sont parfaites et même magnifiques et elles me comblent de bonheur depuis quelques jours.  De bonheur et de fatigue. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de fatigue. On ne dort pas la nuit, mais on ne peut pas plus dormir la journée non plus et je pense pouvoir affirmer sans mal ne jamais avoir été aussi fatigué de toute ma vie. Je les aime, mes filles. Je les aime plus que n’importe qui sur cette terre. Elles ont chamboulé ma vie, elles sont devenues ma raison de vivre, celles pour qui j’ai envie de travailler pour pouvoir les couvrir de cadeaux et de surprises tous les jours. Je ne veux pas qu’elles puissent manquer de quoique ce soit un jour. Je veux qu’elles puissent se sentir bien, sur tous les points. Mais pour ça je veux aussi qu’elles puissent connaître toutes les personnes les plus importantes dans ma vie. Mes parents sont déjà venus plusieurs fois leur rendre visite et ma mère est déjà une grand-mère complètement gaga – même si elle déteste qu’on puisse l’appeler grand-mère, elle se sent bien trop jeune pour ça. – Les jumelles sont déjà venues une fois, mais il manque une personne. Et pas des moindres. Ma relation avec Primrose ne sont pas des meilleures. Les disputes sont nombreuses, les incompréhensions également. Pourtant quand on était petits, on était proches. Mais on a grandi, nos choix de vie étant différents. Trop différents, peut-être ? Mais pourtant, elle reste ma petite sœur et même si je ne lui dis pas assez – jamais – je l’aime énormément. Et elle me manque, par moment. Cette complicité qu’on avait quand on était petits a disparue. Pas totalement. Mais presque. Et ça me fait mal. Raison pour laquelle je lui ai demandé de venir manger avec moi ce midi. Pour passer du temps avec elle mais aussi pour lui présenter mes deux princesses. J’enfourne les lasagnes pile au moment où j’entends la sonnette de la porte d’entrée retentir et je n’attends pas une seconde pour lui ouvrir. « Salut, j’ai cru comprendre qu’il y avait deux nouvelles habitantes sur cette terre et qu’elles habitent ici. » Je souris non seulement parce que voir ma sœur me fait plaisir, mais aussi parce que dès que quelqu’un mentionne Lucy et Lena, je ne peux pas m’empêcher de sourire ainsi. Je passe une main dans mes cheveux et me décale pour la laisser entrer. « Vas-y, entre. » La fatigue se lit sur mon visage, peut-être un petit peu trop ? Les cernes sous mes yeux montrent un gros manque de sommeil depuis déjà plusieurs jours. Depuis leur naissance, en fait. « Tu verras, elles sont tellement parfaites., et en plus elles sont assez calmes depuis tout à – » Elles me coupent la parole en pleurant et moi, je ne peux m’empêcher de lâcher un soupir. Un long soupir, montrant ainsi mon désarroi. Il a fallu que je lui dise que Lucy et Lena sont calmes depuis une petite heure pour que l’une d’entre elles se dise qu’il est temps de se faire entendre. « Fais comme chez toi, j’arrive. » C’est Lena qui pleure, et si j’en crois l’heure ça doit être parce qu’elle a faim. Lucy semble, elle, encore endormie – pour l’instant – alors je remonte un peu la petite couverture sur elle pour m’assurer qu’elle ne puisse pas avoir froid et je rejoins Prim dans le salon, alors que les pleurs de Lena se font toujours un peu plus forts. « Ah, effectivement, elles ont l’air d’avoir de la voix. Cela ne vient pas de toi, j’en suis sûre. » De sa part, ça pourrait être une provocation, un pic envoyé gratuitement à Alex, mais elle n’a de toute façon pas tout à fait tort. « Elles ont déjà un sale caractère, et c’est clairement pas de moi qu’elles le tiennent. » Je lui réponds légèrement amusé tout en m’avançant vers elle, Lena dans les bras. Je la berce, je l’embrasse sur le front et j’essaie de la calmer. « Ma princesse, je te présente ta super-tata Prim. » Comme à chaque fois que je m’adresse à elles, ma voix est douce. Très douce, et je relève les yeux vers ma sœur. « Tu veux la prendre dans tes bras ? Je dois aller préparer son biberon. » Et peut-être que Lena se calmera en présence d’une nouvelle tête.

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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 23 Jan 2021 - 16:14


« Vas-y, entre. » Il a les boucles qui partent dans tous les sens, une fatigue que je ne reconnais que trop bien de celui qui déjà, à l’époque, veillait bien trop tard quand j’avais peur du noir gamine mais malgré tout, il a le teint lumineux et l’expression encore plus ravie. Je ne peux comprendre les sentiments multiples et variés qui doivent se bousculer dans les veines de Caleb, moi qui n’ai jamais réussi à avoir une relation stable et honnête, sincère et réelle jusqu’à maintenant, mais le voir d’apparence aussi comblé me semble suffisant pour juger que ce doit être des sentiments bien plus forts et intenses que n’importe quel autre. « Tu verras, elles sont tellement parfaites., et en plus elles sont assez calmes depuis tout à – » J’entre dans l’appartement, avec un léger sourire aux lèvres, avant de laisser mon sac glisser pour le poser au sol. Le calme apparent fut rompu, mettant à mal les propos de mon aîné, accentuant ainsi mon sourire amusé face à des propos que je ne peux que remettre en doute. « Parfaites et calmes, hu ? » Il possède l’objectivité des journalistes dans ses paroles, j’en suis persuadée. Je ne peux pas complètement le contredire pour ne pas avoir encore rencontrée lesdites miss parfaites mais il y en a une qui donne de la voix et je me mords la joue. Cela me rappelle vaguement la naissance des jumelles à Warwick, et ce n’est vraiment pas des souvenirs que je veux reporter sur mes nièces. Au moins, là, j’ai l’avantage de pouvoir partir quand j’en ai envie et de fuir les pleurs, les cris et les attentions incessantes autour des bambins avant même que je puisse avoir la sordide idée de leur en vouloir. « Fais comme chez toi, j’arrive. » Je hoche la tête alors que le nouveau papa accourt vers la chambre des filles. Je suis son dos qui disparait avant que je m’avance dans le salon, regardant les lieux comme pour vérifier qu’il n’y a vraiment aucune autre présence que la nôtre. Je reste un peu sur mes gardes depuis que Caleb a eu la plus brillante des idées que m’enfermer avec sa dulcinée. Certes, cela remonte à des mois mais croyez–le ou non, le traumatisme reste présent.

Les pleurs ont l’air de se rapprocher et mes prunelles bleutées se détachent du cadre que j’observais pour voir Caleb entrer dans la pièce avec la plus minuscule des compagnies. Je me rappelais pas que les bébés furent aussi petits. Petits mais terriblement bruyants. Ce deuxième détail, je m’en rappelle très bien. « Elles ont déjà un sale caractère, et c’est clairement pas de moi qu’elles le tiennent. » Oh, Caleb, tu ne crois pas si bien dire. Je me mords la langue alors que je contemple une de mes nièces, sans pour autant savoir laquelle des deux. « Elle a du coffre, tu ne risques pas d’oublier sa présence. » Tout comme une autre, qui n’a jamais réussi à se faire oublier et encore moins depuis qu’elle est revenue. Mais l’avantage avec les bambins, c’est qu’ils pleurent pour quelque chose de spécifique. Facile à contenter, à assouvir, à satisfaite pour le peu qu’on sache ce que c’est. On ne peut pas en dire autant des adultes. « Ma princesse, je te présente ta super-tata Prim. » Je lève ma main, doucement, pour attraper une des siennes avec un de mes doigts. Je suis impressionnée qu’elle soit aussi minuscule, vraiment, surtout face à son papa qui a l’air d’un ours des bois avec sa barbe et sa masse de boucles brunes. « Hey, salut toi. Tu es laquelle, dis–moi ? Est–ce que papa a un moyen pour m’aider à vos différencier ? » ‘Super–tata’, voilà un titre qui doit en ravir une. J’ai foi que je vais réussir à être une véritable bonne tata. A défaut de ne pas être ni la sœur ni la fille adéquate, je peux au moins essayer ce créneau–là. Je n’ai juste qu’à les gâter à outrance, n’est–ce pas ? « Tu veux la prendre dans tes bras ? Je dois aller préparer son biberon. » « Quoi ? » Je relève la tête vers Caleb, en alerte. « T’– T’es sûr ? » Je n’ai pas vraiment confiance en moi, là. Elle est vraiment minuscule. « Je sais pas comment on tient un bébé, et en plus elle pleurs, elle préfère sûrement être avec toi, je suis pas sûre que– » Je repousse cet instant, celui où il va me mettre sa fille dans les bras parce que je sais que cela va arriver même si j’ai les meilleurs arguments du monde. Cela serait un nouveau gage de sa confiance, de son attachement, de son affection que de me confier une de ses princesses mais je n’y connais rien, en bébé. Sérieusement, Primrose, tu pensais venir les rencontrer sans les prendre au moins une fois ?
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 23 Jan 2021 - 19:27

Primrose & Caleb
“look at you kids with your vintage music comin' through satellites while cruisin' you're part of the past. but now you're the future, signals crossing can get confusing”
Avoir deux enfants d’un coup, c’est beaucoup. Ce n’est clairement pas facile. Quand l’une s’est calmée c’est au tour de l’autre de pleurer et c’est pour ça que j’ai l’impression de ne pas avoir dormi plus d’une heure d’affilée depuis leur naissance. Mais finalement, ce n’est peut-être pas qu’une impression et mes cernes et mes cheveux qui partent dans tous les sens en sont certainement les preuves vivantes. Elles ne nous laissent pas de répit, plus de temps calme et je pense qu’Alex et moi allons devoir mettre notre vie intime de côté pendant un petit moment. Mais l’instant, tout ce qui m’importe c’est de m’occuper de mes filles. Passer le plus de temps possible avec elles. Même quand j’affirme à ma sœur que ses nièces sont calmes, elles trouvent le moyen de me contredire en pleurant, manifestant ainsi une demande d’attention, ou un besoin. « Parfaites et calmes, hu ? » Je lâche un petit rire, mais oui, même si elles pleurent tout le temps, même si elles demandent beaucoup de temps et d’attention de notre part elles sont réellement parfaites. Du moins pour moi, même si je me rends bien compte que je manque certainement d’objectivité. Je laisse ma sœur un instant seule, la laissant s’installer autant qu’elle le veut alors que je me dépêche de partir à la rencontre de ma fille. Elles ont déjà toutes les deux un caractère qui me fait penser que quand elles vont grandir, elles ne nous faciliteront pas la vie. Je peux déjà affirmer qu’elles ont le même caractère que leur mère, malheureusement pour moi. Parce que même si j’aime Alex comme un fou – et j’ai même l’impression que mes sentiments pour elle se sont multipliés depuis la naissance des filles – je dois bien avouer qu’elle n’a pas le meilleur des caractères. Je rejoins ma sœur dans le salon, essayant tant bien que mal de calmer Lena ou du moins, de faire en sorte qu’elle manifeste sa faim avec un peu plus de discrétion, je n’ai clairement pas envie qu’elle réveille sa sœur. « Elle a du coffre, tu ne risques pas d’oublier sa présence. » Mon regard est perdu dans les yeux de ma fille qu’elle ouvre, et referme presque instantanément. « Elles ont déjà compris que j’étais incapable de leur dire non pour quoique ce soit. » Je suis déjà faible face à mes filles, je les gâte déjà peut-être un peu trop et Alex est toujours dépitée – mais amusée en même temps – quand je rentre avec une nouvelle peluche ou un nouveau jouet pour elles. « Hey, salut toi. Tu es laquelle, dis–moi ? Est–ce que papa a un moyen pour m’aider à vos différencier ? » Je souris, encore. Pourtant la voix de Prim n’apaise pas Lena. Mais j’aime voir ma sœur parler pour la première fois à ma fille. Et puis de toute façon, depuis quelques jours il y a ce sourire qui semble être resté collé à mes lèvres. « C’est Lena. C’est elle la plus petite des deux, elle est arrivée cinq minutes après Lucy. Lena a un petit grain de beauté dans le cou que Lucy n’a pas. » Un petit moyen visuel pour les différencier. L’une des premières choses que j’ai remarquées même si, pour moi, savoir laquelle est Lucy et laquelle est Lena est assez instinctif. Je ne sais pas pourquoi. Je ne peux pas l’expliquer. Lena ne semble toujours pas vouloir se calmer mais je propose tout de même à Prim de la prendre dans ses bras, et là, je la vois tout de suite paniquer.   « Quoi ? T’– T’es sûr ? » Je n’hésite pas, j’hoche la tête de haut en bas lui montrant que je compte bien lui confier ma fille quelques minutes. Et même un peu plus que ça si elle le veut. « Je sais pas comment on tient un bébé, et en plus elle pleurs, elle préfère sûrement être avec toi, je suis pas sûre que– » Elle a peur de mal faire. Peur de faire du mal à Lena, mais je l’arrête et tout en levant mon regard vers elle je lui réponds. « Je te fais confiance. T’inquiètes pas, c’est vraiment pas compliqué. Regarde comment moi je la tiens. » Et je peux comprendre sa panique, moi aussi j’ai eu peur en la prenant dans mes bras pour la première fois. Elle est si petite, elles sont nées plusieurs semaines avant le terme et comme elle, j’avais peur de lui faire du mal. « Fais attention, tiens bien sa nuque et tu verras, ça vient assez naturellement. » Du moins pour moi, c’est venu assez naturellement. Et pour Alex aussi alors qu’on ne peut pas dire qu’elle a toujours voulu être mère et qu’elle a lu des dizaines de livres à ce sujet comme moi je l’ai fait. Doucement, je transfère ma fille dans les bras de ma sœur faisant toujours bien attention à maintenir sa nuque et une fois Lena dans les bras de Primrose, encore une fois je souris. « T’as vu, c’est pas si compliqué. Si tu veux, tu peux lui parler ça l’apaise quelque fois. » Cette image me plaît et me touche aussi, je me baisse une dernière fois pour embrasser Lena sur le front et je les laisse seule un instant pour partir dans la cuisine préparer son biberon. Au final, elle semble plutôt bien se débrouiller puisque Lena pleure toujours certes mais moins fort. « On dirait qu’elle t’aime bien. » Je lui dis, assez fort pour qu’elle puisse m’entendre du salon, mais j’apprécie aussi le calme qui semble de nouveau régner dans la maison.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyLun 25 Jan 2021 - 8:09


« Elles ont déjà compris que j’étais incapable de leur dire non pour quoique ce soit. » Cela ne me surprend même pas. C’est de mon frère que l’on parle, la personne la plus bienveillante au monde, parfois à mon plus grand désarroi. Malgré mon optimiste latent, qui aurait tendance à se faire la malle de plus en plus depuis quelques années, il n’empêche que Caleb me bat à plate couture dans ce domaine. Il n’hausse pas le ton, il est souriant, il est adorable, il a toutes les qualités requises pour être le papa le plus gâteau – et certainement le plus niais – du monde. Est–ce qu’un jour j’aspire à un tel niveau ? Non, pas vraiment. Je n’ai ni l’envie, ni le mental et encore moins la stabilité nécessaire pour devenir mère. Ni aujourd’hui et certainement pas demain encore. Ce nouveau rôle de tante est le plus proche que je pourrai avoir à ce jour avec un enfant et cela me suffit amplement. Je ne suis pas comme mon frère, à avoir rêvé du grand amour, au mariage et aux naissances. Mes envies sont à mille lieux de cela, et certainement que l’on dirait qu’elles sont bien plus égoïstes et moins honorables. Tant pis, c’est ma vie, et je la mène comme je l’entends. « C’est Lena. C’est elle la plus petite des deux, elle est arrivée cinq minutes après Lucy. Lena a un petit grain de beauté dans le cou que Lucy n’a pas. » Maintenant qu’il le mentionne, mes yeux le voient, ce grain de beauté. Je hoche la tête, soulagée de savoir que Lena est la plus petite des deux. Sûrement que je me fourvoie complètement à penser que sa sœur fait bien dix centimètres de plus mais je n’y connais rien aux bébés alors laissez moi rêver (la désillusion n’est sûrement pas loin). « Plus petite mais plus bruyante, j’en suis sûre. » Il faut savoir se faire entendre, après tout, surtout quand on est aussi minuscule qu’elle peut l’être là – oui, mon cerveau se répète ce mot, ‘minuscule’, toutes les six secondes environ, dans l’impossibilité totale de l’accepter. Que mon frère soit papa, que cette créature est une moitié de lui, mais aussi une moitié d’elle. Je balance et je vrille entre l’envie de l’adorer et celle de rester sur mes gardes. Mais Lena n’y est pour rien si je n’aime pas sa maman. Et elle n’y est pour rien si j’ai des problèmes visiblement bien enfouis que je refuse de voir et encore moins d’accepter sur nos propres sœurs jumelles.

« Je te fais confiance. T’inquiètes pas, c’est vraiment pas compliqué. Regarde comment moi je la tiens. » Je mordille ma joue, je torture mes lèvres entre elles, j’ai tout d’un coup les mains moites. Je n’ai vraiment aucun instinct maternel, les enfants ne sont pas forcément une compagnie que j’apprécie plus que cela et encore moins un bambin de quelques jours en pleine crise d’un manque que les adultes doivent deviner. « Fais attention, tiens bien sa nuque et tu verras, ça vient assez naturellement. » Et il me la met dans les bras. Caleb m’impose sa fille dans ses bras et je le laisse manier mes membres et mes mains comme la situation l’exige. « T’as vu, c’est pas si compliqué. Si tu veux, tu peux lui parler ça l’apaise quelque fois. » Pas si compliqué, facile à dire. « J’aurai bien aimé te voir la première fois que tu les as prises, si ce n’était pas ‘si compliqué’. » Je ne peux m’empêcher de lui dire avant qu’il ne parte pour la cuisine, me lançant plus vraiment seule cette fois. N’osant pas bouger un micro doigt de pied, je baisse juste mon menton pour regarder le bambin, dont les yeux me fixent intensément, ses minuscules doigts voulant certainement attraper la bordure de mon visage mais l’action se résulte à des petits coups aléatoires. D’accord, est–ce que sa mère l’a déjà brifté dans son ventre pour que je récolte une telle sentence ? J’exagère un peu, je souris un peu plus et même si Lena pleure toujours, le fait qu’elle me voit pour la première fois la rend sûrement un peu plus curieuse sur le coup et moins affamée – peut–être. « J’espère que tu seras aussi gentille que ton papa malgré ta cage thoracique déjà bien puissante. » J’ignore ce qu’on doit dire ou faire à un bébé pour qu’il se calme, je ne suis vraiment pas dans mon élément mais au moins, j’essaie, je fais des efforts et c’est ce qui compte, non ? « On dirait qu’elle t’aime bien. » Je lève les yeux vers la voix, souriant faiblement même si Caleb ne peut pas vraiment le voir. « Elle ne m’a pas encore vomi dessus donc je pense avoir gagné des points. » Inconsciemment, mes bras se balancent légèrement alors que mon attention se reporte sur la petite Lena. « T’es assez adorable, on devrait pouvoir s’entendre, non ? » Même si tu as visiblement les yeux de ta mère, j'espère que c'est tout ce que t'hériteras d'elle et que tu prendras de ton père quand même.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyMar 26 Jan 2021 - 16:02

Primrose & Caleb
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Présenter mes filles à ma sœur c’est quelque chose dont j’ai envie depuis la naissance de mes deux petits anges. Parce que malgré la relation quelque peu conflictuelle que j’entreprends avec Primrose, elle n’en reste pas moins ma petite sœur et donc une personne très importante pour moi. Sûrement même bien plus que je ne lui ai jamais dit. Être ma sœur fait d’elle donc la tante de mes filles et je n’ai aucun doute qu’elle sera vraiment parfaite dans ce rôle. « Plus petite mais plus bruyante, j’en suis sûre. » Oh, si elle savait. Elle a raison. Totalement raison. Pas que Lucy soit vraiment très calme, mais elle se fait moins entendre que sa jumelle et pour preuve ; Prim est arrivée il y a à peine cinq minutes et laquelle est la première à pleurer ? Lena. « Je commence vraiment à me demander comment c’est possible d’être si petite et aussi bruyante. » Il y a comme une once de désespoir dans ma voix. Parce que les jumelles sont nées il y a quelques jours et pourtant j’ai déjà l’impression que la dernière fois que j’ai eu la chance de profiter du calme date d’il y a beaucoup trop longtemps. Mais je propose à ma sœur de tenir sa nièce dans ses bras pour la première fois dans ses bras. Elle tourne autour du pot, elle ne dit pas oui mais elle ne dit pas non, non plus. Elle doit avoir peur alors tout en lui donnant toutes les instructions, je lui mets Lena dans les bras. « J’aurai bien aimé te voir la première fois que tu les as prises, si ce n’était pas ‘si compliqué’. » Elle n’a pas totalement tort. La première fois que je les ai prises dans mes bras, moi aussi je stressais. Moi aussi j’ai paniqué. Surtout pour Lena qui est réellement toute petite. Peur de mal faire les choses, peur de lui faire mal, je peux comprendre ce qu’elle ressent mais je sais aussi que si elle ne se lance pas maintenant, elle ne le fera jamais. Je laisse Primrose seule avec ma fille pour me réfugier dans la cuisine. Là où les pleurs sont toujours audibles mais bien plus intensément. À force de toujours les entendre pleurer j’ai peur e finir par perdre un peu de mon audition. De là où je suis, je peux tout de même entendre Prim parler à Lena, ce qui me fait sourire. Déjà parce que tout ce qui touche de près ou de loin à mes filles me font sourire ainsi, mais aussi parce que l’image de ma sœur avec sa nièce m’émeut un peu. « Elle ne m’a pas encore vomi dessus donc je pense avoir gagné des points. » La répartie de ma sœur me fait rire et je n’ose pas imaginer la réaction qu’elle pourrait avoir si Lena venait à lui vomir dessus. Elle qui a toujours fait attention à son apparence. « Ça finira forcément par arriver un jour, crois-moi. » Je lui avoue, en souriant. Même si mon sourire, elle ne peut pas le voir. Le biberon enfin prêt, je vérifie qu’il ne soit pas trop chaud en déposant une goute sur mon poignet et je rejoins ma sœur dans le salon avec le biberon et la serviette de Lena. « Tu veux essayer de lui donner ? » Je lui demande en montrant le biberon rempli de lait. « Assieds-toi si tu veux, tu verras tu seras plus à l’aise et tu auras un meilleur maintien pour Lena. » Je lui tire une chaise de la salle à manger pour la laisser y prendre place. En tout cas, elle ne s’en rend pas compte mais elle doit être plus douée qu’elle ne le croit puisque Lena ne la quitte pas de yeux depuis tout à l’heure. Elle semble complètement subjuguée par sa tante et encore une fois c’est une image qui me fait une nouvelle fois sourire. Et je souris tellement depuis ces quelques derniers jours que je pense que je devrais bientôt avoir mal aux zygomatiques. « Alors mon cœur, tu es bien dans les bras de Prim ? » C’est à Lena que je m’adresse et quand je la regarde mon sourire s’agrandit davantage. Parce que moi aussi, quand je la regarde je suis complètement obnubilé par elle. Par tout. Son petit sourire, ses toutes petites mains qu’elle ne cesse de bouger depuis tout à l’heure, et il n’y a que quand je romps le contact visuel avec elle que je réussis à redescendre sur terre pour reporter un peu mon attention sur ma sœur. « Tu veux que je te serve quelque chose à boire ? » Depuis son arrivée toute l’attention était concentrée sur mes filles que j’en ai presque oublié les bonnes manières.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyMer 27 Jan 2021 - 19:37


« Je commence vraiment à me demander comment c’est possible d’être si petite et aussi bruyante. » J’ai un sourire amusé qui se forme sur mes lèvres. « Je crois que je me suis posée la même question quand les jumelles sont arrivées. » Candlynn et Bailee étaient aussi minuscules que la créature qui est en train de pleurer à chaudes larmes, son visage tout rouge et les poings serrés. Alors quand elles réagissaient pareils, la gamine de sept ans que je fus avait tendance à placarder ses oreillers contre ses oreilles pour camoufler leurs cris tout en me demandant combien de temps elles vont tenir avant de finir par s’essouffler. La réponse est simple : jusqu’à ce que ces charmantes petites choses obtiennent ce qu’elles veulent. Je l’ai appris à mes dépends, alors que j’étais même trop jeune pour comprendre comment on les faisait et que je n’avais rien demandé à personne. Quelqu’un de psychologue verra sûrement là un dégoût croissant pour les enfants dû au bouleversement nauséabond que l’arrivée de nos sœurs a eu comme impact sur l’enfant en construction que je fus. De petite princesse je suis passée à la simple sœur du milieu, coincée entre les deux jumelles que tout le monde remarque et le parfait grand frère qui réussissait toujours. Il y aurait sûrement beaucoup de choses à voir sous le rocher de mon existence. Encore faudrait–il que je laisse quelqu’un le faire. « Ça finira forcément par arriver un jour, crois-moi. » Pour le moment, je m’en sors plutôt bien. Je tire la langue en direction de la pièce de Caleb, même s’il ne peut pas me voir, le cœur y est. Je n’ai pas l’impression d’être amère ni d’avoir envie de relâcher Lena dans un simple mouvement de peur et de panique. Non, je la berce plutôt doucement, tout en lui chuchotant « tu vas pas me vomir dessus, j’espère, je t’en voudrai beaucoup de ruiner ma robe », parce qu’elle n’a pas coûté un sourire. Ce n’est pas Lena qui va pouvoir comprendre quelque chose à cela de toute façon. J’envie son innocence, à ce moment–là, alors que mes prunelles bleutées croisent les iris claires de ma nièce, qui a fini par arrêter son manège sur ma mâchoire et me tient fermement le doigt de tous ses petits boudins. Lena a clairement les yeux de sa mère et je fais la moue ; je ne peux même pas avoir l’espoir que Lucy ait ceux de Caleb puisque mon frère a déjà ruiné mes espoirs en me certifiant qu’elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, outre le grain de beauté.  

« Tu veux essayer de lui donner ? » Caleb revient dans la pièce et mon attention s’adresse à lui, avant de regarder Lena avec suspicion. « Oublie pas ce que j’ai dit, la princesse à son père. » Comme un pacte qu’on aurait déjà signé toutes les deux. « Assieds-toi si tu veux, tu verras tu seras plus à l’aise et tu auras un meilleur maintien pour Lena. » Maintenant que j’y suis, je secoue la tête en écoutant docilement mon frère et prenant place sur la chaise qu’il me tire. Je prends le biberon des mains de Caleb, j’attends qu’il lui attache son bavoir – je suis à deux doigts de demander une serviette pour moi, au cas où, ma maladresse ou la digestion, les raisons sont multiples et variées pour qu’un accident arrive vite, mais nous noterons que je me retiens – avant de mener la tétine de lait vers les micro lèvres de Lena qui l’attrapent sans attendre. « Visiblement, papa sait ce que tu voulais. » Et tant mieux que ce soit le biberon. Qu’il ne me demande pas de changer leurs couches, pas pour l’instant, c’est encore bien trop tôt. Etape par étape. « Alors mon cœur, tu es bien dans les bras de Prim ? » Il est complètement gâteau, Caleb, et j’arque un léger sourcil, contemplant à quel point il est absolument comblé. Il a juste à regarder sa fille pour que son visage s’illumine malgré la fatigue, le potentiel stress, les inquiétudes et tout ce qui peut aller de pair avec la naissance d’enfants et dont j’ignore. Un simple coup d’œil vers Lena et il rayonne. C’est ce qu’il a toujours voulu, il faut dire. Les enfants, la maison, même le chien. Son restaurant aussi. Il a de quoi être heureux. Je suis heureuse pour lui, si cela peut avoir un impact quelconque. « Elle a l’air. C’est toi le spécialiste. » S’il le dit, c’est que je m’en sors plutôt bien. « Tu veux que je te serve quelque chose à boire ? » Je hausse les épaules tout en faisant attention à la tenue du biberon – c’est fou comment Lena tire dessus avec force. « Je dis pas non. Mais pas du lait chaud, s’il te plait. » Que je dis avec un fin sourire. « Papa et maman ont déjà dû les voir et gagatiser, n’est–ce pas ? » Cela leur ressemblerait bien.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 30 Jan 2021 - 22:39

Primrose & Caleb
“look at you kids with your vintage music comin' through satellites while cruisin' you're part of the past. but now you're the future, signals crossing can get confusing”
Finalement Prim ne se débrouille pas si mal que ça avec Lena, bien mieux qu’elle ne semble l’imaginer même. On ne peut pas dire que ma fille soit maintenant réellement calme mais depuis qu’elle est dans les bras de sa tante, les pleurs se font un peu moins entendre que tout à l’heure. Elle doit être en train d’analyser tous les traits du visage de Prim. Parce qu’elle ne la connait pas, elles se voient pour la première fois et de nature assez curieuse, je l’imagine déjà les yeux grands ouverts à fixer ma sœur et cette image me fait sourire. « Je crois que je me suis posée la même question quand les jumelles sont arrivées. » Je lâche un petit rire amusé par cette réflexion qui est totalement justifiée. Parce que je me souviens que moi aussi, cette question m’avait effleurée l’esprit. Même si je les adorais, même si j’aimais aider nos parents en changeant leur couche ou en leur donnant un biberon de temps en temps, elles étaient bruyantes. Elles pleuraient tout le temps elles aussi. Et je me souviens qu’avec Prim il nous arrivait de nous couvrir les oreilles avec un oreiller dans l’ultime et unique but d’atténuer leurs pleurs et leurs cris. Primrose se débrouille tellement bien que je n’hésite pas à lui laisser donner le biberon de Lena. En soit rien de bien compliqué, et même si j’adore pouvoir partager ce moment avec elle, voir ma sœur ainsi avec mes filles ne me laisse pas non plus indifférent bien au contraire. Je l’aide à s’installer, lui expliquant rapidement comment bien maintenir Lena tout en lui donnant le biberon et je la laisse faire. Mes yeux fixent ma fille, toujours avec ce même sourire qui ne me quitte pas. Prim lui parle, et moi je les regarde un instant sans rien dire, profitant de ce moment que nous passons ensemble. Et j’avais pourtant bien tiré un trait sur la possibilité d’avoir des enfants, vu la position qu’avait Alex à ce sujet encore en fin d’année dernière. Et pourtant maintenant, grâce à elle et avec elle, j’ai eu deux petites filles. Elles sont magnifiques, en plus, en toute objectivité et maintenant que Lena tire sur son biberon elle et beaucoup plus calme et semble réellement très apaisée. « Elle a l’air. C’est toi le spécialiste. » Le spécialiste, peut-être pas. J’ai certes, lu près d’une dizaine de livres sur la grossesse mais aussi sur l’accouchement et sur les nouveau-nés mais je suis sûr qu’il y a encore tout un tas de choses que je ne sais pas. « Il y a encore pleins de trucs que je gère pas du tout tu sais… » Et quand elles pleurent toutes les deux en même temps et que rien ne semble pouvoir les soulager, là, je panique beaucoup en général. « Je dis pas non. Mais pas du lait chaud, s’il te plait. » Je lui rends son sourire et alors que je m’éloigne un peu pour me rendre dans la cuisine je l’entends parler de nouveau à Lena mais cette fois, je réagis. « Hey ! Je suis pas gaga, déjà. » Je lui dis, comme si je protestais et comme si je voulais bien lui faire entendre à quel point je ne suis pas d’accord avec ses propos. Mais en soi, si, elle a raison. Quand je suis avec mes filles je me transforme en guimauve et je suis effectivement très clairement un papa gaga. Une fois dans la cuisine je nous sers deux verres de thé glacé – plus d’alcool dans la maison, depuis qu’Alex est sobre – et j’en profite pour mettre dans des bols quelques biscuits apéritifs afin de nous faire patienter, en attendant que les lasagnes soient cuites. Je pose tout sur la table où Prim est installée et je m’installe aux côtés de ma sœur, caressant doucement la toute petite main de Lena et instinctivement elle serre mon pouce dans sa main. « Elles sont tellement belles… » Je suis en pleine admiration de ma fille, je lui souris, mes yeux brillent comme à chaque fois que je la regarde. « Je suis sûr qu’elles vont ressembler à Alex. » Même si en soit, je ne peux pas vraiment en être sûr. Sûrement juste une intuition. Mais elles ont déjà toutes les deux ses yeux et même son nez. Enfin du moins j’en ai l’impression. « J’ai demandé à Alex de m’épouser. » Cette information pourtant si importante, je lui lâche, comme ça sans même la préparer. Et pourtant je suis presque sûr qu’elle ne sera pas ravie. Parce qu’Alex et Prim, elles ne s’aiment pas. Même si en face de moi elles essaient de faire bonne figure je sais très bien que leurs sentiments négatifs l’une envers l’autre n’ont pas changés.  
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyMar 2 Fév 2021 - 19:33


« Il y a encore pleins de trucs que je gère pas du tout tu sais… »
« Mais il est clair que tu as plus d’avance que moi sur le sujet. » Et heureusement. Ce n’est pas moi le parent dans l’équation, c’est lui. Je n’ai fourni en support que des messages avec des vêtements, des objets inutiles mais ultra mignons, des goodies, des jouets, des peluches, des photos trop adorables de bambins que j’ai pu trouver en trainant sur les réseaux sociaux – où on pourrait dire que j’y passe beaucoup trop de temps. Mais je n’y connais rien en biberon, en couche à changer, à ce qu’un bébé a besoin quand il pleure comme ça ou à telle heure et pas une autre, s’il a mal quelque part ou non. Caleb en sait toujours plus que moi, c’est son rôle d’aîné après tout ; le premier à tout faire, le premier à tout tester, et le premier à tout faire bien dès le premier coup. Il n’a pas seulement le syndrome du grand frère modèle, il est le grand frère modèle. Autant dire que c’est une pression que je n’ai jamais pu combler face à nos sœurs quand il est parti à Brisbane. « Hey ! Je suis pas gaga, déjà. » Oh si, tu l’es, que je pense, que je souris, que je savoure. Il n’y a pas de mal à cela, Caleb. Il n’y a rien de négatif à aimer ses filles. Moi qui n’ai jamais réussi à trouver quelqu’un à aimer de la sorte, je ne peux qu’imaginer sans jamais capter et comprendre ce que mon frère peut ressentir. Ses protestations ne servent à rien, elles sont faibles à mes oreilles et je fais une mimique absurde à ma nièce, qui me regarde par–dessus son biberon au milieu de toutes les autres images qui captent son regard.

« Elles sont tellement belles… » Qu’il murmure, complètement admiratif, le papa ‘‘pas gaga’’ – il ne trompe véritablement personne. Je suis attendrie de voir Lena réagir à son père, alors qu’elle tient toujours la tétine du biberon entre ses petites lèvres – une véritable fille, capable de faire deux choses à la fois. « Je suis sûr qu’elles vont ressembler à Alex. » Je me raidis quelque peu. Est–ce que Caleb ne réalise pas qu’il s’adresse à moi ? Ou est–ce qu’il est perdu à ce point dans son adoration en oubliant que c’est moi qui suis là ? Bien sûr, je ne peux dénier que Lena a les mêmes yeux qu’elle. J’ignore pour Lucy, ne l’ayant toujours pas vu, mais cela est déjà assez agaçant comme ça. Surtout que j’ai beau manquer de sympathie pour la mère des filles, je ne peux dénier que Lena – et Alex – a de très jolis yeux clairs. « J’espère qu’elles auront tes cheveux. » Bruns et bouclés. Avec des yeux pareils, elles feraient un carton, à ne pas en douter. Je ravale mes ondes négatives et je souris brièvement à mon frère. « Tu auras du souci à te faire dans tous les cas. » que je taquine à mots à peine voilés. Lena et Lucy ont de bons gènes, après tout. J’espère juste qu’elles hériteront plus du caractère de leur père. Parce que des mini–Alex, autant dire que le monde ne pourrait le supporter et le cœur de Caleb encore moins.

« J’ai demandé à Alex de m’épouser. » Ok. J’ai essayé de faire un effort. Je me suis contenue, je me suis montrée polie, j’ai même affirmé à demi–mots qu’Alex, malgré ses défauts, reste une personne jolie, physiquement au moins. Mais là, c’est une bombe qu’il me lance au visage. « Pardon ? » que je demande bêtement, comme si mes oreilles ont pu avoir les ondes brouillées au moment où il a prononcé ces mots. « Tu– Tu l’as demandé en mariage ? Et elle n’a pas fui ? » que je ne peux pas m’empêcher de demander, avec toute l’ironique qui me prend et qui m’étourdit alors que l’annonce provoque un raz–de–marée nauséabond. Je ne m’y attendais pas vraiment, à celle–là, même si je n’aurai pas dû être surprise. Caleb a toujours rêvé de ce trajet ; la maison, le chien, les enfants et le mariage. Qu’importe l’ordre, aucune importance. Mais quand même, pourquoi il me balance cela comme ça, connaissant mon historique avec Alex ? Par réflexe, je serre ma prise autour de la bambine, comme pour m’empêcher de me lever et de faire les cents pas, oubliant la tâche qui est mienne à ce moment.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyVen 12 Fév 2021 - 17:26

Primrose & Caleb
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Je pourrais rester en admiration devant mes filles pendant des heures et des heures tant elles sont belles et je peux tout de suite avancer qu’elles ressembleront plus à leur mère qu’à moi-même. Il suffit de les regarder pour s’en rendre compte. Les yeux verts et même certains traits de visage d’Alex que j’arrive à voir en elles. Peut-être que je suis parano, peut-être que je vois seulement ce que je veux voir mais moi, je veux qu’elles tiennent plus d’Alex que de moi. Du moins physiquement. Parce que je n’ai pas grand-chose de bien positif à leur donner alors qu’Alex, elle est de loin la plus belle femme sur terre et c’est littéralement indéniable. Mon amour pour elle a doublé depuis ce trois octobre et il ne cesse d’augmenter encore et encore à chaque fois que je regarde nos filles. Et Lena semble captivée par ma sœur qui lui donne son biberon. Sa petite main agrippe mon pouce et le serre fort, enfin, sûrement avec toute la force qu’elle a. Je regarde Lena en lui souriant, les yeux brillants, pétillants d’amour et d’admiration pour elle que j’en oublie presque que c’est à Prim que je suis en train de parler. Que c’est à ma sœur, qui déteste ma fiancée à qui je viens de lui faire part de mes envies de voir mes filles ressembler à leur mère. Et d’ailleurs, je vois du coin de l’œil Prim se raidir un peu, se figer, comme si la prononciation du prénom d’Alex était interdite entre nous. J’aimerais qu’elles puissent s’aimer toutes les deux, parce qu’elles sont sûrement les personnes les plus importantes de ma vie – avec Lucy et Lena, bien sûr – ou du moins au moins s’apprécier, se tolérer. « J’espère qu’elles auront tes cheveux. » S’il y a bien une chose que j’aime plutôt bien chez moi, ce sont mes cheveux. Ou bien disons qu’il s’agit plutôt de l’une des seules parties de mon corps que j’aime plus ou moins, alors oui, j’aimerais les voir avec mes cheveux bouclés oui. « Tu auras du souci à te faire dans tous les cas. » Sa réflexion me fait sourire et je parviens enfin à décrocher ma fille du regard pour porter un peu mon attention sur ma sœur. « J’espère qu’elles seront plus posées qu’Alex surtout, même si ça semble plutôt mal parti pour. » Que je lui avoue dans un petit rire. De toute façon quel que soit leur caractère ou leur physique, mes filles, je les aime plus que n’importe qui, et je suis et serais prêt à tout pour elles.

Primrose est la première Anderson à être au courant pour ma demande en mariage, je comptais en parler à mes parents après avoir acheté une bague à Alex. Une vraie bague. Mais je me suis laissé porter par mes émotions et sans y réfléchir avant, Prim est maintenant au courant.  « Pardon ? » Je déglutis, je baisse les yeux quelques secondes, parce que ce n’est clairement pas la réaction que j’attendais. Sûrement encore un peu trop naïf, j’aurais aimé qu’elle me félicite et qu’elle me saute au cou en me disant ô combien elle est heureuse pour moi, mais à la vue de sa réaction elle ne l’est pas du tout. Ce qui me vexe presque. Même si en soi, j’aurais dû le savoir qu’elle ne réagirait pas de la sorte. Elle n’aime pas Alex et elle n’attend qu’une chose ; qu’elle sorte de ma vie. Je le sais, je m’en doute et je la connais, ma sœur. « Tu– Tu l’as demandé en mariage ? Et elle n’a pas fui ? » J’entends Lucy pleurer via le baby-phone et je lance un regard presque noir à ma sœur, sa réflexion ne me plaisant pas du tout. Je soupire et fini par lâcher le doigt de Lena tout en me levant. « C’est vraiment pas drôle. C’est pas sympa de me dire ça. » Parce que Prim a été là quand Alex a fui. Elle m’a vu, elle sait dans quel état cette rupture m’a mise. J’étais mal. Très, très mal et l’entendre y faire référence de la sorte ne me plait pas du tout, sûrement aussi en partie parce que j’ai peur de que l’histoire se répète. J’ai confiance en Alex, bien sûr. Mais j’ai terriblement peur qu’elle prenne la fuite de nouveau un jour. Parce qu’on ne sait jamais, la première fois je ne m’y attendais pas non plus, alors qui sait ? Je laisse Primrose seule un instant le temps d’aller chercher Lucy qui se met à pleurer et je redescends, allant d’abord dans la cuisine pour lui préparer un biberon. Elle est bien plus habituée au sein d’Alex alors je ne suis même pas sûr qu’elle acceptera le biberon, mais tout en le préparant, je la berce, je la serre contre moi, je lui parle et je l’embrasse. « Tu pourrais au moins faire semblant d’être contente pour moi. » Que je dis à ma sœur tout en m’installant à ses côtés avec Lucy dans les bras. « Je suis vraiment heureux avec Alex tu sais. » Tout comme j’étais heureux avec Victoria et pourtant, à l’annonce de mes fiançailles avec cette dernière, Prim n’avait pas pris l’information avec autant de froideur et de distance.

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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyJeu 18 Fév 2021 - 7:29


« J’espère qu’elles seront plus posées qu’Alex surtout, même si ça semble plutôt mal parti pour. » Il n’y a pas à dire ; il doit très certainement jouer avec moi. Est-ce qu’il cherche à tester mes limites, à me parler d’Alex de façon aussi nonchalante ? Non, le monde entier affirmera qu’il est bien trop gentil pour avoir ce genre d’arrières pensées. Je ne peux que grimacer en retenant toute la condescendance que je peux avoir pour Alex. Je n’ignore pas qu’un mot de travers suffirait à chiffonner mon valeureux et parfait grand frère alors c’est moi qui me chiffonne de l’intérieur et qui ravale toutes les saloperies acerbes qui menacent de traverser mes lèvres. Je fais des efforts, j’espère que Caleb peut le percevoir. Je ne rebondirai même pas sur ses propos parce que nous savions, lui comme moi, que ce que je pourrai dire ne pourrait qu’être dans la négation. Et est-ce que c’est dans des ondes néfastes que je veux poursuivre ma rencontre avec mes nièces ? Absolument pas. Alors je fous au placard toutes mes remarques piquantes (autant dire qu’il faudrait que j’investisse dans un plus grand placard) et je reste là, à planter mon sourire sur mes lippes qui ne respirent l’humour des paroles de mon frère que par la forme et non par le fond. J’espère vraiment pour lui que ses filles ne ressembleront que physiquement à leur mère ; si elles amassent des brides de sa personnalité, autant dire que Caleb va y laisser toutes ses boucles brunes. Est-ce que cela m’inquiéterait ? Oui, évidemment. Il reste mon frère et la vision d’un futur probable de disputes avec ses filles, ces dernières pouvant le laisser et l’abandonner pour une raison diverse, me brise déjà le cœur.

Mais pour l’instant, elles sont bien trop petites et dépendantes des soins de leur paternel pour songer à ce genre de réflexions. Alors je les mets au placard celles-là aussi et je me reconcentre sur Lena. Je commence à m’habituer doucement à ce petit être dans le creux de mes bras et je me vois déjà les gâter, beaucoup trop, indécemment, plus qu’il ne le faut. Mais ce sont des filles et dieu sait que je n’ai jamais pu résister à toutes ces choses pour fillette que j’ai pu voir en vitrine. Elles seront sûrement pourries gâtées par leur tante, qui leur donnera sûrement de mauvaises habitudes mais tant pis. Mon rôle n’est pas de les éduquer, je laisse ce soin à leurs parents. Qui viennent de se fiancer, apparemment. Comme ça, sans préavis, sans alerte. Non pas que je m’attendais à recevoir un courrier recommandé me demandant mon autorisation de l’accueillir dans le famille (vu comme cela, si, j’aurai bien aimé) et que, même si Caleb est de cette veine-ci - boulot, enfants, chien, mariage - cela n’enlève pas la surprise que j’éprouve quand il me l’annonce. Et là, pour le coup, je n’ai pas pu retenir mes lippes de décrocher une pique. Pile au moment où Lucy pleure dans sa chambre - les jumelles seraient-elles de mon côté ? - Caleb se levant mais non sans un regard noir à mon encontre. « C’est vraiment pas drôle. C’est pas sympa de me dire ça. » Je serre les lèvres parce que j’ai quand même un peu honte d’avoir évoquée une période difficile pour mon frère - une parmi tant d’autres, à croire que les femmes de sa vie ne sont sur sa route que pour lui (me) rappeler qu’il est humain, et non l’être extraordinaire que j’ai dans la tête et qui me donne un problème de confiance depuis gamine. Et pourtant. Je chantonne doucement à Lena le temps que Caleb revienne avec Lucy, ce qu’il fait, biberon à la main et gamine dans l’autre. « Tu pourrais au moins faire semblant d’être contente pour moi. » Le temps d’un soupir et « Je suis vraiment heureux avec Alex tu sais. » J’arque un sourcil tout en montrant les deux enfants du menton. “Je pense que je l’avais remarqué.” Il y a beaucoup de choses que je fais par amour pour mon frère. Tenter d’accepter Alex fait partie de ces choses-là et c’est un chemin long, périlleux, semé d’embûches et qu’Alex elle-même n’aide pas du tout. “Je suis contente pour toi.” Parce qu’après tout, c’est tout ce qu’il a rêvé, non ? “J’espère qu’elle sera à la hauteur. Vraiment. Aussi bien pour toi que pour les filles.” Je n’aimerai pas récupérer (une nouvelle fois) mon frère à la petite cuillère autrement. “Comment s’est passée la demande ?” Je reste curieuse malgré tout et cela fera sûrement plaisir à Caleb que je m’intéresse assez pour poursuivre la conversation. Même si savoir qu’Alex fera partie de la famille officiellement ne m’enchante vraiment pas. Mais qui cela surprendra-t-il ?
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 20 Fév 2021 - 18:11

Primrose & Caleb
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Même si je ne m’attendais pas à une effusion de joie et de bonne humeur à l’annonce de mes fiançailles avec Alex, je ne pensais pas non plus que ma sœur se permettrait de me renvoyer une période difficile pour moi en pleine figure. Je sais qu’Alex est partie une fois. Je sais qu’il y aura toujours des chances pour qu’elle le fasse à nouveau. Je sais aussi qu’un jour elle pourrait regretter tout ça, le mariage, les enfants, la maison. Ça fait beaucoup d’engagement et si pour moi, c’est tout ce dont j’ai toujours rêvé je sais que pour Alex c’est loin d’être le cas. Elle pourrait disparaître une deuxième fois du jour au lendemain, j’en suis conscient et ça reste à l’heure d’aujourd’hui ma plus grande peur mais le fait que Primrose me le rappelle n’est pas franchement bien rassurant pour moi. Je ne réagis pas à sa réflexion, me concentrant plutôt sur les pleurs de ma deuxième fille que j’entends via le baby-phone et je pars très vite à sa rencontre ne supportant pas les entendre pleurer. Je reviens rapidement vers ma sœur sa deuxième nièce dans les bras, qui, d’ailleurs, s’est calmée à l’instant même où je lui ai donné son biberon. “Je pense que je l’avais remarqué.” Qu’elle me dit en désignant les filles et c’est en souriant que je regarde à tour de rôle les jumelles, en souriant mais aussi avec beaucoup de fierté sur le visage. “Je suis contente pour toi. J’espère qu’elle sera à la hauteur. Vraiment. Aussi bien pour toi que pour les filles.” Elle est contente pour moi, ce n’est pourtant pas flagrant mais elle me dit être contente pour moi et c’est le plus important finalement. Elle fait ce que je lui ai demandé, elle fait semblant d’être heureuse de cette nouvelle alors je ne peux pas lui en vouloir. Même si j’aurais préféré que ce soit plus sincère comme ça avait pu l’être quand je lui avais annoncé mes fiançailles avec Victoria. « Elle l’est. » Je lui réponds d’un ton sûr, pour qu’elle ne puisse plus en douter. Elle est à la hauteur, elle est une maman parfaite même si elle en doute beaucoup trop. Et elle me rend heureux. Ça devrait être ça le plus important, et si seulement elles pouvaient toutes les deux mettre leurs différents de côté cela m’arrangerait bien. “Comment s’est passée la demande ?” Sa question me fait sourire et me replonge instantanément à cette journée. La naissance de Lucy et Lena. Ma demande. Toute cette joie – tellement, tellement de joie – du bonheur et un amour pour Alex qui s’est vu tripler ce jour-là, un amour pour mes filles que je découvrais. « C’était pas vraiment prévu, ça m’est venu comme ça. » Cette fois je n’avais pas prévu un grand discours, des fleurs et surtout je n’avais pas de bague à lui offrir. Cette demande en mariage n’était pas prévue et je ne me pensais même pas prêt à envisager un mariage. Pas maintenant. Je pensais encore que c’était beaucoup trop tôt vis-à-vis de Victoria et de mes fiançailles avec elle. « Je lui ai demandé le jour de la naissance de Lucy et Lena. Je ne saurais pas trop comment t’expliquer ça mais je me suis retrouvé submergé par toute une vague de bonheur et d’amour pour elle. J’avais même pas de bague. Honnêtement, c’était la pire demande en mariage du monde. » Sans bague, une demande en mariage perd beaucoup de son sens, selon moi. J’aurais préféré faire les choses mieux, avec plus de romantisme mais la spontanéité peut avoir du bon aussi quelque fois. « Tout ça semble beaucoup trop beau pour être vrai, il va forcément se passer quelque chose qui va venir mettre en péril tous mes plans de toute façon. » Parce que c’est comme ça depuis toujours. Il y a d’abord eu Alex quand on avait vingt-ans, j’étais fou amoureux d’elle, je voulais donner un peu plus de sérieux à notre relation, j’avais envie d’avancer avec elle et finalement, elle a disparu du jour au lendemain : première déception. Et puis il y a eu Victoria. C’est différent. C’était différent. Notre histoire aurait pu ressembler à un conte de fée et c’était presque le cas. Tout ce que je voulais, tout ce dont j’avais envie. Au bout de quatre ans une demande en mariage, de longues discussions sur l’avenir et sur les enfants qu’on voulait tous les deux avoir après notre union. Mais Victoria est morte : deuxième déception, et de loin, la pire, la plus dure et celle qui a bien failli me perdre. On dit jamais deux sans trois, non ? Alors j’attends. J’attends de voir ce que la vie me réserve pour cette troisième claque. J’attends avec appréhension. « Tu penses que c’est trop tôt ? » Trop tôt vis-à-vis ma défunte fiancée ? Est-ce qu’en me fiançant de nouveau presque quatre ans après je lui manque de respect ? Je sais qu’elle n’a pas les réponses à me donner mais pourtant, moi, ces questions, elles ne me quittent pas.
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptySam 6 Mar 2021 - 16:33


« Elle l’est. » Le contraire aurait été surprenant. Il ne l’aurait pas demandé en mariage sinon. Je ne suis pas étonnée, certainement pas de Caleb. Lui qui a déjà eu une fiancée. Lui qui aurait sûrement déjà épousé Alex depuis des années si elle ne s’était pas envolée - ahem. Non, ce n’est pas l’étonnement mais plutôt la contrariété qui me domine. Égoïstement, j’ai toujours pensé qu’il méritait mieux. Qu’il pouvait avoir une meilleure partenaire. L’ombre de Victoria plane toujours, comme un rappel que le choix par défaut n’a pas toujours été Alex. Que si Victoria était toujours là, Alex serait à mille et une pensées sous les mers, enfouie dans un précipice dont je me serai sûrement tenue de tenir aussi bas et profond que possible. Mais Victoria n’est plus et je n’ai pas le droit d’entacher sa mémoire en la comparant malgré moi avec Alex. Mais il se trouve que je le fais quand même alors que les choses n’ont rien de comparables. Que Caleb n’a jamais eu le temps d’avoir des enfants avec Victoria. Passé ou présent, que je pense amèrement. Cette hauteur reste bien trop haute à mes yeux pour qu’Alex puisse l’atteindre mais est-ce que je compte sincèrement passer le reste de ma vie à me batailler avec sa future femme sur ses capacités à rester dans les environs ? Je l’ignore, même si ma conscience me murmure que je suis bien partie pour, à ce moment même. « C’était pas vraiment prévu, ça m’est venu comme ça. » Si c’était prévu, je pense qu’il m’en aurait parlé. N’est-ce pas, Caleb, que tu m’aurais prévenu avant de me souffler une bombe pareille ? Ma première réaction est de me braquer, naturellement, parce que c’est une intrusion plus officielle de sa part de s’introduire dans ma famille. Elle n’est pas parfaite, je ne suis pas parfaite mais on a le mérite de se serrer les coudes. Parce que la famille reste importante, que c’est quelque chose de sacré et que j’ignore comment pouvoir associer ces deux mots avec Clarke, même si j’aurai dû prévoir le coup depuis son retour dans la vie de Caleb - et la mienne par procuration. Oh que j’aurai aimé garder cette relation que j’avais eu avec elle dans le passé. Mais ça aussi, c’est entièrement de sa faute si ce n’est pas resté tel quel. « Je lui ai demandé le jour de la naissance de Lucy et Lena. Je ne saurais pas trop comment t’expliquer ça mais je me suis retrouvé submergé par toute une vague de bonheur et d’amour pour elle. J’avais même pas de bague. Honnêtement, c’était la pire demande en mariage du monde. » Je n’ai presque aucun mal à l’imaginer. J’ai bien eu une ou deux demandes cocasses pendant mes heures de travail, de types bourrés et même d’un complètement sobre qui semblait vouloir rejouer le film Pretty Woman. Seulement, je ne suis pas sûre que Caleb apprécierait les anecdotes, comme tout ce qui peut tourner autour de mon travail. « Tout ça semble beaucoup trop beau pour être vrai, il va forcément se passer quelque chose qui va venir mettre en péril tous mes plans de toute façon. » Est-ce que ma mauvaise langue est en train de me hurler “tu crois ?”, “vraiment ?”, “t’es sûr” quelque part au loin ? En tout cas, je les éloigne assez pour éviter que ça ne sorte de mes lèvres, mon aîné risquerait de me lancer un regard plein de reproches encore une fois. Ce n’est pas parce que j’ai l’habitude que j’ai encore envie de le recevoir, ce fameux regard, si proche de dernier en date - il y a quoi, environ six minutes ? « Tu penses que c’est trop tôt ? »

Je soupire, me retenant à Lena pour ne pas démontrer l’ampleur de ma contrariété même si Caleb nous connaît assez bien, moi et mon affection pour la mère de ses filles, pour le sentir. Je frôle mes lèvres sur le crâne recouvert d’une petite rivière de mèches courtes de Lena pour ne pas annoncer une réponse trop hâtive. Parce que j’en sais rien, à vrai dire. Mes relations n’ont jamais été profondes comme celles de Caleb. Je ne peux pas me vanter d’avoir pu rencontrer l’Amour, le vrai, le véritable, par deux fois. Je n’ai jamais ambitionné d’avoir tout ce qu’il a à présent - je n’arrive pas même pas à payer un loyer fixe trois mois d’affilés sans retard. J’ai d’autres envies, des préoccupations bien éloignées de celles de mon frère et c’est une question qui me laisse perplexe. Alors, autant être honnête sur un point, “j’en sais rien.” J’ignore si par cette question, il attend ma bénédiction - il peut avoir la satisfaction que je suis contente pour lui mais je ne peux pas lui donner ça, pas dans l’état actuel des choses - ou celle de Victoria, de là où elle est - et ça, je ne peux rien. Je ne suis pas Victoria, je n’ai pas connu le deuil d’une personne chère - même si Victoria entre dans le lot, j’ai été plus décimée par la douleur que ça avait provoqué chez mon frère - j’ignore combien de temps le deuil dure pour qu’il soit respectable de songer à faire sa vie avec un(e) autre. “Si tu as fait ta proposition, c’est que c’est le bon moment, je suppose.” Cela a du sens, à mes yeux. “C’est que tu te sens prêt. Je suis sûre que c’est ce qu’elle aurait voulu pour toi.” Victoria aurait voulu qu’il soit heureux. Elle a dû souffrir autant que moi à la suite de sa disparition en voyant l’état que ça a provoqué chez Caleb. Je lève mes yeux vers lui, un léger sourire qui se veut apaisant pour les interrogations qui lorgnent dans sa tête - même d’ici, je les vois émaner de sa tête bouclée. “Ne te tracasse pas en attendant le pire. Profites de ce que tu as pour le moment. Surtout qu’avec des nouvelles-nées et un mariage à venir, tu vas avoir de quoi t’occuper la tête. Vous avez fixé une date ?” Lena lève sa tête vers moi et je tapote son petit nez, ma question du bout des lèvres posées ici, l’air de rien. “En tout cas, on ne peut pas dire que ta demande n’était pas spontanée. J’imagine pas ce qu’on doit ressentir quand naît son enfant.” Un tourbillon d’émotions pouvant provoquer des raz-de-marée de bonheur, apparemment.


Dernière édition par Primrose Anderson le Ven 12 Mar 2021 - 17:29, édité 1 fois
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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyVen 12 Mar 2021 - 17:25

Primrose & Caleb
“look at you kids with your vintage music comin' through satellites while cruisin' you're part of the past. but now you're the future, signals crossing can get confusing”
Je me demande si toutes ces interrogations finiront par quitter mon esprit un jour. Est-ce qu’il y a une période de temps à respecter pour qu’il soit plus acceptable de refaire sa vie avec une autre après que sa femme soit décédée ? Au fond je pense connaître la réponse mais je ne suis pas sûr qu’elle me plaise. Je pense que c’est variable en fonction de la personne. Je pense que certains n’auront besoin que de quelques mois pour réussir à potentiellement refaire sa vie, pour d’autres ça se comptera en années. J’ai eu besoin de presque deux ans pour ne serait-ce qu’oser penser à embrasser une autre femme et quasiment quatre ans pour demander en mariage Alex. Et ça fait bizarre, bien que je sois plus heureux que je ne l’ai jamais été. Deux demandes en mariage à deux femmes différentes en une période de quelques années. C’est pas courant et ce n’est clairement pas comme ça que j’imaginais ma vie. Ces questions ont commencées à se faire une place dans mon esprit à partir du moment où j’ai embrassé Alex il y a presque deux ans. Est-ce que c’est trop tôt ? Est-ce que j’ai le droit au bonheur alors que ma précédente fiancée a perdu la vie par ma faute ? Pour moi la réponse était claire et négative. Non, je ne peux pas me permettre d’être heureux. Je n’ai pas le droit de tomber amoureux d’une autre femme. Parce que Victoria, je l’aimais toujours et je pense qu’il y a aura toujours une petite partie de moi qui l’aimera. Même aujourd’hui. Alors qu’Alex, je l’aime. Je l’aime comme un fou et elle me comble de joie et de bonheur. Surtout en ce moment. Surtout depuis la naissance de Lucy et Lena. Des jumelles qui n’étaient pas prévues au programme, une vraie surprise mais de loin la plus belle qu’on ne m’ait jamais faite. Avoir des enfants, j’ai toujours eu l’impression d’être un peu fait pour ça. Fait pour être père, pour avoir des enfants et je pense que jusqu’à la naissance des jumelles il y a toujours eu une petite partie de moi qui avait peur qu’Alex prenne la fuite, qu’elle réalise les changements qu’avoir des jumeaux auront sur sa vie. Je restais persuadé qu’elle finirait par faire marche arrière et vouloir tout quitter du jour au lendemain. Mais elle ne l’a pas fait, elle est encore là, et elle est même parfaite avec nos filles. Bien que contrairement à elle je n’en ai jamais réellement doutais. Je savais qu’elle saurit se débrouiller avec elles et la voir presque aussi gaga que moi avec les filles me comble sur tous les points. Et grâce à elle, le bonheur, je l’ai retrouvé.

Je recherche des réponses à mes questions auprès de Primrose, à défaut de ne pas réussir à y répondre moi-même. “j’en sais rien.” Bien sûr qu’elle en sait rien, t’es complètement con, Caleb. Je lâche un léger soupir, pas directement dirigé contre elle. Pas dirigé contre elle du tout même. Mais plutôt contre moi-même. Parce que j’aurais aimé être en capacité de mettre tout ça derrière moi une bonne fois pour toute, mais je ne sais même pas si c’est faisable. Oublier une personne qu’on a aimée profondément ? Oublier cet engagement qu’on avait déjà pris auparavant auprès d’une autre femme ? Engagement qui n’a jamais pu se concrétiser pas à cause d’une rupture – ce qui rendrait la question bien plus simple – mais simplement parce que la vie a décidé de nous séparer bien trop tôt. Alors si je suis moi-même incapable de trouver des réponses à mes questions, pourquoi est-ce que j’essaie de les trouver auprès de ma petite sœur ? “Si tu as fait ta proposition, c’est que c’est le bon moment, je suppose. C’est que tu te sens prêt. Je suis sûre que c’est ce qu’elle aurait voulu pour toi.” Et ça, je le sais. J’en suis complètement conscient. Victoria aurait voulu que je sois heureux. Mais cette pensée ne suffit pourtant pas à me rassurer. Je pense qu’au fond, ce que je recherche c’est que Victoria me donne sa bénédiction. Qu’elle me dise que je peux aller de l’avant qu’elle ne m’en veut pas d’avoir finalement réussi à tourner la page. Mais tout ça c’est impossible et il n’y a aucun moyen qui pourrait me permettre d’avoir réellement sa bénédiction. “Ne te tracasse pas en attendant le pire. Profites de ce que tu as pour le moment. Surtout qu’avec des nouvelles-nées et un mariage à venir, tu vas avoir de quoi t’occuper la tête. Vous avez fixé une date ?” Ne pas se tracasser. Ne pas attendre le pire. C’est facile à dire. Elle me connait, Prim, elle sait que je suis du genre à me poser beaucoup trop de questions, elle sait que je réfléchis peut-être trop, elle sait que j’en attends beaucoup de moi-même et que tout ça, malheureusement, ce n’est pas prêt de changer. « Non pas encore. Tu sais depuis la demande et la naissance des petites princesses on a même pas eu le temps d’en reparler. » Que je lui avoue en lâchant un petit rire. “En tout cas, on ne peut pas dire que ta demande n’était pas spontanée. J’imagine pas ce qu’on doit recevoir quand naît son enfant.” Je crois que tout ce qu’on ressent est tellement fort que mettre des mots dessus me semble presque impossible. « Si tu savais… Je crois que j’ai jamais été aussi heureux de ma vie. » Et les jumelles en sont la cause principale. « Toute ma vie va se concentrer sur elles maintenant. Je veux m’assurer qu’elles ne manqueront jamais de rien. » Mon regard complètement perdu dans celui de Lucy. Je souris doucement tout en caressant son petit nez et comme à chaque fois que regarde une de mes filles, je fonds.

© nightgaunt


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Message(#)andersons ✽ signals crossing can get confusing EmptyVen 19 Mar 2021 - 21:35


Il a des interrogations qui dépassent ma compréhension. Comment est-ce que Caleb peut me poser des questions sur sa fiancée décédée, sur sa nouvelle fiancée qui est en plus la mère de ses filles alors que je n’ai jamais été fichu de trouver, de voir, de vivre, de vibrer pour le mot avec un grand A en premier lieu ? Je suis sa sœur, peut-être qu’il ne cherche qu’un aval de ma part et de mes faibles connaissances, dénuée de tout jugement. Il me fait porte-parole d’une âme qui n’est plus de ce monde et j’ignore si cela me met mal à l’aise ou si ça m’émeut. Ou simplement parce que je suis la seule personne avec laquelle il peut discuter de tout ça sans aucune retenue. Caleb n’a pas besoin de se contenir avec moi, je l’ai vu au plus mal dans différents pans de sa vie, je suis vide de toute critique si jamais il montre une quelconque faiblesse. Ou même un léger doute. Est-ce qu’il doute d’Alex ? Est-ce qu’il regrette ? Est-ce qu’il aurait préféré que ce soit Victoria ? Des questions qui passent furtivement dans ma tête mais qui ne restent pas, qui seront plongées dans les abîmes parce que je ne veux pas savoir les réponses. Et surtout, je ne souhaite pas mettre mal mon frère. Il réfléchit déjà assez tout seul, il y a presque de la fumée qui pourrait s’échapper de la cocotte que peut être son cerveau sous la fusion d’autant d’interrogations et cela doit sûrement être un trait de famille. Je me suis mise à réfléchir pour lui mais il est hors de question de lui gâcher son moment de bonheur. Même si c’est niais, il n’empêche que c’est adorable et après les coups durs qu’il a pu vivre, il mérite de trouver la paix quelque part au milieu de sa bazar.

« Non pas encore. Tu sais depuis la demande et la naissance des petites princesses on a même pas eu le temps d’en reparler. » Des princesses. J’espère qu’il ne se laissera pas piétiner les pieds par ses princesses quand même. J’imagine qu’il y a le temps avant de voir venir le caractère - quoiqu’il doit être jamais trop tôt pour imposer des règles, non ? Pourquoi je me pose ce genre de réflexions, au faites ? Je ne suis pas mère, j’ai aucune idée comment on élève un gamin, je n’arrive même pas à me gérer moi. Je n’ai vraiment pas de leçon à émettre. “Vous avez tout le temps du monde, maintenant.” A supposer qu’Alex ne prenne pas la poudre d’escampette - ça suffit, Prim, est-ce que tu pourrais faire la paix au moins avec toi-même et profiter de la présence de ton frère en même temps que la rencontre avec tes nièces sans cracher sur l’absente ? Il faut croire que c’est plus fort que moi mais au moins, je garde tout ça dans le creux de mon être sans en dévoiler le contenu à Caleb, ce qui est déjà fort appréciable. Je n’ai pas envie de perdre mon temps à encore l’exaspérer avec ma froideur vis-à-vis d’Alex, elle et moi en avions déjà assez fait comme ça dans le passé. Nous nous étions mises silencieusement d’accord que mettre Caleb entre les deux feux ne sert la cause à personne. Alors il est tant d’agir comme une grande fille et c’est ce que je fais quand je redresse mes épaules.

« Si tu savais… Je crois que j’ai jamais été aussi heureux de ma vie. » Encore autre chose que je ne peux comprendre, simplement imaginer. Il me fait sourire parce qu’évidemment, j’en n’attendais pas moins venant de lui. Il m’aurait dit l’exact opposé que ça m’aurait clairement inquiétée. « Toute ma vie va se concentrer sur elles maintenant. Je veux m’assurer qu’elles ne manqueront jamais de rien. » Il se perd dans l’observation de Lucy, prouvant ses propres paroles. Le monde a l’air d’être moins important quand j’observe le portrait du père et de sa fille. C’est attendrissant, vraiment. Même si c’est flippant quand même. “Tant que tu ne t’oublies pas toi au milieu de toutes ces filles.” Parce qu’il faut penser à soi aussi. Que même s’il est père, il reste un homme, un humain avant tout. Que même si ses rêves deviennent réalité au fur et à mesure, il faut qu’il continue à faire ce qu’il aime. Pour ses filles, oui, mais surtout pour lui avant tout. “Lena dort toujours ?” Je pique dans sa bulle pour lui rappeler ma présence, juste au cas où. “J’imagine que papa et maman doivent être ravis. Les enfants, le mariage, le restaurant… Tous les bons points réunis pour pouvoir leur demander mille et une fois de garder les filles dans le futur.” Je souris, légèrement, doucement, faiblement, ravalant la brève rancune que j’ai en énumérant (encore, sans cesse, à répétition) tous les exploits de mon frère. Je ne le dirai pas à voix haute mais le message est clair ; lui tout en haut, au sommet, l’enfant prodige, et moi tout en bas, la déchéance, la déception. Autant dire que ce n’est pas demain que je me sentirai à la hauteur aux yeux de ma famille.
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