« Personne ne résiste à ton charme ! » C’est ce qu’on lui dit souvent. Pourtant elle ne fait rien pour séduire qui que se soit. Elle est fidèle à elle-même Erin. Coquette parce que ça lui plaît de prendre soin d’elle. Rayonnante parce que c’est sa nature d’être comme cela. En plus d’être séduisante, elle a ce petit côté pétillant qui faisait fondre tout le monde. Un vrai rayon de soleil qu’il fait bon d’avoir dans sa vie. Elle réchauffe les cœurs, distribue des sourires sans se soucier du sien. Erin fait toujours passer les autres avant. Elle sourit timidement. Osant à peine poser les yeux sur lui. Il avait l’air sincère. Ils se taquinent sur leur manière de ce défendre. De toute façon elle compte bien lui prouver qu’elle peut lui faire la misère. Sanders lui parle de son partenaire de galère préféré. Monsieur catastrophe. Ensemble ils forment une belle paire. Les surnoms ce n’est pas ce qui lui manque. Boucle d’or, Billy Elliot et j’en passe. Mais celui que Byron retient c’est le mollusque. Un surnom donné par Tessa. La seule, l’unique. Pour une fois Erin n’en était pas responsable. « Mouais, il y a baleine sous gravillon là ! » Elle pouffe de rire. « T’en fais une belle baleine ! Je te jure que POUR UNE FOIS ce n’est pas ma connerie » Le pire c’est que c’est vrai. Mais on peine toujours à croire que Sanders est sage et sans reproches. Même avec ce petit sourire angélique qu’elle lui fait, là. Byron tente de comprendre la raison de ce surnom sordide. Il lui parle de ventouse. Erin ouvre grand la bouche pour sortir un son qui laisse présager qu’elle est sous le choc. Elle s’imagine Link en mode … Ventouse … et disons que c’est gênant. Très. A quoi il pensait en lui disant cela ? Franchement ! « KUUUUUUUUUUUUUA ? » Erin le regarde en faisant les gros yeux. « MAIS ! TU..hannn ! N’inverse pas les rôles !!! C’est TOI qui a commencer à parler de ventouse làààààààà » Trop facile de la faire passer pour celle qui a les idées mal placés. Okey elle n’est pas toute blanche. Mais quand même. Laissons croire les âmes innocentes que c'est une âme pure et chaste. « Un mollusque c’est tout viscouillousse… Ca colle ! » Mon dieu ! Il ose, il s’enfonce. Sanders se cache derrière ses mains. Elle a honte. Honte qu’on surprenne leur conversation sordide. Discrètement elle écarte ses doigts pour voir son interlocuteur. Mais elle se re-cache bien vite en espérant devenir totalement transparente. « Tais-toi tais-toi…tu t’enfonces » bafouille t-elle entre ses lippes. « Tu sais quoi, en fait, je n’ai rien dit...Mollusque est un surnom tout à fait normal… Pour une personne tout à fait normale... » Okey. Pourquoi pas. Imaginons que c’est vrai. Elle retire ses mains de son visage et tente de regarder Byron avec sérieux. Ses lèvres tremblent. Son regard devient sournoisement malicieux. Son petit nez remue. Trop dur. Elle pouffe de rire en balançant sa tête en arrière. Pauvre Link. Le jour où elle fera les présentations ça va être quelque chose. Pas sûr qu’elle arrive à en placer une sans se rouler par terre. Elle se calme. Mais un large sourire règne sur ses lèvres. Impossible de l’effacer. « Admettons. Du coup si je t’appelle le mollusque tu n’y verras pas d'inconvénient ? » Logique ? Reste à voir si la teneur de ses propos était sincère ou pas du tout. Sanders mise sur le ‘pas du tout’. Intuition féminine. L’allemand l’intrigue. Elle est curieuse. Avec aplomb elle ose poser la question. Le mollusque et la baleine qui fricotent ? Pourquoi pas. « Pourquoi ? Tu cherches un plan à trois, avec ton mécano ? Tu n’as pas froid aux yeux ! » Plan à trois. Ça résonne dans sa tête comme un refrain entêtant. Les billes écarquillées, elle pousse un « O » d’étonnement. On va t-il chercher tout ça ? Elle, Link, lui ? Sur la banquette de Choupette ! Nan l’espace est trop petit - SANDERS ! - Brrrrr elle a des frissons partout, c’est trop étrange. « WHAT ????!!! I am shocked ! » Dit-elle en posant sa main sur le coeur. Petite innocente. « Nan nan nan nan nan » Son index remue au rythme de sa tête. « Pas de ça avec Link. Enfin… on… » Oui bah au point on t’en est autant tout balancé. Y a quoi dans ce verre ? « On a couché UNE FOIS ensemble. Mais c’était un échange de bon procédé. » Un rire lui échappe. Dit comme ça c’était étrange. « Brefffffffff ! Un ça me suffit. Oublie cette conversion. » Elle aurait voulu avoir ce stylo magique et lui effacer la mémoire à la Men in Black. C’est sûr que maintenant elle ne le verra plus pareil. Elle redoute déjà son prochain passage à la clinique. « Tu m’as pris pour un escort ? » Elle avale une gorgée de son verre avant de lui répondre sobrement. « Non pas forcément. J’étais juste curieuse de savoir. Y a pas de mal à s’ouvrir d’autres portes hein. Moi je ne sais pas … j’ai jamais essayé. » Elle n’en a jamais eu l’occasion surtout. Et ce n’est pas maintenant que ça se passera. Elle est à présent comblée. Erin lui parle de sa boisson fétiche. Cette couleur verte qu’elle aime faire couler dans ses veines. Son sérum de vérité. Son coup de pied au cul quand elle manque d’assurance. « Tu sais qu’elle a été interdite pendant de nombreuses années en Europe ? Que les artistes en abusaient… Van Gogh ou Verlaine. Tu vas finir par filer du mauvais coton ! » Elle plisse des yeux tout en pianotant ses doigts sur la table. Le regard planté sur lui. « Je suis une artiste. Je chante ! Ne l’oublions pas. » Dit-elle menton levé pour faire la fière. « Non mais plus sérieusement. Les gens ne savent pas boire. Est-ce que j’ai l’air d’une folle ? » Elle fronce les sourcils, doutant de sa réponse. « Gare à toi » Qu’elle menace avant même qu’il réponde. Il aura l’occasion d’y goûter. Sanders se fera un plaisir de lui faire découvrir. L’envie de prendre l’air. L’appel de la mer. Diablo lui offre l’opportunité de s’éclipser sur un plateau. Parfait. Joueuse, elle défit au maître et à son chien de rejoindre les vagues le plus vite possible. Erin se met alors à courir jusqu’à perdre haleine. Le Beagle prend la tête en jappant joyeusement. Sanders arrive second en riant et … et monsieur bon dernier en marchant tranquillement dans leur direction. La blonde sous entend qu’il est un piètre sportif comparer à eux. « Rien ne sert de courir. Il faut partir à point ! » Elle roule des yeux puis balaye ses paroles de la main. Doucement elle s’enfonce dans l’eau. Au premier abords l’eau est un peu fraîche mais on s’y habitue vite avec la chaleur extérieur. Byron se fait désirer. Alors elle provoque la petite. A coups de piques à coup de flotte. Elle éclabousse jusqu’à avoir raison de lui. Rapidement elle retire son débardeur et le jette sur la plage. C’est le seul vêtement qu’elle gardera sec. « Tu veux jouer à ça ? » Erin sent le danger se profiler. L’allemand a mordu à l’hameçon. Bingo ! Sans plus attendre, elle s’éloigne à la nage pour instaurer une certaine distance entre eux. Assez pour ne pas subir les foudres du brun. Mais il a le bras plus long qu’elle ne l’aurait cru. Inspecteur gadget ! Elle sent sa main attraper sa cheville. Erin fait du surplace avant qu’il ne la tire sans mal jusqu’à lui. Son souffle se coupe lorsque son corps s’entrechoque avec le sien. « On voulait m’échapper ? » Elle lui tire la langue. Refusant d’admettre qu’elle est bonne perdante. Sa main vient se plaquer sur son torse. Elle le pousse en arrière pour le faire basculer. « Sous-marin ! » « Quoi ? » Mais pas le temps pour Sanders de comprendre. Le bougre l’attire sous l’eau avec lui. Elle pousse un petit cri avant d’avoir la tête complètement submergée par les eaux. Leurs corps tournent l’un autour de l’autre dans une enveloppe de bulles. Elle le regarde, les yeux rieurs en mimant avec ses lèvres « M.O.L.L.U.S.Q.U.E » Puis elle remonte à la surface car l’air commence à lui manquer. On oublie la fille sexy qui remonte gracieusement à la surface en jetant ses cheveux arrière. Les siens sont complètement plaqués sur son visage. On ne distingue même pas ses yeux, ni même sa bouche. « Oh mon Dieu ! On se croirait dans The Ring ! » Elle écarte ses mèches à l’aide de ses deux mains comme s’il s’agissait d’un rideau. Il se bidonne. Erin le menace du regard. « Tsss » Elle se recoiffe en prenant un air faussement supérieur. Mais son petit sourire qui se profile aux coins de ses lèvres ne présage rien de bon. L’air de rien elle passe derrière lui sans jamais le quitter des yeux. « Tu nage bien pour un petit vers » Son sourire s’étire un peu plus. Une vague est sur le point de les soulever. Erin lui agrippe sauvagement les épaules et s’appuie sur lui au passage de celle-ci, pour lui foutre la tête sous l’eau « SOUS MARIN HAHAHAH » L'allemand coule à pique. Elle rit de bon cœur et elle se dépêche de rejoindre le bord. Diablo aboie comme un dingue. Sanders rit nerveusement en se tirant hors de l’eau. Elle court court toujours en riant. « Attrape-moi si tu peux !!!! » Le souffle court, elle se retourne brièvement pour voir où il est. Le Beagle galope à ses côtés en jappant joyeusement. Elle court vite quand même, pas sûr qu’il la rattrape. ( )
« MAIS ! TU..hannn ! N’inverse pas les rôles !!! C’est TOI qui a commencer à parler de ventouse làààààààà » Elle prend un faux air choqué. Elle abuse. J’ai parlé ‘ventouse’ juste parce que mademoiselle s’amuse à divulguer les surnoms peu glorieux de ses amis – le restent-ils bien longtemps après ? - Ce n’est peut-être pas elle l’instigatrice, je veux bien la croire, même si rien ne me prouve qu’il s’agit de la vérité. Il s’agit de sa vérité. Toujours est-il que c’est elle qui a mis le sujet sur la table. Il ne faut pas qu’elle l’oublie la blonde. Je n’ai fait que saisir la balle au bon. « Rien de bien méchant. Une simple association d’idées ! » Elle est perplexe. Ce qui devait arriver, arriva. Hélas. Je pars dans des explications capillotractées sur les raisons qui m’ont poussé à établir ce rapprochement douteux entre un mollusque et une ventouse. Je vois le visage se dissimuler derrière ses mains. Honteuse. Seules ses prunelles s’aperçoivent. Son teint a pris une couleur rouge cramoisi. Elle se cache. Honteuse que nous puissions tenir de tel propos. Et moi, dans tout ça, je continue. Malgré le précipice qui s’annonce, je continue à foncer, tête baissée. ‘Tu t’embourbe mon gars… Tu t’embourbes ! Byron, STOP !’ Malgré cette petite voix dans ma tête, je poursuis, sous les yeux médusés d’Erin. D’ailleurs, elle aussi ne manque pas d’affirmer que je vais droit dans le mur. « Tais-toi tais-toi…tu t’enfonces » Mais je persiste et signe. Les idées fusent dans mon esprit. Jusqu’à ce que cette image apparaissent à mon esprit. Le moteur se grippe. Vision d’horreur. Coup de frein. La machine ne s’arrête pas immédiatement. Je tente de me rattraper aux branches. Je fais volte face. Je me ressaisis. Il ne s’est rien passé. Mollusque est un surnom comme un autre. Donné à un homme comme il y en a des milliers en Australie. L’attitude d’Erin change. Elle retire ses mains de son visage. Elle me regarde fixement. Elle veut dire quelque chose. Je le sens. Je le vois. Ses lèvres tremblent. Ses yeux deviennent rieurs. Son mignon petit nez remue, à la manière de ‘Ma sorcière bien aimée’. Elle me regarde. Le mouvement de ses lèvres devient frénétique. Elle ne maîtrise plus rien. Elle éclate de rire. Elle reprend sa respiration et ses esprits. Elle reprend son sérieux. « Admettons. Du coup si je t’appelle le mollusque tu n’y verras pas d'inconvénient ? » Je garde, les yeux ronds. ‘C’est moi, où elle n’a absolument pas compris mes propos ? C’est son pote qu’elle peut appeler Mollusque. Pas moi. C’est lui qui peut continuer de perdre en crédibilité ! Pas moi. Qu’est ce qu’elle croit ?’ Je reste silencieux. Elle m’a coupé la chique avec son idée saugrenue. « M’enfin ! Il n’en est pas question… Mollusque c’est ton pote Lincoln. Point. J’en suis heureux pour lui. Je suis persuadé que ça lui va à ravir… La discussion est close ! » Mais nous allons partir, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, sur un nouveau terrain, extrêmement glissant, lorsque, de sa caboche, lui vient une question ahurissante. Concernant mes penchants sexuels. Je tombe des nus. Pourtant, elle pose la question avec tellement de facilité, d’aisance. J’en suis déconcerté. Rapidement, je retrouve de la contenance et je réponds, du tac au tac. Elle veut un plan à trois ou quoi la coquine. Je scrute la moindre de ses réactions. Ma réplique fait l’effet escompté. Elle semble sous le choc. Elle ne s’attendait probablement pas à une telle réponse. Ce n’est pas dans mon tempérament de me soumettre et de répondre aussi aisément à une question qui porte à ma vie privée. J’aime faire maronner. Quitte à choquer. Est-ce le cas ? J’ai la sensation qu’elle se triture l’esprit. Comme si elle ne s’était toujours pas remise de la question. Je l’observe. À quoi pense-t-elle ? Ai-je mis le doigt là où ça fait mal ? Peut-être. Image-t-elle des choses ? Peut-être. Elle est la seule à réellement savoir à quoi ressemble Link. S’il n’est bel et bien pas un mollusque. Finalement, elle débit des paroles, couplées à des gestes dramatiques « WHAT ????!!! I am shocked ! Nan nan nan nan nan ! Pas de ça avec Link. Enfin… on… On a couché UNE FOIS ensemble. Mais c’était un échange de bon procédé. Brefffffffff ! Un ça me suffit. Oublie cette conversion » Je reste bouche bée. J’attends la suite. Elle a fini. « Voilà des révélations... » Silence. Je porte mon cocktail à mes lèvres. Je bois une gorgée, avant de clore ma phrase : « intéressantes... » Et d’enfoncer le clou en employant le terme ‘escort’. Finalement, elle crache le morceau. Elle argue la simple curiosité. Étrange de le demander à une personne que l’on connaît à peine. Soit. « Y a pas de mal à s’ouvrir d’autres portes hein » « Effectivement. Nous sommes libres d’aimer qui l’on veut. Comme on veut ! » « Moi je ne sais pas … j’ai jamais essayé » Révélations. Une lueur perfide apparaissent dans la prunelle de mes yeux. J’ai bien conscience qu’elle me parle d’expérience avec une femme. Pour autant, je préfère continuer de m’amuser de la situation… « Tu ne l’a jamais fais avec un garçon ? Pourtant, tu l’as fait avec Link… ‘Échange de bon procédé’ comme tu dis… Je ne comprends pas... » Presque instantanément, dans un geste exagéré, je me tape le front. « Tête de bois ! » Silence. « Tu l’as fait avec un mollusque… Pas un homme ! Forcément… » Silence. « Ça fait quoi d’être molluscophile ? » Demande-je en toute innocence. J’ai jamais été confronté à ce genre d’attirance… Je suis tout ouï afin qu’elle m’en apprenne plus sur des choses de la vie.
Comme m’en apprendre davantage sur sa boisson préférée. L’absinthe. Je la mets en garde. Sur les ravages de cet alcool tant apprécié par les intellectuels et artistes européens. Elle fut longtemps interdite. « Je suis une artiste. Je chante ! Ne l’oublions pas. » « Je n’ai pas encore pris eu le privilège d’entendre ta voix mélodieuse et cristalline… » Silence. « Ou de crécelle ! » Ajoute-je pour lui rabaisser le caquet. « Non mais plus sérieusement. Les gens ne savent pas boire » Je redoute la suite. Elle utilise le phrasé typique du ‘Tonton bourré’, en fin de soirée lors d’un mariage quand il essaie de nous apprendre la vie, basée sur son expérience… J’attends la suite, avec beaucoup d’impatience. « Est-ce que j’ai l’air d’une folle ? » Question piège. Répondre oui serait suicidaire. Dire non serait loin de la réalité. « Gare à toi » Qu’elle se rassure. Je pèse le pour et le contre. « Quelle est la probabilité que tu me frappes si je réponds oui ? » La défie-je. « Parce que tu es quand même un peu fêlée oui ! » Silence. « Mais c’est ce qui fait ton charme ! » L’art de passer de la pommade. Pour éviter toute guerre nucléaire avec la jeune femme.
Elle songe déjà à la suite. Une baignade. La voilà partie. Diablo à ses trousses. Moi, je suis en embuscade. Doucement. Sûrement. Derrière eux. Il n’est pas utile de se presser. De l’eau, il y en aura pour tout le monde. Arrivé près d’eux. Elle se moque de moi. De mon attitude. Elle joue. Elle m’éclabousse. Elle ne sait pas encore dans quelle galère elle s’embarque. Je réplique. Je me jette à l’eau tandis qu’elle tente de m’échapper. Je suis un poisson torpille. J’atteins rapidement la jeune femme. Une de mes mains se renferment sur sa cheville. Je l’attire à moi. Victorieux. Avant de la prendre par surprise. Un simple mot. Énigmatique. Elle me regarde hébété « Quoi ? » Et sans aucune explication, nous voilà la tête sous l’eau. Nous nous faisons face, en tourbillonnant. Elle prend bien les choses. Elle tente de me dire quelque chose. Elle articule un mot. Lettre après lettre. Je crois comprendre. Elle ne lâche pas le morceau la bougresse. À peine remontés, je m’insurge… « Non mais faut que tu arrêtes… Ta fixette sur les mollusques est douteuse ! » Dis-je avant de la relâcher en la comparant la fille du film ‘The Ring’. Surprise. La voilà qui sombre sous l’eau quelques instants. Puis elle remonte. D’un revers de main, elle repousse sa chevelure en arrière. Je vois un léger sourire apparaître sur son visage. Le calme avant la tempête. Un instant d’inattention et je la perds de mon champ de vision. Soudain, je me sens submergé par une vague, avant de sentir presque aussitôt une pression fulgurante sur mes épaules. Et entendre une voix tonitruante crier. « SOUS MARIN HAHAHAH » Je suis irrémédiablement attiré par les profondeurs. Lorsque mes lèvres le niveau de l’eau, je bois la tasse. Sous l’eau je me sens manquer d’air. Je gesticule pour remonter le plus rapidement possible. J’émerge. Ma vision est trouble. Ma respiration haletante. Je reprends mes esprits. J’aperçois au loin la chevelure blonde caractéristique de mon acolyte d’un soir. Avant de la poursuivre je la mets en garde. « Attention Erin… MA VENGEANCE SERA TERIIIIIIIIIIIIIIIIIBLE ! » Je nage, le plus rapidement possible. Je la vois déjà arriver vers la plage, accueillie par les aboiements de Diablo. Je nage. Je nage. Toujours plus vite. J’entends, comme un mauvais écho son défi « Attrape-moi si tu peux !!!! » J’ai de la ressource. Je la rattraperais. Déjà j’arrive près de la plage. Je peux me mettre debout. Courir, jusqu’à ce que l’entièreté de mon corps soit immergé. Et je mets le turbo… Pour tenter de la rejoindre.
Spoiler:
Win : Byron court, court. Les mètres entre les deux s’amenuisent. Il la rattrape. Petit à petit. Il la rejoint. Il finit par l’enserrer entre ses bras. Il l’entraîne avec lui au sol. Plaquée sur le dos. Positionné au dessus d’elle, il la maintient immobile, une main sur chacun de ses poignets. « Alors comme ça, on pensait pouvoir prendre la fuite ? » Nos visages sont l’un face à l’autre. Désormais à quelques centimètres. « Mais le mollusque a de la ressource et l’anguille n’a pas pu s’échapper ! » Il dépose un baiser sur ses lèvres. Comme pour conclure la course poursuite.
So close : Byron court, court. Les mètres entre les deux s’amenuisent. Il la rattrape. Toutefois, Diablo, ravi d’avoir une compagne pour courir avec lui, accompagne Erin. Il court comme un fou. Avec beaucoup trop d’entrain. Résultat, il entraîne Erin à la faute. Elle s’écroule toute seul. Et lui se jette sur elle et tapisse son visage de léchouilles. Byron ne peut que constater sa victoire, par abandon.
Lose : Byron court, court. Les mètres entre les deux s’amenuisent. Il la rattrape. Petit à petit. Il la rejoint presque. Elle n’est qu’à quelques encâblures. Hélas, une crevasse dans le sol, creusée par un bernard-l’hermite, lui fait perdre sa stabilité. Dans sa tentative pour rester sur ses deux pieds et garder le cap, il perd en vitesse. Malheureusement. Malgré tout ses efforts, il s’effondre la tête dans le sable.
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
Cette conversation devient des plus loufoques. Erin n’a jamais autant rit si ce n’est devant les pitreries de son meilleur ami. Ses yeux en pleurent. Des larmes de joie. Son rire devient difficile à ne pas entendre. Il devient même contagieux. Leurs voisins de table jettent des coups d’oeil discrets en ne pouvant s’empêcher de sourire devant autant de gaité. Ça vous redonne du peps pour la journée. « M’enfin ! Il n’en est pas question… Mollusque, c’est ton pote Lincoln. Point. J’en suis heureux pour lui. Je suis persuadé que ça lui va à ravir… La discussion est close ! » Erin lève les yeux au ciel comme si elle cherchait cette petite auréole dessus de sa tête. Un petit sourire innocent au bout des lèvres, elle repose ses pupilles sur lui en lui faisant un petit clin d’oeil. « Je te trouverai un autre surnom Byby » A commencer part celui là ! Tout le monde y passe un jour ou l’autre avec elle. C’est la reine des surnoms. Adriel peut en témoigner. C’est sûrement lui qui a le plus beau palmarès. Sans complexe, Sanders lui demande son orientation sexuelle. Quoi de plus normal avec un homme que vous connaissez à peine ? C’est une question comme une autre non ? Byron fait le malin en lui parlant de plan à trois. Pas sûr que Nel apprécie de savoir sa Bonnie tripoter par deux autres hommes. Elle évitera de lui parler de cette conversation … Pas qu’elle lui cache quoi que se soit. Mais ça serait long de lui expliquer comment cette conversation est venue sur la table. Entre mollusques et crustacés, c’est un joyeux bordel. Erin joue les petites saintes en faisant mine d’être choquée par de tels propos. Puis elle s’enterre lamentablement dans des explications qui auraient dû ne jamais sortir de sa bouche. « Voilà des révélations... Intéressantes... » Elle se stoppe la bouche entrouverte, elle le fixe. Le bougre, il prend plaisir à la torturer. « Oui bon ! Je l’ai choisi lui parce que j’ai une totale confiance en lui et je savais qu’il ne tomberait pas éperdument amoureux de moi » Et si c’était à refaire elle le referait. Cette première fois c’est très bien passé. Erin n’avait pas voulu offrir sa virginité à n’importe qui. Et Link n’est pas n’importe qui. « Effectivement. Nous sommes libres d’aimer qui l’on veut. Comme on veut ! » Elle hoche la tête, parfaitement d’accord avec ça. « On ne choisit pas de tomber amoureux. J’ai attendu vingt-six ans avant de me laisser le droit d’aimer. » Elle a eu cette idylle avec Adriel, mais elle avait eu tellement peur de perdre cette complicité que madame avait préférer le garder comme meilleur ami. Trop nul en amour, le cœur cadenassé, les sentiments avaient tout de même frapper à sa porte un soir de printemps. « Tu ne l’a jamais fais avec un garçon ? Pourtant, tu l’as fait avec Link… ‘Échange de bon procédé’ comme tu dis… Je ne comprends pas... » Le regard interrogateur, elle le fixe en essayant de comprendre. « Je parlais de fille banane !!! » Rouler une pelle à Leah ça ne compte pas vraiment. Le but avait été d’éloigner des hommes trop collant. Mais la scène les avait rendu encore plus dingue … NO WAY. « Tu l’as fait avec un mollusque… Pas un homme ! Forcément… Ça fait quoi d’être molluscophile ? » Elle se plaque la main sur le visage en poussant un soupire. Puis elle pouffe de rire en ajoutant non sans sourire. « Crois le ou pas …. Link n’a rien d’un mollusque. » Son regard devient plus taquin. Elle roule des yeux. C’est pleins de sous-entendu. Elle avait eu l’occasion d’admirer son intimité quand il était sous la douche et il n’avait rien perdu de sa virilité bien au contraire. Elle avait même eu un moment d’absence d’une demi-seconde. Même s’il n’a jamais était question de ça avec lui. Elle a des yeux c’est pour voir nan ? Link est un beau spécimen, on ne va pas se mentir.
Erin lui confie que son breuvage préféré est l’absinthe. Byron souligne que c’est une boisson idolâtrée par les artistes. C’est ce qu’elle est ! « Je n’ai pas encore pris eu le privilège d’entendre ta voix mélodieuse et cristalline… » Elle roule des yeux. « Donc ça veut dire que tu lis sur mes lèvres depuis tout à l’heure ? » Elle joue volontairement avec lui. C’est ce qu’il fait depuis tout à l’heure. Pourquoi pas elle ? « Ou de crécelle ! » Erin le foudroie du regard. Il n’était pas prêt de l’entendre sa voix de « crécelle » si ce n’est pour pester sur lui. Il prétend que l’absinthe rend fou. Elle est folle ? La blonde pose la question en le mettant en garde sur son éventuelle réponse. « Quelle est la probabilité que tu me frappes si je réponds oui ? » « 1000% de chance que tu te ramasses mes cinq doigts sur ta joue » Qu’elle menace sans baisser les yeux. Maxence s’en rappelle encore … « Parce que tu es quand même un peu fêlée oui ! » De suite elle penche son buste sur la table pour lui en coller une. « Mais c’est ce qui fait ton charme ! » Il la stoppe dans son élan en lui passant de la pommade. Elle lui tapote la joue pour finalement la lui pincer comme elle le ferait un gosse. « Bon garçon » Elle lui sourit, tire la langue.
L’envie de s’évader la titille. Elle se tape un sprint avec le chien jusqu’à la mer. Le maître marche sans se presser. Mais les deux ne tardent pas à finir à l’eau. Byron la coule sans ménagement. Insolent ! Erin profite de ce face-à-face sous l’eau pour le traiter de mollusques en épelant bien toutes les lettres. Il avait un don pour lire sur les lèvres apparemment ^^ A peine la tête sortie de l’eau il râle. « Non mais faut que tu arrêtes… Ta fixette sur les mollusques est douteuse ! » Erin remue ses sourcils avec un sourire provocateur. Puis elle baisse sa tête à mi-hauteur en le fixant. Discrètement elle remplit sa bouche pour se lever brusquement et lui craché le contenu de sa bouche en formant un filet d’eau. Elle est joueuse. Une femme enfant. Elle assume complètement d’être ce qu’elle est. Il se fout littéralement de sa gueule à cause de ses cheveux mal placé. Loin de perdre la face, Erin se recoiffe en prenant un air supérieur. L’air de rien elle profite d’un moment d’inattention pour le couler à son tour. Joueuse mais mauvaise perdante. C’est une Sanders ! Sans perdre une minute, elle nage en direction de la plage pour rejoindre Diablo qui jappe. Elle se presse pour ne pas qu’il la rattrape. « Attention Erin… MA VENGEANCE SERA TERIIIIIIIIIIIIIIIIIBLE ! » Le stress monte d’un cran. Un rire nerveux s’échappe de ses lèvres alors qu’elle presse le pas. Elle ose la provocation. La folle. Byron commence à la rattraper. Elle se cambre à plusieurs reprises pour glisser entre ses doigts. Elle lui échappe de peu. Plusieurs fois les mains du brun effleurent ses hanches. Par chance pour elle, (malchance pour lui), il se prend lamentablement le pied dans un trou. Il tombe tête la première dans le sable. Erin ne s’en pas compte toute de suite. Mais en tournant brièvement la tête elle remarque son absence. « Mais ? C’est pas l’heure de nous faire un château de sable. Debout soldat » Elle lui tend la main pour l’aider à se relever. « Ça va ta cheville ? » Elle est veto pas médecin. Sait-on jamais. Son regard se porte sur le cadran de sa montre. Vingt-heure tapante. « Mon dieu ! Vingt-heure, mon frère va se demander ce que je fous. Allez go ! La récré est terminée. » Elle s’essore les cheveux et se recoiffe vite fait avec ses doigts. Puis elle se penche pour récupérer son débardeur qu’elle remet. Deux grosses auréoles se forment au niveau de ses seins. Le short encore dégoulinant. Ça sera difficile de faire croire qu’elle n’a pas piqué une tête. « Je conduis ? Tu conduis ? Ha mais c’est vrai, t’es mon chauffeur maintenant » Elle lui balance le trousseau en souriant.
« Oui bon ! Je l’ai choisi lui parce que j’ai une totale confiance en lui et je savais qu’il ne tomberait pas éperdument amoureux de moi » Je vois. Je salue son attitude louable. Pour éviter toute déception. Encore faut-il être certain de ne pas faire miroiter de faux espoirs à l’intéressé. Pour ne pas lui faire plus de mal que de bien. Ici, il s’agit plus d’un pacte. ‘Un échange de bon procédé’. Pour que la jeune femme perde sa virginité sans avoir la sensation de tomber sous la coupe d’un inconnu. Maîtriser cet étape clef et ne rien regretter. Avoir eu le choix. De l’instant et du partenaire. « C’était sa première aussi ? » Demande-je sans détour. Avant d’ajouter, posément, par déduction « Parce qu’il aime les garçons ? » Il faut être aveugle pour ne pas le comprendre. Même si elle tente d’être subtile. Dans tous les cas, beaucoup de questions existentielles semblent lui triturer l’esprit. Doute-t-elle de son attirance pour les hommes ? Ou veut-elle simplement ajouter du piquant à sa vie sexuelle ? Je la rassure. Il n’y a pas de mal à s’ouvrir à de nouvelles expérience. Il faut accepter qui l’on est et ce que l’on veut réellement. Sans subir les jugements d’autrui. « On ne choisit pas de tomber amoureux. J’ai attendu vingt-six ans avant de me laisser le droit d’aimer. » Selon moi, elle n’a pas totalement raison. On peut choisir de tomber amoureux. Mais l’amour qui naîtra de cette histoire ne transcende pas. Il est voué, à mon sens, à l’échec car, sans le vouloir, on dresse des barrières qui n’auraient pas été là si au contraire, on laisse venir les choses, on laisse le destin ingérer, on s’abandonne à l’autre et on accepte d’aimer et d’être aimé. Même si tout n’est pas rose et que l’amour engendre de la souffrance.
La conversation prend à nouveau une tournure plus légère lorsque je joue sur les mots. Je sous-entends que la jeune femme n’a jamais eu de relation intime avec un homme, même si vraisemblablement sa première fut avec son ami Lincoln. Je la paraphrase. Je fais mine d’avoir perdu le fil de la conversation, d’être désoeuvré par la tournure de la discussion. « Je parlais de fille banane !!! » Je ris. ‘Non mais allô quoi, j’avais compris…’ Toutefois, comme selon ses dires son ami est un mollusque, il ne rentre pas à mes yeux dans la catégorie ‘homme’ ou ‘garçon’, le doute était permis. Elle prend sa défense, pour le réhabiliter, affichant un grand sourire « Crois le ou pas …. Link n’a rien d’un mollusque. » Grande nouvelle. Rassurante s’il en est. À l’image de Franklin, Erin n’est pas amie avec un escargot, mais bel et bien un être humain, doué de capacités motrices normales et d’intelligence (non pas que les escargots ne le soient pas). Au moins, la blonde apparaît saine d’esprit. « Je n’en doute pas. J’espère pour lui qu’il est belle gueule… Tant que je ne l’ai pas rencontré... » Je me tais, je sors mon téléphone de ma poche, je le dévérouille, j’ouvre un page internet, je pianote. J’ai une idée en tête. Un personnage de dessin animé qui collerait parfaitement à l’image que je me fais actuellement du mécano. Une fois l’image affichée en grand, je reprends « Tu vois, tant que je ne l’ai pas vu en vrai, ton Link, il ressemble à ça ! » Je tourne l’écran de mon téléphone en direction d’Erin afin de lui montrer l'image en question avant d’éclater de rire. Ce personnage de Bob l’éponge, c’est Lincoln, à mes yeux, à l’instant T. Pauvre garçon. Il ne doit pas comprendre pourquoi il a les oreilles qui sifflent autant.
Nous délaissons le mécano pour des sujets plus légers, plus habituels. Nos boissons préférées. D’un côté, les cocktails ou le whisky, de l’autre l’absinthe. Je souligne, pour cette dernière, qu’il s’agit de la boisson de prédilection de nombreux artistes aux XIXe et XXe siècles. Elle n’est pas étonnée. Elle-même a une âme d’artiste. Une voix. Elle se produit sur scène certains soirs de semaine, faisant profiter à tout l’auditoire la douce musicalité de sa voix. Je la charrie, n’ayant toujours pas eu ce privilège. Elle ne m’a chanté aucune sérénade. Elle ne m’a fait écouter aucune vocalise. Rien. Je ne peux établir de jugement probe. Face à cela, elle prend la mouche « Donc ça veut dire que tu lis sur mes lèvres depuis tout à l’heure ? » Elle n’a pas entendu la suite. Je la soupçonne d’avoir une voix de crécelle. Je sens son regard sévère sur moi. Foudroyant. Mon sourire s’efface quelques instants, avant de rétorquer aussitôt. « Peut-être. Après tout, je peux être malentendant... » Elle ne m’a pas posé la question. Et voici une chose que je ne crierais pas sur tous les toits, sans mauvais jeu de mots. Après cette aparté mélodique, vocale, nous revinrent sur le sujet délicat de l’absinthe et ses effets néfastes, notamment celui d’entraîner des troubles psychiatriques. Elle me demande alors si elle l’est. Délicate question. Dois-je être honnête ou botter en touche ? En cuisine, cela a toujours été le cas. Si un plat est mauvais, inutile d’y mettre les formes. Simplement le dire. Sans enrobage. Pour le bien de tous. Pour corriger le tir et s’améliorer. Mais là, j’ignore la réaction de la jeune femme. Elle est pétillante et pleine de vie. Si j’insinue qu’elle est folle se transformera-t-elle en démone ? Je tâte le terrain. Sa réponse est sans appel. « 1000% de chance que tu te ramasses mes cinq doigts sur ta joue » Elle ne m’étonne guère. Pour autant, je prends le risque de la considérer folle. Comme une réaction épidermique, elle se penche, prête à dégainer sa main et l’emplafonner sur ma joue. Craignant le pire, je la complimente sur ce trait de caractère… Particulier, certes. Mais tout à fait charmant. Je retiens ma respiration. Pour finalement ne sentir sur ma joue qu’un léger tapotement. J’évite le carambolage. Elle termine son mouvement en pinçant ma joue, comme s’il s’agissait de celle d’un enfant. « Bon garçon » Je souris. « Je sais parler aux femmes ! » Phrase que je ponctue par un clin d’oeil.
Est-il utile de refaire le film des évènements ? Dans le fond, ce que nous retiendrons de notre épisode sur la plage sablonneuse c’est la fin. Cette course poursuite effrénée, durant laquelle je tentais désespérément de la rejoindre pour que s’abatte sur elle mon courroux, ma vengeance. Hélas, rien est écrit d’avance. Mille possibilités. Et le destin choisit la plus opportune. ‘Putain de destin’. Quelle est la probabilité pour que dans ma course mon pied pénètre dans un trou creusé par un bernard-l’hermite ? Même si cette probabilité est minimum, comme celle de gagner à la loterie nationale, j’ai tiré le gros et je me suis vautré de tout mon long, tête la première, dans le sable. Intérieurement, je peste ‘Con de bernard-l’hermite. Je te trouve, je te défonce ta gueule’ Je me mets à genoux, j’époussette mes cheveux couvert de sable. Je crache celui qui s’est immiscé dans la bouche. Sensation désagréable de sentir craquer sous mes dents. « Mais ? C’est pas l’heure de nous faire un château de sable. Debout soldat » La jeune femmes s’est rendue compte de la catastrophe. Elle revient sur ses pas et me tend une main amicale. Je tente de faire bonne figure « Je ne t’ai pas dit qu’il s’agissait d’une de mes passions ? » Je la saisis et je me relève. Un regard à ma cheville. Elle ne semble pas touchée. Elle n’a pas supporté mon poids lors de la chute. Elle est préservée. « Ma cheville a l’air d’aller ! ». Elle regarde sa montre et je sens dans son regard une montée de stress. « Mon dieu ! Vingt-heure, mon frère va se demander ce que je fous. Allez go ! La récré est terminée. » Effectivement le temps est passé à une allure folle… Qui l’aurait cru ? À quelques mètres nous récupérons nos affaires. Elle se recoiffe, enfile son débardeur… « S’il ronchonne, dis-lui que t’as une vie et qu’il n’a pas à interférer dedans… Que tu es une grande fille ! » Tandis que je termine ma phrase, je me rends compte d’une chose. « Mais tu vis avec ton frère ? » Si c’est le cas, je la plains, s’il est toujours sur son dos, à donner son avis sur ses relations. Nous avançons vers la promenade qui longe la plage. Au-delà nous apercevons le parking. Et la Coccinelle. « Je conduis ? Tu conduis ? Ha mais c’est vrai, t’es mon chauffeur maintenant » Je n’ai rien le temps de dire. Rien le temps de faire que je vois apparaître dans mon champ de vision un trousseau de clefs. Je l’attrape au vol en ajoutant : « Très bien ma petite dame ! » Arrivé devant la Coccinelle, en parfait gentleman et chauffeur qui se respecte, j’ouvre la portière passager afin qu’Erin puisse s’installer. Diablo ne se fait pas prier pour reprendre sa place aux pieds de la jeune femme. Je m’installe derrière le volant. « Bon, j’espère qu’elle ne va pas nous jouer des tours et tomber en rade sur le trajet… Sinon tu n’auras d’autre choix que d’appeler le mollusque à la rescousse ! » Je glisse la clef dans le neiman. Je la tourne. J’entends son vrombissement caractéristique. « Déjà, elle démarre ! ». Une bonne chose. Est-ce que cela va durer, nous le saurons bien assez tôt. Nous quittons la place de parking et nous nous engageons sur la route en direction de son cabinet vétérinaire.
« C’était sa première aussi ? » Si on lui avait dit qu’elle aurait ce genre de conversation avec l’un de ses clients, elle ne l'aurait peut-être pas cru tout de suite. Mais elle se sentait tellement à l’aise avec lui que ça semblait tout naturel. Ils avaient presque l’air de vieux amis en apparence. « Oui » Ce n’était pas sa meilleure nuit. Ni même pour lui. Une première fois ce n’est jamais extraordinaire. Mais elle en garde un très bon souvenir. A chaque fois qu’elle pose les yeux sur sa banquette ça la fait sourire. Sacré Choupette … Merci les ressorts d’antan qui accompagnaient leurs rebonds. Ils s’étaient d’ailleurs tapé un fou rire quand ils avaient déclenché un arc électrique à cause de la batterie qui se trouve pile en dessous. Les ingénieurs avaient manqué d’ingéniosité pour le coup. « Parce qu’il aime les garçons ? » Merde … Elle a promit à Link de garder cette info pour elle. Et il n’est pas question de briser sa confiance. La voilà dans une situation bien délicate … Réfléchit Sanders, réfléchit. « Ho heu.. nan. En fait j’en sais rien. Peut-être » T’es trop nul … Essaye encore. « Il me considère comme une soeur » Et depuis quand un frère couche avec sa soeur ? Elle se plaque aussitôt la main sur le visage en se rendant compte qu’elle venait de dire une connerie monumentale. « Nan mais c’est pas ce que je voulais dire. Enfin si. Mais non. Entre Link et moi y a pas de sentiments, y ‘en aura jamais. Pas amoureux du moins » C’est plus clair comme ça ? Elle le regarde perplexe. Pas vraiment convaincu elle non plus. Elle aura essayé … Quoi qu’il en soit, Link ne mérite pas vraiment ce surnom de mollusque. Il est loin d’être tout flasque. Il est même bien battit dans tous les sens du terme.... Et elle est bien placée pour le savoir la petite. « Je n’en doute pas. J’espère pour lui qu’il est belle gueule… Tant que je ne l’ai pas rencontré... » Byron veut des preuves. Elle pourrait dégainer son téléphone et lui montrer une belle photo de l’apollon. Mais elle trouve encore plus fun de les présenter. « Il est beau comme un dieu. Deal, prochaine fois qu’on se voit c’est avec lui. Le pauvre, il doit avoir les oreilles qui sifflent comme jamais » C’est même certain. Elle avait déjà hâte que cette rencontre ai lieu. Le brun se penche avec son portable dans les main. Erin se penche alors pour voir l’écran. « Tu vois, tant que je ne l’ai pas vu en vrai, ton Link, il ressemble à ça ! » Sanders regarde la photo et pouffe de rire aussitôt. Elle reconnaît sans mal le fameux Gary. Les dessins animés n’avaient pas de secret pour elle. Surtout celui là. « Je vais lui montrer, je suis sûr que ça va lui plaire. Je pourrais te montrer une photo de lui mais ça serait gâcher le suspens. Quand tu le verras, tu sauras » Le feeling. Link a un petit quelque chose. Byron captera aussitôt que c’est lui. Elle est à mille lieues de savoir que les deux se connaissent déjà ! Pour sur qu'il saura ...
L’absinthe devient le coeur de la conversation. Alcool pour les fous, qui rend dingue tout ceux qui le consomment. Les artistes comme elle qui plus est. Mais il souligne qu’il n’a pas eu l’honneur d’entendre sa voix de crécelle. Erin rétorque alors qu’il est sourd parce que depuis tout à l’heure elle bavasse avec lui. « Peut-être. Après tout, je peux être malentendant... » Elle roule ses yeux tout en le fixant. « Tu entends bien ce que tu veux » Tous les mêmes. Il ose prétendre que l’alcool lui a déjà grillé quelques neurones. Barge, fêlée pour être exacte. Erin s’insurge devant de tels propos. Même si la conversation est légère et sans mauvaises intentions. Ils flirtent sur l’humour depuis le début à ne pas en douter. Alors qu’elle s’apprête à lui donner une petite gifle sans violence, Byron se rattrape en précisant que c’est tout ce qui faisait son charme. Au lieu de le frapper elle lui pince la joue comme elle le ferait à un gosse en le flattant d’un compliment. « Je sais parler aux femmes ! » Il lui fait son petit clin d’oeil plein de charme. Elle répond d’un regard séducteur. Erin aime bien son franc parlé. Même si elle ne lui donne pas tout le credit. Pour cette fois ça passe.
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ils se retrouvent à faire la course sur la plage. On ne sait pas vraiment qui court après qui. Le chien ? Le maître ? Ou la blonde qui ne cesse de rire depuis tout l’heure. Plusieurs fois il manque de l’attraper. Erin se cambre de l’arrière pour éviter que les mains du brun s’accrochent à ses hanches ou bien à son bras. Le destin décide qu’il devait se cranter lamentablement dans le sable. Sanders se retourne, surprise de le voir étaler là. Même si la situation est amusante, elle ne compte pas le laisser dans son pétrin. Avec humour elle lui souffle que l’heure du château de sable n’a pas sonné. La main tendue vers lui, elle lui propose son aide pour se relever. « Je ne t’ai pas dit qu’il s’agissait d’une de mes passions ? » Toujours le mot pour rire. Ses lèvres s’étirent pour laisser apparaître un sourire radieux. Elle se penche légèrement en arrière pour faire contre poids. « Tu est un homme plein de surprises dit moi » Par chance sa cheville ne semble pas souffrir. Plus de peur que de mal. Erin s’affole un peu en voyant l’heure. Le temps est passé si vite. Elias va encore lui faire subir un interrogatoire. Pire, il va se faire des films en la voyant détrempé. « S’il ronchonne, dis-lui que t’as une vie et qu’il n’a pas à interférer dedans… Que tu es une grande fille ! » HoOo ! Mais c’est que monsieur devient protecteur. Il est mignon. Ça l’amuse. Mais Byron n’avait pas tout à fait tort. « Il a tendance à l’oublier. Ce n’est pas faute de lui dire. » Les intentions de son aîné ne sont pas mauvaises. Il s’inquiète juste pour sa petite soeur. Elle est si naïve … « Mais tu vis avec ton frère ? » Elle balance ses cheveux en arrière tout en marchant à ses côtés, direction le parking. «Yep. Je suis encore étudiante. Les loyers à Brisbane c’est pas donné. Et j’aime pas être seule. » Pleins de bonnes raisons qui rendaient cette colocation évidente. Même si parfois elle aimerait avoir son chez elle pour accueillir qui elle veut sans avoir à subir la pression de son frère. Erin ne lui laisse pas vraiment le choix que de conduire. Habile elle lui balance les clés. Il les attrape au vol avec agilité. « Très bien ma petite dame ! » Petite par la taille. Grande pour pleins d’autres choses…. Il lui ouvre la porte avec galanterie. Il serait presque parfait ! Erin fait une petite courbette pour faire sa duchesse. « Hoo trop d’honneur, merci bien » Les yeux qui pétillent, elle grimpe sur cette place passagère qu’elle commence vraiment à apprécier. « Bon, j’espère qu’elle ne va pas nous jouer des tours et tomber en rade sur le trajet… Sinon tu n’auras d’autres choix que d’appeler le mollusque à la rescousse ! » Elle laisse échapper un rire tout en offrant des caresses à Diablo. Il allait bien dormir avec toutes ces péripéties. « Une fausse excuse pour le rencontrer plutôt. T’es plus malin que je le pensais » Dit-elle avec humour. Choupette vient rompre tous espoirs en démarrant au quart de tour. Bonne fille. Ils commencent à rouler. Elle actionne l’autoradio pour mettre de la musique. Sauf que le son qui s’enclenche n’est autre qu’une comptine enfantine. N’oublions pas qu’en dehors ses cours Sanders garde des bambins. Plutôt que de changer de chanson, elle augmente le son et commence à chanter. C’est ce qu’il voulait non ? Entendre sa voix de crécelle ? « Chez nous à la maison, c'est moi le grand garçon, j'aime ça toucher à tout j'm'appelle Caillou .. » Les yeux rieurs, Erin regarde Byron tout sourire « Allez chante ! Tu connais pas les paroles ? » Elle le taquine avec légèreté. Sans jamais se prendre au sérieux encore une fois. Savoir rire de soi même, c’est une force. Cette petite parenthèse terminée, elle change de CD pour mettre celui qu’elle a enregistrer avec Adriel. Toute de suite ça change la donne. La mélodie est plus douce, plus mature aussi. Elle sourit en reconnaissant la guitare de son meilleur ami. La tête inclinée sur sa vitre, les yeux rivés vers le ciel, elle commence à fredonner sa chanson.
Born in a hurry, always late Haven't been early since '88 Texas is hot, I can be cold Grandma cried when I pierced my nose Good in a glass, good on green Good when you're putting your hands all over me (…)
Sa voix est douce et mélodieuse. Rêveuse, elle repense à lui. Le parking de la clinique se profile. Une belle journée qui se termine. « C’est ici que nos chemins se séparent » Diablo s’est endormi à ses pieds. Bercer par la route ou peut-être sa voix qui n’est pas si mauvaise que ça faut croire. Elle récupère un petit bout de papier pour griffonner son numéro de téléphone portable. « Envoie-moi un petit texto comme ça j’aurai le tiens. On s’organise un petit truc avec Gary » Elle lui fait un clin d’œil en lui tendant son morceau de papier. Elle a hâte de jouer les entremetteuses entre ces deux-là.
Question simple. La préférence de son ami. Rien de plus. Demandée naturellement. Je n’émets aucun jugement. J’assemble simplement les pièces du puzzle. Je m’interroge. Il n’est pas anodin de demander à un inconnu de demander à un inconnu s’il a eu des expérience avec des hommes alors que la conversation est orientée vers l’un de ses amis. Ma question me paraît légitime. Pourtant, elle décontenance la jeune femme. Son visage lumineux perd de sa superbe. Elle reste silencieuse quelques instants, avant de tenter une réponse. Elle n’est pas sûre d’elle. Elle tâtonne. « Ho heu.. nan. En fait j’en sais rien. Peut-être. Il me considère comme une sœur. Nan mais c’est pas ce que je voulais dire. Enfin si. Mais non. Entre Link et moi y a pas de sentiments, y ‘en aura jamais. Pas amoureux du moins. » Elle le dessert. Je vois clair dans son jeu. Je plonge mon regard dans le sien en quête de réponse. Elle protège son ami. De qui ? De quoi ? Je l’ignore. Je ne suis pas dupe. Je tranche. « Il aime les garçons. Tu es dans la confidence ! » Je vois son visage se liquéfier. « Il n’assume pas son attirance ! » Silence. « Pourtant, ce n’est pas une tare. » Finis-je par conclure. L’être humain est libre d’aimer qui bon lui semble sans souffrir du jugement d’autrui. J’ai connu ce refoulement de mes désirs pour autrui. La crainte du regard des autres lorsque j’ai senti, qu’en plus d’une attirance dite ‘normale’ pour la gente féminine, mon regard se troublait également en présence de certains hommes. Au début, j’ai pris sur moi, me voilant la face. Puis, j’en ai discuté avec une personne de confiance. Une oreille attentive. Tout ce questionnement sur moi, mon attirance, mon orientation sexuelle a été entendu. Sans irritation, sans amertume, sans opinion négative de mon interlocuteur. J’ai fini par assumé qui j’étais. Mon attirance sexuelle n’a été qu’un marqueur de plus de mon identité. Elle me tire de mes pensées lorsqu’elle m’explique qu’il n’a rien d’un mollusque. J’ose la croire, préférant voir apparaître sous mes yeux un être au visage agréable, aux traits harmonieux plutôt qu’un homme bossu aux yeux exorbités, globuleux. Elle me rassure « Il est beau comme un dieu. Deal, prochaine fois qu’on se voit c’est avec lui. Le pauvre, il doit avoir les oreilles qui sifflent comme jamais » Comment pourrait-elle me dire le contraire ? À moins d’avoir déjà une mauvaise image d’elle-même pour accepter de donner sa virginité à un être au physique douteux. « J’imagine bien… Tu ne l’aurais pas fait avec lui s’il avait le faciès de Quasimodo ou le regard de braise d’un grimlins glouton » Silence. Je doute que le jeune homme ait les oreilles qui sifflent… Je dirais plutôt qu’il enchaîne les otites... « J’ai hâte de le rencontrer... » La description qu’elle m’en fait est si alléchante. Pour autant, j’ai ma propre idée de son apparence. Après avoir navigué quelques instants sur le web à la recherche d’une image, de l’image qui représente à mes yeux Lincoln, je la montre à la blonde, fier de moi, de ma trouvaille. Je ne peux retenir un fou rire. Communicatif. « Je vais lui montrer, je suis sûr que ça va lui plaire. Je pourrais te montrer une photo de lui mais ça serait gâcher le suspens. Quand tu le verras, tu sauras » Elle est sans gêne. « Pauvre garçon… Au moins, il ne manque pas d’autodérision ! Même si, après ça, je ne suis pas certain qu’il veuille me rencontrer… Sauf peut-être pour me taper ! ». À défaut d’être un mollusque, il serait une brute épaisse.
La conversation dérive sur son goût prononcé pour l’absinthe. Son artiste. Sa voix. Mélodieuse ou de crécelle. Je ne peux en juger présentement. Elle n’a pas chanté. Je dois me satisfaire simplement des doux sons de sa voix ‘parlée’. Insuffisant. Je la taquine. « Tu entends bien ce que tu veux » Je souris avant d’ajouter « C’est ce que l’on appelle l’écoute sélective... » Silence. « Rappelez-moi votre nom Madame ? » Demande-je, avant de partir dans un fou rire. Comme si j’avais pu oublier tout ce qu’elle m’avait raconté, notamment sa propre identité. Je reprends mon sérieux, d’autant plus qu’elle me pose une colle. Suis-je la personne la plus habilité pour juger de sa folie. Si je la reconnais, que risque-je ? Je tente le diable. Je confirme qu’il lui manque une case. Sa réaction est légitime. Elle bout. Elle s’apprête à laisser sa main marquer ma joue, avec violence. J’adoucis mes propos. Je me sauve la mise. Elle se calme. La menace imminente se transforme en petites tapes sur la joue. Ayant sauvé ma peau, je me vante de savoir parler aux femmes, avant d’en rajouter une couche, avec un clin d’œil appuyé auquel elle répond avec un regard séducteur.
Après avoir fini nos verres nous fûmes happé par l’appel du large. Une baignade impromptue. Une course poursuite et me voilà la tête dans le sable. Sous les moqueries de la jeune femme. Pourtant, je ne me laisse pas faire. J’ai du répondant. Elle ne le sait que trop bien maintenant. « Tu est un homme plein de surprises dit moi » Du tac au tac, je lui réponds « Il ne tient qu’à toi de me découvrir plus en profondeur... » Silence. « En évitant de trop creuser dans le sable ! » Elle m’aide à me relever, s’inquiète de l’état de ma cheville. Je la rassure. Rien de grave. Ce qui la chagrine d’avantage ? Le message de son frère. Alarmiste. Il s’inquiète pour sa jeune sœur. Pourtant, elle est suffisamment grande pour prendre ses propres décisions, faire ce qu’elle veut de son temps libre. « Il a tendance à l’oublier. Ce n’est pas faute de lui dire. » Elle ne lui dit pas assez. « Il veut garder l’ascendance sur toi, oui… Il doit couper le cordon le pauv’ petit, vivre de ses propres ailes… Sans sa sœur ! » Tandis que nous approchons du parking, elle m’annonce vivre avec son frère. «Yep. Je suis encore étudiante. Les loyers à Brisbane c’est pas donné. Et j’aime pas être seule. » Elle n’a pas le choix. Elle est retenues par les cordons de la bourse. L’argent, le nerf de la guerre. Même pour se loger. Ne pas vouloir être seul, c’est une chose. Vivre avec son frère en est une autre. Lui rendre des comptes. Être fliquée, à la moindre de ses sorties, cela ne doit pas être tout rose pour la jeune femme. « La colocation existe… Avec une autre personne que son frère... » Je ne vais pas insister. Après tout, je ne connais pas son frère et j’ignore le lien qui les unit. Je ne suis qu’un inconnu pour la jolie blonde. Tandis que la coccinelle se trouve à deux pas de nous, elle me lance, sans prévenir, les clefs du véhicule. Elle compte que je conduise. Encore. Elle prend ses aises avec moi. Je ne suis qu’un chauffeur de circonstance. Il faudra qu’elle reprenne le volant à un moment où à un autre. Nous nous installons. Je verbalise mes craintes. Que la voiture ne démarre pas. Qu’elle tombe en rade en route. « Une fausse excuse pour le rencontrer plutôt. T’es plus malin que je le pensais » « Non, pas le moins du monde. Je prévois seulement le pire… Et un plan B si la voiture nous joue des tours... » Je ne vais pas l’avouer à la blonde, mais il me tarde de rencontrer ce fameux spécimen qu’est le Lincoln. Il m’intrigue. Et pas seulement parce que, pour moi, il a une coquille sur le dos et des yeux à l’extrémité de tentacules rétractiles. La jeune femme persiste et signe. D’autant plus, que la voiture démarre. Hélas. Nous débutons le retour. Telle une pile électrique, Erin s’amuse avec l’autoradio. Elle l’enclenche. Un mélodie s’en échappe. Une mélodie pour enfant. Jamais entendu. Mon visage se crispe. Mes mains se resserre contre le cuir du volant. « Chez nous à la maison, c'est moi le grand garçon, j'aime ça toucher à tout j'm'appelle Caillou .. » Elle chante. Elle m’invite à la rejoindre dans sa folie. Je refuse. Je dis non de la tête. « Je ne connais pas désolé ! » La musique est entêtante. Elle reste gravée. « Si tu continues à me la faire écouter, je vais finir par pouvoir la chanter à Virgil ! » Le pauvre, il serait obligé de subir le son de ma voix. Il préférera jouer avec Diablo plutôt que de m’écouter. C’est certain « Virgil est le fils d’un ami… Il est si mignon… » Je me tourne vers mon chien… « Pas vrai Diablo ! Tu aimes bien jouer avec lui, pas vrai ? » Je dépose une caresse sur le sommet de son crâne. Affectueusement. Puis je me concentre à nouveau sur la route, bercé par la musique enfantine de la jeune femme. Finalement, elle met fin à ma souffrance. Elle change le CD. Elle met un instrumental. À base de guitare. Elle tourne la tête vers la fenêtre et observe l’extérieur. Soudain, sans prévenir, elle chante. Divinement bien. Je n’ose dire un mot. Je savoure l’instant. Une fois la musique terminée, je m’exprime. « Wahooooooooooou ! C’est que tu chantes bien… J’aime le grain de ta voix ! » Elle n’a pas une voix de crécelle, comme j’ai pu le supposer quelques minutes plus tôt. Bien au contraire. Elle a beaucoup de potentiel. « Tu as envoyé une maquette de cette chanson? » Demande-je tandis que nous arrivions le parking du refuge. « C’est ici que nos chemins se séparent » J’acquiesce. « Toutes les bonnes choses ont une fin, il paraît ». Avant de sortir de son véhicule, je la vois griffonner quelque chose sur un morceau de papier. « Envoie-moi un petit texto comme ça j’aurai le tiens. On s’organise un petit truc avec Gary » Il s’agit de son numéro de téléphone. « Je ferais ça... » Je sors de sa voiture, j’appelle Diablo, pour qu’il me suive… « Surtout, ne t’acharne pas trop sur Lincoln… avec tous ces surnoms… Rentre bien et fais attention sur la route ! »
Erin est prise dans un sac de nœuds. Les deux pieds mêlés, elle tombe tête la première dans son propre piège. La voilà dans un beau merdier. D’un côté, le mensonge ne fait pas parti de ses attributs et de l’autre, elle a fait la promesse à Link de garder le secret. « Il aime les garçons. Tu es dans la confidence ! Il n’assume pas son attirance ! Pourtant, ce n’est pas une tare. » Le visage de la blonde se décompose. Byron est très perspicace. Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour cerner le personnage. Elle réfléchit comment se dépêtrer tout ça sans éveiller plus les soupçons du brun. Un haussement d’épaules, elle fait la moue. « Le mieux c’est demander au principal concerné. » Débrouille toi avec ça Linkounet, De rien, merci, c’est cadeau. Byron pourra prétendre ce qu’il veut, en attendant elle n’a pas vendu la mèche. Y a mieux, y a pire. Sanders pense être sorti d’affaire avec cette histoire gay Pride. Ça serait tellement plus simple si Mulligan assumait son orientation sexuelle. Elle n’aurait pas honte d’aimer une fille si elle était dans le même cas. L’amour n’a pas de règle. On est libre d’aimer qui on veut. Garçon ou fille, qu’importe. Le principal c’est d’être heureux non ? Les plus gênés s’en vont. Les plus intelligents restent. Erin ne l’a pas fuit quand elle su. Pourquoi les autres le feraient ? La jeune Sanders n’hésite pas à faire des éloges sur sa boucle d’or d’amour. Il est beau, gentil, drôle, toujours prêt à faire pitre. Elle l’aime tel qu’il est. « J’imagine bien… Tu ne l’aurais pas fait avec lui s’il avait le faciès de Quasimodo ou le regard de braise d’un grimlins glouton » Elle glousse face à ses allusions grotesques. C’est sûr que Link ressemblait plus à un dieu du stade plutôt qu’a un monstre. Mais elle ne l’avait pas choisi pour ça. « Détrompe toi. Je ne m’arrête pas à un physique. Je préfère coucher avec Quasimodo plutôt qu’avec Frollo. La beauté d’une personne n’est pas tant dans son enveloppe charnelle mais dans son âme. » Dit-elle en posant une main sur sa poitrine. Sourire aux lèvres, elle est tout à fait sincère. Comme tout être humain, un beau physique ne la laissera pas indifférente. Mais elle savait reconnaître les vraies valeurs d’une personne. Et ça n’a jamais était quelques muscles bien placés selon elle. « J’ai hâte de le rencontrer... » Byron mordait à l’hameçon. Erin ne pouvait pas rêver mieux. Même si ces deux-là ne concluent pas, ça sera quand même l’occasion d’une belle rencontre. « Je suis sûr qu’il a hâte lui aussi. Mon petit doigt me le dit » Dit-elle en le posant sur le bout son nez en souriant. Les yeux rieurs, les fossettes qui se creusent, Erin s’amuse bien de tout cet enchaînement impromptu. C’était partie d’un rappel de vaccin, pour finir sur une terrasse à parler de Link le mollusque. Gary devrait-elle l’appeler, maintenant que Byron lui laisse découvrir une belle illustration du célèbre escargot. Encore un surnom à ajouter à sa liste. « Pauvre garçon… Au moins, il ne manque pas d’auto dérision ! Même si, après ça, je ne suis pas certain qu’il veuille me rencontrer… Sauf peut-être pour me taper ! » Erin se tord de rire. Limite jusqu’aux larmes. « Link ne ferait pas de mal à une mouche. Il n’y a pas plus gentil que lui. C’est un amour, tu verras » Sanders ne l’a jamais vu violent. Pourtant elle lui en faisait voir de toutes les couleurs. Mais Mulligan c’est toujours montrer droit et respectueux avec elle. Même avec le reste de son entourage d’ailleurs. Y comprit Peter 0_O'
« Rappelez-moi votre nom Madame ? » « ERINNNNN ERINNN SANDERS très cher ! Comment l’oublier » Elle fait exprès de parler bien fort. Après tout il prétend être sourd. Fallait quelle gueule. Écoute sélective ouais. Et voilà qu’il rit aux éclats. Elle lui tire la langue en prenant un air faussement sérieux. « C’est ça, marre toi. Vilain » La commissure de ses lèvres la chatouille. Elle tremblote. Trop tard, elle rit elle aussi. Tsss. Trop facile. Byron a le droit à une petite tape sur la joue plutôt qu’une gifle. C’était moins une.
Ils se retrouvent sur la plage pour une baignade improvisée. Pas timide, Erin retire son débardeur pour laisser place à un bikini qu’elle avait anticipé. Il n’est pas rare de la retrouver ici après ses heures de travail. Elle n’avait juste pas anticiper de partager ce moment détente avec ce charmant monsieur. Charmant jeune homme qui se croute dans le sable en pleine course poursuite. (Charmant vraiment). Sanders revient alors sur ses pas non sans sourire. Byron est pleins surprises soumet-elle au principal concerné. « Il ne tient qu’à toi de me découvrir plus en profondeur... » L’étudiante plisse légèrement les yeux en souriant. « Pourquoi pas » Qu’elle répond simplement. Sa compagnie est agréable. Pourquoi s’en priver ? Ils ne faisaient rien de mal si ce n’est partager des moments simples et sans sous-entendus. « En évitant de trop creuser dans le sable ! » La main tendue vers lui, Erin l’aide à se relever en riant. « On fera des châteaux de sable si y a que ça pour te faire plaisir » Comme deux gamins. Avec des pelles en plastique et des râteaux. Elle n’avait honte de rien. Savoir rire de soi, une richesse qu’elle perpétue depuis des années. Erin est loin des stéréotypes. Le cliché de la blonde pétasse sans cervelle, non merci. Elle sait être coquette et intelligente quand elle veut. Mais aussi rigole et enfantine pour son bon plaisir et celui de ceux qui l’entourent. Parce qu’on l’aimait pour ça Erin. Un coup d’œil sur sa montre, elle se rend compte que l’heure passe à vitesse grand V. Elias va encore se poser mille et une question. Un détail qui ne manque pas surprendre Byron. « Il veut garder l’ascendance sur toi, oui… Il doit couper le cordon le pauv’ petit, vivre de ses propres ailes… Sans sa sœur ! » Erin se met à glousser. S’il savait … « Il a toujours veillé sur moi. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. » Elias n’a pas seulement endossé le rôle de grand frère, mais il a comblé le rôle d'un père absent également. Elle lui parle alors des loyers trop chers de Brisbane. « La colocation existe… Avec une autre personne que son frère... » De suite elle pense au petit studio de Mayers qu’elle squatte plus que sa propre chambre. « Je passe le plus clair de mon temps chez mon meilleur ami. C’est tout comme. J’ai même les clés de chez lui. C’est pour dire. Je n’ai pas seulement une mais deux colocations. » Dit-elle en levant deux de ses doigts. « Je vais où bon me semble. Ce soir je dors à Redcliffe demain Spring Hill. Je me laisse porter par le vent » Les bras grand ouvert, elle ferme les yeux puis elle laisse la brise souffler dans ses cheveux d’or. C’est l’heure de mettre les voiles. Erin lui balance le trousseau de clés. C’est son Baby driver dorénavant. Dés lundi elle s’attend à le voir débarquer avec dix chiens et un lapin déguisé en cochon dinde pour faire une feinte. A peine installer que déjà il craint rester planter sur ce parking. Sanders prétend alors à une fausse excuse pour rencontrer Link plus tôt. « Non, pas le moins du monde. Je prévois seulement le pire… Et un plan B si la voiture nous joue des tours... » Elle le regarde, malicieuse. L’index sur le bout de son nez. « Arrête ton nez va s’allonger Pinocchio » Choupette met tout le monde d’accord en démarrant comme une grande. Brave petite voiture. Byron quitte le parking. Ils prennent la route, direction la clinique pour qu’il puisse retrouver sa propre voiture. La blonde se met à chanter une comptine enfantine. Elle l’invite même à se joindre à elle mais il refuse. Timide ? « Si tu continues à me la faire écouter, je vais finir par pouvoir la chanter à Virgil ! » « Virgil ? » Son Virgil ? Erin le regarde avec deux grands yeux ronds. Quelle probabilité il y avait pour qu’il connaisse le fils de Jax ? « Virgil est le fils d’un ami… Il est si mignon… » « Jax ? Sans déconner ? Mais ! C’est mon mini amoureux » S’exclame t-elle avec la plus grande simplicité. Jusqu'à ce qu’elle se rende compte que ça phrase pouvait porter à confusion. « Virgil hein, pas le papa » Elle glousse en mettant sa main devant sa bouche. « Je suis sa baby-sitter. C’est fou, le monde est petit. » Si Jax fréquente Byron c’est forcément un bon garçon. Y a pas plus sérieux et droit que Collins. Ils poursuivent leur route, Sanders change de registre pour une chanson plus sérieuse. Plus au goût de son chauffeur apparemment. « Wahooooooooooou ! C’est que tu chantes bien… J’aime le grain de ta voix ! » Les joues de la blonde prennent une couleur un peu pourpre. Elle se mord la joue, presque gênée face ses compliments. « Merci c’est gentil. Je présume que ma voix de crécelle n’est pas si mal. » Elle se pince la langue en lui souriant avec malice. « Tu as envoyé une maquette de cette chanson? » Sa tête remue de manière négative. Erin se pince les lèvres, toujours pas convaincue qu’elle pourrait faire carrière dans la chanson. Plus maintenant. « C’est une passion. Je chante pour moi, mes amis et ceux qui veulent bien m’écouter. Je n’ai pas la prétention d’en faire un métier. » Son père avait réussi à l’en dissuader. A croire qu’il avait exceller dans sa tâche. La Volkswagen se gare sur le parking du cabinet, non loin de celle du brun. « Toutes les bonnes choses ont une fin, il paraît » Elle lui sourit en penchant la tête sur le côté. « Ce n’est que partie remise » Avant qu’il ne quitte l’auto, l’étudiante griffonne son numéro sur un bout de papier pour qu’il puisse la joindre. « Surtout, ne t’acharne pas trop sur Lincoln… avec tous ces surnoms… Rentre bien et fais attention sur la route ! » Byron quitte la voiture, suivi par son fidèle compagnon. Une caresse, elle le laisse partir avec son maître. Puis elle passe sur le siège conducteur pour passer sa tête hors de la fenêtre et les regarder s’éloigner. « Promis je serais sage. Et toi aussi !!! A bientôt » Sourire aux lèvres, Erin prend la roue en direction de Redcliffe pour rejoindre son appartement. Finalement cette journée n’était pas si mal. Elle a presque envie de remercier Choupette pour cette rencontre inattendue. Il lui tarde d’orchestrer une rencontre avec Link et l’allemand.