I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(et c'est pas fini !)
Il la fuyait du regard, fermant ardemment les yeux pour ne pas répondre à ses attentes, ne pas céder à ses propres pulsions. La seule et dernière fois qu'il avait totalement brisé ses chaînes, pour une fraction de seconde, Joanne s'était laissée surprendre par l'intensité et la force du geste, légèrement douloureux. Elle se souvenait très bien qu'à ce moment là, elle lui avait chuchoté que ce serait pour une autre fois. Une part d'elle-même voulait le revoir ainsi, et aller jusqu'au bout, persuadée que le plaisir serait entièrement partagé. Beaucoup plus intense, certes, et certainement ingérable pour leurs corps. Mais même s'ils couchaient régulièrement ensemble, ils cherchaient toujours d'autres moyens de se dire à quel point ils s'aimaient, trouver de nouveaux mots, de nouveaux gestes, de nouvelles manoeuvres, en quête d'un plaisir quasi insatiable. Ils ne se lassaient jamais l'un de l'autre. Subitement, Jamie saisit les deux mains de sa belle afin de les coller ensemble, entremêlant ses doigts avec les siens. Elle n'aurait jamais pu contrer quoi que ce soit, à cause de ce mélange subtile de surprise et de force qu'il avait sollicité. Quand bien même, Joanne n'aurait jamais pu se libérer de son étreinte. Cette envie de contrôle et d'avoir le pouvoir et le droit sur tout qui reprenait momentanément le dessus. Joanne l'observait silencieusement, respirant bruyamment par essoufflement et par vague de plaisir. Il était resté en elle, mais ne bougeait pas, il avait même arrêté de l'embrasser, ses yeux toujours clos. Il voulait résister, tant bien que mal. Même si Jamie ne voyait rien, elle le suppliait quasiement du regard qu'il parvienne à ses fins, qu'il ne fasse que ce qu'il désire, à l'échelle d'intensité à laquelle il le souhaite. La jeune femme resta longuement dans l'attente, jusqu'à ce qu'elle puisse enfin apercevoir ses beaux yeux verts. Ses iris bleues, à elle, n'avaient pas changé d'éclat, toujours désireuse d'en demander davantage. Elle se demandait parfois si sa libido n'était parfois pas excessive, surtout depuis qu'elle était avec Jamie -mais cela restait une question qui se posait très rarement. Il libéra une de ses mains, qu'elle posa doucement sur son épaule, chechant à tout prix un contact direct avec sa peau brûlante. La main de Jamie, quant à elle, s'était déposée sur la joue de sa belle, l'incitant à unir à nouveau leurs lèvres, plus fougueux que jamais. Ca se mordillait, partait à la conquête d'une langue, regoûtait les moindres recoins de la bouche. Rien que ce baiser la fit déjà soupirer de plaisir. Et il parvenait à être encore davantage en elle, d'approcher encore plus son corps du sien, alors qu'elle pensait que cela était impossible. Son râle de plaisir et de surprise fut étouffé par le baiser, tous ses muscles s'étaient crispés d'un coup. Suite à quoi, Jamie se dirigeait sensuellement vers son oreille afin d'en mordille le lobe, puis il reprit ses mouvements de reins, adoptant un rythme rapidement plus intense, autant qu'en ampleur qu'en fréquence. L'organisme de Joanne ne savait même pas comment réagir face à ce genre de sensations. Les premiers mouvements de va et viens étaient légèrement douloureux, mais cet aspect fut très rapidement effacé par les vagues de plaisir qu'il procurait à chaque coup de rein. Ses ongles étaient légèrement plus longs que d'habitude, mais ça l'était largement pour qu'ils viennent se planter dans la peau du dos du bel homme. Un geste totalement involontaire et non mesuré par la jeune femme, qui tentant tant bien que mal d'exprimer toutes ces nouvelles sensations, comme elle le pouvait. Tous ses muscles étaient contractés, son coeur ne savait plus sur quel rythme battre alors que sa respiration était constamment interrompu ou perturbé par des gémissements et des soupirs se faisant de plus en plus audible. Son échine se courbait de plus en plus, comme si elle cherchait à ce qu'il parvienne à venir davantage en elle, toujours plus profondément, et une vague de chaleur envahissait tout son bas-ventre. Il la possédait totalement. Une image qui enragerait les féministes, mais là, Joanne était réellement sa petite poupée rien qu'à lui, qu'il bichonnait et dont il tentait de partager toute la dévotion et à la fois le pouvoir qu'il avait sur et pour elle. Tout ceci dépassait l'entendement. Progressivement, elle serrait un peu plus toutes ses étreintes, sentant une nouvelle forme d'orgasme monter en elle, avec le pressentiment qu'il serait bien plus intense que ceux qu'elle avait pu ressentir durant d'autres ébats. Le plaisir était pareil, seule l'intensité différait.
Il me faut du temps avant de véritablement lâcher prise. Pour ne pas m'arrêter dès que je devine un rien de douleur dans sa voix. Alors je serre un peu plus ses doigts entre les miens, je dépose un nouveau baiser brûlant sur sa peau. Je capture ses lèvres, et les laisse extirper hors de mon crâne toutes mes pensées, tout mes doutes, mes craintes. Jusqu'à ce que, peu à peu, une porte s'entrouvre, et cède complètement sous la pression de cette vague de pulsions nouvelles qui avaient toujours été réprimées avec Joanne. A vrai dire, je n'ai pas souvenir d'avoir été ainsi avec qui que ce soit. D'avoir cette obsession à l'idée de posséder chaque membre, chaque parcelle de beau, mais aussi chaque pensée d'une femme. Et c'est ce qui me fait peur. Ces envies, ces sensations inconnues, ce nouveau besoin qui s'est imposé en moi. Ce que la jeune femme a cherché à tout prix à faire ressortir ce soir, je ne sais pour quelle raison. Je cherche son regard, pour y trouver n'importe quel signe d'approbation ou le souhait que je cesse. Mais la seule chose que j'y trouve me fait complètement craquer, et cette fois, j'abandonne tout contrôle ; je la vois mienne, pleinement mienne. Je la vois s'offrant sans conditions à tout mon désir pour elle. Je la vois accepter cette partie de moi, la partage, et même la comprendre, y prendre plaisir. C'est peut-être ce qui achève ma volonté, ce plaisir que je devine dans son regard bleu, dans ses souffles, sans ses gémissements. Alors je cesse de penser, et me laisse devenir l'hôte de ces vagues d'amour obsessionnel, une fièvre maladive, une intensité incontrôlable. Je ne sais plus quels sont mes gestes ; ils ne font que répondre à des désirs momentanés. Je sens les ongles de la belle s'enfoncer dans ma peau et, sans réfléchir, vais assener un coup de rein plus brutal, uniquement pour en demander plus. Elle peut transformer mon dos en lambeaux, qu'importe. Autant que possible, je garde mes lèvres apposées aux siennes, n'hésitant pas à tout bonnement les mordiller lorsque l'envie m'en prends. Mais vient un moment où le rythme et ma respiration devenue anarchique ne me le permettent plus -me laissant bien obligé de laisser chaque gémissement de plaisir m'échapper. J'embrasse -je dévore- tout ce qui est à portée de ma bouche ; son cou, ses épaules, ses seins. Dénué de pensées, je me fiche de sa pudeur. Ma main libre -l'autre refusant catégorisquement de liébrer celle de la jeune femme- s'empare pleinement de son corps, saisissant un moment sa hanche, sa poitrine, son visage, et finalement sa cuisse que je relève jusqu'à ce qu'elle m'encercle complètement avec ses jambes, et n'hésite pas à me serrer autant qu'elle le veut. La courbe de son dos la colle toujours plus à moi. Sa peau brille, perlant de sueur. Lorsque je l'observe ainsi, complètement à ma merci, je ne manque pas de la trouver magnifique et de brûler d'envie de combler le vide entre ses lèvres soupirantes avec les miennes. Je m'efforce de faire durer ce moment autant que possible, comme s'il ne sera pas renouvelé avant longtemps. Pas de cette manière. Parfois mes mouvements se font plus brusques uniquement pour la déstabiliser, et l'empêcher d'atteindre cet orgasme qui la guette. Parce qu'elle est mienne, et qu'elle le restera aussi longtemps que je le veux. Parce que je ne veux pas que ceci prenne fin. Mais peu à peu, ses caresses et ses râles ont raison de moi. Ils m'envahissent, résonnent toujours plus fort dans ma tête ; projetés contre les parois de mon crâne, ils se brisent et éclatent en autant d'échos d'eux-même qui continuent de retentir près de mes oreilles. Ils me font complètement perdre l'esprit. J'attends que la frustration de Joanne soit intenable avant d'adopter un rythme aussi intense que soutenu qui la guide jusqu'à ce point de de non retour où elle s'abandonne. Et où, peu après, complètement envoûté par son échine brisée et tous ces membres m'entourant qui me serrent toujours plus contre elle, je la rejoins. Chaque battement de mon coeur est à la fois douloureux et délicieux lorsque mon corps tout entier cède face à une nouvelle vague de plaisir pur. J'ai envie de l'embrasser, de contenir ce long et bruyant gémissement qui s'extirpe hors de ma gorge, mais je suis à bout de souffle. Je me retrouve désarmé face à un orgasme qui m'emporte tout entier. L'instant passé, me laissant sous le coup de l'intensité, je souffle un « je t'aime » à l'oreille de Joanne. Je dépose un baiser juste au coin de ses lèvres. Mes muscles sont épuisés après l'effort, mais je ne bouge pas encore. C'est peu être étrange, mais j'aime toujours autant rester ainsi, en elle, les quelques minutes suivantes. Profiter de ce contact jusqu'à la dernière seconde.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(allez, on y est presque )
Joanne se trouvait à la limite d'une volupté qu'elle ne connaissait. Ce n'était pas encore le point de rupture, mais elle n'en était pas loin. Dans toute cette perte de contrôle, Jamie parvenait à lui faire tenir ce stade pendant une éternité, mesurant un peu plus ses gestes sans pour autant en perdre en intensité. Il mettait sa belle dans l'attente, laissant une frustration et une certaine impatience prendre totalement part d'elle-même. Leurs corps étaient liés de toute part, cherchant le moindre contact possible avec le partenaire, effleurant le maximum de peau humide et brillante de l'autre. Il cherchait à ce qu'ils ne fassent plus qu'un et ils avaient certainement réussi, à cet instant précis. Tojours sans prendre conscience de ses gestes, les ongles de Joanne étaent bien ancrés dans sa peau. Mais ses doigts se crispaient davantage, ce qui fit quelques griffures sur le dos du bel homme. Quand elle avait l'impression de sentir ses doigts glisser, elle recommençait à planter ses ongles, selon le degré d'intensité du plaisir qu'il lui donnait. Les lèvres de Jamie dégustaient avec énormément de fougue les parties qu'il savait sensibles de sa belle. Son cou, ses seins. Le contact de ces derniers la faisait encore plus gémir, jamais il ne s'y était acharné à ce point. Lorsqu'elle se sentait montée, qu'elle n'était pas si loin de cette phase ultime du plaisir, il la surprenait en lui donnant de plus vifs mouvements de rein, parfois plus brusques. Joanne était totalement à sa merci, juste à ce moment précis, un moment qui était normalement court et transitoire. Il pouvait décider de ce qu'elle allait faire ou non, il la possédait jusque dans ses pensées, à choisir quel serait le moment opportun pour enfin la laisser libérer cette vague de plaisir qui se contenait impatiemment en elle, créant des tumultes peu connues qu'elle ne contrôlait absolument plus. Vint enfin le moment tant attendu, et tous ses muscles se crispaient, se tendaient au point d'en être presque douloureux. Son dos était courbé, un peu plus que de coutume, alors que ses ongles tentaient de se satisfaire en se plantant avidement dans sa chair. Joanne n'en pouvait plus, laissant un long et fort son de plaisir s'échapper d'elle-même, ayant l'étrange sensation de laisser enfin échapper un lion qu'on laissait enfermé en cage. La totalité de son corps frémissait, alors que Jamie se laissait aussi emporter par cette passion peu commune, l'exprimant par un long râle que sa compagne appréciait particulièrement entendre. Une fois terminé, il lui prononça ces quelques mots d'amour, au milieu d'une respiration décadente, peinant à retrouver un rythme normal. Il semblait épuisé, dépassé par ce qu'il venait de se passer. Joanne gardait un moment les yeux fermés, dégageant des mèches de cheveux qui s'étaient collé ssur ses joues et son front à cause de la transpiration. Lentement, elle glissa ses doigts le long de son propre torse, comme si elle était dans une phase de transe, jusqu'à aller à son bas-ventre et sentir par le toucher qu'il était toujours bien elle. La belle blonde adorait cet instant là, de ne pas vouloir se délier après l'extase. Enfin, ses paupières s'ouvrirent pour regarder tendrement Jamie. Sa main s'était posée délicatement sur le dos de son compagnie, lui faisant ensuite des caresses du bout de ses doigts, contrastant totalement avec leurs ébats. Quelques minutes passèrent, restant ainsi, immobiles, avec seulement la main de Joanne qui parcourait doucement la peau humide de son homme. Alors que ce dernier comptait enfin se retirer, elle lui fit comprendre de rester encore un peu par un simple mouvement de rein et un long soupir. Une fois que leurs corps s'étaient détachés l'un de l'autre, Joanne l'incita à poser sa tête contre le haut de son torse, qu'il se repose contre elle. Il était certainement encore beaucoup trop épuisa pour résister à quoi que ce soit. Ses doigts massaient tendrement son cuir chevelu, son autre main n'avait toujours pas changé de place. La jeune femme profita de ce moment de calme pour retrouver une respiration régulière, bien que c'était difficile après un tel effort physique. Elle sentait la peau brûlante de son compagnon, jurait sentir son coeur battre sur sa poitrine. Sa bouche l'embrassa de temps en temps au front. Il fallait remarquer que cette moquette était particulièrement confortable. En y pensant, Joanne se mit à sourire, pensant à quel point la situation était peu conforme à ce que l'on avait l'habitude de croire ou de voir.
Quelle présence d'esprit j'ai eu lorsque j'ai fait installer de la moquette dans la salle de bains. Certes, ce n'est vraiment pas aussi confortable qu'un lit, quand même. Mais nos corps souffrent moins que si nous avons été sur une surface plus dure. Nous restons même là encore un temps. Je suppose que toutes ces minutes correspondent au temps nécessaire pour réunir de nouveaux nos pensées, retrouver nos esprits, un rythme cardiaque décent et une respiration moins haletante. Je ne suis pas aidé par les doigts de la belle venant effleurer nos intimités encore liées ; j'avoue l'embrasser pour masquer le léger frisson que me procure ce contact et le soupir allant de paire. Puis je pose mon front sur le sien, l'observant tendrement pendant que mon dos jouit de quelques caresses douces bien méritées. Mes doigts complètement engourdis et douloureux après ces longues minutes passées à serrer de toutes leurs forces la main de Joanne se détendent peu à peu et la libèrent enfin. Je dépose alors ma paume sur son visage, caressant sa joue du bout du pouce. Comme elle le désire, n'opposant pas la moindre résistance, je reste contre elle, en elle, quelques longues minutes supplémentaires. J'essaye, tant bien que mal, de remettre de l'ordre dans mon esprit. Mais pour le moment, tous les tiroirs de cette immense bibliothèque restent ouverts, tout verrous brisés, les dossiers et les feuilles blanches volant dans l'air de ce qu'il reste de la tempête qui a ravagé tout cet ordre. Au bout d'un moment, j'abandonne tout simplement cette idée. Je laisse cette anarchie demeurer dans mon crâne, supposant que la nuit fera son affaire. Nos corps finalement détachés l'un de l'autre, je demeure le pantin de la jeune femme et me laisse m'écrouler tout contre elle. L'oreille près de sa poitrine, j'écoute son coeur battre, les yeux fermés. Le passage de ses doigts dans mes cheveux m'apaise complètement. Je me laisse bercer par le passage régulier de sa main sur mon dos. Je souris lorsqu'elle m'embrasse sur le front -geste que j'ai plus l'habitude de faire qu'elle. « Excuse-moi si je t'ai fait mal par moments. » je murmure, légèrement honteux. Ce n'est pas maintenant que j'ai retrouvé sa confiance qu'il faudrait que je gâche tout en ayant été vraiment trop brusque. J'ai cette crainte constante d'un jour croiser son regard et d'y deviner de la peur à nouveau. Il n'y a pas pire éclat dans ses yeux que celui-là. Sur le moment, je ne sais pas pourquoi, mes pensées se tournent vers Edward. Sa libido bien assez populaire. C'est affreux de me dire que j'ai sûrement hérité cela de lui. Je me demande comment il se comporte, lui, dans l'intimité. Je me demande s'il est aussi brusque que j'ai pu l'être ce soir. Je pense que c'est aussi une chose qui m'effraie et me freine constamment, l'idée de lui être similaire sur ce point. N'ayant d'yeux que pour Joanne, je ne me vois absolument pas coincé dans le même cercle vicieux de dépravation que lui. Néanmoins, le moindre détail en commun avec lui suffit à me déplaire. « Est-ce que tu crois que je suis comme lui ? » je demande malgré moi, mes pensées oppressantes ayant absolument besoin d'être concrétisées par la parole pour me sembler moins lourdes à porter. Ce n'est sûrement pas une question assez claire, Joanne risque de ne rien y comprendre, mais je ne souhaite vraiment pas l'expliciter plus que cela. A vrai dire, lancer un tel sujet avec une femme que mon propre père n'a pas hésité à toucher sous mes yeux m'a finalement l'air d'être une bien mauvaise idée. D'ailleurs, je n'aurais pu du en parler. Je ne veux pas que cette idée soit contagieuse, prennent aussi place dans l'esprit de la jeune femme, et germe jusqu'à ce qu'elle aussi se dise que l'adage « tel ère, tel fils » doit avoir un écho dans bien des domaines. Et que l'intimité en fait partie. Je ne veux pas qu'elle pense à lui la prochaine fois que nous ferons l'amour, se demandant elle aussi si ces pulsions brusques qui m'envahissent lorsque j'abandonne tout contrôle ne me viennent pas de lui. L'image me révulse. Je me redresse soudainement, forçant un sourire. « Oublie ça. C'est idiot. » dis-je avant de voler un baiser à ses lèvres. Je me relève finalement et l'aide à faire de même. Puis je me pose devant la glace, de dos, et me tourne légèrement pour constater les dégâts causés par les ongles de Joanne. Quelques belles marques ainsi que des sillons rouges zèbrent ma peau. Une griffure, plus sévère que les autres, en travers d'une de mes omoplates, saigne à peine. Je plaisante, avec un léger rire ; « J'appelle ça marquer son territoire en bonne et due forme. » Ma peau est brillante, recouverte de sueur. Même mes cheveux sont gorgés d'humidité. « Maintenant, on peut espérer prendre un bain tranquillement. » j'ajoute, toujours amusé.
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Il saurait qu'elle lui mentirait si elle disait qu'elle n'avait ressenti aucune douleur durant leurs ébats. Elle n'allait pas non plus le lui dire pour l'apaiser. S'il s'excusait, c'est qu'il savait d'une manière ou d'une autre le ressenti de sa belle. D'un ton apaisé et rassurant, elle chuchota. "Ce n'est rien. Comparé à tout le reste, ce n'est rien du tout." Comparé à l'amour partagé, à la passion dévorée, au plaisir qu'il lui avait transmis. C'était ses mots à lui, sa façon de lui dire à quel point il l'aimait. Aucun dictionnaire ne trouverait un mot conforme à cette amour maladif et obsessionnel. C'était unique de savoir être aimé de cette façon, avoir la chance d'être l'élue de son coeur. "Il n'y a rien à pardonner." ajouta-t-elle encore plus doucement. Jamie faisait bien allusion à la fois où tout avait dégénéré, où sa colère avait blessé sa compagne. Joanne n'avait plus peur de lui, elle ne pensait que très peu à ce moment là. Il avait certainement peur de la blesser à nouveau, autant physiquement que psychiquement. Mais il n'en était rien. Elle sentait que quelque chose le travaillait, qu'il cherchait un certain réconfort en restant contre elle, à profiter de ses caresses aussi longuement. La jeune femme avait une vague idée de ce dont il s'agissait, mais ne voulait pas aborder le sujet. S'il avait besoin d'en parler, il le ferait, et elle serait là pour l'écouter et le soutenir comme elle le pouvait. Elle retrouvait peu à peu un rythme respiratoire normal, faisant toujours les mêmes gestes avec ses doigts fins. Elle ne se laissait jamais d'effleurer sa peau chaude, de caresser ses mèches de cheveux, d'autant plus depuis qu'elle avait compris à quel point il appréciait ces signes d'affection. Finalement, ses pensées finirent par parler d'elle-même. Il craignait tellement ressembler à son père, essayant d'être différent de lui dans les moindre détails. Que rien ne laisse supposer qu'ils soient du même sang. Avant qu'elle ne puisse articuler quoi que ce soit -elle ne savait pas par où commencer-, il lui dit d'ignorer ce qu'il venait de demander. Joanne s'inquiétait beaucoup pour lui, elle s'inquiétait de l'influence qu'aurait la seule présence de son père dans les parages. Ce qu'il comptait discuter avec lui, ce qu'il comptait lui demander. Elle assimilait cet homme au diable, facilement. La perversité dans toute sa splendeur, du peu qu'elle savait de lui. Il l'embrassa vivement avant de se relever, aidant ensuite sa compagne à en faire de même. Ce fut d'un air véritablement désolé que Joanne contempla les marques qu'elle avait pu produire dans son dos. L'une des griffures qu'elle avait fait avec ses propres ongles s'était même mise à saignoter légèrement. Jamie en semblait être assez satisfait, elle se demandait ce qui pouvait lui plaire d'avoir des griffures pareilles. "Je suis vraiment désolée Jamie, je..." Elle traçait du bout de ses doigts quelques unes de ces marques. "Ce n'était pas intentionnel, je... je ne savais plus ce que je faisais." Un brin de panique se fit deviner dans ses iris bleus. Elle l'embrassa au niveau du haut de son bras, souriant ensuite à son propos. "En es-tu si sûr que ça ?" répliqua-t-elle, à la fois malicieuse et complètement gênée se remémorant qu'elle était encore complètement nue. Rapidement, elle retourna dans la baignoire, et, trouvant que l'eau s'était un petit peu rafraîchie, activa le robinet afin d'y déverser de l'eau chaude. Jamie s'installa derrière elle, comme à leur habitude, et elle s'adossa contre lui. La belle blonde se mit à jouer et caresser l'une des mains de son compagnon, songeuse. Tout en regardant les doigts de son homme, elle dit. "Tu n'as rien comme lui." Elle se redressa et se retourna légèrement pour être face à lui. "C'est un homme à femmes, prêt à ignorer n'importe quel principe pour avoir celle qu'il veut dans son lit. Tournant absolument tout à son intérêt." Elle lui sourit tendrement. "Toi, tu es un homme qui est excessivement amoureux d'une femme, et elle ne sait pas si elle le lui rend tout aussi bien. Tu te dis égoïste, alors que tu ne fais que passer mon bonheur et mon bien-être en premier." Elle vint lui caresser la joue, ne quittant pas son regard vert. "Tu as tellement peur de lui ressembler que tu veux analyser le moindre détail, et faire son parfait opposé." Joanne marqua une courte pause, arrêtant l'eau. "Reste toi-même, et tu verras que tu n'es absolument pas comme lui." Ses lèvres vinrent l'embrasser délicatement, se doutant un peu qu'il n'accepterait pas tout ce qu'elle venait de dire, ce qui l'attristait un peu. Mais elle s'efforçait de rester optimiste, tout en disant très honnêtement ce qu'elle pensait. "Il ne fera pas partie de notre vie, mon amour. Il ne fera pas parti de notre famille.".
J'ai bien du mal à retenir mes rires en voyant la moue désolée de Joanne lorsqu'elle aperçoit son œuvre dans le miroir. Son regard paniqué, ses lèvres tentant de trouver de quelle manière se justifier. Ma peau rougie est légèrement sensible ; le passage des doigts de la jeune femme effleurant quelques unes des marques sur mon dos me fait un peu grimacer. Ce n'est vraiment pas grand-chose, quoi que cela soit impression sur le moment, lorsque les traces sont fraîches. D'ici quelques minutes, elles auront disparu. Demain, il ne restera que cette petite coupure sur mon omoplate. L'idée d'être parvenu à ce point à faire perdre ses moyens à Joanne est assez plaisante – je pense que mon petit sourire en coin le montre bien assez. Alors qu'elle bafouille, je demande ; « Et est-ce que ça avait l'air de me déplaire ? » Certainement pas. J'étais bien le premier à réclamer ceci, à ne pas hésiter à augmenter l'intensité de l'acte uniquement pour sentir ses ongles dans ma chair. Un type de douleur mêlé de plaisir que je ne m'explique pas -et je ne pense pas que cela fasse de moi un grand masochiste. Je dirais plutôt que j'apprécie cette traduction de toutes les sensations qui traversent la jeune femme. Cette manière de décharger sur ma peau le trop plein d'émotions. Je suggère ensuite que nous retournions dans le bain. L'eau doit être un peu plus tiède, mais cela ne peut que faire du bien à mon épiderme encore chaud et couvert de sueur. Je ne tarde pas à rejoindre Joanne dans la baignoire, retrouvant ma place initiale derrière elle. Néanmoins, je laisse mes bras posés sur le rebord du bain, mes coudes pliés laissant mes mains frôler la surface de l'eau, ma tête légèrement basculée en arrière. J'essaye vraiment d'enterrer toute forme de pensée liée à mon père. Mais je suppose que, tant qu'il sera dans les parages, sa présence suffira à m'obséder. Je ferme les yeux, ne souhaitant me concentrer que sur les doigts de la jeune femme jouant avec les miens, mon autre main venant de temps en temps caresser le haut de son bras. Lorsqu'elle prend la parole, ma gorge se serre instantanément. Je redresse ma tête et rouvre les yeux, posant mon regard sur elle -lui demandant presque de se taire, de ne pas aborder ce sujet qui est une véritable torture de tous les jours pour moi. Je lui souris tristement, l'écoutant tenter de me faire voir tout ce qui me différencie de ce qui m'a servi de figure paternelle. Je ne me risquerai pas à dire qu'il n'a aucune influence sur moi, qu'il n'est pas capable de me manipuler comme n'importe qui. Je connais tous ses jeux, ses stratagèmes, et le plus souvent je ne tombe pas dans ses pièges. Mais il sait toujours comment arriver à ses fins, persuadé de me connaître par coeur. J'ai constamment peur d'un jour tomber dans ses griffes et finir de nouveau prisonnier. Il n'y aurait rien de pire. Joanne a raison ; ma peur de lui ressembler est une réelle obsession, elle ne me quitte jamais et me pousse à faire toujours le parfait contraire de ce que je pense qu'il ferait. Parce que j'ai le sentiment que si je n'y réfléchis pas constamment, son éducation prendra le dessus. Que, de nature, je lui ressemble beaucoup trop. « J'aimerais vraiment en être aussi sûr que toi. » je murmure alors que la jeune femme m'assure du contraire. Je prolonge tendrement son baiser, y trouvant un peu de réconfort. Ma main se pose sur sa joue et mon visage reste près du sien tendant qu'elle m'assure de cet homme, ce cauchemar, ne fera pas partie de notre vie. Plus encore. « De notre famille ? » je répète avec un large sourire. Mon regard se plonge complètement dans le sien. J'espère de tout coeur que cela signifie qu'elle a retrouvé son optimisme à ce sujet. Le mien est intact. Plus vif que jamais. Je ne pensais pas que je pourrais être un jour aussi ravi à l'idée de fonder une famille. Et pourtant, l'autre soir, j'en ai rêvé -moi qui ne rêve jamais. J'ai rêvé de sa silhouette cambrée et de son ventre arrondi, attendant notre enfant. Heureuse. « Ca sonne si bien quand tu le dis. » dis-je dans un souffle, posant mon front contre le sien pendant que mon autre bras vient encercler sa silhouette et la serrer contre moi. « Dis-le encore. » je réclame avant de l'embrasser tendrement.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Au final, Joanne ne connaissait pas plus le père de son compagnon que ça. Enfin, elle résumait son caractère à ce qu'elle avait vu lorsqu'ils étaient à Londres, de la manière dont en parle Jamie et de sa présence un peu plus tôt. Elle ne voyait rien de bon en lui, si ce n'est d'avoir aider un concevoir un fils qui était parfait aux yeux de la jeune femme, et c'était Jamie. Mis à part cela, rien ne le mettait en valeur. Pas même son assurance, ni la taille de son porte-monnaie. Tout la dégoûter, une répulsion quasi maladive, qui en allait à serrer ses tripes et son estomac, à nécroser son coeur et ses poumons déjà si bien fragiles. Edward Keynes était une pourriture de la première espèce, rien de sa vie ne donnait envie à la belle. Il pensait pouvoir mettre la compagne de son propre fils dans son lit, il n'y était toujours pas parvenu. Comme elle pouvait s'y attendre, Jamie doutait de tout ce qu'elle venait de dire. Ca se voyait, sur son visage, dans la lueur de ses yeux. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il fallait faire pour le convaincre, pour lui assurer qu'il n'avait rien à voir que son père. Elle ignorait quelles preuves matérielles, quels faits, explicites et concrets, permettraient d'appuyer ses arguments. Jamie ne parlait de lui qu'en extrême nécessité, il voulait certainement épargner sa belle de sa vie antérieure, de ses soucis, et du poids de son père. Il exprima son doute, retrouvant ensuite de la consolation dans le baiser qu'elle était en train de lui donner. Et il reprit les quelques mots qu'elle avait prononcé instantanément, sans réfléchir. Ce fut seulement lorsqu'il ne fit que la répéter qu'elle comprit toute la signification de ces quelques mots. Elle restait silencieuse un moment, à la fois perturbée par ce qu'elle venait de dire et par la satisfaction et l'espoir qui se lisait dans le regard de son compagnon. Il y a quelques semaines de cela, il était totalement réfractaire d'être père un jour, de transmettre ses gènes qu'il pensait malades et d'assurer une descendance à la famille d'Edward. Il ne se voyait pas avoir d'enfants, ne pas être un paternel exemplaire. Et là, son visage s'était illuminé en entendant ces quelques mots. Jamie colla son front contre le sien, avouant qu'il aimait lorsqu'elle disait ceci, réclamant même qu'elle se répète après qu'il ait fini de l'embrasser. Une fois que leurs lèvres s'étaient détachées, son regard envieux n'attendait que ça. Qu'elle sorte à nouveau de sa bouche. Elle avait un beau sourire, quoi qu'un peu triste. "Notre famille." dit-elle tout bas. Joanne n'était pas encore totalement remise de son avortement, avec aussi comme plus vieux souvenirs sa fausse-couche. Il était normal qu'elle appréhendait, qu'elle désespérait un peu. Ses yeux se baissaient pendant quelques secondes, n'osant pas soutenir son regard pendant un instant. "C'est ce que je voudrais." dit-elle, fragilement. Elle haussa ses épaules, affichant un rire triste. "Mais entre vouloir et pouvoir, il y a souvent tout un monde, pas vrai ?" Il restait de l'espoir, oui, mais qu'un brin. Un fil fragile. Un troisième événement de ce type, que ce soit l'un, ou l'autre, ou pire, enfanter un mort-né, lui serait fatal. Ce serait pour elle un message d'un Dieu, si l'on était croyant, ou la simple fatalité, pour les plus pessimistes d'entre nous, qui lui dirait qu'elle n'était clairement pas prédestinée pour être mère. Elle se ressassait tout ceci constamment, n'osant guère imaginer un nouvel échec. Il y en aurait beaucoup qui disait que c'était prématuré de parler de ceci alors que leur couple renaissait encore. Il fallait peut-être attendre des mois, des années, avant d'espérer voir la jeune femme enceinte d'un bébé en bonne santé, et de voir son ventre s'arrondir au fil du temps. "J'adorerais tellement être celle qui portera tes enfants." dit-elle, perdue dans ses pensées. Oui, elle avait utilisé le pluriel parce que dans son idéal, il y en aurait plusieurs. Elle assimilait très rapidement enfant unique avec enfant roi, et elle ne voulait pas d'un bambin qui allait devenir capricieux et qui imposerait sa volonté partout. Au moins deux. Joanne cherchait son réconfort vers lui, lui qui débordait d'optimisme et d'espoir, alors qu'elle était plutôt dans la pente inverse. Cela dit, en connaissant ses mésaventures, on ne pouvait pas le lui reprocher, loin de là. "Tu penses qu'on en aura, un jour ? Des enfants..." lui demanda-t-elle en le regardant avec des yeux qui s'étaient légèrement bordés de larmes. Le sujet était sensible et lui tenait énormément à coeur.
Ma main, toujours posée sur sa joue, la caresse tendrement. Mon regard ne quitte pas le sien, tendre et souriant. A l'expression sur son visage, je devine finalement Joanne toujours triste à ce sujet. Son désir contrarié d'être mère un jour. Ce qui est normal. Et je serais bien mal placé pour exiger d'elle de cesser de se morfondre. Moi qui débarque de nulle part avec ce soudain enthousiasme à l'idée d'être père après des années passées à rejeter cette idée en bloc, n'ayant pas hésité à faire comprendre à la jeune femme qu'il y avait très peu de chances qu'elle fonde une famille en restant avec moi, il y a quelques mois. Ce fut assez radical, la manière dont l'annonce de son avortement m'avait remis les idées en place. M'avait rappelé à mon souhait premier d'avoir un jour ma propre famille, mais que j'avais enterré au plus profond de moi, sous une montagne de dégoût pour mon nom, mon sang. Mes peurs n'ont pas disparu ce jour, loin de là. Je les tais du mieux que je peux. Je veux être optimiste, et voir Joanne comme une seconde chance. Elle sera une mère formidable, et elle saura inverser la tendance, empêcher toute maladie de se manifester. Elle saura m'apprendre à être un bon père, elle m'aidera à ne pas faire subir à un enfant toutes les erreurs qu'ont fait consciemment mes propres parents. Tout ira bien. Tout ira forcément bien. Il est vrai que je ne veux pas penser à sa maladie et je l'occulte autant que possible. Je ne veux pas penser aux risques pour elle, ni pour l'enfant. Je ne veux pas laisser tout ceci écraser mon propre espoir, déjà assez fragile -plus qu'il n'en a l'air. L'idée qu'elle puisse mourir m'est insupportable. Non seulement dans ce cas de figure, mais de manière générale. Je sais que, sans elle, il n'y aura plus rien de bon à tirer de moi. Alors je préfère penser à notre future famille. Joanne répète ces mots. Mon sourire s'agrandit légèrement. Elle baisse un instant le regard. Alors je resserre mon étreinte. Mes doigts glissent entre ses cheveux, régulièrement. « Ne dis pas des choses pareilles… » dis-je en la sentant retomber dans ses appréhensions. L'idée d'être tout bonnement incapable d'enfanter un jour. Je l'approche un peu plus de moi et viens caler sa tête contre mon épaule, avant de déposer un baiser sur son front. Je l'écoute formuler son souhait de porter mes enfants. « Les nôtres. » je corrige immédiatement. C'est un détail qui a son importance pour moi. C'est le détail qui fait toute la différence, à vrai dire. « Nos enfants. » je répète, ne manquant pas de garder le pluriel de ses paroles d'origine. Pensant également qu'en avoir plusieurs serait la plus plaisante des options. Néanmoins, au vu de la santé de la jeune femme, en avoir un seul en pleine santé sera déjà une belle victoire dont nous pourrons nous féliciter. Je n'en demanderais pas plus. Je caresse toujours doucement ses cheveux, silencieux, ne voulant pas perturber le fil des pensées de Joanne. Seulement être là, la soutenir, la rassurer autant que possible. Elle demande si nous aurons des enfants. Je baisse mon regard vers elle, et devine des larmes bordant ses yeux. Je fronce les sourcils, ne souhaitant pas la mettre dans cet état en abordant ce sujet -bien que ce soit inévitable. Je passe mon pouce sur sa joue, la serre toujours plus dans mes bras. « Allons… Ne pleure pas, mon ange. » je murmure en déposant un nouveau baiser sur son front, la berçant très légèrement. « Bien sûr qu'on en aura. » dis-je, assez déterminé. D'une manière ou d'une autre, qu'importe le moyen. Doucement, je relève son joli visage vers le mien. Si je le pouvais, je le lui promettrais. Et j'aimerais tant le lui promettre ; ainsi, elle n'aurait plus de doutes à avoir. Mais c'est impossible. Je capture tendrement ses lèvres, y déposant un long, doux baiser. Je me fiche bien qu'il soit trop tôt pour en parler. Je sais déjà avec une certitude que je n'explique pas que Joanne est la femme de ma vie, que j'aurais cette famille avec elle, que je vieillirai avec elle. Alors il n'est pas trop tôt pour l'évoquer. « Je vous aime tellement, Miss Prescott. » je murmure tout bas, au bord de ses lèvres. Je lui souris doucement, et la garde ainsi dans mes bras quelques minutes. Lorsque l'eau se fait plus froide, je lui propose de s'asseoir dos à moi, pour m'occuper d'elle. Qu'elle se détende. Je prends le pommeau de douche posé là et lance un jet d'eau assez doux, pas trop chaud. Je fais délicatement basculer en arrière la tête de la jeune femme et, gardant une main au sommet de son front afin que l'eau ne coule pas sur son visage, je mouille ses cheveux. Ensuite, je prends une noisette de shampoing que j'applique sur sa chevelure ; lorsque la mousse est assez prise, j'effectue de longs massages sur son crâne, caressant fermement la base de sa nuque, derrière ses oreilles, le sommet de son crâne. Enfin, je rince avec la même application, poursuivant les massages sur son cuir chevelu. Je dépose un peu de gel douche entre ses mains, ainsi que dans les miennes ; ainsi, elle peut savonner son corps, pendant que je masse longuement son dos.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
La tendresse de Jamie était inégalable, du moins, aux yeux de la jeune femme. La manière dont il la prenait dans ses bras, dont il glissait ses doigts le long de ses cheveux blonds, dont il l'embrassait affectueusement sur le front. Des gestes qui cicatrisaient bien des maux. La jeune femme gardait sa tête posée sur son épaule, fermant les yeux afin de ne profiter uniquement de son toucher, et du ton de sa voix. Elle bougea légèrement, afin de bien se caler contre lui. Joanne fut particulièrement touchée du fait qu'il la corrige. Leurs enfants. A ses mots, elle rouvrit lentement les yeux, songeuse. "Nos enfants." répéta-t-elle à voix basse. Au fond, cela restait une pensée plaisante, que de remplir cette immense maison de cris de gamins courant après le chien. Elle était sûre que son compagnon ferait un excellent père. Quelque chose lui disait que c'était la seule chose qui lui manquait dans sa vie. Rentrer à la maison, et prendre ses enfants dans ses bras. Jamie avait remarqué les premiers sanglots de sa belle, n'hésitant pas à renouveler ou intensifier ses actes de tendresse. Il était si certain que tout ceci allait se passer, il en était sûr. D'un geste de la main, il fit en sorte que Joanne redresse un peu son visage, et elle se noyait dans ses yeux verts, plus amoureux et plus doux que jamais. Cela était apaisant pour elle. Il prit ensuite délicatement ses lèvres, qu'il caressait longuement. "Je vous aime aussi, Mr. Keynes." répondit-elle en utilisant presque automatiquement le vouvoiement, d'une voix douce. Elle lui sourit légèrement, retrouvant du réconfort dans chacune de ses caresses, chacune de ses paroles. Puis elle profita de son étreinte, elle aurait pu s'endormir ainsi. Mais il lui suggéra qu'elle s'installe dos à lui. Perplexe, la jeune femme s’exécuta sans dire mot, se demandant ce qu'il avait en tête. Il avait mouillé ses cheveux, et une fois que le shampoing avait bien moussé, il prit le temps de lui masser le cuir chevelu - chose qu'elle adorait. Jamie continuait par des massages dans son dos. Et ses mains étaient parfaites, chacun de ses gestes était agréable, ferme mais délicats. Il maîtrisait à la perfection, ayant un don certain pour de telles effleurages. Joanne s'était rapidement savonnée l'avant de son corps, et avait replié ses genoux et les avaient entourés de ses bras, la tête penchée en avant. Elle voulait simplement savourer pleinement ce qu'il était en train de lui faire. "Je pense que je te demanderai assez souvent que tu me fasses des massages, maintenant que je sais que tu les fais divinement bien." dit-elle souriante, son visage enfoui entre ses bras. De longues minutes passèrent, jusqu'à ce qu'elle sente à nouveau l'eau s'écouler sur elle afin de la rincer. Joanne se retourna à nouveau, entoura la nuque de son compagnon de ses bras. Elle l'embrassa tendrement à plusieurs reprises en guise de remerciements. Son visage restait collé au sien. Une pensée lui traversa l'esprit, lui faisant mordiller la lèvre inférieure et laissa échapper un rire. Elle lui dit à voix basse. "Il va falloir que nous en fassions, des bains, si nous espérons un jour remplir cette maison de bambins." Elle dissimula son visage en nichant sa tête au niveau de son cou, perturbée d'avoir de telles pensées. Sans penser aux contraintes ou à quoi que ce soit de négatif. Prenant à son tour un peu de gel douche dans ses mains, elle lui savonna délicatement le torse, puis se colla à lui afin de passer ses bras et faire de même avec son dos. "Nous devrions peut-être nous coucher." souffla-t-elle. Joanne était exténuée, ce fut une journée mouvementée, mais qui se terminait merveilleusement bien. "Nous pourrions faire la grasse matinée, lézarder dans le lit, bruncher si le coeur nous en dit....et peut-être dormir encore ensuite..." Parce qu'elle ne pensait plus qu'à cela. Elle lâcha un rire. " Ca nous ferait entrer dans une phase d'hibernation." Et cette idée lui plaisait assez. Ils passèrent encore quelques minutes dans le bain, jusqu'à ce qu'elle commence par avoir froid. Après être sortie et séchée, elle enfila rapidement un tee-shirt et une culotte, qui feront largement office de pyjama pour la nuit, se sentant à bout de force même pour faire un détour dans le dressing.
Mes mains s'appliquent énormément dans chaque mouvement que j'effectue sur son dos. Mes doigts effectuent des pressions à la fois fermes et délicates, passant doucement sur ses muscles noués, longeant sa colonne vertébrale jusqu'en haut de sa nuque, n'oubliant pas ses épaules, ses reins. Petit à petit, je sens Joanne se détendre complètement, la tête dans ses bras. Je souris en coin, plutôt satisfait que le massage lui plaise et qu'elle en profite autant. Elle me dit qu'après avoir expérimenté ceci, elle n'hésitera pas à me demander d'autres massages à l'avenir. Je ris doucement ;« Pas de problème, je suis à ton service. » Je poursuis ainsi quelques minutes, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien d'autre à palper que son dos parfaitement détendu. Je récupère alors le pommeau de douche et passe un filet d'eau très doux sur sa peau afin de la rincer. Cela fait, elle se tourne pour me faire face à nouveau. Mes mains se posent sur son visage alors qu'elle m'embrasse, n'hésitant pas à prolonger chaque baiser, tendrement, tout ceci se déroulant avec une douceur contrastant tant et si bien avec nos ébats, un peu plus tôt, que je ne peux pas m'empêcher de sourire, plutôt amusé par notre capacité à passer d'un extrême à l'autre en quelques secondes. Quelqu'un d'extérieur nous trouverait impossibles à suivre, à n'en pas douter. Je souris d'autant plus à sa remarque suivante, appréciant d'autant plus de la voir si malicieuse à ce sujet, oubliant les larmes qui menaçaient de s'écouler quelques minutes plus tôt. « On remet ça demain, alors ? » je réponds en caressant ses cheveux, embrassant sur la joue sa tête enfouie au creux de mon cou. Joanne ne manque pas de me savonner à mon tour. J'ai beau essayer de ne pas la regarder avec autant de tendresse que tout l'application qu'elle y met m'inspire, afin de ne pas la mettre mal à l'aise, mais rien n'y fait. Mon regard ne se détache pas d'elle. Une fois rincé, la jeune femme propose d'aller se coucher. J'acquiesce d'un signe de tête. « Tu as l'air épuisée. » Je suis moi même assez fatigué pour m'endormir à la seconde même où ma tête se posera sur l'oreiller. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Fort tard, je suppose, voyant la nuit complètement noire au dehors. Joanne évoque une grasse matinée et une journée de lézardage qui me semble tout à fait convenir à mon souhait de passer c dimanche complètement coupé du monde, uniquement en tête-à-tête -avec la couette. Mon rire se joint au sien. « C'est un très bon programme, vendu. » dis-je en volant un léger baiser à ses lèvres. Une poignée de minutes après, elle sort du bain, et je ne tarde pas à faire de même. J'attrape le pantalon de pyjama qui se trouve toujours là après m'être rapidement séché. Quand je me tourne, la jeune femme s'est déjà glissée sous la couette, exténuée. J'ôte le bouchon du bain afin que l'eau s'écoule, range rapidement les serviettes et n'oublie pas mes deux cachets quotidiens. Je ne me souviens même plus si je les avait déjà pris avant de partir au cocktail ou non. Tant pis, je suppose que cela ne me tuera pas dans mon sommeil. Au pire, celui-ci sera vraiment très profond. Je me rends finalement dans la chambre et rejoins Joanne dans le lit. « A la réflexion, je sais ce que deviendra l'ancien atelier. » dis-je avec un sourire malicieux en me glissant sous la couverture. Même si j'ai très largement le temps avant d'en faire une troisième chambre. Comme à mon habitude, j'entoure Joanne avec l'un de mes bras, et la blottit contre moi. C'est un geste devenu répétitif, mais que j'aime toujours autant. Cette manière qu'elle a de bien se caler avant de fermer les yeux, attendant le baiser sur le front qu'elle sait pertinemment qu'elle aura avant que je n'éteigne les lumières. Alors je l'embrasse. J'appuie sur l'interrupteur près de la tête de lit, nous plongeant dans l'obscurité. « Bonne nuit, mon ange. » je murmure avant de fermer les yeux à mon tour, et m'endormir en une poignée de secondes.