look inside, look inside your tiny mind, now look a bit harder. 'cause we're so uninspired. so sick and tired of all the hatred you harbour
En arrivant dans ma propre maison, j’ai l’impression de les déranger alors que c’est Alex qui m’a envoyé un message de détresse en m’apprenant la présence de ma sœur chez nous. Elles ne sont pas les meilleures amies du monde et ne le seront jamais, malheureusement et si la plupart du temps face à moi elles essayent de faire bonne figure je ne suis pas assez naïf pour croire qu’elles s’autocensurent quand elles se retrouvent face à face, seules. Et j’en ai presque la preuve puisque quand je suis avec elles dans le salon elles ne s’adressent pas la parole et il suffit que je m’éloigne dans la cuisine avec Lucy et que je les laisse seules un instant pour les entendre se dire je ne sais quoi. Mais je n’essaie même pas d’en savoir plus, préférant largement me concentrer sur ma fille dans mes bras et quand je les rejoins dans le salon j’observe un instant Alex faire les cents pas dans le salon mais je ne prête pas beaucoup d’attention à ça non plus je la regarde quelques secondes en fronçant légèrement les sourcils et une fois installé sur le canapé, une nouvelle fois je me concentre sur Lucy et c’est à ce même moment qu’Alex nous rejoint. Je parle à Lucy qui semble être particulièrement agitée aujourd’hui et je ne comprends pas pourquoi. Peut-être que tout comme moi elle ressent une certaine tension entre Alex et Primrose. Les bébés ont tendance à ressentir ce genre de chose, non ? Du moins c’est ce qu’on dit. Et Alex me confirme presque tout ce que j’ai pu penser jusque-là en une seule phrase. « Oh tu sais ma puce tu n'as pas besoin de te faire remarquer, ta tante t'apprécie déjà beaucoup plus que ta sœur. » Je m’arrête net, je ne bouge plus. Seuls mes sourcils se froncent une nouvelle fois et mes yeux se relèvent sur Alex qui est déjà en train de s’éloigner de nous. Elle fuit, encore une fois, comme si c’était réellement étonnant de sa part. « Quoi ? » Elle lâche une phrase de ce genre et elle s’en va, elle préfère s’aérer avec Dobby dans le jardin, ce qui en soit n’est pas dramatique mais juste après avoir lâché une bombe de ce genre ? Vraiment ? Je lâche un long soupir. Elle a réussi à m’énerver en l’espace de quelques secondes. Elle forte pour ça, Alex. “J’espère qu’elle est comme ça qu’avec moi alors. Parce qu’au quotidien, ça doit être épuisant.” Finalement je ne sais même pas de qui ma sœur est en train de me parler. Des jumelles ou d’Alex ? Parce que oui, au quotidien, quand elle est comme ça, elle est épuisante. Mais avoir des jumelles l’est encore plus. « Elle m’énerve tellement quand elle est comme ça. » Cette phrase est murmurée sûrement un peu pour moi-même et s’il n’y avait pas Primrose dans notre salon on serait sûrement déjà en train de se disputer. Mais j’ai de la retenue, moi, et je ne compte pas me donner en spectacle devant ma sœur. “Je suis venue apporter ça.” Je regarde les deux paquets que ma sœur vient de déposer à mes pieds et la première chose que je remarque, c’est la marque. Lacoste. Alors qu’elles grandissent si vite que certains vêtements ont le temps de n’être portés qu’une seule fois. “J’ai vu, j’ai trouvé mignon, j’ai pris.” « T’es folle, ça a dû te coûter une fortune. » Que je lui dis avant même de les avoir déballés. Mais je souris tout de même, touché par toutes les attentions qu’elle porte à ses nièces. Et en plus, elle a du goût ma sœur, parce que les petits pyjamas roses sont adorables et Lucy semble déjà avoir adopté le doudou qui va avec. « Merci beaucoup, c’est super mignon. » Je lui souris une nouvelle fois. « T’as choisi la bonne taille en plus, c’est parfait, elles vont pouvoir le porter. Et j’en connais déjà une qui a adopté le doudou. » Lucy sourit, Lucy rigole et elle garde le doudou contre elle alors que je donne à Lena le sien. « J’ai toujours su que tu serai une tata parfaite. Merci pour tout. » Et les remerciements sont plus que sincères.
“look inside, look inside your tiny mind, now look a bit harder. 'cause we're so uninspired. so sick and tired of all the hatred you harbour” feat @Caleb Anderson & @Primrose Anderson
« Quoi ? » Je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir que je l'ai énervé, je le sais, et je le sens dans cette simple prise de parole. Un seul mot, mais je sais qu'il l'est et que c'est de ma faute. Encore. « Rien laisse tomber. » Je baragouine quelques mots, plus pour moi même que pour lui d'ailleurs. J'ai envie de lui dire de demander à sa sœur, de voir avec elle mais j'en ai déjà fais assez. Et à la place je soupire. Décidément cette matinée est bien trop longue, bien trop épuisante et je n'ai qu'une envie aller dormir. Dormir, et fumer. J'en ai tellement envie, je suis tendue, beaucoup trop et je ne sais pas comment me détendre alors que j'ai l'impression que ma présence énerve mes filles, énerve Caleb et gâche cette matinée. Je suis nulle, en tant que mère et en tant que fiancée. Je m'assoies par terre sur la terrasse, proche de la fenêtre et je caresse Dobby, au moins lui ne semble pas être énervée par mes émotions négatives. Et je ne peux m'empêcher de les écouter parler, d'entendre la remarque de Primrose et malgré mon intérêt pour la réponse de Caleb, je n'entends pas ses mots, je ne l'entends pas lui répondre et je ne sais pas si c'est mieux comme ça ou pire. J'en sais rien, mais je sais que me calmer semble plus compliquée que prévue. J'ai presque envie de boire, à ce moment précis, j'en ai envie, et après la cigarette voilà encore un autre truc que je ne peux pas faire pour calmer mes nerfs, putain d'addiction … Encore un truc que j'ai gâché et désormais je n'ai même plus le loisir de boire un verre de temps en temps pour me détendre ou m'amuser, non je peux plus parce que je gâche tout. Je me relève, je fais les cent pas sur la terrasse, je m'énerve toute seule encore en repensant à mon attitude, à mes mots, à l'agacement de Caleb, et dire que j'étais censée me montrer adulte et me tenir bien devant Caleb. Pourquoi je n'y arrive pas devant Primrose ? Pourquoi je ne peux pas faire abstraction de ce qu'elle provoque comme insécurité, comme colère en moi ? Pourquoi je la vois encore comme une menace ? Ah si ça je sais, parce qu'elle sait trop de chose sur moi pour que ça ne soit pas dangereux pour moi. Mais justement, je devrais me tenir bien devant elle, je devrais éviter de me comporter de la sorte pour éviter de lui donner une raison de nous faire du mal non ? J'en sais rien et je crois que finalement c'est ça le pire. Je ne connais pas ses intentions, je ne sais pas ce qu'elle compte faire de cette information, de ce pouvoir qu'elle a, et ça me déstabilise beaucoup trop. J'essaye de me calmer, j'essaye vraiment, mais je les entends, ils ont l'air de bien s'entendre, de bien s'amuser sans moi pour gâcher l'ambiance. Même les filles se sont calmées, même Lucy rigole alors qu'elle semblait si agitée quand j'étais là. Durant une seconde, j'ai la sensation qu'ils sont mieux sans moi, durant une seconde je pense ça. Une seconde seulement et pourtant je me sens mal, si mal d'avoir pensé ça. Je me déteste d'avoir songé une seconde à cette idée. Je ferme les yeux et je soupire longuement. Cette journée est définitivement bien trop compliquée et je ne peux pas rester seule. J'ai besoin de lui, d'elles. Je rentre dans le salon et j'entends les mots de Caleb. « J’ai toujours su que tu serai une tata parfaite. Merci pour tout. » J'ai envie de soupirer, j'ai envie de répliquer, j'ai envie de lui dire que sa sœur a rejeté l'une de ses filles. Pour me faire chier certes mais elle l'a fait. Mais non, elle est une tata parfaite. Voilà ce qu'il voit, elle, la tata parfaite, la sœur parfaite, et moi qui me comporte comme une conne. Parce que j'en suis une de toute façon. Je ne dis rien. Je ne réplique rien, je prends sur moi parce que je ne peux pas me disputer avec lui, ou avec elle, avec aucun d'eux, j'en ai pas la force, pas le moral là tout de suite. Alors je ne fais aucune remarque sur la tata parfaite et avec la fatigue ça me demande beaucoup d'effort. A la place je regarde les deux pyjamas que Caleb a déballé, j'en prends un pour m'y intéresser sincèrement, concentrant mes pensées sur ce cadeau, évitant de penser à tout ce qui a été dit ou fait. « Ils sont très beaux, merci. » J'essaye d'être la plus aimable possible, j'essaye sincèrement. Je reste en retrait, je reste debout à côté du canapé, pas trop prêt, ne voulant pas m’immiscer entre eux, ou risquer de venir perturber mes filles avec mon énergie négative. Je reste là à me mordre l'intérieur de la bouche pour éviter de dire une connerie, je sais que je dois faire un pas vers elle et vers lui par la même occasion, mais j'ai peur de ce que je peux dire. Je n'ose même pas m'approcher d'une de mes filles au risque de l'entendre pleurer, je me sens tellement nulle aujourd'hui. Je les regarde l'une après l'autre, le doudou offert par Primrose posée contre chacune d'elles, elles ont l'air heureuses elles au moins et ça me soulage un peu, même si c'est pas grâce à moi et ça, c'est un peu plus difficile à gérer pour moi. Mais, elles vont biens et c'est ce que je veux retenir, depuis ce matin elles pleurent et là, elles sont calmes, enfin calmes et apaisées. « Elles n'ont pas arrêtés de pleurer depuis ce matin, et maintenant elles sont calmes, tu sembles bien t'en sortir avec elle. » C'est à Primrose que je m'adresse, pas forcément de manière très douce mais c'est ce qui s'apparente la plus à un vrai compliment venant de moi et ça m'enfonce peut-être encore un peu plus dans l'idée que je m'en sors pas avec elles, avec mes propres filles et ça fait mal, mais je fais un effort, je fais un pas vers Prim. Et je sais que si j'étais moins conne, je comprendrais que les filles avaient juste besoin d'attention toutes les deux, d'être portées toutes les deux et que je ne pouvais pas toute seule leur donner ça, mais je ne suis pas en mesure de le voir ça. Tout ce que je vois c'est que n'importe qui peut les calmer, sauf moi. Je n'ose pas regarder Caleb, je n'ose pas m'approcher de lui alors que j'en meurs d'envie, que j'ai juste envie de me blottir contre lui comme je le fais quand je doute ou que je ne vais pas bien, mais aujourd'hui, je n'ose pas le faire, parce que je sais que je l'ai énervé et je ne veux pas qu'il me repousse, encore moins devant sa sœur. Alors, je reste là, debout dans le salon, mal à l'aise dans ma propre maison et je sais que je suis la seule responsable de tout ça. « Tu veux rester manger avec nous ce midi Primrose ? » Deuxième pas vers elle, deuxième main tendue, pas par envie mais parce que je n'ai pas le choix. Au fond, j'espère qu'elle va refuser, qu'elle aura mieux à faire, mais je tente de sauver les meubles devant Caleb, parce que finalement ce qu'elle peut penser, je m'en moque, ce qu'elle peut dire je m'en moque, tout ce qui compte c'est ce que lui pense de moi et je sais, malgré mon état encore loin d'être calme et serein, que j'ai abusé aujourd'hui, alors je fais ce que je peux pour rattraper un peu les choses.
Je ne dis pas un mot en les entendant brièvement, me mordant la joue alors que je laisse la bambine sur mes genoux me distraire. Elle a les joues toutes rosées, la bouche toute mignonne, Lena, c’est vraiment mignon et surtout, ça me permet de ne pas intervenir ni même de montrer qu’Alex n’a pas balancé ça pour rien. Contrairement à elle, je réussis à avoir une certaine maîtrise de moi-même. Mais Alex a toujours été plus (trop) impulsive alors cela ne m’étonne guère qu’elle lâche une bombe pareille sans que Caleb n’en mesure l’ampleur. Mais moi je sais et c’est sûrement là tout le problème. Parce que ça m’agace mais que mon frère n’a pas à être mêlé à ça. Que je pensais qu’on était d’accord, elle et moi, pour taire nos différends quand il est dans les environs. Par moment, je me demande vraiment comment Caleb fait pour la supporter. Et quand je dis “par moment”, je pense à “tout le temps”. Je sais que l’amour peut changer les gens, leur vision, mais quand même. De toute façon, là n’est plus le sujet puisqu’ils sont fiancés et parents. Ils remplissent toutes les petites cases du couple australien typique et je serai émue si je n’avais pas autant de pensées électriques envers ma future belle-sœur - il va me falloir du temps pour que j’accepte ce terme, il faut croire. Je t’aime, Caleb, mais regarde un peu ce que tu me fais subir. « Elle m’énerve tellement quand elle est comme ça. » Je parlais de Lucy qui s’agite sur ses jambes mais visiblement mon aîné a l’air de parler de sa dulcinée. Je me mords la joue de l’intérieur - encore une fois - pour tenter de réfréner l’envie de lui demander s’il n’est pas constamment énervé alors. Parce que je ne connais Alex que dans le négatif, après tout. Sûrement à cause de ma simple présence. Mais à la place, j’hausse les épaules. “Elle finira bien par se calmer.” Pour le coup, je parle aussi bien de Lucy que de sa mère. Si Caleb l’a demandé en mariage et lui a fait des enfants, c’est qu’il sait maîtriser ce genre de situations, n’est-ce pas ? Inutile de s’inquiéter. Même si dans le fond, je ne peux pas m’en empêcher parce que je n’aime pas savoir que mon frère est contrarié.
« T’es folle, ça a dû te coûter une fortune. » Ca, ce n’est qu’un détail. « Merci beaucoup, c’est super mignon. » Evidemment que ça l’est, sinon je n’aurai pas pris, Caleb. « T’as choisi la bonne taille en plus, c’est parfait, elles vont pouvoir le porter. Et j’en connais déjà une qui a adopté le doudou. » La taille m’a posé le plus de problèmes, moi qui ne connais strictement rien aux bambins. “J’espère que c’est un poil plus grand. Elles pourront le mettre plus longtemps comme ça vu que ça grandit incroyablement vite à cet âge. J’avoue que j’ai été un peu perdue sur ce point-là mais tant mieux si ça passe.” C’est ce qui compte. Ca et le sourire de Caleb. Ça réchauffe toujours mon petit cœur de faire plaisir à mes proches. Même si on m’accuse parfois d’en faire trop, je n’y peux rien, c’est plus fort que moi. « J’ai toujours su que tu serais une tata parfaite. Merci pour tout. » Oh. Et ça, voilà le sommet du sommet qui me fait légèrement rougir parce qu’entendre ce genre de compliments me fait toujours du bien, encore plus quand ça vient de mon frère. Je n’ai rien de parfait mais c’est l'intention qui compte. Pour une fois. « Ils sont très beaux, merci. » Alex est revenue, Alex a pris la parole de nouveau et Alex vient briser cette jolie bulle que j’aurai bien aimé faire prolonger. Donc forcément, je lui en veux, à Alex, d’où mon sourire qui faiblit légèrement en portant mes prunelles bleutées sur elle parce que j’ignore si elle est sincère ou pas. Je ne peux rien prendre pour acquis ce qu’elle dit et je sais qu’elle préférerait perdre toutes ses dents plutôt que de me complimenter. L’inverse est réciproque, il faut bien l’avouer. « Elles n'ont pas arrêtés de pleurer depuis ce matin, et maintenant elles sont calmes, tu sembles bien t'en sortir avec elle. » Elle me fait reporter mon attention sur Lena dans mes bras qui mordille déjà avec vigueur son doudou vert et je retrouve mes lippes qui se tordent dans un doux sourire attendri. “C’est du travail d’équipe.” Je lève un doigt pour appuyer doucement sur le nez de la bambine. “Tu vas être sage avec papa et maman maintenant, hein ? Sinon, tata Prim va être obligée de reprendre les doudous. Passe le message à ta sœur, petite friponne.” Oh que c’est adorable alors que Lena lève ses yeux vers moi, ses petits doigts potelés de bébé qui s’accrochent toujours au crocodile. « Tu veux rester manger avec nous ce midi Primrose ? » Je m’y attendais pas, à celle-là. Cependant, je secoue la tête tout en embrassant le crâne de Lena. “C’est gentil, surtout venant de toi, je n’ose pas imaginer la difficulté que ça a dû te provoquer que de prononcer ces mots, mais je vais rentrer. J’ai juste envie de retrouver mon lit vu la nuit que j’ai-” Nope, Prim, là, tu ne vas pas rappeler ce que tu fais de tes nuits, mauvaise transition. Je me racle la gorge de la nervosité soudaine qui m’envahit. Il faut toujours que je dise ce qu’il ne faut pas. “Bref, je suis fatiguée. Je vais vous laisser. Je n’étais passée qu’en coup de vent de toute façon.” Je ne suis pas restée debout toute la nuit à cause de mes enfants, c’est certain. Je m’approche d’Alex, soutenant son regard pour lui filer Lena dans les bras. “J’espère qu’elles arrêteront de vous filer autant de fil à retordre.” Surtout si c’est pour qu’Alex soit dans des états pareils. Quand je doutais de sa capacité d’être mère, nul doute que je m’interroge encore sur le sujet. Mais ce n’est pas vraiment mon problème. Tant que les filles et Caleb semblent bien aller. Ce que j’espère sincèrement.