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 Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4

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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyDim 24 Jan 2021 - 16:15

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Apparemment les jours avant notre mariage on doit être super stressé, courir partout mais être heureux déborder d’amour, de niaiserie et de toutes ces conneries. Et si moi, au final, je m’en fiche un peu, est-ce que je passe pour le dernier des connards ? Je laisse Sofia s’occuper de tout, c’est elle qui court partout et qui s’inquiète des moindres détails. Que les fleurs soient des roses ou des tulipes, moi je m’en fiche complètement. Et je vous parle même pas du plan de table. En fait, plus le jour avance, plus je me rends compte qu’au final je me fiche pas mal de tout. Et ça, c’est normal ? Je regrette pas ma demande. Enfin pas vraiment. Si je lui ai demandé sa main c’est sûrement parce que j’en ai envie. Mais pourtant je n’attends pas ce jour avec impatience. Pourtant dans les films tout le monde vit d’amour et d’eau fraîche avant le mariage. Mais pas moi. Au lieu d’accompagner ma fiancée chez le traiteur pour régler les derniers détails du repas moi je suis resté chez nous pour 1) bosser sur ma thèse et 2) jouer à The Witcher 2. Un programme bien plus intéressant que manger pour la centième fois un gâteau à peine différent de celui qu’on nous a présenté la dernière fois. Pourtant j’adore manger. Mais je préfère étudier, ou jouer. Au plus grand désarroi de ma future femme. Il y a mes parents qui arrêtent pas de m’appeler, sûrement pour me parler encore une fois du mariage. Pour me poser des questions qui risquent, de m’énerver, je le sais. Parce que bizarrement, tout ce qui touche au mariage, moi, ça m’énerve. Je pense surtout que tout le monde se prend bien trop la tête pour ce truc-là. Pourquoi ne pas faire simplement une cérémonie intime avec la famille proche et les meilleurs amis ? Moi c’est ce que je ferais. Sauf qu’elle veut une grande fête, inviter du monde, porter la grande robe blanche et tous ces trucs-là. Mais moi je m’en fous au fond. Le plus important c’est l’engagement, pas tout ce qu’il y a autour. On est pas pareils Sofia et moi. Elle est peut-être un peu trop superficielle pour moi. Je suis simple. Je me prends pas la tête et mon dieu, qu’est-ce qu’elle réfléchit ou analyse trop dès que ça concerne ce foutu mariage. On devrait y aller au feeling, voir comment les choses vont se dérouler. C’est ce que je lui ai dit une fois, et mon dieu, elle n’a pas apprécié. Qu’est-ce qu’elle aime de toute façon ? Elle n’aime pas me voir la tête dans mes bouquins des heures et des heures, elle n’aime pas me voir sur l’ordinateur, ni sur la PlayStation. Pourquoi est-ce que je me marie avec elle, déjà ? Parce qu’au fond, je dois l’aimer encore. Alors j’ai envie de sauver notre couple parce qu’au début, c’était pas comme ça. Au début on était bien tous les deux. Elle m’acceptait tel que j’étais et ne me critiquait pas tout le temps. Le bon vieux temps, quoi.

En pleine lecture d’un article sorti récemment sur l’accouplement des dinosaures – si si – et je vous assure que c’est même super intéressant. C’est quelque chose d’encore assez mal connu chez les paléontologues, en même temps assez difficile de découvrir la sexualité des dinosaures avec comme simple support des fossiles. J’aurais aimé en savoir plus mais quelqu’un sonne à la porte et m’interromps en pleine lecture. Je me demande sérieusement pendant deux minutes si je ne vais pas laisser cette personne à la porte, et on ne peut pas m’en vouloir parce que je suis en train de faire des recherches pour ma thèse. Mais on sonne une deuxième fois et c’est tout en soupirant que je me lève pour finalement, ouvrir la porte. Et c’est comme un fantôme du passé qui se trouve sur mon pallier. Birdie. Ma meilleure amie. Enfin, est-ce que je peux encore l’appeler comme ça ? Au final, elle est partie, du jour au lendemain il y a deux ans. Sans aucune explication. M’envoyant simplement quelques messages de temps en temps – trop aimable. – Mais Birdie est là, à quelques mètres de moi et je lui fais face depuis sûrement maintenant vingt secondes et je n’ai toujours pas décroché un mot. Sûrement sous le choc ? Parce que je ne savais pas qu’elle était de retour à Brisbane. Me voilà vexé, en colère, contre cette personne qui était sûrement la plus importante pour moi. De loin, même. D’un geste rapide, je remonte mes lunettes et je pense qu’il serait temps que je brise ce silence qui commence à devenir gênant, alors je me lance. « Depuis quand cette porte peut me faire retourner dans le passé ? » L’humour, l’ironie, le cynisme, toujours l’option que je choisis. Moi, en deux ans, je n’ai pas changé. En deux ans je suis toujours resté le même. Moi, je ne serais jamais partie du jour au lendemain sans un mot pour Birdie. « Depuis tout ce temps j’avais un machine à remonter le temps chez moi et j'le savais pas ? » Encore une fois. Bonjour Birdie, tu vas comment depuis le temps ? Non ne t’en fais pas je ne t’en veux pas du tout ! Peut-être que c’est ce que j’aurais dû lui dire, mais c’est pas la vérité.

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@Birdie Cadburry le d-r-a-m-a Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 1484806105


Dernière édition par Will Dunham le Mer 27 Jan 2021 - 18:29, édité 1 fois
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyDim 24 Jan 2021 - 23:14


Birdie n’est pas du genre à revenir la queue entre les jambes. Quand elle disparait, ses proches savent qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Cependant, quand ils n’ont pas de nouvelles pendant plus d’un mois, on peut considérer que la date standard de la jeune femme est dépassée et que l’on peut commencer à caresser l’idée même de lui envoyer un petit message. Autant dire que quand les mois se cumulent en année et qu’elles arrivent à un nombre de vingt–quatre (environ), soit deux ans quasiment, l’idée du message est devenue concrète. Ledit message qui s’est retrouvé envoyé, réceptionné, lu mais sans retour aucun. Pas de réponse, un silence radio bruyant, des ondes d’un côté et quelqu’un qui essaie de replacer la ligne au bon endroit de l’autre. Une incompréhension totale, mais Birdie en a jugé nécessaire. De cette coupure, de cette parenthèse qui a duré, sans jamais qu’elle n’est songée à l’arrêter. Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle serait toujours à Melbourne à l’heure actuelle. Elle profiterait encore des concerts du groupe d’Asher, elle participerait jusqu’à épuisement à leurs afters parties et elle s’enjaillerait tout en tentant de panser ses blessures. On peut dire qu’elle ne les a pas vraiment guéries, ses blessures. Elles sont colmatées de façon brinquebalant, comme du scotch qu’on met face à un trou béant dans le mur pour l’empêcher de s’écrouler. Ridicule, improbable mais la volonté a le mérite d’être là. La petite blonde s’est littéralement enfuie de Brisbane, Asher ayant été la parfaite occasion pour sauter dans le premier train et s’empresser d’aller à l’autre bout de la région. Il n’y a que Malachi qui a eu le droit à un traitement faveur – qui ne l’a pas vraiment été. Etant à Sydney, Birdie a pu aller le voir en faisant comme si tout allait bien, comme si rien n’a bougé et que sa vie, son mental, son esprit ne partait pas en vrille. Birdie est une sacrée bonne comédienne, surtout quand elle met du cœur à l’ouvrage.

Mais elle a reçu un sms de Will. Un sms qui lui a foutu un coup de massue, une douche froide et l’impression qu’on la passait sous un rouleau compresseur. Elle savait qu’il y avait déjà le mariage prévu de Malachi et Sienna, chose qu’elle a encore énormément de mal à accepter. Mais Will et Sofia, c’est encore autre chose. Il faut croire que Birdie est condamnée à ne pas apprécier ses choix amoureux de ses amis les plus proches – même si au lieu d’une jolie invitation ou même Will qui le lui dit en face, c’est un sms qu’elle considère comme froid et glaçant, un pack de glaçons qu’on lui jette à la figure pour la peine infligée. Elle a retourné la question, le problème, le dilemme mille et une fois. Elle a même passé une nuit entière à peser le pour et le contre, sous les grincements d’Asher qui a fini par se joindre à sa réflexion – plus pour qu’elle finisse par s’endormir pour qu’elle arrête de s’agiter dans le lit qu’autre chose, Birdie en est persuadée. Ils sont tombés d’accord que la Cadburn se devait d’y aller. Que si elle ne rentrait pas à Brisbane pour honorer le mariage de son meilleur ami, elle pouvait sûrement tirer une croix définitive sur son amitié. Quelque chose qui la terrifie et qui lui a presque foutu les larmes aux yeux si elle n’avait pas plongé sa tête face à l’oreiller pour éviter une telle perte d’eau.

Alors voilà pourquoi elle se retrouve devant chez Will et sa future femme. La porte qui la sépare de lui, la porte qu’elle va frapper pour venir tout chambouler après deux ans d’absence. Birdie en a gros sur le cœur, son estomac est en vrac et si jamais on lui demande si elle a déjà été nerveuse une fois dans sa vie, elle dira que oui : là, maintenant, sur ce foutu palier, devant cette foutue porte, où elle espère que ce n’est pas cette foutue Sofia qui va répondre. Elle sonne mais aucune réponse. Non. Il est hors de question de partir sans voir quelqu’un. Alors Birdie sonne de nouveau. Et là, la porte finit par s’ouvrir et – par bonheur ou malheur – c’est Will qui se présente. Finalement, elle aurait peut–être préféré que ce soit Sofia – lâche. « Depuis quand cette porte peut me faire retourner dans le passé ? » Birdie n’a que ses doigts à trifouiller ensemble, la culpabilité rongeant ses traits fatigués après les quatre d’heures d’avion à passer à se ronger le sang comme jamais. « Depuis tout ce temps j’avais une machine à remonter le temps chez moi et j'le savais pas ? » Dans un autre temps, Birdie en aurait rigolé. Elle lui aurait demandé de lui montrer cette machine, qu’elle aussi veut remonter dans le temps. Ceci dit, elle aimerait bien remonter le temps. Pas pour changer ses choix de partir, mais au moins celui de ne pas avoir donné quasiment aucune nouvelle. « Je sais que tu m’en veux. » Will n’a pas besoin de le lui dire. Birdie réagirait comme lui si elle était à sa place. Non, pire, elle aurait même déjà fermé la porte au nez de la personne certainement. Elle croise les bras, un geste de protection, n’espérant pas vraiment que son meilleur ami puisse comprendre le pourquoi. « Tu dois être en plein boom des préparatifs, Sofia doit être là, tu dois être occupé et je– » La Cadburn s’interrompt, pour une fois, les mots lui manquant. Elle a un rire nerveux. « J’ai réfléchi mille et un scénarios pour t’amadouer, te supplier de me pardonner, m’expliquer, t’expliquer. » Mais au lieu de ça, elle se retrouve sans rien face au regard perçant de son ami qui doit sûrement ne pas avoir envie de la voir. « Mais je suis vraiment pas douée pour tout ça. » L’explication aura été brève. « Tu veux plus me voir, pas vrai ? » C’est la seule chose qui compte et la seule chose qui lui briserait le cœur.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyMer 27 Jan 2021 - 19:16

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Elle est de retour, Birdie. Ou du moins je crois ? Elle est sur le palier devant la porte d’entrée sûrement à attendre patiemment que je l’invite à entrer. Depuis quand on attend que l’autre nous autorise à rentrer chez soi ? On avait dépassé ce stade-là, elle et moi. Il y a deux ans elle aurait sonné, j’aurais ouvert et elle serait rentrée sans attendre mon approbation. Peut-être même qu’elle aurait pu rentrer sans sonner ou sans toquer comme tout le monde le fait dans Friends. Parce qu’on était ce genre d’amis. Birdie, c’était un peu the Joey to my Chandler ou bien the Monica to my Rachel. Ouais, on était le friendship goal, quoi. Cette amitié un peu loufoque et tordue comme le lien qui uni Joey et Phoebe. Tout le monde ne les comprend pas. Parce qu’ils sont dans leur monde, mais ils se comprennent. Avec Birdie, on était un peu comme ça. Était. Ça me fait chier d’utiliser le passé en parlant de nous. Birdie c’est la meilleure des meilleures amies du monde, la sœur que je n’ai jamais eue. Notre amitié ça devait être à vie. C’était censé durer jusqu’à ce que l’un de nous ne meurt. Sauf qu’elle en a décidé autrement. Elle est partie. Ce qui est ok pour Birdie. Une semaine ou deux. Peut-être un mois au maximum ? Mais là, elle a fait fort la Cadburn. Deux ans. Deux années. Sept-cent-trente jours. Et c’est long tout ce temps sans sa meilleure amie, sans sa sœur, sans son Joey, sans sa Monica. Vous pensez que Joey aurait pu laisser Chandler pendant deux ans sans aucune nouvelle ? Enfin même si, en soi, des nouvelles j’en ai eues. Un peu. Très peu. Pas beaucoup. Mais juste de temps en temps. Histoire de me dire  « eh oh, je suis encore en vie, t’inquètes. » Moi je peux vous dire une chose ; Joey ne ferait jamais ça à Chandler. Peut-être du coup qu’au final, notre amitié n’était pas aussi importante à ses yeux. Surtout que moi durant ces deux années, j’ai eu besoin d’elle. J’ai appris que Sofia m’a trompée, et putain, ça fait mal. Tu te sens con, humilié et j’avais vraiment besoin de ma meilleure amie. Mais elle était pas là. Donc dans l’incapacité de remplir son rôle. Habituellement je suis pas franchement rancunier. Je prends ça pour une trahison et elle est de retour, mon Joey. Mais pourtant c’est pas un Chandler souriant qu’elle a face à elle.

« Je sais que tu m’en veux. » Ah ? Mon expression de visage ne change pas. Je ne souris pas. Je reste neutre, croisant tout le même les bras sur mon torse. « Tu crois ? » C’est logique, elle me connait. Je comptais sur elle, moi. Je comptais vraiment sur elle, et elle a pas était à la hauteur, Birdie. J’attends ses explications et pour l’instant je la laisse même pas entrer. Pourtant il y a quand même une petite partie de moi qui crève d’envie de la faire rentrer et de me raconter son périple de deux ans. Mais deux ans. C’est beaucoup quand même. C’est pour ça que ma déception envers ma meilleure amie étouffe cette toute petite partie de moi qui veut lui pardonner en claquant des doigts et lui sauter dans les bras. « Tu dois être en plein boom des préparatifs, Sofia doit être là, tu dois être occupé et je– » Sofia n’est pas là. Je suis pas vraiment en plein boom des préparatifs. T’as vu, t’as faux sur toute la ligne Birdie. Je lâche un lourd soupir et place mes lunettes sur le haut de mon crâne pour fermer les yeux et venir masser mes paupières doucement. « J’ai réfléchi mille et un scénarios pour t’amadouer, te supplier de me pardonner, m’expliquer, t’expliquer. » C’est simple pourtant, Birdie, suffit de me parler, de m’expliquer pourquoi tu as disparue du jour au lendemain, pourquoi tu as préféré faire une croix sur notre amitié qui était pourtant tellement, tellement, tellement précieuse à mes yeux. « Mais je suis vraiment pas douée pour tout ça. » J’ouvre mes paupières pour poser mon regard bleuté dans le sien. Un regard froid, ou rempli la déception ? « Faut croire que t’es pas douée pour beaucoup de chose, Birdie. » Je l’appelle par son prénom. C’est du sérieux. C’est pas courant. C’est pas vraiment dans nos habitudes mais pourtant, aujourd’hui, elle est juste Birdie. Birdie Cadburry. « Tu veux plus me voir, pas vrai ? » Est-ce que je veux plus la voir ? Ou bien est-ce qu’elle compte encore pour moi ? Est-ce que je suis prêt à la laisser rentrer ? À l’écouter ? À lui laisser une nouvelle chance ? J’en sais rien. Parce qu’elle pourrait encore se casser en me laissant derrière elle. Une seconde trahison. Elle pourrait le faire. Et je crois que je lui fais plus vraiment confiance. Ce qui est dommage, parce que Birdie, c’était bien la personne en qui j’avais une confiance aveugle. Mais elle va encore se foutre de moi à un moment ou un autre c’est sûr. Je soupire une deuxième fois, et sans pour autant lui répondre je me décale de la porte d’entrée lui laissant alors la possibilité d’entrer. Loupe pas ta chance, Birdie, t’en auras pas d’autre comme ça. Je referme la porte derrière elle sans pour autant la regarder. Je crois que je sais pas vraiment quoi lui dire. Par où commencer. « Pourquoi t’as décidé de revenir maintenant du coup ? » T’as intérêt à me donner une bonne explication, Cadburry. Maintenant je la regarde, et je me déteste de penser ça mais la revoir, ça me fait du bien. Parce que deux ans, c’est long. Surtout quand on connait la personne depuis tout petit. Quand on a grandi avec. Quand on a découvert la vie avec. Elle a l’air d’aller bien en tout cas, on dirait qu’elle s’est bien amusée. Cool pour elle.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyMar 2 Fév 2021 - 20:16


Il y a la longueur qui s’est empilée, les jours qui se sont comptabilisés en mois et qui a fait une somme en année et la voilà qui se trouve sur son palier, la tête entre les jambes et le dos presque courbé par toutes les fautes, les mauvais choix, la culpabilité qu’elle peut ressentir. A l’oiseau volage qu’elle est, Birdie n’est pas une personne fiable et encore moins de ceux qui avouent leurs pêchés, sans pour autant manquer de les assumer. Cela dépend des quels. Cela dépend de la grandeur, de la grosseur, de l’amplitude de la bêtise. Elle peut avoir les joues qui rougissent, elle peut se camoufler derrière des paroles aussi inutiles que débiter pour distraire, pour camoufler, pour mentir, pour surjouer. L’oiseau est une spécialiste pour noyer le poisson, qu’elle finit par avaler sans jamais l’en sortir, qu’elle enfouit au plus profond d’elle–même sans jamais le recracher. L’oiseau devient aussi autruche avec sa tête dans le sable qu’elle fourre, pour ne plus songer à tous ces mauvais pas qui peuvent coûter, qui peuvent compter, qui peuvent anéantir. Il y a des blessures qui ne se referment pas, il y a des actions que l’on ne contrôle pas. Birdie ne peut pas se juger coupable alors qu’elle est victime. Elle ne peut pas être le bourreau alors que c’est elle qui a subi. Dans son coin, dans son silence, dans sa solitude qu’elle s’est infligée. Coupée de tous, coupée de Brisbane, coupée de Will. Elle a tout coupé, tout plaqué, parce que les émotions furent trop fortes, la douleur fut trop intense. Elle n’a pas réfléchi, ni quand elle est partie, ni les jours qui ont suivi. Elle n’a plus pensé, elle a tout fait pour. Elle a demandé à Asher de les occuper, son esprit, ses mains, ses jambes, ses pensées. Elle a aidé, elle a écouté, elle a profité. Elle a fait plein de choses à Melbourne à part réfléchir. Et même quand le soir tombait, il y avait toujours Asher pour l’occuper de sa présence, de ses bras qui la gênaient, de ses doux ronflements, de ses réveils parfois trop tôt. Asher fut là mais Will ne l’était pas. Elle l’a abandonné, lui au milieu de tous les autres, et il s’est déclaré à elle de la plus brutale des façons. Un mariage. Son meilleur ami prévoit de se marier, avec une fille qu’elle n’a jamais sentie, et elle a l’impression d’avoir plusieurs univers qui sont passés devant elle sans qu’elle s’en soit rendue compte.

Devant le regard bleuté mais ferme de son ami, Birdie se fait encore plus petite qu’elle ne l’est. Elle réalise à quel point deux ans, c’est extrêmement long. Qu’elle a manqué ses deux anniversaires – ne dépassant pas le sms envoyé. Qu’elle a manqué deux Noël et deux nouveaux ans avec lui. Qu’elle a manqué la raison réelle de ce mariage, absurde qu’elle y conviendra plus tard. Mais pour l’instant, elle a les prunelles de reproches de son meilleur ami à prendre et à accepter, chose très compliquée quand l’habitude n’est pas là. « Tu crois ? » Son ton ne donne pas plus d’assurance que ses yeux et la petite blonde essaie de ne pas perdre la face. S’il savait, si elle lui offrait tous les éléments en main, toutes les réponses qu’il doit certainement attendre, peut–être qu’il comprendrait mieux. Sûrement qu’il serait plus chaleureux, qu’elle retrouverait son Will d’avant, celui qui est son meilleur partner in crime qu’elle n’a jamais eu. « Faut croire que t’es pas douée pour beaucoup de choses, Birdie. » Il le prend personnellement, comme un affront qu’elle a pu lui faire à lui en particulier alors que non, Will, je t’assure, ce n’est pas contre toi, c’est contre le monde entier. Son prénom sonne faux quand il le prononce, tout comme la lance qu’il lui fourre en plein dans les côtes, dont elle est sûre qu’elle doit en avoir au moins deux brisées.

Il la laisse entrer et Birdie s’éprend à croire qu’il y a là un infime espoir qu’elle puisse plaider sa cause. Elle ne sait toujours pas comment – elle n’est pas douée dans beaucoup de choses et encore moins dans cette situation–là. A vrai dire, il y a beaucoup de situations que Birdie camoufle derrière son exubérance, cela lui permettant de ne pas laisser la réalité des choses prendre le dessus. « Pourquoi t’as décidé de revenir maintenant du coup ? » Mais là, la réalité revient en force, provoquant par elle–même qui réapparait comme un boulet dans la vie de Will. Le même Will qui s’entête à ne pas la regarder. Cela tombe bien, la Cadburn s’intéresse plus à la pièce où elle ignore où se foutre, ses prunelles céruléennes parcourant murs, bibliothèque, canapé, babioles, ses mains se croisant et décroisant. « C’est ton invitation. Toi qui te maries, je n’aurai pas manqué ça. Même si c’est avec une fille que je n’ai jamais apprécié, qui ne t’a jamais mérité, qui– » Elle s’interrompt avant de poursuivre dans ses mauvais travers – dire du mal de la fiancée de Will n’arrangera sûrement pas les choses et il y a des chances que son ami se foute de ce qu’elle puisse penser à ce stade–là. « J’avoue que j’ai cru à une plaisanterie au début. » Birdie arrête de tourner sur elle–même, ses doigts passant sur une des chaises dont elle torture le dossier en appuyant et grattant dessus nerveusement. « Mais visiblement c’est vrai. » Il n’y a qu’à voir les cartes et les listes et les échantillons qui trainent ici et là. « Je ne sais pas si tu voudras de moi à ton mariage mais… Tu m’as envoyé une invitation donc je prends ça comme un oui ? » Est–ce qu’elle a tort, est–ce qu’elle a raison, elle n’en sait rien. Elle marche pieds nus sur des braises, sur une terre inconnue, sur des eaux foudroyées. « Pourquoi tu m’as invité si tu m’en veux ? »

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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyLun 8 Fév 2021 - 21:35

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Normalement j’aurais pu sauter de joie. Normalement je l’aurais fait rentrer chez moi sans attendre une seule seconde, on serait même déjà assis sur le fauteuil en train de raconter des conneries, on serait sûrement en train de rire comme des imbéciles. Ça c’est ce qu’il se passe entre Birdie et moi en temps normal. Quand tout va bien. Quand je lui en veux pas. Quand j’ai pas la sensation qu’elle ne tient pas à moi, quand j’ai pas l’impression qu’elle se fiche totalement de notre amitié. Parce que je vous jure que c’est le sentiment que j’ai, là, en la regardant. Je me sens blessé et trahi. Tellement trahi. J’ai la désagréable sensation qu’elle avait décidé de me rayer de sa vie et elle a pas l’air de le regretter parce qu’elle ne s’est même pas excusée. Pas un  « je suis désolée Willichou ». Sûrement parce qu’elle est pas désolée. Moi je croyais que Birdie, elle serait bien la seule personne au monde à ne jamais me faire du mal. Sofia l’a fait en me trompant, elle m’a fait beaucoup de mal. Bien plus que je n’ose l’avouer à qui que ce soit. Et ne parlons même pas de ce que je ressens en regardant la Cadburn qui était ma meilleure amie jusqu’à présent. Comme mon âme sœur numéro deux, ou bien mon âme sœur amical. J’ai envie de lui balancer en pleine gueule tout ce que j’ai sur le cœur, mais je ne le fais pas. Parce que contrairement à elle, j’ai pas envie de la blesser alors que me faire du mal lui était complètement égal, elle. Je dois être trop con. C’est ça oui. Beaucoup trop bête. Parce que je devrais faire comme elle et lui montrer que notre amitié n’a pas de valeur à mes yeux sauf que ça serait lui mentir. C’est pour ça que je la laisse entrer chez moi. Parce que Birdie, c’est pas n’importe qui. C’est ma jumelle, ma sœur, mon siamois, mon autre moitié. Des petites disputes on en a déjà eues. Surtout des engueulades pour des conneries. Mais pas un truc aussi sérieux. Cette impression d’avoir été trahi par mon Joey ne passe pas, elle est toujours là, bien présente sûrement même un peu trop. Mon regard bleuté se perd dans le sien, j’attends des explications, des vraies. Parce qu’elle m’a fait du mal. Elle et Sofia aussi. Peut-être qu’au final elles vont pouvoir bien s’entendre maintenant qu’elles ont trouvé une occupation en commun.

Elle est bien silencieuse, Birdie. Ça lui ressemble pas, encore moins après deux ans d’absence. Déjà quand on passe quelques semaines sans se voir – et c’est super rare d’ailleurs – on parle tous les deux sans s’arrêter, parce qu’on a plein de choses à se dire, des anecdotes, des blagues, des conneries mais là, rien. Le calme total. Voire même le malaise. Parce qu’au final elle sait qu’elle a fait une connerie mais ce qu’elle sait pas c’est que pendant ces deux années moi, j’avais besoin d’elle mais qu’elle était pas là. Elle a pas pu jouer son rôle de meilleure amie, de soutien émotionnel. J’étais tout seul comme un con, parce que mes autres amis, c’est pas comme avec elle. Notre amitié est unique, peut-être un peu bizarre pour certains mais c’est même un adjectif qui nous plait beaucoup à tous les deux. « C’est ton invitation. Toi qui te maries, je n’aurai pas manqué ça. Même si c’est avec une fille que je n’ai jamais apprécié, qui ne t’a jamais mérité, qui– » William Dunham qui se marie. C’est incroyable. Mais quand elle me parle de sa relation avec ma fiancée, le regard que je lui lance veut tout dire et je suis sûr que je n’ai pas à parler pour qu’elle comprenne ce que je pense. Normalement, on a pas besoin de parler pour se comprendre sauf qu’en deux ans les choses changent. Peut-être qu’on arrivera jamais à retrouver cette complicité et ce lien si spécial qui nous unissait. « J’avoue que j’ai cru à une plaisanterie au début. » Moi aussi. Moi aussi quand j’ai demandé à Sofia de m’épouser j’ai cru à une plaisanterie. J’étais tellement pas crédible que j’étais même pas sûr de moi, ça craint, ça. « Mais visiblement c’est vrai. » Alors que les ongles de mon ancienne meilleure amie - ? – ex-Joey – ? – s’enfoncent sur une des chaises mes yeux luttent pour ne pas remonter vers son visage alors je fixe ses doigts, et puis je soupire bruyamment. Parce que la situation n’est pas facile parce que l’ambiance est lourde alors qu’en règle générale tout est naturel entre nous. « Je ne sais pas si tu voudras de moi à ton mariage mais… Tu m’as envoyé une invitation donc je prends ça comme un oui ? » Est-ce que je veux d’elle à mon mariage ? Est-ce que je veux que Birdie soit présente le jour où je vais m’unir pour la vie avec une femme que j’aime, certes, mais qui m’a blessée tout autant que la Cadburry ? J’en sais rien. Une partie de moi n’imagine pas se marier sans elle mais en même temps, elle a bien choisi de me laisser derrière elle comme un malpropre pendant deux ans. « Pourquoi tu m’as invité si tu m’en veux ? » Aujourd’hui je découvre un trait de caractère chez moi que je ne soupçonnais pas ; la rancune. Pourtant jamais je n’aurais cru être capable d’en vouloir à Birdie mais comme quoi tout est possible. J’hausse les épaules à sa question ne sachant même pas si elle le verra, parce que je ne sais pas du tout si elle est comme moi ; si elle n’arrive pas à me regarder comme moi mon regard semble attiré vers tout sauf sur elle. « J’en sais rien. » Je fixe la table à manger sans bouger, tout en gardant une certaine distance avec Birdie. Pas de blague cette fois, pas de second degré, je suis sérieux et je n’ai aucun mal à l’être. « J’suppose que j’imaginais pas pouvoir me marier sans que tu sois présente. » Parce qu’elle a normalement toujours été là pour moi, dans toutes les étapes de ma vie. Enfin presque toute. Jusqu’à ce qu’elle se casse pendant deux ans. « Mais bon ça tu peux pas le comprendre vu que tu t’es barrée comme une lâche en me laissant derrière toi sans aucun regret. » Je suis froid et putain qu’est-ce que ça fait bizarre de l’être avec elle. « J’aurais jamais pu te faire ça moi, parce que t’étais censée être ma meilleure amie, ma sœur, t’es l’une des personnes les plus importantes pour moi. » Et on peut pas faire du mal comme ça quand on aime quelqu’un. Que se soient des sentiments amoureux ou amicaux. « Enfin tu étais. » La nuance a son importance. « …j’en sais rien en fait. » Je suis un peu perdu, le ton de ma voix me trahi, et puis mon comportement envers elle aussi de toute façon.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptySam 13 Fév 2021 - 0:56


L’ambiance est lourde, elle bien trop sérieuse et presque cérémonieuse pour eux. Ils n’ont pas l’habitude d’être comme ça. D’être aussi tendus, aussi peu avare en mots et en gestes. Ils ont partagé beaucoup, échangé encore plus, vécu dix milles fois plus mais ce genre de moments reste unique à ce jour. Tout ça à cause d’elle, de toi, Birdie, qui n’a pas su faire preuve de clairvoyance. Elle a totalement manqué de recul, et elle n’a pas réfléchi quand elle a tourné le dos à Brisbane tout entier. Dire que Birdie se sent bien dans sa peau ces dernières années serait mensonger. Elle n’a jamais été aussi mal, donnant l’impression qu’elle est détachée d’elle-même, qu’elle n’est qu’un spectre qui subit au lieu de vivre. Finalement, s’être éloignée de Brisbane a aidé sans l’avoir fait. Elle a pu mettre de côté tout son mal-être, changer d’environnement, de visages quotidiens. Elle réussit enfin à sortir dans la rue sans regarder par-dessus son épaule, crainte au visage d’y voir son agresseur qui roderait quelque part dans la foule. Birdie a enfin pu retrouver un contact humain qu’elle avait perdu depuis longtemps, sa peau n’arrivant plus à être touchée pendant des mois sans qu’elle ne se mette en crise de panique instantanément. Il y a du mieux dans sa thérapie improvisée, qu’elle a jugé bon et surtout nécessaire sur le moment. Mais devant le visage fermé de Will, elle se rend compte que si elle a réglé des soucis, il y en a d’autres qui ont éclos. Comme son meilleur ami qui se marie, comme son meilleur ami qui l’accueille avec une douche froide, comme son meilleur ami qui n’a jamais été aussi blessé par elle qu’à cet instant. Birdie ne peut être désolée d’être partie parce qu’elle en avait besoin, qu’elle étouffait et qu’elle ne se sentait pas prête. Quémander le pardon auprès de Will ne servirait à rien, ce qui a été fait ne pourra plus être effacé et même dans ses torts, Birdie n’est pas de ceux qui se désolent. Elle ne peut que s’excuser d’être revenue. De lui infliger des retrouvailles forcées, dont elle ne lui a pas demandé son avis. Elle s’impose chez lui comme si les lieux lui appartenaient encore - non, Birdie, tu n’es plus la bienvenue par ici. Deux ans, c’est long. Deux ans, c’est autant de mois compilés suffisants pour subir le déni, la colère, l’incompréhension, l’interrogation, l’acception, le dédain. Comme les étapes d’un abandon non négocié et non accepté d’un air cher. Exactement ce qu’elle a pu faire.

« J’en sais rien. » Si Will lui répond cela, comment Birdie ne peut se sentir autrement que minuscule à ce moment ? Il n’est pas imposant, Will, il n’est pas grand, il n’a pas une carrure sportive. Mais l’affection qu’elle a pour lui, sa dévotion éternelle qu’elle possède toujours et qui l’a poussée à revenir affronter sa ville natale, pour lui, le positionne dans sur une marche impressionnante et impressionnable à ses yeux. Peu de personnes ne peuvent se réjouir de pouvoir avoir un tel impact sur Birdie, mais Will fait partie de ce faible petit lot d’individus dont l’opinion, les avis comptent plus que n’importe qui. Alors elle ne répond rien, elle se contente de continuer à torturer cette chaise qui n’a rien demandé, qui n’était pas là avant, que c’est sûrement Sofia qui les a choisi, parce que Will n’aurait jamais songé à changer les chaises de la table à manger. Elle est moche, cette chaise, comme le set entier. Juste parce que ça vient de Sofia et qu’elle, elle était là quand Birdie était absente. Pas étonnant qu’il la marie, à présent. A croire que l’univers a décidé de se foutre d’elle royalement. « J’suppose que j’imaginais pas pouvoir me marier sans que tu sois présente. » Elle relève les yeux vers lui, peints d’un amusement qui ne parvient pourtant pas à atteindre ni sa tonalité qui incroyablement faible ni le reste de son visage pour y croire un peu plus. “J’aurai pas pensé que tu te marierai tout court.” C’est tellement improbable, insensé. Sofia a été l’épaule qu’elle aurait dû être. Sofia fut le pilier qu’elle a toujours été. Elle a laissé une place béante dans la vie de Will et Sofia s’y est placée, reine des imposteurs qu’elle peut être. « Mais bon ça tu peux pas le comprendre vu que tu t’es barrée comme une lâche en me laissant derrière toi sans aucun regret. » Ok, ça, ça fait terriblement mal. Non, aucun regret, juste des bagages qui l’ont empêché de regretter quoique ce soit. Lâche, elle l’a été, elle l’est toujours, elle le sera encore demain. Les raisons ont été légitimes et Birdie finit par tourner son dos pour marcher vers une autre chaise, ne serait-ce que pour passer la main sur ses yeux et s’empêcher de laisser des larmes fléchir. Même si elle pourrait parce que, merde que ça fait mal. « J’aurais jamais pu te faire ça moi, parce que t’étais censée être ma meilleure amie, ma sœur, t’es l’une des personnes les plus importantes pour moi. » Mais tu ne sais pas, Will, tu ignores tout. Tu ne demandes pas pourquoi elle est partie au lieu de demander pourquoi elle est revenue. Tu ne poses pas les bonnes questions, tu attaques directement, tu les blesses et tu les brises, elle et ses défenses. L’incertitude de ses pas, Birdie ignore même si elle a bien fait d’être venue. Est-ce que débarquer pendant la cérémonie n’aurait pas été de mauvais goût ? Sofia l’aurait abattue, Will l’aurait probablement aidé. « Enfin tu étais… J’en sais rien en fait. » La Cadburn se pince l’arête du nez, son dos offert à Will, comme des cordes qu’il prononce qui s’abattent sur sa peau. T’es lâche, Birdie, même lui te le dit. T’as quoi à dire pour ta défense ? Pourquoi tu ne dis rien alors que c’est le moment de parler ? Tu ignores comment parler sincèrement, comment t’exprimer avec toutes tes blessures, ton coeur qui est gonflé de douleur, d’incertitude, la peur qui hante tes pores. Elle redresse le buste en prenant une inspiration avant de lui faire (enfin) face. Tant pis si elle a des larmes qui échappent à son contrôle. C’est Will. Elle n’a pas besoin d’être forte ou de montrer une image devant lui. “Je regrette pas d’être partie. J’ai eu mes raisons de le faire et je le referai.” Will a essayé de savoir pourquoi. Au bout d’un mois, il lui a demandé. Interrogé via des sms inquiets, concernés. Qu’elle a fini par ne plus répondre au fur et à mesure jusqu’au silence radio le plus total. Jouer la morte est si facile. Assumer son retour à la vie l’est beaucoup moins. “Mais je… Je n’aurai pas dû agir avec toi comme je l’ai fait. Je n’ai fait preuve d’aucune réflexion, je n’ai écouté que mon égoïsme, ne pensant qu’à moi et pas aux autres. Pas à toi.” Birdie se mord la joue de l’intérieur, finissant par mettre ses mains dans ses poches car les chaises commencent à lui faire mal à la peau - même de là, Sofia arrive à la provoquer. “J’ai voulu revenir plein de fois mais j’avais la trouille de vivre ce genre de scènes.” Comme si elle se sent plus courageuse aujourd’hui, meh. “J’avais besoin de me déconnecter de Brisbane, Will. J’en avais vraiment besoin. J’étouffais, je me sentais plus moi, j’av- j’avais peur de croiser mon agresseur à chaque coin de rue, au pied de mon lit, à mon travail, dans mes cauchemars. Mais elle s’interrompt, reprenant ses lèvres contre elle, comme une faute - qui n’en est pas - qu’elle ravale. “J’aurai dû te prévenir que je viendrai.que je reviendrai aurait été plus propice. Mais la formulation de ses mots est incohérente et la jeune femme essaie de son mieux. Est-ce que cela sera suffisant pour que son meilleur ami finisse par plier ?
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyMer 17 Fév 2021 - 18:44

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Tellement de questions qui me brûlent les lèvres. Y’a tellement de choses que j’aimerais bien lui dire mais pourtant je reste assez silencieux. Bien plus silencieux que je l’ai jamais été avec la Cadburn qui est censée être ma meilleure amie du monde. Mais pourtant là, notre attitude de meilleurs amis est bien loin. J’ai même presque oublié de lui parler normalement. Elle a merdé, Birdie, et je pense qu’elle s’en rend compte. Enfin j’espère. Elle avait toute ma confiance et on se supporte depuis assez longtemps pour pouvoir se comprendre sans avoir à ouvrir la bouche. Quelque fois j’ai même l’impression d’avoir développé des superpouvoirs et de pouvoir lire dans ses pensées. Peut-être que je devrais plutôt parler au passé ? Parce que quand je la regarde, c’est pas la même personne que je vois. Il s’en passe des choses en deux ans, Birdie. Mais ça t’en sais rien. Tu sais pas tout ce qu’il s’est passé pour que j’en arrive là. Pour que je me retrouve à demander Sofia en mariage. Parce que t’étais pas là. Ce qui me fait le plus mal c’est sûrement penser qu’elle pourrait très bien recommencer ou encore pire, c’est que peut-être au final notre amitié ne comptait pas autant pour elle. C’est que peut-être j’étais juste un ami pour elle. Même pas un ami non. Juste, un pote. Un pote parmi tant d’autres. Que je me sois retrouvé au même rang que tout le monde, que tous ses autres potes. Qu’elle parte sans me prévenir, sans passer me voir avant, sans m’appeler, sans rien. Parce qu’elle devait se foutre de ce que j’allais ressentir. Son retour est aussi soudain et aussi inattendu que son départ. Moi je commençais à me faire à l’idée qu’elle me reviendrait sûrement pas, qu’elle avait fait sa vie ailleurs, peut-être même qu’elle m’avait remplacé. Est-ce que tu m’as remplacé durant ces deux années, Birdie ? Est-ce que t’avais trouvé un nouveau Will ? Peut-être. Sûrement. J’en sais rien. Mais au final je ne suis même pas sûr de vouloir avoir une réponse. Elle fait ce qu’elle veut, ça me regarde pas. Ça me regarde plus. On a tous les deux les yeux baissés comme des enfants qui se retrouvent face à leurs parents après avoir fait une énorme bêtise. Moi si je la regarde pas c’est sûrement parce que je suis gêné, triste, choqué ou déçu. Et toi, pourquoi tu me regardes pas, Birdie ? Pourquoi tu tortures cette foutue chaise ? L’ambiance entre nous est plus froide et tendue qu’elle ne l’a jamais été. En même temps en règle générale nos disputes ne durent jamais bien longtemps. Mais là, deux ans c’est long. N’est-ce pas, Birdie ? “J’aurai pas pensé que tu te marierai tout court.” En temps normal j’aurais ri, et je lui aurais sûrement répondu en faisant une petite blague. Sauf que rien de tout ça n’est normal. Même pour nous. Alors que la normalité, c’est généralement pas notre meilleure amie. « Moi non plus… » Y a pas de réel enthousiasme dans ma voix. Y a pas une once d’amusement non plus. À croire que ce mariage ne me rend même pas heureux alors que pourtant c’était mon idée. Mes mots sont peut-être durs. Sûrement que je suis injuste aussi mas il faut pas m’en vouloir, je fais comme je peux. J’essaie de ravaler ma fierté, parce que c’est pas n’importe qui. Parce que c’est Birdie. Comme si on avait pas déjà envoyé ma fierté et ma dignité se faire foutre quand, justement, ma copine se faisait sauter par un autre.  

Je parle mais Birdie ne répond pas. Elle reste muette et je ne sais pas si c’est bon ou mauvais signe. Mais quand je relève enfin les yeux vers elle j’ai presque l’impression qu’elle a les larmes aux yeux, et ça, ça me fait mal. Parce que même si je lui en veux. Même si je suis en colère contre elle. Même si j’ai l’impression qu’elle a piétiné notre amitié. Même si son attitude m’a fait mal, m’a blessée. Faire pleurer Birdie Cadburry est bien la dernière chose dont j’ai envie. Y a de nouveau cette toute partie de moi bien enfouille qui me crie de tout arrêter et de la prendre dans mes bras pour surtout l’empêcher de pleurer. Mais j’en suis incapable. Et même pas sûr d’en avoir envie de toute façon. “Je regrette pas d’être partie. J’ai eu mes raisons de le faire et je le referai.” Parlons-en de ses fameuses raisons. Moi je ne les connais pas. Alors de mon point de vue, elle s’est seulement tirée pendant deux ans laissant notre amitié en plan. “Mais je… Je n’aurai pas dû agir avec toi comme je l’ai fait. Je n’ai fait preuve d’aucune réflexion, je n’ai écouté que mon égoïsme, ne pensant qu’à moi et pas aux autres. Pas à toi.” Non Birdie, t’aurais pas dû agir comme ça avec moi. Je te le confirme. Et oui, t’as pensé qu’à toi. Je baisse les yeux à nouveau et c’est sûrement à mon tour d’avoir les larmes qui menacent de glisser le long de mes joues. Faut croire que ne pas penser à moi c’est la spécialité des personnes que j’aime le plus dans ce monde. Peut-être que je donne trop. Trop pour au final ne rien avoir en retour. “J’ai voulu revenir plein de fois mais j’avais la trouille de vivre ce genre de scènes. J’avais besoin de me déconnecter de Brisbane, Will. J’en avais vraiment besoin. J’étouffais, je me sentais plus moi, j’av-” Je renifle alors que mes yeux fixent toujours la table à manger, je déglutis avec difficulté et me torture la lèvre inférieure. Elle étouffait. Elle se sentait plus elle. Elle avait vraiment besoin de se déconnecter de Brisbane. Et je n’y comprends rien. Parce qu’elle parle comme si un événement tragique a eu lieu de sa vie. Sauf que c’est pas le cas, pas vrai ? Tu me l’aurais dit, Birdie, si quelque chose s’était passé ? Ou pas, faut croire. “J’aurai dû te prévenir que je viendrai.” Y a sûrement une larme qui cède, mais je l’essuie rapidement d’un revers de la main. « J’avais besoin de toi, sauf que t’étais pas là. » Elle n’en saura pas plus. Je ne vais pas lui dire que j’ai retrouvé ma fiancée au lit avec un autre mec. Je ne vais pas lui dire que la femme avec laquelle je vais me marier m’a fait souffrir comme jamais. « Le problème c’est pas que tu sois partie. Mais la manière dont tu l’as fait. » Si elle avait vraiment besoin de quitter Brisbane j’aurais pu l’entendre. Sauf que je fais, apparemment, partie des personnes dont elle avait besoin de se détacher. Et ça, ça fait mal. Vraiment mal. Parce que moi j’ai jamais ressenti ce besoin avec elle, au contraire. Ces deux dernières années ont été dures. « J’vois bien que tu me dis pas tout. J’ai bien vu qu’il s’était passé quelque chose, tu peux pas me le cacher j’te connais trop bien pour ça. Mais j’aurais aimé que tu me fasses assez confiance pour m’en parler. Notre amitié c’est pas que des délires, du fun et des blagues. C’est beaucoup plus que ça. Enfin pour moi du moins. » Et si j’en viens à apprendre que ce sentiment n’est pas réciproque, ça me briserait le cœur. Après tout, je suis plus à ça près.

CODAGE PAR AMATIS



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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyMar 23 Fév 2021 - 20:40


On aurait dit un petit animal qui se fait penaud parce que la faute est si lourde, si grande, si grave, que même être penaude ne suffit plus. Le regard acéré de Will démontre qu’il a été touché en plein cœur, aussi bien par son absence, par sa distance que par son retour, aussi inattendue que non déclarée. Birdie a toujours le chic, la délicatesse, l’audace de se pointer quand il ne faut pas. D'apparaître quand on s’y attend le moins. Elle ne prévoit pas elle-même, elle est revenue sur un coup de tête, parce que si ce n’était pas maintenant, ça sera jamais. Ancrée à Melbourne, elle a toujours eu Brisbane dans un coin de sa tête. Qu’elle y retournera, qu’elle la reverra, qu’elle les reverront. Mais il n’y avait pas de date derrière, et il n’y avait que l’incertitude. La peur aussi. Celle de son agresseur qui s’effaçait au profit de l’impact que son absence a provoqué chez ses proches. Birdie n’a jamais été un modèle d’exemplarité, encore moins de fiabilité. Elle se perd elle-même, se confond, s’effiloche, pour finir par se détruire. Ce qui fut censée la guérir, douce utopie qu’elle pense avoir acquéri, se transforme en nouvelle torture. Un nouveau fardeau qu’elle doit porter entre ses omoplates fragilisées par les coups passés et dont Will en ignore la portée, jusqu’à même la simple existence. Son sourire ne fut que faux, assez pour le convaincre que tout allait bien, quelques mois après. Avant de craquer et de partir, de fuir en pensant que c’était la meilleure idée du monde. Elle le fut mais revenir à Brisbane lui fait ramener à la figure tous les problèmes que ça a provoqué. Tout ce qu’elle n’avait pas voulu voir, qui était marqué en tout petit en bas de page. Mais Birdie trop mal, Birdie blessée, Birdie meurtrie, tout ce calcul qui résulte à Birdie qui réfléchit encore moins que d’habitude, qui s’enferme et qui fonce vers la direction qu’il ne faut pas au lieu de prendre les meilleures initiatives. Mais est-ce qu’il y a vraiment de bonnes ou mauvaises directions quand on vient de subir une telle épreuve ? Quand on a été atteinte au plus profond d’elle-même, faisant exploser toutes ses miroirs scintillants sur un futur espéré, des rêves plein la tête et le cœur rempli d’une bonté certaine ? Non, les pas entrainent, l’instinct dicte et on fait taire tout le reste. Parce que si l’intérieur commence à parler, il ne va pas le faire silencieusement ; il va trépigner, hurler, pleurer, souffrir, offrir l’étendu de son mal, de sa douleur, de son mal être.

Elle ne peut pas s’excuser d’être partie mais elle peut s’excuser pour le reste. D’être revenue faisant partie du lot. « Moi non plus… » La voix est traînante et presque aucune vie derrière ses mots. Il a l’air abattu alors qu’il devrait être ravi. Il respire la lassitude - Birdie met cela sur le compte de leurs retrouvailles qu’elle lui impose alors qu’il a sûrement mille et une autres choses à faire que de les subir, elle, ses jérémiades et ses valises remplies de bonnes paroles, de pardon, d’explications et de culpabilité. Des valises qu’elle est prête à jeter par la fenêtre s’il le lui demande, s’il lui dit qu’il ne veut plus la voir, plus l’entendre, qu’il décrète que si elle peut l’ignorer pendant deux ans, alors lui peut aussi le faire pendant quatre. Birdie s’y attend, elle se confronte à l’idée qu’il va bien finir par la foutre à la porte - elle est déjà assez surprise d’avoir pu passer le seuil de la porte d’un appartement qu’elle a que trop bien connu mais qui respire une odeur différente à présent. Sûrement le parfum féminin, la présence féminine, l’aura féminin qui se promènent entre les murs. Qui se projettent sur le meublier. Sur des objets de décoration que Will n’aurait jamais songé à acheter s’il n’y avait pas eu quelqu’un d’autre pour le faire à sa place. Birdie lui a toujours dit de penser à autre chose en décoration que des funky pop et autres reliques de dinosaures. Mais elle le disait toujours en riant mais sans le faire, juste en rajoutant des artifices ici et là, comme le petit bonnet pour un de ses crânes qu’elle a fait et qu’il n’a jamais enlevé. Jamais le changer mais une autre l’a fait, Sofia l’a modifié, elle a bousculé cet environnement qui fut autrefois familier mais qui a un arrière goût d’étranger. Birdie décrète qu’elle n’aime pas ces changements, que ce n’est pas Will, qu’elle a la certitude qu’il n’a pas eu son mot à dire. Tant pis si c’est faux, elle n’a jamais été très objective quand ça concernait Sofia de toute façon.

« J’avais besoin de toi, sauf que t’étais pas là. » Et maintenant qu’elle est là, Will, tu comptes faire quoi ? Rester planter là, à dix pas d’elle en la fuyant comme la peste, avec toutes tes défenses levées et tes attaques savamment préparées depuis de longs mois, prêt à lui sauter à la gorge à la moindre occasion ? Il aurait pu être là pour elle aussi. Birdie aurait pu se tourner vers lui. Elle aurait pu se confier auprès de son meilleur ami, celui qu’elle a toujours considéré comme l’autre partie d’elle-même. Ils sont différents mais tellement semblables. Il n’y a que voir la scène pathétique qu’ils sont en train de jouer, ni l’un ni l’autre ne sachant véritablement quoi faire ou dire. Même si elle n’ignore pas que Will peut faire mal. Il a toutes les capacités en main, en plus du poids de son affection, pour la tuer sur place s’il le faut. Elle l’aurait sûrement fait, elle. Mais Will n’est pas Birdie. Heureusement pour elle. Il lui aurait offert son épaule, ses bras, son soutien, ses conseils. Il l’aurait distraite, il l’aurait apaisé, il l’aurait laissé pleurer de tout son soûl. Mais non. Birdie a préféré Asher, elle a préféré Melbourne, elle a préféré la facilité et elle s’est choisie elle-même. Mais c’est un point que Will ne peut pas encore comprendre, pas si elle se tait et qu’elle ne dit rien. « Le problème c’est pas que tu sois partie. Mais la manière dont tu l’as fait. » Ce n’est pas le départ qu’il lui a fait mal, Birdie, c’est l’abandon. Il est temps que tu le comprennes et que tu l’assimiles. En ne voulant pas faire confiance à son meilleur ami, elle a créé un mur entre eux et ça lui fait mal, parce qu’ils n’ont jamais connu ça. Même leurs années de scolarité entières n’auront pas été suffisantes pour créer une dispute entre eux. Ils n’ont jamais été séparés, jamais l’un sans l’autre, une tête blonde avec une autre qui suivait, tel une créature à deux têtes digne de la mythologie grecque. Et c’est elle, Birdie, qui a tout foiré, tout brisé. Elle qui pensait qu’on lui avait tout pris, elle avait faux, complètement, totalement, sur toute la ligne. « J’vois bien que tu me dis pas tout. J’ai bien vu qu’il s’était passé quelque chose, tu peux pas me le cacher j’te connais trop bien pour ça. Mais j’aurais aimé que tu me fasses assez confiance pour m’en parler. Notre amitié c’est pas que des délires, du fun et des blagues. C’est beaucoup plus que ça. Enfin pour moi du moins. »

Laisse la chaise tranquille. Elle écoute sa conscience. Celle-là même qui lui ordonne aussi de se retourner, le regard vacillant, pour le confronter. Mais sa conscience ne lui dit pas ce que ses lippes doivent former. Alors Birdie craque. Elle a pourtant essayé, vainement, de se retenir mais les mots de Will attaquent et rongent ses propres résistances. “Je suis désolée, Will.” Elle s’excuse et elle l’appelle par son prénom. Deux choses bizarres, étranges, qui ne lui vont pas, qu’elle répugne autant qu’elle haït. Ses fesses trouvent le confort de la chaise parce que ses jambes peuvent flancher et qu’elle n’est pas prête à se rendre aussi ridicule. D’habitude, elle n’a pas besoin de paraître forte devant Will, les masques ne fonctionnant pas. Mais elle a réussi à lui cacher, lui omettre, lui mentir même pendant des mois entre son agression et son départ. Y a tout qui s’effondrent lamentablement en même temps que ses larmes qui jaillissent de ses prunelles, telle une foutue fontaine dans lesquelles ils avaient l’habitude de jouer et d’y récupérer les pièces quand ils étaient mômes, même (surtout) si c’était interdit. “J’ai vraiment tout fait foiré. Je pensais pas qu’il pouvait m’arriver pire que-Que? C’est Will, bon sang. Non, ce n’est pas Will le problème, c’est elle. “Mais j’ai aggravé la situation avec les mauvais choix et j’avais trop honte. De revenir vers toi, vers n’importe qui, d’en parler. Rien que d’y penser me brûlait la peau.” Les douches ont été nombreuses, incalculables, sa phobie de la noyade s’étant par bonheur ranger (un peu) au placard pour éviter la surdose de crises de panique. Mais rien n’y faisait. Oh Will, si tu savais.C’était pas contre toi, Will, je le jure. Mais je-C’est pas possible. Elle ne va pas y arriver. Le morceau est là mais il ne veut pas être craché. Il préfère se planquer et se faire oublier plutôt que d’être utilisé comme justification (facile) pour un retour avec la queue entre les jambes. Elle qui avait tout fait pour panser la plaie, force de constater qu’elle y est loin. Le déni a sûrement été sa plus grande alliée pendant les deux ans passées, sûrement pour cela que les mots ne veulent pas sortir.

Elle n’y arrive pas alors que le mot flotte dans sa tête. Honteuse, aussi bien du crime dont elle a été victime mais dont elle continue à porter la culpabilité, que des larmes qui noient son visage, ne souhaitant pas que Will voit là comme une tentative désespérée de l’attendrir d’une façon ou d’une autre. Les mains qui viennent se placarder contre son visage pour se camoufler, portée vers l’avant, incapable de sortir ces fichues paroles qui mettraient une lumière sur toute l’affaire pour Will.
Mais depuis quand la solution la plus simple était la plus facile ?


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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptySam 6 Mar 2021 - 22:36

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Ça fait mal de voir Birdie comme ça. Normalement on se saute dessus, on rigole, on fait des blagues, on dit de la merde. Mais aujourd’hui on fait rien de tout ça. Elle est là, Birdie, elle est devant moi et la regarder semble être presque un effort insurmontable. Cette impression qu’elle n’a finalement jamais pris notre amitié au sérieux, que pour elle nos longues années d’amitié ne valent sûrement rien pour elle. On a le regard baissé comme des enfants qui viennent de faire une connerie qu’ils n’assument pas. Moi j’ai rien à me reprocher, mais est-ce que tu peux dire la même chose, Birdie ? Elle est partie comme ça, sans un mot, sans un regard et elle s’attend vraiment à ce que je lui pardonne tout les yeux fermés ? Sans lui demander des comptes ? Ça serait mal me connaître. Si ça avait été n’importe quelle autre personne ma réaction aurait été différente. Toujours blessé, mon égo un peu touché mais clairement pas autant. Là on parle de Birdie, ma meilleure amie, ma moitié, ma jumelle, mon Joey, ma Luna, ma Phoebe. L’une des personnes les plus importantes de ma vie, clairement. L’une de celle qui me connait le mieux, si c’est pas celle qui me connaît même plus que ma fiancée. Plus que la personne avec qui je m’engage à passer le reste de ma vie. Cette même fiancée qui, il y a quelques mois, j’ai retrouvé avec un ami dans notre lit. Ça te ferait quoi, Birdie, si tu retrouvais la personne que tu aimes au lit avec un autre ? Ça fait vraiment mal ça pour le coup. Encore plus mal que quand je pense que j’ai l’amie la plus chère à mes yeux face à moi et que je semble être dans l’incapacité totale de lui montrer le moindre élan d’affection. Si tu savais, Birdie, à quel point je me suis senti mal quand j’ai constaté que Sofia était infidèle. Mais elle ne peut pas le savoir. Parce qu’elle était pas là. Parce que je me suis retrouvé seul à devoir gérer cette situation. Bien sûr que j’aurais pu en parler à d’autres amis et c’est plus ou moins ce que j’ai fait. Mais les autres, ils sont pas comme Birdie. Ils ont pas les mêmes conseils qu’elle. La même présence. La même importance. Leurs propos et leurs avis ont certainement moins d’importance et moins d’impact pour moi.

Tiens Will, t’es cocu, et si tu demandais en mariage à celle qui s’est faite sauter par un autre mec ? C’est tellement logique. C’est tellement con surtout. Mais y a quand même cette partie de moi qui pense et qui espère très sincèrement qu’il est possible de rattraper tout ça. De retrouver cette petite flamme du début. Celle qui me donnait envie de passer plus de temps avec Sofia qu’avec ma console. Parce que oui, cette période-là a bien existé. Mais elle n’a sûrement pas durée assez longtemps, c’est pour ça qu’elle est allée voir ailleurs. En deux ans les choses changent. Elles changent beaucoup. Les gens changent aussi. Et toi, t’as fait quoi pendant ces deux années, Birdie ? Il s’est passé quoi dans ta vie ? T’as rencontré des nouvelles personnes ? Tu t’es trouvée un nouveau Will ? Ça serait comme une nouvelle tromperie pour moi. Une nouvelle infidélité. Je suis plus à une près de toute façon. Sofia et maintenant Birdie. Comme si c’était à la mode de se foutre de ma gueule. Elles se sont concertées toutes les deux ? Elles sont devenues les meilleures amies du monde ? Peut-être. Sûrement. J’en sais rien. Mais je le prends comme ça, moi. Elles ont un point commun, un intérêt qu’elles partagent maintenant. Elles vont pouvoir se voir à quatre heures autour d’un thé et de petits gâteaux, y a de quoi dire : ’comment j’ai trompé mon mec’ ‘comment je me suis foutue de la gueule de mon soi-disant meilleur ami. Et je crois que je réalise, là, maintenant, ne voyant Birdie face à moi ô combien je lui en veux. Ô combien elle a pu me faire du mal en partant ainsi. En étant réduis à être un parmi tant d’autre. Juste un ami. Simple. Basique. Tout ce que je déteste. Elle est bien loin la complicité qu’on avait. Ces conversations qu’on pouvait avoir sans même avoir besoin de parler. Juste quelques regards et on se comprenait. Des vrais jumeaux. Jamais un sans l’autre. C’est simple. C’était comme ça depuis qu’on porte des couches. Ou presque. Silencieux comme on l’a jamais été, comme je le suis rarement. Habituellement toujours quelque chose à dire. Toujours une anecdote à partager, un truc dont tout le monde se fout mais que moi, je vais trouver intéressant. Mis là tous les deux, on ressemble à des gamins. Des gamins pathétiques et la scène qu’on est en train de jouer pourrait l’être tout autant pour ceux qui nous observent.

“Je suis désolée, Will.” T’es désolée pour quoi, Birdie ? De ton départ ? De m’avoir laissé quasiment sans nouvelle ? De m’avoir abandonné ? De ne pas assez me faire confiance pour m’expliquer ce qui a bien pu se passer dans ta vie pour que tu m’abandonnes sans aucune explication ? Je relève les yeux vers elle, je l’observe, je la regarde, je ne dis rien de plus. Je la laisse parler, je la laisse s’expliquer. Moi j’ai déjà tout dit de toute façon. La balle, elle est dans ton camp, Birdie. C’est toi qui as toutes les cartes en mains pour arranger les choses. Alors fais quelque chose putain. Arrête de rester là debout, droite comme un i. Assume tes actes et mets des mots sur tout ce que tu ressens. Et c’est comme si elle était maintenant Legilimens puisqu’elle se laisse tomber sur la chaise qu’elle était encore en train de torturer il y a à peine une minute. Elle se met à pleurer, aussi, et là, dès que je vois les premières larmes couler le long de ses joues mon cœur se brise en mille morceaux. J’ai envie de mettre en pause cette scène insupportable et de la prendre dans mes bras, j’en ai vraiment envie. Mais y a un truc qui m’en empêche. “J’ai vraiment tout fait foiré. Je pensais pas qu’il pouvait m’arriver pire que-” Mes sourcils se froncent. Elle est en train de me confirmer à demi-mots que quelque chose s’est passé. Oui, je m’en doutais. Mais quoi ? “Mais j’ai aggravé la situation avec les mauvais choix et j’avais trop honte. De revenir vers toi, vers n’importe qui, d’en parler. Rien que d’y penser me brûlait la peau.” Toujours un peu plus perdu, toujours un peu plus perdu entre l’idée de la prendre dans mes bras et celle de ne rien faire. J’opte pour un entre-deux, je m’avance vers elle, je m’assois sur la chaise à côté d’elle. Elle pleure toujours. Pourquoi est-ce que la voir pleurer autant me fait aussi mal ? “C’était pas contre toi, Will, je le jure. Mais je-” Mais tu ? Mais tu ? Vas-y, crache le morceau, Birdie. Moi je suis le dernier à juger, je suis pas là pour ça. C’est pas mon rôle de meilleur ami. Ni celui de frère jumeau – pas officiellement mais c’est quasiment tout comme, non ? – Elle pleure toujours et moi, la voir comme ça me fait presque toujours aussi mal. Non, pas presque mais ça me fait bien tout aussi mal. Elle est au bout, je le vois. Elle va mal et sans même avoir de réponse, étant toujours dans le flou, toujours peut-être un peu en colère mais pourtant je fais encore un pas vers elle. Parce qu’elle pleure. Et pas qu’un peu, elle est en train de se noyer dans ses larmes et je ne peux pas supporter la voir comme ça. Je m’approche encore un peu de Birdie pour la prendre dans mes bras. Toujours silencieux. Parce que je ne sais pas de quoi elle me parle, mais ce que je comprends c’est que c’est grave et qu’elle va mal. Très mal. Je la laisse déverser toutes les larmes du monde si elle en a besoin, je peux la laisser se déshydrater en vidant son corps de toute l’eau qu’il a en stock mais je mets ma fierté de côté, parce qu’elle pleure. Parce qu’elle est mal, parce qu’elle va mal. Finalement c’est ça aussi mon rôle de meilleur ami, non ? Je ne sais pas combien de minutes – secondes ? – on reste comme ça, mais sans pour autant me détache d’elle, j’ouvre enfin la bouche. « Tu sais que tu peux me faire confiance, hein ? » Une première question, simple, mais pourtant très importante. « Je serai toujours là pour toi, tu sais. À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour n’importe quoi. Tu peux tout me dire. T’as pas à avoir honte avec moi. » Parce qu’il y a pas de tabou, normalement. Pas de limite, pas de secret. Et malgré ma rancœur envers elle, Birdie, elle reste ma meilleure amie.  
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptySam 13 Mar 2021 - 21:47


C'est douloureux. Elle ne s'y était pas attendue, pas à ce point, et c'est cruel de penser que tu manquerais de cœur au stade où revenir auprès de Will après autant d'absence ne t’aurai pas brisé. Tu as un cœur, Birdie, tu as des sentiments, tu es humaine et tu ne peux pas le camoufler, encore moins devant Will. Elle porte les séquelles d’un mauvais pas, d’une erreur qui ne cesse de l’agiter, de l’étouffer, de se rappeler à elle à chaque fois depuis trois ans. Elle avait pensé que fuir aurait été la solution et à Melbourne, elle a été bien. Elle avait fini par se reconstruire, elle s’était remise à flirter mais sans jamais pouvoir aller plus loin. Baby steps. Seulement revenir à Brisbane chamboule absolument tout. Cela n’aurait pas été pour le mariage soudain de Will, serait-elle revenue ? C’est une question dont elle ne veut pas connaître la réponse ; elle sait qu’elle se sentira encore plus misérable. Elle ne peut pas en rajouter dans son plat, dans cet esprit oisif qui est le sien. Recevoir l’annonce du mariage lui a fait enchainé les bouteilles, pas loin de celle de Malachi qui a fini par foutre le clou final de son état en berne. Elle a tant manqué. Tout loupé. Surtout auprès de Will. Qu’elle a ignoré, snobé, rayé aussi rapidement que l’on se débarrasse d’une vulgaire serviette de papier. Elle se disait toujours qu’elle verra plus tard, qu’elle l’appellera après, qu’elle lui expliquera au moment venu. Pendant deux ans, elle a repoussé l’échéance, parce qu’elle est lâche, Birdie. Confronter le regard durci de son meilleur ami n’est pas une étape facile, ce n’est pas une direction vers laquelle elle a hâte de se précipiter.

Et pourtant, elle a finalement réussi à prendre son courage à deux mains pour aller toquer à cette porte. Même si elle a cru qu’elle allait faire demi-tour au moins une cinquantaine de fois, et cinquante autres en pensant qu’elle pouvait tomber sur Sofia - Birdie ignore comment elle aurait réagi si ça avait été la fiancée qui avait ouvert à la place de Will. Elle aurait été désagréable, froide, dédaigneuse avant de fuir aussi rapidement. Ce n’est pas comme si la Cadburn aurait voulu attendre Will avec la brune autour d’un café ou d’un thé - cette dernière ne le lui aurait sûrement même pas proposé de franchir le seuil de l’appartement.

Will ne pardonne pas facilement. Will ne lâche pas les armes rapidement. Il se protège, il se bataille, et d’habitude, c’est contre le monde entier. Pas contre elle. Et ça fait terriblement mal, c’est amplement plus douloureux que tout ce qu’elle avait pu imaginer dans ses suppositions. Toutes ces fois où elle s’est imaginée mille et un scénarios sur leurs retrouvailles, entre ceux peuplés d’éclats de rire, ceux remplis de colère ou encore ceux qui n’aboutissent à rien parce qu’il n’y a qu’un mur entre eux. Elle ne peut pas imaginer un univers, réel ou parallèle, où Will lui déclare la guerre. Où il se ligue contre elle. Où il ne veut plus la voir. Dans un égoïsme profond, Birdie réfute cette idée parce qu’elle est juste irréaliste - et pourtant, qui a coupé les ponts pendant autant de mois et qui revient comme une fleur ?

C’est perturbant, ce silence. C’est gênant, c’est lourd, c’est pesant. C’est pire que tout quand leur façon de fonctionner est plus proche de celui qui réussira à occuper le plus l’espace entre les murs que de se faire tout petit. Il ne répond pas à ses mots, pas pour le moment, il reste stoïque, il reste droit, et vraiment, c’est une sensation désagréable - non, pire, plus, c’est carrément insoutenable. Les bras croisés en guise de défense, de protection, la bleutée des yeux qui se font dur et Birdie qui aimerait être juste enterrée soixante pieds sous terre parce que six, c’est vraiment trop peu face à toutes les douleurs qu’elle ressent à présent.

Elle dit quelque chose qui le fait réagir - elle ne sait plus quoi parce que son cerveau est confus, embrouillé, que les mots sortent sans qu’elle puisse les arrêter, les analyser, les contrôler. Ce qui a toujours fait Birdie. Will est soudainement plus proche, sur la chaise à côté et elle ne lève toujours pas son visage vers lui parce qu’elle s’interrompt en pleine envolée. Finalement, elle peut se reprendre à une micro seconde près, peut-être pourrais-tu essayer d’atténuer ces larmes ? Leave me alone. Alors la réponse est non, elle continue à déverser, sans gêne mais avec toute la honte du monde sur ses frêles épaules qui ne sont plus relevées. Elle n’a pas sa prestance légendaire, Birdie, aujourd’hui. Elle est misérable et elle n’est rien.

Y a Will qui s’approche, qui tend les bras, qui la dirige contre elle et autant dire que les tentatives pour s’arrêter ne peuvent être évoquées. Dans son creux, contre son odeur rassurante et familière qui lui a tant manqué, sa respiration régulière suffisent pour que Birdie éclate encore plus en un millier de larmes aussi dévorantes que libératrices. Ses mains qui s’accrochent à ses épaules, son visage qu’elle camoufle dans le cou de son meilleur ami, elle a comme une brève sensation de le retrouver, enfin, finalement. Et cette fois, elle ne l’abandonnera plus, c’est promis.

« Tu sais que tu peux me faire confiance, hein ? » Birdie n’attend pas la fin de sa question pour hocher la tête contre lui. Elle lui fait plus confiance qu’à elle-même et le temps de séparation n’a prouvé qu’une seule chose ; qu’une Birdie ne peut pas fonctionner sans un Will dans les environs et que plus jamais elle ne refera cette erreur. « Je serai toujours là pour toi, tu sais. À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour n’importe quoi. Tu peux tout me dire. T’as pas à avoir honte avec moi. » Elle a le cœur qui se gonfle, sachant vers quelle direction ils se dirigent.

Alors elle se détache de lui, les yeux perlant, la main qui vient frotter son nez puis ses joues, même si c’est inutile parce qu’elle va s'effondrer de nouveau. C’est difficile quand on n’a jamais évoqué le sujet. Quand on a tout fait pour l’enfoncer au plus profond de soi pour croire que ce n’est jamais arrivé. Spoiler : ça ne fonctionne pas, la technique de l’autruche. Mettre la tête dans le sable n’aboutit qu’à un retour en pleine figure d’un boulet aussi gros qu’une boule de billard et c’est encore plus éprouvant que l’on peut se l’imaginer. “Ce n’est pas une excuse. Mais c’est une raison.” La raison, à vrai dire, la seule. Le mot en V qui rôde, qui plane mais qu’elle n’arrivera pas à prononcer, n’ayant toujours pas assumé qu’elle l’a été. Le déni est profond, la faute à elle-même qui n’a pas su ni le voir venir ni le guérir comme elle aurait dû. Tout est de sa faute. Les doigts qui s’agitent entre eux de nouveau, tic nerveux qu’elle n’a pas souvent mais qui se déclare quand un sujet important est sur le point d’être déballé. “Je- Je me suis retrouvée dans un groupe de mecs pas très fréquentables.” Elle se rappelle des brides, des conneries dites par Joseph, par les autres dont elle a effacé leurs prénoms de sa mémoire. Sa voix se brise mais Birdie reprend une respiration pour tenter de continuer son récit, pour ne pas avoir à répéter parce qu’elle ne pourra pas faire le trajet deux fois. “Au début, c’était bon enfant. Mais après, y en a un qui- Qui-” Elle déglutit difficilement tout en relevant la tête vers Will. “Ils croyaient que j’étais une fille payée pour les satisfaire.” Les lèvres qui tremblent en se rappelant la tournure des évènements, les cris, les supplications. Des autres qui n’ont rien fait, de Joseph qui a détourné la tête, de leur mutisme, de leur inaction, de leur silence. “Je voulais pas mais il m’a forcé.” Il l’a forcé, il s’est forcé en elle et merde, personne ne devrait avoir à subir ça. Personne ne devrait porter une telle souffrance, un tel fardeau. Birdie a de nouveau les torrents sur les joues alors qu’elle revoit toute la scène par des morceaux incohérents. “J’étais pas consentante mais il s’en foutait. Ils s’en foutaient tous. Personne n’a rien dit, personne n’a bronché.” Personne n’est venu m’aider. “C’est de ma faute parce que sérieusement, à quoi je pensais en allant au milieu d’un groupe de mecs ?” Elle aurait dû être plus maligne, elle aurait dû se montrer plus futée, plus intelligente. Mais Joseph a réussi à la rassurer, elle a eu une confiance stupide en lui et le résultat est que des années après, elle subit toujours les conséquences et les effets de cette aveuglément dénué de bons jugements. “J’ai essayé de croire que j’allais aller mieux mais je- J’y arrivais pas. Quand Asher m’a dit qu’il était à Melbourne, j’ai juste vu là un moyen de trouver un deuxième souffle.” Est-ce que le retour à Brisbane sera synonyme de troisième souffle ou un retour au premier ? “J’ai pas honte avec toi, j’ai honte de moi. Je suis vraiment désolée, Will.” Qu’elle répète en s’effondrant un peu plus ; évoquer ce sujet bien trop lourd à porter est inédit et il est clair que Birdie ne veut pas réitérer l’expérience. Mais c’est Will et il n’y a pas de raison de lui cacher ça. Hormis le fait qu’elle s’en sente toujours aussi salie. Avec le temps, elle bénéficiera peut-être des bienfaits de partager son secret avec un autre.


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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyDim 21 Mar 2021 - 17:13

♛ I can hear violins, violins. Give me all of that ultraviolence

▼▲▼

Birdie était censée faire partie de ce petit pourcentage de la population qui ne me ferait jamais souffrir. Elle devait être de ceux qui lance un regard noir à la personne qui ose me faire mal à la personne qui s’est jouée de moi de ma gentillesse et de ma naïveté. C’est son rôle de meilleure amie, c’est son rôle de sœur, mais le problème c’est que cette personne c’est elle. C’est contre elle que je suis en colère. C’est elle qui a jugé bon de me faire passer du côté de ceux qui ne représentent rien pour elle. Du côté de ceux qu’elle ne calcule pas, ceux dont elle se fiche royalement. Et ça fait mal, parce qu’il fut un temps – pas si lointain que ça, Birdie était ma meilleure amie. De loin l’une des personnes les plus importantes pour moi. Elle a rapidement trouvé grâce à mes yeux elle était différente des autres et moi pour la différence c’est important. Mais tout ça s’est fini. Évoquer notre amitié en parlant du passé c’est sûrement ce qui me fait le plus mal. Mon cœur se brise en de milliers de morceaux et tout semble maintenant si lointain. Nos souvenirs, nos rires, notre complicité, cette amitié sans tabou qui peut en faire rêver plus d’un. Qui a dit que l’amitié fille garçon n’existait pas ? On en était la preuve vivante. Pas d’ambiguïté, pas de tabou, simplement deux meilleurs amis de sexe différent, un amour fort, un amour platonique, fraternel presque, inégalable que nous étions les seuls à comprendre. Les seuls à accepter. Qu’elle soit souvent la première personne à qui je pense quand il est question de raconter une connerie ou une anecdote drôle. J’aimerais retrouver tout ça. Mais c’est pas si facile, n’est-ce pas, Birdie ? T’as pas le droit de venir frapper chez moi après deux ans de disparition et t’attendre que je t’accueille les bras grands ouverts. Tu me connais mieux que ça. Mais pourtant. Mais pourtant elle est là devant moi, nos regards n’osant même pas se croiser, partagé entre la surprise, la rancœur, la déception, l’interrogation et la nostalgie que sa présence me renvoie. Tout ça c’est beaucoup. Beaucoup trop et je ne suis pas sûr d’être capable de supporter tout ça. Parce que ça fait mal. Certainement bien plus que vous ne pouvez l’imaginer.

T’as créé un grand vide en quittant ma vie comme ça, Birdie. Même si c’est pas tant pour son départ que je lui en veux mais pour tout le reste ; le silence, l’abandon, me faire passer au dernier rang, tout en bas de l’échelle, putain c’est ça qui fait mal. Toutes ces années d’amitié, de promesse pour ça ? Sérieusement ? N’importe qui lui en voudrait. N’importe qui serait en colère contre elle, mon égo a été touché. Encore une fois. Comme s’il n’avait pas assez pris cher comme ça. Finalement, Birdie tu vaux peut-être pas beaucoup mieux que les autres. T’as fini par faire comme tout le monde, me lâcher, te foutre de moi et pour ça tu baisses dans mon estime, Cadburn. Il est bien loin notre friendshipgoal, cette amitié incompréhensible pour certains mais touchante et parfaite pour les autres. On aurait pu écrire toute une saga de livres sur nos aventures ; Will et Birdie se perdent en forêt ; Will et Birdie tentent une séance de spiritisme ; Will et Birdie jouent à cache-cache ; Will et Birdie construisent un château de sable ; Will et Birdie prennent d’assaut la cuisine ; Will et Birdie sous LSD. Et croyez-moi ça aurait fait un carton. En particulier ce dernier livre puisque Birdie étant bien plus habituée que moi à ce genre de substance m’a empêchée de faire des conneries plus d’une fois. Nos aventures se vendraient presque aussi bien que celle de Potter et on pourrait faire une saga cinématographique basée sur nos conneries aussi. Y en a des choses à dire sur nous et la plupart des anecdotes vous feront rire. Sauf que t’as mis un terme à tout ça, Birdie. Tu fais chier putain.

J’aurais peut-être dû la mettre dehors depuis longtemps mais j’en suis incapable. Parce que même si je lui en veux, même si je l’ai détestée et intérieurement insultée de tous les noms pour le mal qu’elle a pu me faire : c’est Birdie. Et elle a une place toute particulière dans mon cœur. Une place que personne n’a réussi à prendre même après deux ans de silence quasiment complet. Alors je ravale ma fierté, je mets mon égo de côté – de toute façon what the hell, il a été assez piétiné comme ça ces derniers temps – et au lieu d’ouvrir la porte pour lui demander de quitter mon appartement je la prends dans mes bras. Parce qu’elle pleure. Et j’ai jamais pu voir Birdie pleurer. J’ai jamais accepté que quelqu’un ait pu lui faire assez de mal pour qu’elle fonde en larmes ainsi. Elle pleure encore plus quand je la prends contre moi et même si je lui en veux, elle pleure alors ça me fait mal – manquerait plus que Sofia n’arrive là, maintenant, tout de suite alors que je suis en train de rassurer ma meilleure amie en lui offrant une longue étreinte.

Au bout de quelques secondes – minutes ? – Birdie rompt ce lien entre nous. “Ce n’est pas une excuse. Mais c’est une raison.” Hm ? Je ne dis rien et je crois d’ailleurs que jamais en la présence de ma meilleure aime je n’ai été aussi silencieux de toute ma vie. J’attends simplement qu’elle reprenne la parole, parce qu’elle est bien sur le point de me donner des explications, pas vrai ? Elle est bien en train de se préparer à m’expliquer ce qui s’est passé dans sa tête – dans sa vie – pour tout quitter du jour au lendemain. Pendant deux putains d’années. Elle est nerveuse, elle est stressée, je le vois parce qu’elle est en train de jouer avec ses doigts que je fixe jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole, c’est vers son visage que mes yeux remontent. “Je- Je me suis retrouvée dans un groupe de mecs pas très fréquentables.” Ça commence mal. Quand une fille te dit, en pleurant qu’elle s’est retrouvée avec un groupe de mecs peu fréquentables ça craint, non ? Pas réellement sûr d’aimer la tournure que prend cette conversation, tout ce que je peux faire c’est lui montrer mon soutien en prenant sa main dans la mienne. C’est pas grand-chose, mais c’est tout ce que je peux faire. “Au début, c’était bon enfant. Mais après, y en a un qui- Qui- Ils croyaient que j’étais une fille payée pour les satisfaire.” Je confirme, je n’aime pas du tout la tournure de cette conversation et plus elle parle, plus j’ai peur. Plus j’appréhende. Parce que j’ai bien peur de comprendre. J’ai peur d’avoir compris. Mais peut-être que je suis à côté de la plaque. Peut-être qu’elle ne va pas dire ce à quoi je pense ? Je la regarde en me pinçant les lèvres, ma main resserre la sienne, c’est toujours tout ce que je peux faire. “Je voulais pas mais il m’a forcé.” Elle est là la phrase tant attendue, celle que je redoutais le plus et elle me fait mal. Mon cœur se resserre. La colère est de retour, mais c’est pas à Birdie que j’en veux. Pas du tout. C’est à ce mec. À ces mecs. Comment est-ce qu’on peut faire ça ? Comment est-ce qu’un mec peut penser que forcer une femme à avoir des rapports sexuels avec lui peut-être une bonne idée ? C’est le genre de chose qui détruit une femme. Il a détruit Birdie. Il a détruit ma meilleure amie. “J’étais pas consentante mais il s’en foutait. Ils s’en foutaient tous. Personne n’a rien dit, personne n’a bronché.” Personne ne l’a aidé. Personne n’a rien fait. Je ferme les yeux. Encore et toujours en colère, et de plus en plus même. “C’est de ma faute parce que sérieusement, à quoi je pensais en allant au milieu d’un groupe de mecs ?” Ça, non. J’ouvre les yeux et je me permets de l’interrompre. « Quoi ? Non non non non. » Je secoue ma tête pour accompagner ces mots. « Je t’interdis de dire ça. C’est pas de ta faute. C’est tout sauf de ta faute, Birdie. Enlève-toi ça de la tête. » Sûrement plus facile à dire qu’à faire mais je ne peux pas la laisser dire une chose pareille. “J’ai essayé de croire que j’allais aller mieux mais je- J’y arrivais pas. Quand Asher m’a dit qu’il était à Melbourne, j’ai juste vu là un moyen de trouver un deuxième souffle. J’ai pas honte avec toi, j’ai honte de moi. Je suis vraiment désolée, Will.” Elle s’excuse mais finalement je me sens bête maintenant. Parce qu’elle a été victime d’une agression, elle a été blessée, forcée alors que moi je lui en voulais de ne pas m’avoir donné de nouvelles pendant deux ans ? C’est con mais je le savais pas. Maintenant qu’elle m’a tout dit, je ne peux plus lui en vouloir et je ne le veux pas non plus. « Hey… » Juste pour attirer son attention. Mon pouce vient essuyer les larmes qui coulent encore sur ses joues et mon regard froid laisse place à un regard plein de tendresse. « Si y a quelqu’un qui doit avoir honte c’est ce mec-là. Pas toi. » Je le déteste. Personne n’a le droit de faire du mal à Birdie, mais lui il ne lui a pas seulement fait du mal, il l’a détruite. Il a cassé ma meilleure amie, il a brisé celle que j’aime comme une sœur et ça, c’est inconcevable. Je souffle prenant une grande inspiration et si je ne réfléchissais pas ne serait-ce que deux secondes avant de parler j’aurais été capable de sortir une blague pour désamorcer la situation mais heureusement je me rends compte que ce n’est clairement pas le moment. « Je vais l’tuer. » Je ne sais pas qui est cet homme qui lui a fait subir ce traumatisme mais il y a beaucoup de colère, de haine et d’ambition dans ma voix. « J’te jure que si là je l’avais devant moi... » Je ne termine pas ma phrase mais inutile d’aller plus loin, elle me comprendra. Personne ne fait de mal à ma Birdie. Personne n’a le droit de la mettre dans cet état-là. Personne.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyMer 7 Avr 2021 - 18:30


Ils n’ont jamais été séparés plus d’une semaine. Au mieux une quinzaine de jours. Parce qu’elle l’abandonne souvent pour aller voir ailleurs, pour aller respirer à Elimbah, pour s’enticher d’un nouveau joli coeur avant de le rejeter aussi sec. Parce qu’il la délaisse complètement au profit de ses manettes, de son canapé, de ses disques de jeux qui s’entassent et s’empilent inlassablement. Mais ce n’est toujours l’affaire que de quelques jours. Et ils communiquent beaucoup, souvent trop, par messages. Pratique pour s’envoyer des messages à toute heure du jour et de la nuit. Ils ont découvert ce moyen de communication ensemble et ils ont développé leurs propres habitudes, leurs propres rituels. Birdie sait autant que Will que l’un n’est jamais loin de l’autre. Qu’ils sont toujours connectés à une fréquence qui est la leur, qui leur est propre et que le monde entier ne peut capter.

Mais la jeune femme s’en est complètement déconnectée. Du jour au lendemain. Sans prévenir parce que cela serait trop facile. La Cadburn n’a pas prévenu car elle ne se sentait pas prête. Elle n’a rien dit car Will aurait posé des questions. Elle aurait essayé d’esquiver mais son meilleur ami est bien trop futé. Il la connaît par cœur. Exactement comme maintenant où il a su voir que quelque chose clochait. Non, il y a deux ans, Will connaissait le bonheur avec Sofia alors que Birdie venait de se faire détruire. Elle ne pouvait pas lui infliger ça. Il l’aurait sûrement harcelée pour qu’elle revienne. Non, il serait venu à Melbourne la rejoindre. Ce n’est pas égoïste de penser que tu serais passé avant la femme qu’il aime ? Non, juste réaliste. Car toi, t’as été la première femme de sa vie aussi loin que vous vous en souvenez et toutes les autres qui peuvent défiler ne chambouleront jamais ce fait. La jolie blonde l’a fait pour lui, pour éviter de gâcher sa vie qu’il a déjà établi à Brisbane ; elle a pris le risque à ce qu’il la déteste pour se protéger elle aussi de devoir des explications, pour plonger dans cet enfer insupportable.

Sofia n’aura qu’à la remercier de lui avoir épargné le déchirement d’un coeur brisé - oh si tu savais, Birdie, à quel point tu as confié ton meilleur ami dans les mains d’une gamine qui n’est pas foutue de prendre soin de lui. Comme si elle avait pu le faire pour elle. Mais Sofia était le bonheur de Will, elle l’est toujours pour autant qu’elle soit concernée - ils vont se marier, quand même - et pour une fois, elle n’avait pas eu envie d’entacher ça. D’autant que, comme elle, Will n’a jamais connu l’amour, le vrai, le véritable et même si les réserves de la blonde sur la brune étaient présents, ce n’était plus de son ressort que de savoir si Sofia était the one. De toute façon, force de constater qu’à cette période, Birdie n’était plus capable de grand chose. Sortir du lit était déjà une épreuve, s’évaporer de Brisbane fut la deuxième.

La Cadburn ne se sent pas spécialement plus courageuse qu’il y a deux ans alors qu’elle aurait cru qu’elle l’aurait été. Mais non. Melbourne n’a été qu’une étape, une longue parenthèse, une bulle de protection. Si ça éclate maintenant, ce n’est pas surprenant parce que ça ne pouvait pas durer comme cela très longtemps. Birdie n’a jamais ignoré que sa ville natale lui manquait. Qu’elle avait beau apprécié Melbourne, c’est surtout parce qu’Asher y était. Mais sa vie était à Brisbane. Tout était à Brisbane. Aussi bien le bon comme le mauvais. Ce n’était qu’une question de jours, de mois, d’années avant qu’elle ne revienne. Elle serait revenue, sûrement, un jour. Mais le mariage de Will a tout précipité. Est-ce là un signe du destin ? Un coup de pouce à l’envers de l’univers ?

« Quoi ? Non non non non. » C’est donc comme cela que Birdie se retrouve en train de craquer chaque nerf qu’elle a essayé de retenir. Le poids d’un secret qui l’encercle, la culpabilité d’un fardeau qui ne devrait même pas être sien mais que pourtant elle s’est infligée parce qu’il n’y a pas d’autres solutions. Tout comme elle aurait préféré ne pas en arriver là, être plus forte pour affronter l’orage de Will en tenant sur ses deux jambes, vaillante et téméraire, mais pas faible, pas en pleurs. « Je t’interdis de dire ça. C’est pas de ta faute. C’est tout sauf de ta faute, Birdie. Enlève-toi ça de la tête. » Ce n’est pas ce qu’elle demande, Will. Elle ne veut pas que tu lui dises que ce n’est pas de sa faute. Elle n’a pas besoin qu’on le lui dise. Même si ce n’est pas de sa faute, ça reste sa croix à porter, inlassablement, constamment, tout le temps.

Birdie continue son récit en faisant mine de ne pas l’avoir entendu. Si elle s’arrêtait, elle ne pourrait plus reprendre et ça serait un enfer dans sa tête autant que dans ses yeux, encore plus maintenant alors que les images, les sensations, toute la négativité reviennent en force pour l’assaillir de nouveau. « Hey… » L’oiseau qui paraît bien frêle à ce moment précis relève la tête et ses prunelles embuées vers Will, qui vient tenter de contrer l’humidité de ses joues. « Si y a quelqu’un qui doit avoir honte c’est ce mec-là. Pas toi. » Si les mots étaient magiques, sûrement que Birdie serait guérie en les entendant. Mais ce n’est pas le cas, ça ne fonctionne pas comme ça et, malheureusement, cela ne suffit pas à la faire se sentir mieux. Au contraire, c’est la première fois qu’elle en parle à voix haute et elle réalise tous les signaux qu’elle n’a pas été fichus de voir alors qu’ils étaient là, devant son nez. « Je vais l’tuer. » Les épaules de Birdie s'affaissent parce que ça aussi, ce n’est pas quelque chose qu’elle souhaite entendre. « J’te jure que si là je l’avais devant moi... » Elle déglutit légèrement en baissant de nouveau la tête.

Il sera jamais devant toi. Qu’est-ce que ça aurait changé ?” Elle passe ses mains sur ses joues, reniflant légèrement pour tenter de canaliser le surplus d’émotions qui l’envahit, en même temps que son coeur qui bat bien trop vite. “Je cherche pas le réconfort. Je veux que tu… Que tu saches que ce n’était pas contre toi. Que tu m’as manqué, terriblement, plus que je l’aurai imaginé. Que t’es important dans ma vie et que ça n’arrivera plus jamais.” Oh que les mots sont toujours aussi durs à prononcer. Birdie n’aime pas évoquer à quel point elle tient aux gens ; elle le montre à sa manière mais elle se sent toujours aussi stupide quand elle le dit à voix haute. “Si tu m’en laisses le droit.” De revenir dans ta vie. “Je ne pourrai pas réparer les deux ans d’absence mais… Mais je serai là pour les deux prochaines. Et toutes celles d’après encore.” S’éloigner de la raison pour se rapprocher de ce qui compte le plus : lui, eux, leur amitié débordante, leur amour fraternel, until the very end.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyLun 26 Avr 2021 - 16:38

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Elle pleure, Birdie, elle pleure beaucoup trop et je déteste la savoir dans un état pareil. Ça me fait mal et surtout je réalise que quelque chose de grave est arrivé, ce qui explique son absence de deux ans. Deux années, c’est long, c’est interminable et les gens changent en deux ans. Moi je n’ai pas changé, je suis toujours le même. Certes, fiancé et assez peu sûr de là où son couple pourra nous mener mais j’ai décidé de lui donner une deuxième chance et sans que je ne sache réellement pourquoi l’idée de lui demander en mariage m’a semblée comme étant parfaite. Pourtant n’importe qui me dira que c’est une très mauvaise idée, surtout quand on sait que la demande en mariage m’est venue à l’esprit quelques mois après l’infidélité de Sofia. Mais justement, elle rêve de tout ça, elle. Le mariage, la stabilité et tous ces autres trucs-là qui me vendent à moi, beaucoup moins de rêve. Alors cette idée me semble ingénieuse, pourquoi pas lui demander en mariage ? Peut-être que ça lui donnera envie de rester, peut-être qu’elle n’aura comme ça pas réellement envie d’aller voir ailleurs. Qui sait ? Pourquoi pas ? Une réflexion plus étrange pour la plupart mais presque logique pour moi. Ne pas chercher à me comprendre de toute façon, c’est la règle d’or quand on commence à me connaître. J’ai une logique bien à moi et je sais que même Birdie sera très certainement outrée par cette révélation. Parce qu’elle n’en sait rien. Elle ne sait pas que Sofia m’a trompé et déjà qu’elle ne la portait pas dans son cœur, mais dans ce cas je sais qu’elle n’acceptera encore moins le mariage. Mais je l’aime, Sofia. Malgré tout, mes sentiments pour elle sont toujours là et j’ai bien compris que j’ai tout de même une part de responsabilité dans toute cette histoire. Je ne lui prêtais plus d’attention, trop souvent beaucoup trop plongé dans mes livres préparant ma thèse ou dans mes jeux-vidéos. On peut la blâmer autant qu’on le veut, parce qu’elle aurait pu simplement m’en parler et peut-être que cela aurait suffi pour m’ouvrir les yeux sur mon manque d’implication sévère dans notre couple. Elle aurait pu communiquer, mais elle a préféré me trahir. Et la pire trahison qui soit, la tromperie. Pour une fille qui se décrivait comme rêveuse d’une grande histoire d’amour c’est assez paradoxal. J’ai beaucoup moins de principe qu’elle, moins de rêve basé sur l’amour et le couple parfait mais pourtant moi, la tromper c’est quelque chose que je n’aurais jamais fait. Contrairement à elle, moi, Sofia, elle reste la seule femme avec qui j’ai couché. La fidélité, la confiance, c’est ça, le base du couple non ? Mais elle a décidé de tout piétiner, Sofia.

Tout ça, elle n’en sait rien ma meilleure amie. Parce qu’elle n’était pas là. Parce qu’elle a décidé de me tourner le dos pendant deux ans et si je ne suis pas du genre ultra-sensible et susceptible, là, je lui en veux. Parce qu’elle aussi elle aurait pu choisi la communication mais comme sa meilleure amie – ahaha – elle a préféré fermer les yeux et n’en faire qu’à sa tête. Mais finalement Birdie me donne des explications et elles sont bien plus acceptables que celles que ma fiancée m’a donnée pour son erreur à elle. Une agression. C’est bouleversant, ça me fait mal pour elle. Personne n’a le droit de faire souffrir ma meilleure amie. Personne. Mon histoire à côté de la sienne elle n’a aucune importance, elle est pathétique. Elle ne mérite pas ça, Birdie. Personne ne le mérite de toute façon mais là, on parle de ma meilleure amie. La numéro un. Ma sœur. Ma jumelle. Mon autre moitié, celle qui me connait le mieux et qui me comprend le mieux. Ça n’excuse peut-être pas sa disparition de deux ans mais ça l’explique en tout cas et après ça, comment est-ce que je suis encore censé lui en vouloir ? Comment est-ce que je suis censé lui dire à quel point son silence m’a blessé alors que finalement c’est elle qui souffrait le plus. Tout ça à cause d’un connard, d’un porc, d’un mec qui ne mérite même pas de vivre et si je le pouvais je le torturerais à coup de Doloris. Pendant des heures et des heures et je finirais par le tuer par un rapide Avada Kedavra. Mais je ne peux pas. Parce que je suis un moldu, malheureusement et je doute que Birdie accepte et ne parvienne à sourire malgré mon super sens de l’humour alors je reste sérieux. Oui, même si je ne le montre pas beaucoup même si j’ai tendance à laisser mon côté clown prendre bien trop souvent le dessus je peux rester sérieux quand je le veux.

“Il sera jamais devant toi. Qu’est-ce que ça aurait changé ?” Rien. Et puis je me ferais sûrement complètement dominer par ce mec, il suffit de voir ma carrure et ma dégaine pour vite se rendre compte que je ne suis pas ce genre de mec qui va réussir à s’imposer. “Je cherche pas le réconfort. Je veux que tu… Que tu saches que ce n’était pas contre toi. Que tu m’as manqué, terriblement, plus que je l’aurai imaginé. Que t’es important dans ma vie et que ça n’arrivera plus jamais.” Et si habituellement Birdie fait des déclarations d’amour à sa manière à coup de jurons d’insultes, de menaces et de petits coups donnés sur l’épaule des vrais mots sincères de ce genre, j’en ai rarement entendus. Elle se livre, elle se met à nue devant moi et je sais ô combien c’est compliqué pour elle. Je pourrais lui dire qu’elle doit porter plainte qu’il est encore temps et que ce n’est pas trop tard mais je n’en fais rien. Parce qu’elle le sait tout ça, et qu’elle n’a pas besoin de moi pour ça. “Si tu m’en laisses le droit.” De revenir dans ta vie. “Je ne pourrai pas réparer les deux ans d’absence mais… Mais je serai là pour les deux prochaines. Et toutes celles d’après encore.” On laisse un peu le drame derrière nous, et un petit sourire s’étire sur mes lèvres. « J’espère bien. » C’est pas dit d’un ton méchant ou agacé, au contraire. « Parce que t’en as loupé des choses mais tu pourras toujours te rattraper. » Est-ce que finalement elle a réellement loupé beaucoup ? Non, pas vraiment, non. « Tu vas bientôt devoir m’appeler Docteur Dunham, si ça c’est pas trop la classe quand même. » Si si, c’est la grande classe. Sauf que moi je vais pas sauver des vies mais étudier une espèce en voie de disparition. « Je suis en train de préparer ma thèse, c’est dur mais je m’accroche. Je passe une bonne partie de mes journées et de mes nuits à faire des recherches. Tu te rends compte que j’ai pas eu le temps de toucher à une manette depuis environ dix heures ? » Scandaleux et surtout assez étonnant de ma part. Je ne lui ai pas dit mot pour mot que je lui pardonnais son absence mais c’est ce que mon petit discours veut dire, et elle me connait assez pour le comprendre.
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptyJeu 13 Mai 2021 - 12:30


Birdie n’a jamais mesuré l’impact de son départ. Elle avait vu ça comme une libération, un projet à long terme, une guérison forcée à distance de sa ville natale, celle qui l’a vu grandir avec quasiment tous ceux qu’elle connaît depuis qu’elle est gosse dedans. Une thérapie pour essayer d’y voir plus clair, pour espérer apaiser son mal intérieur qui la ronge et qui grignote chaque nerf, chaque fibre de son corps entier. La jeune femme ne peut pas prétendre que ça a été la meilleure solution. Elle le voit dans les yeux de Will qui lui en a voulu, elle le remarque à ces gestes qui se font distants avant qu’elle réussisse à lui prouver que ce n’est pas contre lui. Elle n’aime pas cette impression d’être une étrangère pour lui alors que personne sur cette terre ne la connaît mieux que Will. Ce message concernant le mariage a été la claque en trop, la goutte d’eau qui a créé le tsunami et qui lui a fait prendre la décision la plus compliquée qu’elle ait eu à faire jusqu’à présent : revenir et s’excuser. Pour Will, elle peut le faire. Même si elle se trouve une raison, qui n’est pas forcément une excuse mais qui explique au moins le pourquoi du comment.

Et ça la bouffe encore un peu. De réaliser qu’elle n’a pas oublié. Ni les sensations, ni l’action, ni les cris, ni les plaintes, ni les pleurs. Deux années d’absence, le double de mois, de semaines et jours, tout cela pourquoi ? Pour s’effondrer dès son retour. Parce que Birdie ne résiste pas aux feux qui ruminent derrière les prunelles claires de son ami. Parce qu’elle ne peut pas rester sans explication, elle lui doit bien au moins ça. Mais ça fait mal, ça pique toujours partout et c’est déplorable. La jolie blonde aurait cru que ça aurait été derrière elle mais il va te falloir combien de temps pour te rendre compte que ça ne fonctionne pas comme ça, Cadburry ? Ce n’est pas une simple blessure, une petite coupure dont on ne pense plus au bout d’une semaine. C’est bien plus profond, bien plus intense et c’est ancré dans sa chair qu’elle le veuille ou non. Elle ne peut pas le fuir mais elle peut tenter de le camoufler. Et maintenant qu’elle a tout sorti à Will, elle sait qu’elle pourra avoir son soutien infaillible sans avoir à plus en dire. Parce que Birdie n’en reparlera pas. Jamais. Elle espère que Will ne va pas lui dire d’aller voir la police, de ne pas se montrer égoïste, de faire preuve de force pour une fois. De choisir la bonne direction. Mais à quoi bon ? En quoi cela changerait quelque chose d’aller voir les forces de l’ordre pour qu’ils lui posent mille et une questions pour prendre le risque qu’au final, ça n’aboutisse à rien ? La Cadburn a scruté les affaires passées, elle a sillonné le net ; la plupart de ces actes ne sont pas condamnés faute de preuves. Là, elle aurait éventuellement des témoins mais il faudrait qu’elle parle d’un gang, qu’elle fourre son nez là où il ne faut pas. Il y a trop à prendre en compte et elle n’en a pas la force, le petit oiseau.

Elle veut juste faire son nid et revenir auprès de Will. Avoir manqué cette histoire de mariage la brise tout autant ; elle a la sensation d’être partie pendant un siècle ou deux au moins. « J’espère bien. » Elle relève les yeux sur lui et ça l’apaise de voir son petit sourire sur ses lippes. Alors elle sourit aussi, malgré la peine, malgré le déferlement, malgré la douleur. Il lui donne une lueur d’espoir en deux simples mots et elle ignorait que c’est ce qu’elle attendait depuis si longtemps ; que Will ne lui en veuille pas éternellement. « Parce que t’en as loupé des choses mais tu pourras toujours te rattraper. » Oh, elle espère. “J’y compte bien.” que sa voix alourdie par l’émotion passée réussit à sortir. « Tu vas bientôt devoir m’appeler Docteur Dunham, si ça c’est pas trop la classe quand même. » Là, Birdie lâche un léger rire. “C’est la classe assurée. Même si c’est idiot car si on demande un docteur pour quelqu’un qui fait un malaise, je suis pas sûre que tu puisses être d’un grand secours.” Parce qu’elle sait qu’il n’a pas changé de trajectoire, qu’il ne deviendra jamais médecin généraliste ; non, Will a toujours la tête plongée dans une ère lointaine et il est bien trop passionné pour ne pas s’être accroché. « Je suis en train de préparer ma thèse, c’est dur mais je m’accroche. Je passe une bonne partie de mes journées et de mes nuits à faire des recherches. Tu te rends compte que j’ai pas eu le temps de toucher à une manette depuis environ dix heures ? » Birdie aurait pu faire un cri outré, avec la main sur la poitrine et le visage indigné mais elle n’arrive pas à surjouer pour l’instant. Alors elle se contente de garder son léger sourire amusé tout en secouant la tête. “Je suis certaine qu’elle doit déjà perdre tes empreintes et pleurer face à ton abandon.” A ses derniers mots, Birdie fronce les sourcils en les réalisant - ils sont clairement de mauvais goût et assez déplacés. Ce n’est pas volontaire, évidemment. Mais un soupçon de culpabilité la tenaille et elle se racle légèrement la gorge tout en se redressant. “Et concernant ce mariage…” Elle est véritablement curieuse, même si c’est aussi une opportunité d’oublier ce qu’elle a dit juste avant. “Je ne m’y attendais vraiment pas.” Elle n’aurait jamais pensé que Will aurait été du genre à se laisser passer la bague au doigt. “Est-ce que l’idée vient de toi ?” Enfin l’idée… La demande. Mais ne jouons pas sur les mots. Si Will a fait la demande, l’idée ne peut venir que de Sofia, n’est-ce pas ?
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Message(#)Crying tears of gold, like lemonade - Wildie #4 EmptySam 26 Juin 2021 - 16:16

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Ma réaction me paraît presque absurde et totalement ridicule maintenant que je connais les raisons de son départ soudain. Mais pour ma défense je ne pouvais pas le savoir. Comment est-ce que j’aurais pu deviner que ma meilleure amie avait subi un traumatisme aussi fort qu’elle se sente obligée de disparaître de Brisbane en un claquement de doigts ? Je ne suis pas encore Legilimens, malheureusement et si ça avait été le cas en la voyant sur le palier de la porte tout à l’heure je l’aurais serré dans mes bras au lieu de lui avoir lancé un regard froid et distant. Elle a une raison qui explique son départ de Brisbane mais j’ai toujours du mal à comprendre pourquoi elle a décidé de me laisser de côté ainsi. J’aurais pu l’aider. J’aurais voulu l’aider. Je ne sais pas comment parce que tout le monde sait que je ne suis pas le plus à l’aise dans les situations délicates comme ça. Mais pour Birdie je fais des efforts. La preuve ; j’ai déjà laissé toute ma rancœur de côté pour laisser place à toute l’affection et l’amitié que j’ai pour elle. Aussi parce qu’on n’a jamais réussi à rester loin l’un de l’autre très longtemps – bon, sauf si on compte ces deux dernières années. Mais aussi parce que je comprends bien que ce n’est en aucun cas ma faute, même si au final je n’avais jamais pensé ça. Je sais que je ne suis pas toujours le meilleur des meilleurs amis du monde mais je vous assure que j’essaie vraiment de l’être. J’essaie de tout mettre en œuvre pour qu’elle sache qu’elle peut me faire confiance. À moi encore plus qu’à n’importe qui. Parce que Birdie, elle est de loin l’une des personnes les plus importantes dans ma vie, elle me connait mieux que n’importe qui. Peut-être même qu’elle me connait mieux que mes parents eux-mêmes. On a pas de secret l’un pour l’autre notre amitié est précieuse et je ne laisserais pas une erreur nous séparer. Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Non ? Ah non, ça c’est pour sa femme qu’on doit dire ça ?

Elle sourit. C’est pas anodin. Et si habituellement je ne réagis pas vraiment à ses sourires, celui-là me réchauffe le cœur comme jamais. Je sais que ça ne veut pas dire qu’elle va bien, qu’elle pète la forme, mais elle sourit. Un léger sourire. Très léger. Mais présent. Elle sourit, et ça suffit à me faire sourire à mon tour. “J’y compte bien.” Oh que oui elle en a des choses à rattraper, que ce soit sur le plan personnel tout comme le plan professionnel. Je suis toujours avec Sofia, ce dont elle doit se douter puisqu’elle a reçu un sms d’invitation au mariage. Enfin si on pouvait appeler ça une invitation.  « Au fait, je vais me marier, si jamais ça t’intéresse. Elle, elle a eu besoin de s’éloigner de sa vie et de ses proches pour essayer digérer ce qui lui ait arrivé alors que moi j’avais besoin d’elle. Mais mon problème paraît bien ridicule à côté du sien. Vraiment. “C’est la classe assurée. Même si c’est idiot car si on demande un docteur pour quelqu’un qui fait un malaise, je suis pas sûre que tu puisses être d’un grand secours.” Je pouffe légèrement de rire parce qu’elle a raison – oui oui ça arrive. « Imagine qu’un jour un parc du genre Jurassic Park ouvre ses portes. On serait bien content qu’il existe des paléontologues. » Et en tant que futur paléontologue je peux d’ailleurs affirmer que si un parc de ce genre ouvre un jour, je doute que ce soit une super idée. Et de toute façon, c’est pas prêt d’arriver. « On irait à la préouverture tous les deux ? » T’as pas le droit de refuser, Birdie, pas après deux ans de silence radio. “Je suis certaine qu’elle doit déjà perdre tes empreintes et pleurer face à ton abandon.” Oh, si elle savait. Je secoue négativement la tête pour accenteur mes mots. « Tu te rends compte que le canapé est en train de perdre mon creux ? » Question un peu rhétorique mais d’un geste de la main je lui montre tout de même ce fameux canapé sur lequel je passais beaucoup de temps. « C’est un scandale. » Bon, je n’ai pas entièrement changé. Pas du tout même. J’en fais toujours trop. Pour tout. “Et concernant ce mariage…” Oh, that. Je fronce légèrement les sourcils, je me redresse, prêt à subir un interrogatoire. “Je ne m’y attendais vraiment pas.” Ahahaha, moi non plus Birdie, moi non plus. “Est-ce que l’idée vient de toi ?” L’inconvénient, c’est qu’elle ne me connait que trop bien, Birdie. Je ne peux pas lui mentir. Mais je tente quelque chose en haussant doucement les épaules me préparant à lui répondre. « Bah tu sais que j’ai toujours voulu me marier. La bague, la robe et le costume hors de prix le gâteau et tout ça. » Même une personne qui ne me connait pas devrait pouvoir capter tout le sarcasme dans ma voix. Parce que tout est faux. Littéralement. « Oui. C’était mon idée. Plus ou moins. » Et on peut aussi facilement se rendre compte que je ne suis pas fou de joie. « Enfin je sais pas, je me disais que c’était un peu la suite du truc tu vois. » La suite du truc. Je déborde d’enthousiasme. « Et puis on s’aime alors je sais pas, pourquoi pas ? » Ça c’est vrai. On s’aime. Même si elle m’a trompé. Au moins je l’aime.

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