Le regard de Joanne est déterminé. Je reste parfaitement muet, surpris. La bouche entrouverte, ne sachant pas quoi dire, je souris petit à petit alors qu'elle me reprend. Notre maison, notre vie. Alors elle, viendra, point barre. Il est vrai que j'aurais préféré la garder en dehors de tout ça, et d'un autre côté, sa présence me donne un certain courage. Je resserre mon étreinte alors qu'elle rappelle cette phrase devenue comme notre nouveau refrain. Nous ou rien. Ses lèvres sur les miennes sont un soulagement, une dose brute d'adrénaline m'aidant à me faire à la perspective de la scène qui nous attends chez nous. Je la serre encore un peu plus, infiniment reconnaissant pour son soutien, n'hésitant pas à prolonger plus passionnément son baiser, gagnant chaque seconde possible de tranquillité avant l'orage. Finalement, Joanne prend ma main et m'attire vers la sortie. Elle récupère sa veste, et sans prendre le temps de nous excuser auprès de Jon, nous nous éclipsons.
« Tiens. Tu peux me trouver rapidement le numéro du Palazzo ? » je demande à la jeune femme après avoir lancé le moteur de l'Audi, lui confiant mon téléphone. Je préfère ne pas perdre de temps ; elle sera plus habile que moi avec l'écran tactile pour dégoter le numéro en question sur le navigateur internet. Et le fait est que, rapidement, elle me rend le téléphone et je lance l'appel. L'appareil étant couplé avec la voiture, la voix de la jeune femme de l'accueil de l'hôtel résonne dans tout l'habitacle. Le standing de l'établissement se devine à sa seule manière de parler. « Bonsoir, mademoiselle. J'aurais absolument besoin d'une chambre pour ce soir, libre immédiatement. Qu'est-ce qu'il vous reste ? » Quelques secondes de bruits de clavier plus tard, elle annonce ; « Seulement une seule Suite impériale. » Tant mieux. J'aurais facilement perdu patience s'il avait fallu appeler ailleurs. « Impeccable. Je prends. Amusez-vous avec les options, c'est pour un client difficile, rien ne sera en trop. Réservez au nom d'Eward Keynes. » Je connais par coeur toutes les petites exigences insupportables de mon père dans le domaine, et d'habitude j'aurais pu faire l'effort de demander ce fichu bouquet de lys sur le bureau, le vin rouge prêt à être dégusté, et faire commander le seul thé qu'il accepte de boire pour son petit-déjeuner de demain matin -mais non, vraiment, pas cette fois. « Oh, vous avez un service de chauffeur ? » je demande, tant que je ne regarde pas à la dépense. Au final, Joanne a sûrement bien fait de m'empêcher d'acheter quoi que ce soit ce soir. La voix féminine répond que oui. « Merveilleux. Dans ce cas, envoyez quelqu'un au 42 Watervale Drive, dans Logan City, rapidement. » Elle acquiesce, demande s'il me faut autre chose, et puisque ce n'est pas le cas, l'appel prend fin. J'adresse un court regard complice à Joanne, puis pose ma main sur sa cuisse quelques secondes. Il nous reste quelques quinze minutes de tranquilité.
« Edward ? » Toutes les lumières sont allumées dans la maison, il ne cache absolument pas sa présence. Je ferme la porte derrière Joanne, et, en me tournant, le vois se lever hors d'un des canapés du salon, un doigt de whisky à la main. Autant dire que pour trouver un alcool que je ne me savais même pas posséder, mon père a eu amplement le temps de prendre ses aises et fouiller la cave de fond en comble. Je m'approche de lui, et il en fait de même. Il n'a jamais été capable d'avoir l'air inoffensif, malgré son sourire. Sûrement le rictus mutin au coin de ses lèvres, la petite lueur de satisfaction à l'idée que, qu'importe ce qu'il se passera, il a déjà gagné. D'une manière ou d'une autre, il gagne. « Jamie. Et la délicieuse Joanne. » Il se tourne vers et effectue un pas en sa direction, s'apprêtant à prendre sa main. Mon bras s'interpose entre lui et elle, afin qu'il n'approche pas. « Je ne pense pas, non. » je murmure avec un signe négatif de la tête. Après son attitude à Londres, il est hors de question qu'il puisse se trouver à moins d'un mètre de la jeune femme, et encore moins qu'il puisse la toucher. Mon expression est froide, mon regard dur. Mon père a toujours été bien plus grand que moi, plus grand que la plupart des gens, ajoutant à sa prestance et laissant facilement penser que personne n'est en mesure de faire le poids. Mais d'en bas, je soutiens son regard tant bien que mal. Il recule, trempe ses lèvres dans le liquide ambré. « C'est l'accueil que tu réserves à tous tes invités ? » Ce que je hais sa suffisance. J'hausse les épaules. « Seulement à mon père. » Même son regard se posant sur Joanne est en trop. Je sens mon sang commencer à bouillir, ma mâchoire se serrer. « Je t'ai réservé une chambre d'hôtel. Tu y resteras cette nuit, et tu repartiras demain. » dis-je pour garder son attention. Il n'y a aucune surprise dans son regard. Il s'attendait déjà à un large catalogue de scénarios, et les nombreuses options étaient déjà étudiées, anticipées. C'est ce que traduit ses yeux gris perçants. « J'ai déjà posé ma valise là-haut, n'imaginant pas que mon fils puisse me fermer la porte au nez, et... » « Ce n'est pas grave. Ton chauffeur ira la chercher. » je coupe, ne souhaitant pas l'entendre. Mais il poursuit ; « … et je compte rester quelques jours ici. » Mon coeur se serre, puis s'emballe. « Sûrement pas. » dis-je avec ce tremblement dans la voix, même à peine perceptible, qui suffit à montrer une brèche. Il sourit. « J'ai des affaires en cours ici, tu n'as pas le choix. Et quand bien même je le pourrais, comment compterais-tu me faire partir ? » Aucune idée. Je ne peux pas assommer mon père, le ligoter, le bâillonner, et le jeter dans un avion pour Londres. Je reste muet. Lui s'adresse de nouveau à Joanne. « Vous saviez qu'il a levé la main sur son propre père ? Après votre départ précipité, à Londres. » Et cette phrase suffit à me donner envie de recommencer. Ou pire. Mais je me contente de serrer les dents, et prier pour que le chauffeur ne prenne pas trop de temps à arriver.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne tapotait le numéro de l'hôtel en question afin que son compagnon puisse réserver une chambre. Pas pour eux, à moins qu'ils comptaient y faire des choses peu décentes en toute intimité. Elle restait silencieuse pendant ce temps. Une fois que ça avait raccroché, il avait posé sa main sur sa cuisse pendant quelques instants. Un contact particulier qu'elle appréciait énormément. Si on l'écoutait, il y avait énormément d'endroits où elle aimait sentir sa main. Il devait d'ailleurs la remettre sur le levier de vitesse, pendant le peu de route qu'ils leur restaient. Tendrement, elle passa ses doigts au niveau de sa nuque, caressant parfois ses cheveux. Son énervement était palpable, ses muscles étaient déjà tendus alors qu'il ne s'était même pas entretenu avec le patriarche. Ils arrivèrent enfin à leur domicile, toutes lumières allumées. Edward avait du prendre bon plaisir à visiter chaque pièce de cette maison. Elle espérait qu'il ne s'était pas introduit dans leur chambre et leur salle de bain, deux pièces qu'elle aimait beaucoup et qui étaient les espaces les plus intimes de la maison. Mais il avait certainement mis les pieds là-bas, à juger de la décoration, du peu d'habits dont elle disposait par rapport à son compagnon. Edward ne tardait pas à se montrer, ayant déjà largement pris ses aises. Rien que l'adjectif qu'il venait de placer devant son prénom mesurait déjà ses intentions. Jamie fixa rapidement les limites en l'arrêtant net, ce qui n'allait certainement pas le dissuader de recommencer plus tard. Son compagnon restait tout aussi impassible, c'était assez impressionnant pour la jeune femme de voir ses traits si durs, son visage si renfermé. Edward, ne la quittait pas des yeux. Le visage de la jeune femme restait neutre. On ne pouvait pas dire qu'elle se sentait rassurée, mais elle faisait de son mieux pour dissimuler ses craintes et son appréhension, ce qui était relativement réussi, pour une fois. Elle avait noté qu'il se crispait davantage, son esprit devait être en train de chauffer progressivement. Elle ne voulait pas voir devenir aveugle à cause d'une colère qu'il ne contrôlait pas. Délicatement, elle posa une main sur le bas de son dos, sous sa veste, afin de lui rappeler qu'elle était toujours là près de lui, pour lui. La dévotion qu'elle avait pour lui était inexplicable, au delà de la raison. Comme leur amour. Edward comptait bien resté logé ici pendant quelques jours, disant avoir quelques affaires à régler, ne laissant pas le choix à son fils. Encore une fois, il essayait de le descendre, d'essayer de prouver que ce n'était qu'un bon à rien. Toujours l'expression neutre, elle cherchait quelle réplique elle voulait lui dire. "Il devait certainement avoir ses raisons." dit-elle d'une voix très douce, légèrement ferme. "Vous savez donc qu'il a un penchant tout particulier pour la violence..." commença-t-il, jubilant déjà de ce qu'il comptait. "Cela m'étonne d'ailleurs qu'il ne s'en soit encore jamais pris à vous." Il touchait un point qui lui faisait toujours très mal, et il l'avait remarqué, malgré le peu d'expression qui fuitait à travers le mur qu'elle tentait désespérément de bâtir. "A moins que ça ne se soit déjà passé. Voyons James, comment aurais-tu pu oser faire une telle chose à pareille créature ?" Joanne soupira lourdement. Elle ne supportait pas l'idée qu'il puisse torturer ainsi son propre fils. "Il n'a pas eu le meilleur père qui soit et loin de là. Bien malheureusement pour lui, il n'avait que vous comme exemple. Le père le plus déplorable qui puisse exister." lui rétorqua-t-elle, toujours aussi doucement. Il arqua un sourcil, puis ricana. "Je vous aime bien, ma chère Joanne." Immédiatement, Joanne serra dans sa main le tissu qui formait sa chemise, craignant qu'il finisse par la toucher. Elle était nerveuse, appréhendait beaucoup. "Je vous l'ai déjà dit là-bas, vous êtes beaucoup trop parfaite pour lui. Il n'en vaut pas la peine." Il l'énervait. Beaucoup. Malgré elle, des larmes venaient border ses yeux, mais ce n'était que des larmes de colère. "Qu'en savez-vous ?" Edward l'interrogea du regard. "Vous avez passé le plus clair de votre vie à idolâtrer un fils qui est mort, et à détester celui qui vous reste parce qu'il était indomptable, impossible à modeler comme vous l'entendiez." "Vous feriez bien de surveiller vos paroles, ma belle." dit-il calmement, avec un clair penchant à faire des menaces. "Pourquoi donc ? Parce que vous voulez me faire descendre au plus bas de l'échelle sociale ? C'est raté d'avance, puisque c'est déjà le cas." "Mais votre cher et tendre, quant à lui..." "... a très bien réussi à se reconstruire sans vous. Et je pense que votre présence ici est la simple traduction que vous ne puissiez pas supporter l'idée qu'il s'en sort très bien sans vous, et que vous ne pourrez jamais rien n'y faire. La personne faible, dans cette histoire, c'est vous Mr. Keynes." Joanne ne se comptait pas dans ces personnes là, elle se voyait clairement inférieure à eux deux, mais qu'importe. Ses larmes de rage restaient encore bien en place. "Et maintenant, je voudrais que vous quittiez ma maison, que vous dormiez paisiblement dans cette suite impériale, à créer peut-être un scandale comme DSK au Sofitel. Je vous veux en dehors de notre vie, je me fiche des affaires que vous pouvez avoir par ici."
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Mer 29 Juil 2015 - 12:05, édité 1 fois
« Votre maison ? » demande Edward avec un léger rire. Son regard toise la jeune femme de haut en bas. Il ne peut pas s'empêcher de la dévorer du regard, mais cette fois, il a aussi du dédain. Elle n'est qu'une minuscule petite demoiselle blonde à ses yeux, se résumant sûrement à une paire de jambes ; le reste est sans intérêt. Son avis, sa colère, il s'en fiche bien. Il se délecte de ses yeux bordés de larmes de rage, de la main qu'elle a posé dans mon dos. Je ne doute pas qu'il l'aime bien, et pas seulement parce qu'elle est à son goût. Pas non plus parce qu'elle s'efforce de lui tenir tête. Il ne supporte pas que qui que ce soit puisse lui résister, et n'hésite pas à briser ce qu'il ne peut pas faire plier. Surtout quand il s'agit d'une femme. Je n'arrive pas encore à mettre un mot sur ce ton qu'il emploie lorsqu'il dit qu'il l'aime bien. Je sais juste qu'il me dérange. Joanne fait toujours de son mieux pour me soutenir et me défendre. Autant que possible, je ne laisse pas le regard désolé d'Edward me déstabiliser. Désolé qu'une femme soit obligée de venir à ma rescousse quand je suis à court de mots face à lui. Le fait est qu'il me désarme beaucoup trop facilement. Heureusement, on frappe à la porte. « Dehors. » dis-je sèchement. Edward hausse un sourcil. Il me toise à mon tour, porte à nouveau son whisky à ses lèvres. Il prend toujours le temps avant de répondre. Le temps d'admirer chaque micro-expression traversant le visage de son interlocuteur, tous ces minuscules rictus durant moins d'une seconde qui sont autant d'armes pour lui, pour savoir le ton à employer, les mots à utiliser. « Nous allons devoir parler, toi et moi, Jamie. Et plus par lettres. » dit-il en me tendant son verre vide, attendant que je m'en saisisse. Je fais mine de ne pas le voir. Je secoue négativement la tête, puis hausse les épaules. « Si c'est à propos de cette histoire de titre, tu perds ton temps. Ma décision est prise. » Je ne compte pas revenir dessus. Tout est déjà lancé, il ne reste qu'un peu de paperasse avant que cela soit acté -et il le sait parfaitement. Sa venue en Australie pourra retarder les choses d'une petite semaine. Mais c'est tout. « Nous en parlerons, je te dis. » Je serre les dents, cherchant à contenir cet instant de survie qui me dit d'acquiescer, de lui donner satisfaction, ne serais-ce que pour avoir la paix ; pourquoi pas tout laisser tomber, si ça peut suffire à le faire repartir pour Londres. « Nous n'aurons pas d'autre conversation que celle-ci. » j'articule avant de devoir me défaire de Joanne pour me diriger vers la porte d'entrée et ouvrir au chauffeur. Je lui souris faiblement, m'efforçant de rester aimable. J'invite l'homme à entrer et le dirige vers la jeune femme. « Il y a une valise à récupérer à l'étage. Joanne, tu peux l'y conduire ? » Elle s'exécute rapidement, sûrement heureuse de s'éloigner d'Edward. Je lève les yeux au ciel pour ne pas assister à l'écoeurant regard de mon père la suivant jusqu'à ce qu'elle disparaisse à l'étage. Puis, il daigne reporter son attention sur moi. « Tu as levé la main sur elle, hein ? C'était prévisible. » « La ferme, veux-tu ? » « Tu as toujours été comme ça. Le décès d'Oliver avait réussi à te calmer, et voilà que tout est à refaire. C'est navrant. » De nouveau, je reste silencieux. A vrai dire, comme d'habitude, je cède. Je m'approche de mon père, agacé, et prends son verre des mains pour le poser sur l'îlot de la cuisine. Comme un bon fils. « J'ai cru comprendre que tu animes de nouveau une émission. Être rédacteur en chef était trop prestigieux pour toi ? » Je me souviens du soir où je suis allé voir Kelya, quand j'ai gardé mes mains autour de son cou pendant de longues minutes. Je ne souhaite qu'une chose ; tenir celui d'Edward à cet instant. Et ne jamais lâcher. Lui tournant le dos, appuyé sur la surface surélevée, je prends une grande inspiration, sentant doucement mon calme me filer entre les doigts. Heureusement, Joanne redescends. Le chauffeur travers le salon, sentant l'électricité dans l'air, et s'en va mettre la valise dans le coffre de la petite limousine. « Je crois que nous t'avons demandé de partir. » dis-je à mon père. Et, étrangement, il part sans ajouter un mot. Lorsque la porte se ferme sur lui, je me sens craquer. Ma main restée sur le verre de whisky s'en saisit et mon bras le jette contre un mur de la cuisine. L'élan de colère se brise avec le verre qui éclate en morceaux. Ce n'est qu'une seconde sombre. Puis je passe une main sur mon visage. « Pardon. » Je n'adresse pas un regard à Joanne, je ne veux pas la voir avoir peur encore une fois. Ce n'est pas une crise, juste une montagne de frustration. « Je vais nettoyer ça. » je murmure, déjà complètement calme, avant d'aller chercher de quoi récupérer le verre au sol.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne savait qu'elle était incapable de tenir tête au père de Jamie indéfiniment, et loin de là. Les armes n'étaient pas les mêmes, elle n'était même pas sûre de vraiment en avoir. Ses yeux ridés ne cessaire de la regarder, de scruter le moindre détail physique qui lui était visible. Elle n'aimait pas ce regard, c'était peu rassurant pour elle. Il ne devait pas avoir beaucoup de considération pour ce petit bout de femme sans importance. Si ce n'est de la chair à consommer, pour son bon plaisir et pour voir la réaction de son fils lorsqu'il apprendrait la nouvelle. Mais cela n'était pas près d'arrive. La belle blonde était certes très naïve, mais avait un don qu'elle ne savait pas qui l'éloignait de ce genre de mascarade. Plus ou moins. Le chauffeur de voiture toqua à la porte, sauvés par le gong. Edward continuait d'insister malgré tout, disant qu'il fallait qu'ils discutent. Elle se demandait s'il y avait autre chose que cette histoire de titre. Joanne n'osait pas intervenir, les discussions évoquant un monde qu'elle effleurait à peine. Histoire de la sortir de la situation, Jamie lui demanda d'un ton doux d'emmener le conducteur à l'étage afin qu'il récupère les affaires du père de Jamie. Sans dire mot, elle s'éxecuta en grimpant les escaliers, suivi du près par l'inconnu. Elle le guida vers la chambre d'amis, Edward avait déjà pris le temps d'ouvrir sa valise et d'envahir la pièce de diverses manières. L'employé de l'hôtel, ressentant certainement le dégoût de la jeune femme, posa une main amicale sur l'épaule de la jeune femme, avec un sourire paisible. "Ne vous en faites pas, je vais m'en charger." dit-il en s'y attelant de suite. Du couloir, elle entendait la brève conversation entre père et fils, Edward revenant sur le fait que le cadet de la famille ait violenté sa belle. Il devait en jubiler, d'avoir matière à rabaisser son fils. Elle sentait son compagnon démuni, incapable de faire quoi que ce soit face à ce monstre. Ce dernier prétendant qu'il avait toujours ce côté sanguin, que cela avait toujours fait partie de lui. Le chauffeur sortir enfin de la chambre, adressant un sourire à la jeune femme, signalant qu'il en avait terminé. Ils descendirent alors les escaliers, l'atmosphère se faisait très pesante au rez-de-chaussée. Finalement, Edward quitta la maison sans dire mot, ce qui était perturbant. A peine la porte d'entrée refermé derrière les deux hommes. Joanne sursauta lorsqu'elle entendit le verre de whisky se fracasser contre le mur. Elle se retourna vivement, Jamie demandant pardon une fraction de secondes plus tard. A cet instant là, elle n'avait pas peur de lui. Ses yeux bleus le regardaient d'un air triste, désolé qu'Edward puisse le mettre dans un tel état. Sans qu'elle ne dise quoi que ce soit, il dit qu'il allait nettoyer la casse et s’exécuta rapidement. Joanne essayait de réfléchir rapidement sur ce qu'il fallait lui dire, ou faire. Accroupi, il termina de rassembler les derniers débris. "Je suis désolée..." dit-elle d'un ton sincèrement navré. "Je n'aurai peut-être pas du intervenir." Ses doigts jouaient nerveusement entre eux. Il ne la regardait pas. "Je n'arrive pas à supporter la manière dont il te parle, dont il parle de toi." Elle s'approcha de quelques pas. "Dans l'état dans lequel il arrive à te mettre." Que même pendant un instant, les médicaments n'avaient réussi à retenir cette colère contrôlée jusque là. Il finit par se redresser pour jeter les morceaux de verre dans la poubelle. Joanne le tira délicatement par le bras afin qu'il se retrouve face à elle. Ses yeux le regardaient tendrement, amoureusement. "Je t'aime." lui chuchota-t-elle, en glissant ses mains dans ses cheveux, effectuant de légers massages, notamment avec ses pouces. "Ca va aller." Ils restaient ainsi silencieux pendant de longues minutes, Joanne continuant ses gestes de tendresse. "Veux-tu qu'on aille se coucher ?" dit-elle doucement. Elle parvint enfin à capter son regard, et lui sourit. Sa voix restait à la limite du chuchotement, afin de perturber au minimum le silence agréable qui régnait dans la pièce. "Ou regarder un film, ou aller un peu à la piscine..." Elle tentait d'énumérer dans sa tête des idées de choses qu'ils pourraient. "Ou même prendre un bain. Quelque chose qui te ferait plaisir." Elle voulait juste qu'il oublie cette intervention inattendue et peu appréciable, qu'il passe à autre chose. Qu'il veuille autant qu'elle recréer cette bulle dans laquelle ils se sentent si bien.
Mes mains tremblent légèrement alors que je dépose doucement, un à un, les bouts de verre dans le creux de ma paume. Un geste répétitif qui me permet d'être à nouveau parfaitement calme ; si je suis brusque, si je manque de délicatesse, je pourrais me couper. Je suis donc forcé de faire attention, de me concentrer sur mes doigts qui s'emparent de chaque petit bout, chaque minuscule éclat, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien par terre. La petite voix de Joanne brise le silence. Je secoue négativement la tête alors qu'elle s'excuse d'être intervenue. Elle n'a pas à être désolée pour quoi que ce soit. Elle aurait pu fondre en larmes devant lui qu'elle ne devrait pas demander pardon non plus. Son intervention n'a rien changé. Si elle n'avait pas parlé, Edward l'y aurait forcé. Il l'aurait poussé jusqu'à obtenir une réaction de sa part. Un mot, un sanglot, un cri, n'importe quoi. Personne ne peut rien faire contre ça. Il gagne toujours, voilà tout. « J'ai l'habitude. » dis-je tout bas. Mon père me parle comme à un moins que rien, et est bien incapable d'être fier de la moindre de mes actions. Même décédé, Oliver reste le fils idéal. Si je l'avais compris plus tôt, je me serais épargné bien des années de souffrance. Il ne veut tout simplement pas de moi. Je ne sais pas pourquoi, ce que j'ai pu faire pour mériter un père n'ayant aucune affection pour moi. Il n'y a peut-être aucune raison. « Et encore, je n'avais personne pour me soutenir à Londres, encore moins pour prendre ma défense. » j'ajoute, me souvenant uniquement de regards désolé de la part des quelques personnes qui ne s'amusaient pas autant que lui des centaines de petits piques qu'il était capable de lancer à mon sujet partout où nous allions. Juste assez pour que je reste un fils valable. Complètement inférieur, mais pas si mal. Il reste de l'espoir pour ce garçon. Et puis, on fait avec ce qu'on a. « Alors ne t'excuses pas pour ça. Surtout pas. » dis-je en laissant tomber les morceaux de verre dans la poubelle. Je frotte doucement mes mains entre elles afin qu'aucune poussière ne demeure sur ma peau. Cela fait, Joanne s'empare de mon bras. Mon coeur se serre. J'ai de la difficulté à poser mon regard sur elle. De quoi j'ai l'air ? D'un gosse qui hoquette de chagrin dès que son père hausse le ton. Un adolescent incapable de réellement tenir tête. Un homme qui se laisse tout bonnement marcher dessus. Je suis aussi ridicule que pitoyable, et cette pensée suffirait à me faire briser un ou deux verres supplémentaires. Mais la jeune femme m'oblige à lui faire face, et vient passer ses doigts entre mes cheveux. Je sens la nervosité s'amoindrir avec ces quelques caresses. Je ferme les yeux pour me concentrer dessus. Sur sa voix, sa présence. Je finis par la prendre dans mes bras, poser mon front sur le sien. Je pourrais m'endormir en quelques secondes. « Un bain, c'est une bonne idée. » dis-je dans un murmure, un léger sourire sur les lèvres. Je glisse doucement mon visage sur le sien ; ma joue contre la sienne, je resserre mon étreinte, respire tranquillement son parfum. « Merci. » je souffle. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. » Je ne serais plus là. Reparti à Londres, quelque part entre les jupons de ma mère et les immenses fils de mon grand marionnettiste de père. Perdu. Sûrement pour de bon. Je dépose un baiser tendre sur ses lèvres, posant une main sur sa joue. Quand mon visage se détache du sien, je remarque le silence. Depuis tout ce temps, depuis que nous sommes arrivés, uniquement le silence. « Où est passé Ben ? » Je me dirige vers la véranda et appuie sur un interrupteur qui éclaire le jardin. Il n'est pas dehors. Avant de vérifier à l'étage, j'éteins toutes les lumières du rez-de-chaussée et invite Joanne à monter avec moi. L'atelier est fermé à clé, il n'a pas l'autorisation d'entrer dans la salle de bains, et la jeune femme l'aurait remarqué s'il était dans la chambre d'ami. Je me rends donc directement dans notre chambre. « T'es là, canaille. » La bête s'est installé au bout du lit et, sans pour autant dormir, s'est allongé. Je fais quelques pas jusqu'à lui et m'assied à côté. Ma main vient flatter son dos de quelques caresses, soulagé. « Il y a quelqu'un que je dois t'apprendre à mordre. » dis-je avec un sourire. Ben est bon chien de garde d'habitude, mais je suppose que lui aussi a eu peur de patriarche. J'avoue avoir eu peur qu'Edward l'ai laissé sortir dans la rue. C'aurait été son genre, de faire en sorte que je perde on chien. Je tapote doucement le flanc de l'animal et lui indique la porte d'un signe de tête. Sans rechigner, il se contente de glisser tendrement sa tête près de la mienne avant de filer. Avant de rejoindre Joanne dans la salle de bains, je retire mes chaussures et j'ôte ma chemise ici puis la dépose sur un cintre ; elle resservira plus tard. L'atmosphère de la salle d'eau a l'avantage d'être immédiatement très apaisante. Le bois clair sur les murs, la moquette au sol, l'éclairage plus tamisé que dans le reste des pièces de la maison. L'eau coule déjà dans la baignoire. Déboutonnant ma chemise, je pense à voix haute ; « Je me demande ce qu'il a en tête pour avoir fait tout ce chemin jusqu'ici. Il doit être vraiment sûr d'avoir quelque chose qui me fera plier. Il ne serait pas déplacé s'il n'avait pas un argument en béton dans sa manche. J'espère qu'il partira vite. Je… » Mon regard se pose sur Joanne qui ne semble pas apprécier que je remette le sujet sur la table. Je lève les mains en l'air pour qu'elle désarme ses yeux bleus. « Pardon. J'arrête. » Je termine d'enlever ma chemise et la laisse tomber dans le bac à linge. Puis je m'assied sur le bord de la baignoire et attire la jeune femme vers moi. Doucement, je la fais tourner sur elle-même et dégage ses cheveux de sa nuque pour décrocher son collier. Mes doigts se posent ensuite sur la fermeture éclair de sa robe. « Je peux ? »
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Il n'avait pas de raison de se sentir honteux. C'était un homme normal, qui devait faire passe à une horrible personne qui lui servait de père. Joanne ne leur trouvait aucun point commun, l'amour qu'elle portait pour le fils devait certainement beaucoup jouer. Même objectivement, il n'y avait qu'un seul être à blâmer, et c'était celui qui venait de quitter la maison. Jamie était nerveux, irrité après l'intervention inattendu de son père. Ce dernier se plaisait à le troubler et à le briser en mille éclats à chaque fois qu'il le voyait. C'était à la jeune femme de recoller les morceaux, et de reprendre dans ses bras l'homme qu'elle aimait. Edward l'avait abattu avec sa simple présence, ça brisait le coeur de la jeune femme de voir son compagner se résigner ainsi, à dire qu'il n'avait connu que ça. Quelle enfance avait-il donc vécu ? Quelque chose d'inconcevable pour elle, en tout cas. Savoir qu'il avait été seul quand il vivait encore en Angleterre ne faisait que culpabiliser davantage la jeune femme. Coupable de ne pas avoir été là plus tôt. Au fond, cette pensée était idiote. Ils n'auraient jamais pu se rencontrer auparavant. Mais même, elle aurait voulu être là pour lui. Jamie semblait perdu lorsqu'elle le retourna vers elle, presque honteux de se montrer ainsi. Ce n'était qu'une facette parmi tant d'autres. Il y avait ces gestes qui étaient efficaces pour alléger une conscience torturé, ceux dont elle était certaine qu'il lui permettrait de penser à autre chose. Ses yeux s'étaient fermés, ne se concentrant que sur les contacts. Un sourire satisfait s'afficha sur le visage de porcelaine de Joanne lorsqu'il choisit l'une des suggestions qu'elle venait de proposer. Ses mains ne s'étaient toujours pas délogés de son cuir chevelu alors qu'il se mit à l'embrasser amoureusement, à la serrer un peu plus contre lui. Elle s'était fixée un nouvel objectif, aussi méchant celui-ci pouvait-il être. Mais elle ne voulait pas se le cacher, elle éprouverait une certaine satisfaction d'avoir pu le mettre à terre, juste une fois. Elle y était encore très loin, elle le savait bien, mais si cela pouvait apaiser l'âme de son amant, elle le ferait, sans douter. Qu'ils puissent mener leur vie de couple tranquillement comme eux seuls l'entendaient. Jamie s'inquiéta de l'absence de Ben. Automatiquement, Joanne regarda autour d'elle. Il était vrai qu'il ne leur avait pas fait son habituel accueil royal. Le bel homme vérifia s'il n'était pas dans le jardin, mais non. Il éteignit toutes les lumières du rez-de-chaussée avant de monter à l'étage. C'était sans surprise que le chien était au pied du lit. La belle blonde le regarda d'un air tendre. Oui, qu'il aille mordre le père Keynes. Joanne se rendit déjà dans la salle de bain, commençant à faire couler l'eau dans la baignoire. Qu'est-ce qu'elle aimait cette pièce, elle s'y sentait toujours très bien. Jamie ne tarda pas à la rejoindre, déboutonnant sa chemise tout en parlant. Elle voulait lui faire fuir le sujet pour la soirée, pas qu'il y remette les pieds dedans. Cela pouvait attendre plus tard, peut-être même le lendemain. Ses sourcils se froncèrent légèrement, mais le message fut rapide et clair. Il finit par retirer sa chemise, laissant à découvert un torse qui la faisait fondre. Elle ne le pensera jamais trop souvent, mais qu'est-ce qu'elle le trouvait beau. D'une main, il l'attira vers lui, la faisant ensuite pivoter pour que sa belle soit dos à lui. Dans un premier temps, il lui retira le collier qu'elle portait après avoir dégagé ses cheveux de sa nuque. Elle sentit ses doigts se déposaient sur le haut de la fermeture éclaire de sa robe, posant une question dont la réponse était plus qu'évidente. Elle acquiesça d'un léger signe de tête, et Jamie n'hésita pas à ouvrir avec lenteur sa robe, qui finit par glisser le long de son corps. La jeune femme ne fit même pas l'effort de ramasser sa robe, elle pouvait bien attendre là. On ne pouvait pas dire que Joanne s'assumait parfaitement en compagnie de Jamie, mais il y avait quelques notes qui marquaient une progression. Un peu moins de pudeur peut-être, toujours un peu gêne. Pourtant on ne pouvait pas dire que la fréquence de leurs ébats s'était amoindrie Mais elle reconnaissait qu'elle commençait à apprécier la manière dont il la regardait lorsqu'elle était en sous-vêtements, aussi simples ceux-ci pouvaient-ils être. La seule lingerie raffinée qu'elle pouvait avoir, et bien, Jamie l'avait déjà vu. Mais elle comptait bien renouveler voir étoffer sa garde-robe, afin qu'il continue à la regarder ainsi. Elle se retourna alors, passant ses deux bras autour du cou de son amant. Ainsi assis, elle était légèrement plus grande que lui. Elle lui souriait, gardant son visage très proche du sien. "Tu sais que tu me rends heureuse ?" lui confia-t-elle, sa voix basse se mêlant au bruit de l'eau qui coulait. "Tu le sais, ça ?" En dépit de ce qu'il venait de se passer, oui. Elle se sentait à nouveau complète depuis qu'ils vivaient ensemble, à passer chaque nuit logée dans ses bras, au chaud et en sécurité. Elle jeta rapidement un coup d'oeil derrière l'épaule de son homme pour constater que la baignoire s'était déjà largement aussi rempli. Elle se détacha brièvement de lui afin de couper l'eau, avant de retomber dans ses bras, avec pour seul bruit dans la pièce, l'eau qui se calmait peu à peu de son tumulte.
Mes doigts glissent doucement le long de la fermeture éclair de la robe. Quand je le peux, je prends toujours plaisir à voir chaque parcelle de sa peau se laisser découvrir ainsi. Du haut du dos, ses omoplates, mon regard parcours son échine jusqu'à ses reins. Un léger sourire sur mes lèvres traduit mon admiration pour chaque détail qui compose Joanne. Le tissus fuit sur sa peau et tombe au sol, la laissant en sous-vêtements. Elle a bien moins de timidité qu'avant à l'idée de se présenter ainsi devant moi. Je dois avouer que je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle change autant cette facette d'elle-même, qu'elle gagne assez en assurance dans ce domaine. Et surtout, qu'elle ne recule pas d'autant de pas avancés après ce qu'il s'était passé. Qu'elle m'autorise aisément à la regarder et la toucher, même un peu plus qu'avant. Je suis toujours un peu ému, lorsqu'elle m’apparaît dans le plus simple appareil, ou uniquement couverte d'un peu de lingerie. Je ne peux pas m'empêcher de la trouver incroyablement belle. Pas seulement parce que sa silhouette me semble parfaite, mais grâce à tout ce qu'elle dégage. Je crois que n'importe qui la voyant peut dire que sa gentillesse, sa bonté, toute la beauté de son âme transparaît à travers chaque pore de sa peau. C'est ce qui la met bien loin devant n'importe quelle autre femme. C'est ce qui me touche. J'ai connu bien trop peu de beauté de ce genre jusqu'à présent. Et maintenant, elle remplit mon quotidien. Je suppose qu'on peut dire que je l'ai mérité. Mais souvent, j'en doute. Joanne se tourne pour me faire face. Je lui souris tendrement alors qu'elle passe ses bras autour de mon cou. Ses paroles me touchent. Je sens ma gorge se serrer un peu, me laissant muet quelques secondes. Dans son regard, dans son sourire, je peux voir qu'elle pense chaque mot. « Je l'espère en tout cas… » Après tout, à part son bonheur, mes préoccupations se résument au travail et, parfois, à ce que je vais bien pouvoir faire du troisième étage. Je le lui avait déjà dit, ce soir sur la plage où nous avions décidé de prendre nos distances, que mon univers tourne autour d'elle désormais. Et tout s'arrête lorsqu'elle n'est plus là. La baignoire est remplie à bon volume. Doucement, quand Joanne revient vers moi, mes bras viennent l'entourer et glissent jusqu'à son soutien-gorge pour le dégrafer. Je dépose un long baiser sur ses lèvres, mes doigts trouvant place entre ses cheveux. « Je t'aime. » je souffle lorsque je me détache d'elle. Je me relève finalement pour ôter ce qu'il me reste de vêtements, puis me glisse dans le bain. Lorsque son dos s'appuie contre la paroi de la baignoire, l'effet est immédiat ; je sens mon corps se détendre seconde après seconde tandis que je garde les yeux fermés un instant pour ressentir la chaleur de l'eau sur ma peau. Joanne ne tarde pas à me rejoindre. Je la récupère dans mes bras, peau contre peau, la serrant tendrement. Mes lèvres viennent déposer quelques baisers sur ses épaules, sa nuque, au creux de son cou. Je laisse les minutes de silence s'écouler, à ne rien faire d'autre qu'oublier cette soirée, et me régénérer auprès d'elle. Après un moment, je murmure ; « Restons à la maison, demain. Je ne veux rien faire, ni voir qui que ce soit. » Pas même des inconnus dans la rue. Pour une journée, je veux me couper du monde, m'imaginer que cette maison est notre île déserte, et que nous sommes parfaitement seuls sur toute la surface du globe. Juste elle et moi. « On pourra profiter de la piscine s'il fait beau, ou simplement regarder des films toute la journée. » je poursuis, me disant que nous trouverons bien de quoi meubler quelques heures loin de toute civilisation. « Tout simplement. » Je caresse régulièrement sa peau, dépose un baiser sur sa joue. D'une main sur son visage, je lui fais tourner la tête vers moi. Un léger sourire complice sur les lèvres, j'ajoute ; « Ou alors, on dormira jusqu'à pas d'heure, on ne bougera pas du lit de la journée. Et je te ferais l'amour tout l'après-midi. » J'hausse les épaules, mine de rien. « C'est un programme comme un autre. » Mes lèvres trouvent finalement les siennes et scellent un langoureux baiser.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Voilà le haut de son corps également dénudé, et il l'embrassait longuement avant de luis chuchoter des mots d'amour, qu'elle rendit également à voix basse. Il se redressa et se deshabiller complèter pour se laisser immergé par l'eau de la baignoire. La jeune femme ôta également ce qui lui restait de vêtement, et s'installa de sorte à être adossé contre lui. Il n'hésita pas une seule seconde à l'entourer de ses bras, s'appropriant ce qui lui avait toujours appartenu. Sa bouche parcourait déjà des zones auxquelles elle aimait s'attarder, ce qui fit pencher et basculer légèrement la tête de la jeune femme à l'arrière et sur le côté, s'appuyant ainsi contre son épaule. ses yeux s'étaient fermés, savourant avec délice les moindres détails de cet instant. Un bain , de l'eau chaude, une ambiance agréable, des gestes d'amour et de tendresse. Que demander de plus ? Elle aurait presque pu s'endormir ainsi. Le bout de ses doigts effleuraient la peau de ses cuisses, se trouvant de par et d'autre d'elle. Rien qu'en étant appuyée contre lui, elle le sentait se détendre, oublier ces mauvais tracas, pour finalement ne se concentrer que sur ses innombrables baisers dans un silence quasi religieux. Ce moment était savoureux, exquis. Après quelques minutes, Jamie reprit la parole, à voix basse, prévoyant de lézarder à la maison le lendemain, s'isoler de tout. Sa belle sourit à cette idée, qu'elle trouvait parfaite. Peut-être à cause d'une partie d'elle qui était vraiment égoïste et qui ne rêvait pas mieux que de l'avoir rien que pour elle pendant toute une journée. "Ca serait parfait." dit-elle doucement avant qu'il ne commence à énumérer quelques suggestions afin d'étoffer leur programme. Rester dans la simplicité. Délicatement, il fit pivoter la tête de sa belle à l'aide d'une main posée sur sa joue. Et il proposa alors un autre programme, beaucoup plus torride. Bien qu'ils couchent régulièrement, voir très régulièrement ensemble, les joues de la belle en porcelaine rougirent vivement en l'entendant dire ces quelques mots. C'était certainement le fait de le dire explicitement qui la rendait ainsi. Jamie, quant à lui, restait très naturel, à cette idée. Il leur était incapable de se lasser l'un de l'autre, que ce soit par le temps passé ensemble, le désir de chair. Tout était toujours là, voir encore plus présent après chaque fois. Il ne lui laissait même pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il s'empara des lèvres, prenant bien soin de ne pas manquer une seule partie. Elle ne se lasserait jamais des siennes, de par leur douceur, leur engouement, leur fougue, l'air chaud qu'il dégageait en expirant, elle y interposait beaucoup plus timidement et moins fréquemment sa langue, tant il était en mesure de l'envoûter. Le genre de baiser qu'on ne voulait qu'il se temrine. Sans quitter sa bouche, Joanne se retourna de sorte à être face à lui, à genou, étant inconfortablement installée avec la tête ainsi tournée. Joanne n'avait aucune idée de la durée de ce baiser. Quand leurs lèvres manquaient de se détacher, elle fit ensorte que cela ne se fasse pas, s'assurant finalement que rien ne vienne interrompre ce moment en glissant ses doigts à travers ses mèches de cheveux. Il était peu prudent d'engager un tel baiser, qui gagnait malgré eux en intensité. Comme s'il ne s'était pas revu depuis des années, ayant créé un grand manque, un besoin irrépressible de ne jamais se quitter, d'être au plus près de l'autre. Un sentiment tout à fait incontrôlable pour la jeune femme. Il lui était très difficile de l'expliciter clairement. Le plus souvent, le reste de son corps parlait pour elle, c'était à Jamie de le comprendre. Au bout d'un moment, il fallait bien que leur baiser se termine, notamment car Joanne manquait de souffle. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire, se mordillant la lèvre inférieure. Son visage restait très proche du sien. "Toute l'après-midi ?" répéta-t-elle, cette idée lui semblant inconcevable et tout à fait probable à la fois. Joanne l'enlaça, venant nicher son visage dans son cou pendant quelques secondes, ayant une pensée peu catholique. Si elle se redressait, c'était pour le frustrer en l'embrassant uniquement sur le coin de sa bouche. "Juste demain après-midi ?" demanda-t-elle d'une voix beaucoup moins audible. Elle n'en avait pas honte, mais il y avait de quoi en lâcher un rire gêné, se surprenant de penser ainsi. Même si ça ne se limitait qu'à des caresses, elle était en constante demande de sa tendresse et de ses caresses. Jamie savait très bien que la majorité du temps, ce n'était pas elle qui viendrait les réclamer la première. La bonne chose était que c'était devenue une habitude pour lui, quelque chose de tout à fait spontané. Et que lorsqu'elle explicitait son besoin, c'était que le manque était considérable, sans nécessairement avoir de raisons particulières.
Joanne sait, à force, que je n'ai aucun complexe quant à ma sexualité, et tout ce qui peut s'y rapporter. Que je suis capable d'articuler ce genre de phrases sans sourciller, tout naturellement. Mais bien sûr, l'effet escompté par ma proposition est bien là ; ses adorables pommettes se teintant de rouge. Je souris, ne cachant pas ma satisfaction face à sa surprise, avant d'attraper ses lèvres pour un long baiser. Un très long baiser. Mes lèvres, ayant à peine touché les siennes, se montrent avides de la moindre parcelle de celles de Joanne. Très légèrement pulpeuses, toujours d'une terrible douceur ; leurs caresses sont d'une précision et d'une tendresse irrésistibles. J'aime la manière dont elles épousent les miennes, dont elles se laissent goûter et viennent subtilement s'appuyer un peu plus sur les miennes lorsque nous sentons tous deux que l'envie se fait plus palpable. Mon visage suit le sien dans chacun de ses mouvements, refusant ainsi de s'en détacher une seule seconde. Ainsi, elle se tourne pour pouvoir me faire face. Mes mains viennent immédiatement s'emparer d'elle, se posant de part et d'autre de sa mâchoire afin de la garder prisonnière. Faire durer ce baiser, encore et toujours. Il efface tout ce qu'il peut y avoir de négatif au sein de mes pensées. Il fait s'envoler la crainte de mon père, son arrivée à Brisbane, sa présence chez nous ce soir. Ainsi, nous reprenons pleinement possession des lieux. Et pour cette raison, pour que ces pensées ne m'assaillent plus, je ne veux pas quitter ces lèvres ; je ne veux pas cesser de l'embrasser et de n'exister que pour cet instant où le temps s'arrête, où notre bulle se forme, où plus rien n'a d'importance. Une douce vague de chaleur traversant mon corps vient saisir ses lèvres plus intensément, faire glisser mes doigts dans ses cheveux, faire accélérer mon rythme cardiaque. Je crois qu'il n'y a pas un instant où je n'ai pas envie d'elle, besoin d'elle, d'un contact, d'un regard. Il y a seulement des moments où je peux l'exprimer librement, et d'autres où il faut se conduire comme un bon civil. Mais un mot de sa part, un geste suffit à me faire perdre la raison. Je l'aime, beaucoup trop pourrait-on dire. C'en est malsain, pourrait-on ajouter. Doucement, dans une dernière longue caresse se prolongeant jusqu'au bout des lèvres, le baiser prend fin. Il me laisse complètement envoûté et toujours désireux d'en avoir plus. « Toute l'après-midi. » je répète dans un murmure, lui rendant son sourire. Et honnêtement, cela ne me semble même pas exagéré. Je me vois parfaitement passer des heures et des heures à traîner dans le lit, discuter, ne rien faire, s'embrasser, et ponctuer ainsi la journée avec nos ébats quand nous en aurons envie, nous fichant complètement du temps qui passe et n'ayant absolument personne pour nous empêcher de faire ce que bon nous semble. Joanne feinte un baiser, qui vient frôler le coin de mes lèvres. Vilaine habitude qu'elle a prise là lorsqu'elle souhaite se jouer de moi. Elle demande si mon programme se limite à ce fameux après-midi. Je lui souris, complice, puis fait mine de réfléchir à la question. « Hm… Je pense, oui. » dis-je avec un regard disant tout le contraire. J'allonge lentement mes jambes dans la baignoire, l'obligeant à passer les siennes de part et d'autre de mon corps de manière à être assise à califourchon sur moi. D'une main en bas de son dos je la rapproche autant que possible de moi. Je me doute qu'elle devine, quelque part contre sa peau, mon intimité trahissant tout l'effet qu'elle peut me faire avec un seul long baiser. « Il ne faudrait pas céder à la tentation ce soir... » je souffle en caressant sa joue avec mon pouce, gardant mon visage tout près du sien. Mon autre main s'est logée sur sa cuisse, comme à son habitude, et en frôle l'intérieur doucement. Je ne quitte pas son regard une seule seconde, si ce n'est lorsque mes yeux sont attirés par ces lèvres si proches qui me font terriblement envie. « Histoire de ne pas se fatiguer tout de suite... » je poursuis, me fichant bien de la cohérence de mes arguments qui ne servent qu'à la faire languir. Je dépose un baiser sur sa joue, puis sa mâchoire. « Laisser l'idée trotter dans nos têtes toute la nuit... » Et perdre les pédales demain ? Non, définitivement, cela serait trop long. Je poursuis les baisers sur son cou, prenant soin de m'attarder sur chaque parcelle de sa peau, de laisser mes lèvres glisser nonchalamment sur cette courbe qu'elle dégage toujours en penchant délicatement la tête sur le côté. Ma main sur sa cuisse s'est finalement posée sur ses fesses, et la maintient toujours aussi près de moi que possible. « Et puis, ça ne serait vraiment pas raisonnable, n'est-ce pas ? »
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Joanne avait toujours la sensation que Jamie tentait de la pousser hors des limites qu'on aurait pu lui imposer. Beaucoup diraient que leur relation était malsaine à souhait, ambigue, quelque chose qui ne tiendra jamais en vue des antécédents, surtout un en particulier. D'autres diront en plus qu'ils ne pensent qu'au sexe, qu'à combler un désir insatiable. Personne ne prendrait le temps de comprendre l'alchimie de leur relation, personne ne comprendrait que c'était la seule manière pour Jamie d'exprimer librement tout ce qu'il pouvait ressentir pour celle qui lui appartenait. Certains seraient peut-être mêmes dégoûtés, ou jaloux de savoir que l'amour qui les enflammait tous les deux ne s'amenuisait pas, au contraire. Le fait qu'il cherche à la faire chavirer, à dépasser ces limites imposées, offrait la sensation de commettre un interdit en quelque sorte à Joanne, ce petit truc qui rendait tout plus excitant, beaucoup plus tentant. Leur long baiser venait de prendre fin, le bel homme se contentant de répondre à la question de sa compagne par les mêmes mots, seule l'intonation différait. Elle ne doutait pas un seul instant qu'ils en étaient capable. Après tout, il l'avait déjà fait. Plus d'une fois, certainement. C'était certainement le fait qu'il en parle aussi aisément qui faisait rougir les joues de la jeune femme, de l'expliciter verbalement. Et puis, la majorité de leurs ébats se déroulaient la nuit, là, il parlait de s'aimer davantage en journée, ce qui, pour des raisons certainement peu convaincantes, rendait la chose d'autant plus attrayante. Elle était donc debout, se tenant face au miroir, et entendit Jamie s'extirper de l'eau. La jeune femme ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire de satisfaction. Il aurait très bien pu la frustrer elle, et c'était ce à quoi elle s'attendait. Mais non. Jamie se posta derrière, posant automatiquement ses mains sur la taille de sa compagne. Il l'embrassa tendrement de la joue, puis ils regardèrent leur reflet dans leur miroir. Un couple qui dépassait la perfection. Il lui susurra des mots qui l'émoustillait quelque peu, renforçant son étreinte. Puis il exécutait ce qu'il disait, effleurant à peine la peau de Joanne avec le bout de ses lèvres, créant une sorte de manque, mais qui parvenait tout de même à la faire frémir. Sa tête s'était penchée, ses yeux s'étaient fermés. Ils ne se rouvrirent que pour regarder son reflet, ce que cela pouvait donner. Joanne eut un étrange sentiment de supériorité et de possession. Sur ce reflet, ce couple qu'elle voyait, il semblait à sa merci, cherchant à la satisfaire avec ses gestes. Qui possédait qui, la question régnait toujours. Ses doigts vinrent défaire le noeud qu'elle venait juste de faire, dévoilant ainsi quelques centimètres de son torse. Son coeur battait la chamade, sentant le désir ardent qu'il avait pour elle. Il la fit pivoter sur elle-même. Ses yeux verts la dévoraient des yeux, brillaient d'envie, quelque chose d'insatiable. Les joues de Joanne se mirent à rosir par ce qu'il venait de dire. Cela voudrait dire qu'à chaque fois qu'ils passent du temps, il aurait envie d'elle, tout le temps. Joanne ne le quittait pas du regard, comme envoûtée. Son désir à elle finissait par penser, parler pour elle. "Alors cède." Elle déglutit difficilement sa salive. "Réponds à ta frustration." Leurs visages restaient proches l'un de l'autre. Une sorte de tension positive était palpable. "Deshabille-moi, embrasse-moi et fais-moi l'amour." Ses yeux le regardaient envieusement. "Ici... et maintenant."
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Ven 31 Juil 2015 - 12:49, édité 3 fois
Je sens sous mes doigts, sur sa nuque, ses veines palpiter, sa peau se réchauffer. Je devine son coeur s'emballant peu à peu alors que sa respiration se saccade. Et j'avoue que cela me procure une grande satisfaction. D'autant plus que cela me pousse à poursuivre, continuer de la faire languir, jouer un peu avec elle. J'ai envie qu'elle soit la première à craquer. Elle qui ne réclame que rarement, qui rougit si facilement, avec pleine de gêne et de complexes. C'est comme un défi que j'aime me lancer ; qu'elle en demande plus, que l'attente la désinhibe, qu'elle se laisse aller et me saute au cou. Il m'arrive d'y parvenir. Et d'autres fois, je craque bien avant, ne tenant pas tant que ça à me faire moi-même patienter aussi longtemps que nécessaire. A la réflexion, Joanne est bien plus tenace que moi. Elle est capable de résister un long moment. Mon impatience naturelle joue largement en ma défaveur à ce niveau là. Mon intolérance à la frustration aussi. A moins d'être dans un bon jour, je préfère simplement prendre ce que je veux, quand je le veux, comme je le veux, plutôt que d'attendre. Un jour, je finirais pris à mon propre jeu. Ce qui est peut-être le cas ce soir, d'ailleurs. Le ton rêveur de la jeune femme, son visage si proche du mien, son regard bleu envoûtant, sa respiration devenue légèrement plus forte me font fondre petit à petit. Et c'est au moment où je m'apprête à l'embrasser qu'elle prend la parole. Sa remarque me fait rire doucement. J'hausse les épaules en acquiesçant d'un signe de tête ; c'est vrai, je n'ai pas souvenir d'un jour où nous avons été capable de prendre un bain sans que l'issue ne soit celle-ci. C'est qu'il me semble difficile de passer des dizaines de minutes nu contre elle sans avoir, à un moment donné, la pensée qui déclenchera tout, sans échanger le baiser qui prodiguera la première bouffée de chaleur suffisant à nous noyer dans le désir. La phase suivante de Joanne me fait froncer les sourcils. Sur le moment, je ne veux pas croire que j'ai compris ce qu'elle insinue. Pourtant, elle le fait ; elle quitte le bain, tout bonnement. Mon regard surpris se colle sur elle et la suit dans chacun de ses mouvements. Je m'attends encore à ce qu'elle revienne pendant quelques secondes. Jusqu'à ce qu'elle se glisse dans son kimono, et finisse de nouer le nœud autour de sa taille. Je souris, amusé, mais le passage de mes dents sur ma lèvre inférieure trahit complètement ma frustration. Je reste là un instant, passant une main par mes cheveux -et commençant déjà par calmer mes ardeurs avant de songer à sortir du bain. Je cherche quoi faire, mais j'avoue que la surprise me désarme. Finalement, je sors à mon tour de la baignoire. Je prends ma propre serviette et la fixe sur mes hanches. Puis je m'approche de Joanne, la regardant à travers le reflet dans le miroir. Mes mains se posent sur sa taille alors qu'elle me tourne le dos. Je dépose un baiser sur sa joue, puis garde mon visage à côté du sien, mon regard dans le sien sur la glace, nous observant quelques secondes. « Tu sais que je n'ai pas besoin d'un bain pour être tenté. » dis-je assez bas, non loin de son oreille. Mes bras l'encerclent un peu plus, jusqu'à complètement l'envelopper. « Parfois, il suffit d'un baiser. » Je pose mes lèvres au creux de son cou, frôlant sa courbe légèrement, sans jamais l'embrasser. « Ou d'un geste. » Discrètement, mes doigts viennent chercher le bout de la ceinture en satin. Je tire lentement dessus, défaisant ainsi le nœud. Le tissus glisse et le kimono s'ouvre légèrement, laissant apparaître une ligne de chair allant du bas de son ventre à ses clavicules. « Ou un simple regard. » je souffle, dévorant toujours son reflet des yeux, complètement absorbé par son regard bleu. Finalement, je la fais tourner sur elle-même pour me faire face. Mes yeux pétillent d'un désir accru. « Ta présence suffit, à vrai dire. » dis-je en posant une main sur sa joue après avoir fait passer une mèche de cheveux derrière son oreille. Je lui souris tendrement, assez certain que, cette fois, elle n'osera pas se refuser à moi. Je penche un peu vers elle, rapprochant mon visage du sien, attendant de nouveau à ce qu'elle fasse le premier pas en m'embrassant.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Les enfants de riches ont la sacrée réputation d'avoir une incroyable et indétrônable intolérance à la frustration. A force d'avoir, de recevoir et de posséder tout ce dont ils désiraient, ils perdaient toute notion de manque. Et ils avaient une version erronée du besoin, dans la mesure où ils avaient dont ce dont il prétendait avoir besoin. Partant de ce postulat, Joanne voulait essayer de voir ce que cela pouvait lui faire, d'être confronté à une frustration certaine. D'avoir à portée de mains quelque chose qu'il convoite par dessus-tout pour finalement le voir glisser entre ses doigts. Elle cherchait involontairement à ce qu'il cède et se sente obligé de satisfaire une frustration qu'il ne savait pas gérer, ni supporter. L'attente rendait le désir grandissant, faisant éclore cette sensation irrépressible, ce besoin inavouable, cette nécessité qui le force à obtenir ce qu'il convoitait, jusqu'à ce que cela devienne une obsession. Joanne voulait être désirée, se sentir être désirée, uniquement par Jamie. Même si elle savait qu'il ne voyait qu'elle, qu'il n'y avait qu'elle qui comptait, elle avait toujous cette idée malotrus en tête qui lui faisait penser qu'il était possible qu'il détourne le regard en la voyant, qu'il ne s'y intéresse plus. Elle ne faisait pas encore de grand stratagèmes. Mais la jeune femme reconnaissait qu'elle adorait le voir ressentir ce besoin, ce désir brûlant. Il ne faiblissait jamais, allant plutôt dans une tendance inverse. Des gestes, des mots dont ils ne se lassaient pas. La petite ruse de Joanne avait fonctionné, puisqu'elle l'entendit sortir de la baignoire. Quelques secondes plus tard, elle le vit se mettre derrière elle, par le reflet du miroir. Il récupéra ce qui lui appartenait en posant ses mains sur sa taille. Ils regardaient leur reflet -il fallait admettre que ce couple débordait de perfection. Il était vrai qu'il en fallait peu pour qu'ils finissent par faire l'amour, elle ne pouvait qu'acquiescer intérieurement. Le bel homme referma de plus en plus son étreinte, touchant à peine la peau de sa belle avec le bout de ses lèvres, explicitant chacun de ses gestes. Ce simple contact la fit frémir, inspirant profondément, avant de se laisser totalement envoûter en fermant ses yeux en penchant légèrement sa tête. Lorsque ses paupières se rouvrir, ce n'était que pour voir l'image de leur reflet, Jamie qui se laissait totalement aller par ses désirs. Cela octroyait comme une impression de possession, de supériorité à la jeune femme, comme s'il était à sa merci, n'attendant qu'un geste, qu'un mot, afin qu'il se libère et ne soit plus en capacité de se freiner. Elle était cet objet de désir dont il ne pouvait pas ou plus se passer. La belle blonde le laissait, ne guidant aucun de ses gestes. Ses doigts défirent le noeud qu'elle venait tout juste de faire, dévoilant quelques centimètres carré de la peau de son torse. Il la fit pivoter sur elle-même, se retrouvant à nouveau face l'un à l'autre. Il y avait cette sorte de tension magnétique, absolument tout faisait pour qu'ils soient le plus proches possibles. Tout en posant sa main sur sa joue, il dit une phrase qui la fit rougir à nouveau, ayant peu de pensées chastes qui traversaient son esprit naïf et aveugle. Cela signifierait qu'à chaque fois qu'ils étaient ensemble, il avait envie d'elle. Une de libido permanente. Son regard brillait, brûlant de désir avec la belle. Il la regardait souvent de cette manière là mais Joanne ne se souvenait pas d'avoir vu telle intensité. Son coeur battait à tout rompre, sa respiration retrouvait un rythme irrégulier au fur et à mesure qu'il approchait son visage du sien, cherchant certainement à ce qu'elle l'embrasse. De longues secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne vienne dire à voix basse. "Alors cède." commença-t-elle, se regard scrutant alternativement ses yeux verts et sa bouche. Ca avait toujours été lui qui engageait le premier pas, bien qu'il se souciait systématiquement de l'accord de sa compagne. Celle-ci n'avait jamais osé de faire le premier pas, d'être la première à dire explicitement qu'elle en avait envie. Elle savait très bien qu'il ne refuserait pas, mais pourtant, elle avait cette appréhension du refus, pour diverses raisons. Mais elle adorerait le faire, un jour. "Réponds à ta frustration." lui dit-elle sans le quitter une seule fois des yeux. "Embrasse-moi, déshabille-moi et fais moi l'amour." Elle déglutit difficilement, totalement perturbée de dire ce genre de phrases. A croire que son désir parlait pour elle. "Ici... Et maintenant." Ses yeux le suppliaient de se lancer, avec toute la fougue dont il avait envie. Peut-être que ce sera elle qui lancera cette machine infernale, la prochaine fois.
Les secondes passent sans qu'elle ne bouge. Des secondes qui me semblent durer des heures. Des heures de torture. Mon regard passe de son regard bleu à ses lèvres régulièrement. Ces iris qui m'emprisonnent, brillent, réussissent à complètement me faire perdre pieds. Je n'arrive pas à leur cacher mon désir pour elle et, le temps passant, l'impatience grandissante. Ces lèvres légèrement entrouverte d'où file un fin souffle d'air chaud venant caresser ma peau, ce petite entrebâillement qui m'attire et m'appelle toujours plus. Je résiste du mieux que je peux pour ne pas leur répondre, leur offrir les miennes. Il y a aussi le satin noir qui recouvre sa peau, et cette ouverture que j'ai moi-même crée qui me nargue, laissant à peine deviner la naissance de sa poitrine, dévoilant très discrètement son intimité. Il n'y a rien de pire que l'imagination dans des moments pareils pour alimenter la frustration plus efficacement que quoi que ce soit d'autre. Je la dévore du regard, mais je veux aussi dévorer ses lèvres, son cou, son corps tout entier. Ces fichues secondes passent sans un mouvement de sa part. Elle ne quitte pas mon regard, le soutient à la perfection pendant qu'elle attend encore un peu alors que je me sens brûler de plus en plus. Dans ses yeux, je veux revoir cette étincelle qui les anime quand nous nous observons lorsque nous sommes au plus proche l'un de l'autre. Je veux ses lèvres complètement prisonnières des miennes, ne les quittant que pour laisser s'échapper un soupir ou un gémissement au creux de mon oreille. Je veux son corps nu contre le mien, sentir chaque parcelle de mon corps épouser sa silhouette, la chaleur et le désir se faire omniprésents. Ces idées tourbillonnent dans ma tête, passent l'une après l'autre sans cesse, ne me laissent aucun répits, aucune possibilité de penser à quoi que ce soit d'autre. Lorsque Joanne prononce ces mots, sûrement que seule une dizaine de secondes se sont écoulées. Et pourtant, mon coeur bat mes tempes presque douloureusement, ma respiration s'est faite plus profonde et mes poumons demandeurs de tout l'air que la jeune femme expire pour se remplir ; mon regard lui demande de ne plus jouer avec moi, mes lèvres brûlent littéralement du manque de contact avec les siennes. Je n'ai jamais été le pantin de personne de la sorte. Je n'ai jamais appartenu à qui qu ce soit de la sorte. A vrai dire, toutes ces sensations sont inédites pour moi, même cette envie quasi permanente de lui dire des mots d'amour à ma façon. Je ne me lasse pas de la peau de Joanne, de son parfum, de ses caresses, de ses soupirs. Je m'en nourris, j'en demande toujours plus. Je ne la veux que pour moi, tout contre moi, tout le temps. Elle veut que je cède. Mes doigts sur sa joue se resserrent légèrement autour des quelques mèches de cheveux qui se trouvent là. Ces mots suffisent à me donner un nouveau coup de chaud. Elle veut que je réponde à ma frustration. Et j'avoue que toute forme de fierté pouvant me dissuader de lui donner ce qu'elle veut s'est envolée. Mon être tout entier brûle du seul souhait de s'abandonner à elle. Ses paroles, comme des ordres, s'inscrivent en grands caractères dans ma tête. Alors, lorsqu'elle termine, et peut-être même avant, je me saisis de son visage et met fin aux quelques centimètres qui le séparaient du mien. Je capture ses lèvres -je me jette dessus, avide de les retrouver comme si elle m'en avait privé pendant des années. Je crois qu'elle me fait perdre la tête. Que je perds toute cohérence. Elle n'a pas bougé, elle était juste là. Se jouant de mon impatience et de mon désir pour elle. L'attisant sans rien avoir besoin de faire. Ca n'a pas de sens, d'avoir autant envie et besoin de quelqu'un. Ce manque créé par seulement quelques secondes. Ses lèvres sont miennes et plutôt que de réussir à me calmer, mon coeur explose. J'effectue un pas en arrière avec l'idée de la conduire rapidement dans la chambre -puis je change immédiatement d'avis, prenant ici et maintenant à la lettre. J'ôte tout tissus, toute entrave entre son corps et le mien en faisant glisser le kimono le long de ses bras. Elle se colle à moi dans la seconde -et ce seul contact m'arrache un premier soupir. Je la soulève dans mes bras et, à genoux, la dépose au sol, directement sur la moquette qui recouvre la surface de la salle de bains. Je mordille ses lèvres, m'en empare à nouveau. Mes mains parcourent la totalité de son corps, retrouvant voracement la moindre de ses courbes, l'une d'elle n'hésitant pas à se poser sur l'un de ses seins avant de remonter vers sa nuque pour effectuer une pression afin que son visage ne soit jamais moins proche. Les secondes, passant à une vitesse folle dans le monde réel, sont ici toujours aussi longues et laissent d'immenses vagues de sensations me parcourir en un temps infime. Finalement, répondant à son dernier ordre, je supprime tout espace entre nos deux corps en me glissant en elle avec toute la délicatesse que j'ai pu réunir au milieu de toute cette ardeur. Ce contact , cette chaleur, m'arrache cette fois un râle discret.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(c'était à prévoir, en même temps.)
Jamie ne se laissa pas prier davantage. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait reculé d'un pas, ne percevant pas son intention toute initiale. Finalement, il s'était à nouveau rapproché d'elle, faisant glisser le satin le long ses bras, puis se découvrant de la serviette qui entourait sa taille. Tout était si hâtif et pourtant si délicat, comme si ce n'était plus accepter de se faire languir davantage. Légèrement prise au dépourvu, elle se laissa entièrement faire. Comme magnétisée, elle se colla contre son corps chaud, et il la souleva ensuite, dans le but de l'allonger par terre, sur la moquette. Frénétique, il mordillait ses lèvres pour les embrasser langoureusement juste après. En même temps, ses mains s'appropriaient à nouveau tout ce corps de porcelaine, n'hésitant pas à se poser sur une partie et sensible, qui était son sein. Joanne ne t'attendait certainement pas à ce qu'il vienne en elle aussi rapidement. Elle pensait qu'il se serait vengé, la faisant languir, dire des mots qui lui feraient rougir ses joues, l'inciter à prendre les rennes, à la voir céder la première. Mais non, il restait délicatement, exécutant simplement ce qu'elle venait de lui demander. La surprise la fit gémir davantage que d'habitude lorsqu'il venait en elle, en toute délicatesse. Elle devina aisément qu'il faisait de son mieux pour ne pas sembler trop brusque, craignant certainement de la blesser. Il commençait de longs mouvements de rein, alors qu'il ne voulait décidément pas se détacher de ses lèvres, désirant certainement étouffer ses gémissements de plaisir. Joanne avait logé ses mains dans ses cheveux, sentant son rythme respiratoire déjà s'amplifier. Les doigts d'une de ses mains ses glissèrent doucement le long de son dos, s'attardant au niveau de ses reins pour y sentir ses mouvements, puis vinrent se déposer sur l'une de ses fesses, afin d'y saisir un peu fermement sa chair. Pour une fois, elle savait à peu près ce qu'elle voulait. Et elle ne voulait pas le Jamie qui ne faisait qu'attention au bien-être de sa belle, se restreignant certainement de peur de la blesser ou de la choquer. C'était ce qu'elle pensait du moins, voyant qu'il contenait encore beaucoup de choses en lui. Elle ne savait par contre pas dire s'il s'agissait d'une passion ardente et excessive, d'une frustration qu'il n'arrivait pas à satisfaire, ou s'il l'aimait beaucoup et pensait que ce qu'il faisait y correspondait totalement. Peut-être un mélange électrique des trois. Bien qu'elle ne parvenait pas à gérer le plaisir qu'il lui procurait, son regard restait certain, elle était sûre d'elle, de ce qu'elle voulait. Qu'il se laisse complètement aller. A son tour, ses dents vinrent mordille sa lèvre inférieure pendant qu'il reprenait son souffle en une fraction de seconde, reprenant de plus belle le baiser, serrant dans ses doigts soit sa peau, soit ses cheveux. Elle multipliait ces petits gestes qui le faisaient généralement céder. Courber son dos, crisper davantage ses doigts, tentant désespérément de rapprocher encore et toujours plus leurs corps, comme s'il y avait un moyen que ce soit le cas. La jeune femme ne savait pas exactement pourquoi elle avait cette envie là à cet instant. Elle cherchait certainement à le connaître sous toutes ses coutures, sous ses beaux et mauvais jours, les jours égoïstes ou les jours où il ne se souciait que d'elle. Il y avait différents moyens de faire l'amour, de faire parler leurs sentiments d'eux-mêmes. Peut-être était-elle en quête de devenir la seule qu'il puisse intégralement satisfaire, le plus possible, au delà de son apothéose, ignorant naïvement que c'était déjà certainement le cas. Leurs corps étaient encore légèrement humides à cause de l'eau, mais cela n'avait même pas le temps de sécher que la chaleur de la salle de bain et leurs ébats créaient déjà un voile de sueur sur leurs corps enlacés. Ses jambes s'étaient pliées, ses muscles se contractaient, profitant tout de même largement du plaisir et des sensations qu'il lui procurait, il était dorénavant le seul à la connaître par coeur, à savoir ce qu'il fallait faire pour l'avoir à sa merci.
(qu'ils cessent de se sauter dessus, voyons. Ou pas.)
Entamant des mouvements conservant autant de délicatesse que possible, les premiers va et viens sont les plus faciles à contrôler. Mais ils nécessitent que je parvienne à réunir mes esprits au mieux alors que je sens chaque bride de ma conscience quitter mon corps. Je me concentre sur les lèvres de Joanne, essayant de faire abstraction de ses quelques soupirs et premiers gémissements, et même du passage de ses doigts dans mes cheveux, qui pourraient complètement me faire perdre la tête. Néanmoins, ma respiration est incontrôlable, et mon coeur fait trembler tout mon corps, entièrement collé au sien. La main qu'elle glisse de mon dos électrise chaque parcelle de peau sur son passage, tendant chaque muscle, rendant mon corps plus chaud à son contact. Ses doigts s'emparant de ma chair m'incitent, subtilement, à entreprendre des mouvements plus intenses. Toujours dans la mesure. Entre deux langoureux baisers, je pose mon front sur le sien, mordant fermement mes lèvres pour retenir mes propres soupirs de plaisir. Mes doigts entremêlées à ses mèches blondes se crispent parfois, tirent légèrement, faisant basculer sa tête en arrière pour mieux sentir le souffle chaud de la jeune femme sur ma peau et capter son regard. Son regard déterminé. Il me trouble au plus haut point. Elle m'a déjà renvoyé un regard de ce genre une fois. Et le résultat de tout ce qu'elle avait entreprit pour avoir ce que ce regard souhait obtenir ma part n'avait rien de positif. Alors je ferme les yeux, je l'ignore lui aussi, et profite de sa tête légèrement penchée pour déposer quelques baisers dans son cou. Je ne sais pas ce qu'elle veut de moi, je ne comprends pas ce qu'elle espère – ou plutôt, je ne veux pas le voir. Elle sait que j'ai besoin de ce contrôle sur tout, et notamment sur moi ; elle a déjà expérimenté une fraction de seconde ce que cela implique lorsque j'accepte de répondre à la moindre de mes pulsions, je ne vois rien qui puisse l'attirer là-dedans. Récupérant ses lèvres, elle en profite pour passer ses dents sur les miennes, parvenant sans mal à m'arracher un de ses soupirs qui accompagne toujours une intensité croissante dans nos mouvements. Joanne n'hésite pas à serrer mes cheveux, ma chair, laisser glisser ses mains de cette manière qui me fait toujours fondre. Je finis par deviner ce que la précision de ses gestes signifie, ce que ces baisers toujours plus envieux réclament. Mon coeur se serre et chacun de mes muscles se tendent, m'arrachant un gémissement quasiment douloureux alors que je réprime violemment une de ces pulsions qu'elle fait naître ainsi. Aussi difficile cela soit-il, j'arrache ses mains à ma peau et vient les plaquer par terre, de part et d'autre de sa tête, mes doigts croisés avec les siens les ferrant fermement. Je détache également mes lèvres des siennes, mais reste proche de son visage. Je cesse tout mouvement un instant ; je reste là, la respiration haletante, toutes mes veines palpitantes, serrant parfois les dents, gardant les yeux fermés pour ne pas croiser cet éclat perturbant dans ses iris bleus. J'ai envie de lui demander d'arrêter. Que je sais ce qu'elle attends, ce qu'elle cherche, et que je préfère ne pas le lui donner, par crainte. Quelques secondes passent. Tout en moi réclame le droit de répondre positivement à ses attentes ; en soi, mettre fin à toute pensée, à tout contrôle, à toute entrave. Mon corps me brûle, toujours plus douloureux lorsque j'oppose la moindre résistance. Finalement, j'ouvre les yeux. Je retrouve ceux de la jeune femme. Cette brillance qui me fait fondre et perdre mes moyens. Je reste parfaitement noyés de longues secondes. Je lâche une de ses mains, et vient la poser sur sa joue. Un contact qui me pousse immédiatement à reprendre ses lèvres d'assaut, attraper sa langue avidement. L'embrassant longuement, mes doigts glissent sur sa nuque afin d'approcher toujours plus son visage, dévorer un peu plus ses lèvres, les mordre. D'un simple mouvement, je colle un peu plus mon corps au sien, me rapproche, parviens à me retrouver plus profondément en elle -pensant pourtant que cela n'était pas possible. Mes doigts se resserrent autour des siens. Ma bouche glisse sur sa peau jusqu'à mordiller le lobe de son oreille. Doucement les mouvements reprennent, mais ne tardent pas à se faire plus intenses, plus rudes que les précédents. Je ne veux pas être trop brusque avec elle, prendre le risque de lui faire mal, de faire quoi que ce soit qui pourrait lui déplaire, ou pire, lui faire peur. Ce que je ressens dans ces moments là est parfaitement indescriptible. Lorsque je me laisse aller, je ne cherche pas à blesser Joanne, à deviner de la douleur dans ses gémissements, comme la brutalité de mes gestes peuvent le laisser penser. Mais tout devient incontrôlable, et cela ne m'était jamais arrivé avant. Je crois que, alors que mon amour et ma dévotion pour elle passent dans tous mes gestes lorsque nous faisons l'amour habituellement, cette fois, c'est toute ma possessivité qui se déverse en immenses vagues, en vas et viens plus brutaux par moments. Elle est mienne, c'est tout. Je veux qu'elle sache qu'elle m'appartient, avec cette pointe de domination à l'idée d'être capable de la briser, de la blesser si je le veux, même si cela n'est pas mon intention. Et je veux qu'elle soit mienne au point de dévorer furieusement chaque parcelle de son corps, l'assimiler pleinement, que nous ne soyons qu'un même dans le coeur de chaque cellule de nos êtres.